LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 99 : Crise de jalousie
Quelle tristesse de me dire que je retourne au travail demain…
J’observe le dieu en train de se savonner en face de moi et j’ai presque envie de pleurer. Kakashi n’a pas d’horaire à proprement parler, il a des tâches à faire à la journée, à la semaine même, et il organise le tout comme il veut, ce qui nous permet d’avoir un peu de temps le matin ensemble avant qu’il ne parte travailler. Dès demain, j’aurai des horaires, je prendrai tôt le matin, ce sera la course comme d’habitude et je ne pourrai plus profiter de ces petits temps privilégiés avec lui.
Ça fait déjà deux jours qu’il dort chez moi ceci-dit, alors ça m’étonnerait fort qu’il revienne ce soir, ce qui me console un peu finalement bien que je préférerais passer toutes mes nuits avec lui, même en devant filer à l’hôpital le matin.
J’ai bien envie de lui donner un signe quand même, un petit signe qui lui crie que j’aime qu’il soit ici et qu’il est le bienvenu quand il veut, alors je sors de la douche avant lui pour m’enrouler dans ma serviette et je lui en sors une que j’accroche au sèche-serviette en rougissant un peu.
- Je peux prendre la tienne, ça ne me dérange pas, dit-il tout de suite en éteignant l’eau.
Je reste dos à lui, faisant mine de tirer sur un petit fil qui dépasse pour lui cacher mes joues rouges :
- Ça ne me dérange pas Kakashi, ce sera la tienne, tu pourras l’utiliser quand tu viendras, dis-je d’une petite voix aigüe.
La seconde d’après, ses bras mouillés se referment autour de moi et il colle ses lèvres à mon oreille :
- Vous êtes en train de me dire que j’ai désormais une serviette à moi chez vous ? demande-t-il avec un air heureux.
- Oui…, souffle-je, le cœur toujours un peu trop rapide.
- Merci, ça me touche beaucoup.
Il se glisse dans mon cou, et alors que je m’attends à des baisers, il souffle dedans, me faisant couiner et frissonner sous les chatouilles que ça me procure alors qu’il me maintient fermement dans ses bras.
Je ris en me débattant et il finit par me relâcher, hilare, puis nous nous rendons dans la chambre pour nous habiller.
- Si tu ne veux pas remettre ton haut d’hier, j’ai des tee-shirt à toi, propose-je.
Il me lance un regard amusé :
- Comment l’oublier ?! Il m’en manque la moitié ! me taquine-t-il.
- Tu n’as qu’à les reprendre, mais j’aimerais en garder au moins un si possible…
- Le haut encore… mais le caleçon, ça je ne peux pas. Alors je suppose que je vais devoir refaire un tour par chez moi avant le travail, soupire-t-il.
Je l’observe une seconde avant de percuter :
- J’ai un caleçon si tu veux ! m’exclame-je d’un ton victorieux.
Il tourne la tête vers moi, me lançant un regard tellement étrange que je penche la tête sur le côté avant de réaliser ce qu’il est en train de se dire, et je rougis avec une violence folle, ne sachant plus où me mettre, ajoutant bêtement :
- A toi ! J’ai un caleçon à toi ! précise-je pour le « rassurer ».
Mais cette fois, il hausse un sourcil, complétement choqué et je m’empourpre un peu plus en réalisant à quel point c’est encore plus bizarre que je possède l’un de ses caleçons alors qu’il n’est pas au courant.
Bon sang, on dirait une cinglée obsédée par lui !
Je colle mes mains sur mes yeux, ne supportant plus ma gêne et il vient quand même me prendre dans ses bras (!), saisissant mes poignets gentiment pour découvrir mon visage avec son sourcil toujours levé :
- Tu as un caleçon à moi ? répète-t-il d’un ton interrogateur.
- Je ne suis pas une folle dingue, il y a une explication ! boude-je.
- Je t’écoute… ? répond-il d’un air amusé.
- Quand nous… quand j’ai dormi chez toi… tu sais pour la première fois…, bafouille-je.
Il fait mine de réfléchir grossièrement :
- La première fois que tu es venue dormir chez moi … ? Ah … oui, tu veux dire la plus belle nuit de ma vie…, dit-il doucement avant d’embrasser mon nez.
Je ris déjà comme une bécasse, me laissant réconforter par son regard si gentil avant de m’expliquer avec plus d’assurance :
- Oui, je n’ai pas voulu remettre ma culotte de la veille, alors je me suis permise de te piquer un caleçon pour rentrer chez moi. Tu n’étais pas là, mais je me suis dit que ça ne te dérangerait pas vu… ce que nous avons fait, glousse-je.
- Ce que nous avons fait ? Tu insinues que nous avons fait des choses particulières cette nuit-là… ? dit-il d’un ton séducteur en me collant plus contre lui.
- Kakashi ! pouffe-je un peu plus.
Mais il attrape ma nuque pour se glisser à mon oreille, toujours aussi taquin :
- Des choses qu’on pourrait recommencer, là, tout de suite ? murmure-t-il.
Le sang chauffe déjà dans mes veines tandis que je recule la tête pour le regarder, franchement surprise :
- Alors qu’on … vient de le faire ce matin ? bafouille-je.
- Je ne savais pas qu’il y avait un quota par jour…, plaisante-t-il en portant ma main à ses lèvres pour l’embrasser.
Il me scrute, attendant respectueusement de savoir ce que je veux faire ou non et je me perds dans ses yeux charmeurs.
Mon désir chante au creux de mon ventre et je deviens toute fébrile. J’étais complétement partie du principe que ce n’était pas possible, qu’il allait partir dans un quart d’heure maximum pour le travail et le voilà en train de m’annoncer une matinée à deux, absolument divine et sans horaire de départ visiblement. J’ai envie de sauter au plafond de bonheur, mais je préfère clairement lui sauter dans les bras et il me réceptionne avec douceur, me portant contre lui tandis que je me penche pour l’embrasser avec passion.
Il nous emmène jusqu’à mon lit, m’y déposant délicatement, se glissant au-dessus de moi sans quitter mes lèvres et je ronronne de bonheur. Malheureusement, il redresse subitement la tête avec un air contrarié :
- Pourquoi un homme est-il en train de monter sur ta terrasse ? ronchonne-t-il.
- Rinko ? m’inquiète-je.
- Non, Shin Nibai, répond-il en se redressant avec mauvaise humeur.
- Tu es jaloux ? glousse-je.
Il me lance un regard agacé tandis que je saute sur mes pieds pour passer une robe.
- Calme-toi ronchon, c’est un ami, tempère-je.
- Un ami ? Il n’est vraiment qu’un ami ? insiste-t-il avec tension.
Shin toque à la porte tandis que j’observe Kakashi, complétement tendu des pieds à la tête, et je lui lance son caleçon en riant. J’adore qu’il fasse son jaloux :
- Oui, depuis l’académie, explique-je.
- Mh, marmonne-t-il en enfilant son caleçon, l’air pensif.
J’embrasse son bras en passant à côté de lui sur mon chemin pour aller ouvrir, fermant la porte de la chambre derrière moi.
- Salut Hana ! Disponible ?! demande joyeusement Shin dès que j’ouvre la porte.
- Et bien… commence-je avec hésitation.
Mais à ma plus grande surprise, la porte de la chambre s’ouvre et Kakashi en sort – habillé, bien heureusement. Je le dévisage, complétement choquée, et il n’a effectivement pas l’air bien, il oscille entre colère et gêne. Il est toujours crispé et nous rejoint en fixant Shin d’un air hostile.
- Bonjour commandant, bafouille-t-il, l’air décontenancé lui aussi.
- Bonjour, répond Kakashi de sa voix la plus froide.
Il se plante à côté de moi, croisant les bras en fixant toujours mon invité, qui commence à ne plus savoir où se mettre et se justifie :
- Je venais juste te voir un petit coup, je ne m’attendais pas à ce que tu sois accompagnée, reprend Shin en me regardant.
- Pourquoi donc ? siffle Kakashi.
- Parce qu’elle n’est jamais accompagnée, c’est tout, je ne sous-entends rien, répond-il sans comprendre l’attitude de Kakashi.
Je décide d’intervenir avant que mon ronchon ne réponde :
- Et bien, on se verra un autre jour Shin, glisse-je.
- Oui… je repasserai… à l’hôpital plutôt que chez toi, répond-il pour calmer les choses.
- Oui, à l’hôpital, confirme-je en lui souriant.
- Et bien… bonne journée à vous deux, conclut-il en me lançant un regard interrogateur.
Je rougis un peu, vu notre dernière conversation à propos de Kakashi, je sens que je vais me faire réprimander. Il part et je ferme ma porte, regardant sévèrement Kakashi en croisant les bras :
- Qu’est-ce que c’était que ce numéro ?! demande-je.
- Rien ! Je venais voir ton « ami », se défend-il vivement.
- Tu as un problème avec Shin ? insiste-je.
- J’ai un problème avec tous les hommes que tu qualifies de « ravissants jeunes hommes » si tu veux tout savoir, réplique-t-il.
- Mais qu’est-ce que tu racontes ?!
- A la fête de Toru, tu étais avec Shin et Nanba et tu les as qualifié comme ça. Tu as très précisément dit que « tu me laissais pour rejoindre les deux ravissants jeunes hommes qui t’attendaient ».
J’ouvre des yeux ronds avant d’éclater de rire :
- Je voulais juste t’embêter Kakashi ! Shin est vraiment mon ami, simplement mon ami, depuis des années et des années. Alors arrête ton cirque, tu peux me faire confiance.
- Et bien je te félicite de ne pas me l’avoir dit plus tôt, parce que je ne serais sûrement pas sorti de cette chambre si j’avais su ça, s’agace-t-il en commençant à faire les cents pas dans mon salon.
- Kakashi, je viens de te dire dans la chambre qu’il était mon ami ! souligne-je en m’énervant à mon tour.
Il me lance un sale regard mais continue de tourner comme un lion en cage, perdu dans ses pensées :
- Bon sang, je suis vraiment con. Pourquoi je suis sortie de cette chambre…, marmonne-t-il.
Ça en effet, je ne sais pas. Et ça m’inquiète d’ailleurs, parce que je sais très précisément ce qui est en train de tourner dans sa tête, et ce n’est pas une bonne nouvelle du tout.
- Kakashi, je peux dire à Shin de ne rien dire de ta présence ici, tente-je.
- Tu crois qu’il la fermera vraiment ? demande-t-il en relevant le nez.
- Oui, je t’assure, je peux lui faire confiance. Je suis sa meilleure amie.
Il hoche la tête, l’air un peu rassuré, mais s’assoit dans mon canapé, posant son visage dans ses mains et je le sens qui s’éloigne à des années-lumière. Ça ne me rappelle pas de bons souvenirs alors je trottine jusqu’à lui pour poser une main sur son dos, ne sachant pas trop si j’empire son état ou pas.
- Je suis vraiment trop con Hanako, marmonne-t-il.
- Mais non, ne dis pas ça, Shin ne dira rien, le rassure-je.
Il relève la tête pour me regarder, les yeux implorants :
- Mais peu importe ! Bon sang qu’est-ce que je fous encore là Hanako ?! Qu’est-ce que je fous toujours là ! Le problème de fond reste le même ! Pourquoi est-ce que je prends mes aises comme ça toutes les cinq minutes !
Et comme prévu, comme chaque fois qu’il est dans cet état, ses mots me blessent et je retire ma main de son dos pour croiser les bras en fixant le sol :
- Arrête de toujours dire ça, dis-je d’une petite voix.
- Mais j’en ai marre ! J’en ai marre d’être incapable de rester loin de toi, chaque fois que nous sommes les deux, tout va bien, tout est… magnifique. Mais dès que quelqu’un d’autre entre dans l’équation, ça me remet une claque ! Et la claque est de plus en plus forte bon sang ! Parce que notre relation ne fait que de se compliquer à chaque fois qu’on se voit ! Qu’est-ce que je suis censé faire ?! Ne plus m’approcher de toi ? Non sans déconner Kakashi ! C’est littéralement ce que j’essaie de faire depuis des semaines, des mois maintenant et pourtant je cours te rejoindre à la moindre occasion ! vocifère-t-il.
Il se lève brutalement, reprenant ses pas agités dans le salon et je mordille ma joue sans bouger, fixant toujours mon plancher pour ne pas laisser les larmes déborder de mes yeux.
Je suis en train d’hésiter à laisser sortir ma tristesse ou ma colère. Ma colère parce que je ne supporte plus qu’il fasse ça, je ne supporte plus qu’il me reprenne notre relation ou qu’il la fasse apparaitre comme quelque chose d’aussi négatif. Mais j’ai peur de le faire fuir à tout jamais si je fais ça.
Mais si je pleure… il viendra me prendre dans ses bras pour me consoler dans la seconde, je le sais bien, mais le fond restera le même, il recommencera la prochaine fois que ça l’angoissera et je ne tolère plus.
Les larmes roulent toutes seules sur mes joues, alors je choisis un mélange des deux :
- Alors casse-toi Kakashi, dis-je froidement.
Il se retourne vivement, venant vers moi à la vue de mes larmes mais je recule d’un pas :
- Je ne rigole pas Kakashi, dégage ! siffle-je.
Il affiche une tête perdue, ne bougeant plus, ne sachant pas quoi dire, ni faire alors je me laisse exploser :
- Je ne peux plus supporter que tu me fasses ce coup-là ! Je crois te l’avoir déjà dit ! Je ne supporte pas de t’entendre parler de notre relation comme si elle était empoisonnée ou qu’elle gâchait ta vie ! Si nous passons des « moments magnifiques » comme tu le dis, alors je ne vois pas comment tu peux en parler sur ce ton-là ! fulmine-je.
- Elle ne me gâche pas la vie ! s’exclame-t-il tout de suite.
- C’est pourtant ce que tu sous-entends ! m’énerve-je un peu plus.
- Mais bien sûr que non… ce sont les autres qui gâchent ma vie alors ! Ce sont les autres qui empoisonnent cette relation si tu préfères !
- Et pourtant c’est bien notre lien qui va encore en prendre un coup ! rétorque-je.
- Je ne peux pas faire évacuer tout Konoha, Hanako ! tonne-t-il.
- Alors on en revient à ce que je te disais : Dégage Kakashi ! Va donc vivre ta vie avec les gens de Konoha et laisse-moi tomber !
Le simple fait de le dire me retourne le ventre. Je ne pourrais pas supporter qu’il me laisse tomber, je le sais, ça me tuerait pratiquement. Alors je change de sujet, histoire de ne pas laisser l’idée s’infiltrer trop longtemps dans sa tête :
- Tout ça pour quoi ?! Parce que tu as peur que ça revienne aux oreilles de Rinko ? Parce que tu n’assumes pas devant les gens d’être chez une femme de bon matin ? Et bien Kakashi, grosse info, tu n’avais qu’à rester dans la foutue chambre et tout ce serait bien passé ! vocifère-je.
- Mais…, commence-t-il avec colère.
- Pas de mais ! Pas de mais ! Ou bien tu restes dans la chambre sagement ou bien tu sors par jalousie débile mais tu ne te plains pas derrière ! Ou en tout cas tu ne me fais pas mal au cœur en critiquant comme ça notre relation ! crie-je.
- Hanako…, dit-il plus calmement.
Je sens que j’ai réussi à l’avoir et je prends donc de l’assurance, me disant qu’il est temps qu’il apprenne la leçon au lieu de me rendre triste à tout bout de champ, alors je le pousse jusqu’à ma porte d’entrée sous ses yeux médusés.
- Allez ! Ouste ! Je ne veux plus te voir Kakashi ! Va donc vivre ta vie dans ton coin ! Loin de moi ! Puisque c’est tout ce qui t’importe ! m’écrie-je encore.
Il se laisse mettre dehors, se retournant quand même face à moi une fois sur ma terrasse, mais je ne le laisse pas en placer une :
- A la prochaine ! Ou pas du coup !
Et je lui claque ma porte au nez rageusement avant d'aller m’assoir sur mon canapé.
Dès que la maison devient silencieuse, je regrette instantanément mon choix, j’aurais mieux fait de choisir les larmes ! Je serais en train de me faire câliner à l’heure qu’il est ! Et en plus je viens de lui dire clairement de me laisser tomber, mais quelle idiote ! Foutu caractère de chien !
Je saute sur mes pieds, filant jusqu’à ma porte d’entrée en me demandant comment je vais bien pouvoir trouver Kakashi dans Konoha, mais lorsque je l’ouvre, il n’a pas bougé d’un poil. Nous nous observons silencieusement quelques secondes avant qu’il n’ouvre les bras timidement et je me jette dedans à la seconde même où il esquisse son mouvement, me jetant à son cou pour me terrer dedans et il cale une main sur ma tête pour m’envelopper de sa douceur.
- Pardonne-moi Hanako, murmure-t-il.
- Non, toi pardonne-moi, croasse-je, encore au bord des larmes.
- Non, c’est vrai que je n’ai pas à dire ce genre de choses devant toi, encore moins sur ce ton. Tu n’as rien à voir là-dedans moustique, ce sont mes choix, mes pressions, ça ne devrait pas t’impacter… Je suis sincèrement désolé de m’être énervé.
Je me redresse un peu, toujours portée dans ses bras, pour le regarder avec une petite mine de chien battu, posant mon front contre le sien :
- Alors on oublie tout, s’il te plait, quémande-je en passant mes doigts sur ses joues.
- Bien sûr. Mais … j’ai rêvé ou tu m’as dit « ouste » ? me taquine-t-il.
- Pardon ! glousse-je.
Il rit quelques secondes avant de glisser le regard sur mes lèvres :
- Embrasse-moi, murmure-t-il.
Je m’exécute avec bonheur, réalisant qu’il me le demande alors que nous sommes sur ma terrasse, possiblement à la vue de tous et ça met le dernier pansement sur mon cœur.