L'ombre de Kyuubi

Chapitre 5 : Maître des sceaux contre Maître des invocations, 1ère partie

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:36

Disclaimer : L’univers de Naruto appartient à Masashi Kishimoto, à l’exception du personnage de Leiko Amado.
Fanfiction réalisée à des fins non lucratives.

Format : Préquelle

Genre : Drame

Rating : Déconseillé  aux moins de 13 ans

Notes : Ce chapitre étant posté pas mal de mois après le précédent, j’ai inclus exceptionnellement un résumé.

 

 

L’ombre de Kyuubi 

CHAPITRE 4 : Maître des sceaux contre Maître des invocations, 1e partie

 

Par sevee
Automne 2007- Février 2008
Un grand merci à Akhésa, ma bêta-lectrice

 

 

 

Résumé du chapitre précédent : Au cours de sa mission en territoire de la Feuille, Leiko Amado se fait capturer par le Quatrième Hokage ; face à cet adversaire bien trop puissant, elle ne peut mener sa mission selon le plan initial.

Elle abat alors ses cartes devant l’Hokage : elle était chargée de transmettre de fausses informations à Konoha pour permettre à son propre village caché, Tama, d’être craint des grandes nations ninjas et d’en retirer des privilèges politiques et militaires lors du sommet d’Etat à venir.

Le bluff radical de Tama était de faire croire que Kyuubi était en sa possession et prêt à être utilisé contre Konoha.

 Leiko pense pouvoir persuader l’Hokage par la vérité pure et simple : Tama ne possède pas Kyuubi mais est néanmoins en mesure de l’invoquer grâce aux dons du clan Amado, et de lâcher cette puissance dévastatrice sur Konoha. Selon elle, Konoha aurait donc tout intérêt à convaincre les autres nations ninjas d’intégrer Tama (et donc le Pays de l’Air) au sommet d’Etat.

Après d’âpres discussions avec Leiko Amado, le Quatrième Hokage semble convaincu par la drôle de sincérité de la chef de clan, qui ne veut pas voir Kyuubi invoqué, et préfèrerait que Konoha obéisse sans avoir besoin de mettre la menace à exécution. Malgré tout, l’Hokage ne veut pas céder au chantage sans avoir tout tenté avant.

Leiko, n’ayant qu’à moitié convaincu l’Hokage, et ne pouvant prendre le risque d’être ramenée à Konoha, se libère alors en utilisant le chakra du démon Kyuubi, grâce aux pouvoirs héréditaires de son clan qui peuvent percer la barrière du monde des esprits ; face à face avec l’Hokage, elle doit lutter pour pouvoir s’enfuir et laisser l’Hokage au pied du mur.

 

 

 

 Le puissant souffle cessa, et l’Hokage pu enfin bouger. La prisonnière ne se trouvait plus là. Un frisson lui parcourut l’échine. Dans l’air flottait des relents de ce chakra chargé d’intentions, presque une… conscience. Chakra empli de fureur, d’arrogance suffocante, et d’un besoin de tuerie aveugle. Le ninja résistait tant bien que mal à la sensation de souillure qui lui étreignait à la gorge, et se ressentait sur sa peau par le seul contact de l’air.

 Où se cachait-elle ?

 Là-haut.

 A une soixantaine de mètres du sol, le toisant du regard, perchée sur l’un de ses gigantesques arbres créés par une technique du Shodaime de Konoha. Fermement campée sur ses pieds, bras et jambes écartés, elle ne prenait même pas la peine de se cacher ; Avec un chakra pareil, la discrétion est tout bonnement impossible, pensa-t-il. Pourtant, plus de trace de chakra rouge autour d’elle ; mais l’air oscillait, se distordait derrière elle comme au dessus d’un feu.

Dans l’air, le chakra rouge s’était définitivement estompé, et avec lui la pesante sensation de saleté et de rage qui le maintenait inconsciemment sous tension.

 Elle joignit alors les mains et entama des signes ; L’Hokage, qui ne comptait pas se laisser surprendre une deuxième fois, répliqua en composant lui aussi des sceaux. Elle termina sa série deux secondes avant lui, et il se raidit en prévision d’une attaque, mais rien ne se passa ; juste une lueur de chakra bleu qui vibra autour d’elle, puis disparut.

L’Hokage lança alors deux salves de shuriken sur la kunoichi. Il vit une expression de stupeur se peindre sur son visage quand la deuxième salve dépassa la première, mais elle évita l’attaque de justesse en se projetant sur une branche plus haut placée.

 Les shuriken sifflèrent à ses oreilles, et l’Hogosha ramena brusquement son bras contre elle : en tentant d’en récupérer en plein vol, elle avait failli y laisser la main ; l’association de l’élément Fuuton aux armes blanches étaient parfois invisibles, mais toujours dévastatrices. En sentant du sang couler dans son cou et sur sa cuisse, elle comprit que les shuriken de Fuuton l’avaient malgré tout atteinte, bien que l’acier ne l’ait pas mordu.

 Rageusement, elle arracha des shuriken du premier tir fichés dans l’écorce à ses pieds et les relança instantanément sur lui. Mais l’attaque grossière n’eut pas l’effet escompté ; le Yondaime Hokage ne bougea pas, ne se rapprocha pas ; au contraire il se cala en position de défense.

 Qu’est-ce qu’il mijote ?


**

 A l’abri dans les feuillages, l’Hokage venait d’apparaître à quelques mètres d’elle, en surplomb, alors que l’attention de la kunoichi était retenue par l’impact imminent de son tir sur son adversaire en contrebas.

 De son point de vue, il ne la vit pas froncer les sourcils, captée par l’impact inéluctable des shuriken contre son propre reflet, il vit juste sa nuque découverte au-dessous de ses cheveux courts, d’un beige pâle presque blanc.

 Le véritable Yondaime s’élança alors derrière elle, le kunai prêt à tuer dans la seconde –l’enchaînement qui avait fait sa réputation. Mais elle amorça un geste, bras tendus vers l’avant, paumes tournées vers le sol, comme si elle avait soupçonné sa présence une fraction de seconde plus tôt que prévu.

 Trop tard, pensa l’Hokage, la lame à moins de quarante centimètres de la nuque offerte ; Et de fait, il arriva trop rapidement pour éviter la nouvelle déferlante de chakra rouge qui le frappa partiellement, maintenant son poing armé à distance de son adversaire.

Il trébucha en arrière quand la vague déclencha une nouvelle désorientation physique ; le chakra rouge, au lieu de le repousser comme la première fois, sembla le retenir.

 Il contracta vivement son bras armé pour constater, à sa grande surprise, qu’il ne pouvait pas plus l’approcher de l’adversaire que le dépêtrer de la gangue de chakra. Le piège venait de se retourner contre lui.

 Si proche d’elle, il pouvait distinguer les fins cheveux de la jeune femme à travers un filtre rougeâtre qui teintait le beige pâle de sa coupe à la garçonne, il voyait aussi son cou, dénudé malgré le petit col de la tunique ample et claire qu’elle portait. Si proche d’elle, il aurait du sentir son odeur, entendre son souffle, mais il ne ressentait que cette insupportable chakra entre eux qui lui contracta violemment l’estomac, émoussant ses instincts.

 Protégée au cœur de son mur rouge, l’Hokage la vit joindre lentement les mains, et l’aura qui l’entourait se déforma, s’effilant soudainement en de multiples pointes ; Dans un sursaut de survie il ramena son bras libre contre son torse, sa main sculptant des signes compliqués, et il y eut comme une brève lueur sur le kunai qu’il tenait de sa main prisonnière ; le chakra autour du bras prisonnier se désolidarisa et il prit une impulsion pour basculer dans le vide. Ce fut suffisant : il se libéra du chakra dans un bruit de succion, mais pas avant que quelques aiguilles rouges le frôlent et ripent son flanc droit.

 Ca craint !

 Pas un seul instant elle n’avait tournée la tête dans sa direction. Elle lui tournait toujours le dos, les mains jointes, et dans sa chute il vit les épines se rétracter et l’aura rougeoyante mettre quelques secondes à s'éteindre.

La kunoichi se lança alors brusquement vers l’avant, uniquement retenue par la plante des pieds qui glissèrent autour de la branche, et elle se retrouva la tête en bas, à observer tranquillement la chute de l’Hokage.

 Une tentative pour ramener ses bras devant lui se solda par une fulgurante douleur au côté droit qui l’empêcha de riposter. Il ne put qu’observer, impuissant, la jeune femme bouger les mains et entamer avec une rapidité nouvelle une incantation astrologique ninja, qu’elle termina par deux sceaux mixtes.

 Serpent - Terre et Dragon - Feu, perçut-il. Qu’est-ce qui l’attendait ?

 
« Elément de lave ! Technique du tapis de lave ! »


Un grondement sourd suivit la formule, la terre fuma, craqua, rougeoya, et le sol vomit des coulées de lave qui recouvrirent le terrain en quelques secondes, promettant un beau tapis de réception à l’Hokage.

 
**

 
La tête en bas, l’Hogosha réfléchissait à toute vitesse : le but de la manœuvre était de s’enfuir, mais à la façon dont il s’était fait bêtement surprendre, des espoirs de victoire lui traversaient l’esprit ; Si elle parvenait à le vaincre, nul besoin de cette alliance contre-nature ; on ne quémande pas une place auprès d’un ennemi vaincu.

 Elle observa donc avidement le quatrième leader de Konoha, bien parti pour finir en brochette ; Les Epines du Kyuubi avaient touché son flanc, le haut du corps devait donc être sérieusement handicapé. Elle doutait qu’il puisse seulement bouger, tant la douleur était insupportable. Comment allait-il s’en sortir ?

La jeune femme écarquilla les yeux quand les mains de l’Hokage se rejoignirent péniblement. Incroya…

A deux mètres du sol, il disparut.

 « Merde ! C’est pas vrai ! » hurla-t-elle, contrariée d’avoir envisagé une victoire facile.

 Malgré la souffrance, l’Hokage avait réalisé sa fameuse technique du scintillement ; il avait du se retrouver dans l’arbre de cette manière lorsqu’il avait tenté de la surprendre à ses dépends.


**

 
Le Quatrième apparut dans un autre arbre, à l’emplacement d’un sceau ancien niché au creux de plusieurs branches. Il lui était si difficile de bouger le buste sans aviver une douleur aigue qu’il préféra battre en retraite le temps de faire un point sur sa situation. Il souleva son blouson, étouffant un grognement. C’était mal engagé. Il devina plus qu’il ne vit que la brûlure s’étendait, rongeant ses chairs en surface et en profondeur. Tout n’était plus qu’une question de minutes.

Adepte du combat à mi-distance, réfléchit-il, économe en mouvements, techniques de haut vol, qui nécessitent une grande concentration. Elle ne bouge que lorsque le chakra rouge disparaît. Ce qui signifie… que sa vitesse est presque autant affectée que la mienne par l’aura rouge. Par contre, elle ne semble pas affectée par ce chakra souillé qui me met à genoux.

 Rester loin d’elle, et circonscrire la blessure avant qu’elle ne s’aggrave semblaient les seules options possibles. Mais l’Hokage allait avoir besoin de temps pour ça. Avec un peu de chance, elle allait tenter de s’enfuir, ce qui lui laisserait le temps de récupérer, et de la traquer.

Il sortit péniblement un parchemin vierge de sa poche dorsale, les traits figés dans sa lutte contre la douleur. Il savait déjà ce qui le composerait. Ce chakra comme il avait rarement eu l’occasion d’en ressentir ne pouvait appartenir qu’à un démon légendaire. Que cela soit celui du démon Kyuubi, ou de n’importe quel autre, la nature des sceaux à utiliser pour confiner ce mauvais coup ne serait pas infinie… pas plus que sa connaissance en la matière.

Il entendit l’Hogosha vociférer : « Montre-toi ! »

 Deux pensées se formèrent dans l’esprit du Quatrième : non seulement elle n’en profitait pas pour s’enfuir, mais en plus il l’imaginait presque en train de taper du pied comme une enfant mécontente.

 Et bien, au moins on ne la perd pas de vue. Il commença à rire silencieusement mais un éclair perçant sur le flanc droit le ramena à sa propre réalité : Elle ne s’enfuit pas parce qu’elle t’as mis en difficulté. A ce train là, aurait-il le temps de sceller sa blessure ? Il ne perdit pas plus de temps et commença à noircir le parchemin.


**

 
Blotti au cœur d’un arbre à une quarantaine de mètres du sol, installé à l’endroit où les branches épaisses et noueuses partaient dans toutes les directions, le dérobant à la vue de l’Hogosha, et inscrivant rapidement des signes sur le parchemin, l’Hokage se sentit d’un coup… observé. Il empoigna son kunai et jeta un bref coup d’œil entre les branches, en direction de la kunoichi ; elle n’avait plus la tête en bas mais elle ne bougeait plus d’un pouce, statufiée sur sa branche, la tête basse, comme écoutant des voix intérieures.

Elle releva brusquement la tête, et il crut deviner la composition de ces signes : Air et Dragon - Feu.

L’air autour de lui se troubla aussitôt sous l’effet d’une intense chaleur ; Il écarquilla les yeux alors que son refuge prenait brusquement feu et scintilla prestement vers un autre sceau.

Le Quatrième maudit les incantations singulières de la jeune femme et sa capacité inexplicable à le détecter. Son seul avantage actuel consistait dans le quadrillage ancien et systématique de toute la zone par ses sceaux de scintillement, en prévision de ce genre de situation.

Fort heureusement, il pouvait l’entrapercevoir sans trop bouger, à une centaine de mètres de sa nouvelle position. Il aurait besoin de comprendre un peu plus son ninjutsu s’il voulait la battre.

Il venait juste de terminer son parchemin de confinement quand il ressentit à nouveau la sensation d’être observé de toutes parts.

Il baissa les yeux et repéra un lézard, qui lui sembla perdre un instant son opacité. Il leva la tête : des oiseaux tournaient en rond au-dessus du couvert des arbres.

C’est donc ça… Des animaux ordinaires qui forment un réseau de surveillance.


L’Hokage n’attendit pas le dernier instant et scintilla à nouveau, vers une position au sol cette fois. Là où il se trouvait, il n’avait aucun visuel. Mais il avait compris une chose : Elle ne lui laisserait pas le temps de se soigner. Et la blessure gagnait en intensité, l’handicapant de plus en plus. Il porta la main sur son côté droit, qui pulsait douloureusement au rythme de ses battements de coeur.

Cependant, cela devrait attendre ; le scellement se comptait en minutes là où elle ne lui laissait que des poignées de secondes. Il allait devoir gagner du temps. Adossé à un tronc, il sortit péniblement une note spéciale de sa poche dorsale, l’entoura sur un kunai et entama une série de signes.

 L’Hogosha mit un peu plus de temps à le débusquer cette fois : il entendit un bourdonnement : l’air au-dessus de lui se condensa, se tordit, torturé et soudain, une nuée de scorpions apparut dans les airs et tomba en grappe autour de lui, sur lui.

Il disparut… et réapparut plusieurs dizaines de mètres plus loin, de nouveau perché, chassant vivement de ses vêtements les deux scorpions qu’il avait emportés avec lui. La plaisanterie a assez duré. Il reprit sa technique interrompue. Mais la Gardienne semblait avoir compris quelque chose elle aussi ; le chakra rouge rayonna de nouveau pendant quelques secondes, il y eut des bruissements, l’air se modifia un peu, puis une fumée monta à quatre-vingt-dix mètres de là, puis une autre, un peu plus à l’est… Il écarquilla les yeux devant la localisation de ces incendies : Elle était en train de brûler tous les arbres qui contenaient son sceau de scintillement. Les centaines de paire d’yeux qui agissaient pour elle semblaient sacrément utiles.

La cachette de l’Hokage prit feu. Il observa, impuissant, les flammes l’entourer, alors qu’il terminait survolté, sa série de signes. Enfin, il embraya sur la technique de scintillement et termina dans le seul arbre que la Gardienne allait épargner : son perchoir depuis le début du combat, et il planta avec force le kunai scellé dans l’arbre.

A dessein, il attendit qu’elle le détecte, via sa cavalerie de mille-pattes et d’oiseaux, avant d’activer son piège.


« Transfert ! »

 
La gardienne leva la tête, les traits marqués par la colère. Son aura rouge, qu’elle semblait faire fluctuer à loisir, l’environna de nouveau et s’étendit comme une nappe d’huile sur la mer jusqu’à l’Hokage dont elle apercevait le visage pâle entre les feuillages, deux mètres au dessus d’elle. Chose curieuse, il ne disparut pas comme à son habitude, et elle vit ses traits se crisper quand la vague rougeâtre le cerna complètement, l’emprisonnant aussi sûrement qu’un insecte englué dans la résine.

Avait-il crû l’atteindre en s’embusquant au même emplacement ? C’était d’une telle stupidité, décida-t-elle, qu’il ne pouvait s’agir que d’une diversion en vue d'une nouvelle attaque. Mais c’était peine perdue ; Sa Résine du Renard agissait autant en attaque qu’en défense. L’air autour d’elle atteignait un tel degré de concentration en chakra qu’il était impossible que rien ne put le traverser et arriver jusqu’à elle. Pas même un grand leader et son plan B.

Haletant, crispé, le Quatrième semblait chercher son air. Et bien, s’il s’était agit d’un faux, il se serait déjà évaporé sous la pression. Elle sourit de satisfaction et rejoignit lentement les mains, se concentrant pour modeler la Résine en Epines et lui porter le coup de grâce.

 
« Tu aurais du m’écouter plus sérieusem… »

 
Un craquement sec se fit entendre et la branche céda sous elle, la faisant basculer dans le vide la tête la première, où elle suivit le même itinéraire que le Yondaime précédemment. La dernière image qu’elle emporta fut le sourire de l’Hokage lorsqu’il scintilla, désormais libéré de l'aura qui suivit sa propriétaire.

D’où elle se trouvait, elle n’avait pu voir l’étrange piège de son adversaire. Filant à toute allure vers le sol, le grondement qui se fit entendre alerta la kunoichi. Le tapis de lave, qu’elle avait circonscrit, laissait maintenant échapper des filets de fumée et des flaques d’eau bouillantes, qui fumaient au contact de la terre rougeoyante apparaissaient ça et là, engorgeant le sol. C’était un peu comme se précipiter dans un bol géant de ramen.

De ramen en fusion.

 
**

 
Si sa théorie se révélait exacte, cette carapace de chakra très dense, trop dense, mettait de trois à cinq secondes à s'estomper. Cependant, le Quatrième n’attendit pas de voir le résultat de son attaque ; qu’elle brûle ou qu’elle en réchappe, cette diversion lui laisserait le temps de soigner cette maudite brûlure qui le contraignait à la position de traqué depuis plusieurs minutes. Il scintilla aussi loin que sa technique le lui permettait. Il sortit le parchemin qu’il avait complété et entreprit enfin, en serrant les dents, des sceaux de confinement élémentaires.

 
**

 
En pleine chute libre. Elle passa à portée de main d’une branche, mais le temps qu’elle tende le bras, la prise avait filé à des mètres d’elle. Trop lente. Prisonnière de sa propre défense. Elle voua l’Hokage à tous les diables, alors que la gravité lui rappellait ses droits.

Une nouvelle branche s’approcha, immanquable ; elle la heurta de plein fouet et le bois vola en éclat, la ralentissant à peine. Elle continua sa course, distinguant de plus en plus nettement le mélange d'eau et de magma qui se répandait sur la surface. Le sol se rapprochait à toute vitesse. Elle n'avait plus droit qu'à un essai.

L’air autour d’elle se desserra brusquement quand l'aura disparut. Enfin. Elle fit jouer ses muscles pour agripper une prise de passage. Le bras étiré au maximum, elle frôla le tronc du bout des doigts et injecta du chakra dans sa main pour adhérer à la surface. Au lieu de s'y coller, le secours inespéré s’effrita sous ses doigts, laissant une traînée verticale de deux mètres à la surface du tronc. Désespérée, elle reporta son regard vers le sol.

 
L’impact était inéluctable.

 
**

Des perles de sueur coulaient dans le cou de l’Hogosha ; elle l’avait échappé belle. Haletante, de nouveau perchée sur une branche à une vingtaine de mètres de la terre bouillonnant d'eau et de magma, la jeune femme avait encore le bras crispé autour de l’encolure de la salamandre qui l’avait tirée d’une mort certaine.

« Merci Sawa. » souffla-t-elle entre deux respirations.

Sawa, sa créature fétiche qu’elle avait invoqué au début du combat pour générer la lave sous terre, l’avait sauvée in extremis. Quand son épaule avait heurté la terre bouillonnante, Leiko avait cru sa dernière heure arrivée, quand la salamandre avait soudainement émergé du sol et propulsée loin de la fournaise, hors de danger dans les branchages.

 Malgré l’état dans lequel l'Hokage se trouvait, il l’avait mise en grande difficulté. Il fallait qu’elle réfléchisse au lieu de se précipiter, sinon il finirait par causer sa perte. Une pointe d’admiration dans les yeux, elle observa l’arbre incriminé, devenu complètement sec.

 L’Hokage avait déséquilibré la nature de l’arbre car il n’y avait plus qu’un immense tas de bois mort qui s’effritait sous ses yeux, comme si l’eau contenue dans l’arbre s’était brusquement répandue dans le sol, faisant réagir le feu couvant sous la surface. L’arbre, devenu sec et cassant en quelques secondes, n’avait pu supporter son poids. Pas étonnant que les branches aient cédé sous elle.

 Un sceau raffiné, probablement. Leiko observait ce coup de maître, et tira son chapeau à ce maudit Hokage. Son épaule gauche était plus ou moins hors d’usage, mais elle demeurait toujours plus libre de ses mouvements que lui, rongé par le chakra du Neuf-Queues.

« Tu n’es pas passée loin de la côtelette, petite. » constata la salamandre d’une voix posée, roulant ses yeux proéminents, noirs et profonds. « Tu as sorti l’artillerie lourde… . Contre qui te donnes-tu tant de mal ? »

 « Le Quatrième Hokage ! pesta la jeune femme. Je voulais m’enfuir mais j’ai une ouverture en or : je l’ai blessé avec les Epines du Kyuubi. Ca va aller de mal en pis pour lui. »

« Oh oh… J’ai toujours pensé que tu ferais appel à moi contre de très gros poissons, mais j’avais parié sur le Kage de chez toi… »

« Pff », renifla dédaigneusement l’Hogosha pour tout commentaire. La salamandre resta quelques secondes à fixer la jeune femme silencieusement en penchant la tête sur le côté, en une posture irrésistiblement humaine et reprit, imperturbable :

« La toute dernière mode est de parier en ce moment chez nous. Les Limaces ont commencé, les Batraciens et les Serpents ont suivi. Résultat : Tout le monde s’est mis aux paris de notre Côté. ».

L’Hogosha ne put retenir un mouvement de surprise.

 
« Pourquoi tu me racontes un truc pareil maintenant ? »

 « Nous parions sur la durée de vie des humains qui font appel à nous. Reste en vie, petite, j’ai parié aussi… »

Avec un dernier regard sur la kunoichi bouche bée, la grosse salamandre fila le long des branches et battit en retraite sur un autre arbre, à l’écart des dangereuses techniques démoniaques de son invocatrice.

Je resterais en vie rien que pour entendre l’histoire en entier, pensa Leiko, amusée. Reportant son regard sur la zone de combat, elle perdit peu à peu son sourire, de nouveau concentrée.

Ignorant son épaule en feu, elle resta à fixer le squelette de l’arbre qui tombait par plaques dans la lave face à elle. La fumée envahissait peu à peu son champ de vision, s’élevant des plaques de lave en fusion au sol ou des arbres se consumant un peu partout aux alentours, mas elle n’y prêtait pas attention.

 
Un maître des sceaux contre un maître des invocations ; l’analogie lui plaisait.

 

A suivre…

 

 

NOTES

 Fuuton : L’élément « Vent ». Technique ninja basée sur un type élémentaire, comme le Katon (le Feu), le Suiton (l’Eau), le Doton (la Terre) ou le Raiton (la Foudre).

 Elément de lave : Fausse technique élémentaire. Fausse parce que l’héroïne ne crée pas directement la lave, elle utilise des créatures d’invocation.
Fausse aussi parce à ce jour, l’élément Lave (Feu + Terre) n’a pas été mentionné dans le manga Naruto ; c’est une invention.

 Hogosha : Gardien, Gardienne

 Tama : Esprit, Ame.

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