LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 108 : Les aveux

Après quelques heures chez moi pour me doucher et me préparer, je rejoins Rinko devant le bâtiment principal à vingt heures. Il m’accueille avec bonne humeur et nous entrons dans la salle en discutant.

Nous prenons des verres avant de nous caler dans un coin à ma demande, et pour une fois, il obéit docilement au lieu d’aller saluer tout le monde.

-         Ashi n’a pas encore l’air d’être là, dit-il en analysant la salle.

-         Oui…, murmure-je en cherchant moi aussi notre ami.

-         Kakashi non plus, souligne Rinko.

-         Encore faudrait-il que Minato le laisse rentrer sans cavalière, pouffe-je.

Il éclate de rire :

-         Tu parles, si Minato lui refusait l’entrée, il passerait par une fenêtre ! Mais il n’a pas tort, en général les conditions ne s’appliquent pas à lui…, se marre-t-il.

-         Parce qu’il est proche de Minato, acquiesce-je.  

-         Plutôt parce qu’il a des problèmes de sociabilité et que Minato le sait bien ! répond Rinko, hilare.

J’hoche la tête et mes yeux se posent sur Shisui, un peu plus loin, qui me salue avec de grands mouvements. Je lui fais un petit coucou, mais lorsque Rinko suit mon regard et tombe sur ce dernier, il grogne en se plantant devant moi pour m’obstruer la vue.

Je fronce les sourcils, dans l’incompréhension :

-         Tu n’aimes pas Shisui ? m’étonne-je.

-         Ce n’est pas que je ne l’aime pas, c’est que je trouve qu’il s’intéresse un peu trop à toi.

Oula.

-         Tu es jaloux ? m’inquiète-je.

-         Non je ne suis pas jaloux, je ne veux pas qu’il vienne te draguer c’est tout, râle-t-il.

Je ne comprends rien, il me parle ouvertement de Kakashi depuis deux jours mais redevient possessif d’une seconde à l’autre. Voilà qui n’est pas encourageant.

-         Pourquoi donc ? demande-je, sur la défensive.

-         Parce que ! Ce n’est pas un mec pour toi, c’est tout. Je t’avais dit que je ne te laisserais pas sortir avec n’importe qui ! s’explique-t-il.

Il me rassure et je ris de soulagement.

-         Ah ! Ce n’est donc que ça, tu décides juste de te mêler de ma vie amoureuse ! glousse-je.

-         Et bien oui, totalement, et Shisui en est exclu ! réplique-t-il avec assurance.

-         Mais qu’est-ce qui n’est pas assez bien chez lui à tes yeux ? interroge-je.

Il me lance un regard d’avertissement qui ne manque pas de me faire un peu plus rire.

-         Je ne suis pas intéressée par Shisui, Rinko ! J’aimerais simplement savoir ! précise-je.

Il se détend considérablement à cette annonce avant de lui lancer un petit regard hautain.

-         Mais rien, il est un peu trop niais, un peu trop con-con… je ne sais pas, regarde-le ! On dirait un golden retriever ! commente-t-il avec dédain.

Je lui lance un regard sévère dans la seconde, absolument outrée par ses propos.

-         Non mais ça ne va pas de dire des choses pareilles ?! Qui es-tu pour le juger comme ça Rinko ? Il a l’air d’être un garçon adorable ! Ça me donne envie d’aller lui parler rien que pour te donner une leçon ! le réprimande-je.

Il lève les yeux au ciel :

-         Ouai, bon, j’ai un peu exagéré, excuse-moi. Mais je ne serais pas un grand fan de votre couple c’est tout, je trouve que tu mérites franchement mieux.

-         Arrête de délirer, je ne « mérite » rien de plus qu’une autre, râle-je.

-         Mais si, au moins un jônin, souligne-t-il.

-         Tu te rends compte de ce que tu dis ? Il y a très peu de jônin à Konoha, et il y a d’excellents chûnin, c’est du délire ! m’offusque-je.

-         Il y a quand même quelques jônin qui valent le détour parmi notre petit nombre ! insiste-t-il.

-         Oui, comme toi je suppose ? le pique-je.

-         Ouai, ou Toru, ou Kakashi…

Et c’est reparti… Je lui lance un petit regard, toujours agacée par ses dires ridicules.

-         Ou Hokuto, souligne-je.

-         Tu t’intéresses à Hokuto ?! s’exclame-t-il avec mauvaise humeur.

-         Tu recommences ! Donne-moi donc la liste de ceux que je peux fréquenter, ça ira sans doute plus vite ! siffle-je.

-         Arrête de le prendre comme ça, soupire-t-il.

-         Tu m’énerves ! Tu fais comme si tout était clair entre nous mais tu me donnes juste l’impression de mentir lorsque tu te comportes comme ça, lâche-je.

-         Mais non, je t’assure ! Tu peux me faire confiance ! Il y a vraiment des mecs bien qui seraient à mes yeux susceptibles de te convenir, répond-il.

-         Donne-moi des noms alors, parce que là, je n’y crois pas trop ! râle-je.

-         Et bien Toru ou… Kakashi…, reprend-il en admirant le fond de son verre qu’il vient de vider.

Je me tends et je tourne la tête pour cacher mon rougissement en admirant la salle. Je ne m’habitue pas à l’entendre me dire des choses pareilles, pourtant c’est très clair non ? Il me pousse vers Kakashi ? Bon sang, je devrais avouer, maintenant, mais je n’y arrive pas.  

-         D’accord, marmonne-je simplement.

-         Alors ? demande-t-il timidement en continuant de contempler le fond de son verre.

-         Alors quoi ? chuchote-je en le regardant avec des yeux exorbités.

-         Qu’est-ce que tu en penses ? continue-t-il de son air détaché.

-         De Toru ? couine-je.

Il relève le nez pour planter son regard dans le mien, faisant un peu plus accélérer mon cœur.

-         Qu’est-ce que tu penses de Kakashi ? demande-t-il alors frontalement.

Je manque d’en lâcher mon verre, j’ai l’impression d’être une biche devant un loup, je panique complétement alors même que tous les feux sont aux verts.

-         Pourquoi ? demande-je d’une voix suraiguë.

-         Ça m’intéresse, c’est tout… Kakashi est un homme très bien, je sais qu’il t’a d’abord offert son côté le plus détestable, mais l’eau a coulé sous les ponts depuis, et vous êtes devenus amis si j’ai bien compris alors c’est qu’il a bien dû s’adoucir... En fait, je le sais, j’ai bien vu au pays des fleurs qu’il n’avait plus du tout le même comportement avec toi.

-         Oui, et c’est ce qui t’a amené à nous menacer pour que nous ne soyons pas amis, rappelle-je pour essayer de détourner cette conversation qui manque de me faire tomber dans les pommes.

-         Ouai, j’ai été un énorme con sur ce coup je te l’accorde. Mais je me suis excusé, je t’ai assuré que je ne le pensais pas et tu m’as pardonné, alors il ne sert à rien de revenir là-dessus, tranche-t-il sévèrement.

-         Oui, tu as raison, dis-je en me raclant la gorge. Tu reveux un verre ?

Mais il n’est pas dupe, il attrape deux nouvelles coupes de champagne, m’en calant une dans la main avant de revenir à la charge :

-         Alors ? Kakashi ? demande-t-il de sa voix la plus intéressée.

-         Mais… qu’est-ce que ça peut te faire ? C’est bizarre de me demander ce que je pense de lui alors que c’est ton meilleur ami…, m’étrangle-je.

C’est du délire, heureusement qu’il est cool avec la situation parce que dieu sait que je ne le suis pas alors même que c’est tout ce que j’espère depuis des semaines. Quelle idiote !

-         Il n’y a rien de bizarre Hanako, arrête de te mettre à ma place, tu ne l’es pas. Si je te dis que je m’en tape, c’est que c’est le cas. Et puis j’aimerais vraiment savoir ce que tu penses de lui, je ne comprends même pas pourquoi tu refuses d’être honnête, soupire-t-il.

Nous échangeons un long regard tandis que je bois quasiment la moitié de mon verre pour me donner du courage, puis je fixe le sol en sentant mes joues se colorer :

-         C’est un très bel homme, murmure-je du bout des lèvres.

-         C’est vrai ? Tu le trouves beau ? demande-t-il avec excitation.

J’entends à sa voix l’immense sourire qui fend son visage et ça me donne le courage de relever le nez :

-         Oui, vraiment, continue-je en marchant sur des œufs.

-         Et son caractère… ? demande-t-il en fronçant un peu le nez comme s’il craignait le pire.

Sa question me fait rire et l’alcool monte en flèche dans mes veines, m’aidant à m’ouvrir plus :

-         J’aime son caractère honnêtement. Enfin, depuis que je ne suis plus la cible de sa colère, j’ai découvert un homme génial.

-         N’y pense plus Hana, il n’était pas vraiment en colère après toi je pense. En fait, j’en suis pratiquement sûr, je le connais, et je pense qu’il était en colère à cause de trucs bizarres dans sa tête, comme bien souvent, vraiment il faudrait que tu oublies tout ça, dit-il avec assurance.

-         Ne t’inquiètes pas Rinko, c’est oublié, confirme-je en lui souriant.  

-         Et donc, il est génial et bel homme ? me taquine-t-il.

-         Oh arrête Rinko ! rétorque-je en riant.

Il lève les mains en signe de reddition, riant à son tour :

-         Je demande juste, je suis curieux !

-         Et bien oui, tu veux savoir ce que j’en pense ? Ton ami est charmant, voilà, avoue-je.

-         Il te trouve charmante lui aussi, glisse-t-il l’air de rien.

-         Qu’est-ce que tu en sais ?

-         Il te complimente à chaque fois qu’on te voit ! répond-il comme si c’était une évidence.

-         Oui, c’est vrai, marmonne-je en rougissant.

Je siffle la fin de mon verre pour cacher mon malaise mais Rinko m’en fait recracher une bonne partie avec sa demande suivante :

-         Admettons qu’il s’intéresse à toi pour de vrai… tu lui laisserais une chance ? demande-t-il.

Je m’étrangle à moitié pendant quelques secondes qui me permettent de réfléchir, mais je ne suis clairement pas prête à lui dire la vérité :

-         Mais je ne sais pas Rinko ! Tu m’en poses des questions ! m’exclame-je.

-         C’est juste pour savoir ! se récrie-t-il.

-         Mais je n’en sais rien, on verra bien s’il s’intéresse à moi un jour ! élude-je honteusement.

-         Je crois que tu devrais lui laisser une chance, affirme-t-il alors avec un air grave.

Je le dévisage pendant quelques longues secondes, de longues secondes où je me plonge dans ses yeux noirs en sentant une telle bouffée d’amour et de gratitude pour Rinko, pour cet homme adorable, tellement gentil, tellement bon… J’étais sûre qu’il l’accepterait, sûre que je pourrais compter sur lui… Cet homme est un amour et j’arrive enfin à lâcher prise :

-         Tu crois ? murmure-je d’une petite voix fébrile.

-         Ouai, vraiment, je ne doute pas qu’il te rendrait très heureuse. Je ne suis pas un prince charmant trésor, mais si Kakashi était amoureux de toi, je suis à peu près sûr qu’il pourrait l’être, répond-il d’une voix douce.

Je souris, trop heureuse de la situation et Rinko reprend son argumentation, l’air perdu dans ses réflexions :

-         Alors, je ne te dis pas, il ferait sans doute des conneries, des grosses conneries, il serait ingérable au début, le temps que tout se mette en ordre dans son esprit… Bon sang, je le connais mon lapin, et ce serait un tel foutoir dans sa tête, ne serait-ce que parce que nous sommes sortis ensemble… Et il est tellement compliqué, alors c’est sûr qu’il faudrait lui laisser du temps et passer l’éponge sur les conneries qu’il pourrait faire, mais après ça je suis sûr que vous seriez parfaits l’un pour l’autre…

-         Tu le penses vraiment ? roucoule-je.

-         Ouai vraiment… Bon sang je sais que tu te trouverais un mec en un claquement de doigts mais… s’il te plait Hanako, laisse-lui une chance. Si Kakashi s’intéresse à toi, alors accepte au moins un resto avec lui… ou une balade… un entrainement même, il serait encore bien capable d’en arriver là…

J’éclate de rire et Rinko me sourit de toutes ses dents, visiblement très heureux de notre conversation avant de reprendre :

-         Enfin voilà, ça fait quelques jours que j’ai envie de te dire tout ça mais que je ne savais pas comment amener le morceau… Je t’ai dit que j’avais réfléchi pendant ton coma et ça fait partie des choses auxquelles j’ai réfléchi… Je veux juste que tu lui donnes une chance si jamais il osait t’inviter à faire quelque chose dans les prochains jours, conclut-il.

Je m’inquiète dans la seconde, car bien que le reste de la conversation me ravissait, cette dernière phrase me laisse penser que Rinko a bien envie de fourrer son nez dans les affaires de Kakashi et ça, ce serait catastrophique à mon sens. Kakashi n’est pas prêt, pas du tout, je sais d’ores et déjà qu’il rejetterait en bloc ce que lui dirait Rinko.

Je préfère donc le calmer :

-         Rinko, ce n’est pas parce que tu as décidé que nous irions bien ensemble que tu dois t’en mêler, tu le sais ? Si Kakashi s’intéressait subitement à moi alors il n’aurait pas besoin de toi pour me le signaler. C’est un grand garçon Rinko, il n’a pas besoin de toi, le préviens-je d’un ton grave.

-         Mais bien sûr que si ! s’exclame Rinko avec un air pratiquement exaspéré.

Bon sang, tout ce que je ne voulais pas entendre.

-         Non Rinko ! Tu ne t’en mêles pas ! Je refuse ! Ne me fait pas regretter de t’avoir dit qu’il me plaisait bien ! m’écrie-je.

-         Mais Hana ! Il est capable de faire des conneries monumentales sans moi ! Et il est capable de t’apprécier depuis des mois sans même te le dire !

-         Rinko ! hurle-je en passant pratiquement dans les ultrasons.

-         Fais-moi confiance Hana, je te jure que je ne lui dirai pas qu’il te plait ! Je veux juste lui poser exactement la même question qu’à toi !

-         Je te l’interdis ! couine-je.

-         Mais enfin, tu ne peux pas m’interdire de poser des questions à mon meilleur ami ! s’exclame-t-il sans comprendre.

Bordel de bordel. Je ne sais plus quoi faire ni quoi dire. Est-ce que je lui déballe la vérité ?! C’est peut-être bien le moment, parce que si je ne fais rien, Rinko va faire fuir mon petit animal sauvage, c’est une certitude.

-         Rinko… je … je …, commence-je, la gorge nouée.

Mais il tourne la tête vivement sur sa droite et je l’imite par réflexe. Voilà qui vient mettre un terme clair, net et précis à cette conversation.

Je me décompose comme jamais dans ma vie lorsque je vois Kakashi en costume, absolument stupéfiant dans sa magnifique chemise blanche, très malheureusement accompagné par Sun qui s’accroche à son bras dans une magnifique robe, avec un sourire encore plus beau vissé sur les lèvres.