LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 77 : Le bain nordique
Je lis un sacré bout de temps, au moins deux heures et ça me calme effectivement.
J’en ai marre de me laisser mourir la bouche ouverte, marre de ne faire qu’attendre au lieu d’agir. J’ai pris la décision ferme de lire alors qu’il y a une soirée et ça ne m’a apporté que du positif. Dans cette même lancée, je n’arrive pas à me réchauffer et je décide que je vais aller profiter de ce foutu bain nordique.
Après tout, je n’ai pas voté pour cette soirée, et j’y serais allée s’il n’y avait pas eu la fête, alors je ne vois pas bien pourquoi je n’irais pas. Il y en a marre de toujours attendre passivement, je veux allez me réchauffer dans l’eau chaude, alors j’irai, point barre.
Je me lève donc avec détermination, passant mon nouveau maillot de bain, mais j’ai beau fouiller mon sac dans tous les sens, je ne trouve pas ma serviette. Je me demande un peu comment j’ai pu ne pas me rendre compte avant que je ne l’avais pas avant de me souvenir que j’ai utilisé exclusivement celle de Kakashi depuis que nous sommes ici.
Mes plans tombent à l’eau dans la seconde et j’ai envie de pleurer, me laissant tomber sur mon lit. Me revoir dans cet état de victimisation me remet un coup de pied aux fesses et je me relève en conquérante. Au diable l’avis des gens !
Je peux quand même bien traverser un salon en maillot de bain sans avoir la honte de ma vie ! Hinari ne se poserait jamais la question après tout ! Elle serait bien capable de parader même !
Alors je passe ma porte la tête haute, rougissant quand même comme une dingue et je rejoins le salon en essayant d’avoir l’air naturelle mais je suis tellement gênée que j’en ai du mal à respirer.
Et encore, si j’avais su.
Dès que j’entre dans le salon, le cauchemar commence. Des sifflements immatures jaillissent dans tous les sens, attirant l’attention sur moi qui rougis de plus belle. Mes cinq admirateurs du début de soirée sautent sur leurs pieds, la mâchoire décrochée et s’activent dans ma direction, me faisant reculer d’un pas.
Mais j’aperçois la tête de Kakashi, et ça vaut tout l’or du monde, parce que je ne crois pas l’avoir déjà vu faire une tête pareille. Je l’ai déjà vu afficher une tête choquée, même très choquée, mais alors là…
Ça fait glousser mon démon intérieur et ma confiance en moi monte en flèche alors que j’accueille mes soupirants avec un sourire jusqu’aux oreilles. Ils me posent cent questions à la seconde, me reluquant sans gêne et je leur explique simplement que je vais me prendre un petit bain de minuit, information qui les souffle complétement.
Ils sont dans tous leurs états, tellement déçus de ne pas avoir de maillots que certains parlent d’aller les chercher chez eux, que l’aller-retour ne leur prendra qu’une demi-heure et ceux qui habitent plus loin supplient les premiers de leur en prêter un.
Absolument pas emballée par l’idée qu’ils me rejoignent, je les plante carrément là en leur disant que j’y vais, ignorant leurs protestations et filant sur la terrasse déserte. Le froid est mordant, mais je suis au moins bien tranquille et surtout extrêmement fière de moi.
Je ne me suis pas laissé dicter ma soirée par ma tristesse ou ma timidité, et j’ai un bain nordique sous un ciel magnifique, éclairé par une guirlande, et en solo. Quel pied !
Je me glisse dans l’eau avec une immense satisfaction, soupirant de bonheur, ravie de ma décision et ravie de ne pas avoir manqué cette opportunité.
Sakura était en train de jouer à un jeu avec Rinko, alors je suppose qu’elle passe une bonne soirée, c’est très bien. J’ai même vu Minato discuter avec quelques hommes, c’est bien aussi qu’il s’amuse, il travaille trop. Je me demande un peu où est Sun puisque Kakashi était de nouveau sous la garde d’Hinari mais après tout, qu’est-ce que j’en ai à faire !
Je me laisse donc tranquillement porter par l’eau chaude, observant les étoiles au-dessus de ma tête. J’y invente des formes, glisse mes yeux le long des voies lactées apparentes, laissant mon esprit divaguer en écoutant les rires et les brouahah étouffés dans le salon.
J’éclate de rire lorsque j’imagine Tao qui viendrait par derrière pour me noyer, je ne devrais pas en rire mais je trouverais ma mort drôlement originale.
- Tu ris toute seule maintenant ?
Tous mes sens s’éveillent tandis que je tourne la tête pour observer Kakashi. Seul, quel miracle. Il aura fallu que j’arrête de lui courir après pour qu’il le fasse de lui-même.
- Oui, je suis très drôle parfois, même dans ma tête, réplique-je en souriant.
- Je le sais bien, tu me fais beaucoup rire, répond-il.
Il s’approche et s’assoit sur le bord en croisant les bras tandis que je me redresse de ma planche en position assise, me tournant vers lui :
- Alors ça y est ? Je t’ai enfin un peu pour moi ? demande-je sans pouvoir m’en empêcher.
- Comment ça ? s’étonne-t-il.
- Je ne sais pas, tu te fais sans cesse accaparer soit par Hinari, soit par Sun, alors je n’attendais plus d’avoir le droit de discuter plus d’une minute avec toi.
- Je sais… Hinari est vraiment pénible, je suis désolé…, soupire-t-il.
Je lève les yeux au ciel, me tournant dos à lui, vexée au possible qu’il ne mentionne pas Sun. Evidemment qu’il ne la mentionne pas, sa précieuse petite Sun… La jalousie me ronge.
- Quoi ? demande-t-il.
- Rien.
- Arrête, je ne suis pas idiot, je sais encore quand tu fais la tête, s’agace-t-il.
Je me retourne vers lui en plissant les yeux, m’écartant d’un bon mètre :
- Laisse-moi te faire la tête en paix alors ! siffle-je.
- Tu fais la tête parce que je n’ai pas passé de temps avec toi ce soir ? demande-t-il, stupéfait.
- Et bien oui figure-toi, avoue-je de mauvaise grâce.
- Mais quelle petite créature caractérielle…, s’amuse-t-il.
- Exactement, tu ferais bien de retourner voir ta Sun, elle ne m’a pas l’air d’une créature caractérielle ! ronchonne-je en tendant le bras vers le salon.
Il attrape ma main dans la seconde, me tirant jusqu’au bord vers lui et je rougis lorsqu’il attrape ma mâchoire en me regardant d’un œil sévère.
L’eau en elle-même est éclairée par des lumières blanches, qui éclairent son œil rouge, le faisant ressortir avec vivacité au milieu de son visage et je me liquéfie, je trouve ça trop sexy, je ne peux pas lutter, je suis déjà complétement prise dans ses filets malgré ma boude.
- C’est quoi ton foutu problème avec Sun ? demande-t-il encore une fois, beaucoup plus ferme que les précédentes.
Je me mords la lèvre, à deux doigts de cracher le morceau.
- Hanako…, gronde-t-il férocement en serrant ses doigts autour de ma mâchoire.
Il me fait tellement d’effet que je passe aux semi-aveux :
- Je suis jalouse, murmure-je.
Ses yeux s’écarquillent :
- Quoi ? souffle-t-il, complétement ahuri.
Il est tellement décontenancé que je prends peur, j’ai peur qu’il panique que j’aie trouvé l’identité de son inconnue, je ne sais pas pourquoi mais ça me pousse à l’éloigner de cette idée :
- Je suis jalouse parce que tu as passé plus de temps avec elle qu’avec moi ce soir, et tu sais que je ne l’aime pas, alors… ça m’a rendue malheureuse, ajoute-je d’une petite voix.
Ses sourcils se crispent un peu sous la petite moue triste qu’il affiche :
- Ça t’a rendu malheureuse que je passe du temps avec elle au lieu de venir vers toi ? répète-t-il d’une voix plus douce que du velours.
- Oui, confirme-je du bout des lèvres.
- Mon petit moustique…, murmure-t-il avec une tendresse qui me retourne des pieds à la tête.
- Quoi ? couine-je.
- Il fallait me le dire… j’aurais passé du temps avec toi avant, mais c’est tellement compliqué avec Rinko là au milieu…, soupire-t-il. Ici au moins nous sommes tranquilles.
Mon moral passe encore de la dépression profonde à l’euphorie intense.
- Tu vas rester ? m’enthousiasme-je.
- Bien sûr, dit-il gentiment.
- Viens te baigner ! m’exclame-je en montant à genoux sur les sièges du bain nordique.
Je prends de la hauteur d’un coup, le faisant lâcher ma mâchoire, me retrouvant pratiquement à la même hauteur que son visage et j’envisage une seconde de le tirer dans l’eau par surprise.
- Aucune chance que tu y arrives ! dit-il en riant.
Je ris avec lui :
- Comment sais-tu à quoi je pense ?! m’esclaffe-je.
- Je lis dans les pensées ! plaisante-t-il en agitant ses doigts devant mes yeux avec un air mystique.
Je me mords la lèvre sous la pression, ce n’est pas très bon signe.
- Je plaisante moustique, je ne suis pas flippant à ce point ! rit-il un peu plus.
Je me décompose davantage, inquiète au possible. Il faut que je lui dise rapidement, ce soir idéalement mais quand ? Oh mon dieu, il va péter les plombs.
- Je plaisante ! insiste-t-il en essayant de me rassurer du regard.
- Oui, oui, je sais, réponds-je en me forçant à sourire.
Il me tire de ma panique mentale lorsque ses yeux glissent vers ma poitrine. Il les relève rapidement mais constate que je l’ai grillé, le faisant rougir légèrement face à mon sourire malicieux :
- Oups, marmonne-t-il.
Je glousse sans pouvoir m’en empêcher et il tourne la tête pour observer les buissons sur la gauche, affichant un air détaché :
- Tu as fait forte impression dans le salon, commente-t-il.
- J’ai vu ça, minaude-je.
- Tu aurais au moins pu mettre une serviette, on les connait à peine, râle-t-il.
- J’ai oublié ma serviette ! m’offusque-je.
- Alors tu n’avais qu’à monter prendre la mienne ! réplique-t-il.
- Qui est jaloux maintenant ? rayonne-je.
Il me lance un petit regard en coin, sans commentaire, mais je suis ravie jusqu’au fond du cœur :
- Allez ! Viens te baigner ! couine-je avec excitation.
- Je suis très bien sur le bord, et remets-toi dans l’eau, tu vas attraper froid, me réprimande-t-il.
Je lève les yeux au ciel et je décide de ne pas l’écouter, attrapant le col de sa chemise pour tâter le terrain. Il pose ses yeux sur moi, maintenant son petit air sérieux mais ça m’encourage et je déboutonne son premier bouton, mes nerfs s’allumant les uns après les autres, conditionnés par notre soirée de samedi dernier.
- Peut-on savoir ce que vous êtes en train de faire ? demande-t-il avec sévérité.
- Je convaincs un vieux ronchon de profiter de la vie, réplique-je en déboutonnant le suivant.
- Je suis passé de ton ronchon préféré à vieux ronchon ? s’amuse-t-il.
- Apparemment, réponds-je à voix basse en enlevant le troisième.
- Arrête, gronde-t-il.
Je lui lance un coup d’œil, mais voyant qu’il n’a pas l’air vraiment agacé je continue jusqu’à ce que ses mains attrapent les miennes au niveau de ses abdos.
- Tu es d’une rapidité étonnante, râle-t-il.
- Pour te déshabiller ? Absolument, pouffe-je.
Il éclate de rire, rejetant la tête en arrière et je l’observe avec les yeux de l’amour. Il n’est jamais comme ça avec Sun, il n’a jamais ces éclats de rire insouciants et ça me fait un bien fou de le réaliser.
Lorsqu’il se calme, il pose son front contre le mien :
- Qu’est-ce que tu me fais encore faire…, murmure-t-il.
Mais il relâche mes mains et je finis à toute vitesse de déboutonner sa chemise, que je retire de ses épaules en une seconde avant de la jeter plus loin, victorieuse.
Il lève les yeux au ciel mais retire son pantalon dans la foulée et je glisse au milieu du bain, essayant de réfréner sans succès mon immense sourire satisfait tandis que je le regarde. Non seulement j’ai du temps avec lui finalement, mais du temps d’une qualité absolument exquise, je vais encore avoir mal aux joues demain matin à force de sourire.
Il me rejoint dans l’eau et s’assied sagement tandis que je me déplace comme un prédateur, à ras de l’eau.
- Je ne savais pas que tu étais à moitié crocodile, se moque-t-il.
J’affiche une tête blasée et je lui envoie de l’eau dessus pour me venger, le faisant encore rire.
- Si tu refais ça, je te noie, dit-il simplement.
Je sais qu’il est sérieux et qu’il me mettra la tête sous l’eau plutôt deux fois qu’une, mais je crois que je ne vais pas réussir à m’en empêcher, chaque fois qu’il me menace comme ça, je ne peux pas résister et il soupire :
- J’ai l’impression que tu es un chat parfois. Je te dis non, mais tu vas quand même faire la connerie, dit-il.
Ça me fait rire et je lui envoie dans la seconde de l’eau sur la tête, riant un peu plus de sa tête épuisée par ma personne tandis qu’il se lève calmement pour venir m’attraper.