LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 64 : Au lendemain de la nuit d'amour

5426 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/07/2025 11:19

 

Chapitre 64 : Au lendemain de la nuit d’amour


Nous nous sommes endormis vraiment tard, mais une chose est sûre, c’est que je ne m’attendais pas à me faire réveiller à peine quelques heures plus tard par son réveil.

Il éteint à toute vitesse la sonnerie et j’ai envie de chouiner, je suis épuisée, vraiment, j’ai mal partout, et je tuerais pour dormir encore… J’ai un petit espoir qu’il ait oublié de désactiver son réveil hier soir, mais connaissant Kakashi, c’est tout de même peu probable. Il ne se recouche de toute façon pas contre moi, ce qui est déjà un indice suffisant.

-         Tu travailles ? couine-je tristement lorsque je sens qu’il se redresse pour de bon dans mon dos.

-         Oui… chuchote-t-il en embrassant mon épaule avec tendresse.

Vaincue, je commence à remuer pour essayer de me redresser mais il pose sa main sur ma taille pour me maintenir couchée, glissant ses lèvres aux creux de mon oreille :

-         Dors … Tu laisseras ouvert en partant, murmure-t-il avec douceur.

Mes yeux se referment dans la seconde mais je tourne un peu la tête vers lui à la recherche d’un baiser.

 Il m’embrasse tendrement, un sourire aux lèvres, me comblant de bonheur, avant que je ne me rendorme aussi sec.

*

Je me réveille pour de bon des heures plus tard.

Lorsque mes yeux papillonnent et que je découvre son appartement en plein jour, mes souvenirs de la veille refont surface et je souris bêtement un moment. J’ai un peu de mal à réaliser qu’il n’est pas là, qu’il m’a laissé tranquillement dormir chez lui alors qu’il est parti aux aurores. Ça change drôlement de ma nuit chez Rinko et je souris encore plus en me redressant dans son lit.

 C’est tout de même terriblement vide sans Kakashi, mais je remarque qu’il m’a laissé plusieurs choses sur son petit plan de travail de cuisine.

Je me lève avec curiosité, enfilant sa chemise dans laquelle je m’enroule en inspirant son odeur et je n’arrive décidemment plus à effacer l’immense sourire qui fend mon visage en deux. Il m’a laissé de quoi me faire du café en évidence et un mot écrit de sa main.

Je le lis en écoutant la machine à café ronronner : il m’apprend qu’il est absent jusqu’à ce soir, me répète que je peux laisser la porte déverrouillée en partant, et me souligne une fois de plus qu’il a passé la plus belle nuit de sa vie.

Ça me fait rougir comme une dingue et mon cœur explose encore de bonheur.

Je bois mon café en m’habillant, toujours dans mon drôle d’état second délicieux.

Lorsque je suis prête, je n’ai pas envie de partir comme ça, sans rien laisser, alors je fouine une minute à la recherche d’un stylo pour lui laisser un mot à mon tour mais je n’en trouve pas.

Je n’ai pas envie de fouiller dans ses affaires alors qu’il me laisse rester chez lui en toute confiance, mais je me vois mal partir comme ça… comme une voleuse alors que j’ai vécu une nuit merveilleuse…

Je ne sais pas trop comment il le prendra, mais je dénoue mes cheveux pour lui laisser mon élastique à côté de son mot, je veux juste lui signaler que je l’ai bien lu, lui laisser quelque chose… lui faire comprendre que j’ai passé une nuit incroyable moi aussi.

Avant de partir, je fais son lit et j’y pose sa chemise pliée, l’inspirant une dernière fois, complétement portée par les souvenirs que me procure désormais son odeur. Sachant que ça lui fera plaisir, je ramasse ses habits éparpillés par terre pour les mettre dans son panier à linge, souriant en l’imaginant rentrer dans un appartement nickel. Il est tellement simple de savoir comment faire plaisir à quelqu’un qui nous ressemble à ce point, je sais que ça le comblera de trouver un appartement au carré après une longue journée de travail, et je passe sa porte en sautillant de bonheur.

Lorsque je sors dans la rue, mon cœur accélère à toute vitesse. J’avais oublié qu’il habitait le bâtiment à côté de celui de Rinko alors je file en quatrième vitesse dans les rues, apeurée à l’idée qu’il me voie sortir de l’immeuble de Kakashi.

*

Ce n’est que lorsque je referme la porte de chez moi que je respire correctement.

Je me fais à manger, complétement perdue dans mes souvenirs. C’est bien simple, je n’arrive à penser à rien d’autre depuis que je suis levée. Je souris et je glousse toute seule, toujours dans mon état d’euphorie intense, même en mangeant.

Après mon repas, je me change dans une tenue confortable, en jogging et sweat-shirt. Ça m’arrive rarement mais j’ai ce besoin de me sentir cajolée et mes habits confortables et doux me rappellent cette sensation. Je me glisse ensuite dans mon canapé, le nez dans ma manche trop grande, mon sourire toujours vissé aux lèvres.

Les images de ses beaux yeux sont scotchés à mes rétines, je les vois partout, son odeur est gravée dans mes narines, et mes souvenirs jouent toujours en boucle dans ma tête. Je ne sais même pas combien de temps je passe ainsi, à ne rien faire.

La seule chose qui me ramène sur terre sont les petits coups impatients sur ma porte et je devine largement que c’est Sakura qui vient aux nouvelles. Je saute sur mes pieds en riant pour lui ouvrir, je ne sais même pas ce que je vais lui dire, c’est trop dingue.

Elle entre comme un éléphant dans un magasin de porcelaine :

-         Alors ! Cette inconnue ?! demande-t-elle avec avidité.

Je la dévisage bêtement, essayant de comprendre pourquoi elle me demande ça alors que je viens de passer la plus belle nuit de ma vie.

-         Quoi … ? bafouille-je.

-         Ne me dis pas que tu n’as pas réussi le seul plan capital qu’on a mis en place hier soir ?! me menace-t-elle.

Mon cerveau se remet en marche et je réalise que ma soirée d’hier soir n’a pas simplement consistée à aller chez lui, la fête me revient seulement, Nanba, Sun et même cette cinglée d’Hinari. Ma mâchoire se décroche sous le choc, mes disputes avec Kakashi… sa crise de vendredi soir …

Je suis choquée, j’ai l’impression que ça fait une semaine que je suis dans son appartement, tout ça me parait tellement loin, tellement flou comparé au souvenir de ses lèvres sur les miennes…

Je rougis encore et Sakura m’observe avec un air vraiment soucieux cette fois, m’interrogeant du regard :

-         Je… je suis à côté de la plaque Sakura, m’explique-je.

-         Oui… je vois ça… dit-elle en riant un peu.

Je la traine jusqu’à mon canapé, m’y asseyant en réfléchissant à mon début de soirée de chez Toru :

-         J’ai drôlement bu… tout se mélange, explique-je pensivement.

-         Ce n’est pas grave, je suis là pour être l’esprit clair. Bon, déjà, primordial : Est-ce que Kakashi senseï s’est excusé pour vendredi soir ? demande-t-elle.

Je pars dans un rire hystérique total et Sakura me dévisage vraiment comme si j’étais folle mais je décide de la faire tourner en bourrique et de ne rien lui dire avant la fin, je suis trop excitée, trop heureuse, ça m’amuse trop :

-         Oui, il s’est excusé ! affirme-je joyeusement.

-         Correctement ?

-         Plus que correctement, réponds-je en me retenant de rire.

-         Vous vous êtes disputés ?

Je réfléchis à la soirée, perdant un peu mon sourire :

-         Oui… Oui plusieurs fois même, mais il s’est excusé même quand on se disputait je crois. Et puis on ne disputait pas vraiment, on se chamaillait, ça n’avait rien à voir avec vendredi soir, explique-je.

-         Et tu as pu creuser ? Pour cette inconnue ? demande-t-elle.

Quel sentiment désagréable de n’entendre parler que d’elle, je l’avais vraiment oubliée hier soir dans les bras de Kakashi, j’étais tellement bien, loin de la réalité.

-         J’ai fait mieux que creuser, je sais qui c’est. C’est la fameuse Sun, absolument parfaite, grogne-je.

Sakura ouvre de grands yeux inquiets :

-         Vraiment ? Il t’a dit que c’était elle ?

-         Non, mais tout colle, elle fait partie des trois femmes qu’il a vu ce jour-là, elle est petite, brune, sort avec quelqu’un et j’ai la confirmation qu’ils se parlent régulièrement, elle est partie en mission avec lui à Suna et il la forme en tant que chef de patrouille, marmonne-je.

-         Ah… en effet, marmonne Sakura. Comment il était ? Quand il lui parlait ? Différent ?

-         Je n’en sais rien, sympa... Il était sympa avec Hinari aussi ceci dit… souligne-je.

Mais je me mens à moi-même, et je sais qu’il faut que j’avoue à Sakura ce qu’il s’est passé alors je lui raconte avec difficulté notre petit rapprochement, complétement interrompu par Sun et le mal de chien que ça m’a fait qu’il me lâche comme ça devant elle.

Sakura fronce les sourcils, elle ne sait pas quoi me dire pour me remonter le moral et je comprends, il n’y a pas grand-chose à dire après tout. Nous savions pertinemment qu’il avait une fille en tête, pas la peine de jouer les étonnées.

Mais je vais la faire halluciner dans dix secondes et l’ambiance risque de remonter :

-         Je suis partie en crise de nerf, je me suis sauvée dans la cuisine en pleurant toutes les larmes de mon cœur, explique-je.

-         Oh Hana… couine-t-elle en attrapant ma main.

-         Kakashi m’a suivi, on s’est encore disputé et il m’a embrassé ! pouffe-je.

Elle lâche ma main en se reculant vivement, levant les bras pour m’arrêter :

-         Quoi ?! s’exclame-t-elle.

-         Il m’a embrassé ! glousse-je encore plus.

-         Mais… qu’est-ce que c’est que cette soirée ?! Il t’a embrassé ?! Kakashi senseï t’a embrassé ?!

-         Et encore ! Tu n’en sais que la moitié !

-         Attends, stop. Je veux que tu me racontes absolument tout, depuis le début et dans l’ordre chronologique parce que là, ça sort vraiment de nulle part !

Je ris un peu mais je m’exécute.

Je lui parle de Nanba, Shin et Rinko, histoires qu’elle abrège un peu pour me faire accélérer, s’attardant surtout sur mes disputes avec Kakashi que j’essaie de lui transmettre le plus fidèlement possible.

En revanche, là où elle demande du zèle encore et encore, riant comme une démente, c’est l’histoire avec Hinari. Nous sommes tellement pliées en deux par cette folle que nous en pleurons, nous moquant d’elle, Sakura suppliant que je la lui présente un jour.

La conversation reprend du sérieux lorsque je lui explique mon accrochage avec Tao puis nous abordons en détail l’enquête puis la rencontre de cette maudite Sun.

La boucle est bouclée et j’en arrive à ma fin de soirée dans la cuisine. Je lui explique la suite et sa mâchoire se décroche à chaque seconde qui passe, autant elle m’interrompait régulièrement dans mes autres récits, autant là, je lui coupe tellement le sifflet qu’elle ne moufte pas jusqu’à ce que j’en arrive au moment où je l’ai rejoint chez lui :

-         Quoi ?!? crie-t-elle de sa voix la plus aigüe.

-         Je l’ai rejoint chez lui… répète-je en rougissant.

-         C’est… tu … tu as passé la nuit … avec … Kakashi … senseï, articule-t-elle comme si elle était en état de choc.

-         Oui ! glousse-je.

-         Quelle horreur ! s’écrie-t-elle.

J’en perds mon sourire, vexée au possible, mais elle continue :

-         Enfin, c’est génial Hanako mais mon dieu ! On parle de mon senseï ! couine-t-elle.

J’éclate de rire et elle m’imite en continuant :

-         Je ne sais pas ! C’est … tellement bizarre ! Et puis c’est Kakashi ! C’est encore plus bizarre ! se marre-t-elle.

-         Ne t’inquiète pas, je ne te raconterai pas de détails, glousse-je.

-         Mais c’est terrible ! J’ai envie de savoir si tu as passé une belle nuit ! Et en même temps, je ne veux rien savoir du tout ! piaille-t-elle.

-         J’ai passé une très belle nuit… c’était… dis-je d’un air rêveur.

-         Oh non ! Ne me dis rien ! rit-elle encore.

-         La ferme Sakura ! Je ne vais rien te dire là-dessus, je te parle du reste ! siffle-je.

-         Le reste ?

-         Oui, lui, nous, je ne sais pas… C’était tellement bien, j’étais tellement heureuse, tellement… je le suis toujours en fait. Je n’arrive pas à atterrir de mon nuage de bonheur, c’est trop étrange. Il était tellement parfait…

-         Et il t’a promis de ne plus être con, ajoute-t-elle joyeusement.

-         Oui et je le crois, mais c’est quand même dur à imaginer, surtout après cette nuit. C’est typiquement le genre de chose qui devrait lui faire péter les plombs en théorie… murmure-je.

-         Et bien moi, je lui fais confiance ! dit-elle en levant un doigt impérieux.

-         Moi aussi…

-         Et Rinko… il n’a rien pu voir de tout ça ? Parce que vous aviez l’air carrément saouls… De ce que tu m’en dis, vous vous êtes embrassés dans la cuisine, puis des câlins en plein devant la maison… avant que tu ne quittes ce matin le bâtiment de Kakashi sous les fenêtres de Rinko… dit-elle d’une voix hésitante.

-         Je n’en sais rien… m’angoisse-je.

-         Ce serait vraiment terrible ? demande-t-elle.

-         Je suppose que oui… vis-à-vis de moi il n’y aurait pas vraiment de problème, au pire quoi ? Il me fera la tête ? Franchement, je m’en fiche. Mais vis-à-vis de Kakashi, ça foutrait sans doute le cirque entre eux. Et Kakashi ne s’approcherait plus de moi je suppose, il ne me toucherait même plus avec un bâton.

-         Et ça te ferait quoi ? Si Kakashi ne t’approchait plus du jour au lendemain ?

-         Je ne pourrais pas le supporter je crois, murmure-je.

Elle me regarde avec inquiétude, elle a l’air vraiment chagrinée par la situation et je mets quelques secondes à comprendre pourquoi :

-         Sakura, je sais qu’il est dingue de Sun. Et je sais qu’il m’a prévenu dix fois qu’il n’y aurait jamais rien de plus que de l’amitié entre nous. Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie ! Mais je suis une grande fille, je m’en remettrai, je sais juste que je ne veux pas qu’il disparaisse de ma vie.

-         J’ai peur que tu t’attaches trop à lui et qu’il te brise le cœur, répond-elle.

-         Ne t’inquiète pas, je suis amplement briefée, il n’y aura pas de surprise, il me parle d’elle comme si elle était la femme de sa vie, râle-je.

Elle s’appuie contre le dossier en soupirant :

-         Tout ça est trop bizarre tout de même.

-         Pourquoi ? demande-je.

-         Tu ne trouves pas ça bizarre ? Qu’il quitte un groupe où il y a sa précieuse Sun pour te courir après et t’embrasser dans la foulée ? dit-elle pensivement.

-         Quoi ? Tu penses vraiment qu’on se trompe de fille ? Alors que tout concorde et qu’il m’a littéralement lâché comme si j’avais la peste lorsqu’elle lui a parlé ? grogne-je.

-         Oui tu as raison… mais quand même, drôle d’idée…

-         Elle a quelqu’un Sakura ! Que veux-tu qu’il tire d’une soirée à discuter avec elle en plein milieu d’un groupe de gens ?

-         Oui, autant venir t’embrasser ! La preuve ! Quand on voit la fin de sa soirée, il a eu drôlement raison, m’enfin… Kakashi senseï est un homme intelligent ! se marre-t-elle.

Je la fusille du regard sans répondre et elle reprend :

-         Je plaisante, moi je pense que tu es sur la bonne voie honnêtement. Tu penses vraiment qu’il serait parti après Hinari si elle avait foncé aux toilettes un peu subitement ? Bien sûr que non. Je crois que tu es en train de marquer des points auprès de lui, il va forcément décrocher d’elle à un moment. Bon sang mais qu’est-ce qu’il est agaçant avec ses idées fixes stupides…

J’hausse les épaules :

-         J’espère qu’il se rendra compte qu’on s’entend vraiment bien… mais en même temps, pourquoi décrocherait-il d’une femme qu’il ne peut pas avoir pour l’instant au profit d’une autre qu’il ne pourra jamais avoir... ? Je crois que toutes ces histoires sont trop compliquées, à quoi ça sert de nous poser toutes ces questions ? Dis-moi Sakura, à quoi ça sert de vouloir l’éloigner de Sun alors qu’il pourrait tout à fait finir ses jours avec elle si elle se séparait de son petit-ami alors qu’il dit lui-même que ce ne serait jamais possible avec moi ? Et encore, en considérant que ça l’intéresse un jour d’être vraiment avec moi, nous n’en savons rien.

Elle ne répond pas, confirmant que tout ça n’a pas de sens.

Mon moral retombe vitesse grand v. Après mon euphorie constante depuis hier soir, la rechute est terrible, j’ai envie de pleurer mais Sakura le remarque et prend mes mains :

-         Tu sais quoi Hanako ? On s’en fiche ! Si Kakashi te plait, je ne vois pas pourquoi nous nous empêcherions de monter des petits plans, tu ne sais pas de quoi demain est fait ! Et s’il tombait fou amoureux de toi au point de tout envoyer voler avec Rinko ? Et si Sun ne voulait jamais de lui, même célibataire ? Et si tu mourais dans deux semaines en mission ? Il ne sert à rien de se poser autant de questions sur l’avenir, il faut vivre le moment présent, et au moment présent, tu aimes passer du temps avec lui, il te plait et cette nuit vient de nous apprendre que tu lui plais aussi très clairement.

Elle passe ensuite un petit moment à me réconforter en me faisant rire.

Elle plaisante à propos d’Hinari et de nos futurs vendredi soir, elle piaille en clamant qu’elle est impatiente de nous revoir dans la même pièce, qu’elle ne peut pas croire que son senseï ait passé la nuit avec une femme.

Elle me redonne vraiment le sourire, elle a raison, je ne veux plus réfléchir à Sun, je la raye complétement de mon esprit pour me concentrer sur ma vie à moi, sur les beaux moments que j’ai passé hier soir et ceux qui suivront je l’espère.

En fin d’après-midi, nous sommes interrompues par Rinko qui se pointe chez moi. Lorsque j’ouvre la porte sur sa tête, j’ai presque envie de la refermer aussi sec parce que j’ai peur qu’il ne vienne me faire des reproches, mais non, il est de bonne humeur.

Sakura nous laisse et nous nous échouons dans mon canapé où je m’enroule dans un plaid tandis qu’il s’explique :

-         Je voulais simplement savoir si tu étais bien rentrée, tu as littéralement disparu hier soir, dit-il en riant.

-         Ah oui, j’étais fatiguée et je ne t’ai pas trouvé, invente-je.

-         J’étais en plein milieu du salon, je n’ai pas bougé, souligne-t-il.

-         Je ne t’ai pas vraiment cherché, je dois bien l’admettre, réponds-je.

-         Tu t’es amusée ?

-         Oui…

La conversation est gênante, je n’apprécie pas de lui mentir mais il ne remarque rien de particulier et nous discutons quelques temps, jusqu’en milieu de soirée. Je lui raconte ma rencontre avec Hinari et il me confirme qu’elle est « un peu » étrange lorsqu’on ne la connait pas. Il rit aux larmes lorsque je lui raconte ma désormais fameuse histoire du pokémon et il me confirme qu’elle est absolument raide dingue de Kakashi depuis qu’elle le connait.

-         D’ailleurs lui aussi s’est barré sans me dire au revoir, marmonne-t-il.

-         Et alors ? m’inquiète-je.

-         Rien, j’espère juste qu’il ne me fait pas encore la tête.

-         Mais non, le rassure-je.

-         Je reste ici ce soir ? demande-t-il alors.

Sa demande me scie en deux mais je réponds vite :

-         Oh non, je suis crevée… dis-je.

-         D’accord… on peut juste dormir tu sais, tente-t-il quand même.

Mon cerveau est en train de surchauffer, il se passe décidemment beaucoup trop de choses dernièrement. Je ne veux pas qu’il reste, ça me parait même complétement lunaire alors que ça ne le devrait pas, mais je me rends compte que je l’associe pratiquement à l’ennemi, j’ai peur qu’il remarque quelque chose chez moi, un suçon dans mon cou, un air un peu trop euphorique, je deviens presque parano.  

-         J’ai envie de calme, continue-je.

-         D’accord, dit-il d’une petite voix déçue.

Ça me fait mal au cœur dans la seconde, mais je ne vais pas me forcer à le laisser dormir là alors que je n’en ai pas envie. Mais pourquoi n’en ai-je pas envie ?

Je l’observe discrètement tandis qu’il me raconte je ne sais quoi. Même sa tête me parait différente aujourd’hui. Je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce que ça me fait, j’essaie de trouver ce qu’il y a de différent mais je ne vois rien de particulier si ce n’est qu’il a l’air fatigué.

Pourtant j’apprécie sa présence, il reste Rinko, mais je n’ai pas du tout envie de l’approcher, qu’il me prenne dans ses bras… ça m’inquiète un peu parce que je ne comprends pas. Peut-être que je ne veux pas qu’il me touche parce que je sais que ça n’aura rien à voir avec ma nuit de hier soir ? C’est une possibilité…

Je ne vois pas bien pourquoi j’aurais envie de passer la nuit avec Rinko après ce que je viens de vivre. Ça me paraitrait tellement… Oh mon dieu ! Je ne peux pas avoir des pensées pareilles ! Pauvre Rinko !

Je me flagelle violemment en observant son beau sourire tandis qu’il rit de ses propres bêtises que je n’écoute toujours pas.

-         Tu dors debout trésor, je crois que je devrais te laisser, se marre-t-il.

-         Oui, je crois.

Il me fait un petit sourire plat et je réalise trop tard qu’il ne le pensait pas vraiment, il essayait sans doute juste de me dire gentiment que je ne l’écoutais pas. Je rougis un peu, mais j’ai besoin qu’il s’en aille alors je me lève pour le congédier.

Une fois sur le pas de ma porte, il m’observe en silence quelques secondes :

-         Ça va ? Nous deux je veux dire ? demande-t-il.

-         Euh… oui. Pourquoi ça n’irait pas ?

-         Je ne sais pas, tu es bizarre.

-         Je suis fatiguée et c’est le défilé chez moi depuis ce matin, me défends-je.

-         Oui c’est vrai. Bon, alors à plus.

J’hoche la tête et il hésite encore une seconde. Lorsque je crois qu’il va m’embrasser, j’ai envie de faire un bond en arrière mais il dévie pour poser ses lèvres sur ma joue, une seconde et je baisse le nez pour fixer le sol.

Je ne sais pas pourquoi je suis dans ce drôle d’état, il m’a embrassé des dizaines de fois, me rendant très heureuse, alors que j’ai presque du mal à accepter ses lèvres sur ma joue ce soir. Je lui fais des petits coucou lorsqu’il s’éloigne et ça lui rend un peu le sourire.

Après son départ, je décide de prendre un bain pour me détendre et réfléchir à tout ça.

Je barbote dans l’eau chaude à la lavande, perdue dans mes pensées. Plus la journée avance et plus je suis perdue. J’étais dans une telle euphorie ce matin, et me voilà complétement perturbée, ma discussion avec Sakura sur Sun m’a minée le moral et je m’en veux terriblement pour mon accueil froid de Rinko.

Je crois que je suis trop impactée par mon retour brutal à la réalité, je n’ai pas envie de redescendre de mon petit nuage de bonheur, j’ai envie de planer, de rire toute seule, de me sentir légère… En fait, j’aurais mieux fait de n’ouvrir ma porte à personne aujourd’hui, c’est ça le problème.

Je viens de passer la plus belle nuit de ma vie et je n’ai pas envie que la réalité me rattrape, je veux rester dans mes pensées, dans mes doux rêves en paix.

Alors j’ignore tout bonnement les visites de Sakura et Rinko, me laissant submerger par mes souvenirs et un beau sourire fend mon visage tandis que je passe un bain formidable.

Lorsque j’en sors, je sais très précisément quel pyjama je veux mettre, alors je file jusqu’à ma commode à la recherche du tee-shirt de Kakashi, bien caché au fond d’un tiroir et je l’enfile en ronronnant de bonheur. Après ça, je me glisse dans mon lit pour me rouler en boule, attrapant mon chat au passage que je câline pour m’endormir

Laisser un commentaire ?