LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 72 : L'amour, c'est compliqué.
3577 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 05/08/2025 11:34
Chapitre 72 : L'amour, c'est compliqué.
Je me réveille le cœur en fête après mes révélations d’hier soir.
Je fais mon lit en sautillant, ignorant la remarque acerbe d’Hinari sur ma maniaquerie, riant comme une dingue à la réplique bien sentie de Sakura qui râle de bon matin, ignorant Sun comme si elle n’existait pas.
Je suis gaie comme un pinson et je fouine dans mon sac à la recherche d’une jolie robe, histoire d’être un peu « mieux » que d’habitude. Je sélectionne ma robe noire à petites manches, dans un tissu épais et chaud mais suffisamment près du corps et courte pour séduire Kakashi, mon nouvel objectif. J’enfile ma petite veste molletonné quand même, histoire de ne pas mourir de froid et je sors de la chambre attraper de quoi grignoter avant de partir.
- Wouah, mais quelle splendeur ! s’exclame gentiment Hokuto lorsque j’arrive.
- Merci ! réponds-je joyeusement.
Rinko me lance un regard depuis le coin du salon, sans commenter, me faisant culpabiliser. Il faudrait vraiment que j’aie une discussion avec lui, je ne vais pas le laisser me faire la tête indéfiniment...
- Une robe, pratique en hiver…, grince Hinari entre ses dents.
Je lui lance un regard blasé tandis que Tao la soutient :
- Ce n’est rien Hinari, certaines sont un peu plus bêtes que d’autres, ricane-t-il à voix basse.
J’hausse les sourcils face à son insulte mais ne prends même pas la peine de répondre, repartant la tête haute. Leurs paroles sont du venin qui glisse sur la peau de mon indifférence.
Je sautille donc jusqu’à la porte d’entrée et lorsque je sors, mon cœur s’envole plus fort que d’habitude lorsque je le trouve en train de lire contre le mur.
Il relève le nez de son livre, ouvrant des yeux étonnés en me tendant une main que je prends sans même me demander pourquoi.
Il me fait tourner sur moi-même pour m’admirer et je ris comme une bécasse, jusqu’à ce qu’il me tire contre lui à la fin de mon petit tour, posant son bras sur mes épaules sans lâcher ma main pour me caler contre son flanc et je ne ris plus du tout.
Je suis complétement timide et mon cœur s’emballe à toute vitesse. Je ne m’attendais pas à ce qu’il m’apparaisse comme aussi intimidant maintenant qu’il n’est plus simplement mon ami bizarre mais l’homme que j’aime de tout mon cœur.
- Mais vous êtes absolument ravissante ce matin Mademoiselle la responsable, me dit-il doucement en embrassant ma joue.
- Merci Monsieur le commandant, murmure-je en rougissant des pieds à la tête.
Je dois le dévisager avec des yeux exorbités parce qu’il fronce les sourcils :
- Ça va ?
- Très bien, couine-je.
- Tu es sûre ? On dirait un lapin devant un renard…, plaisante-t-il, à moitié sérieux.
Je ris un peu en rougissant encore plus, me perdant dans ses yeux plus fort que jamais. Je ris nerveusement pour essayer d’apparaitre normale mais c’est encore pire, et avec ses intuitions j’ai pratiquement peur qu’il me grille dans les trente secondes mais Minato me sauve en arrivant.
- Salut les jeunes ! Prêts pour ce dernier jour ? demande-t-il joyeusement.
- Oui ! m’exclame-je en focalisant mon attention sur lui.
Kakashi ne répond pas et je sens ses yeux rivés sur moi tandis que nous nous mettons en route. Je file à côté de Minato, discutant de plein de choses avec lui sur le trajet, interceptant parfois le regard inquisiteur de Kakashi qui m’analyse.
Ce n’est qu’une fois en présence de nos futurs alliés qu’il lâche l’affaire, se concentrant sur ce qu’il se raconte autour de la table et les kage qui relisent les accords une dernière fois, effectuant les derniers ajustements avant la signature en fin de matinée.
Une fois que les accords sont ratifiés, les discussions sont joyeuses et légères, et nos kage prévoient une après-midi de cohésion comme de coutume. Nous sommes loin des soirées souvent organisées, et je me rends un peu plus compte de la différence entre eux et les autres pays. Ils sont pourtant très gentils, ce n’est simplement pas dans leur nature de se mélanger à ce point. Ils prévoient des petits ateliers pour les genin que nous tiendrons par quatre.
A midi, Kakashi et moi sortons dans le couloir tandis que Minato finit de discuter et dès que la porte se referme, il vient vers moi en plissant les yeux :
- Je peux savoir ce qu’il vous arrive ? demande-t-il.
- Mais rien, réponds-je en gloussant nerveusement.
- Tu es étrange aujourd’hui.
- Je n’ai rien fait d’étrange ! me défends-je.
- Mais si, tu te tiens différemment, tu agis différemment ! insiste-t-il.
- Mais non ! couine-je.
Il m’observe encore quelques secondes avant de se rapprocher en baissant le ton :
- C’est à cause de hier soir ? Tu n’as pas… tu regrettes…, commence-t-il avec un air concerné.
- Quoi ?! Mais pas du tout ! m’affole-je. Parce que tu regrettes toi ?!
Mon cœur tambourine dans ma poitrine à la simple idée, je panique complétement.
- Mais non, j’ai passé une très belle fin de soirée, m’assure-t-il.
- Moi aussi, réponds-je vivement.
Il fronce les sourcils en baissant le regard, et j’imagine comme une idiote qu’il regarde ma poitrine avant de réaliser qu’il regarde surtout mon cœur, qui galope à toute vitesse pour aucune raison, me rendant encore rouge de honte.
- Non vraiment Hanako, cette fois je ne rigole plus. Qu’est-ce que tu as ? dit-il avec fermeté.
- Mais puisque je te dis que je n’ai rien !
Il a l’air inquiet, pour de vrai, et il attrape ma main avec son petit air torturé pour comprendre mais mon cœur redouble évidemment de vitesse à son contact et je me retiens de soupirer de frustration tandis qu’il perd un peu plus de son calme sans savoir quoi faire.
C’est trop dingue, c’est trop d’émotion, il est adorable, il est tellement prévenant, tellement gentil, tellement tout ! J’aurais peut-être préféré ne pas me rendre compte de mes sentiments pour lui finalement, c’était drôlement plus gérable.
- Hanako…, murmure-t-il avec tension.
Bon. Il ne sert à rien de mentir, je ne vois pas bien pourquoi je ne le rassurerais pas.
Alors je tire un peu sur sa main pour le rapprocher et il se baisse pour m’écouter avec concentration, m’éblouissant un peu plus par la proximité de ses yeux concentrés.
- C’est un peu gênant Kakashi…, commence-je.
- Dis-moi ! me presse-t-il.
Je rive mon regard par terre, affolée à l’idée de ce que je vais lui dire :
- Disons que… après hier soir… j’ai passé une si belle soirée que… tu me troubles encore plus qu’avant, avoue-je avant de mordre ma lèvre, honteuse.
- Oh, souffle-t-il.
Je suis tellement déçue par sa réaction que je relève le nez mais je m’apaise en voyant son air stupéfait. On dirait qu’il ne me croit même pas.
- Je t’assure, mais ce n’est rien, ça va passer…, murmure-je en regardant nos mains, rêveuse.
- Mais qu’est-ce que j’ai fait pour ça ? demande-t-il avec intérêt.
- Qu’est-ce que c’est que cette question ?! m’étonne-je en riant à moitié.
- Pour que je recommence ! me sort-il avec, je suppose, son sourire d’enfant pas sage jusqu’aux oreilles vu le reste de sa tête.
Il me fait éclater de rire et la tension retombe enfin, je me détends avec soulagement et j’arrive à plaisanter :
- D’ailleurs, si tu me remets une fessée, je te préviens que ça chauffera pour toi ! le menace-je avec humour.
- Oups. Désolé mais c’était trop tentant, tu te tortillais après ta bêtise ! se justifie-t-il en riant.
- J’étais plutôt fière, en effet, réplique-je avec suffisance.
- C’est ça, fanfaronne donc ! dit-il en levant les yeux au ciel. Attends un peu que je raconte ton comportement limite à Rinko, tu feras moins la maline.
Je sais qu’il dit ça pour me taquiner, mais je ris malgré moi face à l’absurdité de ses propos maintenant que je sais que je ne vibrerai que pour lui :
- Tu n’as qu’à courir lui dire ! Je n’en ai absolument rien à faire ! Il n’y a que toi qui lui dois des comptes ! réplique-je donc avec légèreté.
Il me lance un drôle de regard, interrompu par la sortie des kage et nous rentrons à la maison pour annoncer le programme aux autres.
*
Sakura me saute dessus, nous sommes ravies d’être en binôme pour représenter la médecine, mais je me décompose lorsque Sun demande à Kakashi de se mettre à deux pour représenter les patrouilles. Je trouve ça d’un ridicule profond sachant le niveau et les responsabilités de Kakashi, et ça me tord le ventre lorsqu’il accepte quand elle lui sort un sourire angélique.
Après un repas rapide, nous partons chacun à l’emplacement de notre atelier, dispersés dans le centre du village et dès que nous sommes hors de portée de nos camarades, nous ne perdons pas une minute :
- Alors, Sun ?! m’exclame-je.
- Mon dieu ! J’ai cru que nous n’aurions jamais une minute à nous ! s’écrie Sakura.
- Raconte ! la presse-je.
- Je n’ai pas de bonnes nouvelles, ça fait trois longs jours que je fais amie-amie avec elle pour gratter des informations et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas heureuse en ménage ! s’exclame-t-elle d’une voix angoissée.
- Oh non… sérieusement ? demande-je en me décomposant.
- Oui, elle ne fait que de casser du sucre sur son dos, disant qu’il n’est pas attentionné, qu’elle reste uniquement pour donner une seconde chance à leur couple, et toutes ces conneries de femme qui attend simplement d’attraper la liane suivante pour lâcher la première. Et cette liane…
- Non, je t’en prie, ne me dit pas ça, dis-je en geignant.
- D’accord, je ne le dis pas, mais ça n’empêche que c’est le cas, répond-elle.
Je lui lance un regard triste et elle attrape mon bras pour me réconforter, reprenant d’une voix plus douce :
- Ça a l’air d’être lui, mais je peux me tromper…
- Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? couine-je.
- Elle lui fait des compliments toute la journée, elle dit qu’il est très gentil et serviable avec elle, qu’elle ne comprend pas pourquoi il a une réputation aussi froide, qu’avec elle il est différent et…
- Tais-toi, je t’en prie. Je ne peux pas entendre un mot de plus, la coupe-je.
J’avance comme un robot, le cœur complétement meurtri à l’idée qu’il se comporte comme ça avec une autre.
Sakura me frotte le bras :
- Ecoute, s’il est dingue d’elle et qu’elle est dingue de lui, j’ai envie de te dire que pour l’instant, aucun ne le remarque, ça laisse une marge de manœuvre, ajoute-t-elle.
- Tu parles, elle vient de lui demander de se mettre en binôme ! Elle passe à l’attaque, clairement. N’oublie pas qu’elle le connait depuis peu de temps, elle n’allait pas lui mettre le grappin dessus d’entrée de jeu…, soupire-je.
- On parle de Kakashi senseï, il ne va rien remarquer ! balaie-t-elle du revers de la main.
Je lève les yeux au ciel :
- Si elle le colle constamment, il va vite remarquer que la fille qui lui plait lui tourne autour Sakura ! Ce n’est pas comme s’il s’agissait d’une femme lambda dont il se fiche ! Arrête de le prendre pour un idiot, il est bien plus dégourdi que tu ne le penses avec les femmes !
- Comment pourrait-il être dégourdi ?! Je ne peux même pas l’imaginer être à l’aise seul dans une pièce avec une femme ! pouffe-t-elle.
- Fais-moi confiance, il est très à l’aise, dis-je sombrement.
- Je suis désolée mais je ne peux pas l’imaginer…, commence-t-elle.
- Mais que veux-tu que je te dise ?! Arrête de le voir comme ton senseï impassible ! Il est adorable, très drôle, d’une douceur folle et d’une tendresse sans limite…, rêvasse-je.
Elle me lance un regard qui tue :
- J’allais simplement dire que je ne pouvais pas l’imaginer à l’aise avec Sun. Mais ravie d’apprendre que tu pourrais nous écrire un dictionnaire sur la tendresse de Kakashi senseï, dit-elle en haussant un sourcil.
Je rougis un peu :
- Il est parfait Sakura, que veux-tu que je te dise ?! grommèle-je.
- Oui, parfait, particulièrement vendredi dernier, j’ai pu constater sa perfection en direct, râle-t-elle.
Je soupire un peu, me perdant dans mes pensées :
- Je sais… il a vraiment été affreux ce soir-là. Mais c’est le pire qu’il m’aie jamais fait, il s’est excusé platement et il m’a dit pourquoi il était énervé comme ça. Mais sinon, il est incroyable Sakura, je te le jure, je ne comprends même pas comment on pourrait le côtoyer sans en tomber raide dingue… il a toutes les qualités possible chez un homme, à mes yeux en tout cas… Il est l’opposé exact de son comportement de vendredi, tu l’aurais vu hier soir…
- Hier soir ?! me coupe-t-elle.
Je rougis un peu plus :
- Je l’ai vu un petit coup dans sa chambre, il m’a aidé à faire mon rapport de mission…
- Et… ? demande-t-elle avec curiosité.
- Et c’était chouette, on a discuté, on a ri, on s’est câliné, c’est ce que je me tue à t’expliquer, Kakashi n’a rien d’impassible lorsqu’il est seul avec une femme, ronchonne-je.
- Câliné ? pouffe-t-elle.
Elle m’agace, elle ne se rend pas compte comme la situation est grave à mes yeux :
- Oui câliné, des beaux câlins, tendres et doux. Et aujourd’hui il est en binôme avec cette idiote de Sun ! Sakura je ne peux pas supporter ce qu’il se passe, ça me tue ! J’ai envie de prétexter n’importe quelle connerie pour les empêcher de passer la journée ensemble ! Imagine qu’elle lui dise qu’elle l’aime bien, imagine qu’ils finissent ensemble avant ce soir ! m’écrie-je en partant dans les aigus.
- Mais calme-toi Hanako ! Ça n’arrivera pas !
- Ça peut ! Et je ne pourrais rien y faire bon sang ! Même si je m’interposais là au milieu qu’est-ce que ça changerait ?! Kakashi ne veut pas de moi ! Il faut que je me fasse une raison !
Elle m’observe avec un drôle d’air :
- Ce n’est pas qu’il ne veut pas de toi, ça, nous n’en savons rien, souligne-t-elle.
- Et bien même s’il voulait de moi, il ne voudrait pas faire ça à Rinko, alors dans tous les cas, c’est un non catégorique.
- Mais qu’est-ce que tu attends de lui alors ? demande-t-elle gentiment.
- Je n’en sais rien, que notre relation dure comme ça pour toujours j’imagine, soupire-je.
- Ce n’est pas très juste, attendre de lui qu’il ne rencontre personne tout en fréquentant Rinko sur le côté, souligne-t-elle avec sa franchise habituelle.
- Je sais, murmure-je.
Je lui lance un regard, je n’ai pas envie de lui dire tout de suite mes sentiments pour Kakashi, j’ai envie de garder l’information pour moi, parce que je sais qu’elle en fera toute une histoire. Je veux prendre le temps de gérer ce qu’il se passe en moi, ce qu’il va se passer avec Rinko, ce qu’il se passera peut-être avec Kakashi… J’ai besoin de temps pour absorber tout ça.