LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 131 : La grotte de Crystal

Point de vue d’Hanako

Nous ralentissons en approchant une montagne isolée dans une immense plaine enneigée. Elle a la forme d’un volcan et nous nous arrêtons devant la grande entrée caverneuse pour entendre le discours du kage de Yu.

Shisui me tient la main et me lance des petits regards excités, impatient de découvrir la « merveille du pays des sources chaudes ». Le kage nous informe que nous passerons toute l’après-midi au cœur de la montagne et que nous rentrerons ce soir par un moyen de transport mystérieux, histoire de gagner la demi-journée de course et de ne pas devoir dormir sur place.

-         Un moyen de transport mystérieux ! Alors ça c’est chouette ! s’exclame Shisui avec entrain.

Je lui lance un petit regard inquiet. Après avoir failli mourir sur le pont d’un bateau, je ne suis pas enchantée d’ignorer comment nous rentrerons, j’ai visiblement développé un traumatisme sur les moyens de transport en général qui ne soient pas mes deux jambes.

-         Peut-être une calèche ? Avec des chevaux ?! s’enthousiasme Shisui en secouant ma main.

-         Nous sommes plus rapides que des chevaux attelés…, souligne-je.

-         C’est vrai… alors peut-être en chien de traineaux ? piaille-t-il.

Je le dévisage, on dirait qu’il fait exprès, est-ce une plaisanterie ?

-         Nous sommes plus rapides que des chiens attelés…, dis-je prudemment. 

-         Ah oui… qu’est-ce que je suis bête ! s’exclame-t-il en se tapant le front.

Je lui sors un sourire poli mais j’ai presque envie de rire. Je pensais vraiment qu’il se moquait de moi mais il ne se départit pas de sa bonne humeur, cherchant toujours ce mystérieux transport tandis que nous entrons dans la longue grotte sombre.

Plus nous progressons dans le couloir rocheux, plus la température augmente, elle devient presque étouffante et je commence à vraiment envisager de me mettre en maillot de bain, effectivement.

-         Peut-être en luge ? pouffe alors Shisui.

Je lui lance un regard, franchement inquiète pour son Q.I. à ce stade mais il éclate de rire.

-         Je plaisante Hanako, je sais qu’il n’y pas de pente !

J’ai un rire nerveux. Difficile de comprendre lorsqu’il plaisante avec les énormités qu’il vient de me sortir…

-         Pour nous faire gagner la demi-journée de course, il me semble évident que le moyen de transport sera aérien… ça semble logique connaissant notre vitesse, souligne-je.

-         C’est vrai ça… qu’est-ce que tu es intelligente ! Ça va être génial ! J’ai hâte de savoir bon sang ! s’exclame-t-il gaiement.

Je lui souris en masquant mon inquiétude, pour éviter de passer pour l’oiseau de malheur, mais ce retour m’inquiète plus que de raison. Je n’aime pas l’altitude, je préfèrerais vraiment rentrer à pied…

Nous débouchons alors dans une immense caverne et j’en ai le souffle coupé.  

Il y a un petit lac, une source chaude je présume, avec quelques cascades le long des murs qui se jettent dans l’eau. La « plage » est en galets noirs, mais ce qui rend la grotte extraordinaire sont les murs, tous recouverts par des pics de cristaux multicolores dans lesquels se répercute la lumière du soleil qui passe par l’ouverture au sommet de la montagne. Des lumières dansent partout sur les parois, se réfractant à l’infini sur les autres pics et ainsi de suite. C’est franchement sublime. Je comprends mieux que qualifier cet endroit comme « la merveille du pays » n’est pas exagéré et des murmures émerveillés parcourent nos rangs tandis que la fierté émane des ninjas de Yu.

-         Bienvenue mes chers amis, dans la grotte de Crystal ! s’exclame théâtralement le kage.

On nous laisse quartier libre à partir de maintenant alors je me mets en maillot derrière une serviette tenue fièrement par Shisui. Je transpire déjà dans la chaleur quasi tropicale de la grotte et je ne peux pas attendre de plonger dans l’eau chaude pour me prélasser.

Lorsque je suis en maillot, nous rejoignons immédiatement les ninjas déjà dedans et Shisui n’arrête plus de rire, tout content du programme. Nous restons un peu à l’écart des autres qui jouent dans l’eau en faisant des batailles, montant sur les épaules les uns des autres.

Alors que Shisui me parle, je repère Kakashi sur la plage de galet. Il est torse nu mais en pantalon, les coudes sur les genoux, observant nos camarades avec un air neutre. C’est le seul qui ne va pas dans l’eau et j’ai un pincement au cœur. Ça me tue de le voir comme ça, j’ai l’impression qu’il ne sait pas s’amuser tout seul alors que je sais très bien que si j’étais allée le chercher, il serait venu avec moi se baigner en râlant, pour finalement passer l’après-midi à rire aux éclats.

Il aurait peut-être tenté de me couler, il m’aurait peut-être prise sur ses épaules comme nos camarades, il m’aurait peut-être promenée dans l’eau comme dans le bain nordique, me calant dans ses bras tandis que j’aurais flotté comme un petit bouchon de pêche… il m’aurait peut-être même embrassée derrière l’un des rochers, à l’abri des regards, avec le bruit des cascades en fond…

Mes joues s’enflamment alors j’essaie de mettre ce monde merveilleux de côté en me reconcentrant sur Shisui et surtout en ignorant mon sublime démon, triste et seul sur sa plage.

-         Tu veux qu’on aille jouer avec eux ? demande Shisui en pointant du doigt nos camarades.

Un peu mal à l’aise à l’idée de monter sur ses épaules, je préfère éviter la chose :

-         Tu ne veux pas plutôt qu’on nage jusqu’à la cascade ? propose-je sans conviction.

-         Avec plaisir !

Nous nous y rendons et Shisui se glisse dessous pour se masser les épaules, insistant pour que je le rejoigne jusqu’à attraper ma main en riant pour me tirer contre lui. Je me laisse faire mais je suis terriblement mal à l’aise parce que je vois son attitude, je ressens presque qu’il va tenter de m’embrasser alors je me dérobe en plongeant sous l’eau l’air de rien, tâchant de m’éloigner d’un mètre ou deux.

Mais lorsque je refais surface, il est déjà là et me pousse gentiment contre un rocher, me coinçant malgré moi avec un grand sourire sur les lèvres. Je vois l’hésitation au fond de ses yeux, l’excitation même d’oser m’embrasser, alors je tourne la tête vivement :

-         Regarde ! Il y a même des cristaux violets ! couine-je bêtement.

Il ne répond pas et mon cœur s’affole tandis que je reste fixée sur mes cristaux, incapable de lui refaire face tandis que je cherche une solution pour me soustraire rapidement à cette situation épineuse.

Bon sang, c’est entièrement de ma faute ! Je viens de lui dire que nous sortions ensemble, bien sûr qu’il va m’embrasser ! Et pourquoi n’en ai-je pas envie ?!

Mes yeux retombent automatiquement sur Kakashi et je constate qu’il m’observe. Il tient un livre dans ses mains et je m’attendris en reconnaissant la couverture de celui de Kiyowa. Ça m’amuse de me dire qu’il a piqué son livre dans son sac pour s’occuper tandis qu’elle se baigne au bord de l’eau, vers lui. Je souris malgré moi et lorsqu’il me voit sourire, je peux voir son attitude changer, le voir se redresser un peu, s’ouvrir, me regarder plus joyeusement. Il me crève le cœur, mais c’est à cause de lui que nous en sommes là, alors je détourne la tête.

Grave erreur.

Shisui fond sur mes lèvres et je me tends des pieds à la tête, hérissée comme un chat furieux tandis que ses lèvres inconnues et indésirables se fixent sur les miennes. Je n’ose plus bouger, complétement crispée tandis qu’il essaie en vain d’agiter sa bouche contre la mienne. Il se rend évidemment compte que je ne suis pas particulièrement heureuse qu’il m’embrasse et il recule, dans l’incompréhension totale tandis que je le fixe de mes yeux apeurés.

Ce baiser ne me rappelle pas des bons souvenirs, me forcer à embrasser un homme n’est pas quelque chose que j’avais envie de retenter, ça me jette ma sombre histoire avec Izumi à la tête, tout aussi adorable que Shisui, mais tout aussi peu désiré.

-         Tu … ne veux pas m’embrasser ? demande-t-il timidement.

-         Euh… non … ce n’est pas ça…, bafouille-je.

Il cherche à comprendre lorsque deux fils se connectent dans sa tête et qu’il s’éloigne d’un pas en arrière :

-         Ce n’est quand même pas à cause de Kakashi ?! s’insurge-t-il.

-         Non ! crie-je.

-         Alors pourquoi ? Tu viens de nous déclarer en couple ? Je ne comprends pas Hanako ?! Si tu n’en avais pas envie alors pourquoi l’avoir dit ?!

-         Je… je ne sais pas… je …

Je ne trouve pas une bonne excuse, rien ne me vient et c’est visiblement une goutte d’eau de trop pour lui :

-         Bon. Très bien. Alors pour embrasser Kakashi hier soir, il n’y avait pas de problème, au point de le laisser te… te… Flûte, je n’arrive toujours pas à le dire ! s’exclame-t-il en désignant ma gorge.

-         Shisui…, tente-je.

-         Mais alors quand ton petit-ami t’embrasse respectueusement, alors là c’est non !

Je ne moufte pas, je ne sais pas comment me défendre, et souligner que Kakashi m’a complétement respecté hier soir ne me parait pas la meilleure des idées pour calmer Shisui bien que je me hérisse qu’il l’accuse…

Kakashi mon dieu !

Je réalise seulement maintenant qu’il vient de voir en direct mon baiser avec Shisui et je tourne vivement la tête vers lui, mes yeux s’agrandissant d’horreur face à la scène sous mes yeux. Il a le regard fixé au sol, le dos complétement avachi mais ce qui m’inquiète le plus est la présence de Kiyowa, accroupie devant lui, les mains posées sur les siennes comme si elle essayait de le calmer.

Shisui suit mon regard, ne me laissant visiblement pas de répit :

-         Je rêve... Je savais bien que c’était lié à lui…, dit-il avec tristesse.

-         Mais non ! Je me demandais simplement ce que Kiyowa faisait ! mens-je.

Il hoche la tête comme ce matin, très déçu de moi.

-         Alors que nous abordons un sujet important de notre couple, tu t’inquiètes de ce que fait Kiyowa … C’est évident…, soupire-t-il, peu dupe.

Je lui lance un regard implorant mais j’ai dépassé les limites apparemment car son visage redevient dur et déterminé.

-         Ecoute Hanako, je tiens à toi. Je ne sais pas exactement ce qu’il se passe avec Kakashi, mais tire les choses au clair avant de revenir vers moi.

-         Mais ça n’a rien à voir avec Kakashi ! m’exclame-je.

-         Alors tire les choses au clair sur nous deux ! Je ne veux pas encore t’embrasser contre ton gré Hanako ! Tu imagines comme c’est humiliant ?! s’écrie-t-il avec un visage blessé.

-         Oui… excuse-moi Shisui…, geins-je encore.

-         Tu reviendras quand tu seras claire sur ce que tu veux, nous serons en couple lorsque tu sauras vraiment ce que cet homme représente pour toi, déclare-t-il en s’éloignant.

Je le regarde tristement rejoindre les autres et je me glisse un peu plus près du bord pour réfléchir en barbotant toute seule.

Je ne peux pas m’empêcher de glisser mon regard vers Kakashi maintenant que Shisui n’est plus là. Kiyowa lui parle toujours, les mains fermement posées sur les siennes et je décèle d’ici que c’est parce qu’elles tremblent comme des feuilles. Il la fixe avec des yeux que je connais, des yeux implorants, il se rattache à elle et à ce qu’elle est en train de lui dire.

Je suis chamboulée de le voir comme ça, de me dire que me voir embrasser Shisui vient de le retourner à ce point, mais je tâche de calmer ma pitié. Il est culoté après ce qu’il a fait avec Hinari. En revanche, je suis un peu plus étonnée du lien fort qu’il y a entre Kiyowa et lui alors qu’ils se connaissent depuis peu. Il est tellement rare qu’il s’ouvre à quelqu’un, c’est drôle de me dire que cette petite a bravé les barrières en béton armée de Kakashi sans même s’en rendre compte, qu’il la laisse le réconforter comme ça…

Il a d’ailleurs l’air de réaliser que c’est à lui de s’occuper d’elle, puisqu’il s’agite soudainement tandis qu’elle éclate de rire et je masque mon sourire lorsque je le vois l’assoir de force sur sa serviette et passer la sienne sur les épaules de Kiyowa en bougonnant. Kiyowa rit toujours, pas le moins du monde impressionnée par le caractère de chien de Kakashi. Elle le prend comme il est… c’est peut-être ça la clé finalement… le prendre comme il est, sans réserve, sans préjugés, sans être impressionné par sa personne, sans le craindre… Comme Minato, comme Rinko, comme moi…

Je reste pensive en observant Kiyowa convaincre Kakashi de se baigner. Il râle, évidemment, mais finit par lui faire plaisir, évidemment, parce que cet homme est formidable…

Pourquoi a-t-il fallu que mon conte de fée s’éteigne ? Pourquoi a-t-il fallu qu’il me fasse une chose pareille ? J’aime tellement cet homme, j’aime tout de lui, tout son caractère… Pourquoi a-t-il fallu qu’il me fasse la seule chose que je sois incapable de lui pardonner ?

*

Un moment plus tard, je suis tirée de mes pensées par Kiyowa qui nage vers moi avec un grand sourire aux lèvres. Je tâche donc de lui afficher une tête heureuse, ignorant mon ronchon qui la suit à distance en se décalant pour être le plus loin possible de moi. Elle me propose de passer un moment avec elle et j’accepte.

Nous nous asseyons dans l’eau près du bord, laissant les petites vagues formées par les cascades s’échouer sur nous en discutant des cristaux aux murs. Kakashi est assis à deux ou trois mètres derrière nous, pratiquement sur la plage, en silence.

-         Ils sont vraiment magnifiques…, soupire Kiyowa.

-         Oui… tu imagines si nous pouvions en prendre un petit bout ? dis-je avec un air conspirateur en lui souriant.

-         Oh oui ! Nous pourrions le mettre sur un collier ! s’exclame-t-elle tout de suite.

-         Oui c’est une belle idée, réponds-je en la couvant du regard.

-         Ce serait drôlement joli ! Vous prendriez quelle couleur ? demande-t-elle avec excitation.

-         Euh… je ne sais pas et toi ?

-         Les rose, assurément, répond Kiyowa en hochant la tête. Ils sont aussi jolis que vos yeux !

Je ris doucement, touchée par sa gentillesse.

-         Alors je prendrais un opalescent, comme tes jolis yeux ! réponds-je.

Elle rougit de plaisir en me lançant un regard timide.

-         Vous voulez que je vous en prenne un morceau ? demande alors Kakashi.

Nous nous retournons, étonnées de son intervention alors qu’il est muet depuis un bon moment. Kiyowa affiche une tête embêtée en lançant un coup d’œil au kage de Yu.

-         Oh non Kakashi senseï, ne vous embêtez pas, je ne crois pas que ça leur plairait…, dit-elle.

-         Je me fiche de ce qui leur plairait, je veux savoir ce qui vous plairait à vous, répond-il avec aplomb.

Je suis muette, touchée par sa proposition, par son besoin de nous faire plaisir en tout temps. Il me regarde en retour et nos yeux s’accrochent quelques secondes avant que Kiyowa se racle la gorge discrètement :

-         Ça ira Kakashi senseï ne vous en faites pas. Je vais vous laisser, aller faire un petit tour dans l’eau…, ajoute-t-elle en s’éloignant.

Nous nous dévisageons toujours, la situation est gênante, j’ai presque l’impression que Kiyowa est partie pour que nous discutions mais c’est peine perdue. Il n’y a rien à dire de cette situation, Kakashi est un idiot, point à la ligne.

-         Tu veux que je m’éloigne ? demande-t-il doucement.

-         Pourquoi ?

-         Je ne sais pas, je ne veux pas créer d’autres problèmes avec Shisui, répond-il. 

Je soupire longuement, entre Shisui qui m’en veut de ne pas avoir eu envie de l’embrasser alors que c’est quand même mon droit le plus sacré et Kakashi qui nous joue soudain l’homme compréhensif…

-         Vous me fatiguez…, chuchote-je d’un air las en reportant mon regard devant moi.

-         Pardon, répond-il tout de suite.

Cette fois, il m’agace. Il ne m’avoue pas sa faute mais s’excuse pour un rien en imaginant que ça suffira…

-         Arrête de t’excuser à tout bout de champ en imaginant que je vais te pardonner parce que tu le fais ! râle-je.

-         Je n’imagine rien, j’espère ! se défend-il.

-         Et bien tu espères pour rien ! Je ne te pardonnerai pas. Vous êtes aussi chiants l’un que l’autre franchement, je commence à en avoir marre ! me hérisse-je en lui lançant un regard.

 Il hausse un sourcil et je vois qu’il s’agace à son tour, ses yeux devenant accusateurs :

-         Tu n’as qu’à nous lâcher tous les deux alors ! réplique-t-il avec un ton acide.

-         Quoi ?! demande-je sans comprendre.

-         Et bien je ne sais pas, nous sommes aussi chiants l’un que l’autre apparemment et pourtant, il y en a un que tu ignores royalement tandis que tu embrasses passionnément le deuxième ! Alors si nous sommes chiants, ignore-nous tous les deux ! aboie-t-il.

Je me retourne d’un bond dans l’eau pour lui faire face, absolument outrée par ses propos. Comment ose-t-il jouer à ça alors que tout est de sa faute ?! Alors qu’il a couché avec Hinari ?! C’est l’hôpital qui se fou de la charité !

-         C’est une blague Kakashi ?! Tu me largues comme une malpropre mais tu me fais une crise de jalousie quand j’embrasse un homme ?! m’exclame-je.

-         Il faut croire, marmonne-t-il avec mauvaise humeur.

-         Que les choses soient bien claires : Tu n’as pas le droit de me faire une crise de jalousie, tu as perdu tous tes droits à mon sujet ! réplique-je durement.

-         Je sais, admet-il d’une voix sombre.

-         Alors tais-toi ! conclus-je en rabattant rageusement mes jambes contre ma poitrine et en posant mon regard sur l’eau.

Je suis dans tous mes états, j’ai envie de l’étrangler franchement. Je le trouve tellement injuste et culotté, je n’arrive pas à comprendre comment il peut me sortir des choses pareilles en sachant pourtant pertinemment ce qu’il a fait… forcément, il croit que je ne suis pas au courant ! Quel vicieux !

Il marmonne encore :

-         Je fais ce que je peux Hanako, mais ce n’est pas facile, c’est tout.

Mes poils se hérissent un peu plus sous ma colère de l’entendre se plaindre.

-         Tant mieux, plus tu souffres, mieux c’est ! feule-je rageusement.

-         Alors continue de l’embrasser et on sera au top, grince-t-il entre ses dents.

Je suis de plus en plus furieuse, ça monte en moi comme le magma d’un volcan, je ne supporte pas de l’entendre se plaindre alors que mon cœur est en miette par sa faute.

-         Parfait ! Je devrais peut-être même y aller maintenant ! crache-je en lui lançant un regard noir par-dessus mon épaule.

-         Fais donc ça, que veux-tu que je te dise ? J’attendrai la prochaine fois que tu boiras et où l’envie de tromper ton mec te reprendra ! siffle-t-il.

Sa remarque me scie en deux, la haine s’infiltre dans mes veines tandis que je vrille complétement. Comment peut-il oser parler de tromperie ?!

J’attrape un galet au fond de l’eau et je lui lance dessus, persuadée qu’il l’évitera, mais il ne le fait pas, encaissant le projectile dans l’épaule sans ciller, le visage toujours aussi furieux, et ça m’énerve encore plus.

-         Je ne l’ai pas trompé ! crie-je d’une voix aigüe.

Il pose ses yeux brûlants de colère sur moi :

-         Ah bon ?! Ça y ressemblait drôlement pourtant ! m’accuse-t-il.

Je fulmine, je frémis de haine qu’il soit en train de m’accuser de tromperie. Mais je ne peux pas lui avouer que je ne sortais pas avec Shisui, alors je choisis l’offensive, l’offensive blessante, létale même :

-         Ça y ressemblait sans doute de ton point de vue parce que tu es trop désespéré d’avoir quoi que ce soit de moi et que tu t’es fait tout un fantasme de ce qu’il s’est passé entre nous alors que ce n’était que quelques baisers et jeux taquins sous l’influence de l’alcool ! J’ai juste eu pitié de toi Kakashi ! Je te méprise ouvertement et pourtant tu rampes encore à mes pieds ! crache-je venimeusement.

Dès que je vois son visage se modifier, je regrette. Il me regarde comme s’il ne me connaissait pas et pour le coup, je peux le comprendre. Je viens d’être parfaitement odieuse avec lui, irrespectueuse même et il se lève vivement pour partir.

Je suis incapable de m’excuser après le mal de chien qu’il m’a fait mais je panique à l’idée qu’il s’éloigne alors j’aggrave mon cas en jouant sur ses sentiments :

-         Qu’est-ce que tu fais Kakashi ? Je croyais que tu ne me lâcherais plus jamais ? siffle-je avec mauvaise humeur.

Il se retourne pour me lancer encore un regard dégoûté.

-         Va te faire voir Hanako, dit-il durement avant de partir.