LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 51 : Le jour d'après

2657 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/07/2025 10:11

Chapitre 51 : Le jour d’après


Je me fais réveiller par la sonnerie de son réveil, et il grogne comme un dingue en essayant de l’éteindre à tâtons :

-         Putain ! J’ai une patrouille ! jure-t-il.

-         Quoi … ? marmonne-je avec mauvaise humeur.

-         Je bosse aujourd’hui, ça veut dire qu’il est déjà sept heures, sérieux quoi… râle-t-il.

Je grogne un peu toute seule à mon tour, je suis encore crevée honnêtement. Entre la petite gueule de bois et notre coucher tardif, j’aurais bien dormi plus longtemps.  

Il s’extirpe du lit maladroitement pour s’enfiler jusqu’à sa salle de bain et je profite de quelques minutes supplémentaires au lit.

Il me réveille une seconde fois en débarquant avec pertes et fracas :

-         Bouge-toi trésor ! Je dois partir dans cinq minutes ! beugle-t-il.

J’ai envie de lui arracher la tête, je suis d’une humeur massacrante :

-         Et bien, on peut dire que tu sais recevoir ! siffle-je.

Il éclate de rire :

-         Je suis désolé, je dois partir, s’excuse-t-il.

Il m’embête un peu plus en arrachant la couette de mon corps et je grogne de colère, me recroquevillant, complétement nue, en sentant le froid qui s’abat sur moi :

-         Bon sang, je te déteste Rinko ! feule-je.

-         Je sais que tu m’adores trésor, fanfaronne-t-il en fonçant manger des céréales.

Je ne réfléchis pas et j’enclenche la marche avant, je me lève comme un zombie pour enfiler ma robe, glissant ma culotte de la veille dans mon sac, refaisant approximativement un chignon sur ma tête en râlant sans interruption sur Rinko et ses qualités d’hôtes.

Nous partons donc comme ça, moi râlant et lui se moquant de moi, pour descendre les escaliers de son bâtiment.

Lorsque nous sortons, je manque de tomber à la renverse lorsque je vois Kakashi appuyé sur le mur extérieur, qui a l’air stupéfait de me trouver de si bon matin ici.

-         Bonjour, marmonne-je en rougissant.

-         Bonjour, répond-il en fronçant un peu les sourcils.

-         Mon lapin ! J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre ?! s’exclame Rinko.

-         Non, tu as juste dix minutes de retard, répond froidement Kakashi.

-         Oups, mais pour ma défense, Hanako est carrément lente à sortir du lit, se marre-t-il.

Je rougis encore plus en baissant les yeux, mortifiée qu’il sous-entende notre nuit de cette façon, car il est tout de même très révélateur de dire que j’ai dormi chez lui.

-         Tu as dormi chez lui ? me demande Kakashi.

-         Bah oui, elle n’est pas venue chez moi à cinq heures du matin, blague Rinko.

-         D’accord. Vous êtes de nouveau ensemble finalement ? demande-t-il.

Son ton m’inquiète un peu, c’est comme s’il me rappelait des souvenirs désagréable et lorsque je lève le nez pour le regarder, son visage fermé ouvre la porte de mes souvenirs en un claquement de doigts. C’est sa tête du pays du gel, sa tête de con, ça faisait un sacré moment que je ne l’avais pas vue et elle ne m’avait pas manquée bon sang.

Rinko me lance un regard avant de répondre de façon un peu hésitante :

-         Non… je ne crois pas… dit-il.

-         Non, on se voit, c’est tout, confirme-je.

Kakashi hausse les sourcils en hochant la tête avec son expression froide qui me dérange.

-         Bon, on y va Kakashi ? Pourquoi on traine comme ça ? Si j’avais su, je serais resté au lit cinq minutes de plus, plaisante Rinko.

-         Allons-y.

-         A plus trésor, me dit joyeusement Rinko.

Il pose un baiser sur mes lèvres et lorsqu’il part, Kakashi n’est déjà plus là.

Bon, finalement ça va, j’avais peur qu’il se remette à faire une crise de nerf vu la tête qu’il tirait, je suppose que nous nous en sortons bien.

Je file chez moi en quatrième vitesse, je prends tard heureusement, puisque je suis de garde aux urgences cette nuit, alors je me prépare en une demi-heure chrono avant de foncer à l’hôpital.

*

La journée et le début de la nuit sont intenses, il y a beaucoup de blessés suite à l’attaque d’un de nos avant-postes et je n’ai pas une minute pour me poser jusqu’au vendredi à l’aube.

Je m’enfile dans l’un des petits lits de garde, pour dormir quelques heures, mais je me rends compte que malgré ma fatigue, je n’arrive pas à m’endormir.

Je me sens extrêmement stressée, c’est bizarre, ça m’arrive rarement. C’est de l’angoisse je crois, car je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me terrifie comme ça, mais mes yeux sont grands ouverts, fixant le dessous du lit à étage au-dessus de moi.

Evidemment, j’envisage que ce soit ma nuit, mais non. Je suis sûre que non, je suis ravie de ma nuit avec Rinko, tout s’est fait dans la douceur, dans les rires, il a été exactement comme je le voulais, il a dédramatisé notre passage à l’acte, m’a ôté mes peurs et mes incertitudes. Non, ce n’est pas ça.

Je me demande ensuite si c’est parce que je me sens mal de ne pas être avec lui, si le fait de le faire sans pour autant être sa petite-amie me perturbe, mais pas du tout. Je détache complétement les deux, je n’ai pas envie de me remettre avec lui. Je suis ravie d’apprendre que ça se passerait bien à ce niveau-là entre nous, mais ça n’a pas d’impact sur mes sentiments pour lui. Je veux prendre mon temps, apprendre vraiment qui il est, ne pas prendre de décisions hâtives, ça n’a rien à voir.

Plus je me creuse la tête, et plus un œil noir surgit régulièrement dans ma tête, au bout d’un moment, je dois me rendre à l’évidence, je suis dans cet état parce que j’ai peur des foudres de Kakashi.

Lorsque je l’admets, ça me parait évident, je ne veux pas qu’il redevienne aussi froid et méchant qu’au pays du gel, et j’ai mis autant de temps à me l’avouer parce que je me maintiens dans un déni profond. Je me dis qu’il est impossible qu’il recommence après nos deux dernières entrevues, il était trop gentil, trop doux…

Nous nous sommes un peu ouverts l’un à l’autre, nous avons parlé de choses vraiment intimes sur mes relations, que ce soit avec Izumi ou avec Rinko. Et toutes nos questions stupides, sur les couleurs, les saisons… J’ai vraiment l’impression de mieux le connaitre, ce n’est plus du tout un inconnu, un con qui gravite autour de nous, c’est mon ami et je ne supporterais pas que mon ami soit imbuvable avec moi.

Et s’il décidait d’être méchant et se servait de ce que je lui ai confié pour me faire du mal ? Ça me brise le cœur rien que d’y penser, je ne veux pas, je ne lui pardonnerais jamais de faire une chose pareille.

Et voilà pourquoi je suis dans cet état, parce que je sais qu’il est possible qu’il le fasse, tout en sachant que je ne le pardonnerais jamais de le faire et je ne veux tout simplement pas le perdre.

Je me suis attachée à lui exponentiellement ces dernières semaines, je n’arrive même pas à visualiser ma vie sans lui, je ne pourrais jamais le voir passer au loin en sachant que je ne lui parle plus, en sachant que je ne l’entendrai plus rire ou que je ne sentirai plus sa chaleur ou son odeur.

Il fait partie de mon quotidien désormais, il fait partie des personnes que j’ai besoin de voir, dont la simple présence améliore le moment, et c’est ça qui me terrifie.

Et s’il sortait à Rinko les moments que nous avons échangés ? Et si Rinko me tournait le dos, ne réussissant pas à me le pardonner, et si Kakashi lui-même me tournait le dos ? Et si je perdais les deux d’un coup ?

Cette pensée créée un vide immense et angoissant au creux de mon ventre, faisant accélérer mon cœur. Ce serait vraiment le pire cas de figure, je ne pensais pas que j’avais à ce point désespérément besoin d’eux alors que je les connais à peine.

Ils ne se rendent pas compte de l’impact qu’ils ont dans ma vie, s’ils en disparaissaient, ils continueraient leur train-train quotidien tandis que je serais brisée. Je n’ai jamais eu l’impression d’être la pièce rapportée dans notre trio bizarre et pourtant je le suis. Il y a un monde où ils ne me parlent plus, continuent leur quotidien en se voyant tout le temps et où je ne suis pas, où je passe mes soirées seule avec mon chat, mes missions seule dans un coin… Même Nanba, mon plus récent ami est lié à eux bien plus qu’à moi.

Rinko m’a entrainé dans ce groupe de personne, m’a présenté ses connaissances, mais je suis « l’outsider », c’est moi qui saute en premier, et je ne veux pas.

Mais alors que puis-je faire ? Que dois-je faire ?

La réponse est évidente mais moche, je dois absorber les foudres de Kakashi s’il y en a, et surtout arrêter mes rapprochements avec lui pour éviter que ce soit Rinko qui m’éjecte. Je me sens forcée, ça ne me plait pas mais je suis incapable de vivre loin d’eux désormais.

*

Je tombe sur Sakura dans la fin de journée du vendredi, elle me saute littéralement dessus :

-         N’oublie pas que tu n’avais que jusqu’à ce soir pour tout me raconter ! chantonne-t-elle joyeusement.

-         Oui… à ce propos… commence-je.

-         Oh non ! Tu n’as pas intérêt à te défiler Hanako ! s’offusque-t-elle.

-         Je ne me défile pas, c’est simplement que … je suis plus ou moins censée passer la soirée avec Kakashi après votre restaurant… explique-je avec hésitation.

Mon intuition me crie qu’il y a de fortes chances que cette soirée soit annulée, mais bon. Il ne m’a rien dit, il aurait pu venir me voir, mettre un mot sur ma porte, faire passer le message… je ne sais pas. Je me fais peut-être trop de films à inventer qu’il soit de mauvaise humeur. Après tout, je ne donnais pas cher de ma peau lorsque je suis allée le voir mardi et il était adorable.

-         Ah bon ?! s’excite immédiatement Sakura.

-         Oui, c’est le programme en tout cas, dis-je.

-         Et tu ne viens pas au restaurant avant avec nous ? s’étonne-t-elle.

-         Je ne sais pas, personne ne m’y a invité officiellement, précise-je.

-         Je t’y invite ! Non mais attends, je sais qu’il te plait et tu crois vraiment que je vais m’assoir sur une soirée avec vous deux dans la même pièce ?! se marre-t-elle.

-         Arrête ! la gronde-je.

-         Mais c’est vrai ! Il faut bien que j’analyse un peu la bête en ta présence ! Bon, je le faisais déjà, mais là c’est différent puisque je sais que tu es ouverte ! pouffe-t-elle.

-         Sakura, arrête tes bêtises, si tu me mets mal à l’aise ce soir, je te jure que je ne te raconte rien du tout ! la menace-je.

-         Je ne dirai rien du tout, promis, mais tu viens chez Ichiraku, tu passes la soirée avec lui et on se voit demain matin à la première heure ! ordonne-t-elle.

-         Vendu, glousse-je.

Elle sautille sur place, tapant des mains :

-         Oh mon dieu ! J’ai tellement hâte ! Qu’est-ce qu’on va se marrer Hanako ! Quelqu’un met le grappin sur mon senseï, c’est trop beau ! Depuis le temps que j’en rêve, je vais pouvoir le mettre mal à l’aise au possible ! piaille-t-elle.

-         Sakura ! Et puis je ne mets pas le grappin dessus, il me plait un peu, c’est différent ! couine-je en rougissant.

-         C’est déjà énorme !

-         Arrête, il y a plein de femmes qui s’intéressent à lui, souligne-je.

-         Aucune qui n’ait une chance, toi par contre… pouffe-t-elle.

-         Bon allez, ça suffit, je n’aurais rien dû te dire du tout, soupire-je en levant les yeux au ciel.

-         Trop tard ! claironne-t-elle.

Je l’assomme avec le dossier que je tiens et nous repartons chacune de notre côté en riant.

Laisser un commentaire ?