Asuka Langley, Ex-poser

Asuka Langley, Ex-poser

Par Ka-Wing Tam

Attention: Les personnages de Neon Genesis Evangelion et les éléments tirés de "Ex Poser" de Paul Jenning sont utilisés sans permission.

Traduction française par Tehem (tehem@fanfictions.fr) : 02/02/2003

Corrections par Shinji-AO (Shinji-AO@wanadoo.fr) : 03/02/2003

------------------------------------------------------------------------

Ca fait bien trop longtemps que ça dure. Shinji va recevoir une leçon.

Aujourd'hui.

Il était là, à blaguer et rigoler avec ses crétins d'amis. Quel abruti, dire qu'il était tellement excitant. Comment ose-t-il m'humilier ainsi devant tout le monde ? COMMENT OSE-T-IL ?

Mais aujourd'hui, c'est son tour de goûter à cette humiliation. Oh oui. Son tour. Je vais tout révéler sur lui. Méchamment. Et cette stupide Wondergirl aussi. Ils plongeront tous les deux.

En fait, c'est Misato qui m'avait donné l'idée au cours d'un dîner, un soir. Voir le visage de Shinji doucement devenir aussi rouge qu'une betterave, et voir la cause de son embarras (Wondergirl), avait été plutôt intéressant. Étaler ça en public serait la meilleure façon de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Préparer cette farce m'avait demandé beaucoup de peine. J'ai même dû demander l'aide de Kensuke, mon Dieu... Il avait ri comme un fou quand il avait entendu mon plan de revanche, et il avait vite été disposé à m'aider. Avec ses connaissances sur les gadgets militaires et le reste, il m'avait aidé à assembler le détecteur de mensonges. (Je n'aurais certainement pas pu me l'offrir avec mon maigre argent de poche.) Il n'était pas sans bugs, mais Kensuke était plutôt fier de son petit bricolage. Je lui ai promis de lui donner une fois que j'en aurais fini, bien que l'argent des pièces détachées vienne de MA poche. Mais quand même, j'espérais que ça allait valoir le coup.

Je surveillais la classe. Rei était assise à son bureau comme d'habitude, regardant par la fenêtre. Shinji discutait avec Kensuke et Toji. Je les regardais en faisant semblant de lire un manuel. Pratiquement à chaque seconde, Kensuke me jetait un coup d'oeil imperceptible alors qu'il continuait de discuter. J'attendais impatiemment, en ayant du mal à contrôler mon ardeur. Finalement, après ce qui me sembla une éternité, il me fit un petit signe de la tête et tapa son nez. C'était mon signal.

"Hey, Hikari," dis-je, assez fort pour que la moitié de la classe l'entende. "Devine ce que j'ai récupéré hier."

"Quoi?" répondit Hikari, sincèrement intéressée. Je ne lui avais rien dit de mon plan de revanche. Elle était trop gentille et attentionnée pour le comprendre. J'allais l'utiliser, dans une moindre mesure... mais ça ne lui ferait pas de mal de ne rien savoir.

"Ca." J'attendis jusqu'à ce que je sois sûre d'avoir l'attention de toute la classe, remuai les cheveux, et pris une pose pour l'effet. Ces crétins de garçons dans la classe bavaient toujours quand ils me voyaient faire ça. C'est là que je sortis de sous mon bureau la machine avec toutes sortes de poignées et boutons et leviers et câbles et compteurs.

"Qu'est-ce que c'est?" demanda Hikari.

"Devine."

"Quelque chose du labo de l'école... Comment ça s'appelle? Un oscilloscope cathodique à faisceau?"

"Non. Essaye encore." Je jetai un coup d'oeil à Kensuke. Bien... il faisait semblant d'être distrait par notre conversation et conduisait subtilement l'attention de Shinji vers nous.

"Est-ce une de ces choses qu'on branche sur son coeur pour voir s'il bat encore?" Hikari essayait encore.

"Deuxième strike! Encore un et tu es out."

"Umm..."

"Hah! Je pourrais reconnaître un engin comme ça à un kilomètre!" cria Kensuke, juste au bon moment. Il traversa la salle de classe jusqu'à nous. "C'est une bombe à retardement !"

Immédiatement, la moitié de la classe qui nous écoutait courut de l'autre côté de la classe.

"Dummkopf!" dis-je, frappant Kensuke sur la tête, "Ne sois pas ridicule! Bien sûr que ce n'est pas une bombe !"

La classe soupira et se calma.

"Alors c'est quoi?" demanda Kensuke. Dans sa barbe, il marmonna en grinçant des dents, "Pas si fort, idiote."

"Eh, je te paie pour ça, alors arrête de te plaindre," lui murmurai-je. "Ca devait avoir l'air vrai, sinon il n'y aurait pas cru." Je me retournai, et haussai un peu la voix pour mieux me faire entendre du public. "C'est un détecteur de mensonges."

Il y eut quelques sursauts maîtrisés de surprise et de plaisir.

"Comment ça fonctionne?" demanda Hikari. Maintenant, pratiquement toute la classe portait son attention sur nous.

"Tu veux essayer?" dis-je en espérant.

Hikari se mit à rire gaiement : "Bien sûr!"

Parfait. Tout se passait comme je l'avais prévu.

La classe se rassembla en cercle autour de nous et me regarda connecter Hikari au détecteur de mensonge. "Ce n'est pas un détecteur high-tech, donc on peut poser seulement sept questions à chaque personne", expliquais-je à tout le monde. C'était la faute de Kensuke. "Ce compteur ici avec les signes plus et moins... oui, celui-là, il montre si vous êtes en train de mentir ou non. Regardez, je vais vous montrer."

Je me tournai vers Hikari. "Voilà la première question. Es-tu une fille ou un garçon?"

Hikari ricana : "Je suis une fille, bien sûr."

Immédiatement, le compteur afficha un '+'. Tout le monde soupira. Kensuke sourit avec fierté. Il avait de quoi : après tout, c'est lui qui avait fabriqué ce truc.

Je continuai, "Cette fois, réponds un mensonge. Hikari, es-tu un garçon ou une fille?"

"Je suis un garçon," répondit Hikari. Le compteur afficha un '-'. La classe soupira encore une fois. On pouvait remercier Kensuke, ça fonctionnait à merveille.

"Il te reste encore cinq questions," dis-je. "Quelqu'un veut-il lui demander quelque chose ?"

"Moi," répondit Toji. Il s'approcha de la table et prit une grande inspiration. "As-tu le béguin pour quelqu'un?"

Hikari se mit à rougir fortement. Ce n'était pas dans le plan, et Hikari avait l'air très embarrassée. Avant que les choses ne m'échappent, je me levai rapidement, mais Hikari me retint.

"Oui," répondit-elle doucement. Le compteur marqua le signe '+'. Ce n'était pas une surprise, tout le monde savait que la déléguée ne mentait jamais. C'était le fait qu'elle révèle la vérité qui était le plus stupéfiant.

Toute la classe se mit à la regarder. Toji toussa et posa sa seconde question. "Est-il dans cette salle?"

Hikari devint subitement très intéressée par ses ongles.

"Est-il ici?" répéta Toji.

"...Oui..." Une fois de plus, le compteur indiqua le '+'. La salle devint un vrai vacarme.

Toji commença à rougir également. Pendant un moment j'ai pensé qu'il allait se retourner et partir. Puis il cligna des yeux et prit un air résolu. Il demanda, "Ca te dérangerait que tout le monde le sache?"

Hikari fixait maintenant l'extrémité de ses chaussures. Mon coeur s'emballa pour elle. Je me penchai et chuchota, "Je suis désolée de t'avoir mise dans cette situation. Tu n'es pas obligée de répondre si tu ne veux pas."

Elle leva les yeux et serra mon bras en reconnaissance. "C'est bon," me murmura-t-elle. Elle se tourna vers Toji, en souriant. "Non, je ne pense pas."

Toji sembla étonné, comme s'il ne s'attendait pas à cette réponse. Il passa nerveusement la main dans ses cheveux.

"Il te reste deux questions," rappelai-je à Toji, en jetant un oeil à la machine.

Toji demanda, en regardant tableau noir, "Est-ce qu'il... apprécie ta cuisine?"

Hikari se mit à rougir encore plus intensément. "Je... pense que oui. J'espère."

Toji se retourna vers elle, en frottant son nez d'un air embarrassé. "Penses-tu... penses-tu qu'il sait déjà? Que... tu l'aimes?"

Hikari fixa Toji, "Il sait. J'en suis certaine."

Ils auraient probablement continué à se regarder pour toujours si le détecteur de mensonges ne s'était pas mis à sonner, signalant que les sept questions étaient posées. Cela les ramena subitement sur terre. Ils détournèrent le regard comme s'ils venaient de se réveiller, faisant rire toute la classe.

"Ca va?" demandai-je à Hikari. Elle sourit, en acquiesçant joyeusement.

"Hikari?" dit Toji, les mains dans les poches, regardant partout sauf vers elle. "Est-ce que... ça te dirait de venir à la cafétéria boire un truc ou autre chose?" Hikari acquiesça encore. Lorsqu’ils sortirent toute la classe sifflait et criait son dédain. 

Okay. C'était l'heure de commencer la véritable action. Je criai par dessus le bruit, "Quelqu'un d'autre veut essayer?"

"Pas question!" répondit une fille. "C'est trop embarrassant."

Oh oh. Peut-être que ce petit prologue allait faire tout foirer. Je donnai un rapide coup de coude à Kensuke.

"Oh, quel dommage!" dit-il rapidement. "Une machine si cool qui va se perdre!" Il fit semblant de regarder tout autour dans la salle. "Hey, Rei!" appela-t-il. "Tu n'as rien dit de la journée. Tu veux essayer ?"

Rei tourna la tête pour regarder l'agitation au milieu de la salle. "Non."

Kensuke fit semblant d'être déçu. "Oh, non… Bon, quelqu'un doit essayer! Allez Shinji, tu essayes!"

Shinji réagit comme prévu. "Mo-mo-moi?" balbutia-t-il.

"Ouais! Allez, ça va être amusant," encouragea Kensuke.

Shinji regarda dans plusieurs directions, pour finalement poser son regard sur moi, cherchant un signe quelconque de duperie. Je prenais mon regard le plus innocent possible.

Kensuke le frappa dans le dos. "Qu'est-ce que t'attends? Tu crois tout de même pas qu'elle aurait préparé quelque chose?"

Shinji se laissa convaincre. "Oh, alors d'accord."

Je souriais intérieurement.

Je fis bien attention en le branchant à la machine. Je ne voulais pas que la moindre chose aille de travers, pas maintenant. Enfin j'avais fini. Je lançai un regard vers Rei. Elle regardait toujours par la fenêtre, mais je pouvais voir qu'elle était légèrement intéressée par ce qui se passait maintenant. Kensuke avait vraiment fait un coup de maître en l'interpellant un peu avant.

"Je ne veux pas que tu te dégonfles en plein milieu, alors faisons un marché," dis-je. "Dans le cas où tu te dégonflerais, tu devrais faire la vaisselle pendant un mois entier. D'accord?"

"Un mois?" hurla Shinji, choqué. "Oh, comme tu veux."

Il ne soupçonnait toujours rien, Rei non plus.

C'était l'heure de leur ruine et de leur perte. Si j'avais pu utiliser des effets sonores à ce moment là, il y aurait eu des coups de tonnerre et de puissants accords d'orgue.

Je commençais. "Shinji...As-tu déjà embrassé Rei Ayanami?", demandais-je à haute voix. Shinji s'étouffa et rougit de la tête aux pieds. "Qu-qu-qu-quoi ?"

La classe prit ça pour un signe de culpabilité et tous les yeux se tournèrent vers Rei. Elle regarda en retour. Lentement, une touche du rouge de ses yeux apparut sur ses joues. Elle toussa légèrement pour cacher sa gêne.

Tout le monde se retourna vers Shinji, dont le visage passait par toutes les teintes du plus beau des couchers de soleil. "Et bien, l'as tu embrassée?" dis-je en souriant. J'étais persuadé que mon visage devait ressembler à celui d'un démon victorieux.

Shinji n'osait pas croiser mon regard. Il ne pourrait certainement plus reculer maintenant. Un mois de vaisselle chez Misato, ce n'était pas rien. "Non", marmonna-t-il.

Le compteur du détecteur de mensonge marqua le '+'.

C'était une surprise. J'essayais encore, "As-tu déjà pris sa main?"

Cette fois, Rei toussa vraiment violemment. Il y eut quelques rires, principalement de la part des filles. L'inébranlable et stoïque Rei, révélée! Je regardai Kensuke et il me fit signe de continuer. J'y étais presque.

Lentement, Shinji secoua la tête. "Non", répondit-il.

Le compteur restait fixé sur le '+'.

Hmm. Hmm hmm hmm. Étais-je sur la mauvaise route ? Pourtant j'étais certaine que Shinji et Rei... au moins, c'est ce que Misato avait dit. Peu après que je fus arrivée ici, elle m'avait dit que c'était Rei la raison pour laquelle Shinji avait accepté de piloter la première fois son EVA. Elle avait décrite la scène avec tellement de détails. Si ce n'était pas un coup de foudre, je ne savais pas ce que c'était.

J'essayai un autre chemin. "Y a-t-il une fille pour laquelle tu as le béguin?" Je devenais prudente maintenant, au cas où j'aurais fait une erreur.

A peine audibles, des sons étranglés provenaient de la gorge de Shinji. Allez, Allez, pensais-je, dis oui...

"Oui," s'étouffa-t-il. Il avait l'air de vouloir creuser un trou pour s'y cacher.

Le compteur restait sur le '+' encore une fois. Il y eut des "oohh" et des "aahh" parmi le public féminin, et quelques grognements de la part des garçons.

Bien, on y arrivait. Finalement c'était presque pareil. Je demandai, maintenant plus confiante, "Est-elle dans cette classe?". Je devais m'assurer que ce n'était pas quelqu'un comme Misato ou autre.

Il y eut un moment de silence. "Oui!" clama Shinji. Les filles commençaient à s'exciter et à pousser des cris aigus. "S'il vous plait, S'il vous plait, S'il vous plait faites que ce soit moi!", "Il est TELLEMENT mignon!" comptaient parmi les cris les plus courants. Je fronçai les sourcils. Je n'avais jamais réalisé qu'il était si populaire auprès des filles. Quelle déception pour les goûts de mes amies. Mais revenons à nos moutons.

"Il reste trois questions," dis-je en me pavoisant triomphalement. "Est-ce que cette veinarde a les yeux rouges?" Tout le monde savait que Rei avait les yeux rouges.

Shinji regarda rapidement Rei. Le reste de la classe fit de même. Le visage de Rei était plus coloré qu'il ne l'avait jamais été depuis que je la connaissais.

"Non," réussit à glapir Shinji. Le compteur indiqua '+'.

Bon sang, ce n'était pas Rei!

"Des yeux marrons alors?" essayais-je.

Shinji hésita. "Non," répondit-il à voix basse.

Je regardai le compteur, il n'avait pas bougé depuis le début. Il pointait toujours sur le '+'.

Soigneusement, je regardais chaque personne dans la classe. "Je ne vois aucune fille qui n'ait les yeux ni marrons ni rouges", murmurai-je à Kensuke.

"On peut trouver, crois-moi." dit Kensuke. La classe entière me regardait.

Oh oh.

Je sentis mon visage devenir extrêmement chaud. Soudainement, j'aurais voulu que le sol s'écarte et m'engloutisse entièrement... ou, mieux encore, qu'un ange bombarde l'école et détruise cet endroit de telle sorte que personne qui ait vu ce qui s'etait passé aujourd'hui ne puisse quitter cette classe en vie.

Je regardai Kensuke, puis toute la classe, qui était bouche-bée, puis Rei, qui regardait par la fenêtre, puis Shinji, qui tripotait les boutons de sa chemise. Il n'y avait plus rien à faire mis à part regarder mes ongles. Et poser la dernière question.

"Est-elle... est-elle une idiote prétentieuse?" dis-je timidement, incapable de relever les yeux.

"Oui." Sa réponse n'était plus qu'un murmure. "Et elle a les yeux bleus."

FIN

Commentaires, critiques? 

Envoyez un courrier (En anglais) à tamkawing@yahoo.com

Pour les remarques et critiques sur la traduction française, écrivez à tehem@fanfictions.fr