LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 106 : Les mots doux
Lorsque je reprends pied dans la réalité, je suis allongée dans mon lit tandis qu’il est à côté de moi, toujours débraillé, et j’observe en mordant ma lèvre sa chemise ouverte qui révèle son torse alléchant.
- Tu es trop habillé ! glousse-je.
- Pas eu le temps, les ordres sont les ordres…, marmonne-t-il en baillant.
Je ris un peu plus en tirant sur sa chemise et il se redresse légèrement pour me laisser lui enlever.
- En principe, on se déshabille avant de faire des choses coquines, m’embête-t-il.
Je lui tire la langue avant de retirer son pantalon, et une fois qu’il est en caleçon, je lui grimpe à moitié dessus pour me lover sur son corps.
- J’aime profiter de ta chaleur, roucoule-je en me prélassant contre lui.
- C’est donc pour ça… je me demandais aussi pourquoi tu m’accordais tant de belles nuits tous les deux, mais c’est simplement pour le plaisir de profiter de ma chaleur une fois que je suis nu ! s’offusque-t-il.
- Bien sûr que oui ! rétorque-je en lui lançant un regard rieur.
- Arrête, je vais y croire, râle-t-il.
Je pouffe un peu plus :
- Tu sais bien que non, je n’ai pas attendu que nous passions le cap pour t’avoir en short dans mon lit et profiter de ta chaleur. Nous avions déjà dormi ensemble deux fois au pays du gel avant même de franchir cette étape, souligne-je malicieusement.
- Mais c’est vrai ça moustique ! se souvient-il en riant.
- Je ne veux plus de « moustique » ! me plains-je en jetant mes bras autour de sa nuque pour le câliner avec une moue boudeuse.
- C’est vrai ça… mon ange, dit-il timidement.
Un immense sourire fend mon visage en deux et il m’embrasse une minute avant de froncer les sourcils :
- J’ai quand même envie de t’appeler moustique, c’est pratiquement ton prénom ! souligne-t-il.
Je lève les yeux au ciel :
- Je commence à avoir drôlement de prénoms, entre moustique, trésor, choupette, ma grande, Hana…
- Mais quel est ton préféré ? demande-t-il.
- Mon ange, assurément !
- Alors je t’appellerai « mon ange » tous les jours de ma vie si c’est ce que tu veux, répond-il doucement.
Je rougis comme une dingue et il attrape mon menton pour m’embrasser vraiment en passant son autre bras derrière ma nuque. Nous profitons d’un long baiser romantique, comme si nous rattrapions notre dose après cet interlude passionnel et ça m’attendrit. Je crois que Kakashi est comme ça, qu’il a vraiment besoin de cet aspect doux, d’énormément de tendresse malgré les apparences, sans doute même plus que moi dans le fond.
Lorsqu’il me relâche, je passe mes doigts sur sa joue en le couvant du regard :
- Tu aimes ça n’est-ce pas ? La tendresse, la douceur… plus encore que les bêtises torrides et rapides… Je me trompe ? murmure-je.
- Je n’aime pas ça, j’en ai besoin, répond-il.
- Tu aurais dû me le dire au lieu de céder à mon caprice dans la cuisine, ajoute-je.
- Tu te moques de moi ? Tu penses vraiment que ton « caprice » ne m’a pas plu ? Ce n’est pas parce que j’aime la tendresse que je ne sais pas apprécier ce qu’il vient de se passer ! Je reste un homme ! plaisante-t-il.
- Je ne sais pas moi ! glousse-je.
- Et puis regarde, j’ai mes câlins après ! souligne-t-il avec une moue victorieuse.
- C’est vrai…, admets-je en embrassant son nez.
- Et toi ? Tu pourrais te contenter de nos « bêtises » sans les à-côtés ? Sans câlins et sans tendresse… ? demande-t-il d’une voix inquiète en fronçant les sourcils.
Je secoue la tête lentement en souriant :
- Absolument jamais Kakashi, dans aucun monde, je veux tout ! affirme-je.
- Tu m’as déjà entièrement, je suis tout à toi, pour toujours, murmure-t-il en retrouvant le sourire.
Ses mots réveillent mes souvenirs et je fronce les sourcils, me rappelant soudain très nettement qu’il m’avait dit quelque chose dans ce genre-là sous la tente au pays du gel, alors que nous nous connaissions depuis peu et que je ne l’avais encore jamais embrassé. Je ne l’avais évidemment pas pris au sérieux, me demandant pourquoi il m’avait dit une chose pareille et j’étais de toute façon trop perturbée d’être dans son sac de couchage pour réfléchir correctement.
- Tu m’avais déjà dit ça sous la tente…, murmure-je lentement.
- Parce que c’était vrai Hanako. Je suis à toi depuis le jour où mes yeux se sont posés sur toi pour la première fois, je ne plaisantais pas, affirme-t-il avec sérieux.
Je rougis comme une pivoine et mon cœur s’envole tandis que je m’ouvre à lui moi aussi :
- Je suis toute à toi aussi Kakashi, je ne te l’ai peut-être pas assez montré en continuant mon cirque avec Rinko, parce que je ne m’avouais pas ce que je ressentais, parce que j’avais honte de ce que je voulais au fond de moi… Mais la vérité, c’est que tu m’as volé à lui bien avant notre premier baiser, bien avant nos premiers câlins au pays du gel… Tu m’as volé à lui dès cette première soirée chez Ichiraku… C’était juste perdu d’avance pour Rinko dès le moment où nous nous sommes parlé pour la première fois…, murmure-je.
Il rougit à son tour, plus fort que d’habitude, et ses yeux brillent tandis qu’il glisse sa main au creux de ma nuque pour m’embrasser encore.
*
Après une douche câline et émotive, nous sommes de retour dans le lit et je me cale contre lui pour dormir :
- J’espère qu’on sera ensemble pour les journées d’intégration, marmonne-je en baillant.
- Je n’y serai pas, j’ai oublié de te prévenir puisque Shisui ne m’a pas laissé en placer une ce soir, mais Minato m’envoie rapidement faire un tour dans un village du pays du feu où il semblerait y avoir quelques soucis avec un groupe de dissidents. Rien d’important je t’assure, mais il aime envoyer son second pour montrer que nous prenons au sérieux les inquiétudes de nos civils, m’explique-t-il.
- Tu ne risques vraiment rien ? couine-je.
- Je t’en prie, je ne risque déjà pas grand-chose contre les ninjas, alors des civils rebelles… il ne faudrait peut-être pas m’insulter à ce point ! s’amuse-t-il.
- Oui, c’est vrai, pouffe-je. Tu seras revenu pour la soirée d’au revoir quand même ? m’inquiète-je.
- Normalement oui, je serai là en fin d’après-midi.
- Ça va être horrible sans toi, râle-je.
- Arrête de dire n’importe quoi, il y aura Rinko et Ashi, me réprimande-t-il.
- Mh, marmonne-je d’un ton boudeur.
- Ashi est un type génial et Rinko est pratiquement ton meilleur ami, alors arrête de me faire la malheureuse ! me rabroue-t-il encore.
- Oui, tu as raison…
- Mais oui, je serai revenu avant même que tu n’aies remarqué mon absence, conclut-il en embrassant ma tempe.
Je bougonne encore quelques minutes et nous nous endormons.
*
La première journée d’intégration se passe très bien.
Puisque nous nous connaissons déjà et que les ninjas de Shimo ne sont pas nombreux, Minato nous autorise à former les groupes que nous souhaitons par affinité. C’est donc naturellement que Nanba, Ashi et moi nous remettons ensemble et que Rinko rejoint notre trio.
La journée déroule tranquillement, je ris aux éclats tout du long tandis que nous devons effectuer pleins de petits défis sportifs pour élire une seule équipe gagnante. A cause des pitreries de Rinko, inutile de préciser que nous arrivons dans les derniers mais je ne suis pas sûre qu’un groupe ait une cohésion aussi forte que la nôtre puisque nous nous amusons et rions comme des bossus à chaque étape.
Rinko s’entend évidemment très bien avec Ashi, et je deviens plus proche de ce dernier, nouant une véritable amitié qui dépassera de loin un bon rapport entre alliés, je le sens. Le soir même, nous passons la soirée au restaurant tous les trois et elle déroule comme la journée, dans la bonne entente et surtout la bonne humeur.
Une fois au dessert, nous discutons comme trois vieux amis qui se connaissent depuis toujours, écoutant Ashi nous vanter certains lieux incontournables du pays du gel :
- En tout cas, n’hésitez pas, si l’envie vous disait de venir en vacances à Shimo, je serais ravi de vous accueillir ! dit-il joyeusement.
- Ne me tente pas, je trouve qu’il ne neige pas assez à Konoha ! pouffe-je.
- Mais je suis sérieux, répond-il tout de suite. J’ai une chambre d’amis, vous pourriez l’occuper !
J’échange un regard avec Rinko, me demandant si nous devons lui annoncer que nous ne sommes plus ensemble et il hoche la tête avant de répondre avec légèreté :
- Ecoute Ashi, ce serait avec plaisir que je viendrais dormir par terre si Hana voulait venir en vacances. J’adorerais découvrir tous ces lieux dont tu nous parles.
- Dormir par terre ? demande Ashi comme s’il ne comprenait pas la blague de Rinko.
- Nous ne sommes plus ensemble, précise-je.
- Oh… ! Je suis désolé, vous vous entendez tellement bien… je ne pensais vraiment pas faire une boulette…, dit-il avec hésitation.
- Tu n’en fais pas, nous sommes restés très amis, aucune boulette à l’horizon, confirme Rinko avec humour.
Un petit blanc tombe et Ashi devient très mal à l’aise :
- Rassurez-moi… ce n’est quand même pas… à cause de… vous savez… à cause de moi… quand je t’ai dit que j’avais trouvé Kakashi et Hanako…, balbutie-t-il.
- Mais non ! s’exclame Rinko en me lançant un regard presque craintif que je ne comprends pas.
- J’espère, parce que vraiment…, commence Ashi.
- Mais non ! beugle Rinko. J’ai carrément déconné sur ce coup-là mec ! J’ai totalement surréagi !
- Tu étais simplement jaloux, tempère Ashi pour l’excuser.
Je ne sais plus où me mettre, mais Rinko me lance encore un regard ou deux étranges avant de reprendre :
- Je n’étais pas jaloux ! Enfin si, mais pas de Kakashi. Enfin c’est compliqué, mais disons que ça n’a rien à voir avec Hanako, ou plutôt si, mais pas vraiment. Enfin en tout cas, je n’étais pas jaloux de me dire qu’ils dormaient ensemble… ou alors désormais ça ne me ferait plus rien, dit-il à toute vitesse.
Même moi, je ne comprends rien à ce qu’il raconte et Ashi hausse un sourcil malgré son sourire poli. Rinko est agité, il se trémousse sur sa chaise et je ne comprends pas trop ce qui lui prend, s’il a peur que je m’énerve ou que je prenne la mouche ? Je n’y comprends rien alors j’essaie de le rassurer :
- Ne t’en fais pas Rinko, je ne t’en veux pas de m’avoir pris la tête, c’était plutôt justifié et nous nous sommes expliqués, tente-je.
- Mais je sais trésor, tout ce que je veux dire c’est que je ne réagirais plus comme ça maintenant. Enfin c’est logique, nous ne sommes plus ensemble tu me diras, mais je … disons que tu ne t’étais pas glissée dans le sac de couchage du ninja le moins méritant ou le moins extraordinaire…, continue-t-il.
Je rougis des pieds à la tête, gênée au possible de passer pour je ne sais quoi devant Ashi.
- Mais enfin Rinko, je ne me suis glissée dans le sac de couchage de personne ! couine-je. J’étais simplement en hypothermie, j’ai fait ça pour garder l’usage de mes pieds !
- Mais oui je sais ! Ce n’est pas ce que je voulais dire du tout, reprend Rinko en ayant l’air d’organiser ses pensées, fixant la table en ouvrant des yeux fous.
Ashi intervient pour dissiper le malaise :
- On peut parler d’autres choses vous savez…
Mais Rinko s’entête :
- Ce que je veux simplement dire ici, c’est qu’il n’y a aucun problème. Et je suis même absolument ravi de me dire que tu étais dans le sac de couchage de Kakashi plutôt que dans celui d’un crétin, c’est tout. Et c’est valable aujourd’hui encore, je préfèrerais que tu ailles le voir lui plutôt qu’un autre.
J’hausse un sourcil, complétement outrée. Il est en train de dire l’inverse exact de ce qu’il m’avait pourtant dit lors de sa crise de nerf au pays du gel et ça me tape un peu sur les nerfs de m’être fait engueuler comme une moins que rien pour qu’il change d’avis du tout au tout quelques semaines plus tard. Mais je tourne ma langue sept fois dans ma bouche, parce que je ne veux pas jeter de l’huile sur le feu, qu’Ashi n’a pas à subir cette conversation et surtout parce que je serais idiote d’aller contre Rinko lorsqu’il me dit que c’est totalement ok que je me rapproche de Kakashi plus que d’un autre. J’ai bien l’impression que le moment serait opportun pour lui avouer mes sentiments pour Kakashi après cette soirée avec Ashi, mais je suis encore hésitante, c’est tellement délicat…
Alors qu’un nouveau silence plane au-dessus de nous trois, Rinko en rajoute une couche qui ne manque pas de m’interpeller :
- C’est vrai quoi, Kakashi est un bon parti, c’est un combattant hors pair, très intelligent et drôlement beau gosse soyons honnêtes. Je ne vois pas bien qui ne voudrait pas dormir dans son sac de couchage, conclut Rinko en fixant toujours la table.
- Je suppose…, répond poliment Ashi.
Je commence à me poser des questions, à me demander si Rinko n’a pas flairé que je m’intéresse à Kakashi, c’est trop bizarre cette fois. Je ne vois pas une seule bonne raison de dire une chose pareille, ça n’a aucun sens et surtout pas sa place dans notre conversation… Surtout en considérant qu’il met subitement depuis quelques semaines un point d’honneur à ce que je sois amie avec Kakashi, à répéter qu’il est heureux que nous soyons proches…
A cette idée, mon cœur volète dans ma cage thoracique comme un petit oiseau heureux, effectuant looping sur looping tandis que mon esprit s’emballe à inventer un monde où Rinko me pousse dans les bras de Kakashi.
Il faudrait vraiment que je creuse le sujet parce que je ne veux pas manquer l’opportunité de lui faire comprendre ce que je ressens s’il est à ce point ouvert à la chose, mais ce n’est définitivement pas le moment avec ce pauvre Ashi qui se racle la gorge :
- Bon en tout cas, mon invitation tient toujours, même si vous n’êtes qu’amis, ou si vous vouliez venir seuls, faites comme bon vous semble, ma porte sera toujours ouverte et je vous accueillerais avec plaisir, dit-il.
- C’est gentil Ashi, je crois que je vais me laisser tenter, réponds-je joyeusement.
- C’est quand tu veux ! dit-il avec entrain, sans doute heureux que la conversation reprenne une tournure moins gênante.
- J’ai beaucoup de jours à poser, je ne prends jamais de vacances, ça pourrait être chouette de passer une semaine ou deux dans un pays complétement enneigé, rêvasse-je.
- Kakashi s’inquiéterait de te savoir toute seule au pays du gel, intervient Rinko.
Le visage d’Ashi se décompose quand Rinko ramène le sujet et cette fois, je me tourne vers lui en fronçant les sourcils :
- Mais qu’est-ce que Kakashi vient faire là au milieu ? demande-je.
- Mais rien, je ne sais pas, je dis juste ça comme ça ! Je sais qu’il flippe quand il ne t’a pas en visuel, alors je suppose qu’il ne serait pas ravi de te savoir dans un autre pays, se justifie Rinko.
J’échange un regard médusé avec Ashi avant d’éclater de rire face à cette situation lunaire :
- D’accord Rinko, c’est noté, j’enverrai une lettre recommandée à Kakashi pour lui demander la permission de me rendre au pays du gel ! raille-je avec ironie.
Cette fois, Rinko rit à son tour :
- Ouai bon, j’avoue que c’était débile de dire une chose pareille.
- On a bien compris que tu tenais à parler de lui, tu aurais des choses à nous avouer Rinko ? Un petit coup de foudre ? C’est finalement d’Hanako que tu étais jaloux après cette nuit en tente, pas de Kakashi ! le taquine Ashi.
J’éclate encore de rire, n’arrivant plus à m’arrêter et Rinko m’imite. Ashi, ravi d’avoir trouvé un moyen de détendre l’atmosphère, en rajoute une couche :
- Ça y est Rinko, nous avons eu un peu de mal à comprendre mais nous y sommes. T’entendre vanter sa beauté et ses talents auraient dû nous mettre la puce à l’oreille, mais ne t’en fais pas, je peux évidemment mettre ma chambre d’amis à disposition de Kakashi et toi, Hanako dormira dans le canapé sans problème !
- Tu es vraiment un enfoiré ! s’esclaffe Rinko.
Nous passons donc le reste de notre dessert à taquiner Rinko à ce sujet, qui ne le prend évidemment pas mal, préférant prendre la chose avec humour en soulignant un peu plus les qualités de Kakashi.