LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 110 : Point de vue de Kakashi
2259 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 07/10/2025 12:40
Chapitre 110 : Point de vue de Kakashi
Point de vue de Kakashi
Dès qu’Hanako passe la porte pour sortir, je me jette pratiquement sur son élastique à l’autre bout de la cuisine, le prenant entre mes mains comme s’il était mon bien le plus précieux. Il l’est à vrai dire. J’ai déjà le cœur tellement brisé par mes mots envers elle que je n’aurais pas pu supporter que mon précieux élastique soit rompu, mais il ne l’est pas, et les larmes redoublent sur mes joues, humidifiant un peu plus mon masque tandis que je serre mon précieux contre mon cœur comme le dernier des cinglés. Ce que je suis.
- Bordel mais qu’est-ce que tu as fait espèce de con ?! attaque férocement Rinko.
J’apprécierais qu’il me casse la gueule, sincèrement. Ça me ferait du bien, relique de mon masochisme profond.
- J’ai merdé Rinko, vraiment merdé, avoue-je en remettant l’élastique à mon poignet.
Dès qu’il est à sa place, je m’apaise. Ce foutu élastique est devenu mon bien le plus précieux dès l’instant même où je l’ai trouvé sur mon plan de travail. Ce que j’ai ressenti en le voyant n’a pas de prix, savoir qu’elle a tenu à me laisser un bout d’elle en partant après notre première nuit tous les deux… comme un souvenir, une promesse, un secret…
Il me ramène à des émotions tellement puissantes, tellement transcendantes, que je sais que je ne pourrai plus jamais m’en séparer.
Je dois vraiment avoir l’air misérable parce que Rinko se calme, je le ressens, je sens la tension dans la pièce qui m’étouffe depuis une demi-heure redescendre peu à peu.
Il ne sait plus quoi me dire, je sens son inquiétude qui prend définitivement le pas sur sa colère et je ne suis donc pas étonné qu’il parle d’une voix calme.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande-t-il prudemment.
Je n’ai pas envie de parler avec Rinko, je veux souffrir, je veux me flageller, je veux me taper la tête contre les murs. Mais je prends sur moi et m’explique en inventant un scénario étrange sans faire d’efforts, bien trop perturbé par tout ce qu’il s’est passé.
- Elle n’aime pas du tout Sun, elle m’a plus ou moins demandé de ne pas la fréquenter et j’avais accepté... Enfin c’est un peu plus compliqué que ça, mais en tout cas, je viens de me ramener avec Sun au bras malgré ce que j’avais dit à Hanako, qui m’a donc fait une crise parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi je ne lâchais pas Sun…, explique-je évasivement.
Mon histoire n’est pas claire, mais Rinko ne m’en tient pas rigueur :
- Et tu viens de lui dire qu’elle était la cousine de Rin, et comme chaque fois que tu parles de Rin, tu as pété un câble…, finit-il à ma place.
J’hoche la tête :
- Je viens de lui dire qu’elle était cinglée et idiote Rinko…, chuchote-je.
Il ne répond pas et je suis toujours abasourdi de lui avoir dit une chose pareille. Je n’en reviens pas d’avoir été si violent, si méchant… Je sais que je ne me contrôle pas quand le prénom de Rin sort dans la conversation, mais on parle d’Hanako.
Putain. On parle d’Hanako.
J’écarquille un peu plus les yeux tandis que je réalise ce qu’il vient de se passer. Qu’est-ce que je fous encore là ? Pourquoi je ne lui cours pas après immédiatement ? Pourquoi ne suis-je pas déjà planté devant sa porte à l’attendre pour ramper devant elle ? Et ce crétin de Shisui qui doit sauter de joie à l’idée de la raccompagner après lui avoir fait les yeux doux toute la soirée… Stop. Ma jalousie ne doit pas rentrer en jeu ici, je suis fautif, terriblement fautif et je dois me faire pardonner.
- Il faut que je me barre Rinko, annonce-je.
- Non ! Reste-là Kakashi ! Il faut qu’on parle toi et moi ! me contre-t-il.
Je repose les yeux sur lui :
- Rinko, frappe-moi ou laisse-moi partir, il n’y a pas d’autre option, dis-je simplement.
J’espère presque qu’il choisira la première option mais il me regarde avec un air soucieux quelques secondes. Il est vraiment inquiet, je ne me rends pas compte de la tête que je fais ni de mon ton mais ça doit être alarmant pour qu’il me laisse filer.
- C’est bon, je te laisse y aller. Je m’arrangerai pour te trouver demain, dit-il.
J’hoche la tête et je me dirige vers la porte lorsqu’il m’interpelle :
- Kakashi ? Tu sais que je t’aime… que je t’aimerais peu importe ce que tu fais ou ce que tu veux … ? demande-t-il.
Je le fixe sans comprendre, mais je n’ai pas le temps pour tout ça.
- Moi aussi, réponds-je donc simplement avant de sortir.
Je traverse la salle de réception en l’analysant du regard, confirmant qu’elle est déjà partie et je me faufile donc jusqu’aux portes. Je sens l’aura de Sun qui me suit à travers la salle et j’ai envie de me taper la tête contre le mur pour de bon.
Il va falloir que je disparaisse de son champ de vision dès que je serai sur le seuil de la porte d’entrée, parce que je sens son énergie plutôt très déterminée et je ne suis pas d’humeur pour une conversation.
Malheureusement, elle a la brillante idée de m’appeler pour m’arrêter dès que je pose un pied dehors. Bordel de merde.
C’est comme un sortilège et je me fige en l’observant me rejoindre en trottinant. Je mords ma joue jusqu’à m’en faire mal, je suis complétement scindé en deux, entre l’amour de ma vie qui m’attend chez elle en pleurant et ma putain de culpabilité déchirante, mon honneur envers Rin… Et visiblement, ma culpabilité gagne puisque je suis encore là à attendre.
- Je voulais te parler, me dit-elle, tout sourire.
- Je dois partir Sun, c’est urgent ? Il faut vraiment que j’y aille.
- Tu pars ?! hoquète-t-elle.
- Oui, Minato m’a donné un ordre de dernière minute, navré.
- Tout va bien ? demande-t-elle avec inquiétude.
Je fixe la rue, complétement impuissant, dégouté de perdre du temps mais je ne peux pas aller contre Sun, je ne peux juste pas, je ne vois que Rin en elle et j’ai besoin de la contenter. J’ai besoin de répondre à tous ses désirs, à toutes ses envies, de « tout lui offrir sur un plateau d’argent comme son bouffon » parce que ça m’aide à survivre, ça m’aide à vivre avec ma culpabilité.
Je n’ai réussi qu’une seule fois à lui dire non, le soir du bain nordique, parce qu’Hanako venait de me faire une scène et je m’en suis mordu les doigts, j’ai cauchemardé de Rin toute ma courte nuit et je ne veux pour rien au monde que ça recommence.
- Oui tout va bien Sun, je t’écoute ? demande-je gentiment.
- Si tu veux nous pouvons marcher … ça t’avancera…, propose-t-elle.
- D’accord.
Nous nous élançons donc d’un pas rapide – et beaucoup trop lent à la fois – en direction de chez mon ange. J’ai l’esprit qui tourne à cent à l’heure tandis que Sun commence à me parler. Je ne l’écoute pas, je prépare déjà ce que je vais dire à Hanako après m’être excusé à ses pieds. Je vais lui dire, je vais lui avouer que je suis incapable de dire non à Sun ou d’aller contre elle, et si elle me jette, alors tant pis pour moi, elle en aura tous les droits.
- Tu t’en fiches ? demande Sun.
- Pardon, j’ai vraiment la tête ailleurs je… n’écoutais même pas, avoue-je en lui lançant un regard désolé.
- J’ai rompu avec mon petit-ami, répète-t-elle.
Oh mon dieu non. J’espère qu’elle ne va pas attendre de moi que je la réconforte toute la nuit, j’en serais bien capable bordel…
- Je suis navré …, marmonne-je.
- Pas moi, répond-elle avec légèreté.
Ouf, tant mieux. J’accélère le pas, ravi de savoir qu’elle s’en fou, et ça tombe très bien parce que MOI AUSSI. Bon sang ! Mais quand va-t-elle me lâcher ?!
Elle attrape ma main pour m’arrêter et j’obéis docilement en l’interrogeant du regard. Je ne comprends plus rien, je croyais qu’elle voulait bien que nous marchions, elle nous a éloigné de cinq cents mètres maximum de la soirée.
- Oui ? demande-je en cachant mon impatience.
- Je… Je…
Je sors enfin de ma transe et je remarque ce qui aurait dû me sauter aux yeux depuis trois minutes. Son cœur est plus rapide que d’habitude, vraiment plus rapide, et elle dégage tellement de peur, de malaise, de gêne que j’en suffoque presque.
- Ça va ? m’inquiété-je sincèrement.
- Et bien, en fait… il y a quelque chose dont j’aimerais te parler, et avec toute ton attention si possible alors je ne sais pas trop à quel point urge ta « mission » mais…
- Non, dis-moi, ça attendra, réponds-je tout de suite.
Bordel, je me déteste, je ne mérite pas Hanako, pas une seconde.
Sun me sourit de toutes ses dents une petite seconde et je sens son assurance qui remonte en flèche. Elle inspire alors un bon coup avant de fixer le sol en lâchant sa bombe :
- Et bien voilà… je… ça fait un moment que nous passons du temps ensemble, que tu me formes aux patrouilles, que nous apprenons à nous connaitre et… j’ai quitté mon compagnon parce que je me suis rendu compte que ce n’est pas avec lui que je voulais être… L’homme avec qui je veux passer tout mon temps, l’homme qui me rend vraiment heureuse, c’est toi… Tant pis si j’ai l’air ridicule mais je suis amoureuse de toi Kakashi.
Le sol se dérobe sous mes pieds tandis que j’ai l’impression de tomber jusqu’au fond des abîmes.
Je la fixe comme si elle venait de m’annoncer que je suis mourant, parce que j’accueille la nouvelle de la même façon, lorsque je réalise que cette fois, la volonté de Sun va me tuer. Je ne sais pas lui dire non, je n’ai jamais pu, mais je n’aime qu’Hanako. Ça fait trop, juste trop pour moi… Je ne sais pas comment je pourrais vivre dans un monde où j’ai tué Rin, brisé le cœur de sa cousine, trahi Rinko et insulté Hanako.
Mon cerveau déconnecte complétement et je me laisse envahir par mon alter-ego maléfique, celui qui prend le contrôle quand je m’effondre.