LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 135 : Sur les traces de la taupe géante

2978 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/11/2025 12:05

Chapitre 135 : Sur les traces de la taupe géante


Point de vue de Kakashi


Je me réveille assez tôt le lendemain matin mais j’ai curieusement bien dormi. Il faut dire que de l’avoir contre moi toute une nuit a sans doute pesé dans la balance et je passe un bon moment à observer ses beaux traits endormis.

Je sens que la tempête de neige est passée, nous sommes dans de bonnes conditions pour tenter de rentrer à Yu et ça me ravit.

En attendant qu’elle se réveille, je décide de mettre en place mon plan du jour : capter l’eau. J’ai presque envie de rire à la simple idée mais si les anciens de Yu maintiennent aux jeunes générations qu’il est possible de ressentir l’eau, alors je suis sûr et certain que c’est possible d’une façon ou d’une autre. Les anciens sont des mines de savoirs, particulièrement de savoirs oubliés ou qui désintéressent les jeunes générations, et je leur voue une confiance absolue.

Le problème, c’est que je n’ai pas la moindre idée de ce que je cherche… Alors je commence par simplement fermer les yeux en me concentrant sur mes sens affutés pour tenter de ressentir les éléments autour de moi. La roche brute, la neige à l’extérieur, le vent qui souffle, l’humidité de la caverne… Ça ne me mène pas à grand-chose mais je reste confiant.

Si le seul moyen de ramener Hanako en sécurité est de ressentir cette foutue flotte, alors j’y arriverai.

Elle finit par émerger, relevant une tête adorable malgré ses yeux gonflés par ses pleurs de hier soir et dès que son regard croise le mien, elle rougit.

-         Merci Kakashi, j’ai vraiment bien dormi… Je suis désolée que tu aies dû dormir par terre, dit-elle avec un petit air coupable.

-         J’ai bien dormi aussi, je t’assure.

Elle m’offre un petit sourire timide et nous nous levons pour rattrouper nos maigres affaires avant de partir. Elle ne moufte pas mais je n’ai pas encore vu de colère dans ses yeux depuis qu’elle est levée alors je suppose que c’est bon signe. Elle me suit simplement docilement sans même me demander où nous allons, ou bien comment nous allons faire, elle suit le mouvement en toute confiance alors que je ne sais pas moi-même où je l’emmène.

Lorsque nous sortons, elle hausse à peine les sourcils lorsqu’elle me voit m’accroupir et poser mes mains sur le sol alors que je me concentre à l’extrême pour tenter de sentir quelque chose. Elle ne commente pas et je suis bien content, j’aurais franchement honte de lui dire comment je cherche à la ramener au village en essayant de capter des cours d’eau souterrains.

Je ne sens rien de particulier alors nous nous mettons en marche pour descendre la petite montagne où nous sommes. Le sol est recouvert de neige, j’oublie donc l’idée même d’apercevoir quoi que ce soit à la surface et je m’entête à régulièrement poser mes mains par terre avec l’espoir de sentir autre chose que le néant absolu.

Et mon obstination paye. A quelques kilomètres de notre point de départ, alors que j’ai les mains posées depuis une petite minute, je sens une très légère vibration. Mon espoir fuse et je me concentre à l’extrême, y passant un temps fou pour être bien sûr que je ne suis pas en train de capter un éboulement lointain ou un tout petit tremblement de terre. Mais non, la vibration est constante, continue et ça sent très, très bon.

Nous nous déplaçons comme ça, petit à petit. Je me jette par terre régulièrement et je commence à sentir beaucoup plus vite les vibrations maintenant que je sais ce que je cherche à ressentir.

Lorsque je sens qu’elles s’estompent au fil de notre progression, je change de cap, et ces schémas finissent par s’inscrire dans mon cerveau, je commence à comprendre dans quelle direction je dois aller, dans quel sens se déplace l’eau et je m’impressionne moi-même.

 En début d’après-midi, alors que nous n’avons pas parlé depuis notre départ puisque je suis trop concentré et que je saute par terre tous les cent mètres, Hanako craque finalement et me demande ce que je fiche.

Je lui explique rapidement maintenant que je suis un peu plus sûr de moi, mais elle ouvre des yeux ronds comme des soucoupes avant de partir dans un éclat de rire phénoménal.

-         Quoi ? Tu n’as pas confiance ? demande-je, vexé au possible.

-         Bien sûr que si Kakashi ! C’est justement ça qui me fait rire ! Tu m’annonces un truc aussi dingue, aussi improbable et moi je te fais confiance et je me dis que nous sommes sauvés !

Elle est vraiment pliée en deux, reprenant entre deux éclats de rire :

-         Si ça se trouve, on suit simplement une taupe géante !! s’écrie-t-elle tandis que des larmes de rires dévalent ses joues.

Je ris avec elle cette fois et j’ai bien du mal à m’en remettre. C’est vrai que c’est absolument n’importe quoi… toute cette situation est grotesque mais rire tous les deux est si bon que ma joie éclate au sein de mon corps.

-         Si c’est vraiment une taupe géante, alors je la chasserai, nous la mangerons et je trouverai un autre moyen de te ramener au village démon ! lance-je en me penchant pour lui pincer la taille.

Elle se tortille pour m’échapper, mais au dernier moment, elle fait volte-face. Mon visage manque de rentrer dans le sien tandis qu’elle attrape mes joues pour m’arrêter et elle me lance un regard d’une douceur folle, glissant ses yeux sur mes traits comme elle ne l’avait pas fait depuis bien trop longtemps. J’en reste subjugué, figé dans mon mouvement alors que nos visages sont si proches.

-         Je sais bien que tu me ramèneras Kakashi, j’ai toute confiance en toi…, murmure-t-elle en penchant légèrement la tête.

Je crois une seconde qu’elle va m’embrasser et mon cœur accélère, mais elle n’en fait rien, elle m’offre juste un magnifique sourire avant de me relâcher puis se remet joyeusement en avant, toute sautillante.

*

Au cours de l’après-midi, je deviens tellement bon pour capter les rivières souterraines que je n’ai plus qu’à poser une main au sol rapidement pour nous orienter. Nous progressons lentement mais sûrement et je manque de tomber à la renverse lorsque je tombe sur une immense rivière, sans doute la rivière Katai dont m’avait parlé Yuki, celle qui mène à Yu.

-         Hanako…, murmure-je d’une voix blanche.

-         Oui ?

-         On va rentrer très vite, annonce-je en fixant toujours la rivière avec des yeux ronds.

-         Tu parles, on avance comme des limaces ! se plaint-elle de sa petite voix adorable.

Je lui jette un regard excité comme une puce et elle penche la tête sur le côté, dans l’incompréhension.

-         Nous allons pouvoir courir ! m’exclame-je joyeusement.

-         Quoi ? Tu sens les vibrations sans toucher le sol maintenant Monsieur le Yéti de la montagne ? me taquine-t-elle.

Je ne réponds même pas, j’attrape sa main et je l’entraine à la vitesse de l’éclair le long de la rivière, électrisé comme jamais. Même si ce n’était pas la rivière Katai par une malheureuse coïncidence : qui dit rivière dit village ! Peu importe lequel, nous sommes sauvés !

Nous courons comme des dingues, ou plutôt, je cours comme un dingue avec toute ma vitesse et Hanako ouvre de grands yeux surpris tandis que je la traine derrière moi. Elle arbore un sourire heureux de savoir que nous allons rentrer, serrant ma main avec excitation de temps à autre.

 Et en fin d’après-midi, nous tombons enfin sur un village. Je ne perds pas de temps et je fonce consulter la carte au centre du village. Je découvre que je suis complétement capable de la ramener d’ici à Yu avant la nuit et nous nous élançons gaiement, riant comme des bienheureux en coupant à travers champs pour gagner du temps plutôt qu’en suivant la rivière qui nous y mènerait en quelques heures de plus.

*

La nuit tombe à peine lorsque nous apercevons l’hôtel de Yu au bout de l’immense champ de neige dans lequel nous venons de déboucher. Hanako couine de joie en me serrant la main, puis me lance son sourire le plus éclatant :

-         Merci Kakashi ! s’exclame-t-elle avec des étoiles dans les yeux.

Je rougis automatiquement, je ne suis plus habitué à la voir me regarder comme ça, je ne suis plus habitué à la voir aussi détendue et ouverte avec moi tout court. Je n’en reviens pas comme elle va mieux, comme elle est apaisée depuis qu’elle sait que je ne l’ai pas trompée… J’en suis tellement heureux que ça me bouleverse, j’ai l’impression de revivre à chaque fois qu’elle me lance un sourire plutôt qu’un regard accusateur et je tente donc de cacher mon trouble :

-         On fait la course ? propose-je.

Un petit sourire déterminé s’étire sur ses lèvres et elle part comme un boulet de canon sans donner de départ. Je ris en lui emboitant le pas, amusé par sa petite tricherie.

Je la laisse gagner, je suppose qu’elle s’en doute mais ça ne l’empêche pas d’être toute fière lorsqu’elle déboule dans le hall et se retourne vers moi, littéralement rayonnante, m’arrachant un beau sourire.

Mais Shisui débarque alors comme un diable de la salle de réception et lui saute dessus pour la prendre dans ses bras :

-         Oh mon dieu Hanako ! J’ai eu tellement peur ! Je suis tellement désolé qu’on se soit disputé mon ange ! Oh mon dieu j’ai cru que je ne te reverrais jamais ! Je n’ai rien dormi de la nuit, j’étais tellement inquiet ! hurle-t-il en la serrant.

Je détourne le regard, en état de choc tandis que la jalousie et la peine me découpent en deux. Mon ange ? Vraiment ? Il n’aurait pas pu choisir autre chose ? Bon sang, ça me fend le cœur et j’en ai du mal à respirer.

D’autres ninjas arrivent en courant de la salle de réception, criant avec joie de nous retrouver, s’entassant autour de nous tandis que Yuki me saute au cou et que je tapote son dos en riant nerveusement. En revanche, lorsque c’est la petite tête de Kiyowa qui me fonce dessus, je lui ouvre carrément les bras pour la réceptionner tandis qu’elle piaille :

-         Kakashi senseï ! Je savais que vous reviendriez ! J’en étais sûre !

-         Evidemment ! bougonne-je simplement avec une fausse mauvaise humeur.

Elle rit en se blottissant contre moi et je suis touché en plein cœur par sa joie de me revoir. Lorsque je la relâche, elle fonce sur Hanako qui la réceptionne à son tour dans ses bras.

-         J’étais sûre que Kakashi senseï vous sauverait ! continue Kiyowa.

Hanako me lance un petit regard fier qui me rend une fois de plus timide.

-         Evidemment Kiyowa, tu sais bien que c’est le meilleur ton Kakashi senseï ! lui répond-elle en riant.

Je les couve toutes les deux du regard lorsque je sens qu’on me fixe et je ne suis pas particulièrement étonné de tomber sur Shisui. Dès que nos yeux se croisent, il détourne la tête, l’air de rien, mais il attrape quand même la taille d’Hanako possessivement, me rendant vert de jalousie.

Minato passe tranquillement les portes à son tour avec un sourire aux lèvres et vient me prendre dans ses bras.

-         Vous n’aviez quand même pas peur que je ne rentre pas senseï ?! le taquine-je.

Il me relâche pour me sourire de toutes ses dents :

-         Pas une seconde, je me demandais même ce qui pouvait bien te prendre autant de temps Kakashi ! réplique-t-il avec humour.

Je ris et il ébouriffe mes cheveux affectueusement avant que la marée de ninjas ne nous traine en direction de la salle de réception pendant qu’une partie gagne les cuisines pour secouer joyeusement le personnel en leur demandant de faire à manger en avance pour que nous puissions nous restaurer.

Nous nous asseyons tous à l’immense table et tout le monde nous harcèle de questions pour savoir comment nous avons fait pour rentrer. Des recherches ont apparemment été déployées par une grosse quantité de ninjas de Yu mais le kage était très peu optimiste quant à nos chances de survie.

Hanako se lance alors dans le récit humoristique de notre épopée, faisant mourir de rire l’intégralité de la salle, m’imitant sous leurs applaudissements euphoriques et tout le monde me bourre, me tape l’épaule ou me félicite en sifflant. La soirée est joyeuse, la nourriture délicieuse et l’ambiance incroyable. Je ne suis pas sûr qu’une cohésion ait déjà été mieux réussie dans toute l’histoire des pays ninjas.

Mais plus le temps passe et plus l’envie de me retirer dans ma chambre devient pressante. J’ai froid, mon corps est usé de s’être tant donné pour nous réchauffer cette nuit et je n’aspire qu’à une bonne douche, du confort et du calme.

Il est encore tôt lorsque j’annonce que je vais me coucher mais tout le monde comprend et Hanako saute sur l’occasion de me suivre, sans doute frigorifiée elle aussi. Je n’ai malheureusement pas le luxe de discuter avec elle puisque Shisui la suit comme son ombre et nous sommes de toute façon accompagnés devant nos portes par de nombreux camarades. 

A peine rentré dans ma chambre, je me jette sous ma douche où je reste une éternité sous l’eau bouillante, me régalant de la sensation de chaleur après en avoir tant manqué, frissonnant de plaisir jusqu’à ce que je sois enfin tempéré.

Après ça, je me glisse sous mes draps réconfortants, me roulant dedans comme un chat bienheureux, attrapant mon livre pour lire sous la couette dans mon petit cocon chaud et confortable. Je lis un bon moment, me sentant plus calme que je ne l’ai été depuis bien des semaines, impatient de revoir Hanako pour lui prouver un peu plus chaque jour que je serai à ses côtés aussi longtemps qu’elle le voudra, que ce soit en ami ou en…

Mon ventre fait un looping.

Je n’arrive pas à croire que Rinko soit au courant pour nous deux, qu’Hanako sache désormais que je ne l’ai pas trompée et que j’aie maintenant toutes les cartes en mains pour tenter de la reconquérir et de vivre une vie parfaite. J’ai déjà hâte d’être demain, de lui montrer comme je tiens à elle, comme j’ai simplement envie de passer du temps avec elle tout en respectant sa relation avec ce crétin de Shisui. Je prendrai le temps qu’il faudra pour qu’elle me refasse confiance et j’y arriverai.

J’ai un petit sourire béat aux lèvres lorsqu’on toque à ma porte et je sors la tête pour regarder l’heure. Il est bientôt minuit, je suis surpris et je ne détecte pas de chakra devant ma porte, alors je vais ouvrir avec prudence.  

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