LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 143 : Observation des étoiles
4045 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 05/12/2025 11:00
Chapitre 143 : Observation des étoiles
Hanako m’accueille avec un magnifique sourire lorsque je reviens vers eux, confirmant les dires de Minato. Elle a beau être avec lui, je ne la dérange pas, elle est même très heureuse visiblement. J’admire le petit éclat joyeux et étonné dans ses beaux yeux avant de me heurter à ceux de Shisui, plus interrogatifs et dérangés, mais je l’ignore.
- Tu n’as pas froid ? demande-je.
Elle retourne la tête vers moi, les yeux un peu écarquillés, la bouche entrouverte, adorable.
- Euh… Un peu…, commence-t-elle.
Shisui saute sur l’occasion et retire sa veste en une seconde pour lui passer sur les épaules. Elle sursaute en me servant un regard inquiet mais je lui souris tranquillement. Peu importe quelle veste elle a sur les épaules, tout ce qui m’intéresse est qu’elle soit au mieux.
- Merci, me dit-elle gentiment alors que c’est pourtant lui qui lui a donné.
Kakashi 1, Shisui 0.
Je m’installe donc près d’eux en croisant les bras et en levant le nez pour observer le ciel mais je sens le regard interdit de Shisui vrillé sur moi. Je l’ignore en faisant quelques vœux, le cœur plein d’espoir et ça me donne envie de parler avec elle, de la taquiner.
- J’espère que tu fais des vœux…, l’embête-je en adoptant un petit ton moralisateur.
- Bien sûr que j’en ai fait ! Pour qui me prends-tu ?! réplique-t-elle avec panache malgré l’humour dans sa voix.
- Pour une fille pas très futée qui porte une robe à une soirée extérieure dans la neige ! la taquine-je.
Elle plisse les yeux pour me « fusiller » du regard, toujours amusée par mes taquineries :
- J’ai deux vestes je te signale ! fanfaronne-t-elle.
- Et grâce à qui ? réplique-je.
Elle mord sa lèvre pour s’empêcher de rire et nous échangeons un regard complice avant qu’elle ne relève le nez au ciel.
- A moi ! plaisante Shisui pour se glisser de force dans notre conversation.
Nous baissons le nez en même temps pour le regarder sans répondre et le moment est légèrement gênant. Mais Hanako réagit et ne le laisse pas longtemps dans sa solitude :
- Tu vas avoir froid à ton tour, commente-t-elle.
- Mais non, répond-il.
Mais si. Il a déjà froid, et Hanako le perçoit tout aussi bien que moi.
- Arrête de mentir…, soupire-t-elle.
- Ça va aller, je me réchaufferai sous la douche ! dit-il avec bonne humeur.
- Tu veux ma veste Shisui ? plaisante-je.
Hanako éclate de rire, une main sur les lèvres pour se contenir et Shisui rit un peu jaune, mais il choisit la bonne humeur :
- Avec plaisir !
Et c’est ainsi que je me retrouve à donner ma veste à Shisui, sous les rires incontrôlables d’Hanako. Shisui tourne ça sur le ton de la blague mais je sais qu’il est carrément content de récupérer une veste.
- Le froid ne vous atteint pas commandant ? demande-t-il avec un air coupable d’avoir pris ma veste.
- Rarement.
- Mais comment ? Je veux dire, on est tous plus ou moins capable de résister au froid grâce au chakra, mais il doit faire moins dix degrés et vous portez juste une chemise. Vous n’avez même pas l’air d’avoir frais ! s’exclame-t-il.
- Lorsque nous étions perdus dans la montagne, Kakashi n’avait même pas plus froid que ça ! souligne Hanako avec fierté.
- N’exagère pas Hanako, je n’étais pas au top de ma forme ce soir-là…, tempère-je.
- Comparé à moi, tu étais fringuant, pouffe-t-elle.
- Ce n’est pas compliqué, l’embête-je.
Elle glousse et je reporte mon attention sur Shisui :
- C’est naturel, mon corps le fait tout seul, lui explique-je simplement.
Hanako me lance un regard plein d’humour avant de se pencher vers Shisui :
- Avec Yuki, nous avons notre petite théorie, explique-t-elle malicieusement.
- La théorie du loup ? s’amuse Shisui.
- Exactement, il fait comme si c’était son chakra, mais si tu veux notre avis, ce sont surtout ses gènes de loup qui lui donne une température plus élevée ! pouffe-t-elle.
Shisui s’empêche de rire, mal à l’aise de se moquer de moi sous mon nez.
- Arrête de te moquer de ton commandant Hanako ! dit-il pour faire bonne figure.
- Je ne me moque pas de lui, les faits sont les faits ! Je peux te dire que nous n’avons plus trop de doutes depuis que nous l’avons entendu hurler à la pleine lune, répond-elle en haussant les épaules.
Shisui la dévisage encore sans savoir s’il peut rire ou s’il doit sauver les meubles, alors je décide de le rassurer :
- Tu as le droit de te moquer de moi Shisui, je ne vais pas mal le prendre. Hanako me taille toute la sainte journée, précise-je.
Elle soupire bruyamment :
- Mais oui Shisui ! Détends-toi voir un peu ! Ce n’est que Kakashi ! s’agace-t-elle face à son inconfort.
- Oui, le commandant Hatake, notre second, commandant en chef de nos armées, reprend-il d’une voix lente comme pour faire réagir Hanako.
Elle lève les yeux au ciel et je ne peux m’empêcher de rire. Je pensais que ce moment allait être terriblement gênant, que Shisui me fusillerait du regard, qu’Hanako voudrait se sauver le plus rapidement possible loin de moi et je suis heureux de réaliser que pas du tout.
Je suis heureux de constater que je vais pouvoir la côtoyer même si elle a un petit ami et j’ai tout intérêt à ce que Shisui soit à l’aise avec moi si je veux qu’il continue de m’accepter avec eux :
- Hanako n’a certes pas ton sens de la hiérarchie Shisui, mais je t’assure que tu peux te détendre en ma présence, ça devient même gênant de ne pas avoir une conversation normale. Que dirais-tu de me tutoyer ? propose-je.
- Je n’oserais jamais ! se récrie-t-il.
- Alors appelle moi au moins Kakashi, et tu me tutoieras quand tu le sentiras, le rassure-je.
- D’accord, merci… Kakashi, répond-il avec de grands yeux.
- Mais détends-toi ! couine Hanako, toujours agacée par son obséquiosité.
Un silence retombe et nous replongeons dans notre contemplation du ciel, rapidement interrompu par Shisui qui soupire :
- C’est la saison des choux…, dit-il pensivement.
Je le regarde sans comprendre et Hanako me lance un regard gêné en rougissant.
- Shisui a un potager, précise-t-elle.
Il nous regarde, soudain – très – animé :
- Oui, et j’espère que n’avons pas ces températures à Konoha je peux vous dire, sinon je perdrais à coup sûr tous mes choux ! dit-il d’un air grave en hochant la tête.
Hanako rougit de plus belle et je manque d’éclater de rire, puis je rentre les deux pieds en avant dans la conversation en voyant que ça la gêne :
- Oh mince alors Shisui ! Il serait dommage de perdre tes choux ! réponds-je avec un air concerné.
- Je ne vous le fais pas dire ! C’est du boulot ! s’exclame-t-il.
- Alors tu jardines ? l’interroge-je.
- Vous aussi ?! s’exclame-t-il avec l’air le plus enthousiaste que je ne lui ai jamais vu.
- J’y passe tout mon temps libre ! m’écrie-je d’une voix faussement excitée.
Hanako me fusille du regard, les joues toujours écarlates, agacée que je me moque de lui mais il s’emballe carrément en commençant à me détailler tout son potager avec la plus grande fierté. Il me fait tout un laïus sur les différentes espèces de choux, me conseillant les plus résistantes selon lui et je fais mine de m’intéresser avec attention à ce qu’il raconte sous les yeux courroucés d’Hanako.
Une dizaine de minutes plus tard, elle craque :
- Et si on parlait d’autre chose ? geint-elle.
Shisui la couve du regard avant de se tourner vers moi :
- Elle n’est pas très potager…, précise-t-il en levant les yeux au ciel.
- Oh, je vois… on ne peut pas être parfaite après tout, réponds-je d’une voix grave.
Hanako croise les bras et Shisui caresse son dos avec affection :
- Ce n’est pas grave Hanako, tu as bien d’autres qualités ! répond-il joyeusement.
Mais je m’amuse comme un petit fou :
- Oui enfin, ne pas aimer jardiner est quand même rédhibitoire ! souligne-je.
Shisui éclate de rire :
- Je ferai avec ! Et puis elle finira par aimer avec moi je suppose ! répond-il gaiement.
- Elle aimera forcément, il n’y a rien de plus passionnant ! me récrie-je.
Il hoche la tête, l’air complétement d’accord et Hanako décide visiblement de mettre fin à mon petit jeu :
- Alors dis-nous Kakashi, toi le mania du potager, comment luttes-tu contre la noctuelle du chou ? me piège-t-elle.
Je n’ai pas la moindre idée de ce dont elle parle et je me demande même si elle me fait une blague mais Shisui fronce les sourcils pour me regarder avec intérêt, sans doute très intéressé par ma réponse.
- La… noctuelle du chou ? demande-je.
- Quoi ?! Tu ne connais pas la noctuelle du chou ? Sérieusement Kakashi ? se moque-t-elle avec son sourire de démon.
- Hanako, ne te moque pas de lui. Tout le monde ne peut pas être aussi calé que moi sur le sujet, la réprimande-t-il avec sérieux.
Oh seigneur ! Du pain bénit ! J’affiche mon air le plus intéressé à mon tour :
- Ce n’est pas vrai Shisui ?! Tu es un expert de la noctuelle du chou ?! Dis-moi tout ! m’exclame-je avec un air sérieux, à deux doigts de me plier en deux de rire.
Même Hanako me lance un regard hilare cette fois, et nous continuons nos regards complices la demi-heure suivante en écoutant Shisui nous sortir l’écologie complète de cette espèce de papillon phytophage, amateur de chou, évidemment.
C’est Yuki qui met fin à cette discussion lunaire en nous rejoignant avec des amis à lui et nous discutons un bon moment tous ensemble.
De plus en plus de ninjas descendent dans la pairie en contre-bas pour avoir une meilleure vue sur le ciel sans les guirlandes de la terrasse et Hanako commence à drôlement loucher sur eux, sous-entendant discrètement une ou deux fois qu’elle aimerait y aller et je me demande ce que Shisui attend pour lui proposer de l’y emmener. Je lui proposerais bien moi-même, mais j’ai l’impression que je dépasserais une certaine limite, que je serais un poil trop envahissant pour lui, je n’arrive pas à me décider.
- Et si on allait dans l’herbe ?! finit-elle par demander franchement de sa petite voix excitée.
Mais tout le monde refuse net, ils n’ont pas envie d’avoir les pieds et les chevilles trempés et frigorifiés par la neige. Elle affiche une mine déçue qui me retourne. C’est dingue. Elle insiste encore un peu, mais Shisui refuse, ça me scie en deux tandis que je les regarde se prendre la tête à ce sujet.
Comment peut-il imaginer qu’il prendra soin d’elle toute sa vie s’il n’est pas capable de mouiller ses pieds (!) pour lui faire plaisir ?!
C’est l’élément qui me décide, je ne vois pas pourquoi je refuserais de faire plaisir à Hanako pour faire plaisir à Shisui, ça n’a aucun sens.
- Moi je veux bien t’accompagner, glisse-je au milieu de leur prise de bec.
Son visage s’illumine de bonheur et elle bondit vers moi en agrippant mon bras et en tirant la langue à Shisui qui ne sait pas comment réagir. Je m’applique à ne pas croiser son regard tandis que nous nous dirigeons vers l’escalier, tout de même gêné d’avoir sa copine accrochée à mon bras surtout qu’elle le serre contre elle en sautillant de joie.
- Merci ! babille-t-elle.
- Mais de rien, réponds-je tranquillement.
Elle pose sa tête contre mon bras et je me crispe un peu plus. J’espère que Shisui ne regarde pas par ici et en même temps je ne vois pas quel homme ne regarderait pas sa petite-amie dans cette situation.
Oh et puis au diable Shisui ! Profite donc Kakashi bordel !
Je me reconcentre sur le laïus de Minato pour déculpabiliser, me repassant mentalement notre conversation pour me donner de l’aplomb et un détail me revient en mémoire. Minato m’a conseillé de m’ouvrir, de dire ce que je pensais à Hanako, tout ce qui me passait par la tête, au maximum… Je ne dis jamais ou presque ce que je pense spontanément, alors je décide de le faire :
- Je suis content d’être un peu seul avec toi, annonce-je donc.
J’ai l’impression d’être un parfait idiot de lui dire ça, il me semble que ça tombe sous le sens mais lorsque je vois la réaction d’Hanako, ses yeux qui s’agrandissent et se remplissent d’étoiles tandis qu’elle resserre son étreinte sur mon bras, je me rends compte que ce n’est pas parce que ça me parait évident que ça veut dire qu’elle n’est pas heureuse de l’entendre.
- Moi aussi Kakashi ! J’en suis très heureuse même ! Et puis on voit mieux d’ici ! s’exclame-t-elle, rayonnante.
- Oui, ce sont des crétins, confirme-je.
Elle me fait un beau sourire :
- J’espère que tu as fait des vœux toi aussi, dit-elle gentiment.
- Oui, ils te concernent tous. J’espère qu’ils se réaliseront, avoue-je.
Elle hausse un sourcil :
- Tu es bien ouvert ce soir, pouffe-t-elle.
Incroyable de me dire qu’elle le remarque déjà et je remercie silencieusement encore une fois Minato en lui répondant :
- Oui. J’essaie de plus m’ouvrir à toi, de te dire ce que je ressens au moment t, ce qui me passe par la tête…, confie-je.
Elle se blottit un peu plus contre mon bras en me regardant avec une tête fière et j’en rougis.
- Tu rougis ! me taquine-t-elle tout de suite.
- Pas du tout ! me défends-je.
- Mais si ! Je le vois au-dessus de ton masque ! glousse-t-elle.
Je détourne la tête et elle se penche pour continuer de me regarder en riant :
- Tu rougis Kakashi ! s’exclame-t-elle encore, toute fière de m’embêter.
- Arrête de rêver ! réplique-je en plaquant ma main contre son visage pour l’empêcher de me regarder, la faisant redoubler de rire.
Je savoure notre moment de complicité mais malheureusement, je n’ai visiblement pas le droit d’être aussi proche d’elle sans que la cavalerie débarque puisque Shisui convainc subitement deux ou trois ninjas de venir nous rejoindre en quatrième vitesse. Je les regarde descendre les escaliers avec déception et Hanako les repère à son tour, adoptant immédiatement une mine fermée.
- Pour me faire plaisir il n’y a personne, mais il suffit que tu me taquines pour qu’il rapplique, ronchonne-t-elle.
- Ça s’appelle défendre son territoire moustique, plaisante-je.
- Je t’en ficherais moi de la défense de territoire ! râle-t-elle avec mauvaise humeur.
Je ris et elle lâche mon bras en continuant à bougonner :
- Sérieusement, ce n’est pas sympa. Je le supplie de venir et c’est un non catégorique, mais il accepte de se mouiller les pieds pour marquer son territoire comme tu dis…
Son ton n’est plus seulement accusateur, il est aussi un petit peu triste et je suppose qu’il n’est en effet pas très plaisant d’apprendre que son Shisui parfait n’est pas si parfait. Je décide donc de lui remonter le moral, histoire de revoir un sourire sur ses jolies lèvres :
- Les apparences peuvent être trompeuses moustique, il donne l’impression de venir par jalousie, mais après tout, il a peut-être simplement une furieuse envie de te parler de la noctuelle du chou.
Et comme prévu, elle éclate de rire :
- Tu es bête Kakashi ! s’exclame-t-elle.
Et je ne peux qu’admirer de tout mon saoul son visage rieur tandis que Shisui arrive.
- Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? Vous partagez la blague ? nous demande-t-il en attrapant Hanako par la taille.
Mais elle se détache de lui avec un petit air accusateur :
- Tu arrives bien vite pour quelqu’un qui ne voulait pas se mouiller les pieds ! ronchonne-t-elle.
- Arrête, répond-il en riant nerveusement.
- Non vraiment, je trouve ça intéressant que tu rappliques dès que je ris un peu trop avec Kakashi, siffle-t-elle.
- Hanako s’il-te-plait. Nous discuterons de ça entre nous, nos chamailleries de couple ne regardent que nous, dit-il d’un petit ton sévère.
C’en est trop pour mes oreilles et je m’éloigne sans même leur accorder un regard, m’isolant un peu en regardant le ciel.
Au bout d’un petit moment, je me demande ce que je fiche encore là. J’ai vu des étoiles filantes, j’ai profité de Yuki, je me suis confié à Minato et j’estime avoir eu une jolie soirée en compagnie d’Hanako avec de beaux rapprochements en prime. Je n’ai plus rien à attendre de cette fête.
Je jette un coup d’œil à mon petit ange, qui a l’air de passer un bon moment puisqu’elle a retrouvé le sourire et sautille de plus en plus loin dans la prairie enneigée avec sa tête excitée, pour s’éloigner au maximum des lumières de la terrasse, cherchant sans doute la meilleure vue possible la connaissant.
Le petit groupe avec elle traine la patte, mais ils ont l’air de la suivre à distance quand même alors je repars en direction de l’escalier pour rentrer, serein de constater qu’elle passera une bonne fin de soirée.
J’atteins l’escalier lorsque j’entends des craquements sinistres au loin qui ne me plaisent pas, mais alors pas du tout. Je fais volte-face par réflexe et mon analyse de la situation est encore pire.