LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 92 : Le cadeau

3435 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/09/2025 11:17

Chapitre 92 : Le cadeau


Je choisis la sécurité, histoire de ne pas trop m’étaler sur le sujet devant Shin, puisque je ne sais pas ce que Kakashi aimerait ou non que je dise à propos de nous :

-         Je… oui, nous sommes amis… enfin c’est un début d’amitié, bafouille-je.

-         D’accord, répond-il pensivement.

-         Pourquoi ? insiste-je avec plus de force.

-         Pour rien, j’entends des drôles de choses à son sujet, répond-il en haussant les épaules.

-         Comment ça ? m’inquiète-je un peu plus.

-         Mes nouveaux amis le connaissent bien, c’est juste qu’il… bon il n’a pas l’air d’être exactement un prince charmant, alors je m’inquiétais un peu pour toi, parce que je sais qu’il fait tourner la tête de beaucoup de femmes… alors…

-         En quoi ne serait-il pas un prince charmant ? demande-je vivement.

Il me lance un regard suspicieux et je rougis :

-         Je ne suis pas intéressée par Kakashi, mens-je honteusement.

-         Hana, je te connais, tu es rouge comme une pivoine. Tu t’intéresses à lui ?! s’exclame-t-il en fronçant les sourcils.

-         Mais non ! réplique-je avec mauvaise humeur, les joues chauffant un peu plus.

-         Méfie-toi, je t’en prie. Il semblerait qu’il… joue … avec les femmes… enfin tu vois…, dit-il avec un air embêté.

J’en ai un mouvement de recul et mes yeux s’écarquillent :

-         Non je ne vois pas, alors dis-moi ce que tu sais et rapidement Shin, réponds-je sèchement.

-         Il parait que c’est un joueur, qu’il se sert des femmes pour une nuit et les jette le lendemain sans sentiment ni remord, avoue-t-il finalement.

Je suis absolument choquée de me dire que des rumeurs circulent sur lui, à ce sujet en plus ! Et par ses collègues ! Surtout que je sais qu’elles sont fausses puisqu’il m’a dit lui-même qu’il n’avait jamais passé le cap avant moi.

-         Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ? souffle-je.

-         Je suis désolé Hana, tu vois, je savais bien qu’il te plaisait, me dit-il en tapotant ma cuisse.

-         Mais arrête ! Je suis étonnée parce que je pense pouvoir te garantir que c’est complétement faux. Je ne comprends même pas qui aurait intérêt à inventer des choses pareilles ! Qui t’a dit ça ?! m’exclame-je avec colère.

-         Je ne te dirai pas de nom ! Il m’a confié ça comme un secret Hanako ! Il me fait confiance !

-         Et bien ton nouvel ami est un menteur ! fulmine-je.

-         Mais qu’est-ce que tu en sais ?! Tu l’accuses de mentir, très bien, mais où sont tes preuves à toi Hana ?! Tu vas me dire que tu es devenue plus proche de lui que ses anciens collègues qui partaient constamment en mission avec lui ? demande-t-il.

Alors là, je suis coincée.

-         Je ne sais pas ! Ça ne lui ressemble pas, c’est tout ! rétorque-je en tournant la tête, agacée.

-         Ça ne lui ressemble peut-être pas, mais ça a quand même l’air d’être le cas.

-         Mais quelles sont les preuves de ton ami ? demande-je plus calmement.

-         Il a des amis qui connaissent des filles à qui Kakashi a fait le coup, ça me semble plutôt fiable comme source, répond-il simplement.

-         Quoi …? murmure-je en reportant mon regard sur lui.

Mon cœur accélère un peu et je croise les bras pour contenir mon agitation. Shin est en train de répandre le doute dans mon esprit. Je ne vois pas bien pourquoi son ami serait allé inventer une chose pareille et en même temps je n’imagine pas Kakashi me mentir là-dessus, je ne vois même pas quel aurait été son intérêt de me mentir à ce sujet, il ne m’avait rien promis ou fait croire.

Shin reprend :

-         Ecoute Hana, je vois bien que tu en pinces pour lui, si tu ne veux pas me l’avouer, très bien. Mais je t’en prie, ne te laisse pas avoir, je ne veux pas que tu imagines que tu es celle qui aura le commandant pour qu’il te largue le lendemain matin comme il l’a fait à ces filles.

Je ne sais toujours pas quoi répondre. Je suis bien tentée de lui dire qu’il ne m’a pas larguée le lendemain matin et en même temps on ne peut pas dire que nous sommes ensemble ni même sur le point de nous mettre ensemble. Et puis ça fait cinq jours que je n’ai aucune nouvelle de lui, je ne sais pas quoi en penser bon sang ! Mais pourquoi m’aurait-il menti ?!

-         Tu pourrais me dater un peu ces histoires ? demande-je prudemment.

Il hausse les sourcils, surpris par ma question :

-         Ça avait l’air nouveau, j’exagère peut-être un peu de te le présenter comme si ça faisait des années, mais je suis juste inquiet pour toi. Mon ami m’a dit que c’était récent… les quelques semaines qui viennent de passer, je ne sais pas exactement...

Cette fois par contre, le ciel me tombe sur la tête. La semaine prochaine, ça fera un mois que j’ai couché avec Kakashi pour la première fois. Un mois, un long mois pour avoir envie de retenter l’expérience avec d’autres femmes et visiblement les jeter dans la foulée.

Il n’y a sans doute pas de menteur dans cette histoire, je ne sais même pas pourquoi j’ai cru que je serais la seule, pourquoi je suis partie de ce principe absolument ridicule et pourtant, je n’arrive pas à y croire.

 Tout mon corps est mitigé, fébrile, j’ai envie de m’accrocher à ma vérité, parce que j’ai l’impression au fond de moi qu’il se créé quelque chose de fort entre nous… mais je commence à me demander si je n’invente pas tout, notamment parce que j’ai beaucoup trop tendance à évincer Sun de la situation…

Et si je n’étais qu’un passe-temps ? Et si nous étions toutes un passe-temps pour lui ?

J’en ai le tournis mais Shin me ramène à la réalité :

-         Ça va Hana ? demande-t-il avec un air peiné et concerné.

-         Très bien, couine-je faiblement. Je ne peux pas y croire, c’est tout.

-         Tu as… tu es… vous … ? bafouille-t-il.

Je ne réponds pas, me contentant de le fixer, tendue des pieds à la tête.

-         Merde Hana… je suis désolé…, dit-il avec sincérité.

Difficile de remettre en question les dires de son ami lorsqu’on devient soi-même l’une des femmes qui servent de preuves…

-         Ce n’est rien Shin. Mais je dois aller … au marché, invente-je rapidement en me levant brusquement.

-         Tu veux que je vienne ? demande-t-il sans y croire.

-         Non, j’ai besoin d’être seule, tranche-je.

Il affiche un air compatissant et me serre dans ses bras avant de partir, mais dès qu’il ferme la porte, je me laisse retomber dans mon canapé, me laissant envahir par la tristesse et les doutes.

Je n’arrive pas à y croire malgré les circonstances, c’est dingue. Je ne peux pas imaginer Kakashi faire une chose pareille, ça ne lui ressemble pas, et en même temps, qu’est-ce que j’en sais ? Il ne m’a rien promis, il ne m’a pas laissé miroiter des choses non plus…

Mes réflexions sont de courtes durées car on toque encore à ma porte et j’accueille cette fois Sakura qui m’amène un petit cadeau de Noël avec bonne humeur. Je lui offre le mien en retour, une broutille que je lui ai trouvé il y a quelques temps maintenant et au bout de quelques discussions joyeuses sur son 25 décembre, je lui pose la question qui me brûle les lèvres :

-         Est-ce que tu sais, par hasard, ce que fait Kakashi ces derniers temps ? demande-je l’air de rien.

-         Tu … n’es pas au courant ? demande-t-elle avec un air hésitant.

Nouvelle peine, je devrais savoir quelque chose que je ne sais pas. Encore.

-         Non, je n’ai aucune nouvelle de lui depuis notre retour, réponds-je avec un air neutre.

-         Ah… je pensais que tu étais au courant, qu’il te l’aurait dit, c’est étrange… il est en mission, il est parti le 24 décembre, le lendemain de notre retour, ce n’était pas prévu, m’explique-t-elle.

-         Mais il te l’a dit à toi ? demande-je.

-         Et bien oui, il est parti dans l’après-midi mais il nous l’a annoncé dans la matinée, dit-elle d’une voix douce.

J’hoche la tête, de plus en plus choquée par les révélations du jour.

-         Et combien de temps sera-t-il absent ? demande-je froidement.

-         Deux ou trois semaines… c’est bien pour ça que j’étais sûre qu’il te l’avait dit…, répond-elle en grimaçant.  

-         Deux ou trois semaines… ? souffle-je.

Mon esprit est en freeze total et je me rends compte que ces cinq jours sans lui n’était finalement pas grand-chose. J’ai vraiment l’impression que tout change, que la réalité dans laquelle j’évoluais n’était qu’un tissu de mensonge. Ça me fait un mal de chien.

-         Je suis désolée Hanako, je pensais vraiment que tu étais au courant, sinon je te l’aurais dit… Mais pourquoi ne t’a-t-il pas prévenu ?! couine-t-elle.

-         Je ne sais pas, murmure-je en fixant le mur en face de moi.

-         Ça ne va pas entre vous ? Je croyais que … enfin je ne sais pas, que vous vous rapprochiez … enfin, c’était avant cette fille au pays des fleurs mais quand même …

Elle ne sait plus où se mettre la pauvre, après m’avoir poussé vers Kakashi pendant des jours, m’avoir assuré qu’elle pensait qu’il s’intéressait à moi, m’avoir tant dit qu’il oublierait Sun… J’hésite à lui dire tout de suite que c’était moi la fameuse fille du pays des fleurs, mais je suis tellement triste et confuse que je ne le fais pas. A quoi bon ? A quoi bon me ridiculiser en lui disant que c’était moi alors que je ne suis peut-être qu’une fille parmi d’autres ? Et à quoi bon lui dire que je suis amoureuse de lui ? Pour qu’elle ait pitié de moi dans les temps à venir ? Qu’elle me réconforte ?

J’ai presque envie de pleurer, j’ai pitié de moi et de ma naïveté.

-         Ce n’est pas que ça ne va pas entre nous Sakura, c’est simplement qu’on … prend des distances, articule-je.

-         Ah bon ? Mais pourquoi ? s’étonne-t-elle.

-         J’essaie de faire mon deuil de lui, j’ai bien compris qu’il n’était pas intéressé malgré ce qu’on a pu croire, dis-je pour garder la face.

-         Je ne suis pas sûre de ça …, commence-t-elle.

-         Et bien les faits sont pourtant très clairs Sakura. Il ne passe pas la nuit qu’avec moi visiblement, et nous ne sommes même pas suffisamment amis pour qu’il daigne me prévenir lorsqu’il part en mission deux semaines voir plus. Je crois que cette fois, nous sommes définitivement fixées, tranche-je sèchement.

Elle ne répond pas, affichant un air triste, tortillant ses mains sur ses genoux tandis que je reprends :

-         Ecoute, c’était une histoire compliquée d’entrée de jeu. Et puis nous savions qu’il y avait Sun, il ne sert à rien de faire les étonnées, c’est sa vie, ses choix, nous nous sommes plantées, fin de l’histoire, continue-je.

-         Je… oui… peut-être… je n’arrive pas à y croire, souffle-t-elle.

-         J’ai rendez-vous avec Mei, je vais devoir te laisser, invente-je.

-         Oh … oui d’accord…, répond-elle tristement.

Je vois bien qu’elle n’est pas particulièrement dupe, mais elle se lève quand même, tellement triste que je la vire de chez moi que je culpabilise, alors j’attrape mes clés pour lui faire croire que c’est la vérité, histoire de ne pas la blesser inutilement.

Nous sortons donc toutes les deux et descendons mon escalier dans un silence de mort avant qu’elle ne me prenne dans ses bras, comme Shin plus tôt :

-         Ça va aller Hana, peut-être que tout ça n’est qu’un malentendu, dit-elle.

J’hoche la tête et nous partons chacune de notre côté.

Je fais un petit tour dans les rues du village histoire de donner le change, la mort dans l’âme. Ce n’est pas tant que je vois comme une trahison qu’il fréquente d’autres femmes, parce qu’il ne m’a effectivement rien promis, mais c’est tout de même en tellement gros décalage avec ce que je pensais être notre relation que ça me travaille.

En fait, plus le temps passe, plus je marche, plus le choc disparait et plus j’arrive à réfléchir correctement. Il n’y a pas qu’une histoire de nuit entre nous, il y a un vrai échange, une ouverture l’un à l’autre, un besoin d’être proches que je ne peux pas inventer. Et ses regards… si j’écoute mon cœur, je jurerais qu’il éprouve les même sentiments que moi par moment…

Même Sun, il l’a littéralement envoyé bouler sans lui lancer un regard, avant de passer toute la nuit avec moi, une magnifique nuit, dans la complicité et la tendresse. Il ne peut quand même pas servir le même spectacle à des filles lambda ? Il a mis des semaines, des mois même à s’ouvrir à moi, à me raconter son passé… je n’invente pas le lien qui s’est tissé entre nous, ce n’est pas possible, je refuse d’y croire.

Pourquoi remettrais-je en question Kakashi pour les paroles d’un mec dont je ne connais même pas le nom ? J’ai confiance en lui, en nous, en le fait qu’il y a quelque chose de spécial quand nous sommes tous les deux. Je ne sais pas pourquoi il ne m’a pas dit qu’il partait en mission, mais il y a forcément une explication. J’étais de garde après tout, il n’a peut-être tout simplement pas osé passer me voir à l’hôpital ? J’étais la première à ne pas savoir quoi dire à Shin, notre relation est compliquée, inqualifiable, il n’a peut-être simplement pas eu envie d’avoir à se justifier devant tout le personnel de l’hôpital… voilà qui lui ressemble drôlement plus que ce que la situation veut faire croire.

Ça suffit Hanako.

Je connais Kakashi, peu importe ce qu’il a fait et avec qui, il m’apprécie, il aime fondamentalement passer du temps avec moi et je l’aime à mourir. Il n’est pas passé me voir avant de partir pour ne pas avoir à justifier notre relation sortie de nulle part. Fin de l’histoire.

J’hoche la tête, comme pour acter ces pensées et j’ouvre distraitement ma boite aux lettres avant de monter chez moi. J’y trouve un cadeau et un petit mot manuscrit donc je reconnais immédiatement l’écriture.

Voilà. La réponse n’était pas bien loin.

Mon cœur, tombé bien bas depuis quelques heures s’envole à nouveau avec allégresse lorsque je lis les mots de Kakashi, qui m’annonce son départ en mission. Il me souhaite de belles journées et de bonnes nuits, me demande d’être prudente et sa dernière phrase me donne un sourire qui n’est pas prêt de quitter mes lèvres. Il me dit qu’il espère que le cadeau me fera rire et qu’il ne peut pas attendre de me serrer dans ses bras lorsqu’il rentrera.

Je monte mon escalier en volant de bonheur, le cœur battant plus fort que jamais pour lui, cimentant mes croyances et ma confiance à son égard.

Lorsque j’ouvre son cadeau, je trouve un grand sweat à capuche noir, visiblement à lui vu la taille et l’odeur ainsi qu’un second mot : « Mon cher super moustique, puisque tu n’es pas capable de te réchauffer toute seule et que je ne suis pas là pour le faire, je préfère ne pas prendre de risque ».

 Et j’éclate effectivement de rire en l’enfilant pour me lover dedans, folle amoureuse.

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