LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 76 : La soirée d'Airisu

3265 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/08/2025 10:41

Chapitre 76 : La soirée d’Airisu


Kakashi lui lance un regard neutre et je plisse un peu plus les yeux tandis qu’Hokuto sort de la cuisine :

-         Qu’est-ce qu’il comprend ? demande-je immédiatement.

-         Rien du tout, des choses de grands, réplique-t-il.

Ma mâchoire se décroche sous l’indignation et il rit en m’enlevant mon tablier, me couvant des yeux :

-         Je t’embête, c’est entre Hokuto et moi, c’est tout, dit-il fermement.

-         Mais je veux savoir, insiste-je.

-         Je ne te demande pas de quoi tu parles avec Sakura, souligne-t-il en plissant les yeux.

Et il ne vaudrait mieux pas ! Alors je lâche l’affaire en baissant le nez, gênée.

-         Qu’est-ce que tu vas faire de ta soirée ? demande-je pour changer de sujet.

-         Attendre qu’elle passe, répond-il avec désintérêt.

-         Ça ne t’amuse pas à ce point ?

Il soupire un peu :

-         Ça va, je fais ma mauvaise tête. Tu me connais, répond-il.

-         Oui, un vrai ronchon, pouffe-je.

-         Ton ronchon professionnel, dit-il.

-         Mon ronchon préféré, le corrige-je.

-         Si je suis ton préféré alors ça me va bien, répond-il à voix basse.

Je me plonge dans ses yeux, la tête la première, absolument ravie de ce début de soirée, complétement sous son charme et mon cœur vacille lorsqu’il me prend la main pour jouer un peu avec, les yeux baissés :

-         Hanako…, commence-t-il.

Mais la porte de la cuisine s’ouvre en grand et il la lâche une fraction de seconde avant que la sale tête d’Hinari n’apparaisse, répandant la mauvaise humeur dans mes veines en une seconde.

-         Alors ? Une petite réunion secrète ?! s’exclame-t-elle en se plantant à côté de Kakashi.

Bon sang, j’avais Sun en tête pour ce soir, mais j’avais complétement oublié Hinari.

-         Pas si secrète visiblement, râle-je à voix basse.

-         Tu feras attention Hanako, tu as quelque chose sur le nez, dit-elle avec dédain.

Je frotte le bout de mon nez honteusement et elle continue :

-         Sans doute la méchanceté qui ressort, c’est ce que disait toujours ma mère, dit-elle en partant dans un faux rire.

-         La malice plutôt, la reprend Kakashi en me souriant.

-         Et pourquoi pas l’agacement, râle-je.

-         Rien de très joli qui ressorte en tout cas, se marre Hinari en attrapant le bras de Kakashi.

Bon. Restons calme.

J’attrape un plat avant de sortir, la tête haute, refusant de subir les piques incessantes d’Hinari. Je vaux mieux que ça.

Dès que j’apparais dans le salon, plusieurs personnes me sautent dessus pour goûter à mes mignardises et je suis ravie de constater que la première fournée d’Hokuto a déjà dû faire des ravages. Je l’aime bien, je suis heureuse de son succès.

Quelques hommes restent vers moi en complimentant la nourriture tandis que je leur explique ce qu’il y a dedans et certains en profitent pour me glisser des compliments à moi dans la foulée, me proposant de rester avec eux.

Je n’ai pas encore accepté que l’un d’eux pose mon plat sur la table en bois et qu’un deuxième me glisse galamment un verre dans la main en me posant des questions.

Je me retrouve donc à un drôle d’entretien d’embauche où j’explique mon travail à cinq hommes suspendus à mes lèvres. C’est particulier, mais j’ai quand même l’habitude d’attirer l’attention bien que ça me passe au-dessus de la tête.

Ils me posent des questions à la chaine, remplaçant le verre dans ma main lorsqu’il est vide et Rinko se marre à l’autre bout du salon, s’approchant :

-         Aurais-tu besoin que je vire ces vautours pour toi ? demande-t-il joyeusement en passant.

-         Oui, ça me semble nécessaire, râle Kakashi dans mon dos avec mauvaise humeur.

Je ne savais même pas qu’il était là, mais je suis tellement ravie de son ton énervé, espérant qu’il soit jaloux que je décide d’en jouer :

-         Mais non, ils sont charmants ! réplique-je en leur souriant.

Les hommes approuvent bruyamment, et je dois me retenir de sourire lorsque Kakashi approche dans mon dos en ronchonnant :

-         Oui charmants ! On dirait qu’on assiste à un interrogatoire mais à part ça tout va bien !

-         Olala mais qu’est-ce que ça peut bien faire ! Laisse Hanako avoir l’attention qu’elle désespère constamment d’avoir ! soupire bruyamment Hinari.

Je grince un peu des dents mais je suis heureuse de me dire que Kakashi me surveille d’un œil alors je ne leur lance pas même un regard, me reconcentrant sur mes cinq camarades d’Airisu :

-         Et si nous allions prendre l’air sur la terrasse ? Elle est magnifique, propose-je à la cantonade.

Ils acquiescent déjà avec excitation mais la voix agacée de Kakashi devient plus ferme :

-         Tu vas avoir froid, tonne-t-il.

-         Laisse-la se débrouiller Kakashi, on s’en fiche ! râle Hinari.

Je me retourne face à eux tandis que mes camarades commencent à sortir, et je constate qu’elle le tient toujours par le bras, ce qui m’énerve au plus haut point. S’il est vraiment jaloux comme je l’espère, alors c’est l’hôpital qui se fou de la charité :

-         Mais oui Kakashi, laisse-moi me débrouiller, tu as déjà bien assez à faire en t’occupant d’Hinari et de l’attention qu’elle désespère d’obtenir, la cite-je froidement.

Elle me lance un regard absolument assassin, et Kakashi me scrute sans ciller, les yeux lançant des éclairs. Quelle ambiance, et c’est de pire en pire avec l’alcool qui exacerbe mes émotions. Entre sa journée avec Sun et la réflexion de Rinko à ce sujet tout à l’heure, je suis en train de vraiment passer le cap de la simple jalousie.

La blessure dans mon cœur se rouvre avec violence et mes yeux tombent sur le bras d’Hinari, toujours accroché à celui de Kakashi. Pourquoi la laisse-t-il faire une chose pareille ? L’apprécie-t-il vraiment à ce point ? Et si je n’étais finalement qu’une fille parmi plein d’autres ? Et s’il était proche d’elle comme il l’est avec moi ? Après tout, il se cache constamment, dès que quelqu’un surgit dans la même pièce que nous, il me lâche ou s’éloigne comme un diable.

J’ai l’impression que c’est une révélation. Vraiment, qu’est-ce qui me dit qu’Hinari ne se douche pas dans sa salle de bain ? Qu’elle ne le taquine pas allongée dans son lit ? Il la laisse lui tenir le bras devant tout le monde, elle est sans doute encore mieux vue que moi.

Je fronce les sourcils sous la fureur, commençant à partir mais il gronde une seconde fois :

-         Tu vas avoir froid, arrête d’être ridicule.

Je lui lance un regard hostile :

-         Sûrement pas, je demanderai à l’un de mes nouveaux amis de me prendre dans ses bras, siffle-je en partant.

-         Quelle bonne idée ! s’extasie Hinari.

Il m’assassine du regard tellement fort qu’on se croirait ramené dans le temps et je l’ignore en sortant, le nez en l’air, guidée par ma colère.

*

Je passe l’heure suivante à discuter dehors et à me geler au point de ne plus sentir mes doigts alors je finis par craquer et rentrer, suivie de ma valeureuse troupe. Nous nous installons dans les canapés et je les écoute discuter entre eux en observant d’un sale œil Kakashi et Hinari, qui sont toujours les deux évidemment, mais avec plusieurs femmes d’Airisu en prime. Au moins, c’est distrayant d’observer Hinari se débattre dans tous les sens pour attirer l’attention.

Mais ma colère se mue peu à peu en tristesse profonde. Quand je pense que l’objectif de ma soirée était de passer du temps avec lui…

Sakura est fidèle au poste, elle tient la jambe de Sun depuis le début de la soirée, et je lui lance autant que possible des regards de remerciements mais elle m’en retourne des impuissants puisqu’elle ne peut rien faire pour cette gargouille d’Hinari.

Je finis le nez dans mon verre, déprimée au possible, malheureuse de m’être à moitié pris la tête avec lui jusqu’à en attirer l’attention de Rinko, qui vient me chercher de force, m’arrachant de mes camarades collants pour me trainer dans la cuisine, prétextant de me faire un cocktail incroyable.

Je m’assieds au bar de la cuisine tandis qu’il me prépare effectivement un cocktail, y mettant n’importe quoi.

-         J’ai bien senti que ça n’allait pas, je me suis dit que j’allais te sauver, plaisante-t-il en le posant devant moi.

-         Oui, je suis un peu fatiguée, invente-je.

-         Va te coucher, franchement, personne ne t’en tiendra rigueur. J’ai un peu imposé cette soirée, s’excuse-t-il presque.

-         Je devrais peut-être bien me coucher…, soupire-je.

Il pose les coudes sur le bar, la tête dans une main, pour m’observer :

-         Ça n’a vraiment pas l’air d’être la forme. Tu es trop bizarre depuis qu’on est ici, soit tu es rayonnante soit complétement éteinte, on dirait qu’il n’y a jamais de juste milieu, commente-t-il.

J’hausse les sourcils, surprise par ses observations plutôt très justes.

-         Je ne sais pas, je ne fais pas attention, bafouille-je.

Et évidemment, la porte de la cuisine s’ouvre, c’est une vraie fourmilière, il n’y a pas moyen d’être tranquille plus de cinq minutes. Il faut dire que le salon n’est pas grand et que nous sommes nombreux.

-         Tiens ! C’est reparti pour un tour ? demande Hinari en entrant.

Pitié non. J’en soupire presque, j’ai l’impression que ces soirées sont toujours une torture sans fin, alors je reste complétement muette, fixant mon verre.

-         Et non malheureusement, plaisante Rinko.

-         Dommage, vous deviez être adorables ensemble, commente-t-elle.

J’hausse les sourcils, soupirant cette fois, sans lever les yeux mais elle insiste en se glissant vers nous :

-         Vraiment Rinko, tu devrais insister un peu, c’est dommage, pour une fois que tu en trouvais une avec qui tu allais bien, lance-t-elle avec un air concerné.

Cette fois je relève le nez :

-         Je croyais que j’avais l’air d’un pokémon à côté de lui ? siffle-je.

Elle éclate de rire, m’observant avec dédain :

-         Seigneur Hanako, tu es encore là-dessus ? Je plaisantais ! Je ne t’imagine pas avec quelqu’un d’autre, c’est ça la vérité.

Elle m’agace tellement, je ne sais plus par quel bout la prendre, elle n’arrête jamais, jamais ! On entend toujours sa voix, je n’en peux plus, toujours pour m’éloigner de Kakashi d’une façon ou d’une autre, c’est incroyable.

Je ne peux même pas avoir la paix quand je m’isole quelque part, il faut toujours qu’elle débarque, ce qui n’est pas étonnant puisqu’elle passe son temps avec eux. D’ailleurs, je n’ai toujours pas entendu Kakashi… ?

Je me retourne mais il n’est pas là. Aurait-elle enfin lâché le morceau ? Ça me réveille instantanément et je meurs d’envie d’aller le chercher :

-         Bon, je vous laisse entre anciens équipiers ! dis-je vivement.

-         Mais non pourquoi ? Reste ! s’exclame Rinko.

-         Non, je…

Il faut que je trouve vite de quoi déguerpir avant qu’il ne se fasse sauter dessus par Sun :

-          Je vais voir Sakura ! dis-je en sautant sur mes pieds.

-         Elle est dehors, m’indique Rinko en observant par la fenêtre de la cuisine.

Je file en quatrième vitesse dans le salon, mais je ne le vois toujours pas alors je sors au milieu des quelques courageux qui trainent encore dehors, mes doigts criant leur mécontentement.

Sakura m’attrape au vol :

-         Je suis désolée, je n’ai rien pu faire, elle lui a sauté dessus dès qu’Hinari est partie aux toilettes, dit-elle tristement.

Je suis son regard et il tombe sur Kakashi et Sun, dans un petit coin de la terrasse, seuls. Ils sont en train de rire, un vrai rire, un beau rire. Ça m’enfonce la dernière lame de la tristesse en plein dans le cœur et cette fois j’abandonne.

Je ne peux pas lutter, il y a un moment où il faut savoir reconnaitre sa défaite et tout, absolument tout m’éloigne de Kakashi depuis le début de notre relation. Que ce soit Rinko, Hinari ou Sun, il y a toujours un élément qui me prouve que c’est une mauvaise idée et que je dois lâcher l’affaire.

-         Je vais me coucher, lâche-je.

Je pars à toute vitesse dans notre chambre, énervée et déprimée, où je me jette dans mon lit au moment où Sakura passe la porte pour s’assoir à mes pieds avec une tête déconfite.

-         Je vais très bien Sakura, je vais lire, dis-je en attrapant mon livre rageusement.

-         Je suis désolée pour toi Hana, murmure-t-elle.

Je me redresse vivement :

-         Désolée ? Mais pourquoi ? Je m’attends à quoi au bout d’un moment ? Qu’est-ce que j’attends de ce type alors qu’il ne veut pas de moi ! Je suis stupide et je t’entraine dans mes conneries à gâcher ta soirée que tu passes avec Sun pour me rendre service pour une histoire qui n’aura jamais de suite ! Alors va t’amuser Sakura ! Je t’en prie ! Je t’en supplie va passer une bonne soirée pour au moins m’ôter la culpabilité de t’en avoir gâché le début !

-         C’est hors de question, je reste avec toi. Et puis arrête de dire que cette histoire n’aura pas de suite, tu te trompes, j’en suis convaincue.

-         Et moi je te dis que c’est hors de question que tu restes avec moi, je veux lire Sakura, lire, me plonger dans un monde fictif où tout se passe bien avec une jolie fin heureuse ! Je t’assure que c’est ce que je veux, m’obstine-je.

Elle me dévisage, hésitante mais j’attrape sa main pour la convaincre :

-         S’il te plait, laisse-moi lire, ça me calmera et je passerai à autre chose. Et si je me sens mieux je te rejoindrai et on s’amusera toutes les deux. J’ai vu qu’il y avait nos nouvelles amies médecins, va les voir, ou va voir Rinko tiens, il te fera mourir de rire et tu passeras une bonne soirée.

-         Tu me rejoins quand tu te seras calmée ? répète-t-elle.

-         Promis, et si je ne reviens pas, c’est que je dormirai alors pas de panique, assure-je en souriant.

-         Bon… d’accord.

Je lui fais un sourire jusqu’à ce qu’elle passe la porte et que mon sourire s’efface tandis que je me plonge dans mon livre tristement.

Laisser un commentaire ?