LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 117 : Le pays des sources chaudes

3174 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/10/2025 10:40

Chapitre 117 : Le pays des sources chaudes


Nous arrivons vers midi au pays des sources chaudes. Dès que nous passons les grandes portes, ma gorge se noue immédiatement. J’ai passé du temps sur le long trajet à préparer des choses à lui dire sans en arriver à grand-chose... Je ne vois pas comment mes maigres excuses pourront l’apaiser si elle est désormais plongée dans une colère noire après moi … Je préfère prendre la température et ensuite je trouverai une façon ou une autre d’améliorer les choses. Elle a un sacré caractère et si elle est furieuse, ça pourrait être plus compliqué que prévu mais qui vivra verra, j’ai quelques jours devant moi pour tenter ma chance.

Nous nous faisons emmener dans l’hôtel de Yu, au sommet de la colline contre laquelle est construite la ville. C’est un peu à l’extérieur du village, perdu au milieu de grands champs enneigés sur le plateau de la colline.

 Le bâtiment est très joli mais surtout très vide, les ninjas du pays du gel ne sont visiblement pas encore arrivés. Au moins je vais pouvoir prendre possession du lieu sans être complétement perturbé par sa présence, ce qui est une très bonne chose.

On nous annonce que lorsque les ninjas de Shimo arriveront, nous prendrons un repas de bienvenue et de présentation dans la salle de réception de l’hôtel afin de commencer à se présenter, en attendant, ils nous laissent aller poser nos affaires dans nos chambres, ce que nous faisons.

Kiyowa est dans la chambre en face de la mienne, elles sont petites mais confortables, avec la cabine de douche dans un coin mais je préfère ça que les douches communes, j’aurai ma tranquillité.

Je rejoins Kiyowa dans le couloir dix minutes plus tard, comme convenu, et nous descendons ensemble dans le hall de l’hôtel. Elle est tellement calme et docile, elle ne parle jamais pour ne rien dire, c’est reposant et un peu alarmant, je me demande si j’étais comme ça plus jeune... J’essaie aussi de me souvenir de Sasuke, mais je ne suis pas sûr qu’il soit un bon exemple de gamin de douze ans heureux et bien dans sa peau quand on sait ce qui l’animait alors.

Je lui lance un petit regard et elle me sourit tranquillement. Elle est peut-être juste vraiment comme moi après tout, je ne vais pas commencer à m’inquiéter bon sang.

Nous nous installons donc dans le hall pour patienter, nos camarades redescendant au compte-goutte des étages et je décide de nous occuper un peu en attendant :

-         Tu as dix minutes pour aller dérober un kunaï à un ninja, lance-je alors.

Elle disparait en quelques secondes. C’est une mission ardue, elle pourrait avoir de gros problèmes pour faire ça mais je veux simplement qu’elle trouve la seule solution envisageable.

 Je teste sa prise de décision, rapide et efficace, alors je suis vraiment ravi lorsque je sens qu’elle tente de m’approcher par derrière furtivement. Bien sûr que je la sens venir, mais elle est très discrète et surtout elle a vite tranché qu’il valait mieux tenter de m’en dérober un à moi plutôt qu’à n’importe qui d’autre. Je la laisse approcher jusqu’à ce qu’elle soit à quelques centimètres derrière moi :

-         Je te félicite Kiyowa.

-         Il n’y a pas de quoi me féliciter, vous m’avez entendu arriver ! soupire-t-elle.

-         Le but n’était pas de voir si tu arriverais à m’en dérober un, c’est impossible, mais si tu allais prendre la bonne décision, à savoir ne pas voler dans la poche d’un supérieur pour un « jeu ».

Elle s’assoit et me regarde avec les yeux écarquillés mais plutôt satisfaite d’elle tandis que je m’explique :

-         Prendre les bonnes décisions est capital. Mes entrainements sont toujours plus tordus qu’il n’y parait, dis-je.

-         Bien Kakashi senseï ! Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?! s’enthousiasme-t-elle.

-         On attend, réponds-je tranquillement.

Elle sort un livre sans discuter et se plonge dedans, docile. Bon sang, qu’est-ce qu’il est simple de l’avoir avec moi… j’aurais dû occuper Naruto en continu pour lui éviter de faire n’importe quoi …

*

J’entends du mouvement dehors avant les autres et tout mon corps se tend. Elle va passer les portes dans moins d’une minute et je ne sais toujours pas comment aborder notre discussion, voir même comment l’aborder elle tout court.

Je vois les premiers ninjas de Shimo qui apparaissent sur le chemin qui mène à l’hôtel et mon cœur accélère légèrement tandis que je parcours les rangs à la recherche de mon ange adoré. Elle court avec sa grâce habituelle, elle est vraiment magnifique, j’en retombe amoureux aussi sec après trois semaines sans la voir.  

Lorsqu’ils passent les portes, je me lève naturellement, je suis à deux doigts de lui foncer dessus mais je risquerais d’être bien mal accueilli si je lui saute dessus d’entrée de jeu. Alors je reste debout, les bras ballants, subjugué par sa beauté. Mes souvenirs ne lui rendent jamais hommage, elle est toujours plus belle chaque fois que je la vois, je détaille chaque parcelle de son être comme si je redécouvrais le soleil et mon cœur se réchauffe instantanément à son contact.

Elle me repère, me lance un coup d’œil neutre puis détourne le regard comme si je n’étais pas là. Ça me frustre, j’ai tellement envie de lui parler, tellement envie de savoir comment elle va, si ses vacances au pays du gel se passent bien, si je lui ai manqué…

Visiblement, j’évince complétement la partie de l’histoire où je l’abandonne après une dispute sans une seule explication. Je ne peux juste pas aller la voir comme si nous nous étions quittés en bons termes avant ses vacances chez Ashi, mais j’ai tellement envie de zapper cette étape, de faire comme si tout allait bien, parce que tout va bien désormais, nous sommes libres et je l’aime plus que tout…

Les kage des trois pays se rejoignent pour discuter et je profite de cette petite ouverture pour me glisser jusqu’à elle. Elle est un peu à l’écart et regarde la neige tomber dehors avec de grands yeux émerveillés. Elle adore la neige, elle doit être tellement heureuse ici… J’ai simplement envie de la prendre dans mes bras pour la câliner, la regarder observer la neige, un de mes passe-temps préférés.

Lorsqu’elle m’aperçoit du coin de l’œil juste à côté d’elle, elle sursaute et fait un pas de côté pour me regarder comme si j’étais cinglé.

-         Salut, dis-je bêtement.

Elle me fixe sans me répondre, ce n’est pas très encourageant mais compréhensible, alors je continue, me lançant dans ma tirade d’excuses :

-         Hanako, je suis tellement désolé de ne pas t’avoir donné de nouvelles depuis des semaines, vraiment, je m’excuse du plus profond de mon cœur. Mais j’allais revenir avant que…

-         Attends une seconde Kakashi ! me coupe-t-elle sèchement en agitant les mains.

Je me tais et l’interroge du regard.

-         Mais qu’est-ce qui te fait croire que j’ai une seule seconde envie de te parler ?! crache-t-elle, toujours aussi sèche, en reculant d’un pas avec la mine dégoutée.

J’en reste muet tandis qu’elle tourne les talons et s’éloigne vers les ninjas de Shimo pour réceptionner sa chambre.

Je suis complétement douché, je ne m’attendais pas à un rejet aussi violent, je pensais au moins qu’elle me laisserait m’excuser… je ne sais déjà plus quoi faire, parce que je mérite amplement son rejet mais je ne peux pas non plus abandonner sans lui expliquer les choses … C’est terrible, j’ai déjà besoin de Rinko, mais il n’est pas là…

Je l’observe sourire à la femme de l’accueil, profitant de voir son visage s’animer d’autre chose que du dégoût lorsque je sens l’aura de Shisui qui s’excite exponentiellement. Mon pouls accélère tandis que je l’observe courir vers Hanako et mon cœur s’éteint lorsqu’elle lui saute dans les bras en riant et qu’il la fait tourner en l’air comme un couple bienheureux.

Je crois même que je suis en état de choc.

 Tout ça me parait irréel, comme si j’étais dans un rêve ou plutôt un cauchemar, un cauchemar où je suis Kakashi le connard et Shisui le héros. C’est un véritable traumatisme de la voir avec un autre, de la voir dans ses bras, de la voir lui lancer des regards heureux… je n’arrive pas à m’en remettre.

Est-elle vraiment avec lui ? Ai-je vraiment raté ma chance ? Toutes ces dernières semaines de pur bonheur avec elle sont-elles définitivement finies ?

J’ai envie de bouger, d’arrêter de les fixer comme ça, mais j’en suis complétement incapable. Je n’attends qu’une chose : voir s’ils vont s’embrasser, ce qui marquerait à coup sûr la fin de mes espoirs. Mais il ne se passe rien, ils discutent simplement et rient tous les deux tandis qu’elle lui raconte ses vacances et qu’il l’écoute religieusement.  

-         Kakashi senseï ? m’interpelle Kiyowa.

-         Oui… ? demande-je sans tourner la tête de mon ange et son insupportable prétendant.

-         Je suis venue vous chercher, j’avais un peu l’impression que vous aviez besoin d’aide…, hésite Kiyowa.

Elle arrive à me ramener suffisamment sur terre pour que je lâche enfin des yeux les deux tourtereaux du jour et j’essaie de masquer ma tristesse, mais ce n’est pas une réussite :

-         Très bonne initiative, marmonne-je en leur lançant encore un coup d’œil.

-         Venez avec moi Kakashi senseï, ils nous ont dit d’aller nous installer à table, répond Kiyowa avec douceur.

Voyant que je ne bouge pas, elle prend ma main pour me tirer gentiment et je la suis enfin.

Non seulement je me sens complétement con en tant qu’homme mais maintenant également en tant que senseï … c’est la gamine qui écoute les ordres à ma place et qui me traine en avant, c’est le monde à l’envers. Il faut que je réagisse mais le choc est tellement violent que je n’arrive plus à réfléchir correctement.

Kiyowa nous installe tout au bout de l’immense table et une fois assis, je fixe la nappe avec intensité. Je refuse de me laisser encore les espionner, épier leurs sourires et leurs rires, leurs échanges de regards complices qui me crèvent le cœur.

J’avais l’habitude de voir Hanako avec Rinko mais non seulement il était là avant moi, mais en plus… c’était Rinko ! Voir ce crétin de Shisui me donne des envies de meurtres et je commence à m’inquiéter, je ne sais pas comment je vais pouvoir supporter de les avoir qui batifolent sous mon nez pendant cinq jours…

-         Ils ne sont pas loin, quelques places sur la droite, me souffle Kiyowa.

-         Merci, dis-je en continuant de fixer la table avec obstination.

-         Il a essayé de mettre sa main sur son bras mais elle l’a retiré…, souligne-t-elle.

-         Kiyowa arrête, ce n’est pas ton rôle, je sais que j’ai l’air un peu… perturbé, mais je vais m’en remettre. Profite de ton repas, la sermonne-je.

Bon sang, mais pour quoi suis-je en train de passer devant Kiyowa ? Heureusement qu’elle n’est pas mon élève officiellement… Et quel soulagement que ce soit elle avec moi, je sais qu’elle gardera mon comportement pour elle plutôt que de le répéter aux autres genin, j’ai bizarrement déjà toute confiance en elle.

Elle hausse les épaules :

-         Ça me semblait être un bon entrainement, l’observation sans être détectée, voilà tout…, répond-elle avec légèreté pour ôter le malaise de la situation.

Je relève le nez pour la regarder et elle me fait un petit sourire malicieux auquel je réponds malgré moi. Après tout, je ne suis pas son senseï, rien ne m’empêche d’être moins sérieux que ce rôle, elle est déjà au courant que je suis amoureux d’Hanako, m’a déjà vu sans masque et sans bandeau… sérieusement, cette gamine me connait mieux que les trois quarts de mes connaissances et je l’apprécie vraiment.

*

Le repas se déroule bien, les ninjas discutent tous entre eux, il n’y a que Kiyowa et moi qui restons en retrait, préférant papoter entre nous jusqu’à ce que la femme sur ma gauche me parle :

-         Alors vous venez du pays du feu ? demande-t-elle avec affabilité.

-         Oui.

Kiyowa pouffe discrètement et je me souviens que nous sommes effectivement ici pour créer du lien entre les pays alors je me fiche une claque pour essayer d’être plus avenant.

-         Je m’appelle Kakashi, ajoute-je rapidement.

-         Et moi Yume, je viens du village de Yu. Quel est votre domaine ? demande-t-elle gentiment.

-         Je suis le commandant en chef, plutôt axé sur les renseignements, et vous ? réponds-je.

-         Je n’ai pas de spécialité, je m’occupe principalement de patrouilles avec une petite formation en soin également. Et si on se tutoyait ? propose-t-elle.

-         Pas de problème.

-         Alors pour l’instant le pays te plait Kakashi ? La météo te convient ?

Oh seigneur, nous parlons météo, mais où est Rinko quand on a besoin de lui… ?

-         Oui, j’aime bien la neige…, marmonne-je sans trop savoir quoi dire d’autre.

-         Tu vas être servi alors ! Ici, il neige six mois dans l’année ! répond-elle avec enthousiasme.

-         A cause de l’altitude ? m’intéresse-je poliment.

-         Tout à fait. Il ne faut pas être frileux… encore que, le pays est parsemé de sources chaudes ! Pratiques en hiver et magnifiques en été…

-         Le pays porte bien son nom alors…, réponds-je.

Elle éclate de rire bruyamment et rabat ses longs cheveux blonds sur une épaule, me faisant encore plus regretter la présence de Rinko qui l’aurait enfumée et mise dans sa poche en trois minutes chrono tandis que j’aurais pu tranquillement finir ma conversation avec Kiyowa sur les meilleurs livres de taijutsu selon Gaï. On se marrait bien, bon sang je déteste les conversations mondaines.

-         Je ne sais pas si nous aurons une journée de libre, mais je serais ravie de te faire découvrir des coins sympas, ajoute Yume.

-         Nous verrons ça, je suppose que votre kage nous a réservé un programme, réponds-je en espérant ne pas me tromper.

-         Oh oui ! Il était tout excité, nous ne recevons jamais de visite, encore moins des grands pays. Il a à cœur de vous montrer les merveilles de Yu !

-         Chouette programme alors, commente-je d’une voix monocorde.

J’approche de mon quota maximum de sociabilité par jour et je cherche du soutien autour de moi mais personne ne se glisse dans la conversation à mon plus grand désarroi. Et évidemment, Yume me parle encore :

-         Je ne devrais sans doute pas te gâcher la surprise, mais nous allons être mis en groupe de trois, un ninja de chaque pays pour renforcer notre cohésion. J’espère que je serai avec toi, dit-elle en me faisant un clin d’œil.

Je suis carrément déçu de l’information, j’avais espéré être avec Hanako d’une façon ou d’une autre, et au lieu de ça, je vais me taper deux inconnus…

-         Nous verrons ça, dis-je simplement.

 

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