L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 77 : Minna en danger

5290 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/12/2024 11:11

Chapitre 77 : Mina en danger


Nous partons ensemble voir Minato, je vais avec elle car je suis bien décidé à découvrir l’identité du prophète une bonne fois pour toutes.

Lorsque nous entrons à l’étage de Minato, nous tombons sur Shuichi qui patiente dans le couloir et lorsque son regard se pose sur moi, il se tend des pieds à la tête en affichant un air craintif. Je l’ignore et je me dirige vers la salle où sont stockés les papiers important, le voyant du coin de l’œil se détendre.

Je prends les parchemins du prophète et m’assois au milieu de la petite pièce lorsque Minato vient me voir avec curiosité :

-         Tu te remets sur l’affaire ? demande-t-il.

-         Oui, je ne m’arrêterai que lorsqu’on saura qui c’est, réponds-je simplement.

-         Tu peux les prendre chez toi si tu veux, j’en ai fait une copie et je les connais par cœur depuis longtemps.

-         Merci senseï.

Il repart dans son bureau avec Hanako et Shuichi et je me plonge dans les écrits. Je les relis avec attention plusieurs fois, les inscrivant dans ma mémoire lorsque j’entends de l’agitation dans le bureau de Minato, ce qui m’inquiète. Je roule les parchemins en quelques secondes pour les mettre dans ma poche en tendant l’oreille au cas où.

-         Kakashi ?! tonne Minato depuis son bureau, l’air profondément inquiet.

En un instant j’entre dans la pièce un kunaï à la main, faisant frémir Shuichi et Minato tourne la tête vers moi :

-         Fonce préparer un sac ! Tu pars à Mina dans l’heure, soit ici dans moins de quinze minutes pour qu’on organise le tout ! ordonne-t-il d’un ton sans appel.

-         La coalition va attaquer Mina ! Pour se venger du massacre qui a eu lieu chez eux ! m’explique Hanako d’une voix angoissée. 

Je vois la mine honteuse de Shuichi qui fixe ses pieds mais Hanako le regarde gentiment, presque avec gratitude, indiquant qu’il a dû nous donner l’information.

-         Merci Shuichi, dis-je simplement avant de sauter par la fenêtre. 

J’ai juste le temps de le voir relever une tête surprise avant que je ne m’envole dans les rues de Konoha.

*

Je fais frénétiquement mon sac, fourrant les parchemins au fond. En quelques minutes, je suis prêt et je repars chez Minato qui a déjà réuni des ninjas et leur parle dès que j’arrive :

-         Vous n’êtes pas nombreux mais vous êtes les seuls à avoir posé du repos aujourd’hui, tout le monde est pris, navré de vous déranger mais c’est une urgence, une menace plane sur nos alliés du pays des fougères. Je veux que vous soyez tous prêts à partir devant les portes dans les trente minutes, faites un bon sac, je ne sais pas combien de temps vous serez posté là-bas. Dispersion !

Tout le monde part et je me retrouve seul avec Minato qui m’explique la situation :

-         Je communique très régulièrement avec Takahiro, son dernier message est arrivé hier soir, donc à moins que l’attaque n’ait eu lieu dans la nuit ou qu’elle survienne dans la journée, nous pourrons les aider. Je ne peux pas déployer beaucoup de ninjas, ça pourrait être un piège pour affaiblir Konoha... J’ai envoyé un message à Takahiro le prévenant que j’envoyais mon bras droit, il le recevra quelques heures avant votre arrivée je présume. Dedans, je lui conseille vivement de te mettre aux commandes alors ne soit pas étonné s’il le fait. Fais-toi confiance autant que je te fais confiance et tout ira bien, conclut-il face à mon air inquiet.

-         Bien, réponds-je malgré la petite pression qui s’installe en moi.

-         Normalement l’équipe Yamanaka avec laquelle tu travailles beaucoup ces derniers temps sera là, ils allaient partir en patrouille, mon assistante les aura sans doute interceptés avant… Quelques jonin, quelques forces spéciales, c’est tout ce que j’ai à t’offrir Kakashi... Et Hanako sera là elle aussi, elle a demandé à venir, ajoute-t-il.

-         C’est tout ce dont j’ai besoin, réplique-je avec assurance.

-         Si elle t’empêche d’être à cent pour cent de tes capacités, je la garde ici, dit-il. 

-         Ça ira, j’ai besoin d’elle là-bas si on veut une chance de gagner, réponds-je. 

Il hausse les sourcils, un peu surpris, il faut dire qu’il a l’habitude que je veuille l’éloigner du danger alors je précise :

-         Quand je vous dis que vous devriez prendre le temps de voir sa nouvelle puissance…

*

Nous nous approchons enfin du village de Mina, il est très tard, tellement tard qu’il est tôt. Je regarde Hanako courir à côté de moi. Je me fais violence pour faire taire la part de mon esprit qui s’inquiète encore pour elle. Elle va très bien s’en sortir, bien mieux que la plupart de mes camarades et même si elle se faisait blesser elle pourrait se soigner dans la foulée en quelques secondes. Je n’ai plus beaucoup de raisons de m’en faire et il est temps que j’accepte qu’elle me sera très utile sachant que je suis là pour la protéger de toute façon.

Les portes s’ouvrent lorsque nous arrivons et nous fonçons sans nous arrêter au bâtiment du kage. Lorsque j’arrive à son étage, il m’accueille avec soulagement et nous nous enfermons dans son bureau pour que je lui explique la situation. Il m’écoute attentivement et lance immédiatement une alerte générale du village à la fin de notre entretien, afin de rapatrier tous ses chefs d’équipes ici, comme je lui ai suggéré.

Nous les attendons à la grande table en bois de la salle du conseil après que j’ai ordonné à tous les ninjas de Konoha d’aller dormir afin d’être en forme si l’attaque survenait.

-         Minato m’a dit que je pouvais te laisser aux commandes… ? demande Takahiro.

-         Ça c’est vous qui décidez, je suis là pour vous seconder, réponds-je.

Il me lance un regard triste :

-         Pour être honnête avec toi, je n’ai absolument aucune idée de comment gérer tout ça… Nous ne sommes que des pêcheurs, nous voulons simplement la paix… Je t’en prie, aide-les, aide-nous, fais ce qu’il faut pour ce village. J’ai toute confiance en toi.

Je le regarde et je lis le désespoir au fond de ses yeux, il ne rêve que de paix et d’entente mais se retrouve pris dans ce conflit qui n’était pas le sien, tout ça parce qu’il a refusé de les rejoindre pour se battre contre nous… Ça me crève le cœur mais ça m’aide aussi à enterrer la pression au fond de moi afin de l’aider en prenant les commandes de son si beau village.

-         N’hésitez pas à intervenir, dis-je simplement.

Le soulagement inonde son visage lorsqu’il comprend que je vais gérer la situation à sa place et les chefs d’équipe arrivent à ce moment-là, s’installant autour de la table avec tension.

Takahiro prend la parole :

-         C’est le commandant Hatake qui vous donne vos ordres désormais, il va nous sortir de là, Kakashi, nous t’écoutons.

Je me lève et je regarde par la fenêtre pour organiser mes pensées, mes yeux glissant sur le village que je cherche à protéger. Un petit sourire nait sur mes lèvres, j’ai tant de fois vu mon senseï réfléchir face aux fenêtres… il faut croire que j’ai fini par lui prendre cette habitude.

Je prends une petite minute pour organiser mes pensées et quand je suis prêt, je me retourne pour leur faire face avec assurance. Tous me regardent avec sérieux et confiance alors que je me lance :

-         Je veux absolument tous les plans et parchemins de votre organisation, toutes vos patrouilles, vos gardes, où sont vos hommes et quelles sont leur spécialités ! Vos abris, vos avant-postes, jusqu’à l’inventaire de vos armes si vous l’avez, il faut que dans l’heure cette table soit recouverte de toute votre organisation pour que je puisse avoir une idée exacte de tout ce qu’il se passe ici. Je veux également deux genin, les plus sérieux que vous ayez, à côté de moi en continu, qui notent absolument tout ce que je donne comme directives en temps réel et qui se relaient pour les envoyer toutes les cinq heures au maitre Hokage à Konoha. Finalement, je veux que quelques ninjas restent ici au cas où j’ai d’autres directives à donner. Dispersion !

Les ninjas bondissent sur leur pieds sans même poser de questions ni regarder Takahiro.

 Dans les quinze minutes, mes deux genin sont là, parchemins à la main et les premiers papiers stratégiques atterrissent sur la table. Je les lis avec application, les inscrivants dans ma tête. Un chef d’équipe m’apporte une carte descriptive des abris protégés et l’un d’eux attire tout de suite mon attention, il me parait idéal et indétectable :

-         Il faut évacuer les civils immédiatement dans cet abri, tous les civils, réveillez-les s’il le faut, et surtout faites les escorter abondamment, ordonne-je. 

-         Bien.

Deux chefs d’équipes filent à toute vitesse s’occuper des civils et une grosse demi-heure plus tard, on m’apporte les derniers documents que j’ai demandé. Les chefs d’équipe ont tous repris leur place autour de la grande table et m’observe en silence.

Mes yeux glissent sur les dizaines et les dizaines de papiers face à moi, je vois tout, leurs mots de passe, leurs défenses, leurs abris, c’est une catastrophe et je me tourne vers Takahiro en essayant d’avoir le plus de tact possible :

-         Tous ces papiers ne devraient même pas exister maitre… ils servent bien aujourd’hui pour me donner une idée claire de votre fonctionnement, mais la réponse que j’espérais en donnant cet ordre était que vous n’aviez aucun documents sur votre organisation, que vous aviez tout en tête. Si la coalition avait mis la main dessus… il a fallu moins d’une heure pour étaler sur une table toute votre défense dans les moindres détails, il serait judicieux de brûler tous ces documents, dis-je respectueusement à Takahiro. 

-         Brûlez-les ! réagit-il tout de suite, me faisant entièrement confiance.

Des ninjas s’en chargent et j’explique la suite des évènements à Takahiro :

-         Je vais tout remanier, changer toute votre organisation et j’aurai tout ça en tête, je prendrai le temps qu’il faudra pour que vous aussi, à l’issu de cette crise, dis-je.

-         Merci Kakashi, dit-il avec gratitude.

-         A part nous deux, personne ne doit avoir l’organisation complète en tête, il faudra diviser entre vos hommes de confiance, l’un d’eux saura les abris, un autre les mots de passes, un autre le fonctionnement des patrouilles et ainsi de suite. Si l’un d’eux parle sous la torture vos défenses ne tomberont pas toutes. Je vous prie également de faire une liste d’une dizaine de vos hommes, ceux en qui vous avez le plus confiance, capable de commander et diriger à votre place. Essayez d’en choisir un par secteur, combat, patrouille, renseignement, soin etc…

Il acquiesce mais c’est énormément d’informations, il faut que je ralentisse je le vois bien. Je jette un coup d’œil dehors, le soleil est levé, c’est une bonne nouvelle. Jamais la coalition ne ferait l’erreur d’attaquer en plein jour c’est évident, et j’ai donc la journée entière pour réorganiser Mina et prendre du repos :

-         Je veux que vous rapatriiez absolument tous les ninjas actuellement à l’extérieur, il ne sert plus à rien de patrouiller puisque nous savons que nous allons être attaqué.

-         Mais ils pourraient nous indiquer par où l’ennemi attaque ? demande respectueusement l’un des chefs.

-         Malheureusement une patrouille contre une armée ne ferait pas long feu, la patrouille au complète serait morte inutilement sans pouvoir nous transmettre l’information. En revanche, doublez les gardes le long des murs d’enceintes, il faut un homme tous les cent mètres qui scrute l’horizon. Si l’un d’eux aperçoit la coalition, il lance l’alerte. Une fois tous les ninjas en extérieur revenus et les civils évacués, scellez les portes, plus personne ne rentre plus personne ne sort, ordonne-je.

-         Bien commandant.

Je m’adosse contre ma chaise en réfléchissant à ce que j’ai pu manquer mais je pense que le plus urgent a été fait, maintenant, place à l’organisation plus profonde.

Plusieurs heures plus tard, en début d’après-midi, les civils sont officiellement tous évacués et les portes du village scellées. J’envisage d’aller me reposer lorsqu’on toque à la porte. C’est Rinko, qui n’a pas l’air perturbé de me trouver à la place du kage et qui a une tête bien reposée :

-         Je viens prendre les ordres commandant, dit-il avec sérieux.

-         Parfait, tu vas aller me représenter dans le village pendant que je dors, réponds à leurs questions, redonne leur les ordres, aide-les à les appliquer.

-         Bien.

Je lui explique rapidement toutes mes décisions, mes directives, tout ce qu’il doit savoir et il part dans le village pour faire appliquer mes ordres. Comme c’est étrange d’avoir le rôle de Minato et d’attribuer mon travail habituel de bras droit à Rinko.

Je me tourne vers Takahiro :

-         La coalition n’attaquera pas de jour, je veux que les meilleurs combattants dorment la journée et veillent la nuit. Je vais aller me reposer si vous n’y voyez pas d’inconvénients, dis-je.

-         Bien sûr que non, fonce te reposer Kakashi, tu en as tellement fait. Merci pour tout.

Je quitte le bureau, complètement éreinté, et je descends par habitude dans les pièces que nous avions occupés la dernière fois où je m’écroule dans le premier lit qui vient.

*

Je suis tiré du sommeil par des caresses douces et je souris avant même d’ouvrir les yeux. Je tâtonne pour la prendre dans mes bras et l’entraîner dans mon lit.

-         Il faut que j’y retourne ? demande-je, les yeux toujours fermés.

-         Le soleil ne va pas tarder à se coucher et il va falloir reprendre vos fonctions maitre Hokage…, répond-elle d’une voix amusée. 

Je ris doucement et j’ouvre les yeux pour me plonger dans les siens. Je retrouve tout le confort et la sécurité de la maison, je n’ai besoin de rien d’autre que d’elle. Je passe ma main sur son visage pour profiter de ces instants de douceur avant d’y retourner.

Elle me sourit :

-         Tu as fait un travail remarquable, tous les ninjas de Mina sont rassurés, tu les as mis en confiance et ils sont prêts à se battre, dit-elle avec tendresse.

-         Merci de me dire ça. Et merci d’être venu me voir mon ange, mais il faut que j’aille voir si tout roule…, réponds-je d’une voix désolée.

-         Je le sais bien, ne t’inquiète pas, m’assure-t-elle en me souriant gentiment.

J’embrasse son front longuement et je remonte aux étages supérieurs où Takahiro m’accueille.

-         Tout se passe bien ? demande-je.

-         Merveilleusement bien grâce à toi ! répond-il.

Je m’assois à la grande table où les dix chefs d’équipes sélectionnés par Takahiro m’attendent. Rinko se glisse par la porte et se place dans un coin de la pièce discrètement pour écouter, exactement comme je l’aurais fait à Konoha.

-         Vous êtes les dix personnes de confiance choisies par votre kage et il vous a été attribués à chacun un secteur selon vos spécialités. Sachez que vous êtes désormais les commandants de ces secteurs, c’est vous qui les dirigez, les coordonnez, et qui ferez tous les rapports. Félicitations vous n’allez plus beaucoup dormir la nuit.

Un petit rire les secoue face à ma blague mais ils sont tous honorés et fiers.

-         Je vous écoute, prouvez-moi que vous méritez ce titre, donnez-moi une vue d’ensemble de ce qu’il se passe dans le village, dis-je en m’adossant à ma chaise.

 Chacun d’eux me fait le point sur les activités de son secteur pour se préparer à l’assaut. C’est très bien, du bon boulot, ils sont tous très sérieux et m’inspirent confiance, prenant à cœur leurs nouveaux rôles et leurs nouvelles responsabilités, me détaillant tout ce que je veux savoir sans que je n’ai à leur demander alors je les félicite :

-         C’est très bien, vous vous en sortez tous très bien. Il faudra élire un commandant en chef à l’issu de cette période, un bras droit. Il vous faut quelqu’un qui dirige les opérations à votre place si besoin ou qui vous représente ... C’est mon rôle à Konoha, d’où ma présence ici, précise-je.

-         Bien, répond Takahiro.

-         Tant que c’est moi qui suis aux commandes parmi vous, c’est Rinko qui assurera le rôle de commandant en chef. Si vous avez une questions ou une information à transmettre, vous pouvez vous tourner vers lui au même titre que moi, annonce-je.

Rinko me lance un coup d’œil, surpris et touché par le rôle que je viens de lui donner alors que ça me semble couler de source. Je me lève :

-         Nous sommes organisés et prêts. Si vous maintenez les directives, il n’y a plus qu’à les attendre le plus sereinement possible. Commandante des soins, restez, les autres, dispersion.

Tous les ninjas s’évaporent.

-         Je vous écoute ? dit-elle avec sérieux.

-         Pour vous il va y avoir des directives plus spécifiques, il va falloir prévoir de nombreux lits disponibles pour les blessés, il faut réduire les effectifs à l’hôpital pour qu’il y ait un maximum de ninjas-médecins suffisamment reposés pour l’attaque. Je sais que c’est compliqué à demander…

-         Commandant Hatake, sauf votre respect, nous pourrions réduire les effectifs si nous n’avions que des soins quotidiens à dispenser… Mais il y a toujours une petite part de patients en urgence qui nécessitent un certain nombre de médecin…

-         J’en ai conscience, mais je vous enverrai demain matin une médecin de chez nous qui risque de vous étonner. Normalement, elle tirera d’affaire en deux temps trois mouvements vos patients les plus mal en point et vous pourrez réduire les effectifs.

Elle me dévisage avec des gros yeux comme si j’étais fou mais acquiesce poliment puis sort. Si elle réagit comme ça à mes paroles, je n’imagine pas la tête qu’elle fera lorsqu’Hanako effectuera ses miracles à l’hôpital demain matin.

Je me tourne ensuite vers Takahiro, pour une longue nuit à le briefer.

Nous abordons pas mal de sujets, je revois avec lui toute l’organisation du village en lui expliquant comment nous fonctionnons. Il veut impérativement se calquer à nos façons de faire et je lui décris tout, lui proposant des options et ce que je ferais moi à sa place pour Mina.

Il ne prend pas de note, ayant bien compris ce que je lui ai dit à propos des papiers et je lui explique encore et encore patiemment jusqu’à ce que tout rentre dans sa tête. Il est tard dans la nuit lorsque Rinko débarque pour me faire un rapport des derniers évènements. Tout se passe bien, le village est complétement sous contrôle et je suis le premier étonné par mon efficacité. Je corrige deux ou trois directives décidées par les nouveaux commandants de Mina et Rinko part appliquer tout ça.

*

Sur la fin de la nuit, je suis avec Rinko et Takahiro dans le bureau et ce dernier me sourit :

-         Je comprends pourquoi tu es le bras droit de Minato, tu fais un travail remarquable ici, bien meilleur que moi, souligne-t-il avec bienveillance.

-         Bien sûr que non, j’applique simplement le fonctionnement de Konoha qui est différent du votre, réponds-je tout de suite.

-         Et modeste avec ça… Je te remercie, je sens mes habitants au maximum de leur sécurité et c’est grâce à toi. Notre alliance est très précieuse à nos yeux, sache-le.

-         Aux nôtres aussi, affirme-je. 

-         Je vais aller faire un peu d’administratif, je pense que tu devrais aller te reposer même si le jour n’est pas encore levé Kakashi, tu n’as pas beaucoup dormi depuis que tu es ici et j’imagine bien la pression que tu as sur les épaules… Pour l’instant, tout le monde est occupé et il n’y pas d’attaque à l’horizon alors je t’encourage à prendre possession de la chambre au fond du couloir, elle est à toi. Tu y as plus ta place qu’aux étages inférieurs pour intervenir ici en cas de problème, dit-il.

Takahiro s’éloigne et dès qu’il s’enferme dans la pièce attenante à la salle du conseil, Rinko se détend et approche :

-         Tu es fait pour ça tu sais, commente-t-il.

-         Arrête, réponds-je.

-         Merci pour la promotion, ça me touche, même s’il n’y avait pas beaucoup de choix, ajoute-t-il.

-         Je te fais une confiance aveugle Rinko, je t’aurais choisi même à Konoha, précise-je en fronçant les sourcils.

Il me sourit franchement, véritablement heureux, puis attrape mon sac :

-         Je vais aller mettre tes affaires dans ta nouvelle chambre, il n’a pas tort, tu n’as rien à faire en bas alors que c’est littéralement toi qui commandes les opérations Kakashi. Ils ne peuvent pas perdre du temps à envoyer un ninja te chercher quatre étages plus bas et deviner dans quelle chambre tu t’es planqué pour dormir…

-         Tu as sans doute raison, mais je n’aime pas m’éloigner de vous, ronchonne-je.

-         Cool commandant, on est chez des amis, répond-il avec légèreté.

-         Rinko... Je ne vais quand même pas aller me reposer alors que l’attaque pourrait avoir lieu… ? demande-je d'une voix hésitante.

Il rit un peu et moi aussi, tu parles d’un kage ! Je suis obligé de demander son avis à Rinko avant de me reposer. Enfin… Minato me demande toujours mon avis lui aussi…

-         Va te reposer Kakashi, le soleil se lève dans deux bonnes heures, ils pourraient attaquer, certes, mais j’imagine que n’importe quel homme sensé lancerait l’attaque en début de nuit pour se donner l’avantage de la mauvaise visibilité pour plus de deux heures… Et puis de toute façon, si l’attaque avait lieu, je viendrais immédiatement te réveiller avec un coup de pied au cul, alors cool, répond-il.

-         Ça marche, on fait comme ça, ris-je.

Il part dans le couloir, me laissant seul dans le grand bureau et le silence devient assourdissant.

Je suis soudain stressé, on me donne un rôle tellement important, qui suis-je pour prendre les bonnes décisions ? Et si à cause de moi le village de Mina se faisait massacrer ? Je doute soudain de tout, de toutes mes directives, lorsqu’on toque à la porte. C’est l’une de mes genin, elle affiche son air le plus sérieux en me rejoignant :

-         Un message pour vous senseï, me dit-elle en s’inclinant.

Victoire ! Les directives de Minato ! Mon corps se relâche de soulagement tandis que je prends le parchemin, j’espère qu’il a donné un avis complet et détaillé de chacun de mes ordres, voir même qu’il en a rajouté d’autres auxquels je n’ai pas pensé !

Je le déplie à la hâte mais je n’y découvre que trois petits mots de la main de Minato qui me font sourire malgré tout :

Fais-toi confiance. 

*

Le bureau est calme depuis quelques minutes et je me décide à aller découvrir ma chambre, il est ridicule que je sois dans ce bureau à ne rien faire… Autant aller me reposer en effet et si la guerre éclatait, je n’aurais qu’à sauter sur mes pieds pour intervenir.

C’est une grande chambre, avec un lit immense et une salle de bain luxueuse. Je ne me sens pas du tout à ma place et j’envisage une minute de redescendre dans les dortoirs. Mais ma place est ici, en cas de guerre, je n’aurais qu’à traverser le couloir pour pouvoir donner des directives alors je tente de m’approprier la chambre, sans grande réussite.

J’étouffe littéralement, je me rends compte d’à quel point je suis sous pression depuis deux jours maintenant que je suis seul à ne rien faire. Je sors sur le balcon pour prendre l’air et j’observe le village en contre-bas. Ça me fait un bien fou de revoir ce village que j’aime tellement, les petits points lumineux autour des étangs m’apaisent et me ramènent à ma presque demande en mariage, remplissant mon cœur de joie à l’idée que la vraie ne soit plus si loin.

Je ne devrais pas me plaindre d’avoir une chambre pour moi et encore moins une salle de bain ! Je lève les yeux au ciel face à mon comportement ridicule et je me décide à aller me laver puisque je suis dans cette tenue depuis mon arrivée à Mina.

Je me lave minutieusement puis je reste sous l’eau chaude pour tenter de me détendre mais je n’arrive pas à grand résultat, je suis tellement crispé. C’est stressant de prendre des décisions pour tout le monde comme ça, de savoir que c’est de notre faute si quelque chose tourne mal ou qu’il y a des dizaines de morts.... En ces temps de crises, il faut sans cesse remanier, improviser, anticiper… presque deviner.

J’entends la porte de ma chambre s’ouvrir et le peu de détente que j’avais réussi à obtenir s’évapore en un claquement de doigts tandis que je tends l’oreille, tous les sens en alerte, me demandant ce qu’il se passe.

La porte de la salle de bain s’ouvre sur Hanako et je respire.

 

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