LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 101 : Comment se cuisine la dinde ?

3467 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/09/2025 13:22

Chapitre 101 : Comment se cuisine la dinde ?


Six petites lettres, six petites lettres qui remettent encore absolument tout en question.

-         Hinari, dit-il.

Je croise les bras, retombant dans mon dossier, l’esprit complétement vide.

Bon sang, il vient de me donner le nom de la seule folle dingue bien capable d’inventer une chose pareille pour s’inventer une vie en mentant à l’un de ses amis. Je ne sais déjà plus si je dois y croire ou pas, j’étais déjà en train de me préparer psychologiquement et voilà que Shin me donne une raison de ne pas y croire.

Hinari ? Franchement… c’est trop gros non ? Il est gentil avec elle, plutôt proche comparé à la plupart de ses connaissances… mais de là à se laisser séduire…

Je n’en sais rien, bon sang je n’en sais rien ! J’ai quand même du mal à visualiser Hinari mentir à ce propos, si ça revenait aux oreilles de Kakashi, elle le perdrait assurément, or je sais qu’elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. Risquerait-elle son amitié avec lui ? Je n’en sais rien, mais elle est assurément assez dingue pour l’inventer.

-         Ça va ? demande Shin avec compassion.

-         Ça va, marmonne-je simplement.

Je reste dans mon dossier, vraiment mitigée, glissant mon regard sur la salle pour réfléchir lorsque mes yeux se posent sur Kakashi, qui mange avec Naruto.

Malgré le pic d’adrénaline que ça me procure, je reste figée d’horreur en voyant son visage. L’imaginer passer un moment avec Hinari… Ça me retourne un peu plus et la colère se diffuse encore en moi, le goût de la trahison se répandant dans ma bouche, je suis complétement figée, incapable de réagir, je n’arrive qu’à le fixer en tâchant de décider si c’est Hinari la menteuse ou lui.

Shin suit mon regard et ses yeux se posent à leurs tours sur Kakashi :

-         Oh merde ! jure-t-il à voix basse. Tu crois qu’il a pu nous entendre ?!

-         Non, réponds-je d’une voix atone.

Kakashi lance un regard noir à Shin dans la seconde.

-         Arrête de le fixer comme ça ! me presse Shin avec urgence. Regarde la tête qu’il fait ! Stop ! Regarde-moi !

Je m’arrache de ma contemplation pour reporter mon attention sur Shin, toujours complétement mitigée, ne sachant même pas ce que je ressens.

-         Je te préviens Hana, tu n’as pas intérêt à lui dire quoi que ce soit ! Tout comme je ne dirai rien de ce que tu m’as dit à son propos. On me fait confiance, on compte sur moi pour que je garde ma langue alors ne me trahis pas !

Je fronce les sourcils :

-         Mais alors qu’est-ce que je fais ? Si je ne peux pas poser la question à Kakashi, qu’est-ce que je fais ? Je décide toute seule si je pense que ce sont des mensonges ou la réalité ?! m’énerve-je.

-         Oui ! Et puis pourquoi seraient-ce des mensonges ?! Qui irait mentir sur une chose pareille ? demande-t-il sans comprendre.

-         Hinari, tout simplement, râle-je.

-         Pourquoi ? C’est la grande bavarde qui était pendu au bras de Kakashi à la fête de Toru c’est ça ? demande-t-il.

-         Oui, c’est elle. Folle de Kakashi depuis des années, folle tout court si tu veux mon avis, soupire-je.

Je lance un petit regard à Kakashi, qui m’observe avec sa mine adorable, interrogatrice, bon sang c’est trop dur. Je ne peux pas envisager qu’il ait fait une chose pareille.

-         Tu n’en parles pas Hanako, c’est tout, je te fais confiance, répète Shin.

-         Oui, oui tu peux, ronchonne-je. Et toi non plus, pas un mot.

Il me tend une main, comme depuis que nous sommes gamins et que nous échangeons des secrets et je la serre en bougonnant. J’observe du coin de l’œil du mouvement :

-         Chut, ils se lèvent, siffle-je

Shin se tend et nous nous observons en silence, nous raccrochant l’un à l’autre tandis que Naruto et Kakashi passent à côté de nous.

Naruto s’exclame :

-         Quelle coïncidence ! Hanako ! J’avais oublié que tu devais venir ici ce soir. Mince, si on vous avait vu avant on aurait pu manger tous les quatre !

-         Euh… oui, quelle coïncidence, une prochaine fois peut-être, bafouille-je.

-         Quoi que ! Nous interrompons peut-être un rendez-vous galant, n’est-ce pas Kakashi senseï ! continue Naruto en mettant un coup de coude à Kakashi.

J’hausse un sourcil, choquée, et Shin éclate de rire, détendant un peu l’atmosphère :

-         Non je te rassure Naruto, nous ne sommes qu’amis. Nous aurions mangé avec toi avec plaisir, répond-il gentiment.

Je vois d’ici la mâchoire de Kakashi se tendre, vraiment jaloux je suppose. Il ne peut pas avoir fait quoi que ce soit avec Hinari, il ne pourrait pas avoir le culot de faire le jaloux comme ça tout en me « trompant » derrière mon dos. Ce n’est pas possible, ce n’est pas l’homme que je connais…

-         Bon et bien, bonne soirée ! nous salue Naruto.

-         Bonne soirée, glisse Kakashi d’une voix discrète, les yeux rivés sur moi.

Je détourne la tête sans répondre. Je ne veux pas être envoutée, je suis encore trop chamboulée par ce que je viens d’apprendre et qui pourrait tout de même être vrai, alors je fixe la table avec application, jusqu’à ce qu’ils partent.

Après ça, je veux simplement rentrer chez moi, alors je laisse Shin finir de manger tout seul, ce qu’il comprend totalement.

*

Ça fait presque une heure que je suis étalée dans mon lit, à observer le plafond, à soupeser le pour et le contre mais tous les chemins me mènent au même endroit.

J’ai envie de lui faire confiance, parce que je pense que je le peux. D’accord, je pars du principe que nous sommes ensemble alors que nous ne le sommes pas, devenant de fait aussi dingue que cette folle d’Hinari, mais je préfère me tromper et me faire briser le cœur de la même manière lorsque la vérité sortira plutôt que d’en vouloir à un homme qui n’est déjà pas très serein dans ses relations aux autres et risquer de le braquer alors qu’il n’a rien fait. Et en plus, ça me permet de rester un peu plus sur mon petit nuage.

Des coups résonnent à ma porte et je me lève pour aller ouvrir en regardant l’heure qui commence à tourner. Je suppose vaguement que c’est Shin qui vient s’assurer que je garderai son secret, mais c’est Kakashi que je trouve sur mon seuil :

-         Bonsoir, dit-il d’une voix timide.

-         Bonsoir…, réponds-je prudemment.

Un petit silence tombe, je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment agir et Kakashi a l’air tout timide alors les choses n’avancent pas.

-         Je serais bien venu gratter à ta fenêtre mais comme j’ai eu l’impression que … je ne sais pas, que tu m’en voulais ou que tu étais tendue…, m’explique-t-il.

Puisque je ne sais pas quoi répondre à ça, je me décale simplement pour l’inviter à entrer, ce qu’il fait, me dévisageant toujours avec sa petite mine inquiète.

Je referme avant d’aller m’assoir à ma table, où il me rejoint.

-         Ça va moustique ? demande-t-il.

-         Oui… et toi ?

-         Oui…

Nouveau silence. C’est horrible, vraiment horrible, parce que j’ai juste envie que tout soit normal, de lui sauter dans les bras, de simplement être heureuse de l’avoir un peu pour moi après deux jours éloignés.

-         Qu’as-tu fait de beau ces deux derniers jours ? demande-je prudemment.

Il m’explique ses journées, puis moi les miennes. Il n’y a rien de bizarre dans son discours, rien qui m’inquiète, il est tout à fait normal si on élimine son petit ton hésitant, clairement dû à mon attitude froide.

Mais lorsqu’un nouveau silence s’installe, il décide visiblement de mettre les pieds dans le plat :

-         Alors, tu étais au restaurant avec Shin…, dit-il en caressant ma table.

-         Oui, c’est mon ami, précise-je encore.

-         Ton ami… Tu es sûre que je ne dois pas m’inquiéter ? demande-t-il du bout des lèvres en fixant toujours ma table.

Sa question me scie en deux autant qu’elle me ravit. Ce n’est pas une question qu’on pose à quelqu’un dont on se fiche, pas du tout. C’est tout l’inverse. Mon bonheur m’inonde déjà et j’ai envie de lui sauter au cou :

-         T’inquiéter ? souligne-je en réprimant mon immense sourire.

Il garde les yeux rivés sur sa main qui gratte le bois de ma table, fuyant mon regard :

-         Oui, m’inquiéter. Surtout quand je constate que tu as l’air de me faire la tête très exactement depuis que tu as diné avec lui, murmure-t-il.

Cette fois, je ne retiens plus mon sourire et je glisse ma main jusqu’à la sienne pour l’enlacer, le faisant enfin relever les yeux sur moi.

-         De quoi as-tu peur ? demande-je.

-         J’ai moins peur depuis que tu me prends la main, répond-il d’une petite voix.

Ses yeux sont rassurés, ils brillent d’un éclat joyeux qui me bouleverse.

Mon dieu… Mais comment puis-je le remettre en question ? Comment puis-je ne serait-ce que penser à croire Hinari plutôt que ma confiance en lui ?

-         Tu n’as pas à avoir peur de quoi que ce soit Kakashi, Shin est un ami, vraiment. J’étais simplement de mauvaise humeur parce qu’on s’est pris la tête lui et moi, nous sommes en désaccord, ça arrive. Ça n’aurait pas dû te retomber dessus, je suis désolée, lui assure-je.

Cette fois, il a l’air complétement rassuré et il glisse sa deuxième main sur la table, que je m’empresse d’enlacer et il affiche une tête amusée :

-         Tu veux que je lui foute une raclée pour votre désaccord ? plaisante-t-il.

-         Non, ça ira, pouffe-je.

-         Je me ferais un plaisir de lui en mettre une pourtant, continue-t-il joyeusement.

-         Pourquoi ? Puisque je te dis que c’est mon ami ! m’offusque-je.

-         Ça ne m’empêche pas d’être jaloux ! rétorque-t-il avec un air insolent mais adorable.

J’éclate de rire en essayant de lui pincer la main mais il m’en empêche agilement avant de l’embrasser sous mes yeux amoureux.

-         Tu travailles demain ? demande-t-il.

-         Oui, pourquoi ?

-         Tu allais te coucher ? continue-t-il.

-         Dans une petite heure, mais je peux largement décaler si tu veux me tenir compagnie, précise-je.

-         En fait… je me demandais si tu voulais passer la soirée avec moi … enfin la nuit… enfin dormir ensemble, je ne sous-entends rien, j’ai juste envie d’être avec toi …, bafouille-t-il.

-         Mais avec plaisir ! couine-je avec bonheur.

-         Je travaille aussi, alors je pourrais aller chercher des habits ou sinon… je me disais que tu pourrais venir chez moi ? propose-t-il.

Je saute sur mes pieds, absolument enchantée à l’idée de retourner chez lui, filant dans ma chambre à toute vitesse pour prendre des affaires et il me rejoint en riant une minute plus tard :

-         Ça doit vouloir dire oui, dit-il.

-         Evidemment ! m’écrie-je en fouillant dans mes tiroirs.

Je prépare mon sac en deux temps trois mouvements et nous passons la porte de chez moi quelques minutes plus tard mais dès que nous sommes dehors, il est aux aguets, sans doute inquiet qu’on nous voit ensemble. Je décide donc d’immédiatement résoudre la situation :

-         Je te rejoins chez toi ? dis-je d’un ton léger en verrouillant la porte.

-         Euh…, commence-t-il, un peu décontenancé.

-         Vas-y Kakashi, je t’y rejoins. Ça nous évitera des regards indiscrets et de toute façon je voulais passer me prendre un petit dessert, j’ai très peu mangé.

Malgré son masque, je devine son sourire soulagé.

-         Alors va chez moi, je m’occupe de ton dessert, dit-il.

Je rougis de plaisir et il embrasse mon front avant de filer, sans me demander quoi que ce soit.

*

Lorsque j’arrive devant sa porte, je ne vois pas bien comment il aurait pu arriver avant moi, mais j’ose quand même toquer, parce qu’après tout, c’est Kakashi. Et je retiens un grognement de frustration lorsqu’il m’ouvre la porte tranquillement, comme s’il m’attendait depuis dix minutes.

Le simple fait qu’il ait retiré son masque pour ma venue réveille les papillons dans mon ventre, annonçant la couleur.

-         Tu es vraiment rapide, ronchonne-je en entrant.

-         Et toi lente mon moustique, rétorque-t-il en m’enlaçant.

Je me glisse sur la pointe des pieds pour l’embrasser, savourant de le retrouver après trois longues journées et deux interminables nuits sans lui.

Il me tire doucement vers son plan de travail, en m’embrassant, et je me laisse faire sans trop chercher à comprendre jusqu’à ce qu’il me relâche pour me mettre des gaufres sous le nez avec un air fier.

Ma mâchoire se décroche sous la surprise, déjà parce que j’avais complétement oublié cette histoire de dessert mais surtout parce qu’il s’est souvenu de mes gaufres préférées depuis notre « rendez-vous » à deux dans le centre du village.

Notre rendez-vous… ce souvenir me revient à la tête tandis que je fixe les gaufres en silence. Je revois Sakura qui hurlait d’excitation en me prouvant par A+B que je lui plaisais, que sa proposition de nous balader était un « foutu rendez-vous » comme elle disait, et mon refus net d’y croire, pensant qu’elle exagérait.

Je relève le nez pour le fixer lui, la bouche toujours entrouverte. Maintenant que nous en sommes-là, après tout ce qu’il s’est passé, tout ce que nous avons partagé, l’évolution de notre relation… Bon sang je réalise qu’elle avait cent pour cent raison et ça m’émeut, ça me bouleverse, je repense à cette soirée absolument superbe… Nos questions idiotes l’un à l’autre, nos caresses timides, le moment où nous étions à deux doigts de nous embrasser sur mon canapé en fin de soirée…

C’était il y a des semaines, le 25 novembre très précisément… nous sommes le 12 janvier… Mon cerveau est en train d’imploser à l’idée que Kakashi s’intéresse à moi de façon plus ou moins concrète depuis bientôt un mois et demi.

-         Quelle réaction démesurée pour quelques gaufres… Je t’en aurais offert bien avant si j’avais su ! s’amuse-t-il.

Mon cœur est tellement chargé d’amour, d’espoir, de joie… Un tourbillon d’émotion me submerge tandis que je reste encore figée, incapable de détourner les yeux de mon amour.

Je pose mes deux mains sur ses joues et mon cœur s’affole à une vitesse ahurissante, l’adrénaline se déverse dans mes veines en grande quantité tandis que je m’apprête à lui dire à quel point je l’aime.

Il perd son sourire, il comprend qu’il se passe quelque chose mais il ne comprend pas quoi, évidemment. Il m’interroge du regard, reposant les gaufres sur son plan de travail pour attraper mes hanches.

-         Kakashi je… je …, couine-je.

Je n’y arrive pas, j’ai tellement peur que ce ne soit pas réciproque, peur qu’il m’envoie bouler ou pire, qu’il panique alors même qu’il ressent la même chose. Je sens son pouls qui accélère sous mes doigts, je suis déjà en train de l’inquiéter…

Il n’est pas prêt et je crois que je ne suis pas prête moi non plus, sinon je lui aurais déjà dit… Alors j’opte pour autre chose, qui me soulagera suffisamment sans nous bouleverser trop :

-         Je tiens à toi plus qu’à n’importe qui, tu es… parfait, murmure-je simplement.

Il me sort un magnifique sourire, révélant ses sublimes fossettes tandis qu’il rougit un peu :

-         Tu es ma personne préférée au monde Hanako, vraiment, répond-il doucement

Je rougis à mon tour tandis qu’il se penche pour m’embrasser et nous délaissons nos gaufres.

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