LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 57 : Audace

3969 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/07/2025 11:22

Chapitre 57 : Audace


Une fois à l’intérieur, je trouve Rinko entouré d’une dizaine de ses copains. Quel animal sociable, c’est vraiment dingue. Alors je me glisse dans un coin, attrapant un verre au passage, observant la pièce animée pour prendre mes marques.

Nous sommes dans un salon absolument gigantesque. Il y a une porte sur la gauche d’où sortent des personnes avec de la nourriture, j’en déduis donc que c’est la cuisine. Face à moi, il y a deux grandes baies vitrées qui donnent sur un jardin décoré de lumières où des ninjas font des jeux à boire.

J’observe avec curiosité les gens rire et s’amuser, j’ai toujours aimé ça.

Au bout d’un moment, l’alcool commence à me rendre euphorique, un peu rêveuse et rieuse, je glousse une ou deux fois lorsque des invités font des bêtises. Le salon est surpeuplé, je n’ai jamais assisté à une fête pareille, je ne comprends même pas qu’on puisse avoir autant d’amis. 

Kakashi fait alors irruption dans la pièce et vient vers moi. J’enterre la joie que ça me procure, il n’aura vraiment pas mis longtemps, je m’attendais à ce qu’il tienne plus que ça.

Il se plante devant moi :

-         Tu peux arrêter ton cirque Hanako ? demande-t-il d’une voix irritée.

Je l’observe sans répondre et il finit par croiser les bras, la mine contrariée. Qu’est-ce qu’il est beau… c’est invraisemblable, je fixe son œil rouge avec béatitude comme la dernière des groupies.

-         Tu ne me réponds pas ? demande-t-il.

-         Je ne parle pas aux inconnus, glousse-je.

Il hausse un sourcil :

-         Tu te moques de moi là ?

-         Pas du tout, j’ai fait table-rase, je ne te connais plus, m’amuse-je bêtement.

-         Sérieusement Hanako, quel âge as-tu ?

-         Et toi ? Pour me faire tes petites crises d’enfant de cinq ans ? réplique-je.

-         Je croyais que tu ne me connaissais pas, répond-il.

-         Alors dégage, j’ai du mâle à repérer, pouffe-je.

Comme prévu, ma remarque le surprend carrément :

-         Du mâle à repérer ?! Et tu t’offusques des paroles de Tao ?! me réprimande-t-il.

-         Ouai, je cherche le futur Monsieur Hanako, réponds-je avec insolence.

-         Tu as déjà bu combien de verre ? demande-t-il en haussant un sourcil stupéfait.

-         Deux, réponds-je en sirotant le troisième.

-         Et bien on ne dirait pas, commente-t-il.

-         Va donc emmerder quelqu’un d’autre.

-         C’est toi que j’ai envie d’emmerder, répond-il.

-         C’est toujours moi que tu as envie d’emmerder, réplique-je.

-         Oui, c’est vrai, dommage pour toi.

-         Je préfère quand tu as envie de m’embrasser, souligne-je d’un air mutin.

Je le scie en deux, il recule même d’un petit pas, le visage abasourdi et je ricane en l’observant jeter des regards autour de lui.

Je bois si rarement que ce troisième verre m’a déjà bien retourné la tête, en effet, mais je m’amuse comme une petite folle, pour une fois que c’est moi qui le perturbe à ce point, c’est jouissif.

-         Tu as bu deux verres ou deux bouteilles ? demande-t-il finalement.

-         Deux verres, enfin, je viens de finir le troisième visiblement, dis-je en scrutant mon verre vide.

-         Arrête-toi là, je crois que ça vaut mieux.

Un homme approche et je l’interroge du regard tandis qu’il se présente.

-         Bonjour, je m’appelle Hokuto, dit-il d’une voix séductrice.

-         Hanako, roucoule-je avec joie en lui tendant une main sous le nez de Kakashi.

Je vois comme il me regarde, et il est très beau, forcément, je crois me souvenir qu’il fait partie des services de Minato selon Nanba. Encore un beau gosse dans les services de l’Hokage, rien de nouveau sous le soleil.

-         Tu es charmante Hanako, tu es venue seule ? demande-t-il en me souriant.

-         Non, tu vois bien qu’elle est avec moi, gronde Kakashi.

-         C’est toi qui l’as emmené ?! s’étonne sincèrement Hokuto.

-         Oui, grogne Kakashi.

Je le dévisage :

-         Non, pas du tout, c’est Rinko, corrige-je.

-         Dégage de là Hokuto ! s’énerve Kakashi si soudainement que j’en sursaute.

-         Ouah, doucement, dit-il en levant les mains.

-         Dégage, répète Kakashi plus calmement.

-         Cool Hatake, je vous laisse, répond-il.

Il s’en va en me faisant un clin d’œil et je glousse.

-         Tu es ridicule, lâche Kakashi.

-         Je n’ai pas l’air si ridicule que ça dans les yeux d’Hokuto, rétorque-je.

-         On s’en fiche, grommèle Kakashi.

-         Pas moi ! Et tu viens d’envoyer bouler ce pauvre homme… soupire-je.

Il lève les yeux au ciel, agacé :

-         Je suis très proche d’Hokuto, ça doit être le seul de la bande qui est plus proche de moi que de Rinko alors il ne découvre pas mon caractère de chien si ça peut te rassurer !

-         Ça me rassure ! Je te signale que je vise les services de Minato ! ricane-je.

-         De quoi est-ce que tu parles encore ? demande-t-il d’un ton las.

-         Figure-toi que dernièrement, je me suis rendu compte que j’avais un type d’homme, réponds-je en attrapant un quatrième verre.

Il me le retire immédiatement de la main pour le reposer, ne quittant plus sa mine contrariée :

-         Un type d’homme ?

Je reprends mon verre en lui répondant :

-         Oui, je me suis rendu compte que j’avais un faible pour les hommes des services de Minato, réponds-je tranquillement.

Il m’observe encore en silence, décidemment, j’adore lui couper le sifflet comme ça, je suis plutôt douée à ce jeu-là.

-         Tu es cinglée ce soir, commente-t-il.

-         Et toi tu l’étais hier soir, réplique-je.

-         Alors balle au centre.

-         Sûrement pas, je ne t’ai rien dit de blessant moi.

-         J’étais en colère, je suis sincèrement désolé, mais j’avais mes raisons ! tonne-t-il.

Je sais ce que j’ai envie de lui dire, mais je sais aussi que si je le dis, il partira. Mais il faut impérativement que je lâche la bombe, pour que les choses soient dites, alors je me lance en craignant le pire :

-         Tu étais tellement en colère que tu es passé de « voyons-nous vendredi soir » à « je refuse de manger avec toi » ?

-         Oui.

-         Et tu ne veux pas me dire pourquoi ? Vraiment ?

-         Non, aucune chance.

-         Est-ce que ça a un lien avec ma nuit chez Rinko ? demande-je courageusement.

Ses yeux s’écarquillent et je vois l’éclat de la colère qui incendie ses pupilles en une seconde :

-         Quoi ?! Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Parce que tu crois que j’en ai quelque chose à foutre que tu couches ou non avec lui ?! vocifère-t-il.

-         Je ne sais pas, je demande juste parce que le timing me semble… commence-je.

-         Le monde ne tourne pas autour de toi Hanako ! Non mais qu’est-ce que tu vas inventer encore ?! Tu es vraiment complétement dingue, je ne sais même pas ce que je fous encore avec toi !

Comme prévu, il s’en va à toute vitesse, d’une colère noire et brûlante.

Je suis chamboulée par sa réaction, c’est pratiquement un aveu non ? Cette colère démesurée…

Je suis étonnée de me rendre compte que je commence à connaitre ses réactions à ce point. Depuis le début de la soirée, j’ai deviné tous ses agissements, j’aurais parié n’importe quoi qu’il allait partir, tout comme j’aurais pu parier qu’il allait rester avec moi sur le seuil de la porte ou me rejoindre dans la seconde en entrant dans le salon.

J’en fronce les sourcils, essayant de comprendre à quel moment les agissements de Kakashi sont devenus aussi prévisibles à mes yeux.

Si je me pose la question, je suis certaine que Kakashi va aller faire la tête dans son coin, et je crois, non, je sais, qu’il reviendra dans une petite heure environ, il reviendra pour me piquer, pour me faire sortir de mes gonds… Je suis impatiente de savoir si j’ai raison.

En tout cas, le gros du sujet a été abordé, j’ai officiellement parlé de ma nuit avec Rinko. Si c’est vraiment ça qui le met dans une colère noire, le sujet étant sorti, ça s’apaisera à partir de maintenant j’espère. Et de toute façon, j’estime avoir été assez claire sur le fait qu’il me plaise ce soir, il ne peut pas faire comme si je n’avais rien dit, il a été scié par mon audace, cette fois la balle est dans son camp. 

*

Une dizaine de minutes plus tard, Nanba approche en me faisant son plus beau sourire et je suis vraiment heureuse de le voir.

Je n’ai toujours pas eu l’envie d’aller me greffer à Rinko, il est vraiment trop sollicité à mon goût. Je trouve ça incroyable qu’il m’invite à une soirée pour me laisser dans un coin, mais c’est Rinko, il ne doit même pas voir le temps passer, il est toujours dans une conversation, toujours interpellé par quelqu’un. Je ne lui en veux pas un instant, car je sais qu’il est comme ça et je ne suis pas dérangée par la solitude en règle générale.

Mais ça n’empêche que ça me rend heureuse d’avoir un peu de compagnie et de la bonne. Il me prend dans ses bras furtivement pour me saluer :

-         Comment vas-tu Hanako ? Que fais-tu toute seule ? s’étonne-t-il.

-         Très bien et toi ? Oh tu sais, je suis venue avec Rinko alors…

-         Alors tu ne risques pas de passer beaucoup de temps avec lui si tu ne forces pas le passage, plaisante-t-il.

-         Exactement, mais ça ne me dérange pas, et puis tu es là, je suppose que tu vas bien m’accorder quelques minutes, dis-je en souriant.

-         Même quelques heures s’il n’y a que ça, dit-il en lançant un coup d’œil vers Rinko. Alors ? Comment tu trouves la soirée ?

-         Très peuplée, réponds-je en riant. Et j’ai croisé un homme drôlement limite, Tao je crois ?

Je l’interroge du regard pour avoir plus d’informations et Nanba affiche une tête un peu embêtée :

-         Ouai, il y a quelques mecs qui ne sont pas … top. Dans la bande je veux dire.

-         Pourquoi être ami avec eux ? demande-je.

-         C’est une grosse bande, on ne sait même plus vraiment qui était ami avec qui à l’origine, et puis ils sont cool avec nous, c’est avec les femmes qu’ils sont un peu trop lourds et … un peu … à l’ancienne si je puis dire.

-         A l’ancienne… Oui, ça marche sans doute pour décrire cet idiot, il vient de parler de moi comme d’un objet, gronde-je.

-         Ouai… je suis désolé, ne m’associe pas à eux. Tu veux que j’essaie de lui en toucher deux mots ?

-         Je n’en avais pas l’intention, et non, je me défends, mais maintenant que je suis au courant, je réagirai peut-être un peu plus vite si ça recommence. Mais j’étais tellement surprise, je ne m’attendais pas à ça.

-         Tu m’étonnes, c’est carrément anormal. Mais il y a des mecs bien aussi à cette soirée…

-         Comme toi, confirme-je en lui souriant.

-         Oui ! Et je te trouve … ravissante… tu l’es toujours, mais là… Wouah ! me complimente-t-il.

-         Merci Nanba, c’est gentil, j’ai fait un effort je l’admets, réponds-je avec humour.

Nous discutons un peu de ce que nous avons fait cette semaine joyeusement en sirotant d’autres verres, il faudrait peut-être que je ralentisse le rythme, il est encore tôt et ma vue se brouille déjà.

-         Salut belle inconnue ! s’exclame une voix derrière moi.

Je me retourne d’un bond, heureuse comme tout et je fonce sur Shin pour lui sauter dans les bras, le faisant éclater de rire.

-         On ne se voit plus ! gémis-je en le serrant.

-         Je sais bien Hana, je travaille trop, j’étais déjà reparti en mission, je voulais passer te prévenir mais je n’ai pas trouvé le temps.

Je retombe sur mes pieds et l’emmène vers Nanba.

-         Nanba, je te présente Shin, un de mes plus proches amis, explique-je.

-         Enchanté ! dit-il en lui tendant une main.

Ils discutent quelques minutes dans la bonne humeur, se souvenant de quelques patrouilles effectuées ensemble sous mes yeux heureux.

-         Tu restes avec nous ? propose gentiment Nanba.

-         Avec plaisir ! Ça me donnera l’occasion de passer un peu de temps avec Hana ! répond-il.

-         Vous vous voyez souvent en principe ? demande-t-il.

-         Oh oui. Nous sommes amis depuis l’académie, on se voyait absolument tout le temps, un peu moins lorsque je suis devenue médecin et encore moins depuis que Monsieur essaie de devenir jônin, explique-je.

-         Ah oui ? Tu essaies de te faire repérer ? demande Nanba.

-         Oui…

Je réalise seulement que Nanba étant un jônin, il pourrait carrément pistonner un peu Shin en soumettant son nom à Minato, ça me rend très heureuse alors j’en rajoute une couche :

-         Il s’entraine absolument constamment, un vrai acharné ! souligne-je. Même lorsqu’il est en repos, il s’entraine.

-         Pas tout le temps, la preuve, tempère Shin avec modestie.

Il me lance quand même un petit regard de gratitude et je lui souris de toutes mes dents tandis qu’ils se mettent à discuter de choses purement techniques, Nanba essayant d’avoir un petit aperçu de ses capacités.

Au bout d’un moment, un homme nous approche pour nous proposer d’aller jouer à un jeu dans le jardin, ce que nous acceptons.

Portée par l’alcool et ma bonne humeur, j’envoie un petit baiser à Rinko en passant près de lui pour sortir dans le jardin et alors que je m’apprête à passer la baie vitrée à la suite de mes camarades, Rinko me retient dans le petit espace avant la baie, me coinçant un peu derrière le rideau, un grand sourire aux lèvres :

-         Je suis désolé trésor, je ne te vois pas beaucoup, geint-il.

-         Il n’y a pas de problème, je m’amuse ! réponds-je avec mon sourire ivre.

Ça le fait pouffer :

-         Vraiment ?

-         Je t’assure, je suis avec Nanba et Shin !

-         Nanba ? râle-t-il un peu.

Ça me fait glousser lorsque je vois la petite jalousie au fond de ses beaux yeux et je caresse sa joue :

-         Ne t’inquiète pas, chuchote-je.

-         Vraiment ? demande-t-il.

-         Oui vraiment, nous sommes allés au restaurant, je sais que tu ne voulais pas en entendre parler, mais puisque c’est pour te dire qu’il ne se passe rien entre lui et moi, je crois que tu ne m’en voudras pas, dis-je.

-         Non je ne t’en veux pas une seconde, va savoir pourquoi ! répond-il, tout heureux.

Il m’embrasse subitement, dans notre petit coin de rideau, et je souris contre ses lèvres, surprise mais heureuse quand même, en bonne partie à cause de mon alcoolémie.

-         Il y a beaucoup d’hommes dans la course ? demande-t-il en se reculant.

-         Je croyais que tu ne voulais rien savoir, pouffe-je en caressant ses lèvres.

-         J’aimerais juste savoir s’il y a des candidats sérieux, répond-il.

-         Tu es sûr ? demande-je.

-         Oui, certain.

-         Un seul, murmure-je.

-         C’est déjà un de trop, réplique-t-il en plongeant encore sur mes lèvres.

Il ne m’embrasse pas comme d’habitude, il est drôlement plus séducteur, plutôt comme mercredi soir et ça me fait rougir tandis que je l’écarte de mes lèvres.

-         J’essaie de marquer des points, se défend-il avec humour.

-         Arrête, pouffe-je.

-         Oh non, répond-il en replongeant sur mes lèvres, glissant ses bras dans mon dos nu qu’il caresse doucement.

-         Oh si, dis-je en riant, le repoussant encore une fois.

Il lève les yeux au ciel, faussement vexé :

-         Qu’est-ce que tu vas faire ? demande-t-il.

-         Un jeu d’alcool dehors, explique-je.

-         Alors amuse-toi bien, dit-il gentiment.

-         Toi aussi, réponds-je.

Il repart, heureux comme un paon et je rejoins Shin et Nanba dehors.

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