LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 120 : La nouvelle "amie"
Je la suis sans broncher et nous rejoignons la grande table, où Yuki et Kiyowa nous gardent des places en bout. Je suis à côté d’Hanako mais j’ai encore une fois à ma gauche Yume, qui lance rapidement une discussion en me demandant comme j’ai trouvé son village. Je lui réponds honnêtement et elle est ravie d’apprendre que ça me plait, me donnant des détails que Yuki ne nous a pas mentionné.
Hanako finit par tourner la tête vers nous pour écouter les histoires de Yume et je me recule dans mon dossier pour qu’elles puissent se voir, en espérant qu’elles discuteront entres elles et me laisseront tranquille.
- Tu es de quelle spécialité ? lui demande Hanako.
- Je n’en ai pas, même si j’ai une petite formation en soin. Et toi ? répond Yume.
- Je suis médecin.
- Ça alors, c’est rare de voir des médecins en mission diplomatique, vous vous terrez en général dans les hôpitaux, commente Yume.
- Euh… Oui, c’est vrai, concède Hanako.
- Je ne pourrais pas. J’ai trop besoin du terrain et de l’action qui va avec, il n’y a que ça de vrai, n’est-ce pas Kakashi ? reprend Yume en riant.
- Oui, j’adore le terrain, réponds-je mollement pour qu’elles me laissent en dehors de ça.
- Tu ne t’ennuies pas trop à simplement soigner des plaies toute la journée ? demande Yume.
- C’est un peu plus complexe que ça, répond Hanako en riant un peu.
Je lui lance un regard, je connais ses rires, et je jurerais que celui-là était agacé, alors que je n’ai rien fait pour le coup, mais Yume répond :
- Oui enfin, ça reste des plaies, plus ou moins graves. Les entrainements ne te manquent pas trop ? Je ne pourrais pas m’en passer, je ne dors bien la nuit que lorsque je me suis tuée à l’entrainement ! dit-elle en riant.
- J’en fais parfois…, réplique Hanako d’une petite voix.
- Et toi Kakashi ? Qu’est-ce que tu en penses ? m’interroge Yume.
- Je ne sais pas, je m’entraine tous les jours ou presque, c’est naturel pour moi, je n’envisage pas de ne rien faire, réponds-je.
Hanako baisse le nez et je lui lance encore un regard, elle est étrange. Je lui ai peut-être trop crié dessus tout à l’heure… Ça m’agite, je ne veux pas avoir empiré nos relations, déjà bancales, par jalousie pure et dure.
- Ça se voit ! glousse Yume.
- De quoi ? demande-je, tiré de mes pensées.
- Que tu t’entraines tous les jours, répond-elle en désignant mon torse d’un geste.
Je rougis. Mon dieu, quelle franc-parler, je ne sais même pas quoi répondre et Yume pose rapidement une main sur mon bras :
- Il n’y a pas à être gêné comme ça quand on te dit que tu es bien foutu Kakashi ! s’exclame-t-elle en riant.
« Bien foutu ». Quel délire. Je rougis encore plus, je n’ai pas l’habitude qu’on me sorte des choses pareilles sur ce ton. A Konoha, j’ai un respect strict dû à mon statut et mon sale caractère, respect que Yume n’a pas prévu de me témoigner visiblement.
- Euh… C’est notre commandant…, précise Hanako en fronçant les sourcils.
- Ce n’est pas le mien ! réplique Yume en riant de plus belle.
- Oui, c’est vrai…, admet Hanako en affichant une petite mine.
Je lui lance un regard interloqué et elle me retourne le même, nous sommes tous les deux outrés par le comportement de Yume et c’est la première fois qu’elle ne me regarde pas avec méchanceté pendant aussi longtemps depuis ce matin, alors je savoure le moment jusqu’à ce que Yume enchaine :
- Enfin bref, tu ne t’encrasses pas trop à l’hôpital… euh… ?
- Hanako. Non je ne m’encrasse pas… Je supposais que ça se voyait, répond-elle, piquée au vif.
- Ne t’inquiète pas, c’est sexy aussi d’avoir un peu de cuisse, répond Yume.
Alors ça oui. Je suis enfin d’accord avec Yume, je ne saurais être plus d’accord même et je me plonge dans tous mes souvenirs des formes de déesse d’Hanako. Ces belles pensées me bercent et je ne peux pas m’empêcher de tourner la tête vers elle pour la regarder avec amour mais je suis surpris de la voir afficher une mine complétement défaite. Elle a même l’air triste tandis qu’elle fixe son assiette et je suis à deux doigts de lui demander si quelque chose ne va pas mais Yume me sollicite encore :
- Ça te dirait de sortir ce soir Kakashi ? Il y a un bar au village, pas mal de gens y vont après ?
- Oh non, je préfère rester tranquillement dans ma chambre, dis-je.
- Oui, c’est vrai que vous avez eu une longue route…, acquiesce Yume.
Elle ne demande pas à Hanako, ce que je trouve à la limite de l’impolitesse puisque nous discutons tous les trois.
- Tu y vas toi ? lui demande-je donc doucement.
Elle lève un drôle de regard vers moi, ses beaux yeux sont un peu surpris mais adorables, heureux, on dirait qu’elle oublie de me détester décidemment.
- Non, je vais rester tranquillement dans ma chambre… pour lire, répond-elle.
- Moi aussi, répété-je en lui souriant.
- Tes livres de pervers…, me taquine-t-elle gentiment à voix basse.
Elle est beaucoup plus gentille soudainement, que se passe-t-il ? Tant pis, je prends !
- Exactement, confirme-je en rougissant un peu.
Elle glousse doucement, me sortant ses plus beaux yeux rieurs tandis qu’un éclat de complicité passe entre nous.
- Des livres de pervers ?! Racontez-moi, ça m’intéresse ! s’écrie Yume en riant comme une hystérique.
Oh non. Deuxième honte de la journée à ce sujet :
- Ce n’est rien, ce sont des livres à prendre au second degré (pas du tout), me défends-je encore.
- C’est quoi ? insiste-t-elle.
- Les livres de maitre Jiraya, il est de Konoha tu ne dois pas connaitre, tranche Hanako fermement.
- Mais si ! Il est connu ici aussi ! Je les ai lu, je m’attendais à quelque chose de plus épicé, je les trouve encore bien trop sages à mon goût, répond Yume en mordillant son petit doigt.
- Trop sages ? Je ne sais pas de quoi ils traitent exactement, mais quand même…, répond Hanako d’un air étonné.
- Disons que je ne les trouve pas assez aventureux à mon goût, alors oui il y a quelques trucs sympas, je ne dis pas, mais rien de mieux qu’une vraie femme pour apprendre des choses plus osées, dit-elle.
Je baisse le nez, complétement choqué. Je ne crois pas que je sois censé assister à leur conversation qui me semble très féminine et surtout très privée.
- Je peux m’en aller si vous voulez discuter entre vous…, articule-je.
Hanako me lance un regard plein d’affection que je ne trouve pas mérité, je ne comprends décidément rien à ses humeurs aujourd’hui.
- Tu rigoles ! Qu’est-ce que tu en penses toi ? me demande Yume.
- Qu’est-ce que je pense de quoi exactement… ? demande-je avec crainte.
- Des femmes osées pour apprendre des choses osées, répond-elle avec aplomb.
Bon sang, mais qu’est-ce que c’est que cette bonne femme sérieusement, qu’on m’en libère !
- Euh… Je n’en pense pas grand-chose… Je ne suis pas particulièrement à l’aise de parler de ça pour être honnête, dis-je d’une petite voix.
- Il n’y a pas de souci, je peux comprendre. Tu dois avoir une belle théorie en tout cas, ça laisse rêveuse…, ronronne-t-elle.
- Si tu le dis…, réponds-je vaguement en me tournant vers Hanako pour fuir Yume et ses propos déplacés.
- Dis-moi Kakashi, que penses-tu des progrès de Kiyowa aux échecs ? demande alors Hanako, me permettant de changer de sujet de conversation.
Dieu merci. Je me raccroche à sa question comme à une bouée et nous en discutons quelques minutes, désintéressant Yume qui se lance dans une conversation avec un autre ninja.
*
A la fin du repas, nous repartons avec ma nouvelle équipe en direction du hall. Encore une fois, Yuki nous tient un peu la jambe et Kiyowa monte se coucher.
- Alors ? Vous venez au bar ? demande-t-il.
- Non je vais lire, répondons-nous en même temps.
Yuki éclate de rire :
- Pas de soucis équipe D ! On se voit demain de toute façon ! dit-il avec bonne humeur.
- Ne rentre pas trop tard, une tempête de neige approche, glisse-je.
- Quoi ? Mais comment tu sais ça encore ?! demande-t-il en riant.
- Je la sens arriver, réponds-je avec honnêteté.
- Je t’avais dit Yuki, Kakashi est un chien dans le mauvais corps ! pouffe Hanako.
- Je vois ça. Un teckel ou un dalmatien ? plaisante-t-il.
- Je crois qu’on part plus sur un loup vu le caractère, réplique-t-elle avec humour.
- Dis donc toi ! rétorque-je en lui pinçant la hanche.
Elle couine en se décalant et en riant, avant de détourner la tête en rougissant, toute perturbée. Je suis peut-être allé un peu loin, j’oublie vite qu’elle m’en veut et me déteste à l’heure actuelle, il est tellement facile de retomber dans notre complicité.
- Je pars sur le loup aussi de ce que j’en ai vu ! plaisante Yuki.
- Je ne te pincerai pas la hanche Yuki, pas la peine d’espérer ! réplique-je.
Ils éclatent de rire tous les deux et je souris, ravi de mon effet.
- Tu es plus cool quand on te connait Kakashi, faut se détendre plus vite, dit-il en souriant.
Hanako soupire bruyamment :
- Ça lui arrive d’être cool, mais il reste chiant à mourir le reste du temps, me pique-t-elle.
Je lui lance un regard en coin, elle est souriante et ça me rend tellement heureux. Je n’en attendais pas tant pour une première journée après ce que m’avait dit Rinko et je commence à me demander s’il n’a pas carrément exagéré pour me donner une leçon.
Nous disons au revoir à Yuki et nous dirigeons vers l’escalier en silence avant qu’elle ne le rompe :
- Elle est sympa ta nouvelle amie…, dit-elle d’un ton taquin en se retenant de rire.
- Ne me reparle pas de ça je t’en prie. J’essaie déjà suffisamment fort d’oublier ce qu’elle nous a dit ! réplique-je en riant avec elle.
- Non vraiment elle est … très spontanée…, pouffe-t-elle.
- Carrément malpolie oui, râle-je.
- Et très vexante, ajoute-t-elle doucement.
- Vexante ?
- Oui, sa réflexion sur mes cuisses…, avoue-t-elle du bout des lèvres.
Je la regarde avec un air ahuri, elle a l’air … presque honteuse ?!
- C’est bien la seule chose qu’elle ait dite avec laquelle je sois d’accord pourtant, réponds-je sans comprendre.
Elle rougit un peu mais je vois le petit sourire qu’elle me cache, elle a même l’air ravie par mes propos bien qu’elle essaie de me le dissimuler. L’aurais-je rassuré ?
- Elle t’a vraiment vexée ? demande-je sans trop y croire.
- Un peu, murmure-t-elle.
- Mais elle t’a dit que c’était sexy, lui rappelle-je.
- Kakashi… tu ne comprends donc vraiment rien aux femmes…, réplique-t-elle en soupirant.
Je l’interroge du regard mais elle lève simplement les yeux au ciel alors j’en rajoute une couche :
- Ne t’ai-je pas suffisamment répété que tu étais la plus belle femme du monde ? demande-je timidement.
Je marche sur des œufs, j’attends le moment où je franchirai la limite.
- Sans doute pas assez, soupire-t-elle un peu plus.
Je m’arrête net et me tourne vers elle :
- Hanako, tu es la femme la plus époustouflante qui puisse exister, sans aucune concurrente. Tu es … éblouissante. C’est même t’insulter que de te qualifier ainsi, dis-je avec honnêteté.
- Kakashi… arrête…, répond-elle en rougissant.
- Pourquoi ? demande-je tristement.
- Parce que, tranche-t-elle.
- Mais c’est la vérité. Bordel Hanako, regarde-toi ! m’exclame-je en la désignant.
Elle me dévisage un peu, sans commenter, alors je continue :
- Je te rappelle que c’est un sharingan sous mon bandeau, pas un strabisme, alors je peux t’assurer que personne ne t’a mieux observé que moi, et donc j’en conclus que mon avis compte bien plus que celui des autres ! argumente-je.
Elle rit doucement et reprend sa route, malheureusement je sens son énergie qui change doucement vers du moins bon.
- C’est à se demander pourquoi tu m’as lâchée comme ça si je suis si parfaite, dit-elle alors d’un ton mauvais.
- Hanako, je suis tellement désolé. C’est pour ça que je suis venu, pour te voir, te parler de tout ça, assure-je en la regardant.
Elle s’arrête devant une porte en croisant les bras, sans doute sa chambre.
- Ah bon ? Je suis curieuse de savoir ce que tu comptais me dire ? dit-elle, hostile.
Je suis un peu pris au dépourvu, mais c’est le moment. Nous y sommes.