LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 119 : Le strabisme de Kakashi

3650 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/10/2025 10:41

Chapitre 119 : Le strabisme de Kakashi


Lorsqu’elle nous rejoint devant le bâtiment suivant, elle a les bras croisés fermement sur sa poitrine et ne dit plus un mot, encore rose et vexée.

J’apprécie tellement de lui avoir coupé le sifflet, de la voir aussi chamboulée par mes mots, par nos visages si proches, c’est un vrai plaisir coupable.

Nous rentrons tranquillement à l’hôtel en fin d’après-midi et Yuki vante ses propres mérites longuement et discrètement dans le hall, je sais qu’il fait ça pour renforcer ses liens avec Hanako et sans doute l’empêcher de changer de groupe, lui déballant toute son utilité et ses qualités.

-         Tu peux aller dans ta chambre ou lire dans un coin si tu veux, propose-je à Kiyowa.

Elle me lance un petit regard de remerciement et file se caler dans la salle de réception avec son livre sous mon regard bienveillant. C’est là-bas que la plupart des ninjas sont réunis, vaquant à leurs occupations en attendant le repas du soir.

Un homme appelle Yuki, qui nous lâche enfin la grappe, et dès qu’il s’éloigne, Hanako saute devant moi pour la contre-attaque, à laquelle je m’attendais évidemment, et à laquelle j’ai déjà une jolie réponse qui va la faire enrager les prochaines heures à coup sûr.

-         Je te trouve bien présomptueux de te considérer comme un bon amant ! feule-t-elle.

Je souris.

-         Ah bon ? Tes jolies chansons à mon oreille, c’était simplement pour me faire plaisir ? rétorque-je avec insolence.

Elle se décompose encore, ne s’attendant pas à ça. Mais je ne veux surtout pas passer pour un salop, je tiens à la taquiner, oui, mais pas à lui faire de la peine ou la gêner. Et pour ça, je sais que je dois la rassurer.

-         Je t’interdis de …, commence-t-elle furieusement.

-         Je t’embête, c’est ma musique préférée au monde, tu le sais bien mon ange, dis-je tendrement en glissant mes doigts autour de son menton à la vitesse de l’éclair.

Elle rougit un peu plus, sans doute sciée par mon audace et tente immédiatement de me mettre une tape que j’évite agilement avant de m’enfuir en riant doucement.  

Je m’installe dans un coin de la salle de réception pour lire le livre de maitre Jiraya, ravi de nos petits contacts qui me redonnent espoir. Lorsqu’Hanako revient, elle a la tête haute et m’ignore, ce qui me fait un peu plus ricaner. Je ne sais pas trop à quoi je joue, si je devrais vraiment continuer de la rendre dingue, mais je sais que je tombe dans mes schémas habituels… J’ai réussi à l’avoir comme ça lorsqu’elle était en couple, en jouant avec le feu, alors je recommence. Je ne suis qu’un homme après tout, et pas très dégourdi en plus.  

La fin de l’après-midi est un temps libre pour nous reposer et après notre voyage de ce matin, il est bienvenu. L’hôtel nous met à disposition des jeux de société et Kiyowa se désintéresse vite de son livre pour aller observer des parties d’échecs avec attention.

Au bout d’une grosse demi-heure, elle interrompt ma lecture :

-         Vous êtes occupé Kakashi senseï … ? demande-t-elle avec hésitation.

Je ferme mon livre rapidement :

-         Tu as envie de faire quelque chose ? demande-je gentiment.

-         Je me demandais si vous vouliez bien m’apprendre à jouer aux échecs… Mais si vous préférez lire, je peux demander à quelqu’un d’autre… Je comprendrais…

-         Euh… Non, avec plaisir Kiyowa, réponds-je, un peu surpris.

Elle part nous chercher un jeu tandis que je reste étonné. C’est étrange, ça me passe au-dessus de la tête qu’elle veuille passer du temps avec moi comme ça, qu’elle ait envie que je lui apprenne à jouer… Si je suis honnête, ça me touche.

Elle revient et nous nous installons à une table. Je n’ai jamais appris à quelqu’un à jouer, je ne sais pas trop comment m’y prendre mais je fais de mon mieux et Kiyowa est ravie.

Alors que nous jouons depuis un moment, Hanako s’approche et nous regarde silencieusement tandis que je bats Kiyowa à plate couture pour la troisième fois et qu’elle râle de frustration. Hanako soupire :

-         Il s’y prend comme un pied, ce n’est pas en jouant comme ça que tu vas apprendre vraiment, râle-t-elle en s’asseyant à côté de Kiyowa.

Je n’ose plus bouger une oreille, je suis absolument enchanté par ce qu’il se passe et je peine à le cacher. Il faut croire que j’ai carrément visé juste en prenant Hanako à contre-pied, en me comportant comme si rien n’avait changé ou presque, en l’appelant mon ange et en la taquinant… En tout cas, alors qu’elle m’envoyait paitre ce matin, elle vient de s’assoir à ma table et c’est une victoire.

-         Vous allez m’aider ? demande Kiyowa toute contente.

-         Oui. De toute façon, il n’est bon qu’à lire ses livres de pervers, me tacle Hanako d’une voix égale.

Je rougis violemment, absolument horrifié qu’elle ait dit une chose pareille devant ma genin :

-         Ce ne sont pas des livres de pervers ! tonne-je fermement pour tenter de garder la face.

Mais Hanako me lance un regard dédaigneux :

-         Ah bon ? Pardon Kiyowa, il n’est bon qu’à lire « ses romans à l’eau de rose pourtant interdits aux mineurs », siffle-t-elle.

Je suis encore plus honteux et je ne sais plus où me mettre tandis que Kiyowa glousse discrètement avec Hanako et qu’elles échangent un regard complice qui m’apaise un peu. Au moins, mon élève n’a pas l’air choquée, c’est déjà ça et il faut dire que j’ai bien mérité les foudres d’Hanako alors je me racle la gorge en réinstallant les pions, tâchant d’afficher un air digne.  

Nous commençons la partie et je découvre qu’Hanako est une formidable instructrice, pédagogue et patiente, bien meilleure que moi sur ce coup.

J’aime bien voir ça, j’aime la voir douce et gentille avec Kiyowa, je la trouve incroyable comme d’habitude. Je n’ai jamais eu l’occasion de la voir endosser un rôle d’adulte qui prend soin d’un enfant et elle me subjugue littéralement.

Elles s’entendent bien, elles rient beaucoup toutes les deux, Hanako a tellement de douceur et de calme en elle qu’il n’est pas étonnant qu’elle mette à l’aise Kiyowa comme peu de gens y arrivent. Je vois que celle-ci est bien, elle passe un super moment et ça me réchauffe le cœur.

Je m’absorbe tout entier dans sa contemplation, observant sa moue concentrée et maternelle lorsque Yuki revient vers nous :

-         Bah alors, vous vouliez changer de groupe et je vous retrouve fourrés ensemble ?! dit-il en riant.

-         On verra cette histoire de groupe plus tard, tranche Hanako sans me regarder. Je ne vais pas laisser Kiyowa toute seule avec ce crétin quand même !

-         Chouette ! s’écrie Kiyowa, récoltant un regard doux d’Hanako.  

Yuki prend une chaise et s’installe avec nous naturellement. Ces histoires de cohésion marchent vraiment bien, il y a beaucoup de petits groupes qui sont restés ensemble, formant même quelques grands groupes de plusieurs équipes et les kage observent tout ça avec satisfaction.

-         Tu gardes ton bandeau à l’intérieur Kakashi ? me demande subitement Yuki.

-         Oui, tout le temps en fait, explique-je.

Pas vraiment, j’avais pris l’habitude de ne plus le mettre du tout lorsque j’étais plus ou moins avec Hanako, mais depuis notre « rupture », j’ai senti le besoin de me replanquer derrière.

Yuki hausse un sourcil interrogateur :

-         Pourquoi ? Tu es sensible à la lumière ? Ou peut-être que tu as perdu ton œil tout simplement, excuse-moi, je n’y avais pas pensé ! bafouille-t-il.

-         Non, c’est pour cacher son strabisme, rétorque Hanako sans même lever le nez de la partie, me faisant encore éclater de rire.

Yuki la dévisage en tentant de comprendre si elle se moque de lui et elle insiste :

-         Non je t’assure, il a un regard terrible, un strabisme immonde et en plus, ses yeux ne sont même pas de la même couleur alors ça met la chose en évidence ! dit-elle en louchant pour illustrer ses propos.

Cette fois, je suis plié en deux de rire, Kiyowa aussi, et nous entrainons rapidement Yuki et même Hanako dans notre hilarité.

 Il est bon de rire tous les quatre, j’aime bien mon équipe, même Yuki finalement, qui ne comprend rien mais qui garde sa bonne humeur malgré tout sans se poser trop de questions.

-         Et bien, voilà une équipe qui s’entend bien ! commente joyeusement Minato en passant à côté de nous.

-         On commence à s’apprivoiser, plaisante Yuki.

-         Qu’est-ce qui vous fait rire ? demande Minato avec curiosité.

Je décide de répondre pour embêter mon petit ange :

-         Nous parlions de mon ingrat strabisme senseï, celui que je cache sous mon bandeau comme vient de le souligner Hanako à notre nouvel ami de Yu, dis-je avec humour.

Hanako rougit en baissant le nez et Minato éclate de rire à son tour en saisissant la situation :

-         Ah ! Ton fameux strabisme ! Lui a-t-elle mentionné que ton œil n’était pas même pas noir ? demande-t-il en se prenant au jeu.

-         Evidemment, elle a un sens de la description bien à elle. Elle lui a même parlé de mon visage difforme que je cache sous mon masque ! réplique-je, le faisant plus rire encore.

Il pose une main sur l’épaule d’Hanako, qui est complétement honteuse.

-         Tu as raison Hanako, parfois il faut savoir remettre les choses en ordres, certaines remarques sont méritées, dit-il paternellement.

Elle lève le nez vers lui et lui sourit un peu :

-         Merci maitre Hokage.

-         Allez, amusez-vous bien ! Oh et, Kiyowa, tu peux battre Kakashi en huit coups, lance-t-il tranquillement en s’éloignant.

Je me penche vivement sur le plateau pour mieux regarder la partie, faisant rire Hanako malgré elle tandis que Kiyowa pouffe :

-         Alors notre Hokage fait partie des rares gens qui arrivent à vous battre senseï ? demande-t-elle.

-         Tout à fait, dis-je pensivement en analysant toutes les possibilités à venir, soucieux de m’améliorer.

-         Rares gens… Il n’est pas si bon que ça quand même, râle Hanako.

-         Bien sûr que si, réplique-je.

-         Tu parles, je suis sûre que je trouve au moins trois ninjas qui te battent les doigts dans le nez ! fanfaronne-t-elle.

-         J’aimerais bien voir ça, râle-je.

-         Minato, Asuma et Shikamaru, cite-t-elle fièrement.

Je lui lance un regard blasé, elle a littéralement sorti les noms des seules personnes qui me battent régulièrement.

-         C’est drôle ça, grince-je entre mes dents.

-         On est mauvais perdant ? plaisante Yuki.

-         Une catastrophe ! continue Hanako. Il aime se croire plus intelligent que tout le monde, c’est maladif chez lui.

Je lui lance un regard rieur :

-         Mais dis donc, je suis bourré de qualités à t’entendre…, dis-je en souriant.

-         J’en cherche encore, répond-elle en souriant un peu en retour.

Yuki rigole :

-         Déjà, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas susceptible ! souligne-t-il.

-         C’est vrai, il doit bien avoir une ou deux qualités…, soupire Hanako.

-         Tu connais au moins une autre de mes qualités, réponds-je avec insolence en sachant qu’elle comprendra.

Elle relève le nez en rougissant et plisse les yeux :

-         Tu n’es pas si extraordinaire que ça non plus, il y a mieux, réplique-t-elle.

Là, elle m’a blessé. Férocement d’ailleurs.

Je baisse le nez en croisant les bras, tâchant de rester calme. Je me concentre sur ma respiration de toutes mes forces pour ne pas partir et rentrer directement à Konoha.

Je me demande ce qu’elle imagine... Je suis fou amoureux d’elle, même si je ne lui ai jamais dit, nous avons suffisamment parlé et échangé pour savoir l’un comme l’autre que nous avions des sentiments extrêmement forts. Si je lui avais sorti une phrase pareille, elle aurait été complétement détruite et elle aurait sans doute pleuré à chaudes larmes...

De toute façon, c’est tout à fait ce que j’ai envie de faire, de remonter dans ma chambre pour pleurer à chaudes larmes ! A-t-elle passé le cap avec Shisui ? Sans doute pour me sortir une chose pareille… Alors quoi ? Elle vient de me balancer à la figure qu’elle a couché avec lui et qu’en plus, c’était mieux qu’avec moi ? Ça me retourne le ventre et j’ai besoin de partir :

-         Prend ma place Yuki, dis-je avec autorité.

-         Euh… d’accord. Après, nous allions manger alors je ne sais pas…

-         Je n’ai pas faim. Excuse-moi Kiyowa, réponds-je.

Je me lève sans la regarder et je pars à grands pas en direction du hall puis de l’escalier. J’ai le cœur brisé bordel. Il va falloir que je m’en remette si elle sort avec lui. Putain, ce crétin a vraiment toutes les qualités du monde ou quoi ?!

-         Kakashi ! s’écrie Hanako en me courant après dans le hall.

Je l’ignore et je ne m’arrête pas jusqu’à ce que je sente sa petite main qui agrippe mon bras. Je suis tenté de m’extraire de sa poigne pour foncer dans ma chambre et m’y enfermer, mais ce contact arrête à lui tout seul mon corps, qui même s’il est brisé, reste sous son contrôle.

Je me retourne et m’obstine à fixer l’extérieur, ne voulant pas la regarder.

-         Excuse-moi, dit-elle.

Je tourne vivement la tête vers elle pour voir son air un peu coupable et ça me met hors de moi :

-         Il n’y a pas d’excuse à me faire ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?! Il n’y a pas à s’excuser de préférer tes nuits avec un autre ! m’énerve-je tout de suite, criant beaucoup plus fort que prévu.

La femme de l’accueil nous dévisage, se demandant sans doute si elle doit nous laisser et je lui lance un regard très clair puisqu’elle file en une seconde.

-         Arrête Kakashi…, râle Hanako en soupirant, lasse.

-         Tu te moques de moi ?! Tu me soupires encore au nez ? Je ne t’ai pas demandé de me suivre Hanako ! Je ne veux plus voir ta tête ! m’exclame-je en faisant demi-tour.

-         Tu crois que j’ai envie de voir la tienne moi ! s’énerve-t-elle en me courant après.

-         Alors arrête de me suivre ! tonne-je.

-         Non ! crie-t-elle.

Je fais volte-face et elle freine des quatre fers pour éviter de me rentrer dedans.

-         Subir tes petites piques, je veux bien Hanako ! Je les ai franchement mérité ! Mais me sortir un truc pareil en sachant très bien les sentiments forts que j’ai pour toi, alors ça, je ne t’en aurais jamais pensé capable ! aboie-je.

-         Mais je disais ça comme ça, pour te blesser ! avoue-t-elle.

-         Et bien bravo. C’est complétement réussi. Laisse-moi tranquille maintenant.

-         Arrête, viens manger avec nous, ordonne-t-elle.

-         Sûrement pas, tu es dingue ou quoi ?! Je ne veux plus te voir ! me récrie-je.

-         Ça ne changera pas grand-chose alors ! siffle-t-elle méchamment.

Je serre les mâchoires à les casser, parce que je veux juste me barrer mais elle a tellement raison que je ne peux pas lui en vouloir et encore moins la planter là.

-         J’ai menti, dit-elle alors du bout des lèvres.

-         Quoi ?

-         J’ai dit ça pour te blesser, mais c’était un mensonge, admet-elle.  

Elle mordille sa joue, le regard rivé sur l’accueil, visiblement honteuse.

-         Quoi ?! siffle-je à voix basse.

Un espoir se rallume tout de même dans mon cœur et elle met quelques secondes à me répondre :

-         Je t’ai menti, je ne connais pas mieux que toi, répond-elle en rougissant.

-         C’est vrai ? demande-je avec tension.

-         Oui.

Tout mon corps se détend en une seconde, comme s’il ne s’était rien passé et ça m’agace d’être comme ça. Elle fait ce qu’elle veut, et il est complétement possible que ça arrive un jour ou l’autre selon les hommes qu’elle fréquentera à l’avenir, il va falloir que je travaille là-dessus sérieusement.

-         Viens manger avec nous maintenant, parce que je ne risque pas de te courir après une deuxième fois ! râle-t-elle en faisant demi-tour, histoire de reprendre la main.

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