LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 142 : Les conseils de Minato

2675 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/12/2025 12:06

Chapitre 142 : Les conseils de Minato


Lorsque nous sortons, Shisui nous regarde, très serein et ça m’ôte un poids de la poitrine. Il est visiblement rassuré sur notre relation et n’est plus étonné de nous voir fourrés ensemble, ayant bien intégré ce que je lui ai dit. Je chasse ma culpabilité à son égard, me focalisant sur le fait que je ne l’ai techniquement pas embrassé grâce à mon masque, mais je sais que je joue sur les détails et que je suis en faute. Ça m’agite, parce que c’est vraiment un type bien, mais je n’ai jamais pu lutter contre mon amour pour Hanako.

Les ninjas sont répartis sur la terrasse et dans l’herbe en bas des escaliers en pierre et tout le monde a les yeux rivés au ciel. Evidemment, Shisui trottine rapidement vers nous et pose une main sur le dos d’Hanako en lui racontant les étoiles filantes qu’il a déjà vu et je me recule de quelques pas pour les laisser tranquilles, me sentant clairement de trop.

Ils discutent en riant avec complicité et je décide de quitter la terrasse pour descendre dans l’herbe, histoire de ne plus les avoir sous le nez, me plaçant un peu à l’écart des autres pour admirer le ciel en réfléchissant tristement.

Je ne sais plus où est ma place, notre relation est trop étrange, elle soutient que nous ne sommes même pas encore amis alors qu’elle vient de m’embrasser avec émotion, tout ça avant de retrouver son petit-ami et de le laisser poser une main sur son dos. C’est vraiment le cirque, comme d’habitude, et je souffre de la voir avec un autre, comme d’habitude.

Mais je me suis mis moi-même dans cette panade, notre relation a toujours été compliquée, mais depuis notre premier baiser, Hanako a toujours été droite envers moi. Elle s’est immédiatement éloignée de Rinko, allant jusqu’à le quitter définitivement après quelques jours à le fuir… Il n’y a que moi qui suis fautif ici, et c’est à cause de mes conneries que j’en suis là, à la partager avec un autre comme jamais je n’ai eu à le faire malgré les apparences.

Je fixe le ciel en me lamentant lorsque Minato vient me voir :

-         Alors ? Tu as pu parler avec elle depuis que nous sommes ici ? demande-t-il gentiment.

-         C’est … confus, réponds-je.

-         Vous ne vous criez plus dessus, c’est déjà bien, souligne-t-il.

-         Oui…

Nous regardons quelques minutes les étoiles en silence et je sens qu’il aimerait que je me confie à lui. Il ne me demande rien, comme d’habitude, parce qu’il sait comme je suis, que je ne lui dis jamais rien depuis que je suis gamin, et ça ne l’empêche pourtant pas d’attendre encore patiemment, quinze ans plus tard, de voir si je vais enfin m’ouvrir à lui ce soir.

Une énorme bouffée d’émotion pour lui serre ma gorge sans crier gare et je sens les larmes qui chatouille le coin de mes yeux, ce qui me surprend.  

Ça fait des jours que je souffre de l’absence de Rinko pour me confier, des jours que je demande des conseils à une gamine de douze ans, alors qu’est-ce que j’attends pour en parler à Minato ? Il est le meilleur conseiller que je connaisse en ce bas monde, il est intelligent, juste et ne se trompe jamais. Pourquoi m’entête-je à ne jamais me confier à lui ? Comme s’il allait voir ça comme une faiblesse alors qu’il m’aime pratiquement inconditionnellement ?

Je promène mes yeux sur une voie lactée, décidant de me lancer. Il est tellement plus facile de se confier lorsqu’on ne regarde pas la personne à qui l’on parle, je le sens, je sens que je vais réussir à m’ouvrir ce soir en parlant aux étoiles autant qu’à Minato.

Je fronce les sourcils, peiné par ce que je m’apprête à lui dire et qui me rappelle des souvenirs trop lointain, un peu angoissé aussi à l’idée qu’il me rit au nez.

-         Je sortais avec elle…, murmure-je d’une voix enrouée par les larmes qui menacent toujours dans mes yeux.

Il ne répond pas mais il pose sa main sur mon épaule pour la serrer, me réconfortant d’une façon que je peux accepter, qui ne me fait pas partir en courant, qui me pousse à continuer :

-         Ce n’était pas officiel, mais c’était tout comme, nous passions notre temps l’un avec l’autre, c’était… c’était…

Je suis incapable de finir, sinon mes larmes couleront et je suis trop pudique pour ça. Ses doigts se serrent un peu plus autour de mon épaule tandis que je sens son chagrin et sa compassion. Je prends le temps de me calmer avant de reprendre :

-         Je l’ai quitté, bêtement, parce que j’ai paniqué pour tout un tas de raisons et que j’ai eu besoin de fuir. Et je lui ai brisé le cœur. Elle n’a plus confiance en moi, elle ne veut plus que nous soyons ensemble, elle ne veut pas risquer que je lui fasse encore du mal, avoue-je.

C’est libérateur de se confier, d’avouer ses fautes comme ça, surtout à quelqu’un qu’on estime et qu’on ne veut pas décevoir. Avouer les choses à Minato est comme me mettre face à moi-même. Et bon dieu que j’ai honte de moi, honte de m’être choisi plutôt qu’elle, en me disant qu’elle me pardonnerait comme elle m’avait déjà pardonné toutes mes crasses. Quel salop.

Je termine le résumé à Minato, histoire qu’il ait toutes les clés en main :

-         Elle a commencé à fréquenter Shisui simplement pour se changer les idées, en amis. Puis elle est partie au pays du gel pour s’éloigner de Konoha, de moi. Lorsque nous sommes arrivés ici, elle m’en voulait à mourir et s’est mise avec lui pour me faire du mal. Mais elle ne sait plus où elle en est, ce qu’elle ressent pour moi, pour lui … Elle ne veut pas me donner une seconde chance, elle a trop peur, et Shisui est un chouette garçon. Mais elle ne peut pas non plus s’empêcher de passer du temps avec moi, ça lui fait du bien apparemment. Je ne sais pas ce que tout ça va donner, j’espère simplement qu’elle me refera confiance un jour, conclus-je à voix basse.

-         C’est dur pour toi cette situation…, répond-il avec douceur.

Déjà là, je me rends compte du bien que ça me fait de simplement me sentir compris et épaulé, de le voir prendre en compte ma souffrance même si je suis fautif. Alors je prends le réconfort mais je reste lucide :

-         Ce n’est pas grave, c’est mérité, c’est bien fait pour moi. Je n’aurai qu’à serrer les dents et être patient, ce n’est pas comme si j’avais le choix. Et puis elle me récupérera peut-être…, murmure-je avec espoir.

-         Peut-être ? J’en suis convaincu, affirme-t-il avec assurance.

Je lui lance un petit regard mais il continue de regarder les étoiles.

-         J’espère, réponds-je simplement.

-         Mais oui Kakashi c’est certain… Mais alors en attendant, quel est ton plan ? Devenir son ami ? Son amant ? demande-t-il doucement sans l’ombre d’un jugement.

J’ai déjà l’impression qu’il flaire qu’il se passe plus de choses entre nous à l’heure actuelle que ce que je lui ai sous-entendu, sinon je ne vois pas pourquoi il me poserait une question pareille.

-         Je veux être près d’elle, pour toujours. Prendre ce qu’elle aura à me donner tout en m’assurant qu’elle est heureuse et en bonne santé, explique-je.

-         Comment pourras-tu supporter de la voir avec un autre ?

-         J’encaisserai, j’encaisse la douleur depuis toujours.

Il acquiesce doucement mais me surprend :

-         Alors tu acceptes qu’elle soit avec lui ? Tu acceptes de ne pas essayer de lui voler ?

Décidemment… Oh et puis merde. A quoi bon lui mentir ?

-         Oui… enfin plus ou moins. Pour être honnête, nous nous sommes embrassés il y a quelques jours et il l’a appris. Il m’en a parlé et je lui ai dit que je ne recommencerais pas... Je ne veux pas mettre le cirque dans leur relation mais…

Il quitte le ciel des yeux pour me regarder et je l’imite en me taisant. Son regard est plein de sagesse et d’amour :

-         Je peux te donner un conseil ? demande-t-il.

-         Bien sûr, j’en serais honoré, réponds-je.

-         Je sais que tu tiens parole en règle générale. Mais s’il te plait Kakashi, si l’occasion devait vraiment se présenter, si tu étais à deux doigts de l’embrasser à nouveau… Fais-le.

J’ouvre des yeux ronds en le dévisageant. Ce n’est vraiment pas son genre de me dire des choses pareilles, d’aller contre ce que j’ai dit à quelqu’un, il me pousse au contraire à respecter ma parole depuis que je suis enfant.

-         Fais-moi confiance, dit-il simplement.

-         Mais senseï…, commence-je.

-         Je sais bien Kakashi. Mais je crois que tu as le droit à ta part de bonheur plus que n’importe qui. Shisui apprécie Hanako mais je suis convaincu qu’il apprécierait tout autant beaucoup d’autres femmes. Pas toi, je le sais. Alors ne gâche pas ta seule chance d’être heureux pour lui alors que je pense qu’il le sera quoi qu’il arrive avec une autre. S’il te plait, si tu peux l’embrasser, embrasse là. Si tu peux la câliner, câline-la. Et surtout, si tu peux lui dire un jour que tu l’aimes comme un fou, fais-le.

Son regard me transperce, la justesse de son ressenti aussi et j’acquiesce doucement. J’ai toujours suivi les conseils de Minato, et il n’y a pas de raison que je ne le fasse pas cette fois ci.

Il reprend :

-         Passe autant de temps que possible avec elle, couvre-là d’attentions et de compliments, fais-la rire aux éclats, fais lui sentir à quel point elle est unique pour toi. N’aie pas peur de passer trop de temps en sa compagnie, de lui montrer comme tu tiens à elle, comme elle est parfaite à tes yeux. Séduis-là comme s’il ne s’était rien passé entre vous, vis comme si tu ne devais rendre de compte à personne et surtout pas à Shisui. Dis-lui tout ce que tu ressens, tout ce qui te passe par la tête, le plus possible, tout ce que tu es capable de lui dire, ouvre-toi c’est le plus important.

J’acquiesce encore, comme un genin qui apprend une précieuse leçon, buvant ses paroles tandis qu’il me demande :

-         Là par exemple, qu’est-ce que tu aurais envie de faire ?

Je tourne la tête vers la terrasse pour l’observer, emmitouflée dans son manteau jusqu’au nez.

-         D’être vers elle. La prendre dans mes bras, je suis sûr qu’elle a froid et qu’il ne le remarque pas… Mais je ne peux pas simplement aller la câliner sous son nez…, réponds-je avec tristesse.

-         Alors va au moins vers elle… qu’est-ce qui t’en éloigne actuellement ? demande-t-il.

-         Shisui, je veux les laisser tranquille, chuchote-je.

-         Ignore-le. Fais ce que tu veux toi, je te garantis qu’elle sera heureuse de t’avoir près d’elle, que ça la touchera, et si lui n’est pas content, il ira s’en trouver une autre. Je pense qu’elle se sert de lui comme un bouclier, pour s’empêcher de retomber aussi sec dans tes bras parce qu’elle a souffert. Je parierais ma vie qu’elle aimerait passer tout son temps avec toi autant que tu en as envie, tout en ayant cette sécurité de se dire qu’elle est en train de construire quelque chose avec lui et donc qu’elle ne retombera pas dans le « panneau », dit-il.

-         Alors … quoi ? Je fais vraiment comme s’il n’était pas là ? Je fais comme avant malgré le fait qu’il ait une main posée dans son dos ? geins-je.  

-         Oui, vois-le comme un bouclier, c’est tout. Pour le reste, adapte-toi à elle.

-         J’espère que vous avez raison…, dis-je d’une voix stressée.

-         Tu me dis assez que je ne me trompe jamais, rétorque-t-il en souriant.

Je lui souris avant de lancer un nouveau regard vers Hanako :

-         J’espère qu’elle me redonnera une chance, murmure-je.

-         Bien sûr que oui. Mais quand… Ça c’est une bonne question…, commente-t-il.

-         Je suis patient, affirme-je.

-         Oh oui, répond-il avec un sourire tranquille.

Je lui lance un regard rempli de gratitude, profitant encore une seconde de la force que me donne ses yeux sûrs et calmes puis je me mets en route pour la terrasse, le cœur battant mais léger.

Bon sang, Shisui va me haïr mais Minato a raison, c’est évident. Il se contentera bêtement de dizaines de filles alors pas de raison que je lui laisse la mienne sans rien faire.

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