LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 75 : Hokuto
Lorsque je sors, je m’enroule dans sa serviette puis je sèche mes cheveux avec application avant de sortir.
Je le trouve allongé dans son lit, l’air pensif, alors je ne le dérange pas, attachant mes cheveux devant le miroir avant d’attraper ma robe pour retourner m’habiller à la salle de bain.
Je pourrais évidemment attacher ma robe toute seule, mais pourquoi cracher sur un petit contact… ? C’est ma robe de samedi soir, qui se noue dans ma nuque et je frémis déjà à l’idée de sentir ses doigts contre ma peau.
Alors je sors en sautillant, tenant simplement les pans de ma robe sur mes seins :
- Tu veux bien me l’attacher ? Je pourrais le faire seule mais c’est une vraie galère, roucoule-je.
- Bien sûr, répond-il en se levant.
Il se glisse derrière moi et l’attache délicatement, déclenchant évidemment la chair de poule sur son passage, ma meilleure arme pour le ferrer. Et ça ne rate pas.
Je l’entends rire tout doucement avant d’embrasser mon omoplate :
- Cette robe me rappelle de drôlement beaux souvenirs, murmure-t-il.
- C’est drôle, mes meilleurs souvenirs commencent dès le moment où tu l’as enlevée, réplique-je malicieusement en lui lançant un regard par-dessus mon épaule.
Il me dévisage une seconde avant que ne résonne son grognement que j’espérais ardemment et qui me fait évidemment glousser comme une bécasse.
Je devine sa bouche qui s’entrouvre pour parler mais je le coupe, mutine :
- Oui, je sais. « Démon » ! chuchote-je avec humour.
- Je n’aurais pas mieux dit.
- Allez, je vais te laisser te préparer, dis-je.
- Oui, merci pour ma serviette mouillée, me taquine-t-il.
- Tu n’avais qu’à pas me proposer ta salle de bain ! m’offusque-je.
Il rit en s’y rendant et je redescends, toute guillerette après mon passage à vide, mais la réalité me rattrape puisque je tombe sur Sun au pied des marches, qui revient du bain nordique :
- Tu étais en haut ? demande-t-elle avec curiosité.
Quelques signaux d’alarmes éclatent dans mon esprit, maintenant que je sais qu’elle apprécie Kakashi, je ne sais plus quoi répondre. Parce que j’aimerais lui dire que j’étais avec lui histoire de la décourager, mais je connais les femmes et à quel point elles peuvent être vicieuses quand il s’agit de l’homme qu’elle vise alors autant choisir la sécurité :
- Oui, j’avais deux mots à dire à Minato, pourquoi ? réplique-je froidement.
- Oh pour rien, je fais la conversation, répond-elle vivement en s’enfilant dans notre chambre.
Sakura débarque là-dessus :
- Tu aurais dû venir ! C’est vraiment trop agréable ! s’exclame-t-elle.
- J’irai avant de partir, dis-je rapidement. Tu as reparlé avec Sun ?
- Pas plus que ça, pas de notre coq en tout cas, dit-elle en baissant le ton.
Je lui raconte en quelques mots ma discussion avec Rinko, coincées entre la porte de notre chambre, l’escalier et la porte d’entrée. Ce n’est pas l’idéal, mais nous n’avons pas une minute seules dans cette maison.
Elle se décompose pour moi lorsque je lui reporte les dires de Rinko et notre « séparation » mais elle reprend du poil de la bête en entendant la suite avant d’afficher son petit air directif :
- Bon, objectif de ce soir, passer du temps avec lui ! Elle l’a eu toute l’après-midi, tu peux bien te l’accaparer ce soir ! argumente-t-elle.
- Je vais essayer… mais avec Rinko c’est délicat, souligne-je.
- Vous n’allez rien faire d’incroyable, simplement discuter, dit-elle en levant les yeux au ciel. Bon, je vais me changer, on avisera selon la soirée de toute façon. Hokuto a besoin d’aide en cuisine si tu es prête.
J’hoche la tête et je rejoins ce dernier, qui serpente entre tout un tas de petit fours, me faisant rire :
- On m’a dit que tu cherchais un second ? demande-je joyeusement.
- Absolument ! réplique-t-il.
Il enlève son tablier pour me le mettre et je trouve l’attention touchante mais je déchante lorsqu’il me donne une liste longue comme le bras de choses à faire.
- Tu vois les choses en grand, m’amuse-je.
- J’aime bien cuisiner pour les autres, c’est mon truc, répond-il en souriant.
- Je vois ça, dis-je en me lançant dans mes tâches.
Nous nous affairons un long moment avant qu’il ne me pose la question qui tue :
- Alors, c’est fini avec Rinko ?
- Oui, les nouvelles vont vites dans les services de Minato, réponds-je en haussant un sourcil.
- Rinko est bavard. Plus que toi, on ne t’entend jamais, répond-il.
- Je suis bavarde je crois, simplement je ne parle pas aussi fort que beaucoup de gens ici, plaisante-je.
- Je te l’accorde, on a de sacrées têtes sur cette mission.
- J’ai mon caractère, précise-je.
- Oh je sais bien, Hatake me l’a déjà dit, dit-il en riant.
Je lui lance un petit regard :
- Vous êtes proches tous les deux ? demande-je avec curiosité.
- Je pense oui, c’est dur à dire avec lui, mais je crois qu’il m’aime plus que les autres en tout cas, s’esclaffe-t-il.
- Il a l’air, affirme-je.
- Qu’est-ce que tu en sais ? demande-t-il en me regardant avec un grand sourire.
- Je ne sais pas… il te parle …
Nous nous regardons avant d’éclater de rire face à l’absurdité de ce que nous sommes en train de nous dire puis il me met un petit coup de spatule sur les doigts pour me reconcentrer, me faisant plus rire encore :
- Je ne marche pas à la baguette ! couine-je.
- File droit ou je te balance de la farine dans les cheveux, je crois que les femmes ont horreur de ça ! menace-t-il.
- Je ne suis pas venue t’aider pour me faire tyranniser ! réplique-je, hilare.
- Alors file droit ! insiste-t-il.
Je lève les yeux au ciel et un nouveau silence tombe, encore une fois interrompu par Hokuto :
- Je pense que c’est bien que tu freines avec Rinko, ça ne me regarde pas mais vous ne m’aviez pas l’air faits pour être ensemble, dit-il avec sérieux.
- C’est un sacré jugement, tu ne me connais pas, répond-je d’une voix douce.
- Non, c’est vrai. Mais c’est ce que j’en pense quand même, tu devrais en choisir un plus calme, dit-il d’une voix légère.
- Plus calme ? Vous passez votre temps à beugler et vous bourrer les uns dans les autres, souligne-je en lui lançant un regard amusé.
- Pas tous…
- L’écrasante majorité, insiste-je.
- Pas tous, répète-t-il en me lançant un drôle de regard appuyé.
Je le dévisage en rougissant, me demandant ce qu’il sous-entend mais il me fait un sourire avant de se reconcentrer sur ce qu’il fait.
Je deviens un peu timide, je ne sais pas s’il me drague gentiment ou si je me fais des idées, je ne sais jamais trop ce qu’il pense, depuis le début. Il m’a abordé avec intérêt à la fête de Toru, mais Kakashi l’a envoyé paitre directement, et il m’a complimenté ce matin mais je l’imagine mal tenter quoi que ce soit alors que je viens à peine de terminer ma relation étrange avec Rinko, ce serait un peu osé je crois… je n’en sais rien.
Je l’observe discrètement de temps en temps, il a l’air détendu et serein, il ne cherche pas à me regarder ou me parler plus que ça, je dois me faire des idées.
- Je peux te donner un conseil d’ami ? dit-il subitement.
- Oui ? demande-je en fronçant les sourcils.
- Reste loin de Tao, répond-il.
- Quoi ?! Pourquoi tu me dis ça ? m’affole-je.
- Je l’ai entendu une fois ou deux parler de toi en des termes peu polis. Et c’est un con, alors méfie-toi de lui, dit-il.
- Ne m’en parle pas, il m’a carrément menacé cette après-midi, ronchonne-je.
- Menacé ? s’étonne-t-il en me regardant avec des yeux ronds.
- Non, pas vraiment des menaces, mais c’était vraiment menaçant, tempère-je.
- Fais gaffe quand même, il est sonné. Tu l’as dit à quelqu’un ?
- Plus ou moins à Rinko, ne t’inquiètes pas.
Il affiche un air embêté :
- Tu devrais le dire à Hatake.
- Je ne vois pas pourquoi, réplique-je en rougissant.
- Vu la couleur de tes joues je crois que tu sais très bien pourquoi tu aurais dû lui dire, souligne-t-il.
Je lui lance un regard sévère :
- Hors de question qu’il déclenche une esclandre pour une pauvre conversation lunaire ! tonne-je.
- Une esclandre…, dit-il en riant. Ce n’est pas le genre à faire des esclandres, plutôt des blessés !
Je ris malgré moi :
- Et c’est exactement pour ça que je ne veux pas qu’il soit au courant ! Je peux me défendre toute seule de toute façon, râle-je en levant le nez.
Il passe alors son doigt enfariné sur mon nez dans la seconde, à une vitesse ahurissante, je n’ai même pas le temps de le voir venir et il m’observe avec des yeux inquiets :
- Tu vois, c’est pour ça que tu devrais te méfier. Les forces spéciales suivent un entrainement spécifique, nous sommes plus rapides et plus redoutables que le ninja lambda. Alors si tu ne veux pas mettre Hatake au courant, méfie-toi sérieusement. Et n’hésite pas à venir me voir si tu as un problème et que Rinko n’est pas dans le coin, dit-il gravement.
J’hoche la tête, choquée.
Il vient de me faire une démonstration que je ne suis pas prête d’oublier tant elle était parlante. Certes je sais me défendre, certes j’ai de sacrées capacités, mais dans le fond, s’il est plus rapide que moi, je ne peux pas faire grand-chose. Je n’ai même pas compris qu’Hokuto bougeait qu’il me mettait déjà de la farine plein le nez… Je n’aurais jamais pu me défendre à temps s’il m’avait attaqué… Je suis en train de prendre conscience d’à quel point Tao pourrait être une vraie menace pour moi et j’en ai froid dans le dos.
- Allez au boulot au lieu de faire cette tête ! déclare Hokuto en me tapant encore les doigts de sa spatule.
- Pfff, glousse-je en obéissant malgré tout.
Nous bavardons avec légèreté en finissant les préparatifs, les convives du pays des fleurs arrivent au compte-goutte et l’ambiance devient vite festive dans le salon. Je passe un bon moment, Hokuto est vraiment gentil et il me raconte quelques anecdotes sur Kakashi lors de leurs missions, me faisant rire aux éclats plusieurs fois.
Il termine d’ailleurs l’une de ses histoires :
- Et depuis, Hatake a une peur bleue des poissons ! claironne-t-il.
- Pff ! Je ne te crois pas ! glousse-je.
- Bien sûr que si ! Une sardine le ferait pleurer ! rit-il.
- Menteur !
- Arrête de croire que cet homme n’a pas de faiblesse !
Je ris encore, je n’arrive pas à imaginer Kakashi avoir peur d’un malheureux poisson.
- Hatake est une petite nature, une vraie poule mouillée ! insiste Hokuto avec humour.
- Qu’est-ce que tu racontes comme connerie toi encore ? dit Kakashi d’un ton amusé en entrant dans la cuisine.
Je me tourne vers lui, un immense sourire aux lèvres lorsque je le vois dans sa chemise blanche mais il hausse un sourcil en se retenant de rire :
- Bah tu es belle comme ça tiens, dit-il avec ironie.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demande-je en perdant mon sourire.
Il lève les yeux au ciel et s’approche pour passer ses doigts sur mon nez, me rappelant que j’ai de la farine dessus depuis un sacré bout de temps et je rougis un peu de sa proximité.
- Qu’est-ce que tu m’inventes encore, on a pas idée de rester comme ça, ronchonne-t-il en m’époussetant.
- J’avais oublié, pouffe-je.
- Je vois ça ! répond-il.
- C’est vrai que tu as peur des poissons ? demande-je en lui lançant un regard taquin.
- Des poissons ? Mais où vas-tu chercher des idées pareilles ? répond-il sans comprendre.
Je fusille Hokuto du regard :
- Tu ne m’as raconté que des bêtises ?! couine-je avec un air outré.
- Non, les autres histoires étaient vraies ! Je te le promets ! se défend-il en riant.
Je plisse les yeux, dubitative, mais il prend un plat :
- Allez, je te libère petite seconde, merci de ton aide.
- De rien, réponds-je gentiment.
Il s’arrête devant Kakashi en posant une main sur son épaule, hochant la tête plusieurs fois :
- Je comprends Hatake, vraiment, dit-il simplement.