LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 112 : Le vrai visage de Kakashi

3485 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/10/2025 10:22

Chapitre 112 : Le vrai visage de Kakashi


Point de vue d’Hanako


Lorsque je me réveille le lendemain matin, je suis honnêtement très surprise d’avoir passé une nuit complète. J’étais tellement sûre que Kakashi viendrait me voir … Mais force est de constater qu’il n’est pas venu et je m’inquiète. Je ne vois pas une seule bonne raison qui justifie son absence…

Je me prépare pour le travail mécaniquement et lentement, en espérant toujours qu’il pointe le bout de son nez, mais il ne vient pas, alors je me décide à partir pour l’hôpital.

Je n’arrive pas à me mettre dans le travail, plus le temps passe sans nouvelle de Kakashi et plus je m’inquiète, plus je trouve ça bizarre et anormal, plus un horrible pressentiment s’installe au creux de mon cœur.

J’ai l’impression qu’il ne viendra pas, qu’il ne reviendra plus jamais me voir, je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à me détacher de ce sentiment. Je ne crois pas avoir été assez dure pour qu’il m’abandonne, je l’ai « quitté » mais simplement sous réserve qu’il cesse de se prosterner devant Sun… Or il m’a rassuré deux minutes après en m’expliquant le pourquoi, il me paressait donc évident que ça annulait d’office ma demande qu’il ne m’approche plus… Je panique, j’ai peur qu’il pense que je campe sur cette décision.

Je suis complétement perdue dans mes pensées au bureau d’accueil lorsqu’Hinari fait irruption avec une amie à elle :

-         Bah ça alors Hanako ! Je te cherchais figure-toi, s’amuse-t-elle de sa voix agaçante.

-         Tu me cherchais … ? demande-je froidement.

Autant dire que je ne suis pas d’humeur et que si elle me cherche aujourd’hui, je lui vole dans les plumes sans la moindre hésitation.

-         Oui, je dois faire une petite prise de sang pour me rassurer et puisque tu es la médecin que je connais le mieux, je voulais que tu t’en charges, je suis un peu cinglée, j’ai tendance à péter les plombs dès que je vois une aiguille et ça me rassurerait carrément que ce soit toi puisque nous nous connaissons, déblatère-t-elle à toute vitesse en agitant les mains dans tous les sens, comme si elle était agacée de devoir prendre le temps de se justifier.

J’hausse les sourcils, franchement surprise. Je ne le suis pas qu’elle soit cinglée, ça coule plutôt de source, mais qu’elle veuille que je m’en occupe alors que nous ne pouvons pas nous voir en peinture…

Elle doit voir mon hésitation parce qu’elle se justifie :

-         Ne te méprends pas, je ne peux pas te supporter Hanako, mais je te connais et je sais que tu es la meilleure médecin du village, c’est tout, reprend-elle d’une voix hautaine.

Son amie pouffe mais voilà qui me rassure quand même, qui me semble beaucoup plus honnête et crédible.

-         D’accord, suis-moi…, soupire-je.

Elle s’exécute docilement, suivie par son amie, et je les emmène dans une petite salle de soin. C’est finalement moins gênant que ce que je craignais, elle m’ignore complétement en discutant avec son accompagnatrice alors je prépare le matériel silencieusement en reprenant le fil de mes pensées.

Lorsque je la pique, elle ne sourcille même pas, continuant de déblatérer avec son amie à propos de l’homme avec qui elle vient de passer la nuit. L’autre essaie de savoir de qui il s’agit, mais Hinari ne lâche pas le morceau. Je dois bien admettre que la curiosité me pique lorsqu’elle annonce que son mystérieux amant l’a rejoint après une fête au bâtiment principal. Je me demande qui est donc l’homme présent hier soir qui a fait une chose pareille alors je laisse mon oreille trainer sur leur conversation.

Lorsque je termine sa prise de sang, je remplis le document pour les analyses du laboratoire et je découvre qu’elle cherche à se faire dépister, ce qui ne fait qu’accroitre ma curiosité.

-         Tu es tenue au secret médical Hanako n’est-ce pas ? demande-t-elle d’une voix dédaigneuse en m’observant remplir le document.

-         Oui, réponds-je simplement.

Et j’en suis dégoutée, j’aurais bien aimé raconter ça à Rinko, nous aurions bien ri je suppose. Elles continuent de piailler lorsqu’Hinari lâche sa bombe :

-         Bon allez, je vais te le dire, c’est avec le commandant.

-         Le commandant Hatake ? souffle son amie.

Tout mon corps se tend mais je tâche d’afficher une tête neutre en finissant de remplir mon document malgré l’accélération folle de mon cœur.

-         Evidemment, tu sais bien que je ne m’intéresse qu’à lui ! répond Hinari en éclatant de son rire de hyène.

-         J’ai terminé, annonce-je de ma voix la plus assurée en me levant.

-         Merci Hanako, je te revaudrai ça, lâche-t-elle sans même me regarder.

Je les raccompagne tandis que mon cerveau tourne à mille à l’heure. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que ce n’est pas un hasard, qu’elle a monté tout un plan diabolique, qu’elle a fait exprès de me demander moi pour me faire enrager en me mentant… Mais elle n’a aucune idée de ma relation avec Kakashi, comment pourrait-elle monter un plan pareil en ne sachant même pas ce qu’il se passe entre lui et moi… ? Au point de se faire faire une prise de sang pour corroborer ses dires…

Et puis, ça reste tout de même une drôle de coïncidence, Kakashi dort avec moi très souvent… Elle aurait pu me faire ce plan douteux un soir où il a dormi chez moi sans qu’elle ne soit au courant, mais ça tombe comme par hasard après une nuit où il n’était pas là, et surtout, une nuit où il n’est pas venu alors que j’étais persuadée qu’il le ferait… ajoutons à ça les dires de Shin, qui essaie de me convaincre que Kakashi et Hinari ont déjà couché ensemble…

Mon dieu non. Comme chaque fois que j’envisage la chose, ça me soulève tellement le cœur que je ne peux pas y réfléchir et je préfère me dire que c’est impossible.

Je les salue poliment et elles s’en vont, sans qu’Hinari ne parade plus que ça, sans qu’elle ne me lance des regards mauvais … c’est tout de même ce qu’elle aurait fait si son plan avait été de me mentir pour me faire du mal non ?

Je ne sais plus quoi penser alors que je retourne à l’accueil et le deuxième choc me percute lorsque je vois Kakashi au milieu du hall. Il a une tête à faire peur, mais il porte surtout sa tenue de hier soir, ce qui ne me rassure pas, mais alors pas du tout.

Dès qu’il m’aperçoit, il me fonce dessus, les yeux fous :

-         Hanako… Hanako je suis tellement désolé pour ce que je t’ai dit hier soir, je… je ne sais même pas quoi te dire… j’ai tellement déconné, je suis tellement paumé, je …

Son regard est hagard, on dirait qu’il n’arrive pas à organiser ses pensées, qu’il est perdu et affolé… Plus je le vois dans cet état, plus je commence à croire à cette histoire horrible et plus je me sens mal. J’ai du mal à respirer, à bouger, à parler, mais je m’y force :

-         Tu ne t’es pas changé depuis hier soir … ? demande-je dans un souffle.

-         Quoi ? Non… mon dieu Hanako, pardonne-moi, je t’en prie…  je ne pourrai pas vivre si tu ne me dis pas que tu pardonnes mes mots…, murmure-t-il.

-         Pourquoi ne t’es-tu pas changé ? m’obstine-je d’une voix blanche.

-         Je n’ai pas dormi chez moi, tu me pardonnes de t’avoir insulté ? Je t’en prie, j’ai juste besoin que tu me dises que tu me pardonnes… Je ne me sens pas bien Hanako, pas bien du tout j’ai… besoin que tu me libères de ça…

Mon angoisse grimpe en flèche, il y a quelque chose qui ne va pas et ça n’a rien à voir avec une histoire d’insultes, c’est plus profond, on dirait qu’il est à côté de la plaque, coupable à s’en flageller et le démon sur mon épaule commence à me souffler des vilaines choses.

-         Où as-tu dormi ?! couine-je en reculant d’un pas.

-         Je… dans… la rue…, invente-t-il.

Je vois qu’il ment et je ne comprends pas pourquoi il me ment si ce n’est parce qu’il a dormi chez cette foutue Hinari.

-         Dans la rue ?! Tu as dormi dans la rue ?! Mais tu penses vraiment que je vais croire à une histoire pareille ?! commence-je à m’affoler d’une voix aigüe. 

-         Je n’ai pas dormi ! On s’en fou ! J’ai fait une nuit blanche Hanako, et je suis à deux doigts de péter une vraie durite alors je t’en prie ! Je t’en prie, dis-moi que tu me pardonnes pour que je puisse continuer à vivre !! crie-t-il au milieu du hall.

Plusieurs de mes collègues tournent la tête vers lui, choquées. Son comportement est bien trop anormal, il faut que je me rende à l’évidence, il l’a fait. Et je vrille :

-         Tu n’essaies même pas de te cacher ! Tu n’essaies même pas de m’inventer une excuse crédible ! Mais qu’est-ce que tu me fais depuis deux jours Kakashi ?! Qu’est-ce que tu as fait cette nuit ?! hurle-je d’une voix suraiguë, mes larmes envahissant mes yeux en me brouillant la vue.

Mais il crie encore plus fort, un cri du cœur, s’obstinant sur la seule chose qui compte visiblement à ses yeux aujourd’hui :

-         Dis-moi que tu me pardonnes Hanako ! Dis-moi que tu me pardonnes !!

Ça me tord un peu plus le ventre, sa culpabilité est bien trop élevée pour deux pauvres insultes balancées dans le feu de l’action alors qu’il était dans tous ses états. La lame froide de la trahison m’assassine tandis que des images de lui et Hinari envahissent mon esprit mais je ne veux pas y croire. C’est inconcevable pour mon pauvre petit cœur amoureux.

-         Mais qu’est-ce que tu veux que je te pardonne Kakashi ?! Qu’est-ce que tu as fait ?! crie-je, complétement hystérique, tandis que les larmes dévalent mes joues.

-         De t’avoir dit des horreurs pareilles ! De t’avoir manqué de respect à ce point ! De t’avoir donné l’impression que j’ai joué avec toi ! crie-t-il.

-         Je me fiche que tu m’aies insulté ! Beaucoup moins que tu ne sois pas venu cette nuit, où étais-tu ?! Où étais-tu Kakashi ?! supplie-je en m’étranglant dans mes pleurs.

Cette fois, le hall au complet est branché sur la télénovela qu’est devenue ma vie et je trouve ça très inquiétant que Kakashi n’en ait rien à faire de notre public vu les sujets que nous abordons. C’est forcément très grave, très mauvais signe pour notre relation et mes mains se mettent à trembler comme des feuilles.

-         Je… dans les rues…, répond-il d’une voix cassée en voyant l’état dans lequel je suis.

-         Arrête de me mentir !! couine-je comme un animal en détresse.  

-         Je… j’étais chez Rinko ! crie-t-il alors avec force.

Je ne sais pas s’il me dit ça pour me calmer ou si c’est la vérité, mais j’ai envie de m’y raccrocher parce que je ne peux pas supporter d’imaginer que mon rêve se soit transformé en cauchemar, que Kakashi n’est plus l’homme parfait de ma vie mais le salop qui m’aura brisé le cœur pour toujours. Je préfère imaginer qu’il a passé la nuit avec Rinko, qu’ils ont discuté, que Rinko lui a posé la même question qu’à moi et que Kakashi a complétement paniqué.

-         Je t’en prie Hanako…, reprend-il dans un murmure éteint.

Je me plonge dans ses yeux, j’y lis tellement d’informations que j’en ai le tournis. J’y vois un regard que j’aurais aimé ne pas connaitre, un regard si torturé, si douloureux, si triste, si bouleversé… Je ne sais pas s’il m’a trompé mais je ne peux pas le laisser dans cet état alors que je l’aime de tout mon cœur. Je décide donc de le libérer, pressentant que ça risque de me priver de lui pour toujours :

-         Je te pardonne Kakashi, affirme-je donc d’une voix tremblante.

Il ferme les yeux de soulagement et attrape mes mains pour les embrasser. Il les serre contre son visage avec force, comme s’il inspirait une dernière fois ma peau et mes larmes redoublent sur mes joues, parce que je le connais et que je vois que ce sont des adieux.

-         Pardonne-moi Hanako, pardonne-moi tout le mal que je t’ai fait, pardonne-moi de ne pas avoir réussi à rester loin de toi, de t’avoir traité comme je l’ai fait, de t’avoir crié dessus, de t’avoir manqué de respect, de t’avoir laissé croire par mes actes qu’il y avait un avenir entre nous… C’est terminé mon ange, je te libère, je me libère, tout ça n’aurait jamais dû arriver et n’arrivera plus.

 Je reste figée, l’observant partir, à deux doigts de tomber dans les pommes sous les montagnes russes émotionnelles que je suis en train de vivre.

Alors qu’il passe les portes et disparait, je prends la décision ferme et définitive de me rendre chez lui dès la fin de la matinée. Je poserai mon après-midi, ou je partirai simplement, peu importe, mais je ne peux pas laisser la situation comme ça, il faut que j’aille le voir, que je m’assure qu’il va bien, que je creuse ces histoires, que je comprenne ce qu’il se passe… Il ne peut pas sérieusement me laisser tomber ? Après tout ce que nous avons partagé … ? Tout ce que nous nous sommes avoués … ? Je n’arrive pas à y croire tout en sachant très bien que s’il a passé la nuit avec Hinari, alors oui, c’est définitivement fini entre nous. J’aurai la réponse tout à l’heure, lorsque j’irai lui poser la question et ça me terrifie.

Je n’arrive à me concentrer sur rien d’autre, mes larmes roulent sur mes joues sans interruption, je tremble de tous mes membres, je suffoque dans ma peine immense…

*

A midi, je prends mes affaires pour filer chez Kakashi mais dès que je vois Rinko passer les portes avec un air très inquiet, je m’arrête net.

Je sais déjà ce qu’il va me dire, je sais déjà que mon cœur sera irrémédiablement brisé d’ici trois minutes et je mords ma joue de toutes mes forces pour tenter de rester calme, de ne pas littéralement m’effondrer ou sombrer dans le néant.

Rinko se plante devant moi et confirme mes peurs :

-         Dis-moi trésor… rien de grave mais… tu n’aurais pas vu Kakashi depuis hier soir ? Je le cherche, demande-t-il d’une voix qu’il veut rassurante.

Je ferme les yeux tandis que mon être se scinde en deux de douleur :

-         Il n’a pas dormi chez toi ? murmure-je.

-         Euh… non ? Pourquoi ? Tu l’as vu ? demande-t-il.

Je me dirige vers les portes pour sortir, il est hors de question que je reste ici une seconde de plus, j’arrive à contenir l’explosion en moi simplement parce que je sais que je serai chez moi dans moins de dix minutes et que je pourrai me laisser aller à mes pleurs et à ma peine insupportable.

-         Alors, tu l’as vu… ? insiste Rinko en me suivant, dans l’incompréhension.

Je pose des yeux sans émotion sur lui, déjà morte à l’intérieur :

-         Oui, il est passé s’excuser pour hier soir. Il a l’air dans un état absolument affolant Rinko. Alors je serais de toi, je retrouverais mon ami pour savoir ce qui ne va pas.

Je plante Rinko au milieu de ce foutu hall et je rentre chez moi sans même prévenir qui que ce soit. Je cours comme si ma vie en dépendait, comme si un orage me talonnait. Je me sens tellement trahie que la nausée me prend, mon estomac est creux, j’ai des frissons et je me demande même si je ne suis pas fiévreuse. Je ne me suis jamais sentie aussi nulle, aussi souillée, aussi vulnérable.

Dès que je referme la porte de chez moi, je m’écroule par terre en pleurant. J’ai tellement mal au cœur que je crie de détresse en me noyant presque dans mes larmes. L’image de Kakashi est figée devant mes yeux, je ne vois que son beau visage qui me sourit, qui me taquine et m’embrasse pendant des heures, qui me rendait plus heureuse que je ne l’avais jamais été de toute ma vie.

 Je prends la mesure de ce que je suis en train de perdre et c’est insurmontable.

Je repense à ma discussion avec Sakura… Je le savais, je savais que Kakashi pourrait me lacérer le cœur et me détruire, mais j’ai quand même voulu tenter le diable et je m’en mords les doigts.

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