LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 111 : Point de vue de Rinko

3863 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/10/2025 09:47

Chapitre 111 : Point de vue de Rinko


Point de vue de Rinko


Je suis assis sur le bord du toit du bar où je devais rejoindre des amis pour l’after de la soirée avec nos alliés du pays du gel. Je n’ai pas le cœur à faire la fête, je suis trop préoccupé, trop travaillé par la situation.

Je suis sûr qu’il l’aime.

J’en suis sûr depuis que je me suis posé pendant dix jours au chevet d’Hanako lorsqu’elle était dans le coma. Je ne sais pas comment j’ai pu rater la chose pendant autant de temps, comment j’ai pu passer à côté des sentiments de Kakashi pour Hanako.

C’est pourtant presque comme s’il me l’avait crié en pleine figure depuis le jour où je lui ai présenté, depuis le jour où il a pété les plombs et s’est mis à me rejeter en bloc. Bordel… Je connais pourtant Kakashi par cœur, il est mon frère, mon sang… comment ai-je pu ne pas voir l’évidence même ?

Quand je me refais le film, que je revois les regards qu’il pose sur elle depuis des semaines, je me trouve complétement con. J’étais trop focalisé sur moi, sur mon bonheur, sur ma fierté d’avoir réussi à avoir la fille.

La fille… Suis-je vraiment prêt à lui laisser sans lui en vouloir ? A les voir ensemble plus heureux que je n’aurais jamais pu l’être avec elle … ? La vérité, c’est que je n’en suis pas tout à fait sûr et que c’est la seule chose qui m’empêche de confronter Kakashi depuis notre retour du pays des fleurs.

Hanako est en quelque sorte la femme de ma vie, je le sais, je le sens au fond de moi depuis bien longtemps et pourtant, je sais bien que je ne serais jamais capable de me contenter d’elle. Quelle horreur, quelle situation de merde sans nom. Et je sais qu’elle est la femme de la vie de Kakashi également, je le sens au fond de moi désormais.

Nous sommes tellement liés tous les deux, ce n’est pas si déconnant de me dire que nous sommes tombés sous le charme de la même fille. Surtout quand on voit cette fille en question… Quelle beauté, je ne vois même pas comment un homme pourrait lui résister, comment donc ne pas se prosterner devant des yeux qui vous hypnotisent d’un regard, un sourire qui vous envoute d’une simple esquisse, un rire qui vous charme en un éclat…

C’est pourtant moi qui l’ai eu, et ça ne m’a pas empêché de coucher avec des femmes sans le dire à Hanako alors que nous étions ensemble bien que libres. Je suis détestable, je me dégoute pratiquement et pourtant, c’est comme ça que je suis, je ne peux pas lutter contre mon caractère et mes envies, c’est bien pour ça que je suis heureux de savoir que je ne la perdrai jamais, qu’elle sera mon amie toute ma vie, que je pourrai toujours la voir et lui parler, prendre soin d’elle et m’assurer qu’elle est heureuse à distance.

Et puis elle ne serait jamais tombée amoureuse de moi, ça s’est imposé à moi comme une évidence ça aussi, parce que la vie ne peut pas être aussi mal foutue, je n’arrivais pas à imaginer un monde où nous aurions été en couple, fous amoureux, et où je l’aurais trompé en brisant son cœur si précieux.

Je sens bien que ce n’est pas ma place, que je serai carrément plus heureux dans le rôle du meilleur ami, que je pourrai la voir sourire, l’entendre rire, l’écouter râler toute ma vie sans que jamais elle ne me regarde avec des yeux accusateurs et détruits. Elle mérite tellement mieux que ça, elle mérite le prince charmant qui n’aimera qu’elle, qui ne voudra jamais d’une autre, qui se lèvera tous les matins en ne croyant pas la chance qu’il a d’être avec elle au lieu de glisser son regard sur toutes les filles qui passent…

Je n’ai pas confiance en les hommes, je sais que nous sommes trop volages pour la plupart, à vrai dire, il n’y en a qu’un en qui j’ai une confiance absolue, sur qui je miserais tout ce que je possède et c’est Kakashi. Je sais qu’il lui fera du mal au début, maladroitement, comme ce soir… mais dans le fond, si Hanako est patiente, je sais qu’il apprendra de ses erreurs pour devenir parfait et irréprochable pour elle.

Et Kakashi … il est l’homme de ma vie lui aussi, je mourrais pour lui, je mourrais pour le savoir heureux après toutes ses années de souffrances… même si j’étais capable d’être fidèle, je me demande si je ne lui aurais pas laissé quand même… je crois que le voir heureux me comblerait sincèrement.

Quand j’ai réalisé à quel point il m’avait l’air fou amoureux d’elle, ma première réaction a été la culpabilité profonde de ne pas lui avoir présenté Hanako comme je voulais le faire à l’origine, puis la joie infinie d’avoir le sentiment qu’il allait enfin avoir le droit à sa part de bonheur…

Je suis branché sur huit milles volts depuis notre retour, tellement excité par la situation, tellement heureux de me dire que j’ai compris, que je vais enfin lui permettre d’être heureux.

Je n’ai aucune question à me poser, aucun doute à avoir, parce que si Kakashi est heureux, je le serai, même s’il s’avérait que c’est dur de les voir ensemble, dur de les voir s’embrasser et se câliner, je crois que ça n’atteindrait même pas le centième du bonheur que j’éprouverais de voir mes deux personnes préférées au monde heureuses et amoureuses, vivant le parfait amour, la parfaite vie, comme les deux êtres parfaits qu’ils sont et que j’aime plus que ma vie.

Oui, ma décision est prise, sans appel, sans doute.

Mais je crains quand même de me planter, c’est lui le génie, pas moi et j’aurais l’air drôlement malin s’il se fichait d’Hanako et que sa fameuse inconnue était une autre. Mais bon, ça me parait dur à avaler… mais si ce n’était pas le cas, je ne veux pas non plus risquer d’offusquer Kakashi en le confrontant. Surtout qu’il ne me l’avouera jamais dans un premier temps, je sais qu’il niera en bloc, je sais que ça le tuera de me faire une chose pareille et j’ai bien peur qu’il se flagelle pendant des semaines en me jurant qu’il n’éprouve rien pour elle.

Parce que c’est ce qu’il fait déjà putain.

Il se rend compte que je sors avec la femme de sa vie et cet idiot ne me dit rien, il garde ça pour lui, il verrouille ses sentiments et serre les dents par loyauté… quel délire. Je n’en reviens pas qu’il ne m’ait rien dit, qu’il souffre en silence depuis des mois pour me laisser une chance d’être heureux alors qu’il sait qu’il n’en aimera jamais une autre. Ça n’a aucun sens, il me connait pourtant, comment peut-il croire que je lui en voudrais ou que je le rayerais de ma vie ?

Sauf que je me plante peut-être… Bon sang, je n’arrive pas à me décider, j’aimerais juste un signe de l’univers, un signe qui me montre que j’ai raison, que je ne me trompe pas et que je fais bien de courir voir Kakashi pour lui poser la question et le libérer de sa culpabilité.

La porte du bar s’ouvre et Hokuto en sort, seul, pour fumer.

Le voilà mon signe du destin, impossible qu’Hokuto, le seul autre ami proche de Kakashi vienne de passer ces putains de portes au moment même où je demande un signe.

Je saute donc à côté de lui souplement et il tourne la tête, guère surpris :

-         Qu’est-ce que tu foutais là-haut Yûwaku ? demande-t-il.

-         Je réfléchissais, réponds-je.

-         Ça t’arrive de réfléchir ? se moque-t-il. 

Je l’observe silencieusement tirer sur sa cigarette et il hausse un sourcil :

-         Tu as un souci ? demande-t-il.

-         J’aimerais te parler en fait…

-         Me parler ? Ça sonne sérieux… ? s’étonne-t-il.

-         Tu es proche de Kakashi alors…, glisse-je.

Il plisse les yeux une seconde avant de se tourner pour me faire face, attendant.

-         Je ne vais pas y aller par quatre chemins, est-ce que Kakashi t’a parlé d’Hanako ? demande-je.

-         Qu’est-ce que tu cherches Yûwaku ? Si tu veux encore prendre la tête à Hatake comme à Airisu, je ne te laisserai pas faire, je préfère te prévenir, dit-il d’un ton dur.

-         Rien à voir, je ne cherche qu’à savoir la vérité pour aider Kakashi, réponds-je avec sincérité.

Il me sonde une minute ou deux, sans rien laisser transparaitre.

-         Aider Hatake ? demande-t-il finalement.

-         Oui, je crois qu’il est fou d’elle. Et je le connais par cœur, alors je suis à peu près sûr que si c’était le cas, tu serais la seule personne à qui il aurait été susceptible de le dire, affirme-je.

Il hoche la tête pensivement, se détournant de moi pour continuer tranquillement de fumer en observant les bâtiments en face de lui. Je sais qu’il ne me révèlera pas si facilement un secret que Kakashi lui aurait confié, alors je m’explique :

-         Je vais aller lui parler Hokuto, lui poser la question et lui dire que ça ne me pose pas de problème.

-         Et c’est vrai ? Ça ne te poserait pas de problème ? me questionne-t-il avec un air étonné.

-         Evidemment que c’est vrai, je ne cherche que le bonheur de Kakashi… Il n’y a que lui pour se rendre malheureux toute une vie par loyauté… Alors je vais lui poser la question directement, réponds-je.

-         Tu sais que s’il se fiche d’elle, il t’en collera une de sous-entendre une chose pareille ? Qu’il se sentira insulté ? demande-t-il d’une voix légère.

-         Ouai, je prendrai le risque, un poing dans la gueule n’est pas cher payé pour être sûr que je lui donne une chance d’être heureux, réplique-je.

Il pose un regard doux sur moi :

-         Tu connais bien Hatake, tu le connais mieux que personne. Alors suis ton instinct, tu ne te tromperas sans doute pas, dit-il finalement en jetant son mégot.

Il me lance un dernier regard appuyé avant de rentrer dans le bar et un petit sourire s’étire sur mes lèvres. J’ai désormais toutes mes réponses, Hokuto m’a donné la force de faire ce que j’aurai dû faire depuis des semaines.

Je prends la direction de chez Hanako, parce que je crois que c’est là que je le trouverai si je ne me trompe pas. Après ce qu’il lui a dit ce soir, je ne vois pas comment il pourrait ne pas chercher à s’excuser auprès d’elle… En tout cas, je suis prêt à l’attendre là-bas toute la nuit s’il le faut.

*

 Je suis assis sur un muret en bas de chez elle, et je patiente une petite heure lorsque Kakashi se pose à côté de moi sans un bruit :

-         Qu’est-ce que tu fais là ? demande-t-il avec tension.

Je me lève et il m’observe, dans l’incompréhension totale tandis que je me plante face à lui en souriant un peu, heureux d’avoir un indice de plus sur ses sentiments.

-         Tu l’aimes n’est-ce pas ? demande-je.

Toute son attitude change dans la seconde, il passe de l’inquiétude à une position presque prostrée tandis que je vois la panique au fond de ses yeux :

-         Qui ça ? demande-t-il lentement.

Je lève les yeux au ciel. A ton avis lapin, en bas de chez qui sommes-nous plantés ? Non mais celui-là…

-         Hanako, réponds-je en réprimant un rire.

Il fait un pas en arrière, finissant de confirmer que j’ai raison puisque je ne me suis effectivement pas pris son poing dans la gueule. Il nie, évidement :

-         Bien sûr que non. Pourquoi me demandes-tu une chose pareille ? répond-il d’une petite voix.

-         Kakashi, contente-toi de me dire la vérité, insiste-je.

-         Je viens de te dire que non ! répond-il en reprenant du poil de la bête.

-         Kakashi ! Arrête de me mentir ! m’agace-je.

-         Et toi arrête de m’accuser ! s’écrie-t-il.

Bon, il faut que je me calme, je suis trop dur parce que j’ai envie qu’il crache le morceau mais ce n’est certainement pas comme ça que je l’aurai. Je reprends d’une voix calme, les paumes levées vers le ciel :

-         Je ne t’accuse de rien mon lapin, calme-toi, et discutons.

Il ne répond pas et reste tendu, mais c’est déjà bien qu’il soit encore là, j’ai été beaucoup trop rentre dedans, comme d’habitude. Alors je choisis de lui parler doucement, comme s’il était une pauvre petite biche sauvage que je craignais de faire fuir :

-         J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, et je pense que tu as des sentiments pour Hanako. Si j’ai raison, alors j’imagine que ce ne doit vraiment pas être facile pour toi en ce moment, mais je t’aime Kakashi, du fond du cœur, et je ne veux que ton bonheur alors…

-         Arrête, ne me dis pas ce genre de choses Rinko, me coupe-t-il d’une voix tendue.

Il est complétement crispé et malheureusement, le cas de figure que je craignais est en train de s’annoncer. Il ne peut pas supporter que je lui fasse le coup du « sacrifice », il faut dire que c’est carrément plus son truc que le mien en temps normal.

-         Je ne dis pas ça pour te faire culpabiliser Kakashi, c’est sincère, si tu as des sentiments pour Hanako alors je ne t’en voudrai pas, pas une seconde, je t’aiderai même à t’ouvrir à elle, à lui avouer, à tenter ta chance…, reprends-je.

Il recule encore :

-         Arrête Rinko ! crie-t-il.

-         Mais arrêter quoi ?! Je suis en train de te dire que je suis avec toi Kakashi ! Que veux-tu que je te dise de plus encourageant ?! De plus rassurant ?! Je suis avec toi ! Pour toujours ! Et tu aurais dû me le dire Kakashi, tu aurais dû me le dire dès l’instant même où je te l’ai présenté !

-         Arrête ! Je ne peux pas te faire une chose pareille ! Je ne peux pas Rinko ! crie-t-il en posant les mains de chaque côté de sa tête.

Ce n’est pas bon signe, il adopte cette position lorsqu’il est vraiment mal.

-         Bien sûr que tu le peux ! Je suis avec toi lapin ! Je t’encourage, je te soutiens, je ne te lâcherai pas ! crie-je en retour.

-          C’est du délire !

-         Non ! Tu l’aimes ?! demande-je.

-         Je ne peux pas te faire une chose pareille ! s’obstine-t-il.

-         Tu l’aimes Kakashi ?! m’obstine-je à mon tour.

-         Arrête de me sortir ta gentillesse ! Crie-moi dessus ! Frappe-moi ! Raye-moi de ta vie ! hurle-t-il.

-         Tu l’aimes ?! demande-je encore.

Il fait un tour sur lui-même et ce deuxième comportement est encore moins rassurant, la cocote minute est à deux doigts d’exploser. Ou ça passe, ou ça casse.

-         Rinko ! geint-il.

Je parcours le mètre qui nous sépare pour poser mes mains sur ses épaules, le tenant fermement tandis qu’il m’observe de ses yeux exorbités :

-         Kakashi, est-ce que tu l’aimes ? demande-je une dernière fois en serrant ses épaules dans mes mains.

-         Oui, avoue-t-il dans un murmure.

Je ne retiens plus du tout mon sourire, qui fend littéralement mon visage en deux :

-         Je vais t’aider Kakashi, je te jure que je suis avec toi à deux cents pour cent, que je vais t’aider à t’ouvrir, t’aider à lui avouer, vous aider à construire quelque chose ! Je veux juste que tu sois heureux, du plus profond de mon cœur, tant que tu seras heureux, je serai heureux, tu peux me faire confiance. Et je suis sûr que ça le fera pour elle, vous êtes faits l’un pour l’autre, c’est évident.

J’essaie de lui laisser transparaitre toute ma bienveillance, toute ma gentillesse, tout mon amour pour lui mais j’avoue que je ne comprends pas pourquoi il ne se détend pas. Il me fixe avec un regard vraiment paniqué, torturé, un regard que je n’aime pas et auquel je ne m’attendais pas.

-         Rinko…, chuchote-t-il.

Je pensais vraiment qu’il serait soulagé, qu’il se jetterait peut-être à mes pieds pour se flageller ou encore qu’il crierait à cause de sa culpabilité… Mais vraiment, son comportement ne présage rien de bon, je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas.

-         Oui ? demande-je en commençant à paniquer avec lui.

Ses yeux se remplissent de larmes et j’en reste stupéfait.

-         J’ai fait une énorme connerie, souffle-t-il.

-         Une connerie ? Plus grosse que de l’insulter ? demande-je avec hésitation.

Mais on dirait qu’il ne m’écoute même pas :

-         J’ai… oh mon dieu, je n’arriverai même pas à le dire à voix haute, murmure-t-il.

Ses yeux sont fous, je le sens en détresse profonde et je ne peux pas m’empêcher de paniquer à mon tour :

-         Kakashi, qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tu as fait ?! Je suis là, ça va aller, quoi que tu aies fait ! assure-je.

Il recule un peu plus et je sens qu’il est à deux doigts de se barrer cette fois alors j’essaie de l’apaiser :

-         Kakashi, calme-toi, reste avec moi, explique-moi ! Ça va aller, peu importe ce qui te fait peur, il y a des solutions, tente-je.

-         Rinko… J’ai couché …, commence-t-il d’une voix brisée.

Alors celle-là, je ne m’y attendais pas.

J’ouvre des yeux ronds, ma mâchoire se décroche de cette simple information mais je cligne des yeux et il n’est déjà plus là. Je l’appelle en hurlant, me précipitant sur le toit le plus proche pour tenter de le repérer mais c’est peine perdue et je sais bien que je ne le retrouverai pas ce soir. Mon cœur bat à toute vitesse et je commence à craindre le pire scénario possible, parce que si Kakashi a couché avec Sun, alors je sais qu’Hanako ne lui pardonnera jamais.

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