L'espoir de le voir renaître...

CHAPITRE 13: Ce que la voix peut cacher, le regard le livre


Après avoir fait cet aveu, je restai muette. Suigetsu respectait mon silence, ce qui ne lui ressemblait pas... Il attendit un moment avant de tenter une approche:

- Tu te sens pas libérée?, demanda-t-il d'une voix incertaine.

- Si, avouai-je en soupirant.

- Bon ben super!, dit-il d'un ton enjoué.

Mais je voyais bien que mon discours l'avait perturbé...S'il reconnaissait un peu le Sasuke que j'avais dépeint dans mes souvenirs, il lui était en grande partie inconnu. Je ne comprenais que trop bien que ce soit difficile pour lui d'imaginer Sasuke faire preuve d'amitié...en allant jusqu'à se sacrifier pour une personne chère.

Des bruits de pas me coupèrent dans mes réflexions, et je levai la tête d'un air affolé. Je croisai le regard de Suigetsu et me précipitai dans ma chambre-prison. Je l'entendis jurer et lâcher un:

- Ils ne devraient pas être déjà là!

Je claquai la porte derrière moi, il s'occuperait de la verrouiller. Une seconde plus tard, j'entendis la grande porte s'ouvrir et des bruits de pas résonner dans la pièce que je venais de quitter.

- Bon faites ce que vous avez à faire, je dois parler à la prisonnière, dit la voix de Sasuke.

Je blêmis. Suigetsu n'avait pas eu le temps de verrouiller la porte... Pourquoi fallait-il qu'il ait précisément choisi ce jour pour venir me parler? J'entendis une clé tourner dans le vide et le couinement de la porte qui s'ouvrit. Je vis le regard de Sasuke se poser sur moi, comme pour vérifier que j'étais toujours là, puis la porte se referma violemment.

- La porte n'était pas fermée Suigetsu, constata Sasuke d'une voix calme.

- Ah, merde, s'écria l'accusé, j'ai du oublier de refermer derrière moi tout à l'heure!

Je ne saurais dire si c'est mon sentiment de terreur qui me donna l'impression qu'il jouait très mal la comédie.

- A ta place, je n'oublierais pas de la fermer une seconde fois, menaça Sasuke, ça pourrait m'énerver.

Silence pesant, puis:

- Eh ben, dire que t'as pas toujours été comme ça...

Je l'avais entendu depuis ma chambre. Suigetsu avait fait précisément ce qu'il avait promis de ne pas faire. Je le maudis aussi fort qu'il est possible de le faire par la pensée. Je laissai passer un flot de paroles chuchotées entre mes dents, qui pouvait se résumer à « Connard, t'as qu'à mourir ».

- Que veux-tu dire?, questionna Sasuke d'un ton empli de noirceur.

- Rien, rien...mentis Suigetsu.

J'entendis des pas s'éloigner, puis une porte claqua. Lâcheur!! C'est moi qui allait tout prendre maintenant...En effet, quelques secondes plus tard, ma porte s'ouvrit à nouveau et Sasuke entra. Tout en lui me fit comprendre que j'étais mal barrée. Il était encore plus calme que d'habitude, ce qui était très mauvais...Il avançait doucement. Soudain, je sentis ses doigts se serrer autour de mon cou et mon crâne rencontra violemment le mur. Je poussai un cri de douleur.

- Qu'est ce que tu lui as dis?, me demanda sa douce voix. 

Je sentais son souffle tout près de mon oreille. La pression de ses doigts se raffermit.

- Rien, je n'ai rien dis, assurai-je d'une voix brisée.

- Me mentir n'est pas dans ton intérêt.

- Je ne mens pas.

- Si, tu mens.

- Non.

Je portais mes mains à mon cou et tentai de desserrer sa prise, en vain. Je tournai tant bien que mal mon visage de façon à croiser son regard, et ce que j'y vis, plus que tout autre chose, me poussa à me taire. Ses yeux étaient à moins de dix centimètres des miens, et je distinguai au fond de ce regard froid et sans âme une lueur qui emballa mon cœur. Je n'aurais pas pu la nommer, ni même la décrire. Mais cet infime éclat au fond de ses yeux, c'était ce que j'attendais. Pour moi, c'était une preuve qu'il n'était pas perdu, que le Sasuke que j'aimais depuis toutes ces années existait encore.

C'est avec une émotion non dissimulée que je répétai à voix basse:

- Je ne mens pas...

Sasuke me lâcha et je portai la main à mon cou en haletant bruyamment. Il me tourna le dos et ouvrit la porte. Avant de partir, il s'arrêta sur le seuil et déclara sans se retourner:

- Je n'en ai pas fini avec toi.

Puis il claqua la porte derrière lui. Je n'avais pas peur de ce qu'il allait pouvoir me faire subir. Je dégustai l'ivresse qui envahissait tous mes membres. Je reconnu un sentiment que j'avais depuis longtemps abandonné. Toute mon âme était bercée par l'espoir, un jour, de le voir renaître...
 

Je fais un petit commentaire en fin de chapitre pour vous signaler que je reprends la fac lundi (soit demain!), donc je risque d'être un peu plus débordée que ce dernier mois, où j'étais en vacances ^^ Ne paniquez donc pas si je mets parfois du temps avant de publier mes chapitres! Je vais essayer de gérer cela au mieux, promis!

Merci à tous de me lire!