LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 140 : La soirée des étoiles
Lorsque j’arrive dans la salle de réception, il y a déjà du monde. Je dois admettre que la décoration est très jolie, on voit qu’ils y ont passé la journée. Des dizaines de guirlandes ont été accrochées au plafond, éclairant à elles seules la salle, donnant l’illusion d’un ciel étoilé. Toutes les tables, les chaises et les meubles ont été couverts de draps noirs pour donner l’illusion de la nuit et je vois d’ici que la grande terrasse en pierre est tout aussi joliment décorée ce qui me donne envie d’aller voir.
Je découvre des buffets froids, disposés le long du mur extérieur pour être abrités par le toit de la neige qui tombe en gros flocons duveteux. La terrasse possède un escalier immense en pierre, qui mène à une grande prairie enneigée où quelques hommes courageux sont déjà postés, les yeux rivés sur le ciel.
Je grignote des sushis, affamés après notre journée sportive en saluant les ninjas qui arrivent au compte-goutte. Je guette l’arrivée d’Hanako, bien entendu, et je dois dire qu’elle ne me déçoit pas.
Après quelques jours à la voir dans des tenues chaudes, je suis subjugué de la revoir en robe et bien que sa veste noire en matière molletonnée soit fermement serrée autour de son torse, c’est un plaisir de revoir ses jolies jambes.
Elle est tellement jolie, elle éclipserait le soleil.
Lorsqu’elle m’aperçoit, elle sourit de toutes ses dents avant de sautiller jusqu’à moi, pour mon plus grand bonheur.
- Tu es la plus belle, comme d’habitude, la complimente-je.
- Charmeur ! glousse-t-elle en rougissant.
- Toujours ! plaisante-je.
- Ta journée s’est bien passée ? demande-t-elle avec curiosité.
- Très, j’ai fait suer Kiyowa, mais elle a l’air contente.
- Evidemment, j’aurais moi aussi adoré passer la journée avec le plus bel instructeur de Konoha, réplique-t-elle d’une voix mutine.
J’hausse un sourcil, agréablement surpris.
- Charmeuse ! la taquine-je à mon tour.
- Toujours ! me cite-t-elle en ronronnant.
Elle bat de ses cils de biches, me lançant un regard séducteur qui me rend timide alors j’oriente la conversation vers un sujet plus gérable :
- Et toi, ta journée ? demande-je poliment.
- C’était sympa ! J’ai accroché des guirlandes toute l’après-midi ! pouffe-t-elle.
- Tu étais toute seule ? m’enquiers-je innocemment, bien que je connaisse la réponse.
Mais je suis curieux de savoir si elle va me le dire. Elle rougit et baisse le regard pour regarder le verre qu’elle tient, en mordillant sa joue comme lorsqu’elle est embêtée.
- Non… en fait, j’ai passé la journée avec Shisui…, m’explique-t-elle d’une petite voix.
- Chouette…, réponds-je avec le plus d’entrain possible, sans grande réussite.
Un petit blanc tombe et ça m’agace, je ne veux pas que ce soit gênant pour elle de me parler de Shisui, sinon elle arrêtera de venir me voir et une amitié serait difficile à envisager, alors j’opte pour l’humour :
- J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyée, il est loin d’avoir mon sens de l’humour, ma joie de vivre contagieuse et mon côté pitre, lâche-je d’une voix pince sans rire.
Elle éclate de rire à mon plus grand soulagement, ce qui détend complétement la situation.
- Arrête de dire ça Kakashi ! Bon, pour le reste je ne peux pas te défendre, mais je te trouve véritablement très drôle ! La preuve ! couine-t-elle en pointant du doigt le sourire rayonnant encore accroché sur ses lèvres.
- Tu n’es pas objective ! l’embête-je.
- Bien sûr que si ! s’écrie-t-elle d’une voix outrée. Et puis Rinko est d’accord avec moi, alors qu’il est une référence incontestée de l’humour !
- Sans doute, réponds-je en riant. Tu veux manger quelque chose ?
Son visage s’affaisse et elle affiche – encore – une moue embêtée :
- Je ne sais pas si c’est une bonne idée… je ne veux pas que Shisui me fasse une crise de jalousie… Je ne suis pas sûre qu’il apprécierait de me trouver en train de manger avec toi après avoir su pour notre baiser…, s’explique-t-elle en soupirant.
- Je comprends… je vais voir si je trouve Yuki, réponds-je en scrutant la terrasse à sa recherche.
- Je n’ai pas envie de partir, chouine-t-elle.
Je lui lance un coup d’œil, elle a l’air sincère, vraiment contrariée de devoir me laisser et ça me donne assez de confiance pour lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis ce matin :
- Est-ce qu’il sait où … tu as dormi cette nuit ? demande-je à voix basse en me raclant la gorge.
- Non… tu m’as simplement rendu service, ce n’est pas comme s’il s’était passé quoi que ce soit, se justifie-t-elle en rougissant. Et puis, il sait déjà que nous nous sommes embrassés, ça me semble déjà pas mal.
J’acquiesce en retenant un soupir. Je hais ce foutu rôle d’amant, je n’en peux plus sérieusement… mais bon, je ne vais pas me plaindre, être « l’autre homme » face à Shisui n’est clairement pas grand-chose face à Rinko et je ne risque pas de mal en dormir la nuit. Et puis pour le coup, j’étais là avant et c’est plutôt ce neuneu qui me donne l’impression d’être l’amant d’Hanako.
Je sens d’ailleurs son chakra qui pénètre dans la salle de réception :
- Il arrive, si jamais tu préfères…, annonce-je.
Elle me lance un petit regard contrit avant de filer à sa rencontre, disparaissant par les grandes portes-fenêtres. Je cherche vaguement Yuki autour de moi, mais je sens bien qu’il n’est pas encore là et je sens surtout un autre petit être qui n’est pas là : Kiyowa. Je sens gros comme une maison qu’elle est déjà couchée avec son livre, mais ça m’embête, parce que je sais qu’elle ne descendra pas manger pour éviter de rester coincée ici. Avec la journée d’entrainement qu’elle a eu dans les pattes, elle doit mourir de faim alors je décide de partir à la recherche d’un petit plateau pour lui monter à manger.
*
Je me dirige vers le grand bar de la salle de réception. Puisque les buffets sont froids et déjà installés, il n’y a pas d’employé, alors je me permets de passer derrière pour fouiner les étagères à la recherche d’un petit plateau. Alors que je suis pourtant planqué accroupi derrière le bar, je sens l’aura de Yume qui approche.
Il ne manquait plus qu’elle tiens !
Je me relève lorsqu’elle s’assoit à un tabouret en me fixant de ses yeux hostiles tandis que je fouine toujours sans lui adresser un mot.
- Et bien Kakashi, tu n’en as pas grand-chose à faire quand je te fais la tête…, siffle-t-elle.
- Tu me faisais la tête ? m’étonne-je.
- Bah oui ! Tu n’as pas remarqué que je ne t’ai pas adressé la parole depuis deux jours ?! s’exclame-t-elle comme si ça tombait sous le sens.
Honnêtement ? Non. Mais choisissons la diplomatie :
- J’ai légèrement eu la tête ailleurs, je te rappelle quand même que je me suis perdu dans les montagnes, que j’ai dû dormir dans une grotte par moins vingt degrés et que je ne savais même pas si j’allais réussir à rentrer vivant, raille-je.
- Moui… c’est bien ce que je me suis dit…, ronchonne-t-elle.
Un blanc retombe et je reprends mes recherches le long du bar immense, retournant littéralement les étagères pour trouver ce que je cherche et fuir au plus vite cette conversation.
- Tu n’es pas venu, m’accuse-t-elle subitement.
- Où ça ? demande-je distraitement en continuant de fouiller.
- Dans ma chambre. Pour passer la nuit avec moi, précise-t-elle d’une voix bien trop forte à mon goût.
Je ne peux m’empêcher de jeter un œil autour de nous pour être sûr que personne n’a pu entendre et je respire mieux lorsque je constate que nous sommes seuls. J’ai déjà envie de l’étrangler mais je contrôle ma colère :
- Non, je t’avais prévenu que je n’étais pas disponible, réplique-je.
- Emotionnellement, corrige-t-elle. Ce ne sont pas des émotions que je t’avais proposé de venir chercher !
Je soupire. Je ne comprends pas pourquoi elle insiste, n’est-il pas suffisamment clair de ne pas être venu dans sa chambre ? On dirait qu’elle cherche à ce que je lui dise en pleine tête que je ne veux pas d’elle… A moins qu’elle soit tellement sûre d’elle qu’elle n’envisage pas que je puisse vraiment refuser ? Je ne sais pas mais c’est pénible.
- Et bien tu viens d’apprendre que pour certaines personnes, les sentiments sont nécessaires, que veux-tu que je te dise de plus ? m’agace-je.
- Mais pourquoi franchement ? Je cherche à comprendre, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas passer une nuit avec moi, tout en ayant une fille de Konoha en tête. Ce n’est qu’une nuit Kakashi ! Je ne veux pas me marier avec toi !
J’ouvre des yeux ronds, scotché. J’ai beau y aller de plus en plus fort, lui mettre des murs devant la face, elle continue !
Et puis Hanako vient de me lâcher parce que son petit-ami arrivait, je n’ai pas la patience d’enfiler des gants face à cette fille !
Mais elle n’attend pas ma réponse :
- Et puis c’est qui cette fille ? Celle que tu aimes, comment s’appelle-t-elle ? me mitraille-t-elle alors.
- Ça ne te regarde pas vraiment, réplique-je en fronçant les sourcils.
- Kakashi bon sang, on ne se reverra peut-être jamais ! Et puis je m’en fiche, c’est juste pour vérifier quelque chose.
- Vérifier quelque chose ? m’étonne-je.
- Ne cherche pas à comprendre ! s’agace-t-elle. Est-ce qu’elle est ici ?
- Mais en quoi ça t’intéresse ?! me cabre-je.
- Ça m’intéresse parce que tu me dis que tu n’es pas venu dans ma chambre parce que tu n’es pas « libre émotionnellement » mais que j’ai de foutues bonnes raisons de penser que tu n’es qu’un menteur ! Que tu me mènes en bateau et que tu étais bel et bien avec une femme ce soir-là ! crache-t-elle venimeusement.
Les fils se connectent dans ma tête.
- Tu as récupéré ta carte je présume… ? demande-je d’une voix neutre.
- Oui et j’aime autant te dire que je t’en collerais bien une d’avoir filé ma carte à n’importe qui ! siffle-t-elle.
- Alors ne la donne pas toi-même à n’importe qui ! m’exclame-je durement.
- Est-ce que je peux savoir de quel droit tu t’es permis de donner ma carte à cette fille ? continue-t-elle d’un ton dur.
Il y a tellement de venin, tellement de dédain dans son « cette fille », que je vois complétement rouge, ne supportant pas que cette dégénérée puisse mépriser mon petit cœur à ce point alors qu’elle a passé ses journées entières à nous débéqueter les uns après les autres avec ses propos limites.
- Ecoute Yume, si tu es offensée que j’ai donné ta carte à Hanako, alors sérieusement, ça t’apprendra à être un peu plus regardante sur les personnes à qui tu la donnes à l’avenir ! Je n’ai jamais dit que je te rejoindrais, tu as mis toi-même cette foutue carte dans ma poche ! Tu veux savoir quelle est la femme dans mon cœur ? Je pense que tu as largement ta réponse puisque j’ai donné cette carte à Hanako simplement pour la rassurer parce qu’une femme sans limite a décidé de me la glisser de force dans le pantalon !
- La rassurer ?! Mais tu es au courant qu’elle a un copain Kakashi rassure-moi ?! s’exclame-t-elle rageusement.
- Oui je suis au courant bordel ! Alors tu imagines bien à quel point je suis à cran et que je n’ai plus envie de perdre une seule seconde de mon temps à m’engueuler avec toi simplement parce que je t’ai mis un vent que tu n’arrives pas à digérer ! aboie-je avec virulence.
Elle plisse les yeux sous la colère mais se relève dignement pour partir la tête haute, complétement vexée tandis que je cherche plus rageusement que jamais mon plateau pour passer mes nerfs. J’en déniche enfin un, que j’attrape en entendant les petits pas de plume d’Hanako de l’autre côté du bar.
- Garçon ? chantonne-t-elle.
Ma colère fond comme neige au soleil et je me relève pour la trouver accoudée au bar avec une mine taquine.
- Qu’est-ce que je vous sers ? plaisante-je.
- Un cocktail, un spécial canin s’il-vous-plait, minaude-t-elle en battant des cils.
J’hausse un sourcil, surpris par son humeur taquine et je décide de la surprendre en attrapant un verre sous le bar pour vraiment lui faire un cocktail. Ses yeux brillent tandis qu’elle me regarde mettre tout ce qu’elle aime dedans.
- Je t’ai entendu parler avec Yume, la fin de votre conversation…, glisse-t-elle timidement en caressant le bar de sa paume.
- Ah… ? Au moins maintenant je suis tranquille, réponds-je simplement.
Elle hoche la tête avec un air heureux qu’elle essaie de camoufler en m’observant finir son verre.
- Tu y mets tout ce que j’aime, tu es tellement attentif…, soupire-t-elle.
- Il n’est pas compliqué de savoir ce que tu aimes, tu es tellement expressive, réplique-je.
Elle me dévisage en rougissant des pieds à la tête.
- Ce n’est pas ce que je voulais sous-entendre, bafouille-je en m’empourprant à mon tour.
- J’aime tout ce que tu me fais de toute façon, murmure-t-elle en fixant le bar, les joues toujours écarlates.
La tension est électrique, j’ai un coup de chaud phénoménal et je ne sais même pas quoi répondre à ce qu’elle vient de me dire, ayant peur d’aller trop loin si j’entre dans son jeu, n’étant même pas sûr que ce soit un jeu. Je choisis la sécurité et je pose simplement le verre devant elle, qu’elle porte à ses lèvres pulpeuses que je ne peux plus lâcher du regard.
- Il est délicieux, mordant, comme je les aime, dit-elle en le sirotant, rougissant un peu plus.
Non mais… Elle me drague carrément ou je rêve ?
Cette fois, difficile de ne pas croire qu’elle entre dans un jeu de séduction. Je suis toujours aussi scotché, immobile même, et visiblement ça ne lui convient pas. Elle saute sur ses pieds et me tire par la main pour m’assoir à sa place, prenant la mienne derrière le bar, toute fière :
- Qu’est-ce que je vous sers ? demande-t-elle à son tour.
Elle me fait trop rire. Puisque je n’entre pas assez dans son petit jeu, la voilà qui échange nos places ! Elle est trop franchement, et je décide donc que je peux entrer dans son jeu de séduction sans risque puisque c’est ce qu’elle cherche.
- Un spécial ange, annonce-je donc.
Elle me lance un petit regard ravi par-dessous ses cils, inventant à son tour un cocktail sur mesure.
- Je ne suis pas le seul à être attentif, commente-je lorsqu’elle pose le verre devant moi et que je le goûte.
- Je pense qu’il est effectivement un peu plus dur de comprendre ce que tu aimes, mais si on sait prêter attention aux détails, tu es expressif toi aussi, répond-elle.
Je ne sais toujours pas si on parle d’intimité ou de cocktails, mais bon sang, j’aime ce qu’il se passe et je bois quelques gorgées pour me donner du courage.
- Ah bon ? murmure-je.
- Oui, c’est discret mais c’est pourtant bien là, minaude-t-elle un peu plus.
L’alcool fort commence déjà à chauffer mes veines et je me penche pour me rapprocher d’elle, complétement enhardi.
- Quel genre ? souffle-je.
Elle se penche à son tour sur le bar, son visage à une dizaine de centimètres du mien, me fixant avec fièvre :
- Tout en grondements et grognements, très sauvage, très animal…, murmure-t-elle en m’incendiant de ses beaux yeux incandescents.
Cette fois au moins, je suis carrément fixé sur le ton de notre conversation et j’illustre parfaitement ses propos en grondant doucement, dilatant ses pupilles à la vitesse de l’éclair.
- Je préfère les sons plus aigus, souligne-je d’une voix rauque, complétement sous le charme.
- C’est normal, c’est toi le prédateur, c’est toi qui dévores les proies, susurre-t-elle.
Ses mots réveillent un feu dévorant au creux de mon ventre, mes muscles se contractent, mes nerfs vibrent. Elle se rapproche sans cesse, centimètre par centimètre, ondulant doucement sur le bar et je commence à envisager sérieusement d’arracher mon masque pour l’embrasser. Mon cerveau est déjà en train de disjoncter à l’idée de l’embrasser à même ce foutu bar lorsque l’alarme de mes sens exacerbés me vrille la tête quand je détecte l’arrivée de Shisui d’ici une seconde dans la pièce.
J’ai à peine le temps de me redresser pour m’éloigner au maximum d’Hanako mais elle se fait quand même surprendre dans cette drôle de position par Shisui :
- C’est donc là que tu te caches… Avec Kakashi…, dit-il d’une drôle de voix.
Elle sursaute en l’entendant, se redressant immédiatement avec des yeux inquiets et je tente de sauver la situation :
- Pardonne-moi Shisui, j’ai réquisitionné Hanako qui se préparait à boire, je n’ai pas résisté à l’envie de lui demander un verre, dis-je avec détachement.
Il me fait un petit sourire poli, sans plus, et vient s’assoir à côté de moi. Hanako nous regarde tour à tour, ne sachant pas trop quoi faire, visiblement complétement paniquée tandis que je grince des dents face à la situation absurde dans laquelle nous sommes.
- Je veux bien un verre, dit-il gentiment en tâchant d’avoir l’air détendu.
Elle s’active tout de suite, ravie d’avoir une tâche à faire avant de s’arrêter subitement et de froncer les sourcils :
- Qu’est-ce que je te mets dedans ? demande-t-elle d’une voix hésitante.
Il lui passe sa commande tandis que je souris sous mon masque, ravi qu’elle ne le connaisse pas aussi bien que moi. Mais bon, il n’y a pas grande fierté à avoir, c’est lui le petit-ami et je sais que je suis de trop, qu’il attend que je m’en aille pour les laisser tranquille alors je finis mon verre rapidement.
- Je vous laisse, annonce-je en me levant.
J’attrape mon plateau et je pars le remplir aux buffets pour Kiyowa. Lorsque je repasse par la salle de réception pour me rendre dans les chambres, je constate qu’Hanako est appuyée contre le mur derrière le bar, les bras croisés, et que Shisui est toujours bien assis sur son tabouret. Encore une victoire inutile, je savoure la différence d’énergie entre eux et entre nous tandis que je gagne le hall.
*
Lorsque je toque à sa chambre, j’entends presque le corps de Kiyowa qui se crispe lorsqu’elle me dit d’entrer et je ne suis pas surpris de tomber sur ses yeux écarquillés par l’inquiétude.
- Livraison de sushi ! lance-je joyeusement.
Elle soupire de soulagement, dans son lit avec un livre, évidemment.
- J’ai cru que vous veniez me tirer les oreilles ! avoue-t-elle.
- Pas du tout. Si j’avais pu faire comme toi à ton âge, je l’aurais fait, la rassure-je.
- C’est gentil de m’avoir apporté à manger ! s’exclame-t-elle en attrapant le plateau que je lui tends.
Je m’assois au bout de son lit pendant qu’elle commence à engloutir son met. C’est dommage qu’elle rate la nuit des étoiles filantes, c’est le genre de choses que les filles aiment je crois, surtout à son âge…
Je me lève et je tire le rideau de sa fenêtre avant de l’ouvrir sous son regard interrogateur.
- Tu fermeras si tu as froid, mais je trouve ça dommage que tu n’en profites pas, même d’ici…, me justifie-je.
Elle me regarde, complétement médusée :
- Vous avez vraiment deux personnalités senseï, vous êtes un tyran et une vraie mère poule en même temps ! pouffe-t-elle.
- Redis-moi que je suis une mère poule et je te balance par la fenêtre, bougonne-je.
Elle rit joyeusement en continuant de manger et nous discutons un peu. Elle revient sur quelques questions suite à notre journée d’entrainement auxquelles je réponds avec pédagogie. Lorsque je pars, je la vois s’installer sous le rebord de sa fenêtre avec sa couette et ça me réchauffe le cœur.
Je suis plutôt satisfait de moi sur ce coup, elle aura mangé et passera une jolie soirée, une vraie mère poule, en effet.