Reviens-moi

Chapitre 5 : Retrouvailles

8174 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/11/2019 10:29

Chapitre 4 :


Deux ans plus tard.


« Très bien, tout le monde m’écoute à présent ! » Iruka frappa dans ses mains pour avoir l’attention de tous ses élèves dans la classe.


« Aujourd’hui est un jour important, celui où vous commencerez votre carrière en tant que ninja. Pour cela vous devrez passer deux testes : la première étape celle du bushin no jutsu. Si vous arrivez à créer deux clones vous obtiendrait votre bandeau frontal et vous accéderez à la deuxième étape qui vous sera expliquée par le Jônin qui vous sera attribué une fois les équipes formées. C’est lui qui validera votre entrée définitive en tant que ninja. Est-ce que c’est clair ? »


Le silence régnait dans la salle.


« Alors c’est partie. Une fois que j’appellerais votre nom, venez dans la salle d’à côté. Ne vous en faîtes pas, si vous restez calme et y mettez du votre, tout se passera bien. » Il regarda fixement la petite fille blonde déguisée, qui se renfrogna et regarda par la fenêtre, en disant cela.


Il se rappela de cette journée il y a deux ans, deux jours après la fête en l’honneur du Yondaïme. Un groupe de villageois réussi à surprendre Naruto et l’avait tabassé violemment à coup de barre de fer. L’ANBU qui était intervenu l’avait emmenée à l’hôpital mais ne fit rien fait pour accélérer les choses. Elle s’était faite soignée une heure après son arrivée. Heureusement son Henge n’avait pas disparu, elle était restée un petit garçon.


Les blessures commençaient déjà à se résorber néanmoins Iruka resta horrifié. Il exigea qu’on la soigne mais le personnel l’ignora. Il avait dû faire appel au Hokage pour qu’un médecin daigne se montrer. A son réveil Naruto ne dit rien, pas un geste, pas un sourire, c’est à peine si il pouvait la voir respirer. Iruka s’inquiéta immédiatement. Est-ce qu’ils l’avaient brisée ? Il essaya d’engager plusieurs conversations, l’académie, les ninjas, ses prochaines farces, si elle avait envie de se marier plus tard, n’importe quoi pour la faire réagir, elle ne répondit rien. Finalement quand il s’apprêta à partir elle lui dit doucement :


« Il n’y a rien pour moi ici. Pas de famille, pas d’amis, pas de rêves. Pourquoi aurais-je envie de construire quelque chose ?»


Iruka en était resté bouche bée.


« J’ai envie de rester seule sensei.» Naruto se retourna dans son lit dos à lui.


Il partit la boule au ventre, toutefois, c’est ce qu’il entendit juste avant de fermer la porte qui le pétrifia.


« Ils auraient dû m’achever. » Un sentiment d’effroi s’empara de lui l’obligeant à s’appuyer sur le battant puis il partit en informer son chef. Il l’a mis sous surveillance pendant un certain temps mais voyant qu’elle avait repris une activité « normale », elle fut levée.


Ce sentiment ne l’avait pas quitté. Oh elle continuait à venir, à s’entraîner mais seulement pour lui faire plaisirs parce qu’il lui demandait. Il le savait bien, même ses farces avaient diminué drastiquement, elle le faisait juste pour maintenir les apparences.


Et aujourd’hui il avait peur. Peur qu’elle échoue, qu’elle devienne l’esclave du conseil ou pire qu’elle soit tuée au détour d’une ruelle. Peur parce qu’il la savait capable d’échouer volontairement simplement pour accéder à la paix qu’elle désirait tant. Il l’avait supplié la veille de réussir, pas en tant que professeur mais en tant que frère. Il avait essayé de lui montrer ce qu’était une famille, avait été là aussi souvent que possible pour se montrer digne du titre qu’elle lui donnait et mon dieu il espérait. Il espérait qu’elle reprenne vie et qu’elle ne se jette pas dans cette spirale infernale de la haine comme l’Uchiha.


Il inspira profondément et commença l’appel.


Naruto savait à quoi pensait Iruka-sensei et franchement elle ne savait pas quoi faire, elle ne savait plus depuis ce jour-là il y a deux ans.


Elle s’était réveillée en milieu de matinée comme d’habitude en espérant trouver son compagnon malade attablé dans la cuisine comme la veille, sirotant son café. Elle ne vit que du vide. Elle se dirigea dans la chambre pour voir s’il dormait encore, il n’était pas là quand elle entra. Mais ce n’est pas ce qui la perturba, la pièce avait été nettoyé, les draps changer, les médicaments disparut. Elle regarda autour d’elle puis dans la cuisine, rien, tout était lavé. Il avait tout reprit, il ne restait plus rien de sa présence des derniers jours, pas même son odeur. Il était partit sans un mot, sans dire au revoir, pas un merci. Elle était de nouveau seule. Elle aurait dû se sentir soulager, après tout c’est ce qu’elle voulait depuis le début, elle ne l’avait pas caché. Elle ne pensait pas s’attacher aussi rapidement à une personne qu’elle ne connaissait pas, malade de surcroit et qui aurait pu facilement la tuer. Mais il n’avait rien fait, juste rechigner comme un bébé, poser des questions pas possible, il l’avait aidé dans ses plans…


Elle s’était habituée à lui sans s’en rendre compte et ça la déstabilisait. Elle ne s’attachait à personne, se préoccupait encore moins de qui que ce soit à part Iruka et Sarutobi et voilà qu’il débarquait et fichait en l’air toute ses barrières en un jour et demi. Elle se mit en colère et passa la journée à couper du bois et à remplir ses stocks de nourriture, les jours suivants à remettre en place ses défenses. Elle ne l’aperçu que dix jours plus tard avant sa rencontre musclée avec les villageois.


Il ne l’avait pas vu mais elle l’avait bien observé dans la chambre. Lui et « Emma » leurs corps entremêlés, se déhanchant et respirant bruyamment. Elle s’était inquiétée pour rien mais les voir ensemble lui pinça le cœur. Elle avait déposé le plateau au sol et s’était enfui, redevenant le petit garçon aux cheveux blond en bataille. Elle était rentrée chez elle et on l’avait vu. Le reste tout le monde la connait ça se passe toujours de la même manière, sauf que quelque chose s’était brisé et elle ne savait pas quoi. Elle ne l’avait plus revu.


Elle avait continué à travailler cher Mr Kuroko, qui, au cours des deux années qui suivirent appris son secret mais ne dit rien. Il l’accueillait avec son grand sourire et la cachait en cas de besoin. Alors en échange elle l’aidait, même si il fallait lui remettre les idées en place de temps en temps quand il devenait trop extravagant.


A l’entente de son nom elle reprit son rôle d’idiot du village et s’agita dans tout les sens. Tout le monde voyait un bouffon au grand sourire, braillant sans s’arrêter, sauf ce drôle de bonhomme qui voyait à travers elle comme du papier. Iruka lui avait tant donné, elle croyait en lui et en Jiji. Juste pour eux, pour les remercier elle pouvait bien réussir. Et puis il faut bien que ces heures de tortures me servent à quelque chose ! Ca passe ou ça casse comme dirait le marchand de quincaillerie.


 Elle le regarda droit dans les yeux et performa un Kage Bunshin créant deux clones parfait. Iruka sourit, soulagé, elle avait fait le bon choix.


« Tu passes, félicitation Naruto. » Il avait envie de pleurer, de la prendre dans ses bras et lui dire à quel point il était heureux pourtant il fallait qu’il se retienne. Alors il se résigna d’un hochement de tête et d’un sourire plein de fierté.


Elle prit son bandeau et sortit en direction de la montagne des Kages où elle le jeta aussi fort qu’elle le pu contre la pierre. Colère, tristesse, angoisse, ce maelström d’émotion lui causait la nausée, un future il n’y en avait pas pour elle. La douleur lancinante dans son cœur lui faisait tellement mal. Des larmes coulaient sur ses joues. C’est pour Iruka et Jiji. C’est pour Iruka et Jiji. Elle répéta sa litanie recroquevillée, la tête dans les mains, se balançant d’avant en arrière comme pour se convaincre. Elle s’endormit sous le ciel nuageux.


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« Hum ouai … Tu es viré. »


« Huh !? »




Les paroles finalement arrivées à son cerveau surchauffé, Kakashi écarquilla les yeux de perplexité.


« Quoi ? »


Il était dans le bureau du Hokage après que celui-ci l’ai fait mander. Il revenait juste d’une mission d’assassinat et donné son rapport. Son supérieur l’avait écouté attentivement pour lui sortir à la fin qu’il se faisait jeter de l’ANBU ? Il ne comprenait plus.


 « Je ne te donne pas le choix Kakashi, c’est ça ou l’institution mentale. »


« Mais pourquoi Hokage-sama ? Je ne pense pas avoir commis d’erreurs et j’ai passé les dernier testes. Ils sont tous concluant. Je... »


 « Kakashi ! » Bon sang qu’il détestait ça. Le jeune homme devant Sarutobi était confus mais il le faisait pour son bien.


« Tu as fait ton temps dans L’ANBU, tu as fait tes preuves et tu as largement dépassé l’espérance de vie dans cette section. »


« Si ce n’est que ça ... »


« Tais-toi et laisses-moi parler ! » tonna-t-il.


Kakashi serra les dents cependant fit comme ordonné. Le vieil homme inspira profondément et expira. Bon sang que ça lui donnait mal à la tête !


« En ce qui concerne tes évaluations je sais à quoi m’en tenir Kakashi. Je n’ai pas besoin d’Inoichi pour savoir que tu n’es pas stable ! Il suffit de regarder le record de tes missions ! »


Il balança le dossier sur la surface en bois. Kakashi plissa les yeux, nerveux.


« Elles sont de plus en plus dangereuse, tu as failli mourir bon sang ! Est-ce que c’est ce que tu cherches ? Si c’est le cas, dis le tout de suite qu’on règle le problème maintenant ! » Le maintenant ex-capitaine ANBU tourna la tête.


« Tu as 22 ans, tu es jeune et tu es bien partit pour être candidat pour le prochain Hokage, ton corps ne t’appartient plus Kakashi. »


Sarutobi était sérieux, il le savait. Il était encore trop jeune pour prendre sa place mais c’était une possibilité.


« Je n’ai jamais donné mon accord. » Cracha-t-il.


« La décision ne t’appartient pas et arrête de faire ta mauvaise tête ! Ce n’est pas la seule raison pour laquelle je veux te réinstaller Jônin. » Continua le professeur.


Kakashi renâcla. « Pour me fiancer peut-être ? » C’était ironique.


Hiruzen le regarda étonné. Essayait-il de faire de l’humour ? « Tu as trouvé une compagne ? » Autant jouer le jeu.


Le jeune ninja le regarda horrifié. « Non ! »


« Alors ne soit pas stupide ! » Claqua son supérieur énervé. Il se tu.


« J’ai besoin de toi ici … Le Damyo commence à avoir des inquiétudes sur les faits et gestes de certains individus. La liaison entre la capitale et son souverain est devenue tendue et les interférences que mène le conseil n’arrangent en rien la situation. Les informations que reçoit Jiraya sont soit en retard ou ne valent que des clous. J’ai besoin que la communication se rétablisse dans les plus brefs délais. Tu as ton propre réseau au sein du village, utilise le pour combler l’écart. »


Kakashi en resta quoi, comment savait-il ?


« Quoi, ce n’est pas parce que je passe mon temps entouré de cette foutue paperasse que je ne sais pas ce qui se passe au sein de ma garde personnelle. Qui d’autre à part toi aurait pu les informer des coups fourrés du conseil. Tu as ton nez fourrez dans trop de business. Tu les enquiquines tellement qu’ils n’arrêtent pas de se plaindre. »


Le jeune adulte grogna, il allait devoir changer ses plans.


Son interlocuteur se mit à sourire. Merde, qu’est ce qu’il a encore fait ? Il le sentait mal. Le vieux singe se délectait de sa réaction, enfin ses pions étaient en place. Il allait pouvoir faire « d’une pierre deux coups ».


« Tu sera capitaine d’une équipe Génin cette année. »


Vlan ! Le couperet était tombé. Des mioches ! Il voulait qu’il s’occupe de mioches ! Des bambins de 1,50m à peine sortis des jupes de leur mère, pleurnichards et qui se cassent à la moindre tape ! Oh non, non, non, non ! Tout mais pas ça ! Il s’apprêta à protester avec véhémence mais …


« Ah, ah, ah ! Ne commence pas ! » Kakashi se renfrogna. Oh ça en valait vraiment le coup. Depuis combien de temps n’avait-il pas vue ce visage boudeur et mécontent. On dirait un chien mouillé. Il souriait à pleine dent ! Ah que ça faisait du bien !


« Là non plus tu n’as pas le choix, décision du conseil et pour une fois je suis d’accord. Tu auras Sasuke Uchiha, Sakura Haruno et Naruto Uzumaki dans ton équipe. » Il patienta un moment pour voir sa réaction au nom qu’il avait donnée mais rien ne transparu. Toi petit … Il allait devoir attendre.


« Tu as le sharingan comme Sasuke, tu devras t’occuper de lui, le conseil a insisté pour que tu t’occupes personnellement de lui, le dernier de son clan. Et Naruto… tu sais qui il est, je n’ai pas besoin de te faire un dessin sur l’importance que ça représente. Voici leurs dossiers, lis-les et renseignes toi, l’examen est pour demain. C’est tout ce que j’ai à dire. Des questions ? »


Kakashi répondit en grinçant les dents : « Non Hokage-sama »


Le singe hocha la tête et Kakashi partit la queue entre les jambes à son appartement.


Sa vie venait de cracher une troisième fois. Jamais deux sans trois que sa conscience lui disait. Qu’elle aille se faire foutre sa conscience. Il soupira et regarda la petite photo dans l’encadré à droite. Un petit garçon blond les cheveux en bataille, 1,45m, de grands yeux bleus, teint légèrement rosé avec trois cicatrices horizontales sur chaque joues.


Son cœur avait raté un battement quand le Hokage avait prononcé son nom, heureusement il n’avait pas réagit son supérieur avait déjà assez l’avantage sur lui comme ça. Il devait remercier son entraînement pour ça et les tortures en passant. Certainement pas ma bonne étoile.


Ses yeux dérivèrent dans la section renseignement à genre, « garçon » était coché en noir mais lui savait que Naruto n’était pas vraiment « garçon » mais plutôt « fille ». Il regarda son calendrier. Deux ans. Comment va-t-elle ? Un peu tard tu ne crois pas ! Il serra les mains, Il souffla. Naruto …


Tous les moments passés ensemble si court soient-ils lui revinrent en mémoire. Son fichu caractère, son sourire, son espièglerie, sa physionomie, son odeur… absolument tout jusqu’au goût de ses plats.

Il n’avait pas cherché à la revoir depuis ce jour là. Comme à chaque fois dés qu’un choc émotionnel lui tombait dessus, il avait tendance à s’enfuir. Il avait enchaîné les missions, n’importe lesquelles à partir du moment où il pouvait oublier et éviter de penser.


Il ne l’avait même pas remerciée. Il grimaça. Il soupira et ferma les yeux. Je verrais demain.


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Le jour de l’examen.


8h50. Le chuchotement des futurs Jônins instructeurs qui emplissait le bureau fut abruptement interrompu par une voix tonitruante.


« Kakashi mon rival ! Comment vas-tu ? » Le seul et l’unique Gai. Seulement lui, accoutré dans son uniforme burlesque, pouvait accueillir quelqu’un de façon aussi énergétique. Pourquoi fallait-il toujours qu’il le trouve, il était bien seul dans son coin. Et pourquoi il était là ? Il avait déjà une équipe non ?


Il fit semblant de l’écouter immédiatement après sa salutation le laissant parler pour deux et acquiesça de temps en temps pour faire croire à l’illusion de sa participation. Il fut sauvé par Asuma et Kurénai.


« Hé Kakashi ! Qu’est ce que tu fais là ? Tu n’es pas sensé être en mission ? » Lui demanda Asuma de sa voie joviale.


Il haussa les épaules. « Pas vraiment. »


« Ne me dit pas que tu es là pour prendre une équipe cette année ? » Il paru étonné.


Encore une fois il haussa les épaules.


« Tu as enfin décidé de mettre la flamme de la vitalité de ton côté ! C’est magnifique ! Nos équipes vous pouvoir goûter à la force de la jeunesse ensemble ! »


« Huh ? » Si cette « Panthère verte » pensait s’incruster il se mettait le doigt dans l’œil.


« Toi et ta cool attitude … » Il détestait quand il l’ignorait.


« Kakashi mon éternel rival je te défis ! »


L’enthousiasme de Gai fut zappé par l’œil noir étincelant de Kakashi. Ils avaient beaux être amis malgré lui, s’il tenait à sa main il la garderait pour lui. Il n’était pas d’humeur aujourd’hui.


« Tu n‘as pas l’intention de les laisser passer n’est-ce pas ? » Ce fut Kurénai qui rompit la tension formée entre eux.


« On verra. » Il se dirigea vers le bureau où le père d’Asuma activa sa boule cristal.


« Voici vos élèves, les équipes viennent d’être créées, venez les observer et ensuite déguerpissez. N’oubliez pas de prendre soin d’eux et de m’indiquer le teste que vous leurs ferait passer. Kakashi où vas-tu ? »

Il brandit la petite boîte « Faire un tour. » Il avait pris le teste des clochettes.


« Tu n’as même pas vu à quoi ressemble tes futures disciples ! » Il le savait et le singe le savait aussi, il avait déjà fait son enquête.


Sarutobi secoua la tête en le voyant sauter par la fenêtre. Incorrigible, un jour je condamnerais cette vitre on verra à ce moment là qui aura le dernier mot hé, hé. Son ricanement fit reculer le reste des Jônins encore présent, car tous savait que quand leur Hokage riait sous cape, c’était mauvais signe. Ils espéraient juste ne pas être prit dans son jeu.


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Kakashi prit la direction de la montagne des Kages après avoir vu l’environnement dans lequel domiciliaient ses recrues.


 Les Haruno logeaient dans la partie du village pour civils, entouré de magasins, de restaurants, de fleurs et de parcs et malgré le bon accueil qu’il reçu, il avait vite déguerpis. Les idées préconçues des citoyens sur les ninjas le mettait mal-à-l’aise. Ils étaient des machines à tuer pas des héros. Bref, au moins il en aurait une dans son équipe qui aura la tête sur les épaules … enfin il l’espérait.


Uchiha Sasuke quant à lui résidait dans le quartier de son clan, vide et sans âme. Tout était propre et bien soigné, seule sa chambre, la salle de bain et la cuisine semblaient être utilisées. Cet endroit n’était pas fait pour y laisser vivre un enfant qui avait assisté au meurtre de son sang par son propre frère. Il devait être hanté par leurs fantômes. Des sourires, des rires, des pleures, des cris, des souvenirs écrasants qui se répètent au fil de la journée. Il vit dans le passé, est incapable d’avancé, sa psyché est trop fragile. Il n’a pas vue de psychologue, pas fait de thérapie, il est devenu froid, cynique et solitaire, l’attitude des habitants envers lui l’on rendu arrogant.


Et Uzumaki Naruto, que dire … sa résidence principale se trouvait dans la partie insalubre du village entre un bordel et un salon de tatouage, le bâtiment dilapidé était prés à s’écroulé. Il n’avait pas osé poser les mains sur les murs pleins de graffitis, plus insultant les uns que les autres, ou la porte d’entrée de l’appartement édentée et recouverte de griffures, les mots monstre et démon graver en grand. Qui sait quels microbes il aurait pu attraper du à la saleté des couloirs. L’odeur de sex et le reflux des poubelles avaient l’air vicié en permanence. Le concierge filiforme et aux cheveux huileux paraissait suspect et indigne de confiance. Bref rien de très attrayant et peu réassurant.


Les deux auraient du être relocalisé mais l’un ne voulait pas bouger et l’autre n’était accepté nulle-part ailleurs.


Il se cacha derrière une des pierres du monument, il avait besoin de calme. Dix minutes à peine venait-il de fermer les paupières qu’un bruit de pas se fit entendre suivit par un autre plus percutant, apparemment on venait de jeter quelque chose. Il entendit des sanglots. Pitié, va pleurnicher ailleurs ! Il se releva juste assez pour voir qui l’ennuyait dans sa réflexion. Il remarqua de suite les habits orange et la chevelure blonde. Le garçon s’était recroquevillé en position fœtal et murmurait « C’est pour Iruka et Jiji » plusieurs fois en sanglotant avant de se calmer.


Kakashi n’osa pas bouger, trop gêné d’assister à la scène. Ce n’est que lorsqu’il fut sûr que l’enfant ne se réveillerait pas qu’il s’approcha doucement. Il y avait un hic. Un hic qui piqua sa curiosité.


Comment l’expliquer… C’est comme quand on demande pourquoi le ciel est bleu. D’après la définition scientifique le bleu du ciel est le résultat de la diffusion de la lumière solaire dans l’atmosphère mais demandez à un enfant et il vous répondra « parce que maman me l’a dit », « à l’école on nous à dit que », « mon ami a dit que »…


On nous a tellement répété que la couleur bleu était bleu et non pas vert, encore moins orange ou rouge, que cela en est devenu une vérité intrinsèque. Bleu est bleu un point c’est tout !


Alors pourquoi, par tous les saints, cette même évidence ne marche pas maintenant ! 12 ans, 1,45m, cheveux court en pique, voix masculine, et si il vérifie mais il n’irait pas jusque là, pas non plus le traiter de pédophile en plus de pervers, tout à ses yeux indiquait mâle, MALE ! Pourquoi ces sens, en qui il croit sans faille, ses instincts irréprochables se retrouvent embrouillés en lui disant FEMELLE ! Certes c’était Naruto mais quand même !


Logique contre instinct, lequel choisir ?


N’en pouvant plus il activa son sharingan et en tomba des nues. Ce foutu henge est vachement bon !


Elle avait grandit, 10 cm au moins, 1,45 m si les renseignements sont corrects. Minuscule. Ses cheveux lui arrivaient au milieu du dos. Il regarda son visage, ses joues d’enfant, qui contrairement à son alter égo n’avaient pas de marques, étaient striées de larmes. Que c’est-il passé ? Il regarda le bandeau frontal marqué du symbole de feuille et du tourbillon. Ha ... Elle a réussit l’examen alors qu’elle ne le voulait pas. D’après les rapports qu’il avait lu elle détestait toujours autant les ninjas, ce qui corroborait avec son attitude d’il y a deux ans. Ca promet pour le futur. Il soupira et lui déplaça quelques mèches lui encombrant le visage. Il ne savait pas à quel point il avait raison. Il resta avec elle jusqu’à son réveil, lui caressant ses doux fils d’or attachés en couette.


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Naruto se réveilla en début d’après midi, les yeux rouges et gonflés d’avoir pleuré. Sa tête semblait peser une tonne et pourtant, malgré cet inconfort, elle avait très bien dormit. Elle mit sa main dans les cheveux. Hum ? Ils sont tous lisse. Elle ne s’en formalisa pas et retourna en classe en retard mais elle s’en fichait.


Mise à part deux élèves, la salle était vide et le seul son que l’on entendait était la voix mielleuse de la banshi rose qui tentait d’attirer l’attention du brun à ses côtés. Elle ne voyait vraiment pas ce que les filles pouvaient lui trouver d’intéressant, Sasuke Uchiha était sinistre, taciturne, hautin et mauvais perdant. En gros, il était dans la liste noire à éviter dans le livre de Naruto. Elle alla s’assoir au fond de la pièce à la dernière table en hauteur près de la fenêtre. Ainsi, on l’avait mise avec les deux intellos stupides incapables de retirer leurs têtes de leurs fesses. Tu parles d’autruches. Elle roula des yeux. Le choix ne pouvait pas être pire.


« Hé l’imbécile ! Pourquoi es-tu en retard ? » Le brun venait de l’appeler. Elle ne lui répondit pas. Il fronça les sourcils mais n’eut pas besoin de se répéter, la fangirl le fit pour lui, trop habituer à lui coller aux basques, elle avait appris à reconnaître ses humeurs.


« Hé l’abruti ! Quand Sasuke pose une question tu lui réponds ! » Elle avait parlé d’une manière si colérique que Naruto jurerait qu’elle avait un dédoublement de personnalité. Son comportement contrastait complètement avec celui précédent. Naruto se tourna vers eux, le brun attendait sa réponse impatiemment, son chien de garde la regardait l’air de dire « manque de répondre et je te mords ». Ouais c’est ça, reviens quand tes congénères auront des dents !


D’un ton monotone elle leurs répondit « Pas vos oignons. »


La porte coulissa juste à temps pour éviter à la bécasse de répliquer. Ils tournèrent tous la tête, chacun avec une expression différente sur le visage à la vue de leur Jûnin retardataire. Sasuke mécontent qu’on lui fasse perdre son temps alors qu’il avait mieux à faire ; Sakura redevenue effacée était curieuse quant à Naruto … on pouvait discerner de l’étonnement et un mélange d’autres émotions. Emotions qu’elle n’arrivait pas à décrire … L’homme devant elle, celui qu’elle avait eu tant de mal à soigner, celui avec qui elle avait passé un très court moment de sa vie, celui qui était partie en la laissant seule … était leur sensei.

Elle serra les poings, il n’avait pas changé. Il portait toujours un masque sur le visage, un bandeau recouvrait son œil gauche, une veste verte, un uniforme noire et il avait les cheveux toujours aussi blancs qui partaient dans tout les sens.


« Yo ! Rendez-vous sur le toit. » Fut tout ce qu’il dit avant de s’éclipser en un nuage de feuilles. Pas de « salut comment tu vas ? » ou ce genre de questions stupides … Rien. Pas qu’il pouvait la reconnaître sous son apparence. Elle ressentit une légère douleur accompagnée d’un battement irrégulier. Qu’est ce que c’est ? C’est la question que son subconscient lui souffla et elle n’avait de réponse.


Si KaKashi était resté, il aurait pu voir la légère lueur briller dans ses yeux mornes et si Iruka avait été présent il aurait sauté de joie.


Naruto marcha lentement jusqu’au lieu indiqué sans s’apercevoir des alentours, les murs craquelés par le vieillissement de la peinture, le parquet qui grinçait sous ses pieds pas même les boules de papiers qui trainaient dans les escaliers. Elle ouvrit machinalement la porte qui menait sur le toit, il était là debout appuyé sur la rambarde. Elle était la dernière arrivée. Elle partit s’assoir à son opposé. Elle le fixa … Avait-il toujours était aussi grand ?... Elle se souvint quand il était encore alité dans son lit … Oui, même là il paraissait immense.


Elle fut réveillée de sa transe par la voie haut-perché de Sakura, elle n’avait rien écouté.


« Pouvez-vous nous donner un exemple, comment doit-on se présenter ? » Elle avait levé la main en bonne élève qu’elle était. Idiote on n’est plus à l’académie !


« Hum… Voyons voir... Hatake Kakashi, Jônin, numéro d’immatriculation 009720, ce que j’aime … pas vos affaires, ce que je déteste … Pas vos affaires non plus, mes rêves n’en parlons pas mais j’ai des tas de hobbies. »


Naruto tiqua instantanément, il l’avait refait avec ce foutu sourire en plus de ça. Tu vas voir.


« Toi la rose tu commences, ensuite le brun et on termine par blondie. » Ordonna-t-il.


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Ok, c’était pire que ce à quoi il pensait. Il avait une fangirl qui détestait un de ces camarades mais bavait sur l’autre, un vengeur près à en découdre et il n’osait pas regarder Naruto qui attendait patiemment son tour un grand sourire faux sur les lèvres. Il déglutit. Elle s’éclaircit la gorge :


« Hum… voyons voir, Naruto Uzumaki, Genin, ce que j’aime… pas vos affaires, ce que je déteste… pas vos affaires non plus, mes rêves n’en parlons pas mais j’ai des tas de hobbies. » Avait-elle finit.

Petite peste ! Son caractère n’avait pas changé, elle l’avait copié avec le sourire en plus de ça.


Ils se regardèrent en chien de faïence ne remarquant pas la tension qu’ils venaient de créer. Kakashi fini par interrompre le silence en leurs expliquant la deuxième partie du teste et le pourcentage de réussite de celui-ci. Les premiers de la classe en restèrent quoi, Naruto s’en fichait éperdument. Il ne perdit pas de temps et les emmena directement au terrain d’entraînement n°7. Plus vite il commencerait, plus vite il terminerait et plus vite il irait se détendre.


Le résultat fut catastrophique. La notion la plus importante requise pour devenir un shinobi de Konoha soit le travaille d’équipe, ne leur venait pas à l’esprit. Et je suis sensé m’occuper d’eux ? Comment en serait-il capable si l’un primait l’individualisme se servant de ses coéquipiers comme un leurre, l’autre qui se préoccupait plus de son look qu’à se cacher, elle avait bien tenté d’aider son idole mais elle avait juste réussi à se faire prendre dans un genjutsu. Quant au troisième, il n’avait pas bougé d’un yota. Il était resté assis par terre les jambes croisées, adossé à son arbre.


« Tu n’as pas l’intention de les aider ? » Le garçon secoua la tête.


« Tu sais que tu es sensé me prendre les clochettes pour être qualifié. » Il hocha à nouveau la tête.


« Alors comment comptes-tu y arriver sans tes camarades ? » il n’en pouvait déjà plus. Kami pourquoi a-t-il fallu qu’on lui donne une équipe d’écervelée !


Il lui répondit simplement « Le mot clef est « sensé ». »


Il ne s’arrêta pas là :


« C’est la pire combinaison que l’on pouvait attribuer à une équipe, le lunatique ne voit que ses propres fesses, il enfoncerait ses coéquipier dans la merde rien que pour obtenir son jouet favoris, la banshi est incapable de voir au-delà de son adoration pour le dit lunatique et attend juste qu’il la défende, autant porter un écriteau « Tuez-moi », ça serait la même chose. »


Il reprit son souffle. « Quant à moi je n’en ai rien à faire de ce qui peut leur arriver ou de leur avenir».


Ils furent choqués par la réponse de Naruto sauf pour Sasuke qui effectivement se moquait pas mal de ce qu’on pensait de lui. Il y eu un gros silence. Naruto se leva et épousseta son pantalon.


« Maintenant si on a finis, j’ai autre chose à faire. » Il amorça un pas et Kakashi vit rouge. Il l’attrapa par le col et le ramena à sa hauteur sans s’apercevoir que le jeune blond lui avait subtilisé les clochettes et les avaient lancé aux deux essoufflés par terre.


« C’est quoi ton problème gamin ? » Il le secoua.


« Moi aucun mais vous ce n’est pas comme si vous aviez envie de vous occuper de trois gamins inutiles, hein sensei ! »


Voyant que sa ruse avait marché, Naruto sourit en pointant la ceinture de l’homme puis se dégagea sous le regard médusé des maintenant trois camarades. C’est bien ce qu’il avait dit, celui qui n’avait pas de clochette était rayé de la carte, donc bye-bye ninjas ! C’était parfait ! Elle se débarrassait d’un flémard et de deux insectes.


Kakashi grogna en entendant le tintement des clochettes dans les mains des enfants crottés des pieds à la tête. La petite teigne l’avait encore eu. Naruto avait sans le vouloir fait réussir le teste.


Il reprit son bien avant d’aller annoncer le résultat au Hokage. Il va être heureux. C’est d’un ton bourru qu’il dit :


« Ici demain à 07h00, ne soyez pas en retard ! » il disparu dans un nuage de fumé.


Et effectivement, il fut accueilli avec un grand sourire qui le fit grogner de nouveau.


Le lendemain Naruto ne se présenta pas, ni les jours suivant le laissant avec les deux mioches qui lui faisait perdre son temps. Il se disait que ce n’était pas grave et laissa une note à son appartement. C’était une erreur il le savait mais il n’écouta pas sa raison et continua d’entraîner l’Uchiha et le bonbon rose.


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Courir, courir et encore courir. Sentir cette brûlure qui vous empêche de respirer. Juste le vent qui vous frappe en pleine figure et les cheveux qui flottent dans tous les sens. La sensation de la gravité qui vous tient aux grippes quand on retombe sur le sol après un saut ou lorsque l’on s’agrippe à un arbre. Cette adrénaline qui transforme le sang en flamme, ça c’est ce dont il avait besoin. Etre un esprit libre pour se détacher des responsabilités stupides qui l’enchaînaient et de ses envies toutes aussi stupide qui le ralentissaient.


A les voir rire et parler en groupe ça avait l’air tellement facile de se faire des amis. Ca aurait été possible avant pour lui maintenant il était plus facile de les ignorer.


Et pourquoi pensait-il à ça d’abord ?


Par moment c’en était trop, Sasuke ne savait pas comment le dire alors il venait là, à l’étang derrière chez lui, pour regarder les nuages avant de fermer les yeux et rêvasser. C’était sa routine, s’allonger, prendre une grande inspiration, prétendre que tout ce qui l’entourait n’existait pas… mais récemment quelque chose le gênait. Un manque, quelque chose, quelqu’un.


Naruto…


Il ne savait pas quand mais c’est arrivé comme ça, un jour. Les règles du jeu avaient changé malgré sa persistance à s’éloigner.


Son visage dit une histoire drôle et plaisante mais ses yeux en disent une autre et moi je le vois comme le nez au milieu de la figure et à cause de toi mes rêves se brisent.

Il y a des milliers de gens et je n’ai qu’un geste à faire pour les voir à mes pieds mais toi avec tes larmes invisibles, en te regardant, je suffoque. Et je crie à l’intérieur parce que toi qui ressemble à un ange, si ils existent mais je n’y crois pas, détruit mes mensonges comme un château de carte qui s’effondre.


J’ai toujours marché sur le même chemin avec grâce et détermination, pourtant dès que je te vois tu fais apparaître des crevasses et je trébuche dessus. Le monde que je vois alors n’est plus rond et je me pose des questions encore et encore. Ma tête me fait mal parce que j’ai ce souvenir qui me hante et toi tu t’efforces à l’effacer, seulement tu ne t’en rends pas compte.


Idiot, t’es vraiment un idiot et ça m’agace, non ça m’enrage. Qui t’as dit de crier mon nom avec un ton de chalenge ? Et c’est drôle parce que tout le monde sait que je serai toujours le gagnant et toi le perdant mais tu ne t’arrêtes pas et moi je réponds. Ca fait tilt dans le caillou qui me sert de crâne. Tu me pousses et repousses hors de mes retranchement et c’est énervant, ça me force à me raccrocher.


Tout ces stupides sentiments enfermés au fond de moi, ils veulent sortir, me donnent envie de pleurer et d’être étreint et c’est inacceptable alors je te hais …


Cependant il le voyait tout les matins en classe, dans la rue, au parc se faisant houspiller et insulter … toujours seul, comme lui, derrière un masque souriant mais comme lui. Il luttait pour se faire voir, lui voulait être invisible. Il était bravache, lui était calme, quand il souriait lui fronçait les sourcils. Il était tous ce qu’il n’était pas et vice versa. Mais peut-être à eux deux ils ne seraient plus seuls.


Il voulait partir découvrir le monde. Cette envie vagabonde il en avait rêvé, il en rêvait toujours d’ailleurs. D’abord avec son frère, avant qu’il ne l’enfonce dans la haine et la souffrance, mais avec lui peut-être que ce serait possible. Ils pourraient prendre un long chemin en faisant des tours et des détours sans se soucier de ce qu’ils laisseraient derrière, rien ne les retenaient de toute façon. Peut-être qu’après, quand il aurait eu sa revanche, il lui demanderait et ils s’en iront.


Ah ! C’était ça, une partie de l’enfant naïf et heureux qu’il fût, était encore là. Ca n’allait pas, il fallait qu’il grandisse, qu’il devienne plus fort, il ne devait pas perdre son temps à ces gamineries.


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Un mois plus tard, Kakashi se rendit dans la maison close où il avait prit l’habitude de « se détendre ». Il réquisitionna « Ruby » pour la soirée, une femme aux long cheveux bruns bouclés, la peau couleur caramel, aux formes avantageuses mais pas trop volumineuses. Elle était sensuelle et il voulait prendre son temps aujourd’hui. Il joua avec son corps, caressa sa peau du bout des doigts, effleura ses lèvres contre sa poitrine et ses cuisses en parcourant son ventre de baisés. Il lécha le contour de ses mamelons avant d’en mordiller le pique. Doucement, Kakashi donna à sa fille de joie orgasmes après orgasmes avant de lui faire l’amour trois fois.


A peine pouvait-elle bouger, épuisée par son endurance et les sensations délicieuses, qu’il s’attablait pour manger son repas. Aujourd’hui du porc à l’ananas et sauce caramel accompagné de nouille avec des pousses de soja. C’était délicieux. Il savoura chaque bouchée.


« Ruby » ouvrit les yeux et étira doucement ses lèvres charnues, dévoilant ses dents blanches :


« Ces derniers temps on a l’impression que vous ne venez que pour la nourriture que nous vous proposons Shinobi-san. »


« Huh ? » C’est l’impression qu’il donnait ?


« Ce sont les rumeurs qui cours dans notre Hanamachi. Aimez-vous tant ce que l’on vous prépare que vous nous délaissez ?» L’innocente question était posée pleine de curiosité.


« Non, c’est juste très bon ». Il finit son repas et la rejoignit. Il fit courir ses mains lentement le long de son corps souple avant de la prendre une dernière fois.


Elle ne comptait plus le nombre de visites où il était venu ces deux dernières années mais à chaque passage, que ce soit pour le plaisir ou pour la compagnie, il ne manquait jamais de commander une assiette. Elle avait vu ses yeux quand il la dégustait, cette nostalgie toujours présente. Elle ne savait pas à qui il pensait néanmoins elle aurait aimé, rien qu’en cet instant, que ce soit elle.


Elle connaissait la réputation du loup solitaire qui dansait avec elle, sans pitié, animal, vicieux, dangereux, sans émotions. Lors de ces premières fois avec lui, elle avait prit peur, son attitude froide, son regard dur et impassible la rebutait mais elle avait apprit à le connaître sous cette carapace. Son côté doux, sensuel, passionné, tendre. Il prêtait toujours attention au plaisir et au bien être de sa partenaire, même quand il était brutal il ne laissait jamais de marques. Elle avait apprit à aimer cet homme mal connu et elle était jalouse de celle qui avait réussit à le faire réagir ainsi, à le rendre vivant. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais l’atteindre, elle une simple putain, alors elle chérissait ces moments là, les seuls qu’elle pouvait partager avec lui. Elle s’abandonnait et ne faisait pas semblant. C’était son petit secret, un secret qu’elle ne partagerait avec personne même si elle se doutait qu’il savait, il était trop intelligent pour ne pas savoir.


Elle gémit, c’était tellement bon, elle ne voulait pas que ça s’arrête, juste le garder un peu dans ses bras, serré entre ses jambes, les mains dans les cheveux. Il s’enfonça encore fois avant de s’immobiliser et de venir en elle. Il se cacha dans son cou, reprenant son souffle, il était satisfait.


 Il se retira doucement lui arrachant un soupir. Il connaissait les sentiments qu’elle éprouvait à son égard, il les voyait comme au travers des tissus transparents qu’elle portait. Et de qui se moquait-il, elle était parfaite, cultivée, intelligente, drôle, raffinée ... Il aimait leur complicité, parler était facile avec elle. Mais ça ne marchait pas comme ça, du moins pas avec lui. Elle n’était pas faite pour lui, pas destiné à être ensemble. Il lui caressa la joue gauche du bout des doigts avant de lui donner un léger baiser sur celle de droite en guise de pardon et il se rhabilla.


Elle ferma les yeux, savourant le doux présent. Elle ne laisserait pas ses larmes couler, ce serait gâcher l’inestimable cadeau. A la place elle lui chuchota un nom avant qu’il ne parte.


« Nanami, c’est celle que tu cherche. »


Il se figea. L’appellation qu’il connaissait si bien, mais qu’il s’était efforcé à oublier, revenait en écho.


« C’est quoi ton nom ? » La question était sortie comme ça, il s’étonna lui-même.


Elle mordit sa lèvre, elle hésitait.


« A moins que tu préfère que je t’appelle fillette ? » Il vit la peur dans ses yeux aussi décida t’il de ne rien dire quand elle lui mentit.


« Nanami et toi ? »


Son cœur s’affolait comme si il voulait s’envoler. Naruto. Il courut partout dans la maison surprenant les hôtes, les clients et la patronne. Il s’en fichait, il voulait la voir, pas le garçon ou la jeune femme brune mais la petite blonde au sourire espiègle, aux grands yeux bleus océan et au caractère indomptable. Il la trouva à l’arrière de l’établissement, dans la cuisine en train de nettoyer une dernière casserole, les manches relevée aux avant-bras, les cheveux bruns reliés en chignon. Quelques mèches lui tombaient sur le visage un peu rond mais neutre. Elle mesurait environ 1,60m et portait un kimono rouge rehaussé de marron, l’uniforme des servantes. Il devait l’admettre, son Henge était parfait.


« Nanami ? »


Elle arrêta ses mouvements. Elle connaissait cette voix, celle qu’elle voulait oublier.


Il attendit qu’elle se retourne mais elle lui répondit en continuant son travail.


« Oui » La voix aussi était neutre, ni trop haute, ni trop basse. Il réessaya avec un nom différent et une voix plus ferme :


« Naruto. » Elle lâcha ce qu’elle tenait dans les mains, de surprise, de peur ? Oui la peur qui fut vite remplacée par la colère.


Elle le dévisageait furieuse. Qu’est ce qui lui prend de venir me déranger ici ? Il devrait être rentré à cette heure-ci, il part toujours dès qu’il a fini ses affaires ici. Qu’est ce qu’il veut ?


« Suis-moi.»


« J’ai du travail » Répondit-elle sèchement.


« Ce n’était pas une suggestion. » C’était un ordre.


« Je ne peux pas partir sans avoir terminé. »


« Alors dépêche toi de finir, j’attendrais à l’arrière et n’essayes pas de t’enfuir, je le saurais tout de suite. Crois moi tu n’as pas envie que je te traque.»


Le ton menaçant de la dernière phrase la fit déglutir. Elle n’aurait pas d’autre choix que de le rencontrer. Elle avait vu son message il y a un mois, elle l’avait ignoré et continué son chemin. Il ne s’est pas déplacé non plus pour venir me chercher. Alors qu’est ce qu’il lui prenait de venir maintenant, de quel droit ? Elle reprit sa besogne en s’attardant le plus possible avec un peu de chance il serait partit. Faux-pas rêver ! Elle soupira. Il est bien top têtu pour ça. Fini, elle se changea, salua la patronne et sortit. Elle le trouva contre le mur la regardant s’approcher comme une proie. Aie. Cela ne s’annonçait pas très bon.


Il l’emmena au terrain d’entraînement là où ils avaient passé le teste. Les arbres les couvraient, personne ne pourrait les voir si on venait à passer. Son apparence n’avait pas changé et cela le contraria, il ne pouvait pas sentir sa véritable odeur. Il la regarda sévèrement et lui lâcha :


« Enlève le Henge Naruto. Les deux. »



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