Naruto et Nanashi

 

Dans le bureau de l’Hokage, une tension presque palpable assombrissait celui-ci malgré le soleil radieux de ce début de journée. Occupée verser une tasse de thé, l’assistante du Godaime, Shizune, ne parvenait pas à cacher son habituelle anxiété vis-à-vis de décisions aussi importantes que celle qui allait être prise.

Les coudes sur son bureau, mains jointes, Tsunade fixait la porte d’entrée, le regard perçant. Malmenées par sa propre force brute, la belle blonde manqua de craquer les phalanges de ses mains. Avait-elle eu raison de faire un tel transfert, pensa-t-elle. Feuilletant le vieux dossier sur sa droite, elle observa, une nouvelle fois, les dernières notes laissées par le Sandaime. Ayant pris du retard sur l’horaire suite à la mort de ce dernier, elle aurait préférer ne jamais tomber dessus. Mais il valait mieux que ce dossier soit tombé dans ses mains que dans celles de Danzo. Elle soupira. Puis, quelqu’un frappa à la porte.

Le chef du village autorisant l’accès à son bureau, Anko, l’ancien disciple d’Orochimaru, se présenta, les mains dans les poches de sa veste et l’air aussi contrarié qu’à l’habituel… en apparence. Intérieurement, elle n’approuvait guère ce qui allait suivre.

 

Tsunade : Appelle-le.

Anko (retissant) : Godaime,… !

Tsunade : J’ai dit « Appelle-le ».

 

D’abord immobile, la jeune femme frappa trois fois du pied. A ce signal, un individu masqué « poussa » du sol juste à côté d’Anko. Celle-ci détourna le regard, comme écœurée. Totalement apparu, l’individu se révéla être un ninja de l’Anbu. De ses semblables anonymes, il se distingua par deux choses. L’une, d’un katana sans garde dont le fourreau se situait dans son dos. L’autre, d’un anneau blanc lui entourant la base du cou comme ceux d’un prisonnier.

 

Ninja de l’Anbu : Quel est ma cible ?

Tsunade : La mission à laquelle tu es assigné n’est pas du ressort de l’Anbu.

Ninja de l’Anbu (ton provocateur) : Alors pourquoi suis-je ici ? J’ai encore fait quelque chose qui déplait ?

Tsunade : Rien de tout cela. Shizune.

 

Acquiesçant à l’ordre de la belle blonde, Shizune remit au ninja un dossier. Celui-ci l’ouvrit immédiatement et survola les dizaines de pages.

 

Ninja de l’Anbu : Je ne comprends pas. Ce sont eux, les cibles ?

Tsunade : Non, il s’agit de l’équipe que tu devras intégrer pour ta prochaine mission.

 

Le dossier jeté sur le bureau avec colère, le ninja anonyme haussa le ton.

 

Ninja de l’Anbu : Je ne travaille jamais en équipe. Je déteste ça. (Il tourna légèrement la tête vers Anko). Certaines personnes que je ne nommerais pas savent pourquoi.

 

Visée, Anko fusilla l’inconnu du regard, les dents serrées et à découverts. Une colère infinie animait les yeux de la jeune femme envers l’individu masqué. Le ton qu’il venait de prendre face à Tsunade frôlait l’insolence. Cependant, celle-ci n’y porta aucun intérêt. Sachant tout ce qu’il y avait à savoir sur le ninja sans nom, elle se voyait mal le réprimander.

 

Tsunade (s’adressant au ninja) : Nanashi. (Les deux ennemis se calmèrent). Cette décision n’est pas seulement de moi, elle vient aussi du Sandaime. Ce sont ses dernières volontés à ton égard. Je pense… que tu ne t’y opposeras pas.

 

Un soupir de résignation succédant à un haussement d’épaules, Le ninja, Nanashi, baissa la tête comme vaincu. Il accepta.

 

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La journée débutait sous les meilleurs auspices selon les critères de Naruto. Invité, Sakura et lui, par le capitaine Yamato, le jeune garçon à la coiffure jaune en bataille se régalait à déguster la soupe de ramens préparée par Ichiraku. Parvenu à son quatrième bol, son cerveau commença enfin à fonctionner.

 

Naruto : Dites, capitaine Yamato, pourquoi nous avoir invités à manger des ramens ? Ce n’est pas dans vos habitudes d’être aussi généreux.

Sakura : C’est un jour spécial, aujourd’hui ? Votre anniversaire, ou mieux peut-être ?

Yamato : Et bien, disons que je vais revoir une personne que je n’ai pas vu depuis longtemps.

 

Le côté espiègle de Naruto s’éveilla.

 

Naruto : Une petite amie, hein ?

Yamato : Pas du tout. (En pensées). Malheureusement à chaque fois que j’essaye de sortir avec une fille, elle dit que j’ai une tête qui fait peur. (A Naruto). Un de mes anciens élèves.

Sakura : Vous avez été sensei ? On aura une chance de le rencontrer, votre élève ?

Yamato : Bien sûr. C’est justement lui qui doit remplacer Sai pour notre prochaine mission.

 

Un peu plus tard, Ichiraku et ses plats devenus sans intérêt pour l’estomac de notre héros, celui-ci, accompagné de Sakura, partit en direction du bureau de l’Hokage afin d’en savoir plus sur la mission qu’ils leur ont été assigné. Yamato absent car parti chercher son ancien élève, les jeunes gens se retrouvèrent à traverser une rue déserte sans savoir que deux ombres les surveillaient du haut des toits.

Nanashi revêtait à présent tout l’équipement standard d’un ninja de Konoha, le tout en noir. La veste avec pochettes à rouleaux, la pochette à la ceinture, les gants avec une petite plaque de métal sur le dos de la main, l’étui à kunais sur la cuisse gauche et les sandales. Seul le bandeau frontal était absent. Dans son dos, le katana sans garde siégeait toujours, tout comme l’anneau blanc autour du cou. Et remplaçant le masque, une paire de lunette de soleil en forme de visière camouflant son regard. Du nez jusqu’au milieu du front. Ses sourcils étant cachés par sa coiffure du matin, le jeune homme affichait en permanence une allure menaçante.

Anko à ses côtés, il fit un constat de ses impressions sur le duo.

 

Nanashi : Ce Naruto, à en juger par son dossier, est trop fort pour n’être qu’un vulgaire Genin. Mais est trop empoté pour être autre chose qu’un Chuunin moyen. Pourtant, par rapport à ses états de fait, comme la mort d’un membre de l’Akatsuki du nom de Kakuzu, cela laisse à croire qui est beaucoup plus capable qu’un Juunin. Un shinobi aux capacités incertaines, en gros. Franchement, s’il était doué d’un semblant de matière grise, il ferait mieux usage de son pouvoir. Il ne se rend même compte des possibilités dont il dispose.

Anko : On croirait entendre ton père.

 

Soudainement baffée, la jeune femme pesta mais ne put empêcher une poigne débordante de fureur de la saisir à la gorge pour la suspendre au-dessus du vide.

Nullement impressionnée, elle enfonça le clou.

 

Anko : Ben, vas-y. lâches-moi, tu en meurs d’envie.

Nanashi : Ne me tentes pas !

Anko : Si seulement tu avais le courage de retirer tes lunettes et de te regarder dans une glace, ton reflet à cet instant t’en dirait beaucoup.

 

Les dents serrées jusqu’au grincement, l’adolescent vêtu de noir réfréna sa colère. Reposant sa proie sur le toit, il lui adressa à un dernier regard de défi et descendit du bâtiment où il était.

Plus bas, Naruto et Sakura continuaient leur chemin. Toutefois, un détail changea. Plus sur ses gardes que son compagnon, le disciple de Tsunade perçut la présence potentiellement hostile de Nanashi. N’écoutant les réflexions de Naruto sur le comportement actuel du capitaine Yamato que de moitié, elle sortit discrètement ses gants de combat et les enfila.

Observant cela, Naruto déglutit avec difficulté, croyant avoir encore mis Sakura de mauvaise humeur. Puis, le fixant des yeux, elle lui fit signe qu’un ennemi les suivait. Le jeune blondin esquissa alors une expression plus sérieuse. Comme si de rien n’était, ils se tinrent prêt.

 

Sakura (serrant les poings) : Naruto.

Naruto (attendant le bon moment pour sortir un kunai) : Je sais.

 

Soudain, quelque chose fusa dans l’air. Se plantant dans le sol juste entre eux, ils eurent juste le temps de s’apercevoir qu’il s’agissait d’une note explosive accrochée à un kunai.

Agenouillé de manière horizontale sur la façade d’un mur, le shinobi noir observa l’explosion, les mains jointes sur le signe du tigre. Puis, passant son regard de visière sur sa gauche, il vit Sakura courir sur la même façade, le poing de chakra armé. Son dos collé au mur au dernier moment, Nanashi esquiva de justesse l’attaque et quitta son emplacement, direction les toits. Parvenu au sommet, il attendit l’arrivée de la eisei nin (ninja médecin). Celle-ci arriva sous peu, et frappa de toutes ses forces. Ne cherchant pas l’esquive, le shinobi noir recula d’un pas, offrant sa main droite comme un point d’impact. A son contact, le chakra contenu dans l’attaque n’eut pas l’effet escompté. Libéré en arc de cercle ouvert du côté de l’adolescente, il se dispersa sans faire le moindre mal à sa cible.

Malgré l’ascendant obtenu, l’assaillant n’était pas tiré d’affaire. Sakura battant en retraite, le ciel sembla s’assombrir. Le ciel saturé de clones de l’ombre, une pluie de Naruto s’abattit sur Nanashi tel une nuée de singes hurlants.

 

Nanashi : Fuuton, Yamaka no jutsu !

(Technique de vent, le souffle des montagnes)

 

Balayée par une puissante bourrasque de vent, l’armée de ninja partit en fumée, ne laissant que l’original. Ce dernier se réceptionna tant bien que mal sur le balcon d’un bâtiment voisin. De son côté, Sakura revient à l’offensive. Hélas, l’incroyable se reproduisit. A chaque poing percutant les paumes de Nanashi, le chakra de l’adolescente se dispersait.

Nullement intéressé d’affronter cette dernière, le shinobi noir ne tarda pas à lui fausser compagnie. Se jetant littéralement dans le vide pour arriver au balcon où se trouvait Naruto, son katana en main. Dans un cri de guerre, il frappa d’estoc mais rata sa cible. Dans un scintillement de métal, un morceau du balcon glissa et tomba dans la rue.

A présent, face à face le long de celle-ci, Nanashi rangea son sabre sans le lâcher et commença à jouer des signes avec son autre main. Naruto, quant à lui, l’encercla en créant une nouvelle armée de clones de l’ombre. Ne cherchant pas à prendre de risque face à un adversaire capable de supprimer la force brute de Sakura, la rue s’éclaira d’innombrables Rasengan. Devant l’immense quantité de chakra rassemblée autour de lui, le shinobi vêtu de noir sentit couler sur sa tempe une goutte de sueur froide.

Ses signes mains terminées, il dégaina son sabre, pointe vers le ciel.

 

Nanashi : Fuuton, Senryu no jutsu !

(Technique de vent, les milles dragons)

 

Naissant de la lame du ninja ténébreux, une véritable de tornade de dragons des vents s’abattit sur l’armée de Naruto, n’en laissant que de la poussière. Hélas, dans la confusion engendrée par la dissipation de clones, une lueur bleutée plus intense que les autres fonça droit sur Nanashi.

 

Naruto et un clone d’ombre : Oodama Rasengan !

 

Comme il le fit avec Sakura, le ninja noir recula d’un pas et plaça sa paume face à son adversaire. Lors de l’impact, l’extrême violence de l’attaque surprit Nanashi. Malgré le chakra qu’il dispersait, il ne parvint pas à briser la technique. Et malgré la hargne que le sombre shinobi mettait, Naruto parvint à le refouler trente mètres plus loin dans un enchaînement de roulé-boulé et de tonneaux maladroits.

 

Naruto (sûr de sa victoire ; tout sourire) : Ha ! Alors, tu n’as pas l’impression de t’être surestimé ?

Nanashi (essoufflé) : Cause toujours.

 

Son katana remis au fourreau, le ninja vêtu de noir leva la main droite au niveau de son torse. Là, du chakra la recouvrit peu à peu, prenant la forme d’une patte reptilienne aux longues griffes.

 

Nanashi : Allez, blondin. Montres-moi un peu ce que ton Rasengan vaut face à ma technique. Fuuton, Ryukurou !

(Technique de vent, la griffe du dragon)

 

Répondant à la provocation, Naruto s’arma d’un Rasengan et se rua sur Nanashi. Ce dernier fit de même avec son Ryukurou. Descendant du bâtiment où elle se trouvait, Sakura tressaillit. L’énergie déployée par les deux adversaires était trop importante. Le choc risquait de les blesser gravement une fois les deux techniques en contact. Mais il était trop tard. Ils étaient face à face. C‘est alors que L’inattendu se produisit. Emprisonnés par des entraves de bois, Naruto et Nanashi se retrouvèrent d’un coup figé en pleine action.

Apparaissant du sol, les mains jointes, Yamato souriait.

 

Yamato : Eh, hé. Toujours aussi soucieux de connaître les capacités de tes camarades, pas vrai, Nanashi ?

Nanashi : Tenzou-Sempai…

Naruto : Sempai… ? (Déclic ; énervé). Hein ?! C’est lui, l’ancien élève qui remplace Sai ?!

 

La réponse s’avérant positive, une puissante voix résonna dans le lointain.

 

Naruto : MAIS NON, C’EST UNE BLAGUE ?!

 

A SUIVRE…