LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 139 : Une belette bien fatiguée

3013 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/11/2025 12:44

Chapitre 139 : Une belette bien fatiguée


Je m’endors sans doute sous ses caresses parce qu’il fait jour lorsque j’ouvre les yeux.

Elle est collée contre mon corps, toute recroquevillée face à moi et l’un de mes bras est passé autour d’elle. J’ai dormi tant de fois en la serrant dans mes bras qu’il ne me parait pas étrange de l’avoir attrapée dans la nuit, ça doit pratiquement être un réflexe chez moi. Alors même si c’est « moyen » pour Shisui, j’évite de me prendre la tête puisque je ne me contrôle pas encore lorsque je dors.

Je retire simplement mon bras et je me plonge dans sa contemplation. Son front, ses mains et ses genoux sont contre ma peau, on dirait une petite belette roulée en boule, elle est adorable.

Elle ouvre un œil groggy quelques minutes plus tard, visiblement pas le moins du monde perturbée d’être contre moi et je me demande si elle s’est glissée là volontairement dans la nuit. Elle s’étire paresseusement et de toute sa longueur le long de mon corps, comme le gros chat opulent qu’elle est, avant de me lancer un regard ensommeillé :

-         Tu as mieux dormi que dans la grotte ? demande-t-elle en souriant.

-         Oui, c’était drôlement plus confortable, réponds-je.

Elle sourit encore un peu avant de bailler en remettant sa tête contre le matelas et en fermant les yeux, plus partie pour se rendormir que se lever apparemment.

-         Tu veux que j’aille pour toi à l’accueil demander une nouvelle carte pour ta chambre ? propose-je en me retenant de rire.

Elle hoche la tête sans même ouvrir les yeux avec une petite mine malicieuse et ravie, sans doute toute contente que je lui propose. Je me retiens d’embrasser sa tempe et je me lève pour m’habiller avant de descendre à l’accueil.

Tandis qu’on lui reprogramme une carte, mes pensées volètent. J’ai drôlement bien fait de lui avoir proposé de rester hier soir. Quelle belle soirée… Nous avons discuté, nous avons ri, nous nous sommes même un peu câlinés et tout ça sans franchir de limites qui pourraient la faire m’en vouloir aujourd’hui. Carton plein Kakashi, vraiment, je me jetterais des fleurs sur ce coup parce que dieu sait que j’ai eu du mal à résister à l’appel de ses lèvres.Je remonte donc gaiement dans la chambre, impatient de découvrir si notre complicité est bel et bien intacte ce matin maintenant qu’elle est correctement réveillée.

Tu parles ! Je la trouve étalée en travers de mon lit, occupant tout l’espace, somnolant comme une bienheureuse et je ne peux pas résister à l’envie de l’embêter. Je lui jette sa nouvelle carte sur la tête et elle feule de colère en se retournant rageusement dos à moi.

-         Merci, bougonne-t-elle quand même.

-         Tu as rarement autant de mal à te lever moustique, commente-je joyeusement.

Elle me lance un regard amusé par-dessus son épaule :

-         C’est parce que ça fait bien longtemps que je n’avais pas aussi bien dormi, répond-elle.

-         Tu m’en vois ravi, chuchote-je avec le cœur plus léger qu’une plume.

Elle se met sur le dos pour s’étirer encore un peu avant de se redresser en baillant, l’air vraiment à côté de la plaque. Entre ses yeux une fois de plus bouffis par ses pleurs, son chignon en bataille comme jamais et ses beaux yeux à moitié clos, elle a vraiment l’air d’avoir passé une nuit formidable et je m’assois sur le coin du lit pour l’observer.

Elle se glisse immédiatement jusqu’à moi pour attraper mon bras comme un koala en posant sa tête sur mon épaule pensivement.

-         C’est dur comme ça ? la taquine-je d’une voix douce.

-         Moui…, répond-elle.

J’embrasse longuement son front, incapable de résister alors qu’elle est aussi câline. Je ne vois pas le mal sachant que je porte mon masque et que ce n’est que son front… Elle me donne de toute façon raison lorsque je la sens presser gentiment sa tête contre mes lèvres en resserrant son étreinte autour de mon bras.

Nous échangeons un joli regard lorsque je détache mes lèvres d’elle, un regard apaisé, complice, quel bonheur.

-         Je peux repartir avec ton haut ? Je n’ai pas envie de croiser quelqu’un en serviette…, demande-t-elle.

-         Evidemment, tu seras quand même plus à l’aise, réponds-je.

-         Merci Kakashi, dit-elle gentiment en se levant.

Elle récupère sa serviette dans un coin et je l’accompagne à ma porte où nous nous regardons sans trop savoir quoi faire. C’est un peu gênant… je ne sais plus où placer la barre entre amitié et tendresse pour nous comporter comme il faut. Elle a l’air aussi perdue que moi et elle s’agite un peu en mordillant sa joue :

-         Bon… et bien en tout cas merci, tu m’as bien sauvé la mise…, dit-elle finalement.

-         Il n’y a pas de quoi. Si tu perds encore ta clé ce soir, ma porte est ouverte ! plaisante-je.

-         C’est noté, répond-elle en souriant.

Elle s’en va et dès que je me retrouve seul, je déprime. J’aimerais être constamment avec elle, elle illumine chaque pièce, chaque moment… j’aurais adoré descendre déjeuner avec elle puis que nous partions les trois entrainer Kiyowa… Quel crève-cœur.

Je secoue la tête pour évacuer mes tristes pensées et je pars pour aller déjeuner dans la salle de réception, croisant Minato sur ma route :

-         Tu ne t’ennuies pas trop Kakashi ? La décoration de la salle tout ça…, me taquine-t-il.

-         Et bien en fait, je me demandais si je ne pouvais pas prendre ma journée en extérieur pour faire un entrainement à ma genin ? Ce n’est pour l’instant pas très palpitant, j’ai plutôt l’impression de l’avoir emmené en vacances…

-         Ta genin ? souligne-t-il.

-         Oui enfin, la genin de Gaï, me rattrape-je rapidement.

-         Tu envisages de redevenir instructeur ? s’entête-t-il avec malice.

-         Non, je ne crois pas. Mais c’est une bonne élève, ça me fait plaisir de la former un peu il faut l’admettre, réponds-je avec honnêteté.

Il me regarde pensivement quelques secondes :

-         Tu devrais peut-être lui proposer de devenir ton élève lorsqu’elle sera chunin…, dit-il finalement.

-         Mon élève ?

-         La prendre en apprentissage, simplement vous deux, pour les renseignements. Si tu devenais son maitre, je ne doute pas qu’elle passerait haut la main l’examen d’entrée. Tu pourrais lui apprendre tellement de choses, peut-être même invoquer des ninken, elle deviendrait une grande pisteuse avec son byakugan..., dit-il.

Je n’ai jamais réfléchi à ça. Les apprentissages particuliers comme ça sont rares et surtout, je ne me suis pas vu avancer dans l’âge au point de devenir le maitre de quelqu’un. Je me visualise encore jeune et avec plein de choses à apprendre, ce qui est quand même un peu vrai pour l’âge, un peu moins pour les choses à apprendre.

-         Je ne sais pas senseï… De toute façon je ne lui proposerai pas. C’est à elle d’en arriver à cette idée si c’est ce qu’elle veut, réponds-je finalement.

-         Et toi qu’est-ce que tu veux ?

-         Je n’en sais rien… Ce serait bizarre d’être à nouveau constamment suivi dans tout ce que je fais… surtout dans l’espionnage, c’est un secteur tellement particulier pour avoir un apprenti dans les pattes…, souligne-je.

-         Sans doute, concède-t-il. Mais ça fonctionne bien vous deux, vraiment bien. Enfin bref, tu peux évidemment l’emmener en extérieur.

J’hoche la tête avant de rejoindre Kiyowa à table où je lui annonce notre programme du jour, ce qui a l’air de la ravir.

-         On va essayer de bosser pas mal de choses aujourd’hui alors mange bien, la préviens-je.  

Elle retourne se servir avec sérieux sous mon regard attendri, lorsque j’aperçois Hanako et Shisui qui déjeunent ensemble en discutant.

Je les observe un peu. L’ambiance n’a pas l’air tendue ni amicale, c’est un entredeux et je me demande de quoi ils parlent. Est-elle en train de lui dire qu’elle a dormi dans ma chambre ? Ça m’étonnerait, mais je n’aurais pas pensé qu’elle oserait lui avouer que nous nous étions embrassés alors… tout est possible je suppose.

J’essaie d’écouter ce qu’ils se disent mais je n’y arrive pas et Kiyowa me sort de mes pensées.

-         Ça va mieux avec elle non ? demande-t-elle simplement.

-         Oui.

Elle me sourit gentiment mais ne me pose pas plus de questions que ça. Encore une fois, elle n’est pas curieuse maladivement comme beaucoup de genin et j’apprécie… ce ne serait franchement pas emmerdant de la prendre en apprentissage, je pourrais difficilement mieux tomber.

*

Nous passons une journée productive. Kiyowa goûte enfin à un vrai entrainement avec moi et toute la rigueur que j’impose mais elle ne se démonte pas. Elle donne tout, puisant dans ses réserves, activant ses méninges, jonglant avec son byakugan.

Je ne lui laisse qu’une seule pause, celle du midi où je lui offre des ramen, et je maintiens un rythme intensif tout le reste de la journée.

Je veux qu’elle sache à quoi s’en tenir avec moi, je ne suis pas un rigolo encore moins un paresseux et j’attends le même niveau des élèves que j’entraine. S’il lui venait l’idée de me demander de la former, il faut qu’elle sache à quoi s’attendre.

Elle ne se plaint pas une fois à mon plus grand étonnement, elle a de sacrées réserves, parce que je lui en demande sincèrement beaucoup, même plus que ce que j’avais prévu initialement, voulant voir jusqu’où elle peut aller et elle tient bon.

La matinée était plus calme, plus axée sur la furtivité et l’espionnage, la prise d’informations... Mais l’après-midi est physique et rigoureux, je la fais recommencer sans relâche mes exercices tant qu’elle n’y arrive pas et elle encaisse. On sent la patte de Gaï là-dedans, il forme vraiment des ninjas endurants.

Je la félicite avec zèle sur le chemin du retour et elle sourit de toutes ses dents.

-         Pas trop fatiguée ? demande-je.

-         Crevée oui ! s’exclame-t-elle.

-         Je n’aurais peut-être pas dû autant t’en demander alors que nous avons une soirée ce soir, réalise-je soudain.

-         Ne vous inquiétez pas, je me fiche de cette soirée, j’irai me coucher tôt et c’est tout, me rassure-t-elle.

-         Si tu le dis…

Nous passons les portes en discutant de son entrainement et j’aperçois qu’Hanako est encore fourrée avec Shisui. Ils accrochent une guirlande ensemble et je m’arrête pour les regarder.

-         Mode furtif Kakashi senseï ? demande Kiyowa d’un air malicieux.

-         Remonte dans ta chambre toi !! siffle-je.

Je me glisse pourtant jusqu’aux portes de la salle de réception en mode furtif, passant sans doute pour un curieux maladif. Je ne souffre donc vraiment d’aucune honte ?! 

Kiyowa m’imite mais nous sommes désormais trop près d’eux pour que je la réprimande sans me faire entendre alors je lui lance simplement un regard noir… qu’elle me retourne ! J’ai presque envie de rire, j’adore le caractère de cette gamine, elle ne se démonte pas.

Je tâche donc d’afficher un air sérieux et je me reconcentre sur ce qu’ils se disent. J’ai trop besoin de savoir où ils en sont après cette nuit, après les moments que nous avons passé ensemble, je veux savoir si ça les impacte, s’ils se sont disputés…

Ils ne parlent pas de grand-chose en particulier mais ils rient beaucoup, tout a l’air de rouler entre eux et ça me fait un pincement au cœur. Shisui fait le pitre pour l’amuser et ils doivent s’y reprendre à plusieurs fois pour accrocher leur foutue guirlande. Hanako est ouverte et détendue, sereine…

-         Attends, je vais t’aider à descendre, dit-il d’une voix de prince charmant.

Ou de golden retriever. Au choix.

Il la prend par la taille pour la descendre de l’escabeau et je grince des dents. Comme si elle ne pouvait pas sauter…c’est une ninja ! De toute façon ce n’est qu’une excuse pour la toucher, il ne leurre personne et elle l’a laissé faire alors il faudrait peut-être que je me remette en question et que je les laisse tout simplement vivre leur vie.

 Je pars donc en quatrième vitesse, vexé et malheureux, laissant Kiyowa en plan.

Après tout, Hanako ne m’a jamais dit qu’elle ne l’appréciait pas, elle m’a dit qu’il n’y avait pas de comparaison possible entre lui et moi, ce qui est très différent. Elle passe son temps à dire qu’il est gentil et formidable, elle le défend farouchement quand Rinko le tacle… Elle est attachée à ce neuneu bon sang, ce n’est même pas un secret !

Et puis, elle s’est raccrochée à lui depuis quelques semaines, lorsqu’elle me prenait pour un salop qui l’avait trompé et qu’il la traitait comme sa princesse, ça tisse forcément des liens, il a été son oasis de paix alors que sa vie était une tempête… J’ai déjà deux longueurs de retard sur ce type sérieusement. J’imagine bien trop que sous prétexte que nous sommes plus ou moins sortis ensemble un temps alors nos moments de complicité comme hier soir rallument immédiatement notre flamme et me propulsent en tête du classement, mais non. Non. J’ai perdu toute mon avance lorsque je l’ai quitté et je dois repartir de zéro désormais.

Il faut que j’accepte qu’elle sorte avec lui, qu’ils resteront peut-être des mois voire des années ensemble… je n’ai pas la main mise là-dessus alors il faut simplement que j’encaisse leur relation, que je la respecte un minimum et que je me débrouille simplement pour regagner le cœur d’Hanako à la loyale, lui redonner confiance en moi et lui prouver que je ne lui ferai plus jamais un sale coup.

Je fonce sous ma douche en atteignant ma chambre avant de me changer pour la soirée de ce soir. J’abandonne mon bandeau, bien conscient qu’elle me préfère sans, commençant déjà à reprendre l’habitude de ne pas le mettre puis j’observe ma chemise blanche dans mon sac.  

Elle m’a pour l’instant portée chance à chaque fois que je l’ai mise, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas ce soir.

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