LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 116 : Kakashi, jugé non-coupable
5837 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 17/10/2025 10:35
Chapitre 116 : Kakashi, jugé non-coupable
Je me renferme bien évidemment à double tours chez moi. Plus les jours passent sans nouvelle de Rinko, plus ils défilent sans que je ne sois allé la voir et plus je comprends que je ne la récupérerai pas.
Ça fait trop longtemps maintenant, ça fait plus de trois semaines que je l’ai quitté sans revenir, elle ne me le pardonnera jamais. Son absence me tue de douleur, mais je suis tellement mal, tellement au fond du trou de ne pas savoir ce qu’il adviendra de ma relation avec Rinko que je ne peux pas bouger. C’est comme si je me faisais du mal pour me punir, je meurs à petit feu d’être loin d’elle, je n’arrive plus à rien, pas même à sortir de mon lit.
J’ai peut-être perdu Hanako et Rinko en l’espace de trois semaines et je commence à comprendre que je ne m’en remettrai jamais. Je ne sais même pas ce qui me maintient en vie, peut-être l’espoir que l’un d’eux revienne dans ma vie… je ne sais pas. En tout cas, je ne dors pas, je me nourris à peine et je souffre, bordel que je souffre.
Et pourtant, il faut croire que la chance a tourné un minimum dans ma vie, déjà parce que je les aie rencontré et que j’ai eu le bonheur inouï de les avoir avec moi un certain temps, mais surtout parce que six jours après cette soirée au bar, Rinko toque à ma porte.
Et dès que je lui ouvre, il me ramène à la vie par un geste si simple, si beau que je m’effondre en sanglots lorsqu’il me prend dans ses bras sans prononcer un mot. Il me serre fort contre lui et heureusement, parce que mes jambes se dérobent sous mon corps lorsque je comprends ce que ce geste signifie, et je n’arrive pas à m’en remettre.
Je ne peux pas croire qu’il soit en train de m’offrir ça, cette chance, ce bonheur… il tenait mon cœur dans ses mains et je ne peux pas intégrer qu’il vient de me dire sans un mot qu’il ne l’écraserait pas en miette mais le porterait plus haut que les nuages, comme l’ami absolument stupéfiant qu’il est.
Je m’abandonne complétement dans ses bras, comme jamais je ne l’ai fait, pleurant pendant des dizaines de minutes, me raccrochant à lui comme à mon énergie vitale et il me tient, il ne me lâche pas, il ne me lâche jamais.
*
Après un long moment d’émotion, nous nous asseyons dans mon lit et c’est lui qui parle. Il m’explique que ce ne fût pas facile à digérer, effectivement, mais qu’il me pardonne, qu’il la pardonne et ne nous lâchera pas. Il est assez sensé pour se rendre compte que c’est juste dommage, que tout ça n’est qu’une histoire de mauvais timing, qu’il sait bien que nous n’avons jamais voulu lui manquer de respect ou lui faire du mal, que nous avons simplement lutté contre nos sentiments réciproques pour éviter de le blesser, ce qui partait d’une bonne intention. Il aurait évidemment préféré que nous soyons clairs dès nos premiers doutes, que nous lui en parlions mais il comprend bien que c’était délicat puisque nous n’avions aucune idée des sentiments de l’autre avant cette fameuse soirée chez Toru et que nous partions du principe que c’était absolument mort dans l’œuf en considérant leur relation à lui et elle même si elle n’aboutissait pas. Il comprend également la suite, l’escalade de notre relation dans son dos une fois qu’Hanako l’a quitté, puisqu’il imagine bien qu’une fois la porte du bonheur ouverte, il est extrêmement difficile de la refermer et que la Littérature a tenté de démontrer bien des fois qu’il ne sert à rien de séparer deux cœurs amoureux, qu’ils trouveront toujours un chemin.
Il conclut en me disant que ce qu’il retient de cette histoire, c’est qu’Hanako et moi sommes faits l’un pour l’autre, que rien n’a pu nous séparer malgré les circonstances car nos sentiments sont sincères et réels, que nous ne les contrôlons pas et qu’il n’aurait jamais pu lutter contre ça. Il en arrive même à presque s’excuser de ne pas avoir vu avant le coma d’Hanako à quel point j’étais fou d’elle. Lorsque je me cabre en lui disant qu’il n’a pas d’excuse à me faire, il tempère en expliquant que ça lui fait tout de même mal au cœur de ne pas avoir su voir que j’étais fou amoureux d’elle alors que c’était évident, qu’il aurait aimé être un peu moins focalisé sur sa personne car cela aurait pu arranger cette situation bien avant.
Alors au terme d’une longue discussion, de plates excuses de ma part, et d’un réconfort non-mérité qu’il m’offre, nous abordons enfin ce qu’il s’est passé ce fameux soir où j’ai disparu. Je lui explique en détail mon pétage de plombs, entre la crise avec Hanako, la déclaration de Sun et le feu vert qu’il m’a donné alors que je n’avais pas attendu de l’avoir pour me rapprocher d’elle. Il comprend, et reconnait que me connaissant, cette crise était inévitable… Il aborde ensuite ce qu’il s’est passé pour Hanako après ma « rupture » avec elle :
- Elle s’est enfermée chez elle pendant une semaine, refusant tout net de m’ouvrir, ne se présentant pas au boulot selon ses collègues. Le huitième jour, elle m’a ouvert sa porte, je l’ai trouvé dans un état… elle était brisée Kakashi, je ne comprenais rien, elle était toute maigre, toute vide, littéralement. Elle l’a très, très mal vécu, je comprenais bien qu’il y avait un énorme problème mais elle ne voulait rien lâcher alors je me suis simplement occupé d’elle, de la nourrir, de la forcer à sortir de son lit pour aller faire des balades… j’ai vraiment tout donné pour essayer de lui redonner le sourire mais elle était l’ombre d’elle-même, m’explique-t-il.
Ce qu’il me raconte me plonge tellement dans l’effroi que je me lève automatiquement, sentant chaque poil de mon corps se dresser sur ma peau tandis que mon cerveau s’éteint et qu’un bruit blanc résonne dans mes oreilles.
- Je ne savais même pas qu’une « rupture » pouvait mettre quelqu’un dans cet état…, reprend-il. J’ai compris que ça avait un lien avec toi puisque vous vous étiez disputés, au début je me demandais si deux insultes pouvaient vraiment la mettre dans cet état mais en y réfléchissant, je me suis souvenu que tu m’avais dit que tu avais couché avec quelqu’un alors je suis parti du principe que c’était ça le fond du problème, que tu avais dû lui dire à la soirée et que ça lui avait brisé le cœur… je ne voyais pas trop ce que ça pouvait être d’autre à ce moment-là. A partir de là, je t’en ai voulu et je me mordais les doigts de t’avoir dit que je t’aiderais alors que tu la faisais souffrir comme ça avec tes supposées conneries et c’est pour ça que je t’attendais de pied ferme au bar.
- Rinko, il faut que j’aille la voir immédiatement, lâche-je d’une voix blanche.
- Ça ne sert à rien Kakashi, elle n’est pas chez elle…, répond-il.
- Mais elle est brisée…
- Et encore, je t’épargne, dit-il tristement.
Je le dévisage sans réussir à comprendre ce qu’il me dit mais il me rassoit de force sur mon lit pour continuer son récit :
- Donc, je me suis occupé d’elle, j’ai réussi à l’apaiser un peu, j’arrivais à la faire esquisser des sourires et j’ai même réussi à la renvoyer au boulot pour lui changer les idées. Elle a repris le travail difficilement mais il y allait quand même la mort dans l’âme jusqu’au jour où tout a changé. Alors que je la ramassais à la petite cuillère depuis des jours, elle a changé du tout au tout, comme si toute sa peine s’était transformée en colère vibrante. Elle était agitée, furieuse même…
- Quoi… ? murmure-je du bout des lèvres.
- Je n’ai pas fait le lien à ce moment-là, parce que je n’étais pas sûr que son état était fondamentalement lié à toi et encore moins à une rupture mais elle m’a lâché dans la conversation qu’elle t’avait vu marcher dans le village. Avec du recul, je pense que ça a été le coup de trop. Après avoir été pratiquement tuée par ton abandon, elle t’a vu tranquillement faire ta vie comme si tout allait bien et …
- Il faut que j’aille la voir, répété-je d’une voix blanche en me levant à nouveau.
- Elle s’est barrée Kakashi, elle n’est pas à Konoha, je m’occupe de son chat, m’explique-t-il avec douceur.
- Dragon… ? murmure-je bêtement.
- Oui.
- Mais barrée où… ? chuchote-je sans y croire.
- Après son changement de comportement elle était « mieux ». Nous sommes sortis quelques fois au restaurant, elle bossait sans y aller à reculons, je pensais qu’elle remontait la pente. Mais finalement, c’est sa colère qui l’animait il faut croire, qui lui permettait de ne plus s’effondrer parce que du jour au lendemain, elle m’a dit qu’elle devait partir, qu’elle ne pouvait pas rester une minute de plus à Konoha. Elle m’a demandé de veiller sur Dragon et elle est partie dans la foulée poser des congés vers Minato avant de sauver chez Ashi au pays du gel…
J’écarquille les yeux, incapable de réagir à cette information. Je suis complétement sonné, je ne comprends pas la douche froide qui vient de s’abattre sur moi, la peine que je lui ai faite, le mal être dans lequel elle est plongée…
- Ça va Kakashi, elle était tout de même mieux je te l’assure. Elle a arrêté de se laisser mourir de tristesse, elle est très en colère mais au moins elle fait ce qu’il faut pour aller mieux, notamment se barrer de Konoha et a priori s’éloigner de toi…
- Elle doit m’en vouloir à mort…, commente-je faiblement.
Il hoche la tête en grimaçant, mais je préfère largement la savoir à deux doigts de me tuer qu’à deux doigts de se laisser dépérir. Il passe une main réconfortante dans mon dos :
- Il ne faut pas trop t’inquiéter, je t’assure que le pire était passé. Elle est « simplement » furax maintenant et tu risques simplement de ramer pour la faire accepter tes excuses…, ajoute-t-il.
J’hoche la tête et nous passons encore un peu de temps tous les deux, jusqu’à ce qu’il arrive à me convaincre de ne pas partir immédiatement pour le pays du gel. Il me souligne que je serais sans doute très mal reçu puisqu’elle essaie de s’aérer en prenant des vacances loin de moi et de la peine que je lui ai causé.
*
Dès que Rinko part en patrouille en début de soirée, je ne tiens même pas trois minutes avant de filer chez elle. Je sais qu’elle n’y est pas, mais je trouve vite la raison de ma venue, qui vient miauler entre mes jambes cinq minutes après mon arrivée.
Je passe un long moment avec lui, à le caresser et à le câliner, assis contre la porte d’Hanako. Je me laisse bercer par ses ronronnements, me plongeant dans les doux souvenirs que ça évoque en moi jusqu’à ce que je réalise que je ne peux pas rester ici en la sachant si mal là-bas.
Peu importe que je sois mal reçu, qu’elle me ferme la porte au nez ou m’insulte, elle saura au moins que je ne l’ai pas abandonné définitivement, que je veux la récupérer du plus profond de mon cœur… et même si elle ne me le pardonne jamais, je sais que son deuil de moi sera plus facile en sachant que je ne l’ai pas juste quitté avant de vivre ma vie comme si tout allait bien. Il faut qu’elle sache je m’en veux à mourir, que j’ai tout dit à Rinko et que j’ai mis les choses au clair avec Sun. Ça lui fera forcément du bien, ça apaisera son sentiment d’abandon, ça boostera son ego et elle aura surtout enfin les explications qu’elle mérite. Je n’ai même pas à hésiter, il faut que je lui dise tout ça et qu’elle puisse remonter la pente plus facilement.
Alors je fonce dans le bureau de Minato, y entrant comme si j’étais chez moi :
- Minato senseï, je viens poser des jours ! m’exclame-je.
Il relève les yeux de ses dossiers :
- Pour le pays du gel je présume ? demande-t-il simplement.
J’en reste muet et il hoche la tête avec un air entendu :
- Et bien c’est non Kakashi. C’est absolument hors de question, tranche-t-il.
- Quoi … ? demande-je sans y croire.
Il croise les bras, me lançant un regard plus sévère que jamais :
- Hanako ne m’a pas dit ce qu’il s’était passé exactement, mais lorsque je l’ai interrogé, j’ai très bien compris que tu avais merdé Kakashi. Et pas qu’un peu ! dit-il froidement.
Je me ratatine sur moi-même tandis qu’il me sermonne quelques minutes sans même savoir ce que j’ai fait. Mais plus le temps passe, plus je me rends compte qu’il est sérieux et qu’il ne me laissera pas y aller, ce qui est inenvisageable pour moi. Alors je pète les plombs d’une seconde à l’autre, je me mets à hurler comme un dément, lui assurant que j’irai au pays du gel qu’il me donne mes jours ou non, que je me contre-fous de ses ordres et de son statut.
Il est obligé de se lever pour crier à son tour et cette fois, il m’en met plein la tête pour mon manque de respect. Il est tellement remonté par mon comportement que je lui donne les très grandes lignes de cette histoire, pour qu’il comprenne que c’est capital, que je ne lui manquerais pas de respect pour des broutilles, mais rien n’y fait.
Notre dispute s’étire en longueur, jusqu’à ce que je ferme enfin ma bouche et qu’il me remette à ma place comme il faut. Il tonne jusqu’à ce que je me calme suffisamment pour lui dire, avec tout mon respect cette fois, que j’irai quoi qu’il arrive là-bas car je n’arriverai pas à faire autrement.
- Mais pour quoi faire Kakashi ?! Tu as vu l’état dans lequel tu l’as mise ?! s’écrie-t-il.
- Il faut que je lui parle senseï ! Que je m’explique, que je m’excuse, que je rampe à ses pieds ! crie-je.
- Et bien tu n’iras pas ! Ne m’oblige pas à t’assigner des gardes ! Si Hanako a eu besoin de te fuir, de fuir le village pour remonter la pente, alors il est hors de question que tu ailles la déranger là-bas ! tonne-t-il.
- Je ne peux pas la laisser là-bas, je ne peux pas ne pas aller la voir ! hurle-je.
- Et pourtant, tu as bien pu ne pas la voir trois semaines si j’ai bien compris !
Il me coupe le sifflet en me renvoyant à la figure la misère que j’ai moi-même semée et je n’en mène pas large, je m’écrase sur moi-même.
- Vous savez très bien que j’éliminerais vos gardes en trois minutes chrono…, lâche-je du bout des lèvres.
Il ouvre des yeux si furieux que j’en frémis et je me prends la rouste de ma vie jusqu’à ce que je m’excuse d’avoir dit une chose pareille.
A partir de là, nous devenons plus calmes et notre conversation plus sensée. Je lui explique calmement par A+B que je tiens vraiment à la voir, que j’ai besoin de la voir, viscéralement. Il m’entend enfin, il me comprend, et surtout, tel le père qu’il est, il commence à chercher des solutions pour m’aider.
Il me demande de patienter, de rester au village le temps qu’il trouve une solution envisageable et je lui promets d’obéir pour le remercier de me soutenir.
*
Je n’ai pas à attendre longtemps, il me convoque dans son bureau quelques jours plus tard et je m’y rends avec le cœur gonflé d’espoir. J’ai passé trois jours planté sur la terrasse d’Hanako, à passer mon temps libre avec Dragon, rejoint par Rinko quelques heures par jour qui m’a été d’un soutien indéfectible.
Lorsque je passe les portes, Minato est seul et je suis enfin animé d’un éclat de vie :
- Je pars au pays du gel ?! demande-je avec espoir.
- Non, au pays des sources chaudes, répond-il.
Je fronce les sourcils mais il s’explique :
- Nous partons au pays des sources chaudes pour des accords Kakashi et j’ai contacté Hanako, je lui ai demandé si ça la dérangeait de venir passer les quelques jours là-bas avec nous malgré ses vacances puisqu’elle est ma responsable de liaison.
Je plaque mes doigts sur mes lèvres :
- Et elle a accepté ? souffle-je.
- Oui Kakashi, elle sera là, elle sera même là avec nos alliés du pays du gel. Elle a pris l’initiative de proposer au kage de Shimo de faire une rencontre entre les trois pays, pour rendre l’évènement plus sympa et cohésif. Elle me surprend décidemment souvent, elle est bonne dans tout ce qu’elle fait, on dirait presque toi…, dit-il avec affection.
Je souris comme un idiot, tellement heureux à l’idée de la revoir, je ne sais même plus quoi dire à part la seule chose qui compte :
- Quand partons-nous ? demande-je.
- Dans quelques jours. Ça risque d’être une sacrée mission avec trois pays en paix, je m’en réjouis et j’espère sincèrement que tu auras ce que tu cherches là-bas toi aussi. Mais je te préviens, j’ai assuré à Hanako qu’à sa demande, je te renvoyais immédiatement à Konoha, explique-t-il avec douceur.
- Je comprends, c’est normal, c’est déjà parfait, assure-je rapidement.
Mais un détail me revient en pleine tête : Kiyowa.
- Senseï … J’avais plus ou moins promis à une genin que je l’emmènerais sur ma prochaine mission…, commence-je avec hésitation.
Il hausse un sourcil interrogateur alors je m’explique :
- Lors de notre mission sur la côte, je leur ai fait faire un petit travail d’équipe, j’ai dit que le « gagnant » viendrait avec moi en mission.
- Il y a un gagnant dans un travail d’équipe ? demande-t-il en riant un peu.
- Oui c’est plus compliqué que ça mais ils ont bien bossé.
- Pas de souci Kakashi. De qui s’agit-il ?
- Kiyowa Hyuga.
- C’est elle qui a gagné ? s’étonne-t-il.
- Oui. Elle est bien meilleure qu’il n’y parait, la défends-je farouchement.
Il me toise pensivement quelques secondes avant de répondre :
- C’est bien qu’elle passe un peu de temps avec toi… je la voyais bien finir dans les renseignements, acquiesce-t-il.
- Moi aussi et je crois que suite à une discussion que j’ai eu avec elle, elle l’envisage, dis-je.
- C’est très bien. Et une dernière chose, je préfère te prévenir mais… lorsque j’ai reçu la réponse d’Hanako tout à l’heure, un ninja se trouvait dans mon bureau, il me rendait un rapport de patrouille et dès qu’il m’a entendu dire à mon assistante qu’Hanako participerait à la mission à Yu, il m’a demandé pour venir avec nous, supplié même…
Il m’observe avec un air interrogateur, mais je suis aussi perplexe que lui :
- De qui s’agit-il ? demande-je.
- Shisui Endan…, répond-il.
Je manque d’éclater de rire, me demandant si c’est une blague, mais visiblement non car Minato est très sérieux :
- Il était très insistant, il jubilait pratiquement de lui faire la surprise… Il m’a … plus ou moins sous-entendu qu’ils sortaient ensemble…, ajoute-t-il prudemment.
- Pardon ?! m’exclame-je.
Je suis tellement abasourdi que je crois qu’il me fait une blague alors que je sais que ce n’est pas le cas. Je ne veux pas l’intégrer mais je suis en train de me prendre une claque de plus, en train d’apprendre que Rinko n’est pas forcément la seule cause de la remontée d’Hanako des enfers…
- Kakashi, je ne peux pas prendre le risque que tu fasses un scandale si Hanako sort avec lui, me prévient Minato avec douceur.
Hors de question que je rate cette mission, pour rien au monde, peu importe ce qu’il en est, c’est entièrement ma faute.
- Il n’y aura pas de soucis senseï, Shisui est un garçon très gentil, je me tiendrai à carreau et je respecterai de toute façon les choix d’Hanako, assure-je.
Il m’observe une minute pour me jauger :
- Bien, il faudra simplement que je sache qui Shisui remplacera dans notre équipe puisqu’il n’était pas prévu…, dit-il pensivement.
J’hoche la tête et il me congédie.
*
Je ne perds pas de temps et je fonce chez Rinko, enfonçant pratiquement la porte de chez lui, le faisant sursauter jusqu’au plafond.
- Mais tu es malade lapin ! hurle-t-il.
- Shisui ?! m’exclame-je.
Il tourne la tête pour fuir mon regard, affichant un air embêté :
- Merde… écoute mec, je ne savais pas comment te le dire, dit-il.
Je suis encore plus sidéré, je m’attendais à tout sauf à ça, je m’attendais à ce qu’il éclate de rire en me demandant quelle connerie je pouvais bien raconter… C’est comme un cauchemar… c’est forcément un cauchemar ?! J’ai vraiment raté ma chance avec elle pour me faire piquer la place par ce neuneu de Shisui ?!
- Elle sort avec lui ? demande-je avec des yeux ronds comme des soucoupes.
- Je ne sais pas trop… Je sais qu’elle l’a vu plusieurs fois avant de partir pour Shimo. Elle m’a mentionné qu’il la harcelait littéralement par sa joie et sa bonne humeur pour la revoir, qu’il s’était carrément emballé suite à leur soirée en tant que cavalier/cavalière… qu’il passait la voir à l’hôpital toutes les cinq minutes…
- Et ? le presse-je.
- Et elle a accepté de le voir, ce mec est un vrai petit soleil, un angelot sur pattes ! Bon sang Kakashi, elle était tellement mal, forcément qu’un mec aussi positif allait lui faire du bien ! Et puis bordel, c’est toi qui l’as abandonnée comme une merde ! s’écrie-t-il.
- Sympa Rinko. Je ne comptais pas faire un scandale, c’est simplement dur à avaler comme information, rétorque-je.
- Ouai, bah maintenant tu le sais au moins. Mais je suis sûr qu’elle se fou de ce mec dans le fond… il est tellement niais, me rassure-t-il.
- Peut-être, mais ce n’est pas lui qui risquerait de lui faire un coup comme je lui ai fait alors ça lui donne une belle longueur d’avance, marmonne-je.
- Ça c’est clair, ce mec est un amour, jamais vu un gars aussi sympa…, grommèle-t-il.
- Tu le connais bien ? demande-je.
- Un peu, j’ai passé une soirée avec eux au restaurant, je ne l’aimais pas de base mais après une soirée en sa compagnie, j’ai bien compris que je ne pouvais pas lui trouver de défaut, littéralement, pourtant j’ai essayé, crois-moi… Ce type est juste génial, et il regarde Hanako avec des yeux… on croirait qu’elle est sa déesse, commente-t-il.
Ses mots me rendent dingue en une seconde et toute mon attitude change sans même que je ne m’en rende compte. Je suis tendu, sur mes gardes, presque en position d’attaque et Rinko me dévisage avec un air moqueur :
- Doucement ninja copieur, tu n’as pas ton mot à dire.
- Je sais, mais ça ne m’empêche pas d’avoir envie de le tuer ! vocifère-je.
- Et bien évite ou elle te foutra une sacrée rouste. Il faut voir ce que je me prends dans la tête dès que je critique son petit chiot de Shisui, dit-il en haussant les épaules.
- Sérieusement ? grogne-je.
- Ouai, pas touche au chiot, confirme-t-il.
- Bordel, siffle-je entre mes dents. Et en plus il va prendre la place d’un de nos partants puisqu’il n’était pas prévu !
Rinko réfléchit quelques secondes avant de hocher la tête, déterminé :
- Il prendra ma place, j’irai me porter volontaire pour lui céder, dit-il.
- Quoi ?! Mais j’ai besoin de toi ! m’affole-je.
- Kakashi… non. Ecoute, je vous ai pardonné, je vous aime, mais je crois que je n’ai pas envie de me retrouver au milieu de vos disputes, de vos retrouvailles, ou de je ne sais ce que vous ferez là-bas. Tu m’as avoué des tas de choses qu’elle m’a caché, je ne veux pas qu’elle panique, qu’elle passe son temps à s’excuser auprès de moi au lieu de parler avec toi, je… je sais pas, je crois juste que ma place n’est pas avec vous pour cette étape.
- Je préfèrerais t’avoir avec moi mais c’est toi qui vois Rinko. Je ne pourrai plus jamais aller contre tes décisions de toute façon…, tente-je de plaisanter.
Il éclate de rire :
- Ça c’est vrai lapin ! Avec cette histoire, tu m’en dois une belle ! Tu me dois même une servitude éternelle !
- Ah ça oui…, soupire-je. Je peux te garantir que tu l’as … Oh bon sang, je n’en reviens pas, dire que je vais devoir me coltiner Shisui sans t’avoir avec moi pour me calmer et me faire entendre raison… Il va vraiment falloir que je prenne sur moi si je ne veux pas la braquer encore plus qu’elle ne l’est déjà…
- Caresse le chiot dans le sens du poil et ça devrait aller, répond-il en souriant.
Je lève les yeux au ciel et il rit un peu plus en se moquant gentiment de moi.
*
Le jour du départ, c’est une Kiyowa fière que je retrouve plantée au milieu de chûnin et de jônin, pas démontée par la situation. Quant à moi, je ne tiens pas en place, j’ai tellement hâte de la voir que j’en trépigne, elle me manque tellement, je ne peux plus attendre de voir son beau visage, même si elle me fait la tête carré, même si elle sort avec Shisui… peu importe. Je veux juste la retrouver, reprendre à zéro notre relation s’il le faut mais en sachant que cette fois, ça pourra déboucher sur quelque chose.
Je suis plus heureux que jamais, plein d’entrain, alors que je sais que j’ai vraiment merdé et que je devrais arriver la queue entre les jambes, mais de savoir que j’ai éliminé tous les obstacles qui se dressaient entre nous… ça n’a pas de prix. Et puis j’ai réussi à « l’avoir » une première fois en l’arrachant pratiquement des bras de Rinko, alors j’ai bon espoir de réussir à « l’avoir » une seconde fois, peu importe le temps que ça prendra, pour que nous puissions enfin être ensemble.
Le voyage est long mais je reste avec Kiyowa et ça m’occupe bien. Nous révisons beaucoup de choses et je pousse ses connaissances pour son plus grand bonheur. Elle est un peu déçue d’apprendre que la mission n’est pas du tout dangereuse mais elle reprend du poil de la bête lorsque je lui dis que c’est un super entrainement pour les renseignements puisqu’elle sera au contact de nombreux ninjas d’autres pays.
Nous décidons que je lui donnerai des petites missions. J’aime vraiment ce rôle d’instructeur, il m’avait manqué.