LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 73 : Tao le fou dangereux
Une fois à notre stand, nous rencontrons deux femmes d’Airisu très sympas et l’après-midi se passe bien. Nous nous relayons toutes les quatre pour faire nos petits discours aux genin, leur expliquant les bases et la complexité des études de médecine tout en papotant pour apprendre à nous connaitre.
En fin d’après-midi, nous recevons la visite de Rinko, entouré d’un petit groupe de ninjas. Il m’ignore royalement, s’adressant à Sakura :
- Nous faisons un tour pour prévenir tout le monde qu’on organise une petite fête à la villa ce soir ! dit-il joyeusement.
- Je me demande bien qui a eu une idée pareille, ris-je en le regardant.
Il me lance un regard un peu impassible qui ne lui ressemble pas et continue en m’ignorant :
- Les kage m’ont accordé de réduire le temps des stands d’une heure pour qu’on puisse organiser la soirée, et vous êtes bien sûr invitées mesdames, ajoute-t-il à nos deux nouvelles camarades.
Elles gloussent comme des dindes en faisant les yeux doux à Rinko qui leur sert ses sourires ravageurs à volonté jusqu’à ce qu’il reparte avec ses camarades.
Je lui cours après, l’interceptant à l’écart des gens autour de nous :
- Ça va ? demande-je.
Il se tourne vers moi, affichant un faux air étonné :
- Ah ? J’existe finalement Hanako ?
- Pourquoi dis-tu ça ? demande-je en croisant les bras, peinée par son ton.
- Je ne sais pas, ça fait trois jours que tu m’ignores complétement, alors je suis un peu étonné que tu viennes me parler, dit-il.
- Mais… excuse-moi, j’étais un peu occupée… Je suis navrée, d’habitude tu viens me voir et là je …
- Oui, quand ce n’est pas moi qui viens, il ne se passe pas grand-chose. Merci Hanako, j’avais remarqué.
Il se retourne pour partir. Je n’en reviens pas, j’ai réussi à froisser Rinko, Rinko ! Il ne m’a pas lâché un seul sourire, un seul rire, une seule blague… C’est une honte et je m’en mords les doigts dans la seconde.
Je passe l’heure suivante assise dans une chaise, mortifiée, Sakura assurant pour nous deux. Décidemment, quelle journée…
- Encore à ne rien faire, ça ne m’étonne pas de toi Hanako ! siffle la voix de Tao.
Je lui lance un regard mauvais, il commence à me taper sur les nerfs celui-là.
- On peut savoir ce que tu viens faire ici ? demande-je en tentant de garder mon calme devant les trois genin avec Sakura.
- Rien, on a fini notre stand parce que nous sommes chargés d’aller acheter des trucs pour ce soir. Nous sommes contents de finir plus tôt, représenter les forces spéciales n’est pas aussi reposant que représenter la médecine visiblement. Tu n’as pas honte de rester assise sur une chaise ?
- Tu n’as pas honte de représenter les forces spéciales alors que tu n’as aucune qualité requise pour l’être ? C’est à se demander pourquoi ils t’ont choisi toi, siffle-je.
Il s’approche de moi, menaçant et je saute sur mes pieds, prête à en découdre. Sakura nous lance un regard inquiet mais s’occupe toujours des trois derniers genin et les amis de Tao discutent avec nos camarades d’Airisu. Ça peut partir en cacahuète à tout moment.
Il se penche vers moi, l’air franchement terrifiant cette fois, parlant à voix basse :
- Tu devrais te méfier de moi Hanako, parce que tu commences à me taper sur les nerfs à être aussi insolente. J’aime quand les femmes restent à leur place.
- C’est une plaisanterie ? Mais pour qui te prends-tu Tao ?! Je ne te dois aucunement le respect et je te garantis que tu ne l’auras jamais après ce que tu viens de me dire ! Tu es complétement cinglé ! m’écrie-je.
- Méfie-toi bien, tu es toujours à te planquer derrière Yûwaku et Hatake, mais tu ne le seras pas éternellement.
Mon sang chauffe dans mes veines vitesse grand v et je fais un pas de plus, collant pratiquement mon visage au sien, ne me démontant pas, modelant déjà mon chakra :
- Je ne suis planquée derrière personne il me semble, affirme-je.
Je vois les éclairs dans ses yeux, ce n’est pas l’envie qui lui manque de me « remettre à ma place » je suppose et ça commence à vraiment m’inquiéter. Je n’ai pas peur de lui à l’instant t, j’ai peur qu’un homme pareil soit libre et dans nos forces spéciales, je trouve ça ahurissant et très flippant.
- Tu veux savoir pourquoi je suis dans les forces spéciales ? murmure-t-il d’une voix mauvaise.
- Oui, parce que tu n’y as pas ta place à mes yeux, réplique-je sans sourciller.
- On m’a pris pour ma facilité à ôter une vie sans le moindre remord. Je ne suis même pas autorisé à faire des missions tout seul, je crois qu’ils ont très bien compris le genre de fou dangereux que je suis, alors je te laisse méditer à tout ça avant que tu ne me manques encore de respect.
J’en reste complétement muette et mon cœur s’affole tandis qu’il repart, me laissant choquée.
Je dois admettre que là, il m’a fait peur, parce que je sais qu’il dit la vérité, c’est la seule explication possible à sa place dans l’Anbu. Et son visage… ses yeux… Il joue un rôle de mec plutôt sociable mais il n’y a rien d’humain en lui, c’est vraiment terrifiant et pour le coup, j’admets que je me cacherais bien derrière « Yûwaku ou Hatake » comme il dit, parce que je ne veux plus que ce type m’approche. J’hésite pratiquement à parler de mes altercations avec lui à l’un de mes deux garçons mais je n’ai pas envie de passer pour la petite fille qui se plaint et qui ne peut pas gérer ses problèmes toute seule.
Surtout que j’aurais peur que Kakashi l’agresse directement, et que Rinko diminue le truc puisqu’ils sont amis. Donc l’un dans l’autre, il vaut mieux que je n’en parle à personne. Et en même temps quoi ? Je me vois mal devenir respectueuse de ce monstre pour éviter qu’il ne m’attaque… Bon, je sais me défendre après tout, on verra bien.
- Qu’est-ce qu’il te voulait ? demande Sakura.
- Rien, être désagréable, comme d’habitude, ignore-le juste.
Autant ne pas lier Sakura à ce malade mental, alors je change de sujet tandis que nous rangeons notre stand.
*
Nous rentrons à la maison après avoir acheté des guirlandes, la touche qui manquera selon nous et nous nous attelons à les accrocher sur la petite terrasse en pierre et autour du bain nordique.
Alors que je suis perchée en haut d’un escabeau, je sens une main sur mon mollet qui attire mon attention :
- Je peux te parler ? me demande Rinko.
- Bien sûr, réponds-je.
- Je vous laisse, répond tout de suite Sakura en déguerpissant.
Je m’assois sur la petite plateforme de mon escabeau et il met les mains sur mes genoux, y déposant sa tête.
Je suis soulagée au possible de ce contact, il me réconforte carrément après ma découverte terrifiante du vrai visage de Tao.
- Je suis désolé d’avoir été un peu sec, dit-il. J’ai horreur d’être en froid avec quelqu’un, je te jure, je ne supporte pas.
- C’est moi qui suis désolée Rinko, c’est vrai que je t’ignore carrément depuis quelques jours, mais je ne fais pas exprès, j’ai vraiment la tête ailleurs, je me pose des questions en ce moment, avoue-je.
- Des questions ? Sur nous ?
Il relève la tête et j’attrape ses mains, prête à lui dire la semi-vérité :
- Oui, mais plutôt sur moi en général. Je crois que je ne suis pas prête à me mettre avec quelqu’un, il y a eu beaucoup de changements dans ma vie en très peu de temps et je sens que je suis comme… fermée. Je ne viens pas vers toi parce que je n’ai pas envie que ça se complique ou de te faire espérer des choses alors que je sais que je n’en suis plus là, je suis désolée… c’est simplement que je suis perdue en ce moment.
- Ne t’excuse pas de ça, comment peux-tu t’excuser de ne pas te forcer ? demande-t-il avec une tête vraiment étonnée.
- Je n’en sais rien, j’adore passer du temps avec toi, je t’adore Rinko alors j’aimerais venir, mais je n’ai pas envie d’avoir à te repousser si tu voulais aller plus loin, c’est compliqué, tout est compliqué en ce moment dans ma tête, reprends-je.
- Hé, calme-toi. Tout va bien trésor, dit-il en caressant mes genoux.
Trésor…
Je ne réponds pas, le regardant avec une mine inquiète et l’impression qu’il ne comprend rien mais il se justifie avec une tête amusée :
- Je t’appellerais trésor même si tu étais mariée, tu en as conscience ? dit-il en riant.
- Non… ? réponds-je en retrouvant un peu le sourire.
- Ce n’est qu’un surnom, c’est comme ça que tu t’appelles pour moi, ça ne veut pas dire que je suis dans le déni de ce que tu me dis, et puis tu laisses bien Kakashi t’appeler moustique, continue-t-il.
- Il y a une légère différence entre « moustique » et « trésor » ! ris-je.
- Pas pour moi, les deux font référence à toi à mes yeux. Je t’ai déjà dit que tu pouvais me parler à cœur ouvert, pourquoi ne l’as-tu pas fait dès que tu as commencé à te poser des questions ?
- Parce que j’ai peur de te perdre… C’est égoïste, je suis désolée, avoue-je piteusement.
- Mais tu ne me perdras pas, il me semble t’avoir déjà dit que je voudrais que nous restions amis même si ça ne marchait pas, je t’apprécie vraiment Hanako, pas que comme une potentielle copine. Alors je ne dis pas, je ne suis pas enchanté par ce que tu me dis, mais je respecte totalement, tout comme j’aurais respecté que tu aies un coup de cœur phénoménal pour Nanba. Ça ne veut pas dire que nous devons nous ignorer ou ne plus être ami.
J’écarquille les yeux, n’y croyant pas. Il est en train de me dire tout ce que je voulais entendre :
- Tu acceptes vraiment qu’on reste amis ? bafouille-je.
- Mais bien sûr que oui ! Mais qu’est-ce que tu me fais ? Tu me connais assez pour t’en douter non… ? demande-t-il en fronçant les sourcils.
- Et bien… maintenant que tu le dis comme ça je … je me sens bête…
Non je ne me sens pas bête, c’est simplement parce que je sais que ma récente fermeture aux hommes vient du fait que je suis raide dingue de son meilleur ami, et donc que Rinko pourrait me détester pour ça, d’où cette impression que nous ne nous parlerions plus.
Mais bon, dans le fond, il n’a pas à être au courant puisque cette histoire n’a pas d’issue possible… alors autant ne pas le blesser et savourer notre amitié.
Il frotte mes genoux gentiment :
- Arrête de t’en faire, je suis ravi d’apprendre qu’il n’y a pas de problème entre nous trésor, insiste-t-il. On laisse tomber pour le moment, et si tu tries ce qu’il y a dans ta tête et que tu changes d’avis, alors viens m’en parler.
- Tu ne vas pas t’empêcher de vivre en attendant que peut-être un jour… ? couine-je quand même.
Il éclate de rire :
- M’empêcher de vivre ? Tu es sûre que tu me connais ?! Et arrête de me prendre pour un mec désespéré je t’en prie ! Tu vas finir par me vexer !
Je ris avec lui, caressant ses joues, heureuse de retrouver son beau sourire :
- Je sais bien que tu n’es pas désespéré, tout comme je sais bien que tu emballeras n’importe quelle fille que tu souhaiteras ce soir… Tu es vraiment l’un des hommes les plus fantastiques de cette terre.
- Je sais, fanfaronne-t-il en me souriant encore.
Je caresse toujours ses joues, le regardant avec le cœur remplit à ras bord de joie.
- Je t’aide avec ces guirlandes ? propose-t-il.
- Avec plaisir ! m’exclame-je.
Et nous passons la demi-heure suivante à rire comme des bossus.
Après avoir déplacé trois fois l’escabeau, il s’agace et me porte directement sur ses épaules pour que je puisse accrocher les guirlandes tandis que je le dirige avec autorité, l’engueulant quand il n’écoute pas, riant aux éclats lorsqu’il fait mine de me renverser, couinant et hurlant quand il me met la tête dans les branches volontairement, et je passe un super moment.
Alors que je mets la dernière, autour du bain à ma hauteur, il est assis sur le muret en pierre et nous discutons de tout et de rien.
- Tu connais Tao depuis quand ? demande-je en essayant d’avoir l’air détachée.
- Je sais pas trop, quelques années… Pourquoi ?
- Qu’est-ce que tu penses de lui ? continue-je sur le même ton.
- Pas grand-chose, il est un peu bizarre mais on s’entend pas trop mal en soirée…
- Tu t’entends avec tout le monde, rétorque-je en levant les yeux au ciel.
- Ouai… Pourquoi tu me demandes ça ?
Je finis d’accrocher la guirlande avant de m’assoir à côté de lui. Nous sommes dans le renfoncement du bain nordique, bien cachés des autres derrière les végétations et je me sens en sécurité :
- Je ne l’apprécie pas trop, avoue-je.
- Ça j’ai cru comprendre, se marre-t-il.
Je lui lance un regard sans doute un peu peureux parce qu’il se calme tout de suite en fronçant les sourcils :
- Tu t’es pris sérieusement la tête avec ? demande-t-il avec un air grave.
- Un peu… Il m’a accusé de me cacher derrière toi et Kakashi, continue-je du bout des lèvres, n’osant pas lui parler de ses menaces à peines voilées.
- De te cacher ? Mais te cacher de quoi ?
- Je ne sais pas, de lui je suppose. Kakashi était déjà intervenu lors de l’une de nos prises de bec, explique-je.
- Kakashi ne peut pas le voir en peinture… Une grosse prise de bec ? s’inquiète-t-il un peu plus.
- Non… on s’envoie des piques régulièrement. Mais c’était un peu plus sérieux cet après-midi…, tente-je.
- Si tu as un problème avec lui, un vrai problème, tu peux me le dire, je lui en parlerai, on s’expliquera les trois dans le calme, tranche-t-il avec sérieux.
La diplomatie, rien d’étonnant venant de Rinko, tout comme je ne doute pas que Kakashi m’aurait déjà plantée là pour aller lui arracher la tête. Sauf que dans les deux cas, ça ne va pas, Tao jouera les idiots dans l’option diplomatie avant de me chopper derrière à tous les coups et je ne veux pas que Kakashi ait de problèmes en se battant avec lui.
Alors j’affiche un sourire que je veux convaincant :
- Mais non ! Je te le dirai si ça devient trop ingérable, ce ne sont que des disputes de bac à sable, lui assure-je.
- On fait comme ça trésor, dit-il joyeusement en passant son bras autour de mes épaules.
Il adore quand tout va bien, c’est dingue. Quant à moi, il faudra que je gère Tao toute seule.