LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 132 : La montgolfière

4538 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/11/2025 11:18

Chapitre 132 : Putain de montgolfière !


Point de vue de Kakashi


Je récupère mes affaires sur la plage, au bord des larmes. Ses mots m’ont fait un mal de chien.

Pourquoi m’obstine-je ? Pourquoi m’inflige-je ça ?! C’était tellement méchant de sa part que j’ai encore du mal à croire qu’elle vienne de me sortir ça et la colère s’empare de moi. Oui j’ai merdé, mais je suis fou amoureux d’elle, je ne mérite quand même pas ça ! Je me suis excusé en long, en large et en travers, j’ai essuyé toutes ses méchancetés les unes après les autres, je fais tout ce que je peux pour faire amende honorable et sa méchanceté ne cesse pourtant de croître !

Je me rhabille avant d’aller me caler dans le couloir de la grotte, loin d’elle et de son venin. J’ai tellement mal au cœur que j’ai du mal à respirer, les images de son baiser avec Shisui dansent sur mes paupières comme une torture lancinante et ses paroles blessantes tournent en boucle dans mes oreilles.

Ce baiser n’était déjà pas suffisant ? Il fallait en prime qu’elle me traite comme un chien derrière ? 

Je prends ma tête dans mes mains, fixant résolument le sol pour empêcher mes larmes de couler. J’ai perdu Hanako. Cette fois c’est sûr, elle est en train de refaire sa vie avec quelqu’un et elle me méprise du plus profond de son être.

J’étais sûr que je ne pourrais pas avoir de la chance trop longtemps. J’ai la poisse depuis toujours sans déconner, j’aurais dû le voir venir, me douter que je ne pouvais pas la larguer trois semaines sans que je ne devienne son ennemi numéro un.

Je reste planté dans mon couloir pour attendre la fin de cette après-midi de torture.

*

La nuit commence à peine à tomber lorsque nous sortons de la grotte pour découvrir notre moyen de transport.

Des montgolfières. Super.

J’ai presque envie de rire devant l’absurdité de la situation, j’aurais préféré courir, l’air n’est vraiment pas mon domaine.

Ils nous expliquent rapidement que ces ballons sont un formidable moyen de se déplacer puisqu’elles sont guidées selon des routes précises suivant les sources chaudes. On nous demande ensuite de nous mettre en équipe alphabétique et je soupire d’avance. Ça risque d’être très joyeux… Je repère Yuki en discussion avec son kage et Kiyowa qui monte dans le ballon de Minato sous ses ordres, il n’est visiblement pas rassuré non plus par notre moyen de transport et il préfère sans doute avoir un œil sur la plus jeune.

Hanako grimpe dans l’un d’eux et je m’approche tandis que les premiers s’envolent sous mes yeux peu rassurés, dirigés par les ninjas de Yu qui savent les manier. Mais dès que j’arrive trop près d’elle, les hostilités recommencent, nous remettant dans l’ambiance électrique de tout à l’heure :

-         Hors de question que tu viennes avec moi crétin ! feule-t-elle.

-         On doit se mettre en équipe, réplique-je avec mauvaise humeur.  

-         Qu’est-ce que j’en ai à faire ?! Tu n’as qu’à courir ! rétorque-t-elle.

Bordel, elle est vraiment en train de me rendre cinglé, j’ai beau l’aimer de tout mon cœur, je n’ai toujours pas digéré son venin de tout à l’heure et j’atteins clairement mes limites face à sa méchanceté presque gratuite. J’en ai marre.

Un rapide coup d’œil et je constate que tout le monde ou presque a décollé, il n’y a plus que Yuki qui aide un chunin de chez lui à faire je ne sais quoi pour le décollage de son ballon. Tant pis, il est plus ou moins devenu mon ami, il entendra notre dispute et puis c’est tout.

-         Bordel mais tu vas te calmer Hanako ! m’écrie-je.

-         Absolument pas ! C’est toi qui vas la mettre en veilleuse et me foutre la paix ! rétorque-t-elle.

-         Je ne vais pas rentrer en courant simplement parce que tu l’as décidé ! attaque-je en m’avançant.

Elle se jette devant moi pour m’empêcher de monter dedans et ça me tape sur les nerfs :

-         Je ne sais pas quel combat tu es en train de mener toute seule mais il ne te mènera nulle part ! m’énerve-je.

-         Tu ne monteras pas, gronde-t-elle d’un ton menaçant.

-         J’aimerais bien te voir m’en empêcher, rétorque-je en riant presque.  

-         Tu sais très bien que je peux t’en empêcher si je le veux ! menace-t-elle.

J’hausse un sourcil, me demandant si elle s’abaisserait vraiment à me faire une chose pareille. Yuki s’approche doucement, penaud, et entreprend silencieusement de détacher le ballon du sol en nous évitant du regard avec application.

-         Tu n’oserais jamais…, fanfaronne-je avec insolence en avançant d’un petit pas.

Ses yeux s’écarquillent et je vois le switch dans ses yeux, elle vrille complétement :

-         Je n’oserais pas ?! Tu te fous de ma gueule Kakashi ?! Mais pourquoi je n’oserais pas ?! Tu as bien osé toi ! Tu as bien osé me trahir ! hurle-t-elle.

-         Mais calme toi ! tonne-je avec moins d’assurance en voyant l’état dans lequel elle se met.

-         Je ne me calmerai pas ! Je ne veux plus que tu t’approches de moi Kakashi ! Plus jamais ! Je t’interdis formellement, les yeux dans les yeux, de t’approcher encore une seule fois de moi ! Tu n’as qu’à rentrer en courant, ou ne pas rentrer du tout, ça m’est complétement égal ! Tu m’as tuée Kakashi ! Cassée, détraquée, détruite et tout ce qui va avec ! Alors sors de ma vie et n’en reviens plus avant que je ne me foute en l’air ! hurle-t-elle.

Autant j’encaissais le reste, autant sa dernière phrase me prend violemment aux tripes. L’image de mon père m’envahit et je ressens une telle panique au fond de moi que je me jette en avant pour aller vers elle, ignorant complétement ce qu’elle vient de me dire, complétement retourné à l’idée qu’elle pense une chose pareille.

Malheureusement, mon mouvement instinctif en avant est très mal reçu et elle cherche à m’arrêter sous le coup de la colère et de la surprise, m’envoyant une onde de choc qui me fait tomber à la renverse. Elle est d’une puissance affolante, me coupant même la respiration.

J’ai du mal à revenir à moi, je cligne des yeux plusieurs fois mais ma vision est floue, un bourdonnement dans mes oreilles m’empêche d’entendre quoi que ce soit et j’arrive difficilement à me mettre à quatre pattes tandis que j’essuie avec un air hébété une goutte de sang de mon nez.

Je cligne encore des yeux lentement, dans un état pitoyable, redressant la tête pour essayer de me relever. Pendant une seconde, je ne comprends rien. Le ballon a décollé, il n’est plus devant moi et la seule chose qui me vient à l’esprit est que Yuki est un putain d’enfoiré de m’avoir laissé là, à moitié mort dans la neige.

-         Kakashi… ? couine alors la petite voix inquiète d’Hanako, presque endormie, depuis la montgolfière qui s’élève.

-         Hanako ? demande-je faiblement en observant le ballon déjà haut, toujours complétement dans le coltar.

Sa petite tête groggy apparait par-dessus bord et ses traits se modifient sous la terreur.

-         Kakashi ! crie-t-elle d’une voix suppliante.  

Je suis moi-même impressionné par ma réactivité, ce qui n’est pas peu dire. Alors même que je suis complétement étourdi, mon corps réagit avec une telle efficacité à son cri de détresse que je retrouve tous mes sens d’un coup.

Mon esprit se reconnecte à la réalité sous la plus grosse poussée d’adrénaline de ma vie, je comprends tout en moins d’une fraction de seconde, tout s’aligne et je n’ai qu’à tourner la tête pour confirmer mon hypothèse, apercevant Yuki qui gît dans la neige.

Je comprends qu’elle nous a étourdis tous les trois sous la violence de sa colère, que Yuki n’a donc pas pu sauter à bord après avoir détaché la dernière corde, qu’Hanako n’a pas pu sauter du ballon alors qu’il venait de décoller et que je n’étais pas en état non plus de faire quoi que ce soit. Mes jambes me jettent sur mes pieds et je me propulse en avant pour la suivre :

-         Saute !! hurle-je immédiatement.

Elle ouvre de grands yeux apeurés, elle est déjà tellement haut que la chute pourrait lui faire très, très mal. Yuki remue un peu, me rassurant, puisque j’avais presque peur qu’il soit mort après la violence de l’attaque d’Hanako.

-         Saute ! Je te rattraperai ! hurle-je encore.

-         Je…J’ai peur ! couine-t-elle, complétement affolée.

-         Hanako ! Je te rattraperai ! m’énerve-je.

Elle s’éloigne à une vitesse ahurissante, elle est déjà bien trop haute pour que je puisse moi-même sauter à bord pour aller la chercher, bien trop haute pour être sûr qu’elle ne se blessera pas gravement en sautant, bien trop haute pour ne pas envisager qu’elle me tue en sautant dans mes bras.

-         SAUTE !! hurle alors Yuki avec une telle force qu’il me fait paniquer un peu plus lorsque je comprends qu’il faut qu’elle saute, peu importe les risques.  

Hanako passe une jambe par-dessus bord mais reste hésitante, me rendant fou de panique. Nous courons tous les deux sous la montgolfière désormais, soucieux de rester au plus près d’elle, mais elle ne fait que grimper en altitude.

-         Bordel ! L’impact risque de la tuer ! m’étrangle-je à voix basse.

-         Kakashi, elle va se perdre ! Il n’y a que nous qui connaissons la façon de les manier et la route pour rentrer à Yu. Nous sommes au milieu de nulle part, pense au temps que nous avons mis pour venir, c’est une immensité désertique autour de nous, le pays entier est pratiquement désert, si elle s’échoue dans les montagnes, on mettra des semaines à la retrouver et tout est gelé là-haut …, panique-t-il.  

Il parle beaucoup trop, il me donne trop d’informations que je ne veux pas entendre, mais je comprends qu’il est en train de m’annoncer qu’elle va assurément mourir de faim ou de froid dans les montagnes si elle ne saute pas immédiatement.

J’hurle encore, bien plus fort, la suppliant de sauter, lui ordonnant, hurlant à m’en casser la voix et je la vois hésiter. Bon sang je la vois hésiter mais je la vois aussi trembler comme une feuille, elle ne sautera pas, ça ne sert à rien, elle est terrifiée.

Il faut que je trouve une solution et vite.  

Je lance mes kunaï les uns après les autres dans le ballon pour tenter de le faire redescendre mais je ralentis simplement sa progression tandis que Yuki m’imite rapidement.

-         Si elle atterrit dans les montagnes, elle n’a aucun moyen de rentrer ?! Aucun ?! aboie-je férocement.

Au moins le ballon est stabilisé mais il s’éloigne doucement vers le nord et nous courons toujours en dessous, priant sans cesse Hanako de sauter. Yuki me répond :

-         Non ! Enfin nous savons tous qu’il faut suivre les cours d’eau souterrains, ils mènent tous à la rivière Katai qui ramène au village mais…

-         Et ces cours d’eau on les trouve comment ?! hurle-je avec colère.

-         On les apprend Kakashi ! Sur des cartes, avec des points d’intérêts pour se repérer ! On cherche à nous apprendre à ressentir l’eau, à suivre les signes d’usures de la roche qui indique son passage lors des crues mais personne ne retient rien ! Tout ça c’est de la théorie ! Des foutaises des anciens ! panique-t-il.

-         Quoi ?! Mais c’est une blague ?! Apprends-lui à diriger ce truc alors !! enrage-je.

Il le fait, mais c’est incompréhensible, il faudrait des heures pour apprendre ce qu’il faut, elle ne connait même pas les points qu’elle doit viser et la tempête de neige gronde encore, c’est une putain de catastrophe, je suis à deux doigts de mourir d’angoisse.

-         LES CORDES ! s’exclame alors Yuki.

Je ne comprends pas, mais Hanako s’agite en quatrième vitesse, nouant des cordes les unes aux autres avant de les jeter par-dessus bord. C’est une avancée, mais nous n’avons pas une minute à perdre.

-         Ce n’est même pas la peine de lui dire de descendre avec, elle ne le fera pas ! Il faut que tu montes Yuki ! le presse-je furieusement.

Il prend de l’élan mais malgré toutes nos tentatives, il n’y arrive pas, même lorsqu’il prend appui sur moi et que je le propulse. Mon sharingan analyse la situation et il me semble que je peux y arriver bien que ce soit tendu.

-         Bon, j’y vais et je la force à redescendre ! crie-je avec urgence.

Après plusieurs essais, je prends toute ma vitesse, utilisant tout mon chakra dans mes jambes avant de bondir sur Yuki qui me donne une impulsion de plus et j’arrive enfin à m’accrocher à cette foutue corde, que je remonte rapidement, mon cœur s’apaisant enfin un peu. Elle n’est plus seule. Quoi qu’il arrive, elle n’est plus seule.

Lorsque je passe la rambarde, elle me saute dessus et je la serre dans mes bras plus fort que jamais tandis qu’elle pleure de soulagement.

Mais pas le temps pour de l’émotion, je regarde par-dessus bord rapidement. Je ne vais pas la blâmer, je ne suis moi-même pas serein une seule seconde à l’idée de sauter de cette hauteur et j’enterre soigneusement les macabres données que mon sharingan me souffle dans l’esprit.

Je prends son visage entre mes mains tremblantes :

-         Il va falloir qu’on saute Hanako, c’est obligatoire, dis-je avec le plus d’assurance possible.

Elle écarquille les yeux, de plus en plus terrifiée :

-         J’ai essayé Kakashi, mais je ne peux pas, mon corps refuse de m’obéir !

Je passe ses bras derrière ma nuque et elle saute naturellement pour mettre ses jambes autour de mon bassin, tremblant comme une feuille.

-         J’ai peur qu’on meure…, couine-t-elle.

Moi aussi.

Je ne réponds pas en regardant en bas, le cœur battant la chamade à l’idée de ce que je m’apprête à faire lorsqu’une énorme bourrasque nous percute et nous fait monter à toute vitesse dans le ciel, éliminant définitivement le saut tandis qu’elle hurle de terreur.

 Je pense à Yuki, seul en bas, qui va devoir rentrer à pied et je panique encore plus. Le pic rocheux de la grotte est encore visible au loin, il n’aura qu’à y retourner, je suppose qu’il sait rentrer au village et si ce n’est pas le cas, il pourra au moins attendre à l’abri qu’on vienne le chercher lorsque nous serons portés disparu. Alors je saisis rapidement deux kunaï dans les poches d’Hanako pour les lui lancer par-dessus bord, au cas où, puisque nous avons jeté tous les nôtres dans la toile.  

Une violente secousse agite encore notre foutu ballon et j’ai juste le temps de me coller au sol avec du chakra pour nous empêcher d’être projetés par-dessus bord tant nous sommes malmenés. Hanako crie un peu plus en se serrant contre moi, enfouissant son visage dans mon cou et je me laisse glisser par terre, franchement terrifié moi aussi.

L’air n’est vraiment, mais alors vraiment pas mon élément. Je le savais, bordel je savais que ces horreurs allaient nous causer des problèmes. Putains de montgolfières !

Elle est lovée contre moi et tremble toujours, alors j’essaie de me calmer pour la calmer elle.

-         Tu ne sais pas diriger ce truc ?! couine-t-elle avec espoir contre ma peau.

-         Non. Mais ça va aller, on va trouver une solution, dis-je d’une voix ferme.

Elle relève le nez pour me regarder, cherchant du soutien au fond de mes yeux et je m’apaise instantanément. Nous ne pouvons juste pas être deux à paniquer, c’est impossible. Elle a besoin de moi.

-         Ça va aller, insiste-je d’une voix posée.

Elle acquiesce un peu, les yeux toujours fixés dans les miens pour absorber mon calme et je réfléchis. Le vent nous malmène carrément, le blizzard est violent à cette hauteur et je me demande combien de kilomètres nous avons déjà parcouru… Il faut que je jette un coup d’œil, que j’évalue la situation, alors je détache doucement ses petites mains de ma nuque pour regarder par-dessus bord tandis qu’elle reste prostrée par terre.

Je ne distingue déjà plus la grotte mais j’aperçois vaguement les montagnes vers lesquelles nous nous dirigeons. La nuit tombe vite, la luminosité aussi et je ne vois pas grand-chose à travers la tempête de neige, même avec mon sharingan.

Il faut absolument que nous atterrissions, que nous puissions nous trouver une petite grotte pour la nuit en attendant que la tempête passe, mes sens m’indiquent qu’elle ne sera plus là demain matin et c’est déjà une chance dans cette situation catastrophique.

-         Ne panique pas, mais je vais grimper pour déchirer la toile, annonce-je.  

Elle ouvre encore de grands yeux paniqués, incapable de répondre.

-         Ne t’inquiète pas Hanako, je vais nous sortir de là, la rassure-je en lui reprenant un kunaï.

Je grimpe agilement sur les montants, m’accrochant de toutes mes forces pour éviter de me faire déloger par les mouvements violents du vent et je déchire peu à peu la toile, nous faisant perdre de l’altitude progressivement.

Au bout d’un quart d’heure, j’estime que nous sommes assez bas pour pouvoir sauter.

Je lui jette un coup d’œil, elle est toujours roulée en boule, tremblante, accrochée à ce qu’elle peut. J’en déduis vite que le mieux que je puisse faire est de ne pas la prévenir que nous allons sauter si je ne veux pas qu’elle fasse une crise cardiaque alors je redescends près d’elle pour la reprendre dans mes bras.

-         Ferme les yeux mon ange, chuchote-je à son oreille.

Elle obéit et se cale au creux de mon cou en gémissant tandis que je prends mon courage à deux mains pour sauter.

La chute est interminable… mais j’arrive à me contorsionner pour que mon dos nous réceptionne. Je m’éclate durement par terre, heureusement amorti par une grosse couche de neige mais je sens tout de même mes os craquer et je serre les dents sous la douleur.

Elle se jette sur moi pour me soigner avec une efficacité remarquable, me soulageant immédiatement, me réparant en une dizaine de minutes… Bon sang, elle n’est pas la meilleure médecin du village pour rien et je n’imagine pas ce que j’aurais fait sans elle à part me laisser mourir dans la neige.

Nous nous relevons et elle me saute dans les bras pour me serrer de toutes ses forces.

-         Merci Kakashi, merci de ne pas m’avoir abandonnée…, sanglote-t-elle.

-         C’est normal mon ange, réponds-je en la serrant contre mon torse.

-         Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, c’est la première fois que j’étourdis plus d’une seule personne et je ne pensais même pas qu’il était possible que je me le fasse à moi-même… Mais … j’étais dans tous mes états… je…

-         Chut, ce n’est rien, la rassure-je.

-         Je suis tellement désolée ! Je suis bonne à rien et c’est encore de ma faute si nous en sommes là ! sanglote-t-elle un peu plus.

-         Chut, insiste-je en calant mieux sa tête dans mon cou pour la faire taire.  

Nous avons bien d’autres problèmes.

Elle se blottit encore contre moi une minute ou deux pour se calmer avant que l’urgence de la situation ne la rattrape et que nous mettions à observer autour de nous l’immensité glacée, penauds. Les bourrasques nous fouettent le visage, le froid est mordant, la visibilité quasi nulle. Ce n’est tout de même pas incroyable.

-         Bon, au moins nous ne sommes plus en l’air, commente-je pour essayer de lui remonter le moral.

-         Je suis désolée d’avoir été si inefficace… J’aurais dû sauter tout de suite, mais je n’ai pas réussi…, bafouille-t-elle en me regardant de ses beaux yeux remplis de larmes.

-         Ce n’est rien, on va retomber sur nos pattes moustique... D’un moyen ou d’un autre… Je sais chasser, faire du feu, on va bien s’en sortir… On va déjà trouver de quoi s’abriter, décide-je.

Elle m’offre un petit sourire et nous nous détachons pour nous mettre à courir, main dans la main pour que je puisse la diriger dans la nuit et le blizzard.

Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, je ne vois rien. Nous ramassons tout de même le bois que nous trouvons en route, que nous stockons dans nos sacs à dos, mais c’est loin d’être une promenade de santé.

L’air est tellement froid qu’il est presque irrespirable, les bout de glaces nous fouettent le visage douloureusement mais nous ne ralentissons pas, cherchant toujours un abri de fortune.

Le temps s’écoule et je sens sa main qui devient gelée dans la mienne, me faisant paniquer crescendo. Si nous ne trouvons pas un abri, je ne donne pas cher de notre peau, je ne suis moi-même pas sûr de réussir à passer la nuit par cette température, alors ne parlons pas d’Hanako mais je refuse de céder complétement à mon angoisse.

Nous courons une heure, peut-être une heure et demie et je respire mieux lorsque nous atteignons le flanc rocheux d’une montagne. Je me mets à courir plus vite, la trainant derrière moi à la recherche d’une cavité en retrouvant espoir.

Je manque de m’écrouler de soulagement lorsque nous tombons sur l’une d’elle et je m’y enfile en quatrième vitesse. Dès que nous sommes à l’intérieur, le vent se coupe, cessant de nous transir jusqu’à l’os. Je sens que je me réchauffe déjà bien plus facilement mais Hanako grelotte comme une dingue, agitée de spasme, alors je rassemble une partie de notre bois que je mets un peu de temps à allumer grâce au katon puisqu’il n’est clairement pas sec. Dès que les flammes jaillissent, elle se jette devant, pratiquement dedans même, les yeux fermés pour profiter des flammes timides.

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