Je crois être amoureux de ma coéquipière (Neji X Tenten)

Chapitre 16 : Un ajout indésirable

8898 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/05/2024 04:59

Notes de l’auteur :


Salut les gens ! Ce n’est pas encore l’Halloween, mais je crois que ce doit être ce sentiment que ressentent les revenants… XD C’est étrange et assez gênant, mais en même temps, assez grisant de penser que nous ressuscitions dans l’esprit de l’autre. Mouhahahah si tu m’avais oublié, alors je vais pouvoir te re-traumatiser à nouveau !!! Crum, crum, plus posément, je te remercie d’avoir osé cliquer sur ce chapitre, puisque cela fait un bail. J’ai accessoirement re-téléchargé les anciens chapitres, question de les corriger, de changer quelques tournures de phrases et de me remettre dans le bain de mes absurdités. (Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas lavé avec du NejiTen XD).


Bon, plus sérieusement, je vous envoie du lourd, question sujets abordés, question réflexions des personnages… Je me suis dit : Merde, je ne peux pas faire un retour et publier cette bombe, après deux mois d’absence… Il fallait que ce soit un chapitre coup de poing… Puis, après, je me suis dit : Bof, je suis déjà mouillée, avec 15 autres chapitres, autant me laver comme il faut, on ne peut pas sortir d’une douche avec du shampoing pas rincé sur la tête, cela laisse une note d’inaccomplissement. (Sérieusement, est-ce que ça l’a un sens, ce que j’écris en ce moment ? XD)


Enfin, bref : Bonne lecture !!!



Chapitre 16 : Un ajout indésirable



Lorsque Gai déboula sur le terrain d’entraînement, c’est avec une exubérance supplémentaire qu’il pirouetta devant ses élèves. Tenten se demanda si c’était humainement possible que l’homme puisse être encore plus énergique que d’habitude et Neji se dit que sa journée allait clairement être épuisante. Il soupira intérieurement, il était simplement sept heures du matin et il en avait déjà marre.


- Mes jeunes élèves pleins de jeunesse juvéniles ! J’ai une magnifique nouvelle à vous faire part ! Cria le Jonin, arrêtant de danser avec Lee et décidant qu’il était temps de communiquer sa joie avec des mots.


- Nous sommes toute ouïe Gai-sensei ! Pleura l’adolescent, ému par l’engouement de son mentor, même s’il n’en connaissait aucunement la cause.


Mais il savait que si cela venait de Gai-sensei, alors il serait plus que d’accord !


- Nous allons accueillir pour la journée un nouveau camarade dans l’équipe Gai ! S’émoustilla le Jonin, inconscient qu’il venait de lâcher une bombe.


Du moins, il passa outre volontairement.


Neji était clairement mécontent et son œil gauche tiqua sporadiquement. Tenten, pour sa part, était un mélange de confusion, se demandant si l’ajout d’un autre mâle à son équipe, déjà bourrée de testostérone, n’allait pas définitivement achever sa santé mentale. Mais en même temps, interagir avec une kunoichi l’emplissait de nervosité, puisqu’elle se savait elle-même un peu marginal dans la catégorie féminité.


Lee étant Lee, il prenait cela apparemment très bien, se disant probablement que si Gai-sensei l’aimait, il l’aimerait…


Sans perdre de son entrain, l’homme sortit quelque chose d’inconnu de sa combinaison, une sorte d’informe morceau de plastique, à première vue. Sans aucune autre explication et sous les regards maintenant troublés des trois adolescents, Gai se mit à souffler ledit bout de plastique. Après beaucoup de détermination, qui constituait en soi sa personnalité de toute façon, et d’acharnement, le bout de plastique prit de plus en plus forme et ils distinguèrent plus facilement une silhouette humaine.


Finalement, lorsque le visage du Jonin était rouge d’effort, une étrange femme en plastique soufflé se tenait devant eux.


- Je vous présente Daisy-san, votre nouvelle coéquipière de la journée ! Haleta l’homme, un sourire éblouissant aux lèvres.


Finalement, Lee se dit qu’il devait peut-être revoir ses convictions...


Pendant que Lee semblait à court de mots, ce qui était peu dire… L’étrange mannequin, avec sa dérangeante bouche en forme de rond et ses seins caoutchouteux prédominants, semblait lorgner le jeune groupe, jetant en quelque sorte un malaise lourd sur l’assemblée…


Tenten se racla la gorge, décidant de se sacrifier pour la noble cause et d’arrêter ce spectacle visuel douloureux.


- Gai-sensei, je crois parler au nom de l’équipe en disant que je ne comprends pas le sens de cela et que je trouve cette... Daisy-san, une horreur dont j’aimerais m’enlever de la vision. Expliqua le plus calmement possible la jeune femme, se félicitant de ne pas trop laisser filtrer ses intentions violentes.


Bien évidemment, Gai-sensei repéra les ondes de carnage dans la voix de la jeune femme et décida de résoudre la situation avec son habitude fétiche, c’est-à-dire un immense sourire heureux.


- Ma fleur, Daisy-san est là pour faire comprendre à nos jeunes Neji et Lee à quoi ressemble le corps d’une femme en floraison pour qu’ils découvrent en eux la source intérieure de leur jeunesse masculine !


- Ho, je vois. Répliqua platement Tenten, comme si elle parlait du beau temps. Il n’est donc pas nécessaire que j’assiste à l’entraînement du jour alors.


Sans attendre, elle tourna les talons dans l’espoir d’être ailleurs qu’ici. Et accessoirement, souffrir d’amnésie temporaire...


- Ma fleur, tu ne peux pas partir ! Nous devons faire cette découverte en équipe ! S’insurgea passionnément le Jonin, ses immenses sourcils se crispant de désapprobation.


Tenten s’arrêta et leur lança un regard vide. Elle se demanda si elle avait imaginé la fugace lueur de détresse dans les yeux nacrés de Neji lorsqu’elle avait décidé de partir et de le laisser, seul, affronter cette expérience stupide en compagnie d’un Gai-sensei entreprenant.


- Gai-sensei, en tant que femme, je n’ai pas particulièrement envie d’assister et de guider la naissance des fantasmes sexuels chez mes coéquipiers masculins. Claqua la jeune femme avec un sérieux mortel.


Cela eut au moins la décence de faire rougir ses lesdits coéquipiers masculins, même l’habituel stoïque Neji détourna la tête, mais son profil laissa voir sa peau d’albâtre saupoudrée de rose.


- Mais ma fleur, c’est justement en tant que femme que tu dois éduquer la flamme de la jeunesse sauvage de tes coéquipiers masculins! pour qu’ils comprennent du point de vue féminin ! Pleura le Jonin, comme si ses intentions étaient pures et que le fait qu’elle ne souhaitait pas l’aider dans son délire était en soi douloureux.


Tenten se demanda avec colère pourquoi, de toutes les bêtises de son sensei, celle-ci semblait la plus délurée et la plus logique en même temps. Car elle savait que l’homme marquait un point, d’un côté purement intellectuel.


Mais, cela n’empêchait pas la méthode d’être horrible et gênante...


Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de ce que l’homme allait raconter à ses innocents coéquipiers. De quoi auraient-ils l’air, en public, si les informations qu’ils enregistraient étaient fausses et stupides à cause de lui ? Elle imagina avec horreur Lee déambuler dans le marché tout en criant le mot seins comme si c’était une forme de bonjour…


- Je vais le faire. Soupira la jeune femme avec accablement. Mais seulement parce que je n’ai pas confiance en tes connaissances, Gai-sensei et qu’il est hors de question que l’équipe se ridiculise.


- Ma fleur, je suis si fière de ta jeunesse noble ! Se réjouit l’homme avec un bonheur qui l’attendrit presque.


- Dois-je vous rappeler que je ne suis aucunement consentant à cette étude ? Claqua froidement le jeune Hyûga, qui émanait littéralement de lui une aura glaciale de pure irritation.


- Et bien, il se trouve, mon cher Neji, que chaque Genin doit recevoir cette formation. Si tu ne veux pas la suivre avec nous, je demanderai à ce que ton clan s’assure de te transmettre les connaissances nécessaires. Assura le Jonin, imperturbable et semblant quasiment s’attendre à quelque chose du genre venant du jeune homme.


Tous eurent l’impression que la température venait de chuter de dix degrés autour de Neji et que le jeune homme pourrait se changer en statut de glace. Mais celui-ci garda sa contenance légendaire et hocha sèchement la tête. Tenten eut une vague de compassion pour lui...


- Alors finissons-en au plus vite. Dit-il avec tant de raideur que Tenten se demanda comment ses lèvres arrivèrent à bouger tant le garçon était crispé.


- Bien, alors commençons ! Accepta le Jonin, ne perdant rien de son entrain. Aujourd’hui, nous couvrirons seulement les bases essentielles. Commençons donc par notre cher Lee, que remarques-tu chez Daisy-san ?


L’adolescent fronça ses épais sourcils et tous purent voir son regard s’attarder sur l’imposante poitrine de la poupée de plastique, ce qui le fit encore plus froncer des sourcils.

- Pourquoi sa bouche est-elle en forme d’O ? Questionna finalement le jeune homme, ne voulant clairement pas invoquer l’objet de son regard.


- C’est une très bonne question, Lee ! Il se trouve que beaucoup d’hommes fantasment sur l’acte de mettre dans la bouche d’une femme leur appareil masculin. Expliqua le Jonin sans broncher, comme s’il ne venait pas de dire en soi quelque chose de complètement obscène.


Les trois adolescents rougirent violemment et Lee sembla penser que la poitrine aurait été, finalement, un meilleur sujet. Tenten eut une grimace de dégoût très évidente.


- Au vu de la réaction de notre fleur, vous devez donc prendre en compte que ce n’est pas toutes les femmes qui apprécient cet acte d’intimité. Gardez en mémoire que, par respect, il est important de garder une bonne hygiène.


Tenten se fit une note mentale d’apprendre un jutsu doton pour disparaître dans le sol. Lee, pour sa part, chancela dangereusement tant son visage était brûlant et Neji regardait le ciel comme s’il priait pour qu’un soudain éclair le frappe et le délivre de ce moment.


- Maintenant, au tour de Neji ! Quelles questions te poses-tu à propos de Daisy-san ? Demanda Gai avec bonne humeur.


Le jeune homme tressaillit et n’effleura de ses orbes opales l’incriminante poupée qu’une seconde.


- Pourquoi cette chose existe-t-elle ? Lâcha-t-il finalement du bout des lèvres, une grimace mécontente sur son visage.


- Une excellente question, Neji ! Félicita le Jonin. Il se trouve que l’humain a des pulsions primaires et que l’acte sexuel en fait partie. Sans entrer dans les détails des fétichismes, certains hommes, n’ayant pas de compagne, se soulagent donc avec des objets de toute sorte, puisque, parfois, les mains ne suffisent plus.


Tenten piqua un fard et ordonna à son esprit de ne produire aucune image associant cette information. Elle eut donc vaguement conscience, dans son intense concentration, que Lee déglutit bruyamment et que Neji, dans une rare démonstration émotive, serra douloureusement les poings pour lutter contre la furieuse envie de tourner les talons.


- C’est ton tour, ma fleur ! Que voudrais-tu souligner ?


- Que je vais développer une technique pour m’auto-assommer. Grogna celle-ci, croisant les bras pour se donner une contenance. Comme aucun ne veut apparemment souligner l’évidence, cette chose a des seins gigantesques. Termina la jeune femme avec dédain, résistant à son envie fiévreuse de lancer un kunai sur la monstruosité de plastique.


- Effectivement ma jeune fleur, les seins de Daisy-san, qui sont plus proéminents que la moyenne, représentent en soi l’attrait presque unanime des hommes pour cette partie de l’anatomie féminine. Acquiesça Gai avec son ton purement académique, comme s’il ne venait pas de sous-entendre que lui-même pourrait être dans la catégorie des hommes-à-seins.


- Mais Gai-sensei, Tenten m’a enseigné que la poitrine d’une femme servait à nourrir les bébés ! Déclara Lee, clairement confus.


- C’est effectivement la fonction biologique de la poitrine d’une femme, Lee. Accepta calmement l’homme. Mais pour des raisons plus ou moins psychologiques, les hommes sont souvent fascinés et très excités de toucher, goûter et d’utiliser les seins dans des actes d’intimité que nous n’aborderons pas aujourd’hui.


Comment l’homme faisait pour ne pas rougir de ses propres paroles était au-delà de la compréhension de Tenten et une certaine forme d’admiration pour le tact du Jonin se forma en elle. Lee ferma hermétiquement les lèvres et il sembla arrêter de respirer pendant que son cerveau traita l’information.


- Donc, Tenten, j’aimerais que tu expliques ton point de vue sur cet attrait masculin pour la poitrine. Quel conseil donnerais-tu à tes coéquipiers ? Demanda gentiment l’homme, conscient du malaise de la jeune fille.


- En tant que telle, je ne peux pas dire que je comprends cet attrait, mais je tiens à prévenir que, pour les femmes, leurs seins sont pour elles une partie de leur intimité et qu’il ne faut donc pas heu… les toucher sans le consentement de celle-ci, sous peine qu’elle soit très vexée et en colère. Expliqua maladroitement Tenten, mortifiée.


- C’est un très bon conseil, Tenten. Rappelez-vous que c’est un endroit privé pour les dames et que, si par mégarde, puisque c’est une partie du corps, vous entrez en contact avec celle-ci par accident, excusez-vous poliment. En tant que shinobi, vous devrez parfois combattre au côté de kunoichi ou vous entraîner avec elles, soyez donc respectueux. Celles-ci sont souvent conscientes des risques physiques qu’occasionne la proximité d’un combat, mais n’exploitez pas cela comme excuse. Termina le Jonin avec une sagesse qui surprit le trio.


Voyant que ses trois élèves avaient compris, il enchaîna.


- Maintenant, passons au sujet le plus complexe. Celui-ci vous occasionnera peut-être encore plus d’embarras, mais c’est une connaissance cruciale qu’il vous faut posséder. Si vous avez des questions, sachez que vous pouvez me les poser à part si vous le souhaitez.


Les trois adolescents se raidirent encore plus, se demandant comment il était possible d’augmenter la barre du malaise. Mais lorsque Gai souleva Daisy-san et écarta ses jambes en plastique ridicules, Tenten comprit vaguement que cela allait être astronomiquement pire…


En effet, le Jonin passa de long en large sur la différence biologique entre l’appareil masculin et féminin, raconta comment faire des enfants et les précautions à prendre pour ne pas occasionner de naissance et de douleur chez le sujet féminin. À la fin, Lee et Tenten s’assirent, les jambes flageolantes d’embarras et Neji paru si mortifié qu’ils se demandèrent brièvement si son cerveau n’avait pas décidé de lâcher par lui-même. Mais les trois Genin se firent un point d’honneur de ne pas rencontrer le regard des uns les autres, incertains de comment se faire face après ce cours particulièrement explicite.


- Nous arrivons donc aux deux derniers points dont je veux vous faire part pour terminer. Dit doucement le Jonin, son ton professionnel se changeant en quelque chose de beaucoup plus sombre et sérieux.


Cela eut le mérite d’attirer l’attention effilochée de ses élèves.


- Le premier point. Continua le Jonin. Il faut que vous ayez conscience des conséquences d’une intimité non-protégée. Il revient toujours à la dame de décider si elle veut garder l’enfant qui résultera de l’union, mais sachez que peu importe sa décision, cela changera sa vie à jamais. En tant que shinobi, vous devez être très au fait qu’il ne faut pas prendre une vie à la légère. Autant la naissance que l’avortement. Termina l’homme, s’assurant de plonger ses yeux sombres dans chacun de leur regard pour s’assurer que son point était passé.


Un silence plus lourd s’installa et chacun digéra l’information.


- Le dernier point est tout aussi important. Il s’agit de l’accord consenti. Cela s’applique non seulement à votre vie personnelle, mais aussi professionnelle. En tant que shinobi, il vous arrivera de devoir capturer une cible ou même de devoir l’éliminer, soit par ordre ou pour rester en vie. Cette cible pourrait un jour être une femme, et c’est donc sur ce point que je veux appuyer. Les hommes sont souvent plus forts physiquement que les femmes grâce à une hormone produite par leur corps, la testostérone, qui influence, entre autres, la prise de masse musculaire. Mais, en contrepartie, cette hormone a comme effet d’augmenter les pulsions sexuelles. Nous pouvons donc plus clairement voir apparaître un problème : l’agression physique et sexuelle est statistiquement plus encline à être produite par les hommes. Question jusqu’à maintenant ?


Les trois adolescents secouèrent gravement la tête en signe de négation, sachant d’une certaine façon où le sujet les mènerait.


- Bien. Alors je veux que vous graviez ce que je vais dire dans votre mémoire. Dit le Jonin avec un sérieux qu’il n’employait que lorsque la situation était très grave. En tant que shinobi, vous pourriez être en position de force face à une femme et en éprouver de la tentation charnelle. Sachez qu’avant d’être des shinobi, peu importe le village que vous servez, vous êtes tous deux humains avant tout. Il n’y a peu d’humiliations plus grandes, d’actes plus irrespectueux et vicieux que de profiter d’une dame de cette manière Bien sûr, il existe des situations où ce sont des femmes qui ont abusé d’hommes. Sâchez que cela peut aussi arriver. Vous pourriez autant être le bourreau que la victime et notre profession rend le risque encore plus grand. Tenten, je veux particulièrement te mettre en garde. Termina l’homme, une pointe de douleur et de peur se glissant dans ses yeux lorsqu’ils se posèrent sur la jeune fille.


Tenten se redressa un peu sachant, au niveau plus intellectuel, que c’étaient des risques doubles pour les kunoichi et voulant paraître forte devant Gai-sensei, qui, elle le savait, s’inquiétait profondément pour elle.


- Les kunoichi ont plus de la moitié des chances dans leur carrière de subir une diffamation profonde envers leur corps. Je veux que tu sois consciente que cela peut autant provenir de l’ennemi que d’autres shinobi alliés avec qui tu exécutes une mission. Malheureusement, bien que j’éprouve une profonde honte envers mes compatriotes masculins, je ne peux, malgré ma volonté, t’assurer qu’aucun shinobi de Konoha ne te manquera jamais de respect. Je veux donc que tu sois toujours alerte et préparée, même si, en soi, cela ne devrait pas être, lorsque tu exécuteras des missions avec d’autres personnes que l’équipe Gai. Même si ce sont des shinobi de notre village. Déclara le Jonin avec émotion et fermant les yeux pour reprendre contenance.


Tenten s’approcha de Gai-sensei, ému par cette affection qu’elle sentait dirigée envers elle et éprouvant le besoin profond de rassurer cet homme qu’elle avait appris à apprécier au fil du temps. Elle toucha donc son bras avec douceur et plongea ses orbes noisette dans le tourbillon de tristesse que lui reflétaient ses yeux onyx.


- Merci, Gai-sensei, je serai prudente, je le promets. Murmura-t-elle.


Ils savaient tous les deux que c’était souvent hors du contrôle de la kunoichi d’un jour être victime, mais si au moins une petite différence pouvait être faite en étant sur ses gardes, alors elle devait être prise en compte.


- Bien, mes jeunes élèves, je suis fière de vous et de la maturité dont vous avez fait preuve. Dit l’homme avec un peu plus de vigueur qu’il ne le sentait réellement. Aujourd’hui, nous allons faire une mission de rang D et alléger notre entraînement, puisque je veux que nous soyons en forme si le Hokage nous convoque.


L’équipe Gai accepta silencieusement le planning, tous concentrés dans leur propre pensée, nées des paroles du Jonin. En remarquant l’expression plus sombre de Neji et même, inhabituellement, de Lee, Tenten compris qu’elle devait laisser à ses camarades masculins un peu d’espace pour qu’ils puissent faire face à tout ce nouveau monde de risque qui s’ouvrait devant eux en tant que shinobi.


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C’est avec une certaine nostalgie que Tenten désherba sa parcelle de terrain aux côtés de Gai-sensei. Cela lui rappela les premiers mois de son entraînement et des débuts de l’équipe Gai. Depuis qu’elle avait perfectionné ses techniques de scellement, ils n’avaient accompli que des missions de rang C en dehors du village. C’était en quelque sorte relaxant de simplement se concentrer sur la terre entre ses doigts sans devoir étendre ses sens pour rester toujours alerte.


La jeune femme jeta un coup d’œil discret à son instructeur, qui était inhabituellement calme depuis ce matin. C’était bizarre de trouver presque plus réconfortant de le voir faire des pitreries que d’être réservé et discret. Ses orbes noisette se glissèrent sur Lee, plus loin sur sa gauche, et leur regard se croisèrent brièvement avant que celui-ci lui fasse un faible sourire et retourne rapidement à sa besogne.


Tenten résista à l’envie de se lever et d’aller lui demander ce qui l’affligeait tant, pour apaiser cette douloureuse inquiétude dans ses tripes. L’adolescent lui paraissait tendu et songeur, loin de son exubérance habituelle. Elle coula un regard sur Neji, plus éloigné à sa droite.


Le dos du jeune homme lui paraissait plus rigide, c’était en soi si infime que quelqu’un d’autre n’aurait pas remarqué la nuance entre sa posture raide habituelle, mais Tenten regardait souvent le dos de son coéquipier. Pas seulement parce qu’elle était derrière lui dans leur formation de déplacement en mission, ça, c’était l’excuse…


Elle devina que quelque chose tracassait aussi son coéquipier distant et le même besoin vif d’en connaître la cause alla rejoindre et s’empiler sur l’inquiétude initiale. Cependant, avec Neji, elle devrait être plus subtile…


Une idée germa dans son esprit lorsqu’elle regarda le soleil pour s’orienter temporellement. Tenten avait remarqué que la nourriture était un moyen de persuasion efficace avec ses coéquipiers. La jeune fille essuya ses mains poussiéreuses sur le peu de tissu de ses pantalons encore propres et fouilla ensuite dans ses parchemins pour en sortir une gourde d’eau, du savon et une serviette, qu’elle utilisa pour enlever toutes les saletés restantes.


Satisfaite, elle descella ensuite une nectarine et réduisit la distance entre le Jonin et elle, glissant un sourire encourageant sur ses lèvres.


- Gai-sensei, voulez-vous une collation ? Demanda-t-elle gentiment en faisant exprès d’agiter le fruit devant les yeux de l’homme, qu’elle savait qu’il appréciait particulièrement.


- Ho, c’est vrai que se serrait jeune pour mon corps ! Sourit Gai, semblant retrouver un peu de son humeur. C’est si gentil de ta part, ma fleur !


Comme elle l’avait secrètement espéré, le volume sonore du Jonin attira l’attention de ses deux coéquipiers et Tenten sauta aussitôt sur l’occasion.


- Venez les gars, c’est l’heure de la pause ! Les interpella-t-elle avec le plus de nonchalance possible, espérant que même le capricieux Neji ne s’opposerait pas à sa technique douce. Elle ne voulait pas spécialement passer à un niveau plus offensif pour lui sortir les vers du nez.


Ils parurent hésiter un peu, même Lee et Tenten ne put retenir une légère grimace inquiète de clignoter sur son visage avant que son sourire, plus faux, ne reprenne sa place.


- Venez Neji, Lee. Dit doucement Gai-sensei, sachant un peu l’objectif sous-jacent de la jeune fille lorsqu’il détecta l’inquiétude se glisser sur l’expression forcée de son élève.


Il se doutait de ce qui tracassait les deux adolescents et une fierté chaude mêlée de compassion remplit sa poitrine. Son équipe devenait de plus en plus soudée, même le stoïque Neji commençait à abaisser ses lourdes barricades avec eux.


Les deux jeunes hommes s’avancèrent finalement, au grand soulagement de Tenten, qui glissa à l’homme un regard reconnaissant et il lui répondit par un discret sourire. Avec une application attentionnée qu’elle essaya de ne pas rendre trop évidente, elle glissa à tour de rôle à chacun des mâles le nécessaire pour se nettoyer les mains et descella le fruit qu’elle savait être leur préféré pour leur remettre dans leurs mains désormais propres. Une nectarine pour Gai-sensei, une banane pour Lee, une pomme pour Neji et finalement, une clémentine pour elle. Elle prit aussi soin de glisser une gourde d’eau à chacun. Ensuite, elle prit place à côté de Lee, s’asseyant volontairement plus près.


- Alors Lee, voudrais-tu discuter de ce qui te tracasse ? Demanda finalement Tenten en essayant de ne pas paraître trop insistante, même si elle avait vraiment envie d’en connaître la cause.


Le jeune homme tressaillit légèrement et glissa un regard presque désolé sur sa coéquipière.


- Tout va bien Tenten, je suis simplement plus fatigué aujourd’hui. Déclara-t-il évasivement, évitant de regarder la jeune fille dans les yeux.


Un sourire doux se glissa sur le visage de Tenten en pensant à quel point Lee était un mauvais menteur.


- Lorsque tu seras prêt, sache que… je vais écouter. Répondit-elle simplement, plus timide vers la fin.

C’était généralement plus Lee qui était aussi ouvertement… émotionnel.


En voyant la petite rougeur se glisser sur les joues de son amie et son regard noisette brûlant d’inquiétude et de douceur dirigé vers lui, Lee eut un pincement au cœur. Le sujet de ses ruminations revint avec la force d’un coup de pied de Gai-sensei dans son estomac. Le souffle lui manqua temporairement et il dut se secouer pour s’empêcher de sauter sur la jeune femme et la serrer dans ses bras en pleurant presque. Il se contenta donc d’agripper une de ses mains et de la presser avec émotion.


- Je le ferai, c’est promis. Répondit-il avec une ferveur qui rassura la jeune fille.


Si Lee promettait, alors elle devait lui faire confiance et attendre. Les promesses étaient sacrées pour le garçon.


- D’accord. Acquiesça celle-ci, serrant aussi la main de ce garçon qu’elle considérait comme un frère avec affection. Elle tourna ensuite son regard noisette vers Neji, qui regardait l’échange du coin des yeux. Même chose pour toi, Neji. Termina-t-elle.


Le jeune Hyûga fut troublé par les flammes de détermination et de douceur qu’il voyait danser dans ses orbes dirigés vers lui. Une étrange émotion se glissa dans sa poitrine et il décida de fermer ses yeux au monde pour éviter qu’ils ne lisent ce que son corps exprimait, ce que lui-même n’arrivait pas à cerner. Il ne répondit pas et il fût ravi que cela n’était, en fait, pas vraiment décalé de son caractère habituel, car Tenten sembla prendre son absence de réponse comme normale et n’insista pas. Elle décida plutôt d’engager la conversation avec Gai-sensei, pour leur laisser de l’espace. Il se surprit à éprouver une sorte de tendresse envers elle, puisqu’il savait à quel point elle s’inquiétait généralement pour eux, mais qu’elle se forçait consciemment à ne jamais être étouffante, collante ou indiscrète.


C’était tellement… Tenten.


Il sentit un regard insistant poser sur lui et par instinct, Neji ouvrit ses yeux opalins pour les poser dans la direction que ses sens lui murmuraient. C’est ainsi qu’il rencontra le regard de Lee, qui semblait exactement désirer cela, puisqu’il accrocha ses orbes foncées aux siennes. Un message circula entre eux, contre la volonté de Neji, celui-ci comprit le sens de la dureté qu’il lisait dans les yeux de l’adolescent en spandex.


Il sut que Lee avait glané une information dans ses propres orbes pâles, surtout lorsqu’il posa très ostensiblement son regard sur Tenten avant de le ramener sur lui. L’inquiétude sauvage et la détermination brute que le jeune Hyûga y lut fit écho avec ses propres pensées, après le discours de Gai-sensei ce matin.


Il comprit que Lee avait, d’une certaine façon, eu les mêmes réflexions que lui. Alors, il hocha simplement et discrètement la tête et retourna à sa collation, car il savait que Lee avait compris et que cet accord tacite lui serait suffisant.


Puisque depuis que Gai-sensei avait annoncé les statistiques générales sur les risques qui planaient au-dessus de la tête des kunoichi, les tripes de Neji avaient fait une torsion douloureuse dans son ventre. Une colère froide et une peur insidieuse s’étaient glissées dans ses muscles à la réalisation qu’un jour, peut-être, Tenten serait blessée de cette façon.


Tous les enseignements de Gai-sensei se glissèrent dans son esprit, ses nouvelles connaissances gênantes prenants un tournant d’horreur à mesure que celui-ci prenait la mesure de la manière dont une personne pourrait blesser et changer, par ses actes, la jeune femme qui se tenait devant lui. Lui infliger des blessures qu’aucun jutsu médical ne pourrait soigner, que ses yeux infaillibles ne pourraient même pas voir…


Les insinuations des ninjas qui les avaient attaqués lui étaient revenues en mémoire et Neji compris ce qu’ils auraient fait de sa coéquipière si l’équipe Gai avait échoué. Le fait qu’il l’ait vu de premières mains en combattant ces ninjas rendait les conséquences d’autant plus tangibles que cela pouvait arriver n’importe quand, à n’importe quelle mission, avec même des shinobi à qui il était plus ou moins censé laisser son dos.


Neji sentit encore une fois sa poitrine brûler désagréablement à cette pensée et sa seule consolation fut qu’il savait maintenant que c’était plus ou moins partagé par tous les membres de l’équipe Gai. Lee lui avait clairement fait comprendre et lui avait silencieusement demandé de veiller sur la jeune fille si lui-même ne pouvait pas le faire. Il avait accepté et il savait que Gai-sensei s’en occuperait aussi personnellement. Mais il ne voulait pas avouer à voix haute qu’il ferait tout aussi de même, pour que jamais ce genre de chose ne se produise.


Un rire doux et amusé échappa de la jeune fille, ramenant Neji dans la réalité et ses yeux se dirigèrent d’eux-mêmes vers Tenten. Gai-sensei semblait avoir dit quelque chose de drôle puisqu’elle gloussait de bon cœur, une lueur affectueuse dans ses yeux noisette posés sur l’homme.


Une détermination féroce remplaça le brasier douloureux dans sa poitrine et sa force déferlante le laissa presque haletant. Il sut, à ce moment-là, qu’il ferait des trucs qualifiés de stupides par sa logique pour s’assurer que rien n’effacerait ce genre de sourire du visage de sa coéquipière…


Ils terminèrent leur collation sous les blagues de Gai-sensei et de Tenten et même Lee, vers la fin, finit par alléger son humeur et participer.


Ils allèrent se remettre au travail lorsqu’ils sentirent la présence de quelqu’un à peine deux secondes avant qu’un ninja masqué, vêtu de noir, ne se glisse comme une ombre à la périphérie du jardin que l’équipe Gai avait pour mission de désherber. Aussitôt, le groupe tomba dans une posture défensive avant de s’interroger, l’instinct parlant d’abord.


- Je viens au nom d’Hokage-sama pour prévenir Tenten-san qu’il désire la rencontrer. Les prévint calmement l’Anbu, ayant pris soin de garder une distance sécuritaire avec le groupe.


Il avait appris, tout au long de sa carrière, que de surprendre des shinobi pouvait raccourcir une durée de vie...


L’Anbu se demanda intérieurement pourquoi le groupe semblait encore plus se crisper, même s’ils avaient tous abaissé leur posture d’attaque. Mais son travail n’incluait pas de poser des questions, alors il se contenta d’attendre patiemment que la jeune femme le rejoigne.


Tenten se glissa silencieusement hors du groupe et envoya à ses coéquipiers un regard désolé, mais tout de même ferme. N’ayant pas le courage de dire quelque chose, puisqu’elle ne pouvait pas faire de promesses tangibles, ne sachant pas ce qui l’attendait, elle se contenta d’un sourire crispé. Ne voulant pas voir l’expression du trio, car elle savait que cela serait plus douloureux qu’autrement, elle se détourna et fila rejoindre l’ Anbu d’une foulée rapide.


- Je suis Tenten, je vous suis. Répondit la jeune femme lorsqu’elle fut proche de l’homme masqué, refoulant de son mieux ses émotions dans un coin de son esprit pour paraître professionnelle et calme.


- Bien, allons-y. Déclara platement l’homme, qui bondit rapidement vers la tour, bureau officiel de l’Hokage.


Il se demanda ensuite intérieurement s’il devait ralentir son rythme, car la jeune fille devait à peine avoir seize ans et n’être, qu’au mieux, une jeune Chuunin. Il glissa un coup d’œil vers elle et fut surpris de conster qu’elle le talonnait, un regard déterminé et une expression sérieuse sur son visage.


Alors, silencieusement et efficacement, ils se rendirent au bureau du Hokage, où il la laissa sans un mot devant la porte avant de se poster au côté de l’autre garde. La jeune femme toqua doucement à celle-ci, se demandant si tout le monde se rendrait compte de son trac d’être seule, cette fois-ci, devant le chef du village.


- Entrer. Résonna la voix grave du propriétaire du bureau.


Poliment, Tenten s’exécuta et s’empressa de se présenter tout en inclinant la tête en signe de respect.


- Bonjour Hokage-sama, c’est Tenten.


- Ho, bonjour Tenten-san. Entre. Tu peux fermer la porte derrière toi. Accueillit gentiment le vieil homme, un sourire sincère sur son visage ridé.


Une fois la porte fermée derrière elle, la jeune fille prit une posture droite devant le bureau, se demandant si elle devait faire quelque chose d’autre et devenant rapidement nerveuse.


- Détends-toi, mon enfant. Lui sourit l’homme, sentant la nervosité de son invité, même si la jeune femme le cachait relativement bien.


- Pardon Hokage-sama, je me demandais juste si j’oubliais une étiquette de courtoisie. Avoua timidement Tenten, se permettant de relaxer ses épaules et de laisser un minuscule sourire d’excuse étirer ses lèvres.


Le vieil homme agita la main dédaigneusement, une expression légèrement amusée sur son visage.


- Si tu savais à quel point tous ces trucs d’étiquette est une perte de temps. Dispensons-nous de cela si tu veux bien.


Un sourire beaucoup plus sincère se glissa sur le visage de Tenten, soulagée de pouvoir ne pas marcher sur des œufs plus longtemps. Elle avait souvent conscience que ses manières et, plus particulièrement leurs absences, dans certains cas, gênaient les gens autour d’elle. Venant d’un milieu dans lequel les enfants avaient pour responsabilité d’élever les autres enfants, elle se disait qu’elle s’en sortait pourtant majoritairement bien.


- J’en serais ravi, Hokage-sama. Je ne suis pas friande des courbettes et des mots creux. Approuva la jeune fille.


L’Hokage ria, appréciant l’honnêteté qu’il sentait émaner de son interlocutrice.


- Bien. Alors allons directement dans le vif du sujet, si tu veux bien. Dit le vieil homme, reprenant son sérieux, mais s’assura de rester cordial, car il savait que sa voix professionnelle avait tendance à intimider les nouvelles recrues.


Une expression plus grave se glissa sur le visage de Tenten et elle hocha doucement la tête, indiquant au Hokage qu’elle était prête à écouter ce qu'il avait à révéler.


- J’ai reçu le rapport du médecin légiste de la morgue, l’un des deux ninjas a pu être identifié grâce au Bingo Book.


Le vieil homme sortit ledit livre d’un tiroir de son bureau et alla directement vers les dernières pages, où les ninjas incriminés et recherchés, mais de moins gros calibre, étaient répertoriés.


- Il se faisait appeler Roublard et était un ninja non-officiel de Kiri. Mais nous savons qu’il est courant, pour ce village, de faussement radier un de leurs shinobi pour l’utiliser pour des missions qui, si elles tournent mal pour le mercenaire, n’entacheraient pas directement la réputation du village. Il serait donc prudent de garder en tête que Kiri peut être l’employeur des deux ninjas qui vous ont attaqués, mais ne pas écarter la possibilité que cela puisse être aussi une organisation du pays du feu, puisque ce genre de mercenaire offre ses services au plus offrant. Expliqua l’Hokage.


- Il est vrai que l’expertise de l’équipe Gai ne doit pas avoir fait plaisir à certains. Un des marchands que nous escortions, il y a deux mois, m’a avoué que de ne plus avoir besoin d’autant de gardes pour protéger ses chariots diminuait de beaucoup ses dépenses. Il y a sûrement quelqu’un de lésé financièrement par mes techniques. Accorda la jeune fille, consciente que pointer seulement Kiri du doigt n’était pas sage.


- Nous sommes donc d’accord que cela peut relever d’une affaire interne. Acquiesça l’homme, qui prit un parchemin épais de son bureau encombré. J’ai reçu une demande de mission hier qui me paraît, sous l’angle de nos découvertes, suspecte. Il s’agit…


Avant que l’Hokage ne puisse poursuivre, des éclats de voix traversèrent l’étanchéité de l’épaisse porte, les informant que quelque chose n’allait pas. Tenten se mit en position offensive et glissa rapidement sa main dans sa pochette d’invocation d’arme. Elle était consciente que, si deux Anbu n’avaient pas pu arrêter les intrus, elle se ferait facilement évincer, mais elle ferait en sorte d’au moins les blesser sérieusement pour donner à son Hokage une ouverture.


La porte s’ouvrit à la volée et un Anbu essoufflé pointa le bout de son masque dans l’embrasure, même si celui-ci paraissait de travers à la jeune fille.


- Hokage-sama, je suis désolé d’interrompre ! Maito Gai tient absolument à entrer et n’écoute rien de nos réfutations. Il menace de… d’infliger de lourds dommages matériels si…


- Hokage-sama ! Laissez-moi assister à cette rencontre ! Hurla la voix du Jonin, de l’autre côté de la porte, suivie par des bruits étouffés, signes d’un rude combat.

Le vieil homme se cala dans l’imposante chaise avec un soupir fatigué, mais un discret sourire étira ses lèvres. Tenten le détecta parce qu’elle avait appris à être hyper-consciente de tout signe d’émotion chez son stoïque coéquipier.


- Faites-le entrer. Grogna finalement le vieil homme.


L’Anbu, bien que masqué, laissa transparaître dans sa posture un léger soulagement et acquiesça.


- Laisse-les entrer, Xan. Déclara l’Anbu à son coéquipier, en plein combat avec l’homme-spandex très vigoureux.


Tenten rangea ses armes et eut un soupir mi-exaspéré, mi-affectueux.


- Je m’excuse pour eux d’avance, Hokage-sama. Dit la jeune femme.


Avant que le vieil homme ne puisse répondre, un Gai-sensei échevelé entra dans la pièce, suivit par un Lee agité et un Neji balançant entre l’irritation et l’inquiétude, ce qui était difficile à cerner avec son visage volontairement lisse.


- J’espère que tu as une bonne explication à cela, Gai. Grogna l’Hokage, ne retenant plus sa voix imposante d’enrober la pièce et faisant tressaillir les trois Genins.


- Évidemment, Hokage-sama ! Je vous prie de ne pas en tenir rigueur à mes trois élèves et d’accepter de me laisser rejoindre tout groupe que vous désirez monter pour la protection de Tenten ! Plaida vaillamment le Jonin, abaissant la tête très basse pour montrer son dévouement et sa bonne foi.


Le vieil homme posa ses mains ridées sur son imposant bureau et observa longuement l’homme devant lui, ainsi que les deux adolescents, qui avaient aussi baissé la tête en signe de respect et pour soutenir leur sensei, même si cela semblait incommoder Neji, d’une façon quelconque.


- Hokage-sama. Dit finalement Tenten, brisant le silence lourd dans la pièce. Je ne veux pas vous offusquer le moins du monde avec un conseil, mais s’il vous plaît, laissez Gai-sensei m’accompagner, j’ai peur qu’il fasse une bêtise si je pars sans lui. Termina-t-elle en inclinant aussi la tête pour rejoindre ses coéquipiers.


L’homme ne put retenir un léger rire et tous levèrent la tête pour lui jeter un regard surpris.


- Repos mes enfants. Dit finalement l’homme d’une voix plus douce, ses yeux vifs scintillants de douceur et de fierté. Je suis très ému par votre dévouement les uns envers les autres, vous faites honneur à Konoha et êtes un modèle de camaraderie pour les autres shinobi.


- Je suis aussi extrêmement fier de mes élèves, Hokage-sama ! Approuva le Jonin avec émotion.


- Mais l’insubordination n’est pas un bon exemple, Gai. Gronda le vieil homme, comme s’il réprimandait un enfant.


Cela eut le mérite de faire vaciller le confiant Jonin, qui acquiesça piteusement.


- Je vais donc accepter la demande de Tenten et vous laisser, tous les trois, l’accompagner en mission. Ne t’inquiète pas, Tenten, vous n’irez pas seuls. Il est hors de question que je laisse seulement trois Genin et un Jonin assumer une mission dont on ne sait pas à quoi s’en tenir. Assura l’Hokage, lorsqu’il vit l’éclat de détresse dans les yeux de la jeune fille à la mention des deux jeunes hommes l’accompagnant aussi.


- Je n’ai aucun inconvénient à travailler avec qui vous plaira, Hokage-sama. Répondit respectueusement Gai-sensei, ses yeux débordants de reconnaissance.


Lee essuya le plus subtilement possible ses larmes de soulagement dans l’ombre de la silhouette de Gai-sensei et Tenten se retint d’aller l’enlacer, car ce n’était pas le moment et elle ne voulait pas non plus humilier Lee devant l’Hokage.


- J’allais discuter de la mission qui me paraissait suspecte avec Tenten, alors retournons à cela. Répondit le vieil homme, reprenant le parchemin mis de côté dans le feu de l’action. Il m’a été demandé hier de monter une équipe de shinobi pour apporter en urgence du matériel essentiel à une importante mine en activité.


L’Hokage déplia le parchemin froissé avec fluidité pour le leur montrer.


- Celle-ci a subi une série d’effondrements inexpliqués et ils ont expressément besoin de fournitures médicales et d’outils pour régler le chaos là-bas. Expliqua calmement l’homme. Mais, sous un angle sous lequel quelqu’un en veut aux techniques de Fûinjutsu de Tenten, il est suspect que, d’un, la mine en question soit à la limite des frontières du pays du feu et, de deux, il est clair que vous seriez mon choix prioritaire pour cette mission, qui s’adapte un peu trop parfaitement à vos compétences. Il est donc prudent de penser que c’est précisément l’objectif attendu que de vous y envoyer. C’est donc pour cela que je vais joindre deux Anbu à votre équipe, puisque, bien que cela sente l’embuscade à plein nez, il se trouve qu’il y ai vraiment des civils qui dépendent des fournitures que vous allez livrer.


- Les Anbu auront-ils comme mission de capturer et de retourner au village ensuite ? Demanda Gai-sensei de sa voix professionnelle.


- En effet, ils auront comme mission de découvrir qui tire les ficelles, mais la capture pourrait être trop risquée, puisque nous ne savons rien de leur nombre, de leur niveau et de leur intention à savoir si la vie de Tenten doit être épargnée ou non. De plus, il est plus que probable qu’ils utiliseront le terrain à leur avantage. Les deux Anbu auront donc comme mission de récolter l’information sur place et de s’adapter à ce qu’ils apprendront. Il est donc possible qu’ils vous accompagnent jusqu’à la mine et vous épauleront dans votre mission, si cela est nécessaire. Termina l’Hokage.


Les quatre shinobi acquiescèrent silencieusement, imprégnant les informations dans leur mémoire.


- Vous partirez demain. Rendez-vous à l’heure et à l’endroit indiqués dans ce parchemin pour sceller le matériel et vous rassembler. Gai, tu seras le chef de mission pour mener à bien la livraison du matériel et prendre en charge l’aide nécessaire à apporter à la mine. Les deux Anbu seront indépendants pour la capture, mais vous devrez travailler ensemble dans ce but. Questions ?


- Aucune, Hokage-sama. Répliqua sérieusement le Jonin en prenant avec respect le parchemin que lui tendait le vieil homme.


- Alors allez vous préparer et revenez en vie. Acheva l’homme avec une expression grave et sérieuse.


L’équipe Gai s’inclina et tous quittèrent le bureau silencieusement. Il se dégageait des vagues d’irritation des deux Anbu qui surveillaient la porte, alors le groupe sortit sans faire d’histoire. Lorsqu’ils furent dehors, Gai se tourna vers ses élèves avec une expression sérieuse.


- Je vous ai mis dans une situation dangereuse, Lee, Neji, mais j’ai pleinement confiance en vos capacités pour savoir que, si nous travaillions ensemble, alors il y a de fortes chances que nous réussissions. Malheureusement, je ne peux rien promettre et cette mission sera la plus périlleuse que nous n’ayons jamais réalisée ensemble, mais je sais que vous en êtes conscient. Je veux donc que vous sachiez qu’en aucun cas, je ne vous oblige à nous accompagner, parce que la moindre hésitation pourrait être fatale. Dit-il gravement.


- Je n’ai pas l’intention de reculer, Gai-sensei, l’équipe Gai représente trop pour moi. Répondit sérieusement Lee, une farouche détermination brillant dans ses yeux ronds.


- Je ne me retire pas non plus. Assura plus calmement, mais tout aussi fermement Neji.


Tenten resta silencieuse, la gorge nouée par l’inquiétude de savoir que les deux jeunes hommes, aussi forts soient-ils, allaient les accompagner et risquer leur vie pour quelque chose qui la concernait. Elle ne les insulterait pas en essayant de les dissuader, elle serait très vexée et furieuse si les places seraient inversées et que l’un des deux fasse cela. Alors, elle se contenta de hocher la tête pour montrer au Jonin qu’elle était tout aussi déterminée que les deux adolescents.


Intérieurement, elle prit la décision qu’elle se livrerait volontairement si la situation tournait en leur défaveur, surtout si cela pourrait les sauver.


- Bien. Alors allons nous préparer pour être prêts à partir après le scellement du matériel de demain. Nous commencerons par les provisions. Dit le Jonin, reprenant une voix plus douce.


Ainsi, ils passèrent le reste de la journée à soigneusement préparer leur départ. Emballant et scellant la nourriture, vérifiant méthodiquement et renflouant plus que d’habitude leur trousse médicale. Ils auscultèrent patiemment leur matériel de survie et Tenten s’assura farouchement que chacun de leurs parchemins d’urgence et d’effet personnel étaient en ordre.


Rassuré que rien n’ait été oublié, ils se quittèrent pour préparer chacun leur sac de voyage, que Tenten scellerait lorsqu’ils se retrouveront au lieu de rendez-vous. C’est avec un fort sentiment d’anxiété que la jeune femme leur souhaita bonne nuit et qu’elle fila vers son appartement.


Une fois la porte d’entrée hermétiquement fermée derrière elle, Tenten se laissa glisser au sol et libéra les douloureuses larmes refoulées vaillamment tout au long de la journée.


Elle laissa sans remords, dans la solitude de son chez-soi, les perles transparentes mouiller ses joues et se transformer en torrents chauds.


Tenten pria de tout son cœur, en serrant désespérément son amulette fabriquée par sa famille de l’orphelinat, qu’elle ne perdrait pas les nouveaux et précieux membres de sa famille shinobi dans cette mission.


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Anecdote de la semaine :


Je me demande quoi t’écrire, mais il est vrai que j’en ai envie. C’est juste que j’ai perdu l’habitude d’écrire aussi facilement mes conneries quelque part. XD


Commençons donc avec l’apéro ! Question de réchauffer progressivement l’exhibition ! J’ai un nouveau chez-moi maintenant et un nouveau chez-soi implique de grandes responsabilités… En moins cool que de sauver des personnalités publiques ou de cacher un super-pouvoir… Ouais, y’a que ma toilette que je dois sauver de mes grosses commissions et de ma vaisselle que je dois empêcher l’accouplement prolifique et compulsif sur mon comptoir. (Merde, j’ai bu l’apéro trop vite ! Me voilà déjà nue ! XD)


Enfin bref, j’ai un nouveau chez-moi, plus stable, plus grand que ma caverne d’avant et surtout… plus grand. Je l’ai dit ? Attends, il faut que je t’illustre le truc. J’ai de la place pour penser à passer mon aspirateur et me dire que je n’ai pas assez d’énergie pour mon nouveau territoire ! (OK, il y a aussi un peu de flemme dans tout ça…) Mais c’est pour moi une nouveauté. Que dire, une grande aventure à explorer en solo. Maintenant, quand je pète, y’a que moi qui en paye les conséquences, c’est ça, le passage vers l’indépendance ! XD


Bref, je viens de lâcher une bombe (écrit, t’inquiète XD) et ce chapitre me donne la pathologie des doigts actifs et des neurones en déroute (communément appelé l’inspiration...) pour republier compulsivement le fruit de mon travail, que je redécouvre avec bonheur, comme un placement financier qui a fait des bébés et qui te dirait que tu es parent d’une famille nombreuse et que tu ne le savais pas. Attends… ce n’est pas vraiment un exemple de joie, ça ! Je recommence : c’est comme quand ta grand-mère te dit qu’elle a tes bonbons préférés en réserve, mais qu’elle les garde pour quand tu seras assez mature pour les déguster… Heu, ça sonne comme une prise d’otage intellectuelle sur l’obligation de grandir XD. Ce que j’essaie de dire, putain, c’est que je vais recommencer à publier. Il me semble que ce n’était pourtant pas si compliqué à écrire… Ça promet! XD


Prenez soin de vous !


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