LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 70 : Un moustique dans la chambre
4051 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 01/08/2025 10:26
Chapitre 70 : Un moustique dans la chambre
Je travaille joyeusement mais efficacement.
Une bonne heure plus tard, j’arrive presque sur la fin de ma rédaction des deux premiers jours avec un sourire satisfait lorsque la porte s’ouvre, me faisant sursauter.
- Mais qu’est-ce que tu fais là ?! s’exclame Kakashi d’une voix amusée.
Je lui lance un regard par-dessus mon épaule en rougissant :
- Je cherchais du calme, pour faire mon rapport… je me suis dit que ça ne te dérangerait pas puisque tu étais en bas, m’explique-je rapidement.
- Ça ne me dérange pas du tout, répond-il.
- Si tu veux te coucher je finirai demain, précise-je.
- Mais non, continue, je venais me doucher, dit-il gentiment.
Je le regarde avec une pointe d’hésitation.
- Tu ne me déranges pas du tout, insiste-t-il en souriant.
- D’accord ! m’exclame-je, toute heureuse.
Il me sert ses beaux yeux doux avant d’aller dans sa salle de bain mais dès qu’il y est, impossible de me concentrer. Je me demande un peu ce que je fiche dans son lit alors qu’il se douche… C’est une drôle de situation franchement…
On dirait presque que je sors avec lui, ça n’a aucun sens. J’imagine un monde où je serais là, à lire, attendant qu’il sorte pour que nous nous couchions et j’en rougis sous l’émotion. Je n’ai pas le droit de penser à ça, je n’ai même pas le droit d’en avoir l’idée, il est mon ami et Sun est sans doute plus proche de cette réalité que je ne le serai jamais.
Bon sang, ça me tord le ventre d’imaginer que c’est elle qui pourrait vivre ça en claquant des doigts, j’en serais malade, je ne sais même pas si j’arriverais à le supporter, à être en mission avec eux en sachant qu’ils vont se coucher, en sachant qu’il la prend dans ses bras le soir avant de dormir… ça me fait un mal de chien.
Mais pourquoi suis-je aussi jalouse quand il s’agit de lui, pourquoi mes émotions sont-elles aussi intenses quand ça le concerne ? Si Rinko s’endormait en tenant Sun dans ses bras, je n’en ferais pas toute une histoire, je le sais bien…
Mes pensées sont interrompues lorsque l’eau s’éteint et je me concentre en rougissant de plus belle sur mon rapport, stressée à l’idée qu’il voie que je n’ai pas avancé.
Je l’entends qui sort et son savon me chatouille les narines, j’en suis décidemment raide dingue, mais je ne bouge pas, m’absorbant dans mes écrits jusqu’à ce qu’il s’affale sur le flanc à côté de moi en souriant de toutes ses dents. Il porte son short noir, pas de haut, pas de masque, pas de bandeau, autrement dit pas de barrière anti-Hanako.
Mon cœur accélère automatiquement, on dirait que je suis conditionnée. En revanche, son sourire est de plus en plus large et attire suffisamment mon attention pour que je pense à autre chose qu’à ses abdos sous mon nez :
- Tu as l’air bien heureux, dis-je.
- Je le suis. Il y a pire que de t’avoir dans ma chambre, répond-il.
Mes joues chauffent un peu plus et je maudis mes émotions amplifiées en baissant le nez sur mes feuilles. J’essaie de continuer ce que je fais lorsque sa main se pose au creux de mon dos, réveillant définitivement mes nerfs et je lui lance un petit regard sévère qui le fait rire.
- Je suis désolé, mais avec les autres… on ne se parle pas plus que ça, j’ai envie de profiter de t’avoir rien que pour moi, dit-il.
- Tu n’avais qu’à m’inviter dans ta chambre avant, plaisante-je avec un sourire en coin.
- Je n’y ai pas pensé, et puis je ne sais pas, les autres se seraient demandé où nous étions je suppose… Rinko en tout cas, dit-il pensivement.
- Et là ? Personne ne va te chercher ? demande-je.
- Non, j’ai dit que j’allais me coucher après avoir passé la soirée seul en bas, je ne vois pas bien qui pourrait se douter que je suis avec toi… tu as disparu dès la fin de ton repas.
- Parce qu’on me cherche ? m’étonne-je.
- Oui, Sakura et Rinko, répond-il.
- Rinko me cherche ? répété-je bêtement.
- Oui, je ne vois pas ce qu’il y a de si étonnant… répond-il lentement en m’interrogeant du regard.
J’hoche la tête en reportant mon regard sur mes feuilles :
- Il faut que je finisse ça… murmure-je.
- Bien sûr, je peux t’aider si tu veux … ? propose-t-il.
- Avec plaisir, réponds-je en lui tendant mes premières feuilles.
Il attrape un crayon dans son sac avant de se remettre sur le flanc, la tête posé sur une main en parcourant mes feuilles des yeux. Je le trouve beau à tomber à la renverse lorsqu’il travaille, alors je me force à m’arracher à sa contemplation pour me concentrer.
Il corrige quelques détails et ajoute une petite dizaine d’annotations dans les marges, des points très barbants, mais essentiels, que je n’ai pas retenu.
- Merci, murmure-je en lui souriant.
Il me fait un beau sourire à son tour, sans quitter mon rapport des yeux, en pleine concentration.
- Un vrai travail d’équipe moustique, répond-il simplement.
J’en profite pour l’observer encore, pour profiter même. Qu’est-ce que j’aime ces moments-là, ces moments où nous faisons des choses si simples tous les deux, sans prise de bec, sans inquiétude des regards indiscrets, juste notre quotidien que nous partageons. Ça me rappelle ma visite dans son bureau avant l’arrivée de Sun, ou lorsque j’étais allée le voir aux terrains d’entrainements, c’était tellement normal et léger… Je ne sais pas comment intégrer plus de moments comme ça à notre quotidien, mais une chose est sûre, c’est que j’en veux plus.
Lorsqu’il termine mes premières pages, il appuie sa tête sur mon épaule en regardant ce que je fais pour me dire en temps réel ses petits ajustements, il est tout contre moi et mon cœur chavire encore de bonheur. Je passe ma meilleure soirée depuis samedi soir et je commence à me demander pourquoi il rend tout plus beau à ce point, même lorsque nous ne faisons rien d’extraordinaire.
Il est plutôt tard lorsque je mets le point final :
- Et voilà ! claironne-je. Je n’aurai plus qu’à le recopier au propre avec tes remarques lorsque nous rentrerons, je vais faire ça à chaque fois maintenant, je ne sais pas pourquoi je n’ai pas fonctionné comme ça au pays du gel.
- Je le recopierai si tu veux, dit-il en rassemblant toutes mes pages ensemble.
- Mais non, je peux faire mon travail, glousse-je.
- On verra, si tu as besoin je le ferai.
Il quitte mon épaule pour remettre sa tête dans sa main en m’observant :
- Qu’est-ce que tu vas faire ce soir ? demande-t-il.
- Je vais déjà aller me laver dans ma super salle de bain, chanceux va, ronchonne-je.
- Lave toi ici si tu veux, répond-il tout de suite.
Je lui lance un regard amusé, imaginant qu’il plaisante.
- Non, vraiment, insiste-t-il.
- Je ne vais pas descendre chercher mes affaires pour remonter me laver ici, tu imagines bien que les filles vont me poser des questions, réplique-je sans comprendre.
- Prends mes affaires, je m’en fiche, argumente-t-il.
- Et je redescends toute nue jusqu’à ma chambre ? m’amuse-je.
- Mais non, je te prêterai un haut bêtasse, rétorque-t-il.
Mes yeux s’écarquillent un peu à l’idée de passer la nuit dans un haut qui sent lui, et pas ma lessive.
- Tu es sûr ? couine-je sans y croire.
- Mais évidemment, ne me regarde pas comme si je t’offrais un cadeau merveilleux ! répond-il en riant.
Il ne se rend pas compte du cadeau merveilleux que représente l’un de ses tee-shirt pour moi, il va vraiment falloir que je me pose des questions, je frise l’attitude d’une groupie.
Je le remercie donc sobrement pour noyer le poisson de mon euphorie, particulièrement lorsqu’il me donne un tee-shirt et je sautille joyeusement prendre ma douche dans sa salle de bain.
Je me badigeonne généreusement de son savon, me repaissant de son odeur, me plongeant dans tous les bons souvenir qu’elle évoque en moi, du premier jour où il m’a prêté sa veste à ma merveilleuse nuit de samedi. J’en ronronne presque, mettant la cerise sur le gâteau de mon bonheur lorsque je passe son tee-shirt avant de sortir.
Je m’appuie contre le cadre de la porte en l’observant, toujours allongé sur le ventre en travers de son lit, en train de lire.
Je me perds dans sa contemplation en fronçant les sourcils, cette fois je me pose vraiment des questions. J’ai de drôles de réactions à son égard, je n’ai jamais été comme ça, je ne crois pas que ce soit normal… Je ne comprends juste pas ce qu’il m’arrive, ce que ce garçon m’a fait, c’est presque terrifiant.
Il tourne la tête vers moi face à mon immobilité :
- Qu’est-ce que tu fais ? s’étonne-t-il.
- Je te regarde… dis-je pensivement.
Il hausse les sourcils et ses joues se colorent légèrement, remuant encore des papillons dans mon ventre. Je suis de plus en plus perplexe face à mes ressentis, essayant d’analyser ce qu’il se passe en moi avec application mais ça ne mène pas à grand-chose.
- Tu ne veux pas me regarder plus discrètement ? plaisante-t-il.
- Non, tu n’as qu’à m’ignorer ! réplique-je avec humour en croisant les bras.
Il pose son livre pour se remettre sur le côté afin de me faire face et mes yeux glissent sur son torse sans la moindre gêne, l’observant une minute de plus sans rien dire, toujours plongée au cœur de mon esprit à me demander ce qu’il m’arrive.
- Tu m’inquiètes moustique… dit-il avec un petit rire nerveux.
- Moi aussi, soupire-je avec honnêteté.
Il hausse un sourcil mais ne commente pas et je vais finalement m’assoir au bord de son lit.
- Qu’est-ce que tu vas faire de ta fin de soirée ? demande-t-il.
- Rien de particulier et toi ?
- Tu ne vas pas voir Rinko ? s’étonne-t-il.
Quoi ?
- Pourquoi j’irais voir Rinko ? demande-je avec étonnement.
Il fronce les sourcils en me regardant avec un air vraiment inquiet cette fois :
- Bah… je ne sais pas, ça me paraissait évident… C’est tout de même ton petit-ami, enfin ce qui s’en rapproche le plus, je veux dire c’est bien ce que vous cherchez à devenir… ? Tu passais ton temps avec lui au pays du gel, il venait te voir dans ta chambre au moins une fois par jour… Tu es sûre que tu te sens bien ?
Ses paroles me chamboulent un peu plus, parce qu’il a totalement raison et ce constat me scie en deux. Je me tourne dos à lui, fixant le plancher, vraiment abasourdie.
- Je n’en sais rien, chuchote-je en me creusant la tête.
Tout part dans tous les sens, j’agis bizarrement depuis que je suis ici, c’est un fait. Et je n’ai pas été assez attentive à tout ça, c’est pour ça que Rinko ne m’a pas approché, je suppose qu’il fait la tête ou qu’il attend que je lui explique ce que j’ai, je n’avais même pas fait de liens. Je ne comprends plus rien à ce qu’il se passe décidemment.
Il se redresse vivement, venant vers moi pour poser ses doigts sur mon front et j’éclate de rire :
- Kakashi ? Quand vas-tu arrêter de faire ça ? Ça ne sert à rien ! m’exclame-je.
- Ça me rassure ! couine-t-il pour se justifier.
- Je pourrais avoir quarante de fièvre que tu ne le remarquerais pas ! ris-je un peu plus.
- Bien sûr que si ! Si tu m’apparaissais comme tiède alors je m’inquièterais puisque tu es toute froide habituellement ! se récrie-t-il.
- Et que ferais-tu ?!
- Je ne sais pas, je te demanderais probablement de te soigner ! réplique-t-il.
Je ris de plus en plus, jusqu’à me laisser tomber en arrière sur son matelas. Je ris vraiment comme une dingue, je suis dingue. En fait, je crois que c’est ça, je suis en train de devenir cinglée pour de bon. J’ai tellement de joie, de bonheur, d’euphorie en moi ces derniers jours que je laisse le tout éclater sous les yeux consternés de Kakashi.
Quelques minutes après, je me calme un peu, ne subsistant sur mes lèvres qu’un immense sourire béat.
- Tu n’es vraiment pas nette ce soir, commente-t-il finalement.
- Tu me dis ça régulièrement, il va peut-être être temps de réaliser que je ne suis pas nette Kakashi, souligne-je.
Il me couve des yeux en passant ses doigts sur ma joue :
- Tu as raison, tu n’es jamais nette, dit-il avec douceur.
Et voilà, ça recommence. Mon cœur qui chavire, les papillons dans le ventre, le sourire qui creuse mes joues. C’est dingue !
- Tu me fais un drôle d’effet je crois, commente-je alors avec le plus grand sérieux.
- Un drôle d’effet ?
- Oui. Je ne crois pas que j’ai envie d’en parler, réponds-je pensivement.
Il va de surprise en surprise ce soir, je vois sur ses traits qu’il a du mal à me suivre, mais je ne peux pas le blâmer, je ne me suis pas non plus :
- Je dois être fatiguée, je ne vois que ça, je suis dans tous mes états, ajoute-je.
- Alors va dormir, répond-il simplement.
- J’ai bien envie de rester encore un peu, murmure-je.
- Alors reste, j’en serais ravi, répond-il simplement.
- C’est drôle, tu es tellement facile à vivre finalement. Après m’avoir montré ton côté con, quel contraste ! m’esclaffe-je.
- Je n’en suis pas particulièrement fier, répond-il en se tournant pour fixer le plancher.
- Oublie tout ça, moi, c’est ce que je fais, dis-je en me redressant pour être à côté de lui.
Il me lance un regard :
- Vraiment ? Tu arrives à oublier tout ça ? Toutes mes remarques, mes méchancetés, ma mauvaise humeur… souffle-t-il.
- Sincèrement oui, je ne grave que ta gentillesse en moi, réponds-je en lui souriant de toutes mes dents.
Il me sort un faible sourire :
- Un vrai ange donc, rien de nouveau sous le soleil, murmure-t-il.
Je lève les yeux au ciel et il m’ébouriffe les cheveux avant de s’allonger dans son lit, un bras derrière la tête, comme souvent.
- Qu’est-ce que tu veux faire alors ? demande-t-il.
- Je ne sais pas… tu n’as qu’à lire, réponds-je.
- Tu ne préfères pas parler ? demande-t-il en affichant – encore- une tête perdue.
- Non, je t’assure que j’ai envie de te regarder lire.
J’ai envie d’être vers lui, mais j’ai vraiment envie aussi de réfléchir et de reprendre mon analyse de moi-même.
- D’accord… répond-il, toujours perplexe.
Il prend donc son livre en me lançant des regards interloqués, mais je le fais rougir un peu lorsque je m’allonge contre lui, les yeux rivés sur son visage.
- Mais qu’est-ce que tu me fais encore ? marmonne-t-il.
- Chut, ignore-moi ! glousse-je.
- Comment veux-tu que je t’ignore ! Non mais sérieusement, qu’est-ce que tu m’inventes ?! s’écrie-t-il.
Il est vraiment timide dans le fond, même s’il est un peu amusé par tout ça, il est profondément gêné que je l’observe et si j’y réfléchis, il l’a toujours été, il ne supporte pas que je le dévisage comme ça depuis le premier jour.
- Tu sais que je te trouve absolument renversant ? demande-je.
Il tourne la tête à l’opposé de mon visage, secouant la tête avec un air désespéré :
- Mais qu’est-ce qu’elle me fait … ? dit-il pour lui-même, du bout des lèvres.
- Je te dis ça parce que tu n’aimes pas que je t’observe je crois, mais il n’y a pas de raison, je te trouve absolument magnifique Kakashi, il ne faut pas être gêné.
Mais cette fois, il abandonne sa surprise. Il se met à réfléchir, intensément et j’observe ses expressions. Il finit par poser son livre pour se mettre face à moi, glissant un bras sous ma tête pour que je m’appuie dessus. Nous nous regardons, nos visages tout proches.
- Pourquoi tu ne vas pas passer du temps avec Rinko ? demande-t-il tout doucement.
- Je n’en sais rien, je n’en ai pas particulièrement envie. C’est bizarre entre nous… Il a couché avec une femme samedi soir… murmure-je.
- Et ça t’a fait de la peine ? C’est pour ça que tu ne veux pas être avec lui ? demande-t-il avec douceur.
- Non… ça m’a plutôt soulagée, vu ce que je faisais. C’est pour ça que je te le dis, si ça peut te soulager un peu toi aussi…
- Soulagée ? Mais comment ça peut te soulager ? Je serais mortifié à ta place…
J’hausse un peu les épaules avant de glisser ma main derrière sa tête que je caresse du bout des doigts pensivement. Je ne sais pas quoi répondre à ça, je ne sais même pas ce que je ressens vis-à-vis de tout ça :
- Je suis un peu paumée je crois, j’ai du mal à comprendre ma vie ces derniers temps, ça fait beaucoup d’un coup… chuchote-je.
- Moi aussi, répond-il.
Nous nous regardons un long moment en silence, dans la compassion et il finit par fermer les yeux sous les gratouilles que je lui fais à la base de la tête, me faisant sourire.