Akira

Chapitre 2 : Episode 1 - Scène 2

1872 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 05:18

Scène deux

Akira, Chiyo, Karura, Sasori

Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance, c'est une riposte.

Henry de Montherlant

Deux jours s'étaient écoulés depuis la nomination d'Asano en tant que Kazekage. Pour Akira, c'était le jour où Chiyo, directrice officielle du cabinet exécutif du Lotus Blanc, lui annoncerait son nouveau titre : secrétaire du Conseil, soit le bras-droit du Kazekage. Akira se leva de son lit, exhibant son corps svelte et musclé, congédia sa prostituée, et se brossa les dents, remarquant seulement après que Sasori se tenait droit derrière lui. Le petit garçon aux cheveux roux lui demanda d'une voix timide :

- Pensez-vous qu'ils diront oui.

- Je te l'ai déjà dis, Sasori-kun. Lui sourit Akira. Tu deviendras jōnin aussitôt que je serai fait secrétaire du Conseil.

Sasori l'orphelin émit un petit sourire.

- J'espère que nous n'aurons pas besoin d'empoisonner qui que ce soit d'autre. Dit-il d'une voix angélique.

- Moi aussi. Mais le Shōdai Kazekage allait trop loin. Il projetait de déclencher une guerre mondiale pour s'emparer de tous les bijuus. Nous serions écrasés par les Senju. N'oublions qu'ils ont le monopole de la guerre avec leur satané Kyūbi. Le démon-renard-à-neuf-queues et trop dangereux pour nous pour l'instant. Le clan Uzumaki s'en targue d'ailleurs. Depuis qu'Hashimara Senju s'est allié avec ce maudit clan, nous sommes en désavantage face à Konohagakure. J'espère qu'Asano consolidera nos forces au lieu de déclencher des guerres à tout venant !

- Vous avez sans doute raison, sensei. Finit Sasori. Si vous avez besoin de quelque chose, je serai ici.

- Et toi, si tu as besoin de moi, appelle-moi avec le jutsu que je t'ai enseigné. Tu sais, la télépathie par le biais du fuinjutsu.

- D'accord, sensei. Bonne chance !

- Ne dis pas ça, Sasori. Le coupa net Akira, d'une voix tranchante. Dans la vie, il n'est jamais question de chance.

Il enfila son costume du Lotus Blanc, aidé de deux serviteurs du clan Monzaemon, et lorsqu'il sortit, il fut photographié par plusieurs journalistes. L'un d'entre eux vint même s'approcher de lui mais ses gardes du corps voulurent le tenir à l’écart.

- Enfin, la presse de Sunagakure mérite quelques informations. Annonça Akira en s'adressant à son garde du corps.

Aussitôt, tous les journalistes accoururent en plein désarroi. Aucun politicien n'était aussi populaire que Monzaemon Akira. Mais également mystérieux. L'interviewer relevait du miracle.

- Akira-dono. Commença un journaliste. Je suis Karura, du Yellow Snake Express. Jinwanabi Asano a été élu Kazekage en moins de trois minutes par le Daimyō ? Pensez-vous qu'il y a eu corruption ?

Karura ? L'épouse d'Akodo Isshin, hein ? Tu te crois maligne à m'interviewer sur une affaire pareille. Bien sûr qu'il y a eu corruption. Mais est-il vraiment intelligent de poser la question au directeur de la campagne du Kazekage nommé.

- Corruption ? Je crois que le Serpent Jaune a eu tout intérêt à évoquer la question de la corruption au vu de son écrasante défaite. Mais la question n'est pas là ? Pourquoi le Serpent Jaune a-t-il voulu déclencher une guerre avec Iwa, alors que nous venons de signer un traité de non-agression avec lui. Je crois que la question se pose ici.

Karura voulut répliquer, mais elle fut bousculée par un autre journaliste, que reconnut aussitôt Akira. Il s'agissait d'un vieillard free-lancer critique, anarchiste, voir nihiliste, qui regrettait l'époque des Provinces en Guerre. Akira fit signe à ses gardes de l'éloigner, son magazine ne lui apporterait aucun soutien ni lectorat – puisqu'après tout il n'était lu par personne. Il vit alors un journaliste du journal White Lotus, qu'il amena à lui.

- Akira-sama. S'inclina-t-il. Quelle prodigieuse victoire pour le parti du Lotus Blanc. Avez quelques informations quant à la campagne qui résulta en la victoire du Nidaime Kazekage Jinwanabi ?

- Bien sûr. Sourit Akira qui n'attendait que cette question. C'est ma division qui a dirigée la campagne.

- Vous sous-entendez donc être l'éminence grise derrière l'élection de notre Kazekage ?

- Ne sous-entendons rien, voulez-vous ? Je regrette très chers journalistes, mais le devoir m'appelle. Vous pourrez me trouver au Palais du Kazekage dans quelques heures.

Il fut photographié à multiples reprises avant de s'écarter de la foule, aidé en cela par les gardes Monzaemon. Akira se dirigea alors vers le Palais, flanqué par ses chiourmes, et se délectant à l'idée de son ascension prochaine. Il passerait du simple statut de conseiller et de jōnin à celui de secrétaire du Conseil, soit le plus haut rang de Sunagakure après le Kazekage lui-même. Des années de préparation furent nécessaires. Il dût faire empoisonner le Shōdai Kazekage, faire espionner le Daimyō du Pays du Vent en personne, et éliminer les protestataires ou les candidats les plus sérieux – parfois même de sa propre main.

Il arriva promptement au Palais, se dirigeant vers le bureau de Chiyo-baa-sama, qu'il avait aidé à obtenir le poste de représentante officielle et chef du cabinet du Lotus du Blanc. Sans plus attendre, il s'assit dans la salle d'attente, congédiant ses gardes. Akira attendit quelques minutes, s'agitant nerveusement :

- Et elle me fait attendre, la gueuse en plus. Commenta-t-il. Vous voyez comment on remercie les gens à Sunagakure ! Aucun respect pour les gens respectables. Je suis sûr que tous les clans courbent désormais l'échine devant ce pleutre d'Asano. Voyez-vous comment le monde tourne... Aucun respect pour ceux qui ont faits tout le travail à la place des concernés !

Akira fut reçu quelques instants plus tard par la vieille kunoichi.

Lorsqu'il pénétra dans le bureau, la première chose qu'il remarqua fut l'absence d'Asano.

- Asano n'est pas présent ? Demanda-t-il à Chiyo.

- Il a eu un empêchement, répondit l'ancienne.

- Je vois. Sourit Akira. Il doit fêter sa victoire avec ses amis. Il doit se reposer, il a dû en baver avec les journalistes et il doit préparer la cérémonie d'investiture. Mais là n'est pas le problème. J'ai préparé mon discours pour ma propre investiture. Il y a tout dans ce dossier. La politique extérieure, la politique interne et tout le...

- Akira-san. Coupa Chiyo. Vous ne serez pas nommé secrétaire du Conseil.

Akira resta là, coi, à attendre une explication qui vint pas et qu'il ne chercha même pas tant il était enragé :

- Vous n'auriez jamais eu ce poste sans moi, Chiyo-baa-sama.

- Je suis désolée, Akira-san. Mais sachez que ça été une très longue discussion. Asano a...

- Vous m'avez demandé de m'occuper de toute la campagne d'Asano et maintenant il n'a même pas le courage de venir me dire en face qu'il me congédie...

- Vous êtes loin d'être congédié, Akira-san. Le calma Chiyo. Asano a besoin d'un jōnin expérimenté pour contenir le Shukaku. Vous savez, ça été sa politique principale pour devenir Kazekage. Il a besoin de vous en tant que chef de sa nouvelle unité.

- J'ai tout fait pour vous... Et maintenant, je ne suis qu'un homme de main de plus pour accomplir les salles besognes du Conseil.

- Je vous rassure tout de suite, vous restez le ''fouet'' du Lotus Blanc. Vous n'êtes pas congédié. Le Kazekage a juste besoin de savoir si vous êtes de son côté ou non ?

Ce chantage était grossier. Si Akira voulait rester conseiller, il devrait devenir le chef de la foutue unité d'Asano. Il réfléchit quelques instants et se dit que la précipitation ne lui rapporterait rien de bon. Mais les choses n'en resteraient pas là. Elles changeraient. Et il s'en assurerait.

- Si c'est que le Kazekage souhaite. Fit Akira d'un air faussement résigné.

- Je vous remercie, Akira-san. Sembla souffler Chiyo. Vous êtes toujours là pour le Lotus Blanc quand il en a besoin.

- Juste par curiosité... Qui a été choisi à ma place ?

- Tsuru Hitogari, il est certes moins expérimenté que vous. Mais vous êtes trop indispensable sur le terrain, Akira-san.

- Bon choix. C'est un homme bouillonnant. Il saura faire changer les choses dans ce pays. Ce sera tout ?

- J'en ai peur, Akira-san. Mais ne le prenez-pas personnellement. Il ne s'agit que de politique. J'ai plaidé en votre faveur.

- Je vous crois, Chiyo-baa-sama. Au revoir, alors. Vous m'enverrez un chūnin pour convenir de la mise en place de mon unité. Sasori fera l'affaire. Puisque je suppose que vous ne ferez pas de lui un jōnin, comme promis.

- Asano le juge trop instable depuis le décès de ses parents face à Sakomo Hatake.

- Cela n'a pas d'importance. La rassura faussement Akira. Sasori est un garçon intelligent. Il comprendra mes arguments.

Et Akira sortit de la petite pièce sans claquer la porte. Il se dirigea furieux vers sa garde et dit :

- J'en ai assez de cette hypocrisie. Ils veulent jouer au jeu du Conseil. Eh bien ! Ils ont gagné la bataille. Mais gagner la guerre au jeu du Conseil est bien plus hardi. Et maintenant qu'ils ont perdu leur meilleur joueur, et qu'il joue en solo contre tous, Sunagakure n'a que bien se tenir...

 

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