LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 129 : Les actes ont des conséquences

2782 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2025 11:09

Chapitre 129 : Les actes ont des conséquences


Nous reprenons toujours nos souffles l’un contre l’autre dans le noir d’encre de la pièce lorsqu’un ninja s’écrie qu’il va chercher des bougies. Il me sort de ma transe, et maintenant que mon cerveau se reconnecte vraiment, je comprends que oui, je viens de faire une belle connerie. Elle a beau avoir eu envie de nos petits jeux de mains, elle m’en veut à mourir, elle me déteste et je n’aurais jamais dû la suivre là-dedans.

Je n’imagine même pas l’orage que je vais me prendre lorsqu’elle redeviendra sobre alors j’essaie de sauver les meubles : 

-         Je t’en supplie, ne me déteste pas trop pour tout ça demain, supplie-je d’une petite voix.

-         Je risque de te haïr, glousse-t-elle.

Bon, elle glousse, c’est déjà ça. Ça me rassure un peu, mais c’est sans doute biaisé puisqu’elle glousse toujours après nos bêtises.

-         Pardon…, murmure-je donc.

Elle pouffe un peu plus contre mes lèvres.

-         Mais je ne te hais pas encore, souligne-t-elle avec humour.

Je ne peux pas lui résister quand elle est rieuse et elle déclenche malgré moi mon hilarité :

-         J’encaisserai alors, demain est un autre jour ! plaisante-je à voix basse.

-         Exactement, et tu as le dos solide ! confirme-t-elle.

Nous rions ensemble comme deux gamins coupables avant de nous serrer en câlin l’un contre l’autre le plus naturellement du monde. C’est un pur bonheur de lui faire un vrai câlin, de la tenir dans mes bras comme il y a quelques semaines et je savoure le moment avec intensité tandis qu’elle me serre de toute sa petite force dans ses bras.

 Je pense mourir de bonheur lorsqu’elle relève la tête de mon torse pour chercher mes lèvres et m’embrasser avec toute la tendresse qui l’anime. Ce n’est plus un baiser passionné ni intéressé, c’est un baiser intime, doux, plein de sentiments et d’émotions, mes préférés.

Je glisse une main pour maintenir sa tête contre la mienne, caressant sa joue du pouce doucement, plus heureux que je ne l’ai été depuis trois longues semaines, bien plus heureux qu’il y a trois minutes et que nous nous expédiions dans les nuages.

C’est incroyable de retrouver cette fusion, de retrouver un bout du paradis qu’était ma vie, elle me manque tellement que j’en pleurerais alors même qu’elle est en train de m’embrasser. Mais elle m’embrasse comme avant, et c’est là que le double-tranchant réside puisque mon cœur se brise de me dire que c’est probablement la dernière fois.

Malheureusement, je perçois que la lumière va revenir.

-         Fin du câlin… ? annonce-je avec hésitation.

Elle me lâche et j’ai juste le temps de m’écarter d’un pas en arrière avant que les lumières ne se rallument.

Elle est trop belle, toute ébouriffée, les joues rouges et les lèvres gonflées. Je me détache de cette vision onirique pour remettre ma chemise et je lui tends ma veste qui était dans ce petit coin vestiaire lorsque je vois l’état de son cou qui ne laisse pas grand mystère sur ce que je viens de lui faire. Elle l’enfile sans trop comprendre, me regardant avec de grands yeux tandis qu’elle passe une main sur sa gorge et que j’hoche la tête pour lui confirmer ce qu’elle me demande silencieusement.  

-          Ah vous êtes là ! s’exclame Shisui en débarquant, la faisant sursauter.

Décidemment, il a eu un chrono parfait ce soir celui-là, vraiment à côté de la plaque.

-         Que faisiez-vous là ? demande-t-il en nous observant avec un air contrarié.

-         On discutait et Kakashi m’a prêté sa veste, j’avais froid, répond Hanako, innocente comme tout, en fermant ma veste pour cacher son cou marqué de tâches écarlates.

-         Oh d’accord…, dit-il. Je pense que je vais aller me coucher… Beaucoup d’entre nous y vont en fait. Les lumières vont se recouper dans peu de temps selon les dirigeants de l’hôtel, la tempête est au-dessus de nous...

-         D’accord…, répond Hanako du bout des lèvres.

Je ne réponds même pas, je ressens une haine viscérale pour Shisui en cet instant, une haine qui me consume avec violence. Et je comprends pourquoi, c’est parce que je ne veux pas être celui qui la comble secrètement dans un coin sombre, non, je veux être celui qui vient la chercher pour la raccompagner à sa chambre, celui avec qui elle rit et vers qui elle se dirige en tout temps. Je ne veux pas être son putain d’amant, je veux être son petit-ami. J’en ai marre d’endosser ce rôle pour elle, je ne comprends pas ce que je rate pour systématiquement être « l’autre homme ».   

Je tourne la tête vers le mur du fond pour m’éviter d’être désagréable avec lui alors qu’il ne m’a rien demandé, serrant les dents à les casser en me visualisant remonter tout seul dans ma chambre tandis qu’il pourra lui souhaiter une bonne nuit dans son bon droit.  

-         Va te coucher Shisui, ne t’inquiète pas pour moi, dit alors Hanako.

Je la regarde, un peu étonné, et Shisui aussi.

-         Ah… très bien... Bonne nuit alors, marmonne-t-il avec un visage fermé.

-         Bonne nuit, répond-elle en souriant comme l’ange qu’elle est.

Il me lance quand même un drôle de regard en partant. Un peu accusateur ? Je ne pense pas que j’invente …

-         Tu m’accompagnes à ma chambre ? me demande-t-elle.

-         Oui, réponds-je en me faisant tirer efficacement de mes pensées inquiètes.

Nous souhaitons une bonne nuit à nos nouveaux amis et Yume file en quatrième vitesse lorsqu’elle comprend que je remonte dans les chambres, sous le regard noir d’Hanako.

-         Pourquoi elle file aussi vite celle-là ? Je m’attendais plutôt à ce qu’elle te traine avec elle, ronchonne-t-elle sans comprendre.

-         Elle va sans doute m’attendre, m’amuse-je.  

-         T’attendre ? siffle-t-elle.

-         Elle m’a filé une carte de sa chambre, réponds-je en haussant les épaules.

-         Tu te moques de moi ?! hoquète-t-elle en faisant un pas en arrière.

J’éclate de rire de la voir aussi jalouse et elle remet sa petite moue boudeuse en place, vibrante de colère tandis que Yuki nous rejoint :

-         On se verra demain l’équipe D, je rentre aussi, annonce-t-il en baillant.

Pour une fois, c’est Hanako qui passe pour une mal élevée, trop furieuse pour parler visiblement et nous sortons tous les trois de la salle de réception tandis que je discute avec Yuki qui ne veut pas lâcher trop d’indices sur la journée de demain mais qui nous promet qu’elle sera grandiose. Ça attire suffisamment l’attention d’Hanako pour qu’elle abandonne sa boude et se mette à piailler avec excitation lorsque Yuki parle d’une « grotte merveilleuse ».

Après ça, nous remontons à deux vers les chambres silencieusement et une fois devant sa porte, elle s’appuie dessus en se mordant les lèvres, comme une petite fille modèle, adorable. Elle est toute honteuse, je sens bien qu’elle a envie de me demander quelque chose sans oser, alors je l’aide :

-         Qu’est-ce qu’il y a Moustique ? l’interroge-je en me retenant de rire.

-         Tu ne vas pas aller la rejoindre hein… ? avoue-t-elle du bout des lèvres.

-         Qui ça ? m’étonne-je.

-         Yume, râle-t-elle en levant les yeux au ciel.

-         Mais pourquoi ferais-je une chose pareille ? réponds-je en la couvant du regard.

-         Pour « t’amuser » …, murmure-t-elle faiblement.

Je m’approche d’elle pour embrasser son front :

-         Après ce que nous venons de faire ? Je ne vois pas bien pourquoi j’irais, la rassure-je.

Ma réponse ne lui convient pas du tout vu sa tête renfrognée et je me rends compte qu’effectivement, j’aurais pu mieux faire.

-         Je n’y serais pas allé… dans tous les cas, ajoute-je en insistant sur les derniers mots.

Mais elle s’agite :

-         Je ne sais pas, qu’est-ce qui me dit que tu n’auras pas envie d’y aller dans trente minutes quand tu seras dans ta chambre tout seul à t’ennuyer ? Et puis je te crie dessus depuis que nous sommes ici, et puis tu ne me dois rien de toute façon, et puis je sais même pas pourquoi je te fais ce cirque ! s’agace-t-elle.

-         Je n’irai pas, affirme-je d’une voix forte.

Elle soupire en promenant son regard dans le couloir :

-         Je n’ai plus confiance en toi…, murmure-t-elle tristement.

-         Qu’est-ce que je peux faire pour t’en convaincre ? Tu veux que je te le promette ? demande-je d’une voix douce, le cœur brisé par ses propos.  

Elle mord encore sa lèvre, un peu plus honteuse :

-         Je veux… je veux sa carte…, couine-t-elle.

-         Sa carte de chambre ?! m’exclame-je en me retenant de rire.

-         Oui, souffle-t-elle en fixant le sol, les joues rouge cerise.

Elle est tellement mignonne. J’attrape son menton délicatement pour relever sa tête, et elle plante ses grands yeux coupables dans les miens.

-         Tu me promets que si je te la donne tu ne vas pas la tuer dans son sommeil ? plaisante-je doucement.  

-         Oui je te le promets, glousse-t-elle.

Je lui donne la carte qu’elle enfile dans son décolleté à toute vitesse, comme pour m’empêcher de changer d’avis et elle affiche ensuite une tête heureuse et fière comme un paon :

-         Merci Kakashi ! s’écrie-t-elle d’une petite voix aiguë.

-         Mais il n’y a pas de quoi, vraiment, je ne suis qu’à toi, réponds-je simplement.  

Elle caresse gentiment ma joue en m’observant et je sens notre complicité qui se reconstruit encore, brique par brique. Elle s’approche tout doucement de moi, inconsciemment je suppose et je commence à me demander si elle ne va pas me reprendre dans ses bras vu la douceur qui émane de son aura.

 Elle passe alors tendrement son index sur mes lèvres :

-         Tu veux finir la nuit avec moi… ? propose-t-elle.

Oui !!! Mais il ne faut pas.

-         Je ne crois pas, je ne veux pas aggraver mon cas…, réponds-je à contre-cœur.  

-         Tu as sans doute raison…, soupire-t-elle.

-         Sinon c’est moi que tu vas tuer dans mon sommeil demain soir, dis-je doucement.

-         C’est possible…, soupire-t-elle un peu plus.

Nous nous regardons quelques instants et ses yeux s’attristent :

-         Kakashi, je suis complétement bourrée. Demain matin je risque de vraiment être en colère après moi-même et je préfère te prévenir que ça risque de se retourner contre toi.

-         Je sais mon ange… Je suis navré, pour tout, dis-je avec douceur.

-         Je risque de t’envoyer ce que nous avons fait ce soir dans la tête, méchamment, alors n’oublie pas que j’étais consentante, que je suis heureuse d’avoir partagé un moment avec toi… Raccroche-toi à ça…, ajoute-t-elle d’une petite voix.

-         C’est noté, merci.

Je m’inquiète un peu de ses propos, me demandant ce que je vais me prendre dans les dents demain et je regrette encore moins d’avoir refusé de dormir avec elle.

-         Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée mais la pire aussi, commente-t-elle tristement, brisant mon cœur en mille morceaux.

-         Je suis tellement, tellement désolé, assure-je d’une voix torturée en prenant ses mains.

Je les frotte un peu, ne sachant pas quoi faire d’autre pour la réconforter sans dépasser les limites mais elle m’offre un petit sourire en me voyant faire. Ça me donne assez confiance pour que j’ose porter ses mains à mes lèvres, que j’embrasse avec tout mon amour jusqu’à ce qu’elle les retire pour les passer derrière ma nuque en se dressant sur la pointe des pieds :

-         Embrasse-moi encore avant que je ne te haïsse, murmure-t-elle.

Il ne faut pas me le dire deux fois et je la prends dans mes bras pour l’embrasser un long moment contre sa porte, tendrement, profitant de nos derniers moments privilégiés avant la tempête de demain. Nos contacts m’ont reboosté comme jamais, je suis prêt à l’affronter, prêt à ne rien lâcher même si elle me repousse violemment, je ne la lâcherai plus de toute façon, plus jamais, j’ai largement retenu la leçon.

-         N’oublie pas que je ne te laisserai plus jamais, lui glisse-je tandis qu’elle referme sa porte.

 

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