LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 136 : Le retour de la complicité
3225 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 22/11/2025 13:04
Chapitre 136 : Le retour de la complicité
J’ai un petit mouvement de recul lorsque j’ouvre la porte, m’attendant à tout sauf à Hanako rouge comme une pivoine, en serviette, les pointes de ses mèches folles gouttant encore. On dirait bien qu’elle sort des onsen mais je ne comprends pas ce qu’elle fait devant ma porte, bien que j’imagine qu’elle ait camouflé son chakra pour ne pas se faire repérer dans cet accoutrement au milieu du couloir.
- Oui… ? demande-je.
- Je … j’ai un petit souci, couine-t-elle avec urgence.
J’ai déjà envie de rire. Qu’est-ce qu’elle m’invente encore ?
- Je t’écoute ? demande-je.
- Je… je suis allée aux onsen pour me réchauffer…
- Non… sans blague ? la taquine-je.
- Kakashi ! siffle-t-elle.
C’est déjà un bonheur bon sang. Elle me réprimande comme avant, avec sa petite moue contrariée qui me donne envie de la croquer et surtout elle vient vers moi lorsqu’elle a un problème au lieu de me fuir comme la peste et de m’insulter.
Elle reprend de son petit ton pressé :
- Je suis partie en claquant la porte, je n’ai pas réfléchi et je … je ne peux plus rentrer dans ma chambre ! couine-t-elle en jetant des coups d’œil inquiets autour d’elle.
J’éclate de rire et elle fait des gestes vifs pour me faire taire :
- Arrête ! Et si quelqu’un sortait ?! s’offusque-t-elle.
Je me décale pour la laisser passer et elle s’enfile dans ma chambre à toute vitesse en se justifiant :
- J’ai paniqué ! J’étais à moitié nue devant ma porte et j’avais peur que quelqu’un vienne. J’ai bien pensé à aller voir Minato mais la honte ! couine-t-elle comme une souris.
- Un peu…, admets-je en riant.
- Alors je me suis dit que le moins gênant était encore de venir dans ta chambre, le temps de réfléchir à une solution, conclut-elle.
- D’accord, tu as laissé ta fenêtre ouverte ? demande-je.
- Non, j’y ai bien pensé mais je l’ai évidemment laissée fermée…, soupire-t-elle.
- Tu allais escalader l’hôtel en serviette ?! m’exclame-je en riant de plus belle, imaginant la scène.
- Mais non ! Je t’aurais demandé de le faire à ma place ! réplique-t-elle avec un sourire en coin.
- Quoi ?! Non mais tu me prends vraiment pour ton serviteur ! m’exclame-je en lui fonçant dessus pour lui pincer la hanche.
Mais elle s’y attendait et elle bondit en arrière dans mon lit, se réfugiant le plus loin possible de moi en couinant et en se tortillant, riant à gorge déployée tandis que j’essaie de la pincer.
Encore une fois, je n’en reviens pas de la voir aussi rayonnante, de voir comme elle est transformée depuis notre explication… comme notre complicité revient au galop… et elle en rajoute une couche en levant un doigt, affichant une tête suffisante tout en prenant un ton pompeux :
- « Serviteur ! Ramène-moi à l’hôtel depuis cette montagne ! » « Bien sûr maitresse ! »
Elle se met alors à quatre pattes sur mon matelas, posant les mains à plat dessus et fermant les yeux pour m’imiter en train de chercher les rivières souterraines et j’éclate encore de rire, bondissant en avant pour la chatouiller de se moquer de moi.
- Tu étais bien contente que je fasse mon cirque quand nous étions perdus et que tu grelottais ! m’exclame-je en lui administrant sa peine, la plaquant contre le matelas.
Elle rit à gorge déployée, se tortillant comme un diable sous mes mains :
- « Maitresse, maitresse ! Suivez-moi ! Le sol me parle ! », couine-t-elle en se moquant encore.
Je ris un peu plus, savourant le bonheur incommensurable qui envahit chacune de mes cellules. Ça me fait tellement de bien de rire avec elle, de nous chamailler comme avant, j’en pleurerais de joie si je n’étais pas secoué par mes rires.
Je finis par arrêter de la chatouiller sous ses suppliques mais je reste au-dessus d’elle simplement pour l’admirer tandis que ses traits passent du rire à la douceur et qu’elle me couve des yeux à m’en troubler.
- Tu m’as laissé gagner la course ? demande-t-elle finalement d’une voix heureuse.
- Non…, mens-je.
- Menteur ! répond-elle en souriant.
- Je n’allais pas faire perdre ma maitresse quand même.
Son visage s’illumine tandis qu’elle repart dans un éclat de rire et je savoure la vue de son visage jusqu’à ce qu’elle se calme puis qu’elle se redresse dans mon lit.
- Bon, il s’agirait de trouver une solution maintenant, glousse-t-elle en resserrant sa serviette autour d’elle.
J’ai déjà trouvé la solution à son problème depuis l’instant où elle me l’a dit. Il y a des services d’urgence pour ce cas de figure, elle doit imaginer que ce n’est pas possible la nuit mais heureusement que si et je n’aurais qu’à lui prêter des vêtements pour qu’elle aille se faire reprogrammer une carte à l’accueil… Mais je n’ai pas envie qu’elle parte. Pas du tout.
- Tu veux dormir là ? Je dormirai par terre… Je pourrais te prêter un haut…, propose-je donc timidement.
- D’accord ! Mais c’est moi qui dors par terre ! répond-elle en souriant.
Bien sûr. Dans tes rêves.
Je me lève joyeusement pour prendre un haut de travail dans mon sac.
- Je n’ai pas de tee-shirt à te proposer cette fois, plaisante-je.
- Ça ira très bien ! Je suis même ravie qu’il y ait des manches après la nuit glaciale que nous venons de passer ! pouffe-t-elle.
Je lui jette et je me plante dans un coin de la chambre pour la laisser se changer tranquillement. Au bout de quelques minutes, elle ne m’a toujours rien dit et je trouve ça étrange.
- C’est bon ? demande-je.
- Oh ? Oui… oui, répond-elle d’un drôle de petit ton évasif.
Je me retourne en fronçant les sourcils mais je suis subjugué par l’image que je découvre. Je ne sais pas combien de fois je vais retomber amoureux de cette fille, mais c’est très, très régulier.
Elle est allongée sur le ventre, les jambes croisées en l’air, et elle mordille son petit doigt tandis qu’elle lit. Je parcours les courbes de son corps, appréciant de la revoir dans l’un de mes hauts, complétement transi d’amour, savourant le petit sourire en coin rieur qu’elle affiche.
Le sourire en coin ?
Je reviens à moi, la trouvant bien trop mutine pour être honnête, son petit ton évasif et amusé me revenant en tête tandis que je vrille mon regard sur le livre qu’elle est en train de lire avec son air malicieux. Je bondis en avant pour récupérer mon « livre de pervers » et elle me laisse lui arracher des mains sans rechigner.
- Mais qu’est-ce qu’il y a de si inavouable dans ce livre ?! demande-t-elle en riant.
- Rien ! Démon ! bougonne-je en le fourrant dans mon sac.
- Ronchon ! réplique-t-elle joyeusement en posant son menton dans l’une de ses mains.
Je ne sais pas trop où me mettre ni quoi faire, je me vois mal m’allonger dans le lit avec elle mais je ne vais pas non plus rester planté debout alors je choisis un entre-deux et je m’assieds au bout du lit, tourné face à elle tandis qu’elle se redresse en tailleur.
- Tu sais ce qu’on fait demain ? demande-je pour faire la conversation.
- Les kage seront en réunion pour les accords mais Minato m’a dit qu’il n’y aurait pas besoin de nous puisque nous sommes déjà en totale confiance avec eux. Alors les ninjas seront chargés de décorer la salle pour la soirée des étoiles de demain soir, ils veulent une décoration particulière ou quelque chose du genre… Je suppose surtout qu’ils ne savent pas quoi nous faire faire, entre la tempête de neige et notre disparition, nous avons carrément secoué les programmes du kage de Yu ! pouffe-t-elle.
- Alors quoi ? On va peindre des étoiles et installer des guirlandes ? me moque-je gentiment.
- Je pense que c’est à peu près ça oui, glousse-t-elle.
« La soirée des étoiles » est une tradition du pays des sources chaudes, c’est même une fête nationale, pour célébrer la nuit comportant le plus d’étoiles filantes de l’année. Le principe est sympa, la décoration beaucoup moins à mes yeux.
- Je vais tenter d’y échapper…, dis-je pensivement.
- Ça va être chouette ! s’insurge-t-elle en attrapant un oreiller pour me le lancer dessus.
- C’est pour emmener Kiyowa faire des trucs intéressants ! me défends-je en l’attrapant.
- Ah, ça va alors ! répond-elle joyeusement.
Nous nous regardons un petit moment dans le silence. Nous sommes timides, mais je sais très bien ce que j’ai envie qu’elle me raconte maintenant : ses vacances chez Ashi.
Tout ce qu’elle fait m’intéresse, je pourrais l’écouter des heures mais j’ai peur qu’elle m’envoie bouler, qu’elle me crache à la figure qu’elle pouvait difficilement passer un bon moment après le mal que je lui ai fait… mais autant que je sois fixé dans tous les cas.
- Alors, c’est chouette tes vacances au pays du gel… ? demande-je timidement.
Elle me jauge une seconde mais elle choisit la paix, pour mon plus grand bonheur, et se lance dans le récit détaillé de ses vacances avec Ashi. Elle illustre toutes ses histoires avec ses mains, revivant ses souvenirs comme si elle y était, m’expliquant ses longues balades dans la neige, ses restaurants avec Ashi, sa découverte plus poussée du village de Shimo et je l’écoute avec attention. Je me régale de la voir tout me raconter dans les moindres détails, m’expliquer tout ce qu’elle a aimé et ce qu’elle a moins apprécié. Je m’allonge même sur le bord du matelas au cours de son récit, posant la tête dans une main avec un sourire aux lèvres, trop heureux que tout soit si simple.
Lorsqu’elle finit son histoire, un nouveau petit silence plane mais il est confortable.
- Tu veux dormir ? demande-je.
- Non, j’ai encore envie de discuter avec toi mais je ne sais pas de quoi… Nonobstant mes vacances, je n’ai rien fait d’extraordinaire à part déprimer…, murmure-t-elle en fixant mes draps.
Je me creuse la tête pour trouver un sujet qui l’intéressera et je repense à son obsession de hier soir.
- Tu veux qu’on essaie de trouver comment Hinari a su ? propose-je.
- Oh non, ça ira, répond-elle vivement.
Je fronce les sourcils.
Ça m’étonne… J’étais sûr qu’elle serait toute contente qu’on mène l’enquête tous les deux, c’est le genre de chose qui l’amuse habituellement, surtout qu’elle était véritablement obsédée hier soir. Je commence même à m’inquiéter qu’elle ne me croie plus, qu’elle imagine finalement que je lui mente et qu’elle ne veuille donc plus aborder le sujet.
Face à mon silence, elle relève la tête et découvre mon air inquiet.
- Ne t’en fais pas ! Je te crois complétement, c’est juste que… j’ai lâché l’affaire, à quoi bon s’obstiner ? demande-t-elle en riant nerveusement.
Mais ça m’inquiète encore plus, ça ne lui ressemble pas du tout.
- Toi tu lâches l’affaire ? Toi, le moustique le plus borné qu’il puisse exister ? m’étonne-je.
Elle hoche la tête en glissant son regard sur ma chambre et je suis de plus en plus suspicieux. Maintenant que j’y pense, j’étais pratiquement sûr qu’elle m’en parlerait dès le réveil alors qu’elle ne l’a pas fait. C’est trop étrange.
- Qu’est-ce que tu me caches ? demande-je.
Elle rougit des pieds à la tête et je me redresse vivement :
- Tu me caches vraiment quelque chose ?! m’exclame-je.
- Ce n’est rien Kakashi ! Laisse tomber, j’ai tiré mes conclusions, passe à la suite ! se récrie-t-elle en couinant.
- Pourquoi ne veux-tu pas m’en parler ? Quelles sont tes conclusions ? demande-je.
- Je ne veux pas te le dire parce que je ne veux pas que tu pètes les plombs Kakashi, avoue-t-elle en se mordant la lèvre.
- Quoi… ? murmure-je d’une voix tendue.
Elle pose ses yeux sur moi en soupirant longuement.
- S’il te plait, parlons d’autres choses…, insiste-t-elle.
Mais je suis déjà complétement renfrogné, réfléchissant à cent à l’heure et elle lève les yeux au ciel :
- Si je te le dis, tu me jures de ne pas intervenir ? De ne pas t’énerver ? demande-t-elle doucement.
- Ça dépend de ce que tu vas me dire ! râle-je.
- Kakashi ! me réprimande-t-elle.
Je bougonne un peu plus mais elle me dévisage d’un air sévère, les lèvres pincées, et je ne veux de toute façon pas que notre conversation se termine alors je cède.
- Bon, d’accord, je ne m’énerverai pas, affirme-je.
- Et tu n’interviendras pas ? insiste-t-elle.
- Oui, marmonne-je du bout des lèvres.
- Tu sais que je ne m’entends pas très bien avec Tao…, commence-t-elle.
Mes muscles se tendent les uns après les autres tandis que je lève des yeux assassins vers elle.
- Tu as promis de ne pas t’énerver ! gémit-elle en s’agitant.
- Je n’ai rien promis du tout ! me récrie-je.
- Kakashi !
- Si ça concerne cet abruti de Tao, je ne vois pas bien comment je pourrais rester calme ! m’exclame-je.
Elle croise les bras, me fixant de son air décidé et je prends sur moi :
- Je ne dirai rien, soupire-je.
Je déploie tout mon self contrôle dans les cinq minutes qui suivent, lorsqu’elle me raconte ses prises de bec avec Tao et les menaces de cette ordure. Je tourne ma langue sept fois dans ma bouche pour m’empêcher de l’engueuler de ne m’avoir rien dit, je maudis Hokuto et Rinko de ne pas m’avoir mis au courant et surtout, je cale déjà une visite surprise chez cet enfoiré de Tao dès mon retour à Konoha pour lui remettre les idées en place ou le tuer, selon mon humeur.