Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 37 : Retour au Belvédère

5373 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/12/2019 14:43

Enfin, enfin du soleil.

Le groupe vient à peine de sortir des Sylves Terres. La forêt est bien trop dense, le soleil n’arrive pas à passer.

Mais maintenant, ils arrivent devant les gorges du Belvédère. Il est à peine plus de midi, le soleil frappe fort sur les pierres orangées.

-Pourrions nous passer à Creuse Pic ? Demande Cyrus

-J’aimerais bien y aller aussi ! Reprend Tressa

-Eh bien, puisque la ville est proche de Graben. Je ne vois pas le problème avec. Vous autres ? Demande H’aanit

Ils secouent la tête.

-Ce n’est pas comme si c’était handicapant.

Cyrus sourit.

-Je vais enfin pouvoir enquêter sur ce livre !

-C’est vrai, je ne t’ai jamais demandé pourquoi est ce que tu voyage. Demande Primrose

-Oh, eh bien, je recherche un livre perdu : « Au fin fond de l’enfer ».

-Un livre perdu… Souffle Olberic

Olberic sourit.

-Tu es bien un érudit. Taquine Thérion

-Que veux-tu, la quête du savoir est éternelle ! Reprend Cyrus

-Et tu es banni de Diguedin pour l’instant.

-Thérion… Soupire Cyrus

Ils continuent de marcher, mais arrivent très rapidement devant Graben. Ils reconnaissent les bâtiments superposés, les tuiles…

Et ils se font immédiatement happer par une jeune fille aux cheveux noirs, ayant l’air paniquée.

-Excusez-moi, voyageurs ! Excusez-moi ! Elle lance

-Quoi ? S’écrie Alfyn

-Que vous arrive-t-il ? Fais Ophilia

La jeune fille panique à nouveau.

-Oh, qu’est ce que je dois faire ? J’ai perdu mon œuf ! Et s’il s’était écrasé contre un rocher ? Oh non, et s’il était cassé…

-Calmez-vous, je vous en prie. Tente Ophilia

-J… Je…

Ophilia lui sourit.

-Tu as perdu ton œuf, c’est ça ?

-Oui ! Un énorme œuf bleu, je l’ai laissé tomber ! Reprend la fille

-Calme toi. Nous allons retrouver ton œuf.

Ses yeux s’illuminent.

-C’est vrai ?

-Evidemment. Je vais t’aider, je te le jure. Souffle Ophilia

-Oh, merci, merci !

Elle saute dans les bras de la prêtresse.

-Calme toi enfin ! Je dois passer dans cette ville, puis seulement je pourrais commencer à chercher.

-Merci infiniment ! Vous ne pouvez pas savoir comme vous me sauvez la vie !

-Ce n’est rien, je te l’assure !

La jeune fille recule alors.

-Je vais partir chercher dans la ville ! Encore merci pour votre aide ! Elle lance

-Attends, quel est ton…

Trop tard, la jeune fille est partie. Laissant le groupe derrière elle.

-… Eh bien… Fais Ophilia

Ophilia se relève.

-Nous… Devrions y aller. Nous pourrons chercher son œuf lorsque nous irons vers Creuse-pic. Elle affirme

-Je pense que c’est la meilleure chose à faire. Reprend H’aanit

Thérion jette un regard vers le précipice devant lui. Rien à faire, cette région, cette gorge le rendra toujours étrangement nostalgique.

-Thérion ? Tu vas bien ?

Alfyn arrive derrière lui.

-…

-On t’attends.

-Oh vraiment ? Navré de l’apprendre. Reprend Thérion

Alfyn n’est pas idiot. Il comprend immédiatement le sarcasme du voleur.

-Tu as le vertige ? Demande Alfyn

-Quoi ? Bien sûr que non ! Rétorque Thérion

-Alors pourquoi tu regardes autant les hauteurs, sans rien dire, juste… En les fixant.

Thérion semble réfléchir une seconde. Il commence à ouvrir la bouche, mais se ravise.

-On devrait y aller.

Le voleur part un peu plus loin, accompagné d’Alfyn, et de son soupir.

Graben est toujours la même ville. Toujours ces maisons colorées, et ces reliefs qui désorganisent la ville.

Le manoir des Ravus étant au sommet de la ville, les voyageurs montent un escalier, et arrivent devant la terrasse du manoir.

Une jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux étrangement rouges regarde devant elle, appuyée contre la rambarde. Un homme, derrière elle, la regarde attentivement… Et presque amoureusement.

-Hum ? Fais Olberic

Il s’approche de l’homme. D’un geste, il dit aux autres qu’il les rejoindra plus tard. Ils partent vers le manoir.

-Je ne voudrais pas m’immiscer dans votre vie privée, mais… Pourquoi observez-vous cette femme ? Il demande

-Cette femme… Je crois que c’est la bonne. Souffle l’homme

Il sourit étrangement.

-Mais elle me semble trop belle pour moi…

-Vous pourriez peut-être lui demander, au lieu de l’observer ainsi ? Propose Olberic

-Non, j’ai une meilleure idée !

Il se tourne vers Olberic.

-Faisons un combat amical !

-Hum ?

-Elle pourra peut-être reconnaître ma valeur ! Moi, Alphas, vais voir vaincre !

-Excusez-moi, mais…

-Sortez votre arme !

Il sort lui-même la sienne, et commence une frappe latérale. Olberic dégaine son épée. Et heureusement, il pare le coup.

Olberic repousse l’épée.

(Il est complètement fou…) Il pense

Alphas tente un coup devant lui. Olberic le pare. Un coup vers la droite. Olberic le pare à nouveau.

Mais le guerrier est fatigué. Et lassé.

D’un coup, il désarme Alphas. Le blesse à la main. Et pointe son épée devant lui.

-Il suffit. Ordonne Olberic

-Q…

-Que faites-vous ?

La jeune femme s’approche. Alphas se relève précipitamment.

-Oh ! Eh bien, je, euh… Il tente

-Hehehe… Je crois avoir deviné. Coupe la femme

Elle jette alors un regard vers Olberic. Et lui, le guerrier qui a vu les horreurs de la perte de son royaume… Frissonne.

(Cette femme… Ses yeux sont si froids, emplis de cruauté…)

-Mais ce n’est pas vous que je recherche. Elle souffle

Sur ces mots, elle se détourne, et part. Alphas reste cot pendant encore une bonne minute, avant de se relever.

-E… Excusez-moi, je me suis laissé emporter. Affirme Alphas

-Ce n’est rien. Comment va votre main ? Demande Olberic

-Plutôt bien, je vous remercie.

Il sourit.

-Je suis Alphas.

-Moi Olberic. Enchanté.

-Olberic ? Le Olberic Eisenberg ?

Le guerrier ne peut s’empêcher de soupirer.

-Oui, en effet.

-C’est un honneur de vous rencontrer !

Ils se serrent la main.

-Mais sur ce, je pense que je vais vous laisser. Merci pour le combat, désolé de vous avoir entrainé là-dedans.

-Ou partez-vous ? Demande Olberic

-La rejoindre !

Il commence à partir.

-Je trouverais un autre moyen de lui avouer mes sentiments ! Encore merci, et je vous souhaite bonne chance pour la suite ! Il affirme

-Bonne chance à vous aussi… Commence Olberic

Mais Alphas disparait.

-… Je vais partir rejoindre les autres.

Olberic range son épée, et part sans attendre vers le manoir.

Pendant ce temps

-Je suis de retour.

La porte s’ouvre. Cordélia est la première à apparaitre, suivit de près par Heathcote.

-Je suis ravie de vous revoir sain et sauf, Monsieur Thérion. Elle affirme

Thérion fouille dans ses poches, et en sort une pierre rougeoyante, le rubis draconique. Ophilia regarde la pierre en souriant, alors que Cordélia voit son visage s’illuminer.

-Je rapporte la pierre draconique. Affirme le voleur

Heathcote la prend, et l’inspecte une seconde.

-C’est bien le rubis, cela ne fait aucun doute. Il affirme

-Vous avez toute ma gratitude. Souffle Cordélia

Le majordome, austère, secoue la tête.

-Il ne fait qu’honorer sa part du marché, Mademoiselle. Il ne mérite aucun remerciement. Sans compter qu’il lui reste deux pierres à récupérer.

Cordélia le regarde, soupirante.

-Je pense qu’il mérite que nous lui retirions le bracelet... Elle affirme

Thérion recule d’un coup.

-Réfléchissez un peu à ce que vous dites... Reprend le voleur

-Je vous demande pardon ? Insiste Cordélia

Le voleur soupire, et secoue la tête.

-Si vous me l’enlevez, rien ne vous garantit que je tiendrai parole.

-J’aime à croire que vous le ferez. Affirme Cordélia

-Et pourquoi ?

Elle approche de Thérion, pour déposer sa main sur son bras. Mais celui-ci la remballe brusquement.

-Thérion ! Sursaute Tressa

-Vous m’avez tout l’air de quelqu’un qui assume ses responsabilités. Affirme Cordélia

-Et vous, vous m’avez tout l’air de quelqu’un qui a trop foi en la nature humaine. Croyez-moi, peu importe la confiance que vous accordez à quelqu’un, vous serez toujours trahie.

Il prend un air plus sombre.

-Alors un conseil, endurcissez-vous si vous ne voulez pas souffrir. Affirme Thérion

Il tourne le dos au duo, croise les bras, et détourne la tête.

-Monsieur Thérion... Souffle Cordélia

-Je vous en prie, Mademoiselle. Il suffit. Ordonne Heathcote

Il secoue la tête.

-Je déteste l’admettre, mais il a raison. Il est préférable de lui laisser le bracelet pour l’instant. Reprend le majordome

-On a encore besoin de lui dans notre équipe. Laissez-le-nous un peu. Affirme Alfyn

-Alfyn… Soupire H’aanit

Cordélia soupire.

-Si vous insistez... Elle souffle

-Alors, ou se trouve la pierre suivante ? Demande Thérion

Le majordome réfléchit une demi-seconde.

-A en croire les informations que j’ai pu glaner, elle se trouverait à Bonne-source.

-Bonne-source ?

Le groupe se retourne. Olberic vient de revenir. Intéressé. H’aanit lui sourit.

-Et plus précisément, à Bonne-source ?

-Cette ville abrite un marché noir.

Thérion tourne légèrement la tête.

(Comment est-ce qu’il sait, pour le marché noir ? Seuls les gens du milieu sont censés être au courant... Je me doutais bien qu’il n’avait rien d’un majordome ordinaire.) Il pense

Il se retourne complètement, pour faire face au majordome.

-L’émeraude draconique va y être vendue. Reprend Heathcote. Enfin, si j’en crois mes sources...

-J’y vais de ce pas. Affirme Thérion

Il fait quelques pas en arrière.

-Bonne chance, Monsieur Thérion. Souffle Cordélia

Elle approche du voleur, mais lui s’arrête brusquement, l’arrêtant elle aussi.

-Inutile de me raccompagner, c’est une perte de temps pour nous deux. Affirme Thérion

-Mais...

Thérion part sans plus de cérémonies.

-Hey, attends-nous !

Alfyn part à sa poursuite, alors que Primrose pousse un soupir.

-Quel idiot… Elle souffle

Cordélia baisse la tête.

-Je vous en prie, Mademoiselle Ravus, ne vous tracassez pas à son sujet. Même un homme de son engeance a sa dignité.

-Sa dignité ? Reprend Cordélia

Il hoche la tête.

-Bien qu’il mène une vie dénuée de scrupules, ce sont ses talents de voleur qui lui permettent de survivre. Il en tire donc naturellement fierté et assurance. Ce que nous avons exploité à ses dépens... Et j’imagine qu’il doit se sentir extrêmement irrité par la compassion et l’attention qu’affichent ceux-là mêmes qui l’ont berné.

Il soupire.

-S’il n’éprouvait rien de tout cela, je ne l’estimerais pas à la hauteur de la tâche.

-Il est vrai qu’il a beaucoup de talent, et qu’il est très solitaire. Il ne nous a pas beaucoup parlé, bien que cela fasse plus d’un mois qu’on voyage ensemble.

-J-je vois... C’est un homme très fier. Souffle Cordélia

Cordélia baisse un peu la tête.

-Mademoiselle ?

-Pardonnez-moi, Heathcote... mais je ne peux oublier la solitude que j’ai vue dans son regard. Il me rappelle ce que j’ai vécu par le passé...

-Vraiment ?

-Oui. Ses paroles étaient dures, certes, mais je sais que son cœur disait tout autre chose...

Elle relève la tête pour voir les voyageurs.

-J’aimerais vous remercier de l’accompagner. Je sais que je vous ai presque forcé la main, mais…

-Ce n’est rien, Cordélia. Il nous a été non seulement très utile, mais en plus, il est de sympathique compagnie… Pour un voleur. Affirme H’aanit

-Et étrangement philosophique. Reprend Primrose

Cordélia laisse s’échapper un sourire.

-Je suis heureuse de l’apprendre. Et j’ose espérer que vous continuerez de le protéger comme vous le faites.

H’aanit sourit.

-N’ayez aucune inquiétude. Nous nous rendrons à Bonne-source, pour trouver l’émeraude. Vous pouvez compter sur nous.

-Je vous remercie de tout cœur.

-Vous devirez peut être le rejoindre, avant qu’il ne parte de la ville. Non ? Propose Heathcote

-Effectivement. Reprend Cyrus

Ils commencent à partir.

-Au revoir, Cordélia. Au revoir, Heathcote. Salue poliment H’aanit

Ils disparaissent plus loin, laissant le duo sur le palier de la porte.

-Je me demande ou se trouve Thérion… Commence Tressa

-Sans doute à la taverne. Propose Cyrus

-Sans doute, oui. Acquiesce Primrose

Ils se tournent vers le lointain. Le soleil ne va pas tarder à disparaitre.

-Je pense que je devrais nous prendre des chambres à l’auberge. Ophilia ? Souffle H’aanit

-Je te suis, chère amie ! Reprend la prêtresse

Elles disparaissent plus loin, suivis par la panthère.

-… Et nous ? Que devrions-nous faire ? Commence Cyrus

-Je vais acheter une nouvelle lance. Affirme Tressa

Elle sort une lance émoussée.

-Je ne vais bientôt plus pouvoir m’en servir.

-Je pense que je vais t’accompagner pour me trouver un arc. Sourit Olberic

-Dans ce cas. Je suppose que je vais vous suivre. Affirme Cyrus

-Et toi, Primrose ? Demande Tressa

Elle sourit.

-Je vais rejoindre les garçons à la taverne. Ils ont besoin de surveillance. Reprend Primrose

Après un petit signe, elle disparait. La taverne se trouve devant elle. Il y a beaucoup de monde. Mais elle parvient à se frayer un chemin, jusqu’au comptoir.

-Aaah... Ca faisait bien longtemps que je n’avais rien bu d’aussi bon !

-C’est ce que tu as dit la dernière fois.

Primrose sourit en reconnaissant Alfyn et Thérion en train de boire.

-Ah bon ? Je n’exagère pas, pourtant. Tiens, goute-moi ça... Propose Alfyn

Il tend une pinte au voleur. Il la goute une seconde.

-Hmm... Pas mal.

-Vous avez l’air de passer un bon moment, tous les deux. Souffle la danseuse

Les deux garçons se retournent.

-Ah, Primrose ! Viens donc t’asseoir avec nous ! Invite Alfyn

-Avec plaisir. Veux-tu que je te resserve ?

-Ce ne serait pas de refus ! On a des tas de choses à se dire, après tout.

Primrose attrape la bouteille.

-Pas mal du tout. Continu Thérion

-Hé hé. Une petite discussion amicale, voilà qui me plairait beaucoup.

-N’est ce… Pas…

Un silence. Primrose se retourne vers les garçons… Ils sont tous les deux allongés sur le comptoir.

-Zzz... Zzz... Ronfle Alfyn

-Pzzt... pzzt... Renchérit Thérion

-Oh, ils se sont endormis. Ils devaient être épuisés.

Elle laisse s’échapper un petit rire.

-Oh, ils ont l’air adorables, quand ils dorment comme ça.

Elle sourit, et se tourne vers le tavernier.

-Pouvez vous me les surveillez à l’instant ? Je vais chercher quelqu’un pour les ramener à l’auberge.

-Faites vite, alors.

-Je vous remercie !

Elle sort de la taverne, riant un peu.

-Alala, les garçons, je vous jure…

 

Le lendemain

 

H’aanit sort une carte.

Après une bonne nuit, les voyageurs se sont remis en route. Ils n’ont pas recroisé la fille étrange qui parle de son œuf, ce qui rassure légèrement Ophilia. Il est déjà tard, ils ne devraient pas attendre avant de partir.

-Creuse Pic se trouve vers le nord, n’est-ce pas ? Elle demande

-Thérion, toi qui connais bien la région… Commence Cyrus

Le voleur montre un point sur la carte.

-Ici.

-Bien, dans ce cas, nous avons une destination. Reprend H’aanit

Elle sourit, et se tourne vers le nord.

-La route ne devrait pas être longue. Nous devrions arriver avant midi, si nous sommes assez rapides.

Elle range la carte.

-Allons y.

Ils partent sans plus attendre.

 

Et c’est ainsi que le voyage de Thérion continua...

Sa cible suivante ? L’émeraude draconique.

Il se mit en route vers la ville de Bonne-source dans les Terres Radieuses et l’antre d’infamie qui l’y attendait.

 

-Pourquoi avez-vous décidé d’aller à Creuse pic, Professeur ? Demande Tressa

-C’est vrai, vous ne nous avez pas dit ! Reprend Primrose

-Vraiment ?

Il sourit.

-J’étais pourtant persuadé de vous l’avoir rappelé. Enfin, mon objectif. Souffle Cyrus

Il s’éclaircit la gorge.

-Je recherche un livre perdu, « Au fin fond de l’enfer ». Il manquait à la collection de la bibliothèque de Diguedin. J’ai alors décidé de partir à la recherche…

-Non, je rectifie, tu t’es fait bannir à cause d’un scandale. Reprend Thérion

-Un scandale ? Commence Primrose

Primrose laisse s’échapper un petit rire.

-Professeur ! Vous me décevez !

-Primrose, ce n’est absolument pas… Commence Cyrus

-Qu’est ce que tu nous caches donc ! Coupe Primrose

-Je ne vous cache rien du tout ! Ce n’était que des rumeurs grossières, concernant… Reprend Cyrus

-Cyrus, Primrose, je vous en prie, gardez votre calme. Tente Olberic

Cyrus soupire profondément.

-Excusez-moi, Olberic.

-Pardon, pardon… Souffle Primrose

-Je vous remercie.

Il sourit, et se tourne vers Tressa.

-Et toi, Tressa, pourquoi souhaites tu aller à Creuse-pic ?

-Moi ? C’est simple, mon journal décrit cette ville en premier. Et je souhaite suivre ses traces ! Elle affirme

-Je vois…

-Chaque fois que je me rappelle qu’on voyage tous pour une raison différente, je me demande comment les dieux ont-ils fait pour nous réunir. Réfléchit Cyrus

-Seraient-ils cléments avec nous ? Propose Ophilia

-Il est vrai que voyager sans vous aurait été une véritable plaie. Combien de fois je serais morte, sans votre aide ? Demande Primrose

-Beaucoup de fois. Mais je te retourne le compliment. Souffle Thérion

Primrose s’échapper un petit rire.

-Personnellement, je ne pense pas que notre rencontre soit un hasard. Je pense réellement que… Nous allons accomplir de grandes choses. Affirme H’aanit

-Je le pense aussi. Souffle Olberic

Ils sourient. Linde ronronne, et s’approche d’Ophilia.

-Et H’aanit et moi étions les premières à s’être rencontrées. Rappelle la prêtresse

-Je m’en souviens comme si c’était hier. Souffle H’aanit

Linde laisse s’échapper un sourire félin, et part un peu plus loin devant elle. Elle apprécie voir son amie aussi souriante. Elle l’était beaucoup moins, à S’waarki.

Soudain, elle remarque un petit chemin, partant sur la droite.

-Linde ? Est-ce que tu vas bien ? Demande H’aanit

-Roar !

Ne suivant que son instinct, la panthère part en courant.

-Non pas encore ! Proteste Thérion 

-Linde, enfin ! Reprend H’aanit

Mais la panthère suit son petit chemin… Jusqu’à ce qu’elle atteigne un sentier caché, juste en dessous des voyageurs. Elle se met à miauler de plus en plus fort.

-Je vais voir. Affirme Cyrus

-Et comment ! Affirme Alfyn

Les voyageurs suivent alors le chemin, et Linde leur sourit, et grogne dessus.

-Roar !

-Oui, Linde, je suis là… Soupire H’aanit

Elle tourne la tête, et remarque un trou dans la montagne.

-Encore un ?! S’écrie Tressa

Cyrus soupire en s’approchant.

-Oui, c’est en effet un autre temple.

Il sourit.

-Je suppose que nous devrions entrer ?

-Pourquoi attendons-nous ? Nous avons l’habitude. Rappelle Olberic

Encore une fois, ils entrent dans le temple. Il est très semblable aux autres, si l’on excepte la lumière orangée, typique du Belvédère, qui illumine la grotte.

Plus loin, sur un piédestal, repose une sorte de sabre.

-Un sabre maintenant ? Souffle Ophilia

-Je suis déjà une guerrière comme Olberic… Qu’est ce que ce sabre pourrait… Commence H’aanit

Linde pousse alors un grognement, pour ramener l’attention sur Tressa, qui avance doucement vers le piédestal.

-Tressa ? Souffle Olberic

-Alors… C’est son t… Thérion ? Reprend Primrose

Thérion suit la marchande, faisant de même. Son œil est vide. Ils touchent de concert le sabre en pierre.

 

Voyageurs

Je suis Aeber, le prince des voleurs

A ceux qui paraissent en ce lieu, j'offre le savoir des cieux.

 

Une lumière blanche aveugle les voyageurs. Et lorsqu’enfin elle disparait.

Le premier réflexe de Tressa est de taper sur sa tête.

Son immense et iconique chapeau n’est plus là.

-Hein ? Mais… Mais… Elle tente

Elle continue de tapoter sur sa tête, et devine une queue de cheval en arrière.

-Qu’est ce… Qu’il vient de se passer, exactement ? Elle demande

-Tressa, tu es devenue… Commence Cyrus

Elle regarde ses vêtements. Une robe violette, surmontée d’une ceinture noire. Elle porte des gants noirs, ainsi qu’une écharpe violette étrangement reconnaissable.

-Je suis une voleuse ?! S’écrie Tressa

-On dirait bien. Fait Thérion

-Moi, Tressa Colzione, une honnête marchande, voleuse ?!

-Quelle ironie des dieux. Reprend le voleur

-Mais comment, pourquoi, dans quel… Continu la marchande

-Ce n’est pas si grave d’être une voleuse, tu…

-Toi tait toi !

Elle semble réellement furieuse.

-Bon sang, comment les dieux ont eu cette idée ?! Et pourquoi ?

-C’est… Plutôt ironique… Tente Olberic

-En effet. Reprend H’aanit

-Je n’aime pas beaucoup cette plaisanterie, moi ! S’exclame Tressa

Elle baisse la tête en soupirant.

-C’est pas possible… Pas moi…

-Si, toi.

Thérion sourit.

-Moi j’apprécie cette petite virée, je crois que je suis plus puissant. Il fait

-Moi je me sens tellement… Sale… Proteste Tressa

-C’est pas très sympa, Tressa.

-C’était jamais sensé l’être !

Elle soupire profondément, et baisse la main sur sa ceinture… Pour en dégainer quelque chose.

-Une dague, maintenant.

-Evidemment, tu ne serais pas une voleuse, sans ça. Reprend Thérion

Elle croise les bras. 

-Bon, on ne va pas rester ici pour toujours, non ?

Ophilia sourit.

-Tu es très belle comme ça, Tressa. Elle affirme

-…

-Et si tu apprends à te servir d’une dague, tu nous seras encore plus utile pour les combats ! Continue la prêtresse

Tressa soupire.

-Merci, Ophilia !

Elle retrouve enfin son sourire, et se dirige vers la sortie de la grotte.

-Allons-y !

Elle sort en premier. Les autres la suivent sans attendre.

Une fois dehors, le soleil les éblouis un peu. Mais rien de bien grave. Cyrus cligne un peu des yeux, mais, tout en marchant, reprend immédiatement :

-Je crois que j’ai trouvé une logique, derrière les temples.

-Vraiment ? Alors qu’elle est ta théorie ? Demande Olberic

-Eh bien… Ici, au Belvédère, terre natale de Thérion, Tressa est devenue une voleuse. Aux Terres de givre, terre natale d’Ophilia, Alfyn est devenu un prêtre.

-Je vois ou tu veux en venir. Et effectivement, c’est plus que probable. Reprend H’aanit

-N’est-ce pas ? Les dieux semblent veiller sur les terres… Ou nous sommes nés… J’ignore même si mes phrases sont exactes, mais je sens…

-Cyrus. Coupe Thérion

-Hum ?

Thérion lui lance un regard noir.

-Reprend toi. Nous allons bientôt arriver à Creuse-pic.

-Oh oui, excuse-moi.

Il sourit, et tous se remettent à marcher en direction de la ville minière.

Ils savent qu’ils sont arrivés au bout d’une gorge. Devant eux s’ouvre une immense ville, construite sur les hauteurs. Quelques ponts relient les différentes falaises orangées. Les maisons sont de briques noires. Et là ou les habitats sont vers les hauteurs, les zones plus plates sont utilisées en tant que marchés colorés, recouverts de draps. Sans oublier un stand ou des brochettes à l’odeur alléchante donne faim.

-Voici dont Creuse-pic. Souffle Cyrus

Il reste silencieux un moment. Tressa en profite pour sortir son journal.

-Je peux vous lire l’entrée au sujet de cette ville, non ? Elle propose

-Cela m’intéresserait, oui. Reprend H’aanit

Tressa s’éclaircit la gorge, et commence sa lecture.

 

-Un voyage est un vaste océan de possibilités. Mais de toutes ces possibilités, les rencontres fortuites sont les plus chères à mon cœur.

Lier connaissance avec quelqu’un, ne serait-ce qu’un instant, est une expérience inoubliable qui peut nous en apprendre autant sur autrui que sur nous-mêmes.

Je compte faire halte à Creuse-pic ce soir. Ce n’est qu’une petite ville minières tranquille, du moins, pour l’instant. Il semblerait que l’on y ait récemment découvert un filon d’or.

Je me demande si cette étape sera l’occasion d’une nouvelle rencontre.

 

-Hmm…

Elle grimace un peu.

-Mais cette ville ne me parait pas si « désolée » que ça… Elle affirme

Elle se contente de jeter un coup d’œil au marché florissant pour se l’affirmer.

-Je confirme. Souffle Ophilia

-Je suppose que ce fameux filon d’or que l’écrivain évoque a poussé la ville vers le haut. Propose Olberic

-Sans doute, oui… Est-ce que nous trouverons de l’or, nous aussi ? Demande H’aanit

-Thérion en trouvera probablement… Sourit Alfyn

-Je n’aime pas vraiment ce sous-entendu, Alfyn. Reprend le voleur

-J’ai peine à croire que dix années se sont écoulées depuis qu’Odette a quitté l’Académie.

Les voyageurs se tournent vers Cyrus, toujours l’air nostalgique.

-Odette ?

-Mon amie érudite qui vit ici. Je ne l’ai pas vue depuis des années. Affirme Cyrus

-J’ignorais que tu avais une amie érudite. Affirme Ophilia

-Je n’en ai pas vraiment parlé, en effet. Mais ses connaissances me seront très utiles pour retrouver « Au fin fond de l’enfer ».

-Je vois. Je suis impatiente de la rencontrer, dans ce cas. Sourit H’aanit

-Mais où se trouve t’elle ! Lance Tressa

Cyrus semble réfléchir une seconde.

-Sa maison se trouvait… Ah oui, c’est vrai. Elle m’a tout expliqué dans sa lettre.

-Une lettre maintenant ?

La danseuse laisse s’échapper un sourire narquois.

-Tu nous cache beaucoup de choses, Cyrus…

-C’était une lettre d’adieu, avant qu’elle ne parte pour Creuse-pic. Affirme Cyrus

-Comme c’est adorable… Taquine Primrose

Cyrus sort un papier de ses poches. Une feuille, soigneusement pliée et conservée.

(Je ferais mieux de la relire…)

 

Vous avez l’étoffe d’un grand érudit, Cyrus.

Mais permettez-moi de vous donner un conseil.

Votre intelligence n’a d’égale que votre maladresse en matière d’affaire de cœur.

Je sais que vos recherches comptent plus que tout au monde à vos yeux.

Mais vous feriez bien de réfléchir à la manière dont vous vous comportez avec la gent féminine.

Vous êtes plus séduisant que vous ne l’imaginez.

Si vous n’êtes pas prudent, vos paroles et vos actes risquent d’être… mal interprétés… par ceux qui vous entourent.

 

Cyrus range précipitamment la lettre.

-Cyrus ? Tout va bien ? Demande Olberic

-Merci de ta sollicitude, Olberic. C’est seulement… Odette.

Primrose ricane un petit peu, et même H’aanit ne peux s’empêcher de soupirer.

(J’aurais dû savoir que je regretterais d’avoir relu cette lettre.) Pense Cyrus

Cyrus secoue la tête, et se tourne vers les falaises.

(A ma première lecture, j’ai failli m’écrouler de rire. A présent, elle semble presque prophétique. Je n’aurai jamais cru qu’un scandale amoureux inventé de toutes pièces me ferait expulser de l’Académie ! J’entends déjà Odette rire à gorge déployée quand je lui annoncerai la nouvelle.)

Cyrus se remet à secouer la tête.

-Mais il ne sert à rien de redouter cette rencontre. Je vais devoir lui faire face tôt ou tard.

-… Cyrus ? Commence Tressa

-Il est de plus en plus étrange… Il se met même à parler tout seul, maintenant. Affirme Thérion

Mais Cyrus continu de les ignorer.

(Il est vrai que je m’efforce de rester présentable. Mais mon visage est-il donc si agréable à contempler ?)

Il repose son menton sur le dos de sa main, qui tient grâce à son bras gauche.

(Oh, pauvre de moi, qui suis condamné à ne jamais saisir toute la portée de ma plastique et de mon charisme !)

-Cyrus, tu commences sérieusement à m’inquiéter. Appelle H’aanit

L’érudit secoue la tête, et se retourne enfin vers les autres.

-Je vous prie de m’excusez. Cette lettre m’a laissé plutôt confus.

-… Je vois. Conçoit H’aanit

-Partons dans la ville, voulez-vous ?

Il sourit, se retourne de façon grandiloquente, et part en suivant le marché.

-Je suppose que nous ne devrions pas le faire attendre. Reprend H’aanit

Linde part à son tour, évitant l’odeur alléchante des boulettes de viande, pour partir retrouver Cyrus.

H’aanit tourne la tête, et remarque deux jeunes femmes, observant sans gêne l’érudit impatient. Elle sourit un petit peu, mais d’un regard, leur fait comprendre qu’elles devraient arrêter.

Lorsqu’ils traversent enfin le marché, ils montent un petit escalier, qui les mène à une place. Elle est plate, mais entourée de falaises naturelles en pierres rouges. Les pierres sont d’ailleurs si bien organisées qu’elles ressemblaient à des briques. Trois chemins partent, dans les trois points cardinaux s’offrant aux voyageurs.

-Odette devrait… Commence Cyrus

-Ca y est !

Les voyageurs se retournent. Vers le nord, un jeune ouvrier tenant quelque chose court vers la place.

-De l’or ! J’ai trouvé de l’or ! J’ai enfin de la veine ! Il s’écrie

Un autre ouvrier approche.

-Quand on tombe sur une pépite, les autres sont pas loin ! Et je les trouverai toutes !

-Pas si je les trouve en premier ! Fait un autre

-On dirait qu’il y a vraiment de l’or dans ces collines ! S’écrie Tressa

-Ils ont bien de la chance, d’en trouver ainsi. J’ai cherché de l’or dans cette région. Sans jamais en trouver. Souffle Thérion

(Hé hé. Quelque chose me dit que ce serait l’endroit idéal ou installer mon petit commerce.) Pense Tressa

-Arrêtez ! Voilà monsieur Morlock !

Les ouvriers arrivent devant l’entrée ouest de la place. Un homme vêtu de blanc à l’air incroyablement riche apparait. Son regard sévère jauge tous les ouvriers.

-Je me réjouis de vous voir mettre du cœur à l’ouvrage. Il lance

(Qui c’est, ce monsieur Morlock ?) Pense Tressa

-Regardez, M’sieur ! C’est de l’or, du vrai ! Combien vous croyez que ça vaut ? Lance l’ouvrier en courant vers lui

-Faites-moi voir cette belle pépite. Hmm…

Il l’étudie un peu.

-Je serais ravi de vous en débarrasser pour une somme raisonnable.

Un homme plutôt costaud apparait derrière Morlock. Il s’éclaircit la gorge.

-Je le répète une dernière fois, alors ouvrez vos esgourdes ! Cette mince et les terres qui l’entourent appartiennent dans leur totalité à l’estimé monsieur Morlock ! Ce qui veut dire que tout l’or découvert ici lui revient de droit !

Tressa se raidit un peu en écoutant ça.

-Heureusement pour vous, monsieur Morlock est un homme généreux ! Il est prêt à vous acheter l’or que vous trouverez ! Alors continuer à creuser et vous pourriez bien devenir plus riches que vous ne le l’auriez jamais imaginé !

-Ouais ! S’écrient les ouvriers

Sur ce, les ouvriers partent en courant, tous heureux.

-On dirait que Morlock tient cette mine d’une main de fer. Affirme Tressa

Elle baisse la tête.

-Ce qui veut dire que je ne vais pas pouvoir faire commerce d’or ici.

(Quoi qu’il en soit… Mon instinct de marchande me dit que mon passage dans cette ville se révèlera très lucratif !)

-Tressa ? Rappelle Ophilia

Elle sourit.

-C’est rien !

-Je me méfie de ce Morlock, c’est étrange… Fait Alfyn

-Je suis méfiante aussi. Reprend H’aanit

Elle se tourne vers Cyrus.

-Bien, où allons-nous, Cyrus ?

-Odette vit plus haut. Suivez-moi !

D’un geste de cape, il part plus loin. H’aanit sourit, et Linde part immédiatement le rejoindre.

Cependant, alors que Tressa commence à le suivre, elle se retourne.

-Tressa ? Souffle Alfyn

-C’est rien, Alfyn. Répond la marchande

Et pourtant. Elle aurait jurée voir un jeune garçon derrière elle.

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