LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 127 : Baisé volé
Le jeu se termine et nous sommes déclarés vainqueurs. Hanako saute sur ses pieds pour célébrer notre victoire et elle se fait féliciter de part et d’autre par beaucoup de ninjas tandis que Yume s’éloigne de notre table en râlant, vexée. Dès que nous sommes seuls, Yuki attaque en se penchant vers moi :
- Tu as conscience que tu lui plais ?! s’exclame-t-il.
- Euh oui, c’est assez évident je crois, rétorque-je.
- Pas Yume, Hanako !
Je ne réponds pas et le fixe sans savoir quoi dire.
- Tu sais que tu as un foutu ticket avec elle ?! insiste-t-il.
- Je ne crois pas, tempère-je.
- Je te le garantis. Je ne sais pas ce que tu penses d’elle exactement mais je préfère te le dire, parce que d’un point de vue extérieur ça saute aux yeux, et si j’avais un ticket avec elle, bon sang j’aurais aimé que tu me le dises ! ajoute-t-il.
- C’est noté…, réponds-je d’une voix hésitante.
- Fais pas le con Kakashi. Ne va pas sur Yume par facilité alors que tu peux l’avoir elle, je pense même qu’elles se sont battues pour toi toute la soirée, dit-il en acquiesçant gravement.
Ce mec est vraiment sympa sérieusement. Alors même qu’il apprécie bien Hanako, il me donne immédiatement l’information sans aucune jalousie… C’est dingue.
- T’es vraiment sympa Yuki ! m’exclame-je donc, n’ayant apparemment plus de filtres.
Il éclate de rire :
- Bah ouai ! réplique-t-il comme si c’était évident.
Je ris avec lui et nous buvons quelques coups de plus ensemble tandis que les autres se mettent à danser au centre de la salle. Je sens l’alcool qui réembrume mon cerveau, me ramenant entre le rêve et la réalité, nous rions de bêtises, nous moquant principalement de Yume. Il me propose de sortir prendre l’air pour nous remettre les idées en place et j’accepte.
Alors que nous traversons la foule joyeuse dont fait partie Hanako et que je la regarde avec toute mon attention, je rentre dans une femme de l’hôtel qui portait une carafe d’eau, me trempant au passage et me réveillant carrément.
- Je… Veuillez m’excuser, ça ne m’arrive en principe jamais…, bafouille-je.
- Il n’y a pas de mal c’est moi ! Oh mon dieu je suis confuse ! Vous voulez me donner votre chemise ? Je peux vous la sécher en un petit quart d’heure ! s’exclame-t-elle.
- Euh…
Elle me déshabille pratiquement sous mes yeux outrés et je finis par enlever ma chemise pour lui donner moi-même tandis que Yuki est plié en deux :
- Bordel mais Kakashi ! Qu’est-ce que tu leur fais à toutes ! En voilà une qui te déshabille en moins d’une minute et qui repart !
J’éclate de rire avec lui, encore choqué par ce qu’il vient de se passer.
- Je me retrouve torse nu en deux minutes, je n’ai rien compris ! m’exclame-je en redoublant nos rires.
Yuki s’appuie sur mon épaule sous son hilarité et nous reprenons comme nous le pouvons notre route vers l’extérieur. L’air froid nous fait du bien, et nous soupirons un peu, appuyés contre le mur où la musique vibre.
- Je crois que je vais aller vomir, commente-t-il alors avec fatalité.
Ça me fait rire comme un âne et il part avec un air dépité à l’intérieur tandis que je ris un peu plus. Je me plonge dans mes pensées en regardant la neige, un sourire béat aux lèvres. La morsure du froid sur ma peau me stimule, j’ai encore envie de toucher Hanako, c’est terrible, ça me dévore de l’intérieur. Je me demande alors où est Yume, ma meilleure arme pour me rapprocher d’Hanako lorsqu’elle sort me rejoindre dehors.
- Ah ! La personne que je voulais voir ! m’exclame-je.
Aïe, je suis tellement embrumé qu’elle ne me dérange plus comme lorsque je suis sobre. J’ai de nouveau envie de rentrer dans son jeu pour réveiller mon dragon qui ne manquera pas d’intervenir, particulièrement si elle me voit sans ma chemise.
- Mais qu’est-ce que tu fais torse nu ? minaude Yume en battant des cils.
Je lui explique rapidement l’histoire.
- Moi je crois que tu as fait exprès pour me faire tourner la tête ! réplique-t-elle, séductrice.
Elle s’approche à pas de loup et je la regarde se planter devant moi en visualisant avec satisfaction la tête qu’Hanako ferait en nous apercevant.
- Tu es vraiment plus qu’attirant, tu le sais ça ? demande-t-elle en passant ses yeux sans gêne sur mon torse.
- J’y travaille, dis-je.
- C’est clair, ça se voit…
C’est étrange comme sensation, de se faire regarder comme ça. Personne ne fait jamais ça à part Hanako, personne n’a cette audace malgré les femmes qui battent des cils devant moi plutôt régulièrement. J’ai l’impression d’être un bout de viande et je commence à douter, Hanako n’est toujours pas là, je ne sais plus trop quoi faire alors je perds du temps :
- Tu vas avoir froid, commente-je.
- Je n’ai jamais froid. J’ai toujours, toujours chaud Kakashi, répond-elle.
- Je veux bien te croire…
Elle me sourit comme un carnassier :
- As-tu quelqu’un dans ta vie ?
- Non, réponds-je.
- Ça arrange mes affaires ! rit-elle.
- Ah bon…
Elle s’approche encore, se retrouvant presque contre moi en me regardant dans les yeux et je commence à hésiter à reculer pour m’en éloigner.
- Qu’est-ce que tu dirais de partir de cette fête ? demande-t-elle frontalement.
Elle me coupe le sifflet. Est-elle vraiment en train de me proposer ce que je crois ?
- Juste toi et moi, ajoute-t-elle en confirmant mes hypothèses.
- Nous sommes là pour resserrer les liens entre pays, ce serait étrange de partir de la soirée, très peu cohésif…, souligne-je.
- Je ne suis pas pressée. En fait, si, je suis carrément pressée, mais disons que je peux attendre un peu…, continue-t-elle.
- Ah ? demande-je d’une voix un peu trop aiguë.
Je ne sais plus où me mettre, j’ai peur qu’elle me saute dessus subitement et que je ne sois pas assez rapide à réagir. Je lance un coup d’œil vers la porte, mais que fait Hanako ?!
- J’ai envie de te manger Kakashi, pouffe-t-elle.
- Ah… ? répète-je avec une voix encore plus aiguë.
Quelques signaux d’alarmes retentissent dans ma tête et je détourne la tête de la nymphomane devant moi pour scruter la salle par les grandes vitres.
J’aperçois alors Hanako qui nous regarde depuis l’intérieur avec des yeux ronds. Elle doit se demander ce que je fiche torse nu et encore plus avec Yume. Ni une ni deux, elle entreprend de braver la foule pour essayer de gagner la porte et maintenant que je sais qu’elle arrive, je me détends, c’est mon créneau, il faut que je gère mon timing.
- J’ai envie de te manger…, répète Yume doucement.
- Je … Je ne suis pas libre émotionnellement, bafouille-je en me sentant ridicule, mais me disant que ça devrait la calmer suffisamment le temps qu’Hanako arrive.
Elle éclate de rire, perçant le calme de la nuit :
- Ce n’est pas de l’émotion que je cherche, ça tombe très bien !
- Qu’est-ce que tu cherches ? lui demande-je directement.
Si elle me saute dessus, c’est le bon moment, Hanako approche de la porte sans nous quitter des yeux et je sais qu’elle verra que je n’y suis pour rien. Presque pour rien.
- Il faut vraiment que je sois plus claire Kakashi ? Je te veux, je n’attends rien de plus de toi qu’une nuit, purement et simplement.
Elle passe sa main sur mon torse et je la laisse faire. Je ne sais pas pourquoi je la laisse faire, cette fille ne m’intéresse pas, j’ai peur d’aller trop loin bon sang. Elle promène ses doigts jusqu’à ma ceinture avant de glisser quelque chose dans ma poche puis elle se dresse sur la pointe des pieds pour atteindre mon oreille :
- J’ai glissé la carte de ma chambre dans ta poche, tu en fais ce que tu veux. Moi en tout cas, je t’attendrai, et crois-moi, si tu décides de venir me rejoindre, tu ne seras pas déçu du voyage.
Elle embrasse ma joue en caressant mon ventre puis s’en va en me laissant complétement abasourdi. Je n’en reviens pas, c’est aberrant. C’est trop étrange de me dire que j’ai un ticket dans la poche pour une nuit de folies, ce n’est pas le genre de chose qui m’arrive, c’est toujours Rinko à qui il arrive ces aventures…
- Kakashi ! gronde alors Hanako depuis la porte.
Je tourne la tête vers son regard furieux.
- Tu viens ! Tout de suite ! m’ordonne-t-elle.
Je ne discute pas et je rentre, suivant son petit dos tendu à craquer.
- Qu’est-ce qu’elle te voulait ?! s’exclame-t-elle.
- Je…
- Oh laisse tomber ! Je m’en fous ! râle-t-elle.
- D’accord…
Ce n’est pas tout à fait ce que je visais mais c’est quand même pas trop mal puisqu’elle retourne à l’endroit où elle était pour finir sa partie de jeu en cours en me prenant la main. Elle me plante à côté d’elle avec autorité et se détend enfin tandis que je la regarde jouer. Elle n’est quand même pas venue me chercher pour me mettre sous sa surveillance ? Bien sûr que si, et ce constat me fait rire.
Elle joue bien, l’alcool doit la faire oublier à quel point elle me déteste parce qu’elle me lance des petits sourires fiers quand elle gagne et je ne peux pas m’empêcher de me pencher à son oreille pour lui glisser un petit conseil. Elle sourit encore plus lorsque je lui donne mes explications de senseï et me regarde du coin de l’œil :
- Aide-moi à gagner…, me souffle-t-elle de sa voix la plus séductrice en levant sa main qui tient la balle.
J’ai une seconde d’hésitation à l’idée de la toucher devant tout le monde.
Oh et puis merde ! Je me fous royalement de Shisui, dieu seul sait où il est d’ailleurs, mais s’il laisse sa copine comme ça, c’est son problème, pas le mien !
Je saisis donc la main d’Hanako sous les protestations des autres tandis qu’elle sourit de toutes ses dents et que je colle ma joue à la sienne, fermant mon œil noir pour viser.
Je lance la balle qui atterrit évidemment pile où je voulais la mettre, la faisant gagner la partie. Elle se retourne immédiatement contre moi avec un immense sourire en passant ses mains derrière ma nuque, comme avant, me consumant de ses beaux yeux :
- Merci…, murmure-t-elle en battant des cils.
La vache. Elle a décidemment beaucoup trop bu, mais moi aussi, alors nous sommes très mal barrés.
- De rien, souffle-je en approchant mon visage du sien.
- Dégagez les amoureux ! Il y en a qui veulent jouer ! s’exclame un ninja en nous bourrant sans ménagement.
Hanako détache ses mains de ma nuque et rit aux éclats en s’écartant du passage – et de moi.
Je fais donc quelques pas pour reprendre mes esprits lorsque je repère la femme de l’hôtel qui me fait un petit signe depuis le renfoncement de la salle qui sert de vestiaire pour m’appeler, alors je me glisse jusqu’à elle.
- Voilà, elle est toute sèche, je suis encore désolée, me dit-elle en me tendant ma chemise.
- Il n’y a pas de mal, je vous assure, c’est moi qui ne regardais pas où j’allais.
Elle s’incline poliment et file tandis que je m’apprête à remettre ma chemise.
Deux petites mains se glissent alors sur ma taille et mon corps s’enflamme en un instant à l’idée qu’Hanako soit d’humeur tactile. Nous sommes à la vue de beaucoup mais quand même légèrement cachés dans ce petit renfoncement, c’est beaucoup plus intime qu’en plein milieu de la salle et ça nous laisse de quoi faire.
Elle me retourne avec autorité pour repasser ses bras derrière ma nuque et j’en lâche ma chemise avant de la caler contre le mur vivement, la prenant dans mes bras en ignorant toutes les alarmes dans mon esprit.
- Où est-ce qu’on en était… ? susurre-t-elle.
Elle fixe mes lèvres avec un désir incandescent qui fait battre mon cœur plus fort et je m’autorise à regarder les siennes à mon tour. Sa lèvre inférieure, rose soutenue et appétissante me fait de l’œil comme jamais.
- J’ai envie de te manger mon ange, chuchote-je.
- Ah bon… ? minaude-t-elle en battant des cils.
- Oh oui, réponds-je en resserrant mon étreinte sur son dos.
Elle frissonne et ferme les yeux, se laissant consumer par notre contact, l’appréciant de tout son soûl.
- Tu me rends dingue Kakashi, même si tu es un gros con…, commente-t-elle de sa voix ralentie par l’alcool.
Je pouffe un peu et elle entrouvre les yeux avec un sourire lascif aux lèvres qui ne me dit rien qui vaille.
- J’ai beaucoup trop bu…, la préviens-je.
- Moi aussi, glousse-t-elle.
- On ne devrait peut-être pas rester comme ça alors…, murmure-je en approchant mes lèvres des siennes.
- Sans doute… on ne peut pas s’embrasser… On ne… peut pas…, souffle-t-elle lentement en fixant mes lèvres, tirant pourtant sur ma nuque pour me rapprocher d’elle.
- Oh non, on ne doit pas…, confirme-je.
Je m’approche encore, je ne suis qu’à quelques centimètres de ses lèvres et nos yeux se cherchent tandis que je sens tous les papillons de mon ventre qui s’envolent dans ce temps suspendu où nous ne savons pas encore si nous allons craquer ou pas.
- N’importe qui pourrait nous voir…, murmure-t-elle.
- Il ne faut vraiment, vraiment pas qu’on nous voie nous embrasser… ton petit ami est dans la salle…, chuchote-je en passant mon nez sur le sien.
- Oui …, souffle-t-elle encore.
Les lumières clignotent puis s’éteignent sous les cris de colère de nos camarades, mais nous nous retrouvons dans le noir et l’inévitable se produit.
Nos lèvres se rejoignent d’un même mouvement et nous nous embrassons lentement, avec intensité, glissant nos lèvres sensuellement les unes contre les autres, nous mangeant presque. Ses bras se détachent de ma nuque et elle attrape mon cou de ses mains afin de me tirer plus fort contre elle, me faisant gronder doucement de satisfaction. Je mordille sa lèvre inférieure, je la prends entre mes lèvres, j’en savoure le goût comme si c’était la première fois et je frissonne lorsqu’elle passe le bout de sa langue contre ma lèvre supérieure, augmentant la température déjà suffocante de notre baiser. Je remonte une main le long de son dos pour attraper sa nuque, penchant de force sa tête pour approfondir notre baiser langoureux et elle frémit si fort que j’en gronde un peu plus en la pressant contre le mur à l’en écraser, me refermant sur elle comme un prédateur.
Je sens l’électricité qui va revenir et je me détache à contre cœur d’elle. Je ne fais pas beaucoup d’efforts, je détache mes lèvres de quelques millimètres et les lumières se rallument sur nos yeux fiévreux et nos corps pratiquement fondus l’un contre l’autre tant nous sommes serrés.
La tension est folle, elle me rend dingue et ça commence à vraiment me travailler. Elle me rouvre les portes du paradis mais je sais que c’est parce qu’elle est saoule et qu’elle baisse sa garde. Pourquoi avons-nous tant bu ? C’est de la torture d’imaginer que notre proximité a une date de fin… Je repense alors à sa main aux onsen, sa main possessive alors qu’elle n’était pas du tout alcoolisée.
- Pourquoi as-tu touché ma cuisse dans l’eau ? demande-je alors de but en blanc.
- Parce que tu n’es le loup de personne sinon le mien, réplique-t-elle avec assurance en caressant ma gorge de ses pouces.
- Tu es jalouse ? fanfaronne-je à voix basse.
- Peut-être un peu, glousse-t-elle.
- Simplement parce qu’elle m’a appelé « mon loup » ? jubile-je.
- A ce moment-là, oui, mais elle a fait bien pire en touchant ton torse et en embrassant ta joue, grogne-t-elle.
- Ah bon ? Tu n’apprécies pas… ? susurre-je.
- Pas du tout, gronde-t-elle.
- Alors… tu vas péter un câble, dis-je lentement, en articulant chaque syllabe.
Elle m’interroge du regard, irritée, et je saute sur l’occasion de la rendre jalouse pour de bon, l’alcool mettant encore un k.o. à ma jugeotte :
- Elle vient de me demander de la rejoindre dans sa chambre pour passer la nuit avec moi, continue-je sur le même ton.
Ses yeux se remplissent de haine en une seconde, je peux presque voir ses poils de chats se hérisser et ses oreilles s’aplatir, ce qui m’amuse.
- Tu ne vas pas aller la rejoindre ? gronde-t-elle furieusement.
- Je ne sais pas, je suis particulièrement tendu ce soir, l’embête-je.
Elle enfonce ses ongles dans ma gorge de rage, la douleur me pique et m’électrise encore plus, alors je m’agite doucement contre elle.
- Bien sûr que non mon ange, mais si tu continues de faire ça, c’est dans ta chambre que je vais me glisser ce soir, dis-je d’une voix rauque.
Elle enfonce une fois de plus ses ongles dans ma peau pour me défier, et les lumières s’éteignent.
Je ne réponds plus de rien cette fois.