LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 88 : Prise de contact

2428 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/08/2025 07:02

Chapitre 88 : Prise de contact


Nous sommes donc tous conduits au poste de garde où nous logerons dans une humeur moins tendue maintenant que des accords approchent. Nos hôtes ont même la délicatesse de faire un détour par un restaurant pour que nous puissions manger copieusement ce soir, et nous gagnons notre logement avec de quoi manger dans les mains.  

Le poste de garde est très sobre, austère même, la porte d’entrée s’ouvre sur un long couloir sombre avec un escalier au bout. Le long du couloir se trouvent quelques pièces dont un vestiaire comportant des douches, et l’escalier débouche dans la salle de garde au premier étage, dont les grandes fenêtres donnent vue sur l’extérieur du village et la mer, offrant une visibilité hors pair.

Nous nous installons tous à la grande table et je mange silencieusement, isolée sur un petit coin de table, écoutant les discussions des uns et des autres.

Kakashi mange debout à l’une des fenêtres donnant sur le village, tout le monde fait comme s’il n’existait pas, ça me brise le cœur un peu plus, mais je ne sais pas encore exactement comment l’aborder puisque lui parler simplement ne sert à rien pour le moment.  

A la fin du repas, les garçons - Hokuto - me proposent d’utiliser le vestiaire d’abord afin qu’ils puissent y aller ensuite à leur rythme sans me déranger et je file à la douche en quatrième vitesse avant de découvrir les chambres. Il y en a deux, une avec de nombreux lits à étages et une avec un seul lit et un bureau, sans doute pour les commandants à l’origine, qui ira d’office à Minato.

J’entends des garçons descendre pour aller se laver, et lorsque je croise le regard froid de Tao, je réalise que je n’ai pas la moindre envie de partager sa chambre, je n’ai de toute façon pas la moindre envie de partager ma chambre avec qui que ce soit alors je fouine dans le couloir jusqu’à trouver une sorte de placard, une pièce minuscule avec encore un peu de bazard à l’intérieur que j’organise du mieux que je le puisse pour faire suffisamment de place, avant d’y installer un des matelas des lits à étages.

J’observe mon petit nid en riant un peu, ça pourrait être pire, le placard est à peine plus large que le matelas et je dois avoir moins de trente centimètres carrés pour circuler au pied de mon couchage mais ça me va bien. Je préfère largement mon terrier à une grande chambre pleines d’hommes, on ne se refait pas, alors je m’allonge sur le ventre avec mon livre, me sentant sereine et apaisée dans mon nid.

J’entends les allers-retours à la salle de bain pendant un long moment, jusqu’à ce que ma porte s’ouvre brusquement, me faisant sursauter tandis que Minato éclate de rire :

-         Bon sang mais qu’est-ce que tu fais là ?! s’exclame-t-il.

-         Je … je préfère ma tranquillité, m’explique-je en rougissant.

-         Je vois ça ! Mais j’aurais largement pu te laisser la seconde chambre !

-         Mais non ! Je suis très bien ici ! lui assure-je en tapotant fièrement mon petit matelas à même le sol.

Il rit à n’en plus pouvoir, je ne sais pas si j’ai déjà fait rire Minato à ce point depuis que je le connais et ça me fait glousser à mon tour de le voir aussi peu sérieux :

-         Je vous assure senseï, je dois probablement vous faire pitié mais je suis ravie de mon idée !

-         Tu partages ta chambre avec des balais Hanako ! réplique-t-il, toujours hilare.

-         Les balais sont de meilleure compagnie que certains de nos forces spéciales, plaisante-je.

Il rit encore plus, se prenant le front dans la main, s’appuyant contre le cadre de ma porte en lançant un regard rieur dans le couloir à quelqu’un. Vu que je n’ai rien entendu, j’en déduis très facilement que c’est Kakashi et effectivement, il passe la tête par la porte en fronçant un peu les sourcils pour regarder ce qui fait rire à ce point son senseï.

Lorsque ses yeux tombent sur moi, assise au milieu de mon nid d’oiseau, j’aperçois quelque chose, c’est de très courte durée, mais je suis presque sûre d’avoir vu une expression amusée dans ses yeux. Mais en une seconde, il se reconcentre pour parler à Minato :

-         J’ai fini le premier tour de garde, je prends le suivant ?

-         Non, c’est Jin qui s’en occupe, va donc te coucher Kakashi, ordonne Minato.

Il hoche la tête et repart sans me lancer un regard, suivi par Minato qui me souhaite une bonne nuit dans mon trou de souris.

Je me rallonge pour reprendre ma lecture lorsque j’entends une douche qui se rallume une dizaine de minutes plus tard et tous mes sens s’éveillent dans la seconde. Je n’ai pas entendu de pas, tous nos hommes se sont à priori lavés dans la soirée et vu la conversation qui vient d’avoir lieu sous mes yeux, j’en déduis très facilement qui est dans les vestiaires à l’heure actuelle.

Ça me fait drôle de me dire qu’il est seul, en train de se doucher, je me demande à quoi il réfléchit, ce qui l’anime dans ce drôle d’état mais j’ai une peine immense de l’imaginer seul, dans le silence, enfermé dans sa tête où il ne fait visiblement pas très bon vivre depuis une dizaine de jours.

Je ne sais pas trop ce qu’il me prend, mais mon instinct me pousse à me lever et je m’enfile dans le couloir sur la pointe des pieds, camouflant mon chakra totalement. Je ne vois pas à quel moment il est une bonne idée que de le surprendre sous sa douche, je me demande un peu si je ne suis pas cinglée, mais je ne supporte pas de l’imaginer triste et seul. Et puis ce n’est pas comme si je ne l’avais jamais vu nu, alors j’espère qu’il ne va pas s’énerver ou me hurler dessus, ce qui serait plutôt mérité.

J’ouvre la porte tout doucement et mon cœur se brise en mille morceaux lorsque je le vois. Il est sous l’un des pommeaux, presque dos à moi, les mains posées à plat sur le mur face à lui, complétement courbée vers l’avant pour fixer le sol, immobile tandis que l’eau lui coule sur le haut du dos et qu’on dirait qu’il porte toute la misère du monde sur ses épaules.

Sa peine résonne en moi avec force, je sens au creux de mon ventre le vide intersidéral qui l’étrangle et il me semble même qu’il est en train de pleurer silencieusement lorsque mes yeux s’attardent sur ses traits que je ne vois pas bien.

Je me fie à mon instinct primaire, qui me hurle immédiatement d’aller vers lui, de le prendre contre moi, de lui donner de l’amour sans rien attendre en retour alors j’avance en retirant mon pyjama– son tee-shirt - que je pose sur un banc, les jambes fébriles à l’idée de me faire rejeter dans la seconde où je le toucherai. Mais peu importe, je me glisse jusqu’à lui et lorsque je suis juste derrière, j’enlace simplement sa taille, posant ma joue contre son dos.

Il tressaille lorsque je le touche mais il ne bouge pas, il ne crie pas, il ne me rejette pas, alors je resserre mes bras autour de son torse pour le serrer fort contre moi. Ça me fait un bien fou, je le sens jusque dans mon cœur, qui s’apaise à son contact, qui retrouve sa deuxième moitié avec bonheur.

Il se met à s’agiter doucement tandis que ses épaules se crispent et j’en déduis que cette fois, il pleure assurément, faisant rouler des larmes sur mes joues automatiquement. J’écarte ma tête quelques secondes de son dos simplement pour y poser un long baiser, avant de me reblottir contre lui, espérant lui faire autant de bien que ça m’en fait malgré le poignard qui me torture de le sentir pleurer.

Je reste un moment comme ça, jusqu’à ce que ses pleurs tarissent et lorsque je le sens plus calme, je lui répète ce que je lui ai dit tout à l’heure en chuchotant :

-         Je serai toujours là Kakashi, je ne t’abandonnerai pas.

Et cette fois, j’ai une réaction.

Il se redresse en lâchant le mur en face de lui, avant de se retourner doucement face à moi pour me regarder. Nous nous observons une seconde avant que je ne me blottisse contre son torse pour continuer mes câlins et de nouvelles larmes roulent sur mes joues lorsque ses bras m’encerclent comme une armure, me serrant contre lui avec force tandis qu’il pose sa tête au sommet de la mienne.

L’espoir gonfle mon cœur, je n’ai jamais été aussi heureuse d’avoir suivi mon intuition malgré le plan foireux que ça avait l’air d’être.

Nous nous serrons plus fort que jamais en silence, pendant quelques minutes, et je sens qu’il reconnecte avec moi, je le sens dans mon cœur.

Lorsque je le sens prêt, je me tortille un peu pour récupérer mes bras et j’attrape ses joues, me hissant sur la pointe des pieds pour me rapprocher de son visage. Il n’ouvre pas les yeux mais ne se dérobe pas, alors je pose un baiser sur ses lèvres, un baiser appuyé, tendre, pour lui transmettre tout mon amour.

Il remue les lèvres tout doucement quelques secondes après, et mon cœur rayonne. Il m’embrasse d’abord du bout des lèvres, sans conviction, mais plus le temps passe et plus il s’ouvre, plus il m’embrasse pour de vrai, plus son visage cherche le mien.

Je sens toutes ses barrières qui fondent les unes après les autres tandis que notre baiser devient plus intime, que nos lèvres se caressent avec de plus en plus de tendresse. Je retiens presque mon souffle jusqu’à ce qu’il pose une main au creux de ma mâchoire pour m’embrasser vraiment, comme il le fait habituellement, se libérant enfin de sa carapace.

Je glisse mes bras autour de sa nuque pour m’y accrocher, me calant à ma place et il me soulève contre lui, me portant d’un bras tandis que sa langue chatouille enfin mes lèvres et que ses doigts s’appuient plus fermement contre ma mâchoire pour me garder contre lui.

Comme si j’allais me détacher de ses lèvres, quelle drôle d’idée, je viens à peine de retrouver mon endroit préféré au monde.

Nous nous embrassons encore un long moment, nous perdant l’un dans l’autre, l’un contre l’autre et lorsque l’eau commence à refroidir, il se détache de mes lèvres pour me regarder longuement. Je respecte sa volonté de ne pas parler, lui rendant simplement son regard, m’appuyant avec douceur contre sa main qu’il a glissé sur ma joue cette fois.

Il me relâche finalement pour se savonner rapidement, l’air perdu dans ses pensées et je l’observe en me demandant ce qu’il va se passer, s’il va simplement sortir sans un mot ou m’embrasser encore, voir même me dire quelque chose.

J’attends patiemment, sachant que je ne lui en voudrai pas quoi qu’il choisisse, déjà très heureuse qu’il m’ait accepté comme ça vers lui alors qu’il rejette tout le monde. Il éteint l’eau avant de sortir chercher sa serviette, qu’il pose sur mes épaules par derrière pour m’enrouler dedans, me reprenant dans ses bras une minute tandis que je sèche.

Je ne moufte toujours pas, profitant encore de son câlin avant de remettre son tee-shirt sur mon dos pendant qu’il se sèche et enfile son short toujours pensif.  

Lorsque nous sommes en pyjama, il vient se planter devant moi et prend ma main en inspirant un bon coup :

-         J’aimerais te parler, murmure-t-il.

-         Bien sûr, réponds-je doucement.

Il enlace ses doigts aux miens et m’entraine vers la porte tandis que mon cœur bondit de joie dans ma poitrine. Il nous dirige vers mon placard, sans lâcher ma main, se fichant complétement que quelqu’un nous surprenne, ce qui n’arrive pas de tout façon. Lorsqu’il ouvre la porte, redécouvrant mon nid minuscule, je rougis un peu :

-         J’aime ma tranquillité, bafouille-je.

Il hoche la tête mais le tout petit sourire en coin qu’il affiche me ravit et il s’allonge sur mon matelas en me tirant doucement avec lui pour que je me place sur son flanc, gardant nos mains enlacées sur son ventre et passant son autre bras dans mon dos.

Je suis déjà tellement, tellement heureuse, c’est invraisemblable.

 

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