LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 68 : Le pays des fleurs
Nous restons quelques temps à nous câliner, il persiste à me cuisiner sur mes capacités et je lui invente à chaque fois quelque chose de différent, ça l’amuse un peu mais il est sincèrement agacé de ne pas savoir.
- J’harcèlerai Minato jusqu’à ce qu’il m’autorise à savoir, boude-t-il finalement.
- J’espère qu’il t’y autorisera…, réponds-je pensivement.
- Vraiment ?
- Oui, c’est bizarre que tu ne saches pas une chose pareille finalement… nous devenons proches… j’ai peur que tu tombes de haut quand tu l’apprendras… murmure-je avec inquiétude.
- Que je tombe de haut ? s’étonne-t-il.
- Oui, c’est particulier Kakashi, vraiment particulier…, confirme-je d’une voix étranglée.
- A ce point ?
- Oui, à ce point… J’ai peur que tu me rejettes…, me confie-je.
- Je ne te rejetterai pas, m’assure-t-il fermement.
- C’est vraiment particulier, fais-moi confiance, n’oublie pas que je n’avais pas le droit de te le dire, sinon je te l’aurais dit dès le début, ajoute-je avec tension.
- Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire… ? geint-il.
- Harcèle donc Minato, et tu le sauras.
Il hoche la tête et je suis prise d’un petit vent de panique, j’ai tellement peur de sa réaction s’il l’apprend, comment Kakashi pourrait-il supporter de savoir que je pourrais regarder dans sa tête à tout instant… le connaissant, c’est vraiment, vraiment tendu.
Je me retourne contre lui pour lui faire face, et il me couve du regard, comme souvent depuis samedi et mon cœur s’envole.
- C’est dangereux ça…, commente-t-il à voix basse en posant son front contre le mien.
- Ah bon…, souffle-je.
Mais il a raison, je suis déjà complétement aimantée à ses lèvres nues devant moi. Je lutte comme une acharnée pour rester sage, toujours dans mon optique de ne pas lui donner de raison de me fuir, mais c’est terriblement dur. Je peux presque sentir le goût de sa langue au bout de la mienne, c’est une torture sans nom.
Il gronde tout doucement et mes nerfs vibrent plus fort, brouillant mon esprit efficacement. La seule chose à laquelle je pense sont nos souvenirs de samedi soir, cette soirée hors du temps où je pouvais simplement l’embrasser à chaque fois que je le voulais, je n’en ai définitivement pas assez profité, je ne sais même pas pourquoi j’ai perdu du temps à parler avec lui ce soir-là.
Il s’approche encore un peu mais se fige au dernier moment, à quelques millimètres de mes lèvres et la tension éclate avec violence dans mon corps, je suis vraiment à deux doigts de craquer, les courants électriques dans mon ventre me hurle de parcourir cette petite distance entre nous, j’inspire son souffle avec gourmandise, j’ai envie de tellement plus.
- On rentre ? souffle-t-il.
- Il faut, vite ! affirme-je.
Il se détache à contre cœur de moi et mon esprit devient plus clair en un claquement de doigts malgré mon horrible frustration.
*
Nous arrivons une demi-heure plus tard sur les terres du pays des fleurs et nous sommes accueillis dans le village d’Airisu par un petit comité bien sympathique.
J’accompagne Minato vers leur kage, et nous nous présentons officiellement les uns aux autres. La discussion continue dans la bonne humeur tandis qu’ils nous emmènent vers notre logement pour les jours à venir.
Nous sommes proches du bâtiment principal, où nous devions loger initialement, mais comme nos effectifs ont augmentés à la dernière minute, nous serons dans une maison à quelques minutes à pied selon leurs explications.
Nous montons donc l’escalier le long de la façade de la grande bâtisse, menant à la porte, qui s’ouvre sur une entrée et un petit couloir débouchant sur une grande pièce à vivre avec plusieurs canapés et une longue table en bois pouvant nous accueillir tous. Ils nous offrent une petite visite guidée de la villa, c’est très spacieux, il y a une grande chambre en bas et le reste à l’étage. La visite se termine en beauté, puisque nous découvrons une grande terrasse, accessible depuis les baies vitrées du salon où se cache dans un petit recoin de verdure un grand bain nordique.
Minato est enchanté et se confond en remerciements envers nos hôtes tandis que ma mâchoire se décroche un peu plus à chaque pièce que nous visitons, jusqu’à tomber par terre sur la terrasse.
Après ça, nos hôtes nous laissent nous reposer, nous donnant rendez-vous le lendemain matin et Minato nous demande de nous installer à la grande table en bois pour mettre en place une organisation.
Les tours de gardes seront effectués devant la porte d’entrée, les chefs de patrouilles se les répartiront. Hokuto se désigne immédiatement comme cuisinier et vu les applaudissements enchantés de la bande d’amis de Rinko avec nous, j’en déduis qu’il est doué et que nous mangerons bien.
Après ça, nous abordons la répartition dans les chambres. Puisqu’il y a une salle de bain en bas, Minato a la délicatesse d’attribuer la grande chambre jouxtant le salon aux femmes et l’étage du haut aux hommes afin que nous ayons notre salle de bain privée.
Après ça, Hokuto se lance en cuisine et nous sommes libérés.
Nous prenons donc nos affaires pour aller prendre possession de nos chambres. Je me retiens de soupirer lorsque nous nous retrouvons les quatre dans la pièce, Hinari choisissant son lit sans nous laisser le choix.
La chambre est vaste, c’est plutôt chouette, nous ne serons pas du tout collées les unes aux autres comme dans les chambres du pays du gel. Cette maison n’est pas construite comme des dortoirs du tout, c’est joliment décoré, confortable et spacieux.
Je prends le lit à côté de la porte d’entrée, le plus éloigné de celui de Sun, incapable de m’approcher d’elle, tâchant tout de même de ne pas avoir l’air trop hostile à son égard mais mon humeur se détériore lorsque Rinko et Kakashi nous rejoignent quelques minutes plus tard.
Comme d’habitude, le premier entre comme s’il était chez lui et le deuxième reste sur le seuil.
- Qu’est-ce que tu fiches déjà là toi ? s’exclame Hinari en riant à la venue de Rinko.
- Je viens inspecter votre chambre ! répond-il en allant vers elle.
Ils se chamaillent avec panache et nous continuons de ranger nos affaires silencieusement en les ignorant. Je m’absorbe dans ma tâche pour éviter de voir Kakashi regarder Sun mais il me surprend lorsqu’il vient se planter au bout de mon lit et je lève un regard étonné.
Il ne parle pas, il attend patiemment Rinko en me regardant déballer mes affaires et je suis ravie qu’il ne lance pas des regards curieux vers Sun à l’autre bout de la chambre.
Sakura se joint à la conversation animée de Rinko et Hinari, et le brouahah de leurs paroles me donnent l’audace de parler tout bas à Kakashi.
- Ça va ? demande-je.
- Ça va. Vous êtes bien là…, commente-t-il poliment.
- Et vous ? Vous êtes ensemble ? demande-je avec curiosité.
- Non, il y a deux chambres individuelles à l’étage, Minato en prend une et moi la seconde, m’explique-t-il.
- C’est bien, tu seras tranquille, réponds-je en souriant.
Face à mon sourire, il se déride un peu :
- Oui, j’ai pas mal de boulot à faire alors ce sera pratique pour travailler. J’ai un bureau, précise-t-il.
- Un bureau ? Et bien, c’est le grand luxe cette chambre, pouffe-je.
Il rit un peu :
- Je ne voudrais pas te rendre jalouse, mais j’ai ma propre salle de bain, fanfaronne-t-il à voix basse.
- Tu en as de la chance, moi je vais devoir la partager avec quatre filles, je n’imagine même pas le cirque qu’elles vont y mettre, pouffe-je.
- Je ne veux même pas savoir, je n’en dormirais pas la nuit… ah non, c’est plutôt ton genre les insomnies à cause du bordel des autres, me taquine-t-il.
Je lui lance un débardeur à la tête, vexée et il l’attrape agilement en riant :
- Je plaisante…, ajoute-t-il avec humour.
- Méfie-toi que je ne vienne pas piquer ta salle de bain, tu t’incrustais bien dans la mienne au pays du gel, murmure-je en lui lançant un petit regard en coin.
Il jette un coup d’œil aux autres, toujours en train de discuter :
- Ce ne serait que justice, murmure-t-il tout bas.
Je le dévisage, stupéfaite de sa réponse et il me fait un sourire.
- Enlève ton masque si tu veux que je te voie sourire, souligne-je.
- Pas besoin puisque tu sais visiblement lorsque je souris, répond-il tranquillement.
Je rougis un peu, me reconcentrant dans mon rangement.
- Bon Kakashi, tu fiches la paix à Hanako au lieu de désespérément vouloir apercevoir une culotte ! s’exclame Rinko avec humour en nous rejoignant.
J’en sursaute presque, vacillant entre éclater de rire et m’enterrer sous ma couette mais Kakashi le fixe avec un regard meurtrier, les pommettes rougissantes :
- Va te faire foutre Rinko ! tonne-t-il.
Et comme d’habitude, une guerre éclate entre eux tandis qu’ils essaient de se mettre des taquets. Je continue mes affaires avec un sourire aux lèvres, sachant déjà comment tout ça finit à chaque fois.
- Et si on allait dans le salon Kakashi ? roucoule Hinari.
- Allons-y tous ensemble, propose Sun. Nous allons bientôt manger je suppose.
Tout le monde part et je me retrouve seule avec Rinko, qui s’assoit au pied de mon lit tandis que je l’interroge du regard :
- Tu es sûre que tout va bien entre nous ? demande-t-il.
- Mais oui, réponds-je évasivement en plaçant mes livres sur ma table de nuit.
- J’ai pratiquement l’impression que tu m’évites, et quand j’essaie de t’en parler, tu coupes court à la conversation, c’est comme ça depuis samedi soir. J’ai fait quelque chose … ? demande-t-il.
- Mais non…, soupire-je.
Mais lorsque je croise ses yeux malheureux, je m’en veux. Il a raison, je l’évite complétement, je passe mon temps focalisée sur Kakashi, c’est du délire. Je suis en train de laisser Rinko de côté, un homme bien avec qui je pourrais construire quelque chose pour son meilleur ami avec qui je n’aurai rien.
Il faut que j’arrête ce carnage, ou au moins que je sois plus honnête avec Rinko, que je lui explique un minimum ce qu’il se passe :
- Rinko… tu es vraiment quelqu’un de bien, mais…
- Mais ? s’inquiète-t-il en se redressant.
- Tu ne veux pas que je te parle de mes… options, dis-je en marchant sur mes œufs.
- Il y a un mec qui te plait ? Je ne veux pas en entendre parler, oui, mais j’aimerais bien savoir ce que ça change pour nous, c’est important.
- Alors oui, il y un homme qui me plait bien, c’est sans doute pour ça que je suis distante sans le vouloir. Mais il ne se passera rien avec ce garçon, ça ne… colle pas, en tout cas pas pour quelque chose de sérieux, c’est une situation compliquée. Et ça occupe mes pensées, c’est vrai, je m’en excuse.
- D’accord, donc je n’ai rien fait de mal, c’est sûr ? insiste-t-il.
- Rien du tout, je t’assure, je te l’aurais dit, dis-je.
- D’accord… mais… je suis toujours dans la course ? demande-t-il en me sortant ses yeux de chien battu.
- Evidemment, puisque je te dis que c’est compliqué, ça ne donnera rien, c’est juste que ça prend beaucoup de place dans ma tête, répété-je. Et toi ? Qu’est-ce que ça donne ces options ?
- Rien de dingue, je m’en fous, je ne cherche pas à rencontrer quelqu’un d’autre pour du sérieux, répond-il.
- Tu ne vois personne d’autre ?! couine-je, coupable.
Il se trouble un peu, regardant devant lui :
- Je n’ai pas dit ça, je dis juste que je ne cherche rien de sérieux, dit-il en rougissant très légèrement.
- D’accord…, murmure-je sans trop comprendre.
- Je ne suis pas vraiment rentré seul samedi, je n’ai pas réussi à te le dire avant, mais je me disais que c’était important de te le mentionner, de voir si c’était toujours ok… C’est pour ça que je croyais que tu me faisais la tête en fait…, avoue-t-il.
- Ah ! m’écrie-je.
Il tourne la tête vers moi, sans comprendre en voyant mon air soulagé. Pourtant dieu sait que je le suis, imaginer qu’il était avec une femme lorsque je passais la nuit avec Kakashi m’enlève un poids énorme de la poitrine.
- Ça va trésor ? Tu es vraiment bizarre, je m’attendais presque à une petite crise de jalousie et on dirait que ça te rend heureuse…, chuchote-t-il dans l’incompréhension totale.
Je ris nerveusement :
- Très bien, ça me rassure c’est tout, je me sens moins… coupable…, explique-je.
- Bon… parfait alors… enfin je suppose…, dit-il pensivement.
Un silence tombe, l’ambiance est terrible entre nous, vraiment gênante, je ne sais pas à quel moment c’est devenu aussi peu simple entre nous deux.
- On va manger ? dis-je pour dissiper la gêne et surtout la conversation.
- Ouai…, répond-il avec un drôle de ton.
Nous nous rendons dans la pièce à vivre pour passer à table et le repas se déroule dans la bonne humeur. Je dois admettre qu’Hokuto est vraiment un excellent cuisinier, c’est délicieux et nous ne tarissons pas d’éloges à ce sujet tandis qu’il s’incline en de multiples petites révérences, un grand sourire aux lèvres.
Après ça, tout le monde vaque à ses occupations.
Je lis dans un coin de canapé tandis que Sakura discute avec Sun dans un autre. C’est malin, je suppose qu’elle apprend à la connaitre pour lui tirer des informations.
La plupart de nos camarades reprennent leur jeux de carte à table, dont Rinko. Ça me fait drôle de ne pas passer mon temps avec lui, mais ça ne me dérange pas, nous nous sourions de temps en temps, j’aime le voir s’amuser avec les autres.
Kakashi est en face de moi, de l’autre côté du salon, perché sur le rebord d’une fenêtre en train de lire, le tableau parfait de la mélancolie avec la pluie qui tombe à verse contre les carreaux derrière lui. Alors que je l’observe, il doit le sentir car il relève la tête comme si je l’avais appelé et croise mon regard.
Nous nous sourions simplement en nous dévisageant et ce simple petit contact visuel me fait du bien. C’est comme si je plongeais dans un autre monde, réconfortant, doux, presque magique.
Puisque nous sommes tous fatigués par le trajet, nous partons nous coucher assez tôt. L’ambiance dans la chambre pourrait être pire, Sun lit en silence et Hinari monopolise Sakura, pas encore classée comme ennemi public par cette folle.