LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 87 : Kiri, entretien avec la mizukage
3447 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 29/08/2025 10:11
Chapitre 87 : Kiri
En fin de journée, j’attends devant les portes du petit hôtel avec les forces spéciales et dès que Minato sort, je sursaute lorsque Kakashi se pose à côté de nous.
Je n’en reviens pas, ça doit faire cinq minutes que je suis dehors à attendre et il était là, planqué je ne sais où… ça me fait mal au cœur mais ce n’est rien comparé à ce qu’il se passe maintenant.
Car il est à quelques mètres de moi mais ne m’accorde même pas un regard, il attend patiemment que le départ soit donné pendant que Minato discute avec la femme de l’hôtel qui vient de sortir après lui.
Je le fixe avec insistance et je sais qu’il le sent, il le sent toujours, mais pas une réaction.
J’ai déjà envie de pleurer, je n’en reviens littéralement pas. Je prends donc mon courage à deux mains et je trottine jusqu’à lui, le cœur battant. Il m’observe lorsque je me plante à côté de lui, son visage est impassible, pas hostile mais complétement neutre, c’est encore pire.
- Salut, couine-je d’une voix tremblante.
- Tu te sens mieux ? demande-t-il.
- Oui…, murmure-je.
- Tant mieux, répond-il simplement en relevant le nez pour observer Minato.
Mon dieu, et dire que je pensais que sa crise de colère chez Ichiraku serait la pire chose qu’il me ferait, je me fourrais le doigt dans l’œil. Après tout ce que nous avons traversé, tout ce que nous avons fait, tout ce que nous nous sommes dit…
Minato donne le départ et nous nous mettons à courir.
Au moins, mon inquiétude d’une attaque disparait, car je suis littéralement entourée par les forces spéciales, ils forment une armure solide autour de moi et ça me rassure.
Je peux donc réfléchir un peu à ce qu’il se passe avec Kakashi sereinement. Si je me mets de côté la peine que je ressens face à son visage impassible, je suis vraiment très inquiète pour lui. Il avait l’air si neutre, comme s’il n’en avait rien à faire de rien, comme si je le connaissais à peine. Même son visage était différent et j’ai bien du mal à voir mon Kakashi adorable caché là-dessous, mais je sais qu’il est là, pleins d’émotions, de rires, de tendresse, de sourires… Je ne sais pas comment je vais me débrouiller, mais il faut que j’arrive à le faire revenir parce que je ne peux pas vivre sans lui et j’espère du plus profond de mon cœur qu’il a envie de continuer notre drôle de relation bancale. Il peut ne pas m’aimer, il peut ne jamais m’aimer, mais il ne pourra jamais me faire croire qu’il n’apprécie pas nos moments, qu’il n’est pas heureux lors de ces nuits où nous nous câlinons et où nous discutons jusqu’au petit matin.
*
Lorsque nous arrivons à Kiri sans encombre quelques heures plus tard, je respire un peu mieux. Nous sommes accueillis plutôt froidement par nos camarades du pays de l’eau, ils ne sont pas hostiles mais on sent clairement que nous débarquons au mauvais moment.
Minato discute avec les gardes et j’en profite pour jeter un coup d’œil à Kakashi, sur ma droite.
Comme tout à l’heure, il sent que je l’observe mais cette fois il tourne la tête pour croiser mon regard, me donnant un espoir de très courte durée puisqu’il est toujours aussi fermé. Je ne dis rien, je soutiens simplement ses yeux froids et lui les miens.
Lorsqu’il détourne la tête, mon cœur saigne un peu plus mais je tente encore une approche :
- Ton trajet s’est bien passé ? demande-je gentiment.
- Oui, répond-il en fixant Minato.
Bon… Je range mon ego de côté, m’ouvrant encore une fois :
- Tu me manques, glisse-je tout doucement.
Il ne réagit même pas, s’obstinant dans sa contemplation de Minato, m’assénant une claque de plus et je baisse le nez, démoralisée et triste. Et si je me trompais finalement ? Et s’il s’en fichait simplement ?
Je relève la tête pour le regarder, détaillant son visage comme une droguée en manque. Son œil rouge qui ne cille pas, froid comme la mort, que j’ai déjà pourtant vu s’illuminer de milles éclats joyeux et doux. Ses sourcils froncés, concentrés, que j’ai déjà vu se crisper sous le plaisir et les rires. Son masque, toujours en place, lui donnant un air inquiétant, que j’ai pourtant déjà retiré pleins de fois pour l’admirer ou lui glisser un baiser sur les lèvres… Des lèvres où naissaient sans cesse de magnifique sourires…
Bon sang, il peut tous les leurrer, mais il ne peut pas me leurrer moi. Je sais ce que j’ai vu, je sais ce que nous avons partagé et je ne l’abandonnerai pas. Je ne l’abandonnerai jamais, qu’il veuille de moi comme une simple amie ou une connaissance, comme une amante ou une femme, peu importe, je prendrai, je prendrai chaque morceau de bonheur qu’il m’offrira, tout comme j’essaierai de lui offrir de la joie à mon tour, le maximum que je le puisse, parce qu’il le mérite, parce que je sais au fond de mon cœur que c’est un homme bien et plein d’amour malgré ses tourments.
Je relève la tête avec détermination, attendant patiemment de me débarrasser de ces discussions avec Kiri pour aller chercher Kakashi au fond du puit où il se terre tout seul pour une raison obscure.
- Je ne te laisserai pas tomber Kakashi, jamais, dis-je simplement avec assurance.
Cette fois, c’est lui qui tourne la tête vers moi et mes yeux qui restent plantés sur notre Hokage.
*
Minato joue son coup finement, il déclare aux gardes de Kiri qu’il vient voir la Mizukage pour affaire politique et on nous y emmène sans poser de question, ne l’autorisant à prendre avec lui que deux escortes.
Sans surprise, il prend son meilleur élément et ma personne, et nous nous retrouvons donc dans le bureau de la Mizukage, assis à une table de réunion dans une ambiance plutôt tendue mais pas à notre encontre.
Je plonge d’entrée de jeu dans la tête de la Mizukage qui écoute le discours préparé avec brio par Minato. Il lui explique simplement que Konoha s’attèle depuis quelques mois à rédiger des accords de paix avec les autres pays ninjas, lui citant ceux avec lesquels nous avons déjà traités, lui assurant qu’elle peut facilement vérifier ses dires.
Elle est méfiante dans un premier temps, mais plus il s’explique, plus elle se détend. Je la sens même finalement ravie, et c’est là que je commence à capter ses préoccupations du moment relative à la « guerre civile » en cours.
Ce n’est pas une guerre civile, le peuple n’est pas scindé en deux, avec des idées différentes. Ce sont des attaques des hommes des îles du Nord en effet, tous habillé de la même tenue sombre, ils sont nombreux et attaquent sans relâche les patrouilles et les civils, ne laissant aucun survivant sans jamais pourtant revendiquer la moindre chose. Elle a peur pour son poste, pour Kiri, pour le pays de l’eau tout entier, elle a peur qu’ils déciment simplement leurs rangs pour les affaiblir et répandre la peur avant un coup d’état… Et surtout, elle craint qu’un autre pays ne les attaque dans le même temps, alors même qu’ils luttent contre leurs propres habitants.
C’est pour ça qu’elle est enchantée par ces accords, de savoir que le pays du feu, un de leur voisin direct, ne sera pas parmi des agresseurs potentiels et se révèlera peut-être même être un allié au cas où les choses tournent mal. Mais elle est tellement fière, je capte déjà qu’elle n’en dira pas un mot à Minato, qu’elle ne demandera pas d’aide sans même savoir qu’elle vient de nous révéler tout ce que nous voulions savoir.
Elle garde un visage absolument impassible, rien ne trahit ses pensées, elle est phénoménale, une personnalité intéressante, très froide et pragmatique en surface mais profondément attachée à son pays et son peuple. Elle aime attaquer avant d’être attaquée, avoir des atouts dans ses manches, ne dépendre de personne, mais elle a l’air d’être une femme bien, pour la paix.
Un homme se lève pour aller vers elle et je capte immédiatement que ça l’intéresse grandement, il a un rôle important, elle lui fait une confiance aveugle et je fronce les sourcils. Dès que je perçois qu’il lui parle de moi, je coupe immédiatement le contact avec elle pour relever les yeux et afficher un air innocent.
Elle pose des yeux intrigués sur moi, les plissant légèrement :
- C’est une ninja intéressante que tu as pris avec toi Minato. Nous t’avons autorisé deux gardes et tu la prends elle… elle n’a pourtant pas l’air d’une combattante hors-pair, dit-elle en haussant un sourcil.
- C’est ma responsable de liaison interpays ma chère Mei, tout simplement. Elle a donc sa place avec nous, je la prends lors de toutes mes concertations avec les chefs des pays voisins et Kakashi fait amplement l’affaire en ce qui concerne la sécurité.
Mei lance un regard à Kakashi, un regard presque carnassier qui ne me plait pas du tout mais il affiche son air impassible et imperturbable.
- Un seul homme pour la sécurité, commente-t-elle.
- Je n’estime pas encore être bon à jeter, plaisante Minato.
Elle lui offre un sourire froid avant de s’appuyer dans son dossier, croisant les bras en m’observant :
- Cette petite ninja est donc avec toi lors de tous tes entretiens avec les kage, c’est vraiment très intéressant…, murmure-t-elle.
Je lui offre un petit sourire innocent et tranquille mais je ne la dupe sans doute pas.
- Elle a surtout un rôle de greffier, elle fait des rapports de mes échanges, précise Minato avec un air détaché.
- Un rôle de greffier ? s’amuse-t-elle froidement.
- Tout à fait, répond-il.
- Je suis assez surprise encore une fois, car vois-tu, mon cher ami ici présent possède un ninjutsu assez remarquable, il peut sentir avec une aisance étonnante le chakra d’autrui, dit-elle en désignant l’homme qui lui a parlé à l’oreille.
Minato hoche simplement la tête, poliment intéressé et elle reprend :
- Or il semblerait que ta petite « greffière » brûle une quantité astronomique de chakra depuis que nous sommes installés… Plutôt étonnant, tu en conviendras.
Mon inquiétude monte en flèche, mais je me calque sur le calme de Minato et Kakashi, qui ne cillent même pas alors que mon rôle vient d’être grillé en beauté.
- Tu as tes atouts et j’ai les miens, répond tranquillement Minato en souriant.
Elle lui fait enfin un vrai sourire, un sourire presque joueur qui ne m’étonne pas et confirme qu’elle ne se sent pas menacée, elle a confiance en Minato mais elle brûle de curiosité :
- Son chakra semble même extraordinairement conséquent, c’est curieux, elle ne paie pas de mine comme ça pourtant. Quelle est ta technique ? me demande-t-elle frontalement.
Je ne réponds pas et Minato se met à rire :
- Si tu penses que Konoha révèlerait l’as caché dans sa manche, c’est que tu nous prends pour des idiots Meï !
- Nous allons devenir alliés non ? réplique-t-elle avec une pointe d’amusement.
- Être alliés signifie ne pas s’attaquer, se soutenir en cas de guerre, sûrement pas révéler des dossiers confidentiels ! lance Minato d’un ton joyeux.
- J’en conviens.
Elle m’observe encore une minute ou deux, je brûle de curiosité d’aller voir dans sa tête mais l’homme se penche encore à son oreille. Si seulement nous pouvions savoir ce qu’il lui dit bon sang, ça me rend chèvre de ne pas savoir, ce n’est pas quelque chose dont j’ai l’habitude.
- Qu’est-ce qu’il lui dit ? demande Minato à Kakashi avec son air amusé.
Bon sang, je n’avais pas pensé aux oreilles affutées de Kakashi.
- Que notre « petite ninja ne brûle plus de chakra depuis qu’il lui a parlé à l’oreille », répond tranquillement Kakashi.
Cette fois, Meï n’est plus sereine, je vois l’incompréhension au fond de ses yeux et je comprends la démarche de Minato, c’est intelligent, il est en train de brouiller les pistes de façon spectaculaire, dévoilant un deuxième atout dans sa manche pour désintéresser le public du premier.
- Un combattant hors-pair qui révèle des atouts lui aussi ? demande Meï avec tension.
- Et mon « premier atout » est une médecin de génie au village si tu veux tout savoir, répond Minato du tac au tac.
- Et bien, j’ai visiblement drôlement sous-estimé les ninjas de Konoha, gronde-t-elle.
- Alors tu as tout intérêt à accepter mon traité de paix non ? dit-il avec un sourire.
Et encore une fois, Minato retombe sur ses pattes, atterrissant exactement là où il voulait être, mettant un échec et mat à notre hôte qui sourit en baissant le regard, vaincue.
- Tes accords m’intéressent Minato, mais c’est la fin de notre assemblée pour aujourd’hui, j’ai à faire, annonce-t-elle en se levant.
Nous nous levons à notre tour, respectant sa décision, et tout le monde se dirige vers la porte lorsqu’elle glisse d’une voix neutre :
- Ago, Ima, saisissez-là.
Les deux secondes suivantes sont confuses.
Deux ninjas me foncent dessus à toute vitesse mais sont arrêtés avant même que je ne comprenne ce qu’il se passe par Kakashi. Des craquements sinistres résonnent, puis des hurlements de douleur tandis que Kakashi les projette froidement par terre, restant planté devant moi tandis qu’Ago et Ima gémissent de douleur, leurs bras dans des positions absolument écœurantes indiquant qu’ils sont en miettes.
Minato dévisage Meï avec un air choqué tandis qu’elle a un petit rire :
- Pardonne mes expériences douteuses Minato. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher.
- Tes expériences ? gronde Minato en observant les pauvres hommes qui gémissent toujours.
- Rien de tel que la tension pour dévoiler si un joueur a une bonne main. Je suis enchantée de constater que ton garde la protège plus férocement que toi, c’est vraiment très révélateur.
- C’est elle que tu as ordonné de saisir à tes gardes, répond Minato sans comprendre.
- Et pourtant, je te garantis que si l’un de tes ninjas attaquait l’un des miens dans un espace aussi réduit, c’est devant moi que mes gardes se seraient jetés. Je ne sais pas ce que cette fille représente pour Konoha, mais c’est drôlement intéressant et je ne peux pas attendre de devenir votre alliée pour qu’on se partage tous nos petits secrets, dit-elle avec humour.
Mais c’est Kakashi qui lui répond :
- Notre Hokage n’a pas besoin de moi pour le défendre face à une dizaine de soldats, c’est aussi une information très intéressante pour nous que d’apprendre que vous avez besoin de protection à ce point malgré votre statut, lâche-t-il froidement.
Elle plisse encore les yeux en le dévisageant et je suis incapable de dire si elle va s’énerver ou apprécier l’audace mais elle finit par hocher la tête :
- Je l’aime bien ton garde Minato, très efficace. Nous signerons les accords demain matin si cela est bon pour toi, ça laissera le temps à mes assistants de rédiger ce qu’il faut et je préfère que tout ça soit réglé rapidement. Nous sommes très occupés en ce moment alors je te serai reconnaissante de bien vouloir quitter le village dès demain.
- Nous ferons ce qui t’arrange Meï, je suis ravi que tu te décides à officialiser une paix aussi rapidement.
- Vous pouvez loger dans le poste de garde B, il est inutilisé, mes hommes vont vous y emmener.
J’observe avec un peu de pitié les deux hommes qui se tortillent par terre, dont personne ne fait cas et je me permets d’intervenir :
- Souhaitez-vous que je soigne vos hommes avant de partir ? propose-je.
Meï me lance enfin un sourire, un vrai, bien que pensif :
- Ça ira petite médecin, mes hommes vont les conduire à l’hôpital.
Je m’incline respectueusement et nous sortons.
Sur le chemin, Minato reste en arrière du groupe avec moi et je lui fais un compte-rendu détaillé de ce que j’ai vu dans l’esprit de Mei, le faisant soupirer de frustration tandis que je confirme ses craintes quant à Kiri et son potentiel coup d’état.