Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 34 : Le repos de la rose

4044 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/11/2019 18:39

Cela fait déjà plusieurs jours que Primrose est alitée.

Après son interaction avec Siméon, Primrose s’est évanouie. En catastrophe, les voyageurs l’ont amené chez Forsythe. Alfyn et Ophilia ont tenté de la guérir…

Mais le poison introduit dans la plaie, à cause de la dague de Siméon, est puissant. Si Alfyn et Ophilia n’avaient pas été là, elles n’auraient sans doute pas tenu.

Cela fait plusieurs jours, et Primrose lutte toujours pour se réveiller. Les membres du groupe ont beau rester à l’auberge, ils viennent dès l’aube pour aller voir leur amie.

Primrose est toujours allongée sur le lit. Thérion est assis sur le côté. Alfyn examine déjà la danseuse, devant les yeux de tous.

-Je ne sais toujours pas quand elle va se réveiller, mais… Elle va un peu mieux. Affirme Alfyn

-Elle a retrouvé des couleurs, c’est déjà un bon début. Murmure Olberic

Forsythe, un peu plus loin, soupire alors qu’Anna apporte un plateau de thé.

-Prenez en, ruminer devant elle ne vous servira à rien. Propose Anna

-Merci beaucoup, Anna. Souffle Ophilia

Elle attrape une tasse, et commence à boire, pour se détendre. Cyrus et Olberic font de même. Ils boivent un petit peu, et rapidement, avant de déposer leur tasse plus loin, sur la table.

Ophilia s’approche de Primrose, Cyrus détourne légèrement la tête en soupirant, alors que Tressa caresse la tête de Linde, pour essayer de se détendre.

-… Vous devriez peut-être sortir d’ici. Souffle Alfyn

-Hein ? Fait Tressa

Alfyn se retourne vers eux.

-Rester ici ne servira à rien. Je vais rester, moi, pour essayer de la réveiller. Mais vous…

-Je comprend, tu sais ? Coupe H’aanit

Elle sourit.

-Tu as raison. Nous devrions partir acheter des armes, ou des provisions… Rester ici ne sert à rien. Affirme H’aanit

Alfyn sourit à son tour.

-Merci.

-Veux tu qu’on aille te chercher quelque chose ? Propose Olberic

Alfyn semble réfléchir une petite seconde.

-Si tu trouvais de l’ivraie de nuit, ça pourrait m’aider. Je n’en trouve pas, depuis quelques jours.

-C’est noté. Nous partons en reprendre. Reprend H’aanit

H’aanit se dirige la première vers la porte. Linde ronronne un peu auprès d’Alfyn, puis sors. Tous les autres font de même. Excepté Alfyn, Forsythe et Anna, bien sûr, et Thérion.

-Thérion, tu devrais… Commence Alfyn

-J’aimerais attendre son réveil, s’il te plait. Murmure Thérion

Il jette un regard sur la danseuse endormie.

-Je sens que c’est pour bientôt.

Alfyn se rapproche, et dépose sa main sur le front de Primrose.

-Oui, tu as raison. Sa respiration est plus normale, et son pouls plus régulier. Elle devrait se réveiller aujourd’hui.

Thérion soupire.

-Quel soulagement…

-Eh bien, tu es tellement attentionné. Reprend Alfyn

-Je savais très bien que ce Siméon était louche…

Il ferme les yeux.

-Il ne reste plus qu’a l’attendre. Murmure Thérion

Dehors, les autres voyageurs marchent un peu dans la ville.

-… Je n’arrête pas de penser à Primrose. Souffle Ophilia

-Moi de même, Ophilia. Affirme Cyrus

-J’ai peut-être une idée. Commence Tressa

Elle s’approche de Cyrus et d’Ophilia.

-Et si vous alliez chercher une armure pour Primrose ? Pendant que nous allons chercher l’ivraie de nuit ?

-Une armure ? En dessous de sa robe de danseuse ? Reprend Cyrus

-C’est une excellente idée, Tressa ! Affirme Ophilia

Ophilia lâche un sourire resplendissant.

-De rien ! Répond Tressa

-Venez, Professeur ! Allons-y ! Lance la prêtresse

Ophilia attrape la main de l’érudit qui, n’ayant pas le temps de réagir, se laisse entrainer.

-Quelle énergie. Souffle H’aanit en souriant

-Roar ! Acquiesce Linde

H’aanit tourne alors la tête, sans trop le vouloir. Mais son regard se concentre sur un jeune homme, blond vêtu de bleu, et qui lui rappelle étrangement…

-Kit ?

Le jeune homme, reconnaissant son nom, tourne sa tête.

-H'aanit ?

Il s’approche alors de la chausseuse, souriant.

-Je suis si heureux de te retrouver ici !

-Et moi donc ! Tu me sembles en bien meilleure forme ! Affirme H’aanit

Ils se serrent la main amicalement.

-Qui est cet homme. Demande sèchement Olberic

Tous les voyageurs sont méfiants. Même H'aanit, au plus profond d'elle-même. Kit le remarque bien, il n'est pas idiot.

-C'est un voyageur que j'ai rencontré, au commencement de mon voyage. Affirme H’aanit

-Je ne suis pas un traître ou ce genre de chose… C'est inutile de me regarder comme ça. Affirme Kin

Olberic s'avance.

-Navré d'être aussi méfiant, c'est effectivement impoli.

Kit sourit.

-Ce n'est pas grave. Je ne vous en veux pas.

Olberic et lui se serrent la main.

-Olberic Eisenberg. Enchanté.

-Eisenberg ? La Lame Inflexible de Cornebourg ? Insiste Kit

-Lui même.

-Et Tressa pour moi ! Souffle Tressa en s’avançant

-Enchanté, jeune fille. Répond Kit

Kit se tourne vers H’aanit.

-Vous êtes bien plus nombreux que la dernière fois !

-J'ai pu trouver des compagnons de confiance sur les routes. Souffle H’aanit

Elle se tourne vers Kit.

-Ce n'est pas votre cas ?

Kit secoue tristement la tête. Linde vient alors ronronner dans ses jambes.

-Et puis je oser vous demander comment avance votre quête ? Demande H’aanit

-Eh bien…

Il soupire.

-J'ai traversé les Sylveterres, hélas, sans succès. Idem pour les Terres de givres… et je ne peux même pas voyager dans de bonnes conditions…

Il jette un regard aux autres voyageurs.

-Si seulement j'étais accompagné comme vous…

Un petit silence s'installe.

-Enfin. Cela ne sert à rien de se morfondre. Il affirme

Il fait un signe à H'aanit et recule de quelques pas.

-Je serais à la taverne, j'ai besoin de me ressourcer ! Ce fut un plaisir H'aanit !

-Un plaisir partagé, Kit. Reprend H’aanit

Kit part alors en direction de la taverne. H'aanit laisse s'échapper un rire, et se retourne vers Olberic et Tressa.

-Nous devrions peut-être essayer de retrouver les autres, non ? Elle propose

-Ouais ! Je suis parfaitement d'accord ! Fait Tressa

Elle part alors plus loin. Elle a cependant un regard plutôt triste.

-Rraouh !

-Linde…

-Tressa, tu penses à Primrose ? Demande Olberic

La marchande hoche tristement la tête.

-Oui… Je n'arrive pas à quitter ça se mon esprit… elle faisait tellement confiance à ce Siméon…

-Je ne la comprend que trop bien. Je vouais une confiance absolue à Erhardt. Rappelle Olberic

-Mais te morfondre ainsi ne te servira à rien. Primrose ne voudrait pas cela pour toi. Et… même si ça lui prendra du temps, elle ira mieux. Affirme H’aanit

H'aanit sourit, et Linde ronronne près de Tressa.

-Quel malheur…

Le trio se retourne vers la fontaine. Un homme est en train de se morfondre, tournant en rond autour de la fontaine.

-Que lui arrive-t-il ? Demande Olberic

-Si je le savais… Murmure H’aanit

-Si seulement je pouvais trouver un partenaire…

Curieuse, Tressa s'approche un peu.

-Cette troupe de comédiens ambulants, c'était une véritable aubaine…

Soudain, tout s'éclaire dans l'esprit des voyageurs.

-Primrose n'était pas désirée pour une troupe à l'extérieur de la ville ? Souffle Tressa

-Si, ils cherchaient des nouvelles recrues. Rappelle Olberic

-Mais alors… Fais H’aanit

Ils se regardent tous une demi seconde.

-Kit ! S’écrie Tressa

-Cela va sans aucun doute l'intéresser !

-Je pars le rejoindre, vous, allez retrouver cet homme !

H'aanit et Linde se dirigent vers la taverne, alors que Tressa et Olberic partent en direction de l'homme.

La chasseuse arrive dans la taverne. Elle est bruyante, comme d'habitude dans les tavernes. Linde se faufile entre les gens.

-Kit ?

H'aanit a beau appeler… Il y a trop de monde, elle ne voit pas le voyageur.

Elle sent alors quelque chose lui attraper le pantalon. Elle baisse les yeux. C'est Linde.

La panthère s'enfonce un peu plus loin dans la foule, suivie par H'aanit.

Elles arrivent devant une table. H'aanit sourit.

-Kit, te voilà. Souffle la chasseuse

Kit redresse la tête, abandonnant sa pinte.

-H'aanit ? Que veux-tu encore ? Il demande

-Tu disais que tu manquais de moyens pour voyager, c'est ça ?

-Oui, mais…

-Et si tu voyageais avec un cirque ambulant ? 

Kit sourit.

-Mais tu as raison ! Saurais-tu ou je pourrais en trouver ? Il demande

-La réponse est oui, mon ami ! Suis-moi dehors, j'ai peut-être quelque chose pour toi.

Kit se lève, déposant quelques feuilles sur la table. Il suit immédiatement la chasseuse, qui l'entraîne dehors.

Olberic et Tressa attendent déjà avec l'homme inconnu, qui semble bien plus heureux qu'il n'y a une seconde.

-Alors c'est lui ? Demande l’homme

-En effet. Répond Olberic

-Il n'a pas l'air d'être un comédien… Fait l’homme

-Vous parlez de moi ? Demande Kit

H'aanit se tourne vers Kit.

-Une troupe de cirque ambulant cherche un duo de nouvelles recrues. Cet homme cherche un partenaire, toi un moyen de voyager… Rappelle H’aanit

-Je vois. Souffle Kit

Kit s'approche de l'homme.

-Kit ! Enchanté !

-Enchanté de même. Répond l’homme

Ils se serrent la main.

-Ou se trouve cette troupe de cirque ambulant ? Demande Kit

-Aux abords de la ville.

-Bien ! Alors allons…

-Une petite seconde. Coupe l’homme

Il semble scruter Kit.

-Sir Olberic, je vous remercie de m'avoir trouvé un partenaire… Mais il aurait bien besoin de quelques répétitions ! Affirme l’homme

-Comment ? Fais Kit

-Il va falloir passer des auditions pour être pris ! Allez viens, partons répéter un numéro !

-Maintenant ?

-Tu as mieux à faire ?

-... Non…

-Alors allons y.

L’homme commence déjà à partir. Kit se retourne vers H'aanit.

-Eh bien, je dois déjà vous quitter. Il fait

-Ce n'est rien, Kit. Je suis heureuse d'avoir pu t'aider.

Ils se serrent la main.

-J'espère te revoir bientôt ! Affirme Kit

-Moi de même, Kit. Bon voyage. Sourit H’aanit

-Bon voyage à toi aussi !

Il s'incline légèrement vers Olberic et Tressa.

-Merci à vous aussi !

-Ce n'est rien. Affirme Olberic

-Bonne chance ! Lance Tressa

Kit part alors en courant, rejoignant l'homme, et sans plus de cérémonies.

Un petit silence s'installe. Mais Tressa le coupé rapidement.

-Et si nous partions retrouver Primrose ?

Après un temps de silence, H'aanit souffle :

-Tu as raison. Allons y.

Pendant ce temps

Cyrus et Ophilia recherchent toujours une boutique d’armure. Hélas, ils ne trouvent rien, ni dans le centre-ville, et encore moins sur la place du marché… A vrai dire, il n’y a qu’un bijoutier.

-Il n’y a rien dans cette ville… Peste Ophilia

-Pourquoi armer d’autres personnes que la garde ? Remarque Cyrus

-Vous marquez un point, Professeur.

Ce dernier semble réfléchir, en observant le bijoutier.

-Parait il que certains bijoux seraient dotés de pouvoirs…

-Ou avez-vous entendu cela ? Demande Ophilia

-Dans un livre, à Diguedin.

-… Très bien…

Emprise de doutes plus ou moins légitimes, Ophilia se rapproche du bijoutier.

Il y a plusieurs colliers, bracelets, et même quelques boucles d’oreilles. C’est tout à fait charmant, bien sûr, mais Ophilia ne voit rien d’utile.

-Excusez-moi, nous recherchons un bijou pour une amie qui l’aiderai à augmenter ses capacités.

Le bijoutier se tourne vers eux.

-Hum ? Quels genres de capacités ?

-Résistance au poison ? Propose Cyrus

Le bijoutier se tourne vers son stock, une boite pleine à ras-bord de bijoux. Il en sort une pierre verte, accrochée à une fine chaine en argent.

-Voici une « pierre d’antidote ». Extrêmement rare. Parait il qu’elle serait bénie par les déesses pour empêcher le poison de pénétrer les corps. Il affirme

Cyrus tend la main, et le bijoutier dépose la pierre dans sa main. Cyrus l’examine.

-Hum… Oui, cette pierre est magique, c’est irréfutable. Et j’ai entendu parler de cette pierre… Murmure Cyrus

-Une seconde, vous pensez vraiment… Tente Ophilia

-Combien ? Demande Cyrus

-Pour un article de cette rareté, je ne peux pas descendre en dessous de 2 000 feuilles. Affirme le bijoutier

-Comment ! S’écrie Ophilia

Ophilia se tourne vers Cyrus.

-Professeur, s’il vous plait, ne…

-Les voici.

Cyrus tend un petit sac au marchand. Un sac qu’il sort de sa ceinture, les économies du groupe étant gardées par Thérion.

Le bijoutier prend le sac, et l’ouvre, pour compter les feuilles.

-Le compte est bon, vous pouvez prendre votre pierre.

-Je vous remercie ! Sourit Cyrus

-Professeur… Soupire Ophilia

-Viens, Ophilia ! Partons donner ceci à Primrose !

Il part sans même attendre la prêtresse, qui soupire profondément, avant de le rejoindre.

-D’où sort cette argent, Professeur ?

-De ma poche. Ne t’inquiète pas, Ophilia, je n’ai pas volé l’argent commun.

Il sourit.

-J’ai pu gagner un peu, en étant professeur royal !

-Je vois. C’est logique, oui… Souffle Ophilia

Ils se dirigent vers la demeure de Forsythe.

-J’espère que Primrose s’est réveillée…

-Je l’espère aussi, mais je n’aime pas avoir trop d’espoir.

-Tu as raison.

-Ophilia ? Professeur Cyrus ?

Le duo tourne la tête. Un jeune homme brun se tourne vers eux. Ils sourient.

-Théracio ! S’écrie Ophilia

-Comment allez-vous, mon ami ? Demande Cyrus

Théracio, le jeune homme de Diguedin, vient de retrouver les voyageurs qui l’ont aidé, au début de son voyage.

-Encore merci pour votre aide, j’ai pu continuer mon voyage ! Affirme Théracio

Il sourit.

-Depuis que j’ai quitté la ville, j’ai poursuivi mon but, voyager à travers la région pour enseigner aux jeunes sans restrictions et également.

Il se tourne alors vers deux enfants, un peu plus loin.

-Ces deux enfants souhaitent en apprendre plus. Affirme Théracio

-Quel but honorable ! Lance Cyrus

Théracio baisse légèrement les yeux.

-Hélas… Je n’ai aucun livre, ni aucun moyen de leur apprendre… J’ai tout oublier chez moi, et la route est longue… Comment leur apprendre sans les bons outils ?

Cyrus semble réfléchir une petite seconde.

-Je suppose que vous demander à nouveau notre aide ?

-Eh bien… Oui ? Si ce n’est bien sûr pas obligatoire ! Vous m’avez déjà tant aidé la première fois !

-Il n’y a aucun problème, prenez ceci.

Cyrus se tourne, pour attraper quelque chose dans… Sa sacoche ? Ophilia l’observe. Elle n’a jamais remarqué la sacoche du professeur, cachée derrière sa cape, dans son dos.

Il en sort plusieurs livres. Des plus ou moins gros. Aux couvertures vertes, rouges et bleues…

-Ces… Ces livres… Murmure Théracio

-Ils sont pour vous !

Cyrus les tend vers Théracio.

-Je comptais les garder, mais apprendre à ces enfants est bien plus important. Affirme Cyrus

Théracio attrape alors les livres. Ils sont assez lourd, il se replie un peu. Mais son sourire est rayonnant.

-Merci beaucoup ! Je peux enfin commencer mes leçons !

Il se tourne vers les enfants, et cours vers eux.

-Les enfants ! Votre leçon peut enfin commencer !

Les sourires des enfants est tout aussi rayonnant que celui de Théracio. Il attrape les livres, prend quelques crayons et commence à parler.

-Professeur, vous êtes un héros ! Sourit Ophilia

-Je te remercie, Ophilia ! Mais tu es une héroïne aussi, sans toi, nous ne pourrions pas…

-Et si nous retrouvions les autres ? Coupe la prêtresse

Cyrus laisse s’échapper un petit sourire.

-Oui, tu as raison. Je divague. Il affirme

Il se tourne vers le nord, la demeure de Forsythe est déjà en vue.

-Allons-y, ils nous y retrouv…

-Professeur ! Ophilia !

Ils se tournent. H’aanit, Linde, Olberic et Tressa sont déjà là.

-Vous voilà ! Nous allions justement retourner voir Primrose. Affirme Ophilia

-Eh bien, mettons-nous en chemin sans attendre ! Sourit Tressa

-Prions pour qu’elle soit réveillée… Murmure Olberic

-J’aimerais que cela soit le cas… Il nous reste à voir. Reprend H’aanit

Le groupe se dirige vers la demeure de Forsythe, rempli d’appréhension et d’espoir.

Pendant ce temps

Un salon. Chic. Des fauteuils, plus loin, à l’air confortable. En velours rouge. Une petite fille, à la robe rose, approche d’un jeune homme, aux cheveux d’argent.

-Hmm… ? Siméon ?

L’homme se retourne vers la petite.

-Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ?

-Ou vas-tu ?

-A votre avis ? J’ai du travail. Il faut bien que quelqu’un taille les haies.

Il commence à partir. La petite fais un pas.

-Oublie les jardins un instant, tu veux bien ? Reste avec moi ! Je me sens tellement sereine en ta compagnie. Tu ne voudrais pas me lire un de tes poèmes ? S’il te plait ?

L’homme soupire.

-Comme il vous plaira, Mademoiselle. Et ne vous inquiétez pas un seul instant. Je veillerai toujours sur vous.

La petite s’approche de l’homme, et le serre dans ses bras, tendrement. L’autre répond.

-Oh, merci…

Ils se collent l’un à l’autre, pendant un long moment. Sans bouger. Tranquilles.

-…

Primrose ouvre un œil. Faiblement.

-Primrose !

-Oh bon sang tu es réveillée !

Primrose ne réagit pas, et essaie de se redresser. Elle ne tourne même pas la tête, et se la tient même avec ses mains.

-Ce n’était donc qu’un rêve ? Elle murmure

Elle se fige en sentant quelque chose se planter dans son ventre, comme un rappel.

-Nnnngh…

-Primrose ! Ménage-toi ! Ordonne Alfyn

-… Alfyn ? Lance Primrose

La danseuse remarque enfin le groupe entier, devant elle.

-Vous ?

-Oh Aelfric, j’ai eu si peur pour toi, Primrose ! Affirme la prêtresse

Ophilia attrape les mains de Primrose.

-Je suis si heureuse !

-Ophilia… Murmure la danseuse

-Nous étions terrifiés pour toi. Affirme Olberic

-Je suis heureuse que tu aille mieux. Sourit H’aanit

-Et moi tellement soulagée ! Reprend Tressa

-Qu’est-ce que…

Primrose baisse alors la tête, et lâche les mains d’Ophilia. Elle reste en silence un moment. Elle ne remarque pas Forsythe.

(Non… Ce n’était pas un rêve.)

-Oh, le ciel soit loué… Vous avez enfin repris connaissance ! S’écrie Anna en s’approchant. Revello ! Mon bon ami ! Venez vite !

Elle se dirige vers la porte d’entrée. Elle crie une petite minute, avant que Forsythe ne rentre. Il sourit.

-Oh, Mademoiselle Primrose ! J’ai bien cru que nous vous avions perdue pour de bon !

-Et moi donc, très cher ! Souffle Anna

Les voyageurs se reculent un peu, pour permettre à Forsythe de se rapprocher.

-Heureusement, le ciel a jugé bon de se montrer clément…

-Maître Forsythe… Je…

-Vous avez dormi trois jours et trois nuits durant. Reprend Forsythe

Un lourd silence s’impose, jusqu’à ce que Primrose murmure :

-Je… je vois…

Forsythe serre les poings.

-Cet odieux personnage… ce Siméon… il a disparu sans laisser de trace. Mais que cherche-t-il donc à accomplir ? Comment a-t-il pu commettre un crime aussi abject ?!

Il secoue la tête.

-Cet homme est un véritable mystère…

Primrose reste en silence.

-Mais j’ai réussi à faire parler certains de ses sbires. A leurs dires, il serait en route pour la Citadelle éternelle, qui se dresse dans les montagnes au sud d’ici. J’ignore toutefois ce qu’il compte y faire.

-Une seconde, d’où tenez-vous… Commence Cyrus

-J’ai eu tout le loisir de partir dans le manoir, afin de…

Primrose se redresse, mettant un terme à la conversation.

-Je vois…

Elle se lève, et commence à partir. Elle s’appuie une seconde sur sa blessure, gémissant un petit peu. Alfyn la prend immédiatement dans ses bras, pour l’aider.

-Tu devrais rester… Commence Alfyn

-Navrée, Alfyn, je dois y aller.

Elle commence à vouloir sortir de la bâtisse.

-J’aurais aimé pouvoir vous accompagner… mais je ne suis plus tout jeune, et mon épouse a besoin de moi à ses côtés. Soyez prudente, mon enfant. J’espère que vous trouverez les réponses que vous cherchez…

-Merci, Maître Forsythe.

Elle se tourne. Sa dague repose sur une table. Elle la saisit rapidement.

-Je les trouverai… Ça, vous pouvez en être certain.

Elle sort alors précipitamment de la bâtisse.

-Primrose ! S’écrie H’aanit

-Attends nous ! Ordonne presque Alfyn

-Merci de votre hospitalité, Forsythe, mais… Tente Olberic

Thérion n’a même pas pris la peine de parler, il a couru rejoindre la danseuse.

Il la remarque sur la place du marché. Elle tente de s’enfuir de la ville. Mais Thérion la rattrape par le bras.

-Primrose !

-Lâche moi ! Elle lance

-Non, toi, écoutes moi !

Primrose se débat, et s’échappe de l’étreinte du voleur.

-Qu’est ce que tu me veux ! J’ai une destination ! Elle affirme

-Petit un, nous sommes un groupe, tu as oublié ?

Primrose baisse la tête.

-Qu’ils se dépêchent. Je n’ai aucune envie d’attendre pour…

-C’est justement là ou je veux en venir. Coupe Thérion

Thérion s’approche de Primrose.

-On ne devrait pas y aller maintenant.

Primrose étouffe un cri de surprise et de frustration.

-Et pourquoi donc, Thérion !

-Regarde toi, écoutes toi ! Tu es une tigresse enragée. Rien de plus. Et Siméon t’attend déjà…

-Et alors ? Je vais le prendre par surprise !

-Non, tu ne vas qu’écouter ta rage !

Il dépose sa main sur l’épaule de Primrose.

-Tu ne vas écouter que ton instinct, et tu vas perdre ton sang froid ! Tu serais tellement simple à vaincre, aveuglée par ta rage… Sans oublier ta blessure, tu es encore trop faible !

-Ma blessure va déjà mieux ! Proteste Primrose

-La physique, mais que fais-tu de la psychologique ?

-Et qu’est-ce que tu pourrais en savoir ? Rétorque la danseuse

Thérion baisse la tête. Il lâche l’épaule de Primrose.

-Crois moi ou non, j’ai connu une trahison semblable, moi aussi. Mon meilleur ami, mon frère… Mon…

Thérion secoue la tête.

-Bien que j’ai eu très, très envie de me venger… je me suis rendu compte qu’il était plus fort que moi. Et le prendre par surprise lorsqu’il nous a oublié est bien plus puissant.

Il inspire.

-La vengeance est un plat qui se mange froid, Primrose.

Primrose cligne un peu des yeux.

-Une trahison, hein ? Elle souffle

-Oui, une trahison.

Un petit silence s’installe durant quelques minutes.

-Vous voilà !

Le duo se retourne. Les autres membres du groupe arrivent enfin.

-Primrose, ne part pas comme cela sans prévenir ! Tu m’inquiètes ! Lance Alfyn

-Désolée, Alfyn. J’ai agi sans réfléchir. S’excuse Primrose

-Bien… Je suppose que tu veux aller… Commence H’aanit

-Non, retournons d’abord à Graben.

Primrose jette un coup d’œil à sa blessure.

-Il vaudrait mieux qu’elle guérisse avant que j’aille affronter Siméon.

-Une sage décision. Affirme Olberic

La danseuse sourit à Thérion.

-Vous pouvez remercier Thérion. Il est bien plus réfléchi qu’il n’y parait.

-Tu me traites d’érudit ? Provoque Thérion

-Peut être ?

Ils se mettent à rire un petit peu.

-Je suis heureux de te retrouver, Primrose. Sourit Cyrus

-Je suis heureuse de m’être réveillée, Cyrus. Répond Primrose

Elle se dirige alors vers la sortie de la ville.

-Bien. Nous avons un long chemin à faire, pour donner ce rubis.

-Tu as raison, Primrose. Souffle H’aanit

H’aanit s’avance, Linde ronronne.

-Direction, Graben.

 

Ainsi, Primrose quitta son foyer une fois de plus.

Le but qui avait à l’origine motivé son départ semblait enfin à sa portée.

II ne lui restait plus qu’un seul assassin à tuer. Pourtant, à présent qu’elle connaissait son identité, chacun de ses pas lui semblait plus lourd que le plomb.

Le dernier acte allait se jouer dans la Citadelle éternelle, ville des Hautes terres.

Son histoire se conclurait-elle sur une fin heureuse ou tragique ?

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