L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 42 : La bonne nouvelle
Sasuke atterrit silencieusement à côté de moi et je remarque le trou que je viens de faire dans sa cape de voyage, ce qui dresse mes poils sur ma peau d'horreur à l'idée d'avoir manqué de le tuer.
- Qu’est-ce qui m’a trahi ? J’ai pourtant été très prudent, demande-t-il calmement.
- Tu aurais dû t’annoncer !! J’ai manqué de te tuer ! Bon sang tu imagines si tu étais tombé raide mort de cette arbre ?! m’énerve-je.
Il rit doucement, et je redescends peu à peu de mon inquiétude.
- Qu’est-ce que tu fais là Sasuke ? Il y a un problème au village ? demande-je.
- Il y a toujours des problèmes au village… la question est vague, mais rien d’urgent non. Je vous avais dit que j’empêcherais Sakura et Naruto de se lancer à votre poursuite, je n’ai jamais rien dit de tel à mon sujet.
Je le regarde longuement sans comprendre et il reprend :
- Je vous ai dit au revoir ce soir-là senseï, pas adieu. Ça fait des mois que vous êtes partis je venais simplement voir où vous en étiez. Sakura et Naruto n’arrivent pas à se remettre de leur peine, vous n’êtes ni mort ni présent, et ils ne savent même pas pourquoi. C’est un entre-deux difficile à gérer pour eux vous en conviendrez.
- Comment nous as-tu trouvé ? demande-je.
Je suis encore sous le choc de sa présence ici, et c’est la seule chose que j’arrive à demander.
- Maitre Orochimaru qui s’échappe de Kumo deux jours après votre départ de Konoha ? Me prenez-vous pour un imbécile ? demande-t-il.
J’ai un petit rire :
- Non en effet, affirme-je.
- Je n’ai eu qu’à parcourir ses repaires pour vous tomber dessus, explique-t-il.
- Que s’est-il passé au village pendant notre absence ? demande-je.
Nous nous mettons à marcher tranquillement tandis que la nuit tombe et il me raconte :
- Beaucoup de choses, en ce qui concerne la guerre contre le pays de la foudre, elle a été totalement écartée, le Raikage est devenu fou lorsqu’il a appris que vous étiez portés disparus en mission au pays du gel, il l’a retourné pendant des semaines. Il a même rendu une visite surprise à Konoha, prétextant le renforcement de nos liens dans cette sombre période. Je pense qu’il voulait juste vérifier que nous ne vous cachions pas. Ils se sont vite aperçus que ce n’était pas le cas quand ils ont pu constater l’énorme chagrin et le remue-ménage que vous avez laissé derrière vous...
- Comment ça ?
- Vous pensiez vraiment pouvoir disparaitre sans que personne ne fasse quoi que ce soit ? s’étonne-t-il légèrement.
Je fronce les sourcils :
- Tu m’as dit que tu dirais ce qu’il faut à Sakura et Naruto…
Il a un petit rire, légèrement hautain :
- J’ai vite supposé que le maitre Hokage était au courant de vos projets puisqu’il vous a déclaré comme officiellement portés disparus en mission après votre départ. Vous lui avez causé du trouble, vous imaginez un peu la réaction des ninjas du village quand ils se sont aperçus que l’Hokage ne vous recherchait pas plus que ça … ? La situation est devenue tellement tendue avec Gaï senseï et un autre ninja que l’Hokage a fini par envoyer des troupes vous rechercher au pays du gel, en sachant pertinemment que ça ne servait à rien. La rumeur court que même parmi les forces spéciales, il y a eu des petites hésitations à suivre les directives de Minato plutôt que d’aller vous chercher. Sans parler de l’équipe comptant un Yamanaka qui était à deux doigts d’essayer de vous contacter malgré l’opposition farouche de l’Hokage. Minato a justifié ça en disant que la mission avait pu prendre une plus grosse ampleur et que vous contacter pourrait vous perturber, mais il a quand même cédé sur les équipes de recherche et ça a apaisé les tensions lorsque Gaï senseï et l’autre ninja, Rinko Yûwaku, sont allés diriger les opérations là-bas. Minato les a rapatriés il y a quelques semaines seulement… Sakura et Naruto tiennent à passer la soirée chez vous une fois par semaine, ils nettoient méticuleusement tout votre appartement pour qu’il soit prêt pour le jour où vous rentrerez. Ils s’accrochent à ce qu’ils peuvent.
Les révélations de Sasuke me transpercent et mon cœur accélère. De gratitude, d’émotion, de tristesse, tout se mélange en moi. Je reste silencieux tandis que j’accuse le coup. Je n’aurais jamais pensé que ma disparition provoque un tel émoi à Konoha, et je me sens incroyablement touché, mais aussi terriblement coupable d’avoir imposé ce mauvais rôle à Minato senseï.
Sasuke reprend :
- Les nouveaux petits pays ninjas ont formé une alliance, nous les appelons la coalition. Nous sommes en guerre contre eux depuis quelques semaines, ils lancent des attaques répétées sur nos avant-postes ou nos patrouilles.
- Initiative du pays des ronces ? demande-je.
- C’est ce que nous pensons, après que nous les ayons presque décimé, ils ont compris que l’union ferait la force et qu’ils n’arriveraient pas à leurs fins sans augmenter leur nombre. On compte déjà cinq pays dans la coalition, la menace devient importante et nous aurions bien besoin de vous, conclut-il.
- Mais nous ne pouvons pas rentrer, je veux dire, nous sommes partis depuis des mois et nous avons libéré un prisonnier de guerre, nous avons affronté les membres d’un pays allié …
- Personne n’est au courant. On parle de deux ninjas masqués du pays des ronces à Kumo. Minato vous a couvert avec cette histoire de mission secrète, répond-il.
J’en reste coi. Mon cerveau n’arrive pas à imprimer ce que Sasuke est en train de me dire et il s’arrête :
- Pendant que je suis là, je vais en profiter pour aller voir maitre Orochimaru. J’ai deux mots à lui dire quant à son implication dans la création du pays des ronces, dit-il avec un ton hostile.
- Sasuke ? Nous pouvons vraiment rentrer… ? chuchote-je d’une voix blanche.
Il sourit légèrement :
- A bientôt senseï.
Il s’envole, sans doute pour emprunter une autre entrée du repaire que je ne connais pas. Je m’élance en direction de la nôtre, j’ai les jambes en coton et un feu qui brûle en moi. J’ai envie de rire et de pleurer à la fois, je suis complétement perturbé et ça se voit sans doute, car lorsque je passe notre porte et qu’elle me voit, Hanako se précipite sur moi, inquiète :
- Kakashi ? Que t’arrive-t-il ?!
Elle est déjà en train de passer ses mains pleines de chakra le long de mon corps pour vérifier que je n’ai rien. Je prends son visage entre mes mains et je me fends d’un grand sourire béat, je n’arrive même pas à parler tant ça me parait irréel, je repense à ce qu’elle me disait, sur notre vie commune à Konoha et mon cœur éclate de joie :
- Mon amour…, dis-je le souffle court.
Ses yeux s’agrandissent encore plus de surprise mais je l’attrape pour la pencher en arrière en l’embrassant passionnément, absolument fou de joie alors que je commence à réaliser que nous allons rentrer chez nous. Elle rit sous mes lèvres, sans doute amusée par notre baiser de cinéma et l’entendre rire comme ça me comble un peu plus. Je me détache à peine d'elle pour observer son visage, la maintenant penchée en arrière sur mon bras et je souris comme un idiot.
- Kakashi ?! glousse-t-elle.
Je la couvre alors de baisers, embrassant son petit visage rieur tandis qu’elle se tortille dans mes bras. Je n’en reviens pas de ce que je vais lui annoncer, elle va être si heureuse bon sang ! Je finis par la redresser en la gardant au creux de mes bras, posant mon front contre le sien et elle me regarde avec ses yeux roses pétillants.
- Mon amour… on rentre à Konoha…, murmure-je.
- Quoi … ? dit-elle en perdant son sourire sous le choc.
- Nous pouvons rentrer à Konoha, je te le promets. Je viens de parler à Sasuke.
- Sasuke… ? souffle-t-elle en fronçant les sourcils.
Elle est complétement perdue, forcément, alors je lui raconte toute l’histoire. Du restaurant où il avait déjà compris qu’il se tramait quelque chose jusqu’au moment où je suis allé voir Minato au milieu de la nuit pour lui faire part de nos projets. Elle n’a pas l’air de m’en tenir rigueur car son sourire s’agrandit au fur et à mesure que je lui raconte l’histoire et elle pose ses doigts sur ses lèvres sous la stupéfaction. Je termine en lui racontant sa venue il y a quelques dizaines de minutes et ce qu’il s’est passé au village.
- Nous pouvons vraiment rentrer alors ? souffle-t-elle.
Elle fait un bond en arrière et observe notre chambre de ses yeux écarquillés, les doigts toujours posés sur ses lèvres. Elle prend le temps de réaliser ce que je viens de lui dire. Je vois des larmes de joie monter dans ses yeux tandis qu’elle prend la mesure de tout ce que ça implique, tout ce qu’il peut désormais arriver, le futur rayonnant après notre tristesse de ces derniers jours.
Elle finit par reposer ses yeux sur moi et me saute dans les bras, enroulant ses jambes autour de ma taille, riant d’allégresse, m’embrassant sous toutes les coutures comme un petit pic vert :
- Merci, merci, merci, chuchote-t-elle entre chacun de ses baisers.
- Mais de quoi ?! m’étonne-je en riant.
Ses yeux brillent d’émotions et elle serre ma nuque dans ses mains :
- Si tu ne m’avais pas suivi malgré mon refus, si tu n’avais pas parlé de tout ça à Minato, si tu m’avais laissé aller à Kumo à visage découvert… nous n’aurions jamais pu rentrer. Tu veilles sur moi depuis le premier jour Kakashi, tu es mon ange gardien et je ne peux pas assez te remercier d’être entré dans ma vie et d’y rester… Je t’aime plus qu’il n’est possible d’aimer.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et elle tire sur ma nuque pour écraser mes lèvres contre les siennes pour m’embrasser amoureusement, le cœur battant de bonheur et d’excitation.
Lorsque je la repose, elle s’agite comme une puce, elle est tellement heureuse. Elle ferme et range ses livres par thèmes, organise ses parchemins, étiquette ses nombreuses petites fioles. J’essaie de l’aider, mais dès que je l’approche, elle se perd dans sa tâche en m’embrassant alors elle finit par m’ordonner de me mettre dans un coin et je m’installe docilement en de travers sur notre fauteuil pour la regarder s’affairer.
Je pense à Orochimaru et je me demande vaguement s’il va la laisser partir sans broncher… Le fait de voir Sasuke ce soir lui donnera sans doute suffisamment d’indices sur notre prochain départ pour qu’il s’y prépare je suppose et de toute façon nous partirons, que ce soit par la force ou en bons termes.
Elle file dans le couloir et revient avec un gros sac de cuir qu’elle remplit de toutes ses affaires « scolaires » avant de s’attaquer à notre commode qu’elle vide en deux temps trois mouvements pour remplir nos sacs de voyages que nous n’avons pas touché depuis des mois. Lorsque nos affaires sont bouclées, elle vient s’assoir sur moi dans le fauteuil, rayonnante.
- Quelle petite tornade efficace vous faites mademoiselle, dis-je en embrassant sa main.
- Je n’en reviens pas de pouvoir rentrer, chuchote-t-elle.
Je la tire pour l’allonger un peu contre moi et chuchote au creux de son oreille :
- Et pourtant… d’ici quelques heures… tu seras dans tes draps, au fond de ton petit lit douillet, à Konoha, entourée de tes amies…
Elle sourit et tourne la tête pour planter son regard dans le mien :
- Et toi alors ? A jouer les insensibles, tu crois que je ne t’ai pas percé à jour depuis longtemps ? Tu vas retrouver Minato, tes amis, ton travail et surtout tes jeunes… qui attendent impatiemment le retour de leur senseï si j’ai bien compris.
Je souris en rougissant et baisse les yeux pour échapper à son regard mais elle relève mon menton pour m’embrasser un moment avant de froncer les sourcils :
- Il va me manquer je crois…, dit-elle comme si elle avait du mal à y croire.
- Et bien moi il ne me manquera pas une seconde ! Ai-je le droit de tenter de le tuer avant de partir ? réplique-je en riant doucement.
- Je suis sérieuse tu sais … Je sais bien qu’aux yeux du monde entier c’est un ennemi de rang S, qu’il a fait des choses absolument effroyables et impardonnables, même à moi ! Mais j’ai rencontré une autre personne ici et j’apprécie cette nouvelle personne, il a été un très bon maitre, à l’écoute et patient avec moi. Il m’a appris tellement de choses, je lui dois beaucoup... Je suis absolument convaincue que je pourrai toujours compter sur lui désormais et quand je regarde dans sa tête, je t’assure qu’il a changé, je l’ai changé.
Je ne réponds pas mais je frotte son dos pour la soutenir. Il n’est pas question que je déverse de gentilles paroles à son sujet mais je sais qu’elle un cœur immense, qu’il compte désormais pour elle, et je respecte ça.
Elle tourne son visage amusé vers moi :
- Tu te rends compte de ce que tu me laisses dire ? Quand je te dis que tu es mon ange gardien ! Tu me laisses tout passer ! pouffe-t-elle.
- Et toi tu es mon ange tout court, réponds-je.
- Mon amour… mon ange… Tu es bien romantique ce soir, me taquine-t-elle.
Je me recule en affichant un faux air vexé :
- Tu n’aimes pas que je sois romantique ?!
- Bien sûr que si, mais je n’ai pas l’habitude, glousse-t-elle.
- Si je l’étais tout le temps tu t’en lasserais ! réplique-je.
- Non, je ne crois vraiment pas que je m’en lasserais !
- Tu aimerais vraiment que je te dise des mots doux toute la journée ? demande-je avec un regard dubitatif.
- Oui, répond-elle avec un sourire en coin.
- Ah oui ? Tu en es vraiment sûre mon lapin en sucre ?
Elle rit dans sa main et je prends une voix volontairement ridicule et aiguë :
- Nous partirons demain matin ma biche en chocolat, que tu puisses te reposer cette nuit, une longue route nous attend, chantonne-je.
- Pas de soucis mon cœur, répond-elle pour me défier toujours avec son sourire en coin de démon.
Je me lève pour ranger mes quelques affaires personnelles – des livres – qui trainent encore et elle me suit du regard, amusée, se demandant sans doute si je vais continuer mon cirque.
- Tu en as oublié un là, dit-elle en le désignant du pied.
- Merci ma tourterelle.
- Arrête ! s’exclame-t-elle en riant.
- Je ne vois pas de quoi tu parles mon rayon de soleil ?
Elle me saute sur le dos depuis le fauteuil, me faisant glousser à mon tour.
- Je veux récupérer mon Kakashi ! s’écrie-t-elle en riant toujours plus.
Elle ne se rend pas compte comme cette petite phrase anodine lancée au milieu d’un moment complice me touche jusqu’au plus profond du cœur. J’ai été tellement critiqué toute ma vie pour mon caractère et ma façon d’être. J’ai tellement douté de notre relation à cause de ça, de ma façon de faire, ça a même failli nous séparer… Elle ne sait pas à quel point elle panse les blessures de mon passé et de mon âme avec ce genre de paroles.
- C’est vrai ? demande-je d’une voix pleine d’espoir.
- Bien sûr que oui, c’est de lui que je suis tombée amoureuse, répond-elle en embrassant ma joue.
Je la passe devant moi délicatement et plonge mon regard dans ses yeux amusés :
- Tu répares mon âme, dis-je, soudain très sérieux.
Elle arrête de rire instantanément, comprenant le sérieux de la situation et je passe une mèche derrière son oreille, continuant :
- Après la mort de Rin et d’Obito, j’ai tellement sombré, j’étais si mort à l’intérieur… On m’a envoyé dans les forces spéciales en pensant que ça pourrait m’aider, mais ça n’a fait qu’empirer. Malgré toutes les tentatives de Minato senseï pour me ramener parmi les vivants je sombrais, je m’enfermais dans ma solitude. Je ne suis pas quelqu’un de bien, j’ai fait des choses affreuses et sans en éprouver le moindre remord, j’étais un tueur si froid et je le suis encore parfois. Je ne comprends pas comment il est possible qu’une fille aussi bonne et lumineuse que toi se soit intéressée à moi, je ne le mérite pas, je ne te mériterai jamais, mais je t’aime plus que ma vie Hanako et je ne veux jamais, jamais être séparé de toi.
Elle m’embrasse avec une douceur infinie avant de prendre mon visage entre ses mains :
- Tu as une si basse estime de toi-même que ça me crève le cœur. Peu importe ce que tu as fait dans une période aussi malheureuse alors que tu suivais des ordres. Ce qui compte ce sont toutes les actions que tu as faites depuis, ne laisse pas ton passé te définir, tu es l’homme qui rend toujours service, qui sauve au péril de sa vie, qui protège en silence, qui forme les genin et qui conseille l’Hokage. Tu es celui qui se sacrifie pour le bien des autres et du village. Tu es tellement plus que ce que tu crois. Ne vois-tu pas à quel point tout le monde t’apprécie ? A quel point ils comptent tous sur toi ? Moi aussi j’étais seule, moi non plus je n’ai plus personne. Je t’aime d’un amour infini Kakashi, et tu es devenu tout ce que j’ai au monde.
Ses mots me bouleversent tellement que je l’embrasse pour lui cacher les larmes qui menacent dans mes yeux. Une bouffée d’émotion m’envahit, et pour la première fois je choisis de ne pas considérer que cette émotion intense m’étrangle ; je préfère me dire qu’elle me berce, qu’elle m’enveloppe et me cajole. J’accueille ce que je ressens au lieu de le rejeter, j’accepte qu’Hanako m’aime vraiment elle aussi et je réalise à ce moment-là que j’aimerais l’épouser.
Je veux me lier à elle de toutes les façons possibles, j’aimerais que nous puissions créer notre propre famille puisque nous n’avons plus personne. J’ai toujours pensé que la lignée Hatake s’arrêterait avec moi, mais je n’en suis plus sûr désormais. Ça ne dépendra que d’elle.