LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 56 : La fête de Toru
La maison de Toru est immense, vraiment immense, avec un étage et un grand jardin à l’arrière.
- Il habite ici tout seul ? m’étonne-je.
- Non, ils sont cinq en colocation dedans, me répond Rinko.
- Ah, je comprends mieux. Ça m’étonne que tu ne rejoignes pas la colocation si tu as tant de mal à rester chez toi, m’amuse-je.
- Ils ne veulent pas de lui, intervient Kakashi.
- Pourquoi ? demande-je.
Rinko lui lance un regard noir mais Kakashi continue, peu impressionné :
- Il ramène trop de filles, trop de coups d’un soir, précise-t-il.
- Ah…
- Sympa Kakashi, vraiment, gronde Rinko.
- Assume donc tes activités nocturnes, répond tranquillement Kakashi.
Alors là, c’est sidérant, nous sommes repartis tout droit au pays du gel.
Mais en même temps, ça s’annonce très positif, dans le sens des hypothèses de Sakura, parce que si Kakashi en veut à Rinko, c’est une bonne indication sur sa présumée jalousie, il faut que j’en ai confirmation :
- Laisse-moi deviner Rinko, il est redevenu insupportable avec toi ? demande-je d’un ton léger.
- Ouai… ça se voit tant que ça ? se marre Rinko.
- Oui, depuis jeudi ? continue-je sur le même ton.
Je vois le petit regard en coin de Kakashi se poser sur moi mais je l’ignore.
- Ouai, depuis jeudi matin, dit Rinko en fronçant les sourcils. Comment tu le sais ?
- Une intuition, réponds-je en réprimant un sourire.
Mon cœur accélère un peu sous l’excitation et j’avance en direction de la porte, heureuse comme tout. Et si Sakura avait vraiment raison ? Je n’ose y croire, pourtant il y a quelques indices indéniables dans ce sens-là…
Je sautille presque jusqu’à la porte.
- La vache trésor ! Je n’avais pas vu le dos-nu ! s’exclame Rinko.
- Tu parles d’un ninja ! L’observation est tout de même la base, se moque Kakashi.
- Parce que tu l’avais vu toi ? se défend Rinko.
- Heureusement que oui ! aboie-t-il en réponse.
- Tu la regardes avec drôlement d’attention, marmonne Rinko, vexé.
Je jubile, je suis euphorique, mais c’est de courte durée lorsque Kakashi rouvre la bouche :
- Non, pas particulièrement, on ne voit que ça, ça détonne début décembre il faut dire, grogne-t-il.
- C’est drôlement joli trésor, me rassure Rinko pour contrer Kakashi.
- Drôlement idiot vu comme tu es frileuse, réplique ce dernier.
- Fiche-lui la paix, elle est trop belle comme ça, rétorque Rinko avec un ton appréciateur.
Je me retourne pour leur faire face, affichant mon air le plus innocent :
- C’est Sakura qui m’a conseillé cette robe, elle trouve que c’est une jolie tenue pour étudier mes options, lance-je.
Je sors ça d’un ton « amusé », pour que Rinko ne le prenne pas mal mais que Kakashi comprenne bien que je n’aurais jamais fait cette blague si c’était devenu plus sérieux entre Rinko et moi suite à notre nuit. Et les deux marchent, puisque Rinko éclate de rire tandis que Kakashi lui lance un regard étrange.
- Je devrais peut-être te couvrir alors, me lance Rinko avec un sourire de prédateur.
- Tu as peur que d’autres entrent en course ? le taquine-je.
- A mort ! s’exclame-t-il en riant.
- Alors il faudra être meilleur que les hommes qui me tournent autour, le taquine-je.
Il soupire bruyamment en me rejoignant, plein d’humour :
- Allons-y, avant que je ne change d’avis et que je te traine loin d’ici pour ne pas te présenter à tous ces hommes formidables, blague-t-il.
Nous toquons et la porte s’ouvre sur un grand type dans le genre de Rinko, dont les yeux tombent sur moi avec surprise :
- Oh mon dieu ! Une apparition ! s’exclame-t-il, mort de rire.
Je fronce un peu les sourcils, mais Rinko rit comme un bossu avec le nouveau venu.
- Je m’appelle Tao sublime créature, dit-il en me sortant sa plus grossière révérence.
- Enchantée… Hanako, réponds-je d’un petit ton hésitant.
- Tu es absolument magnifique Hanako, dit-il.
- Et surtout chasse gardée, gronde Kakashi.
- C’est la tienne ? demande Toru.
J’en reste stupéfaite et Kakashi répond :
- Non, elle est avec Rinko.
- Sérieusement ? Depuis quand Rinko se dégote des filles aussi classes ? s’étonne Tao.
- Ce n’est pas la mienne, mais disons qu’on se fréquente, tempère Rinko.
Je reviens enfin à moi :
- Je vous demande pardon ? Vous allez continuer à parler de moi comme si j’étais un objet encore longtemps ?! siffle-je.
- Oula ! Doucement tigresse ! s’exclame Tao en riant.
- Rentre les griffes ! s’amuse Rinko.
- Oh non, sors-les, c’est vraiment plus drôle ! lance Kakashi joyeusement.
Il est tellement amusé par ma rebuffade qu’on dirait presque qu’il oublie de faire la tête.
Tao et Rinko entrent dans la maison, bras-dessus bras-dessous mais je reste sur le seuil. Je suis encore choquée par l’impolitesse de Tao, et je n’en reviens pas que Rinko ne voie pas le problème.
- Qu’est-ce que tu fais ? Tu n’entres pas ? demande Kakashi.
- Tu oublies d’être méchant, fais attention, réplique-je.
- Quoi ? demande-t-il en se refrognant.
Nous restons sur le seuil tandis que Tao et Rinko disparaissent en s’enfilant dans la fête, alors je décide de m’amuser un peu :
- Oui, ça fait déjà deux phrases que tu sors sans être mauvais, fait attention ou on pourrait croire que tu es gentil, dis-je avec une pointe d’hostilité.
- Non mais… tu commences déjà à me chercher ? s’agace-t-il.
- Tu viens de me demander de sortir les griffes, réponds-je innocemment.
- Pas avec moi !
- Pourtant, c’est bien avec toi que je devrais les sortir, vu la scène que tu m’as faite hier soir, c’est tout ce que tu mérites, souligne-je.
Il détourne la tête, honteux :
- Je suis désolé d’avoir dit des choses pareilles, vraiment, marmonne-t-il.
- Tu peux t’excuser, c’était vraiment nul de ta part, pourtant tu m’en as déjà fait depuis que je te connais, réplique-je en croisant les bras.
- Oui, je sais, j’étais d’une humeur massacrante.
- On peut savoir pourquoi ?
- Absolument pas ! gronde-t-il en me lançant un regard noir.
- D’accord, et bien je n’accepte pas tes excuses Kakashi, réponds-je.
Il en reste muet, m’observant d’un drôle d’air.
- Tu réfléchiras peut-être deux fois avant de cracher ton venin la prochaine fois, après la belle soirée que tu m’as offerte vendredi dernier, je ne m’attendais pas à ça, continue-je.
- Et tu t’attendais à quoi exactement ? siffle-t-il.
Autant y aller franchement, comme dit Sakura, je n’ai rien à perdre.
- A un beau moment, nous étions censés nous voir après en plus, souligne-je.
- Oui, et bien je n’étais pas d’humeur, rétorque-t-il.
Bon, c’est quitte ou double. Je ravale mon égo :
- J’ai vu ça. Ça m’a blessé, j’étais tellement heureuse à l’idée de nous revoir rien que tous les deux, lâche-je en regardant la rue.
Je savoure le silence qui accueille mes paroles en promenant tranquillement mon regard sur les maisons environnantes, attendant patiemment sa réponse, mais il opte pour la froideur :
- Tu t’en remettras.
- Oui, je m’en remettrai, mais je ne suis pas prête de te laisser m’avoir encore une fois, réponds-je tranquillement.
- T’avoir ? demande-t-il.
- Oui, me laisser maltraiter puis accepter de me promener avec toi, précise-je.
- Ne t’en fais pas, je ne risque pas de te le reproposer, répond-il vivement.
Sa phrase me blesse encore, chauffant mon sang dans la seconde et je plante mon regard dans le sien. Il me toise avec son air sauvage, comme souvent, et j’avance d’un pas pour me planter juste devant lui :
- Pourquoi tu fais ça Kakashi ?! demande-je frontalement.
- Faire quoi ?!
- Pourquoi te comportes-tu comme ça ? Pourquoi recommences-tu ? Pourquoi fais-tu deux pas en arrière chaque fois que nous en faisons un en avant ?
- Mais qu’est-ce que tu racontes ?! s’énerve-t-il.
Je ne sais pas ce que j’ai ce soir, mais je suis vraiment au maximum, je suis plus honnête que jamais, je n’ai pas froid aux yeux, j’ai envie de lui rentrer dedans vraiment. De toute façon, je sais qu’il aura besoin d’un temps d’observation dans sa mauvaise humeur, et je crois que je sais aussi avec certitude qu’il s’apaisera et reviendra la queue entre les jambes. Alors autant dire ce que j’ai à dire et voir ce qu’il se passe :
- Tu penses que tu peux juste effacer mes souvenirs par tes paroles blessantes ? Depuis le pays du gel, c’est la même chose, tu es gentil puis odieux. Mais cette fois on ne parle plus de conversations intimes ou de gestes tendres, on parle de vraie proximité.
- De vraie proximité ? murmure-t-il.
Il panique, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, il ne s’attendait pas à ma franchise rentre-dedans mais je continue :
- Tu allais m’embrasser Kakashi, chez moi, arrête de faire comme si ce n’était pas le cas, arrête de faire comme s’il ne se passait rien de bizarre entre nous deux à chaque fois que tu es de mauvais poil. Parce que ça commence à me taper sur les nerfs.
- Et toi arrête de t’imaginer des choses pareilles, rétorque-t-il.
Je l’observe quelques secondes, encore peinée :
- Kakashi, je vais te demander de bien réfléchir sur ce coup-là, parce que j’arrête de jouer. Si tu veux que j’efface tout ce qu’il s’est passé entre nous, je te jure que je le ferai, mais tu me perdras pour de bon.
- Te perdre ? répète-t-il avec tension.
- Oui, me perdre. Si tu me demandes de faire table-rase de tout ce qu’il s’est passé entre nous, je le ferai, mais je ne te laisserai plus m’avoir, je ne chercherai plus à te parler, je ne viendrai plus le vendredi soir et j’accepterai encore moins de te voir seul à seul. Alors réfléchis-bien.
Il m’observe en silence, une minute, le temps me parait long, mais je sais déjà ce qu’il va choisir.
- Fais table-rase Hanako, parce que ça n’arrivera plus, dit-il finalement.
- D’accord.
En temps normal, j’aurais répondu autre chose, je serais restée, je me serais accrochée à lui comme un parasite, surenchérissant pour me chamailler avec lui, c’est notre façon de fonctionner depuis le début, mais j’ai décidé de briser ce cercle infini, alors je rentre dans la maison sans un mot de plus, et je me doute que ça le perturbe, je le ressens presque.
Et j’espère au fond de moi qu’il est déjà en train de regretter sa réponse.