LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 113 : TOME 5 : LE PAYS DES SOURCES CHAUDES
5221 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 11/10/2025 10:25
TOME 5 : LE PAYS DES SOURCES CHAUDES
Pour information, ce tome sera écrit majoritairement du point de vue de Kakashi ! 😊
Chapitre 113 : L’enquête des genin
Ça fait une semaine. Une semaine que je m’isole de tout et de tout le monde, une semaine que j’ai « quitté » Hanako sans une explication.
Je me suis planqué au seul endroit où je sais que personne ne me trouvera : chez Obito. Depuis le massacre du clan Uchiwa, le quartier est complétement déserté, il n’y a que Sasuke qui vit là et bien loin, alors je sais que je suis en sécurité.
Il s’est passé tellement de choses à cette soirée avec le pays du gel, tellement de bouleversements dans ma vie, tellement de choses insurmontables pour l’homme fragile que je suis dans le fond, que j’ai eu besoin de partir.
La culpabilité est ma faiblesse absolue, parce qu’elle me tue depuis mon adolescence, elle est ce qui me fait le plus souffrir depuis que je suis gamin et je ne sais plus l’endurer.
Il me semble que mon pétage de câble était absolument inévitable… Depuis que je connais Hanako, ou plutôt depuis le jour où Rinko me l’a présenté comme sa petite amie, j’ai plus ou moins su que ce moment arriverait parce que je savais que j’allais avoir du mal à rester loin d’elle. J’étais jusque-là même carrément étonné de voir à quel point j’arrivais à gérer ma culpabilité, je n’en revenais pas de réussir à vivre ces moments divins avec Hanako sans me barrer en courant pour me flageller jusqu’à ce que mort s’en suive…
Mais c’est elle qui m’a fait tenir bon, je le sais, parce que le bonheur que m’apportaient nos moments tous les deux écrasait la culpabilité dévorante que je ressentais envers Rinko. Comment aurais-je pu m’éloigner sérieusement d’elle ? Comment aurais-je pu ne pas tenter le diable pour avoir la chance d’embrasser une fois de plus ses lèvres parfaites, d’y voir un sourire de plus s’y étendre, d’entendre son rire angélique une fois encore… ?
Je l’ai dans la peau depuis l’instant même où mes yeux se sont posés sur elle et je n’aurais jamais, jamais pu lutter contre ça. Ça a été une évidence, un bouleversement profond de mon être, comme si elle devenait le point central de mon existence, mon point de gravité, c’est inexplicable. J’ai eu beau lutter de toutes mes forces, tenter de l’éloigner de moi par tous les moyens, essayer de la dégouter avec mon pire caractère, il n’y avait rien à faire. Nous sommes deux aimants, deux amants.
Mais j’ai craqué, nous y sommes. La culpabilité m’a rattrapé et j’ai abandonné mon ange terrestre du jour au lendemain. J’arrive pour l’instant à ignorer ma peur de lui avoir fait mal au cœur, à l’enfouir au fond de moi, mais je sens qu’elle se rapproche, qu’elle me scrute comme un rapace prêt à me dévorer, et je sens surtout que lorsqu’elle me tombera dessus, ce sera terrible, sans doute bien plus terrible que ce que je vis actuellement. Alors je sais que mon isolement a une date de fin, que je devrai rentrer au village et affronter la colère vibrante d’Hanako… Parce que je sais qu’elle sera en colère que je l’abandonne comme ça sans explication, je me dégoute même de l’avoir fait alors que ça fait une semaine que je me rends bien compte que je ne peux pas la quitter vraiment. Il m’aura fallu ces sept jours pour que les choses prennent leur juste place, pour que je réalise que je ne peux pas vivre sans elle, pas même pour Rinko. J’ai tellement peur qu’elle m’en veuille pour toujours, qu’elle n’accepte jamais de me récupérer…
Mais je ne pouvais pas faire autrement que de la quitter, ma lâcheté est stupéfiante mais j’estime quand même avoir mes raisons… D’accord je tenais bon jusque-là, j’arrivais à maintenir ma culpabilité en respect, mais ce soir-là, lorsqu’Hanako m’a accusé d’horreurs, que Sun m’a avoué ses sentiments et que Rinko est venu me voir pour me dire qu’il m’avait grillé, c’était trop.
Tout m’est tombé dessus avec une violence inouïe…
D’abord le fait de ne pas traiter Hanako comme je le devrais, qu’elle m’accuse ainsi de jouer avec elle, qu’elle se rende compte qu’elle mérite mieux qu’un homme qui ne l’embrasse que la nuit tombée… j’ai cru que j’allais en mourir de douleur lorsqu’elle m’a jeté ça à la figure, lorsqu’elle a arraché son élastique, le symbole de notre nuit ensemble, de notre relation, de mon amour pour elle…
Ensuite, le fait de savoir que j’allais briser le cœur de Sun, parce que je sais que je suis incapable de l’aimer. Savoir que je ne pourrai donc pas la contenter entièrement pour me faire « pardonner » le meurtre de Rin, savoir que je vais faire souffrir sa cousine… quel enfer, j’en vomirais.
Et Rinko, bon sang Rinko qui me témoigne tellement d’amour que j’en suffoque, qui me donne sans rien attendre en retour, sans accusation, sans colère… Qui me crie qu’il ne veut que mon bonheur, que je mérite d’être heureux et qui me donne sa bénédiction alors même que je n’ai pas attendu qu’il le fasse pour me rapprocher d’elle. Quelle ironie, j’ai voulu me sacrifier et ne rien lui dire de mes sentiments, finissant par le trahir en devenant l’amant de sa copine… alors qu’il m’aurait compris et me l’aurait laissé si j’avais simplement été honnête dès le début… Je n’ai même pas réussi à lui dire que j’avais couché avec Hanako dans son dos, je n’ai même pas été capable de lui dire la putain de vérité alors même qu’il venait de me témoigner une fois de plus sa gentillesse et son amour. Il mérite de savoir, que je lui explique tout, que je m’excuse et qu’il prenne ensuite sa décision finale…
Je vais devoir arrêter de me cacher, ça fait une semaine que je le fais et en ce huitième jour, je sais qu’il faut que je sorte, il va falloir que j’assume mes actes auprès de Rinko, que j’annonce ma décision claire et nette à Sun et que je me fasse pardonner auprès d’Hanako, peu importe le temps que ça prendra.
Je sais ce que j’ai à faire mais je sais aussi que je ne suis pas encore capable de le faire. Mais j’ai besoin de bouger d’ici, de faire quelque chose, de prendre l’air, de quitter le village…
Je veux fuir encore un peu, je le sais, mais je veux fuir à l’air frais, à l’air libre et non pas m’enterrer dans une chambre poussiéreuse et dont le souvenir du précédant occupant me rend encore plus triste que je ne le suis déjà.
Alors que la nuit vient de tomber, je prends sur moi et je quitte le quartier Uchiwa en direction du bureau de Minato.
Après tout, je viens de disparaitre une semaine après l’avoir quittée, j’imagine que je ne suis plus à ça près… Si Hanako m’a pardonné toutes les crasses que je lui ai déjà faites, alors j’imagine qu’attendre une semaine de plus ne changera rien … Je ne pense pas qu’une semaine puisse fondamentalement changer le cours des choses… ? En tout cas je l’espère…
*
Lorsque je fais ma demande à Minato, il est très inquiet, évidemment. Mais rien qu’en entendant ma voix éteinte et en voyant ma tête qui doit faire peur, il comprend l’urgence absolue de m’envoyer hors de Konoha.
Je sais que mon état lui rappelle de très mauvais souvenir, qu’il a peur que je bascule, que je fasse une connerie, que je pète les plombs définitivement... Il me lance le regard que j’aime le moins voir dans ses yeux, celui qui me perce à jour comme si j’étais un foutu livre ouvert.
Alors après que je lui ai formulé la demande expresse de me sortir du village en lui expliquant qu’il s’agissait d’une question de vie ou de mort, il me pose une seule question, qui me démontre une fois de plus à quel point il me connait et à quel point il comprend plus de choses qu’il ne veut le faire croire :
- Est-ce que ton état actuel a un rapport avec Hanako ? demande-t-il avec tension.
Je sais que j’hallucinerais en temps normal, mais je n’ai plus la force d’halluciner depuis bien des jours alors je ne cherche même pas à comprendre comment il a deviné mon lien avec elle, ni même à lui mentir.
- Oui, réponds-je sobrement.
- Alors tu seras sur une mission extérieure d’au moins quelques jours demain matin à la première heure. Va Kakashi, aère-toi comme tu dis, repose-toi, réfléchis, tire les choses au clair dans ta tête. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé entre vous, mais je sais que je ne t’ai jamais vu aussi heureux que depuis que tu la connais… Je sais aussi que tu feras ce qu’il faut, que tu ne fuiras plus comme tu l’as déjà fait, parce que tu ne peux pas l’abandonner.
Je ne réponds pas et j’empêche les larmes de me monter aux yeux, bien trop touché par la véracité de ses mots. Il a tellement raison… je ne pourrais jamais abandonner définitivement Hanako, je ne pourrais jamais vivre en la laissant à Rinko, jamais lui refaire autant de mal que l’autre soir simplement pour épargner les sentiments de Sun.
Il n’y a qu’elle en moi, dans ma tête, dans mes veines, dans mon cœur… Je ne choisis tout simplement pas mes sentiments et je me donne encore une semaine avant de prendre mon courage à deux mains, de rentrer la tête haute à Konoha pour affronter Rinko et Sun avant de courir me jeter aux pieds d’Hanako me faire pardonner jusqu’à ce que ses divins yeux roses se posent sur moi avec autant de tendresse qu’ils l’ont fait depuis des semaines.
*
Je ne suis pas surpris le lendemain matin lorsque je me retrouve assigné à une mission uniquement composée de genin que j’encadre seul. Nous devons escorter des pêcheurs civils jusqu’à la mer en les « protégeant ». Autant dire une promenade de santé et mon rôle sera surtout d’apporter quelque chose aux genin pour compléter leur apprentissage.
Minato qui me cale une petite semaine avec des genin, comme c’est bizarre, j’en rirais presque de le voir tenter la chose… Et quelle bonne idée.
Parce que je n’aurais jamais, jamais imaginé une seule seconde à quel point cette mission me serait bénéfique. Je m’attendais juste à être occupé, loin du village et de mes problèmes, mais je réalise très vite que je suis très bien entouré. Les genin sont rafraichissants, innocents, ils ne se prennent pas la tête et évoluent dans leur vérité et leur honnêteté. Ça me fait un bien fou de me confronter à eux, avec mes problèmes ridicules d’adultes, des problèmes que je m’invente bordel et dès mes premiers jours avec eux, je m’en rends bien compte.
C’est moi seul qui ai décidé d’obéir aveuglément à Sun, pas Rin qui me l’a demandé. C’est moi seul qui ai décidé que Rinko ne me pardonnerait jamais de m’intéresser à Hanako, il m’a même dit l’exact contraire. Et c’est moi seul qui me trouve trop « nul » pour convenir à Hanako alors qu’elle m’offre depuis des semaines des signes allant dans l’autre sens.
Les genin m’ont ouvert les yeux, véritablement, et je sens que je suis calme, prêt à affronter mes tempêtes, réparer mes erreurs, plus serein que jamais.
Outre l’impact positif sur mon moral et mes tortures psychologiques, les genin m’ont vraiment occupé. Ils ont envie d’apprendre, de montrer leur courage, devenant de fait très dissipés malgré leur bonne volonté. Je suis donc constamment occupé, il y en a toujours un à réprimander, un à calmer ou un cours à dispenser.
Ils sont curieux aussi et j’adore retrouver la dynamique que j’avais avec mon équipe sept. Ils cherchent à enlever mon masque, me posent mille et une questions sur mon bandeau, ils me font profondément du bien et j’adore endosser à nouveau mon rôle de senseï mystérieux et impressionnant.
Ils me posent toute la sainte journée une quantité astronomique de questions personnelles sans aucune gêne, sans aucune pression de politesse ou de convenance, et je leur raconte n’importe quoi, ce qui me fait mourir de rire intérieurement.
Au début, ils me croyaient sur parole, mais ils ont fini par comprendre que je les menais en bateau et ils s’amusent désormais à essayer de tirer le vrai du faux sous les regards amusés des pêcheurs que nous escortons.
*
Nous sommes sur la fin de notre mission, les pêcheurs ont atteint la mer et nous dormons ce soir dans la forêt avant d’entamer le chemin du retour à l’aube. Nous sommes tous installés autour d’un feu et ils mangent avec gourmandise en discutant ensemble sous mon regard.
Je pense à Hanako, comme toujours. Je me repasse en boucle mes souvenirs avec elle, la perfection de son visage, de son corps et même de son petit caractère. Elle est parfaite à mes yeux, mais j’ai tellement peur qu’elle ne me pardonne pas, je ne pourrais jamais m’en remettre.
J’ai déjà un plan B évidemment, si elle n’acceptait pas de me reprendre en tant que… petit ami ? Je n’ose même pas penser ce terme, pourtant, c’est ce que nous nous sommes avoués lorsque nous nous sommes disputés. Ça m’a foudroyé des pieds à la tête lorsqu’elle m’a avoué qu’elle se sentait comme ma petite-amie... Malgré le contexte, j’avais un tel feu d’artifice en moi, une telle joie, j’étais le plus heureux des hommes le temps de quelques secondes. Enfin bref, c’était avant de péter les plombs, de la quitter, et de disparaitre deux semaines.
Quel crétin, elle ne voudra jamais me reprendre.
Autant me préparer à mon plan B, qui serait d’au moins être son ami, histoire de pouvoir la garder dans ma vie quand même. Je comprendrais qu’elle ne me fasse plus confiance après le coup que je viens de lui faire mais je pense qu’elle sera capable de finir par accepter mon amitié. Et qui sait, peut-être qu’avec les années, sa confiance totale se réinstallera et que nous nous retrouverons romantiquement…
Je suis tiré de mes pensées par Awa :
- Et vous Kakashi senseï ? demande-t-elle.
C’est drôle, ils m’appelaient tous « Commandant Hatake » il y a une semaine et je suis maintenant officiellement renommé « Kakashi senseï ». Ça me fait bizarre d’entendre ça de la bouche d’autres gamins, mais je crois que ça me plait.
- Moi quoi ? demande-je.
- Vous avez une amoureuse ? demande-t-elle.
Et bam ! Grand coup dans le ventre qui rétracte tous mes organes sous la violence de sa phrase, parce que non, je n’ai pas de petite-amie puisque je suis un abruti, un con fini qui a quitté de lui-même la seule femme qu’il n’a jamais aimé.
- Non, réponds-je simplement.
Se lance alors un débat entre eux pour savoir si je mens ou si je dis la vérité cette fois. Les filles sont toutes sûres et certaines que je mens, les garçons sont plus mitigés.
- Je peux savoir pourquoi vous imaginez que je vous mens ? Je ne vous ai quand même pas raconté tant de bêtises que ça, dis-je.
- On ne peut pas avoir l’air aussi triste quand on ne souffre pas d’une peine de cœur, répond Awa avec un petit air supérieur.
J’ouvre un œil rond, complétement scotché tandis que ma réaction remue les foules. Awa est rigolote, on dirait Naruto mais intelligente et perspicace.
- Je ne suis pas triste, me défends-je en me redressant.
- On dirait bien pourtant. En fait, je pourrais même analyser tout ça plus en profondeur, mais je ne me le permettrais pas, fanfaronne-t-elle.
Ça m’intéresse, j’aimerais bien voir ce que vaut sa perspicacité, elle risque de devenir une grande ninja mais cette mission est tellement calme que je n’ai pas pu voir leurs niveaux au combat ou en analyse. Nous avons surtout fait beaucoup de théorie le long de notre route.
Et puis même si elle tapait dans le mille, quoi ?
- Nous t’écoutons Awa, montre-nous ton niveau en analyse, dis-je en croisant les bras.
Tous les genin la dévisagent avec intérêt tandis qu’elle se racle la gorge théâtralement :
- Accrochez-vous, parce que je pense une bonne quantité de choses, dit-elle de son petit air supérieur.
- Allez ! l’encourage Keii avec animation.
- Alors, tout d’abord, Kakashi senseï étant notre commandant, tout le monde le connait. Eléments d’analyse faciles tiré de son comportement habituel : il lit, il soupire et il lève les yeux au ciel.
Un petit rire parcourt les genin et je souris un peu sous mon masque. Elle reprend :
- Or, l’un d’entre vous l’a-t-il vu toucher un livre depuis le début de la mission ? demande-t-elle.
- Non…
- C’est vrai que c’est bizarre.
- Maintenant que tu le dis, c’est vrai…
Awa regarde avec appréciation l’effet qu’elle vient de créer au sein de ses camarades et je fronce les sourcils tandis qu’elle reprend :
- Elémentaire, notre Kakashi senseï était un homme seul, qui s’ennuyait à mourir. Sur cette mission, il ne lit plus mais reste plongé dans ses pensées, or un changement de comportement est toujours expliqué par quelque chose. De plus, alors que nous l’avons trouvé dans un état plutôt pitoyable au début de la mission…
Elle me lance un petit regard pour vérifier que sa remarque légèrement piquante passe et j’incline rapidement la tête tandis qu’elle reprend :
- Plus nous nous sommes éloignés du village, plus le temps a passé, et plus il s’est déridé, pour ce qu’on en voit en tout cas, mais il est définitivement plus enjoué, plus détendu. Et j’ai remarqué qu’il n’y a que le soir désormais qu’il se laisse aller à son air abattu.
C’est déjà excellent, elle m’impressionne.
- Alors, ta conclusion ? demande-je avec neutralité.
- Tous ces éléments me poussent à croire qu’il y a quelque chose à Konoha qui a changé votre vie d’une façon et vous a rendu malheureux. Je suppose même que c’est vous qui vous êtes chargé de cette mission volontairement simplement pour vous éloigner du village et vous changer les idées puisqu’il est incompréhensible que ce soit vous, le second de l’Hokage, qui vous chargiez de cette mission paisible. Je dirais donc que c’est une femme qui est à l’origine de tout ça, car c’est à mes yeux l’option la plus crédible et la plus élevée statistiquement en considérant que vous êtes un homme en fin de vingtaine. Conclusion : Je ne sais pas exactement quand, puisque je ne vous côtoie pas au village, mais vous avez dû rencontrer une fille, avec qui ça ne s’est visiblement pas très bien passé, vous rendant malheureux et vous poussant à fuir le village.
Franchement, je suis impressionné. Awa n’a que onze ans et elle mène des analyses bien plus fines que beaucoup de chûnin.
Elle me regarde avec appréhension et impatience, sans doute pour savoir si elle a bon, et je retourne le problème dans ma tête dans tous les sens. Je ne veux pas lui dire qu’elle a raison, mais il est hors de question que je lui mente et que je la fasse douter d’elle alors qu’elle a vu juste, je me retrouve un peu coincé.
Les autres piaillent, beaucoup la complimentent, mais au bout d’une minute ou deux, ils ont tous le regard rivé sur moi. Je vois leurs grands yeux admirateurs, je ne peux pas faire passer ce secret avant leur confiance en eux, ni avant leur apprentissage, former les jeunes générations est la chose la plus importante.
On se fou de ma relation amoureuse bancale, ils n’en n’ont rien à faire ! Personne n’en a rien à faire à part moi bon sang ! C’est l’origine même de tout l’avortement de ma parfaite relation, mon idiotie à garder ça secret. Visiblement je n’ai pas encore retenu la leçon mais je décide de briser le cercle vicieux :
- Tu devrais envisager les renseignements, dis-je simplement.
Elle rougit de plaisir tandis que les autres l’acclament en applaudissant et la félicitant. Ils sont tellement excités d’avoir une information pareille qu’ils gloussent comme des dingues. Ça me fait sourire et ça me rend nostalgique à la fois. Ils sont au début de leur vie, ils peuvent tout faire, tout devenir, tout réussir.
- Kakashi senseï, vous ne voulez pas nous raconter l’histoire ?! Il n’y a rien à faire, il est un peu tôt pour aller se coucher ! supplie Keii.
- Hors de question, tranche-je.
Ils râlent tous à leur échelle, déçus au possible.
- C’est une ninja de Konoha ? demande l’un d’eux.
- Oui.
Je vois leurs regards briller de mille feux, ils sont tout excités que j’ai accepté de répondre à une question et ils se dévisagent tous en essayant de se souffler quoi demander ensuite. C’est une très bonne chose, et j’ai leur motivation la plus totale.
- Vous savez quoi : entrainement, déclare-je.
Ils me regardent, franchement étonnés, et je m’explique :
- Nous allons bosser sur le travail en équipe. Je vais accepter de répondre à trois de vos questions, simplement trois. Avec honnêteté. Je vais vous laisser une demi-heure pour que vous arriviez à vous mettre d’accord à l’unanimité sur trois questions. Evidemment, pas de question stupide comme son nom, mais vous êtes assez intelligent pour le comprendre.
Ils sont de plus en plus excités, ils s’agitent tous, se tortillent et leur impatience me submerge.
- Mais des questions sur quoi ? Pour essayer de trouver qui c’est ou bien pour en savoir plus sur ce qu’il s’est passé ? demande Keii.
- Ça je ne sais pas, c’est à vous d’y réfléchir ensemble et de déterminer ce que vous voulez savoir. Je vous laisse 40 minutes finalement.
Ils se jettent tous les uns vers les autres et j’entends leurs débats qui commencent. Je fais mine d’aller faire un tour mais je m’allonge paresseusement dans un arbre pour les regarder, vérifier que tout le monde participe et que personne n’est laissé sur le carreau.
Je remarque qu’il n’y a qu’une seule genin qui reste en retrait, elle écoute les autres et ne participe pas vraiment au débat. C’est Kiyowa Hyuga, elle est aussi discrète qu’Hinata et lui ressemble physiquement. En revanche, je ne crois pas que ce soit sa timidité qui la pousse à se retirer, on dirait plutôt qu’elle attend que le temps passe et personne ne le remarque.
Ils débattent pour savoir s’ils veulent trouver qui c’est ou bien savoir ce qu’il s’est passé, et ils optent finalement pour la première option en se disant que s’ils la trouvent, ils lui demanderont tout simplement eux-mêmes et je trouve ça intelligent. Je suis fier d’eux.
*
Lorsque je reviens, ils m’attendent tous de pied ferme.
- Je vous écoute ? demande-je.
- Dans quel secteur travaille-t-elle ? demande Awa.
- Elle travaille à l’hôpital.
Bonne question. Ils se regardent, appréciant l’information qui réduit beaucoup leurs recherches.
- Comment vous êtes-vous rencontrés ?
- Une amie nous a présenté, réponds-je.
Moins bonne question mais ils ne pouvaient pas le savoir, si je l’avais rencontré en mission et qu’elle avait été la seule médecin, alors bingo, ils auraient pratiquement déjà leur réponse et n’aurait plus eu qu’à interroger des ninjas jusqu’à en trouver un qui aurait fait partie de la mission avec nous.
Ils murmurent alors entre eux, ils ne s’attendaient pas à ce que je l’ai rencontré aussi bêtement et ça les pousse à vouloir changer leur dernière question apparemment mais j’interviens :
- Stop. Vous aviez 40 minutes pour trouver trois questions, je ne vais pas vous laisser l’option de changer la dernière à la lueur de vos nouvelles informations.
Ils se taisent, coupables.
- De quelle couleur sont ses cheveux ? demande finalement Keii.
Bonne question, un moyen facile et efficace d’éliminer une grande partie des concurrentes, il aurait été stupide de la changer.
- Marron.
Ils se mettent tous à discuter frénétiquement, tentant de recouper les informations qu’ils ont sur les médecins de Konoha, mais il est l’heure de leur donner une leçon :
- Je vous ai observé débattre, et j’ai remarqué que bien que vous participiez presque tous, l’une d’entre vous a été laissée en retrait.
Je regarde Kiyowa qui rougit et baisse la tête tandis que les autres râlent en essayant de comprendre de qui je parle. Je reprends :
- Il ne faut jamais, jamais laisser un équipier sur le carreau. Tout le monde a ses ressources et son importance, et même si certains d’entre vous ne l’ont pas remarqué, il était du devoir de ses équipiers de se rendre compte qu’elle ne donnait pas véritablement son avis. Alors pour vous donner une leçon, Kiyowa va pouvoir réfléchir à une dernière question, qu’elle seule pourra me poser et dont elle seule aura la réponse. Ainsi, vous apprendrez qu’il faut écouter la voix de tout le monde, car la personne que vous négligez pourrait bien être celle qui détient l’information importante.
Kiyowa écarquille les yeux tandis que les autres la regardent avec jalousie. Mais je vais encore enfoncer le clou :
- Si l’un d’entre vous, ou plusieurs, arrivent à me donner son prénom dans la semaine qui suivra notre retour, je les emmènerai d’office avec moi pour ma prochaine mission, aussi dangereuse soit-elle, je vous en donne ma parole.
Ils sont encore plus dégoutés et jalousent férocement Kiyowa qui a le droit à une question supplémentaire et donc bien plus de chance de participer à une mission en découvrant le prénom de mon ange.
Certains argumentent pour me faire changer d’avis mais je tiens fermement ma position et ils ne mouftent pas longtemps.