Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 8 : Son plus grand vol

7455 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/04/2019 13:29

Bonne lecture à tous !

*************************************************************************************************************************************************************************************


(De simples voyageurs ? Est-ce qu’ils se fichent de moi ?) Pense Thérion

Non, ils ne ressemblaient en rien à de simples voyageurs. Jamais, au grand jamais un groupe pareil aurait pu se monter ainsi. A quel moment une prêtresse, un érudit, une chasseuse, une panthère et un loup auraient pu se rencontrer ?

Ce sont plus que des voyageurs... Thérion l’ignore, mais ses instincts de voleurs lui hurlent de se méfier de ces étranges personnages.

Après tout... Ce sont les premiers, les tout premiers à le voir voler quelqu’un... Jamais, au grand jamais, il ne s’était fait prendre la main dans le sac. Qui qu’ils soient... ils ne sont pas comme les autres.

Ce groupe bien connu, d’ailleurs, était sur les nerfs. Surtout la pauvre H’aanit, bien droite, les poings serrés. Ophilia et Cyrus ne pouvaient pas la calmer... Cela faisait déjà quelques semaines qu’elle était dans un état pareil.

Après ce qu’il s’étaient passé...

Quelques semaines plus tôt...

-VOUS AVEZ INTERET A NOUS LAISSER PASSER !!!

-Non, je regrette, madame ! Nous ne pouvons pas vous laisser passer !

-ESPECE DE...

-H’aanit, calme toi !

H’aanit est en rage. Complètement en rage.

Elle, Ophilia, Cyrus, Linde et Hägen s’apprêtaient à aller dans la région du Littoral. Ils commencent à quitter les Basses Plaines, ils voient la mer de loin et...

-Excusez-moi, vous êtes des voyageurs ?

H’aanit relève la tête. Un jeune homme armé se tient devant la route.

-Oui, pourquoi ? Demande H’aanit

-Cette route est indisponible pour le moment, je suis désolé. Affirme l’homme

-QUOI ???

H’aanit accourt alors vers lui. Ophilia et Cyrus reculent de surprise, les deux bêtes poussent un grognement surpris.

-Mais... Pourquoi ?

-Vraiment navré. Les attaques d’hommes oiseaux sur cette route sont beaucoup plus fréquentes, ces derniers temps. Cette route est bien trop dangereuse. Alors le temps que les chevaliers du roi des Basses Plaines fassent le ménage, personne ne peux passer.

-Non, vous plaisantez ? Insiste H’aanit

Elle approche encore.

« Je dois absolument rejoindre Guet-des-rocs, et cette route est la plus rapide ! Affirme H’aanit

-Je suis navré, vous ne pouvez pas... Commence le garde

-Ce n’est pas que je ne peux pas, c’est que je DOIS passer par ici !

-Je ne peux pas vous laisser passer ! Continu le garde

-Je ne vais tout de même pas faire le tour du continent ! Proteste H’aanit

-Si vous voulez aller à Guet-des-rocs, c’est pourtant le seul moyen.

-Mais il me faudra des semaines !

-Cette route est fermée, pour au moins trois mois.

-TROIS MOIS ??? »

H’aanit empoigne alors le col de l’homme.

-H’aanit ! S’écrie Ophilia                                      

-VOUS AVEZ INTERET A NOUS LAISSER PASSER !!! Crie alors H’aanit

-Non, je regrette, madame ! Nous ne pouvons pas vous laisser passer !

-ESPECE DE...

-H’aanit, calme toi ! Tente encore Ophilia

Ophilia a beau s’approcher, rien n’y fait. La jeune chasseuse est en rage. Cyrus est bien obligé de la reculée, elle est complétement imprévisible...

-Nous... Nous pourrions peut être prendre quelques raccourcis ! Souffle Cyrus

-Cyrus, ne dites pas n’importe quoi ! Il nous faudrait des semaines pour traverser le continent ! Affirme H’aanit

-Cela vaudrait mieux de se mettre immédiatement en route, alors ! Souffle Ophilia. Et même, si nous attendons ici, ce sera encore pire ! Il nous faudra, quoi, deux mois pour faire le tour du continent ? Ou, si on est rapide, cinq semaines maximum ?

Voyant qu’elle n’allait rien obtenir, H’aanit lâche alors le pauvre homme. Elle grogne autant que sa panthère.

-Bien... Mettons nous en route alors...

Elle part plus loin rapidement. Ses compagnons se regardent en silence. Puis, ils suivent H’aanit.

Ils devaient traverser sept régions. Sept régions entières, pour atteindre Guet-des-rocs. C’est si compréhensible, que H’aanit soit en rage énorme.

Elle s’est calmée, lorsqu’elle est arrivée au Belvédère. Enfin... Un tout petit peu. Il lui restait encore beaucoup de route à faire. Mais au moins, elle s’est remise à parler.

... Et sa rage est revenue en voyant ce voleur voler impunément. Elle n’avait jamais aimé les voleurs. Elle a eu affaire à un voleur, une fois. Un voleur qui lui avait volé toutes ses économies...

Elle le retrouva le lendemain. Il ne revint jamais. Plus personne n’entendit jamais parler de lui, d’ailleurs... Mais elle affirmait ne pas lui avoir fait de mal physique.

Thérion, cependant, n’est pas rassuré. H’aanit le regarde durement. Cyrus aussi. Linde et Hägen grogne un peu.

Mais le regard le plus assassin, c’est sans conteste Ophilia. Après tout, comment une jeune membre de la Flamme pourrait tolérer un vol devant ses yeux ?

-Rendez immédiatement ce que vous avez volé, c’est clair ? Elle lance

Thérion peste.

-Fichez-moi la paix, et mêlez-vous de vos affaires ! Il affirme

En réponse, Hägen s’avance en grognant.

-Vous allez vraiment me lancer un loup dessus en plus ? Bande de... Souffle Thérion

-Hägen ? Coupe H’aanit

Elle est assez confuse devant la réaction d’Hägen... A vrai dire, elle ne le voyait que très, très rarement s’énerver ainsi. Hägen est bien plus calme que son maître, bien plus calme qu’elle-même !

Alors oui, ce loup menaçant avançant devant ce jeune voleur, ce n’était pas habituel. Surtout avec cette rage dans son regard canin.

-Mais qu’est-ce qu’elle me veut, cette sale bête ? Lance Thérion

Hägen sort ses crocs et ses griffes. Linde s’avance vers lui. Elle tente de calmer le vieux loup, mais Hägen ne l’écoute même pas.

-Que t’arrive-t-il, Hägen... Souffle H’aanit

-Mais... Attendez une seconde...

Thérion plisse un peu les yeux.

-Ce loup... Il me rappelle quelque chose...

Thérion fouille alors au plus profond de sa mémoire. Ou est ce qu’il a bien pu voir ce loup ? Oui, ce vieux loup, avec cette cicatrice à l’œil, et cette fourrure si fournie...

-CA Y EST !!! S’écrie Thérion

-Quoi ? Fait Cyrus

Thérion claque ses doigts, se souvenant d’où ce loup venait.

-Je me souviens ou je l’ai vu, ce loup ! Il continu

-Ah oui ? Insiste H’aanit

Hägen grogne encore plus fort.

-Ce vieil ivrogne, à la taverne de Creuse-Pic, il avait un loup avec lui ! Rappelle Thérion

-... Pardon ? Souffle H’aanit

Thérion, emporté par ses souvenirs... Ne remarque pas le regard plein de haine d’une chasseuse déjà en colère.

-Oui, il avait ce loup, ce vieil homme, il était complètement bourré ! Plein d’alcool ! Et la bourse pleine de feuilles ! Je me souviendrais à jamais de ce coup, des semaines de tranquillité !

-... Alors c’est vous... Souffle H’aanit

H’aanit fait quelques pas furieux vers Thérion. Celui-ci réalise enfin ce qu’il vient de dire.

(Oh oh...) Il pense

H’aanit l’empoigne violemment par le col. Il est si léger, elle est si forte, cela ne lui pose aucun problème.

-C’est TOI qui a volé l’argent de mon maître ? Demande H’aanit

-Euh... Tente Thérion

-DIT LE MOI !!! Est-ce toi qui as volé l’entièreté de l’argent de mon maître ?

-... Oui ?

-PETIT VOLEUR DE PACOTILLE !!!

H’aanit flanque violemment Thérion contre une falaise de Graben. Ophilia et Cyrus avance d’un pas, Linde recule, et Hägen grogne encore plus fort. Il approche de H’aanit.

-Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Nous avons été fauchés durant plusieurs LUNES !!! Si Eliza n’avait pas été là, nous serions peut être sans domicile ! Nous n’aurions peut-être PLUS RIEN !!!

Thérion ne répond rien. Ophilia empoigne l’épaule de son amie.

-H’aanit, tu devrais peut être... Elle souffle

-Tu as OSE profiter de mon maitre, profiter de sa faiblesse, pour... Pour le voler, indignement, comme tu es indigne... Sale petite pourriture humaine...

-H’aanit !

H’aanit souffle un bon coup, et lâche Thérion. Celui-ci n’attend pas une seule seconde. Il court plus loin, presque en panique.

-Espèce de malade !

-JE ME SOUVIENS DE TON VISAGE !!! TU ES UN VOLEUR FINI !!! Crie H’aanit en réponse

Il disparait alors dans la ville. H’aanit reste calme une petite seconde, mais elle serre très clairement les poings.

-H’aanit, calmez-vous, je vous prie... Souffle Cyrus

-On peut se tutoyer, Cyrus.

Cyrus s’éclaircit un peu la gorge. Il oublie toujours qu’il peut tutoyer la chasseuse... Il est si habitué aux formalités de la cour...

-Tu ne devrais pas t’occuper de ce voleur. Il ne mérite même pas ton attention. Il reprend

-... Peut-être... Souffle H’aanit

Jamais, au grand jamais dans sa vie, elle n’a été autant en colère... Ce n’était pas dans sa nature, d’être colérique ! Elle était si mature, la colère, ce n’est pas son élément !

Cependant... Parfois, oui, elle craque. Cela peut arriver, de craquer comme ça. Et, même si au plus profond d’elle-même elle sait qu’elle doit se calmer et tourner la page... Elle ne peut que se souvenir de ces lunes difficiles.

Elle se tourne vers Hägen. En un regard, ils se comprennent : ce voleur doit payer.

-Je suis désolée, vous trois... Affirme H’aanit

Linde approche de H’aanit. Elle la regarde doucement.

-Je ne peux pas laisser ce minable partir ainsi.

H’aanit s’enfuit alors, dans la direction que vient de prendre Thérion.

-H’aanit ! S’écrie Ophilia

Mais la brune est immédiatement suivie par Hägen, qui lui aussi désire se venger.

-Oh non, ils sont partis tous les deux... Fait Cyrus

-Qu’est-ce qu’on fait, Professeur ? Demande Ophilia

-Euh...

Linde leur donne un petit coup de patte dans les jambes.

-Linde ? Souffle Ophilia

-Roaaaaar...

Elle les regarde l’un après l’autre. Ophilia finit par hocher la tête.

-Oui, allons-y.

Un peu plus loin, sur les sommets de Graben...

-Quelle folle, celle-là, quelle folle... Peste Thérion

Thérion, encore surpris et en colère devant cette rencontre, arrive devant le manoir.

(Enfin... J’ai réussi à la semer, de toute façon. Plus qu’à rentrer dans le manoir.) Pense Thérion

Cependant, Thérion est prudent. Il se cache d’abord dans un buisson, pour observer une dernière fois l’entrée.

(Deux gardes à l’entrée...)

Il sourit.

(Si j’arrive à les berner, c’est dans la poche. Et maintenant, jouons les marchands.)

Il rejoint les deux gardes. Ceux-ci semblent vraiment méfiants. Thérion s’incline un peu, respectueusement.

-Excusez-moi, chers Messieurs. Je suis venu céans voir la famille Ravus. Auriez-vous l’amabilité d’annoncer mon arrivée ? Souffle le voleur

L’un des gardes approche alors de Thérion, qui se redresse.

-Hors de question. Ils ne reçoivent aucune visite aujourd’hui, alors du balai !

(Hum... Quelque chose me dit qu’il aboie plus fort qu’il ne mord.)

-Permettez-moi de me présenter : je suis un humble marchand... Souffle Thérion

-Toi ? Un marchand ?! La bonne blague ! S’écrie le garde

-C’est une erreur que de se fier aux apparences. Pour tout vous dire, c’est la famille Ravus qui nous a fait mander.

Thérion susurre avec un petit sourire :

-Et je doute que vos employeurs sollicitent à nouveau vos services lorsque je leur dirai que vous nous avez ainsi congédiés.

-Ils t’ont fait mander ? Toi ? Continu le garde

Thérion hoche la tête.

-Et vous pensez qu’on va croire ces sornettes ? Sort l’autre garde

-Si on recevait une feuille pour chaque voleur qui nous sort ce baratin, on serait aussi riches que les Ravus ! Reprend son collègue

-Mais comme il faut bien gagner son pain, on protège leurs richesses contre les escrocs dans ton genre. Continu le second garde

-Tu croyais vraiment que tu allais nous avoir ?

-La prochaine fois qu’on vous « fait mander », pensez à apporter votre lettre.

(C’est le moment.)

-Oh, vous voulez parler de cette lettre ? Susurre Thérion

Il sort alors de sous son poncho la lettre, au cachet vert.

Le second garde pousse un cri de surprise. Le premier lance :

-D’où vous sortez ça ? Je parie que c’est un faux !

(Et maintenant, pour le coup de grâce...)

-Si même cela ne vous convainc pas, je ne puis rien de plus. Affirme Thérion

Il fait mine de partir.

-Je vous tire donc ma révérence, mais sachez que je veillerai à informer les Ravus de ce fâcheux incident. J’ignore les mesures qu’ils prendront pour laver l’affront que vous m’avez fait subir...

Les gardes reculent d’un coup.

-Euh, attendez, M’sieur ! On fait que notre boulot, vous savez. Souffle le premier garde

-Ouais. Acquiesce le second

-Allez-y, vous pouvez entrer. Souffle le premier garde

-Merci, chers Messieurs. Souffle Thérion

Thérion leur sourit alors, assez sadiquement. Il est très, très fier de son coup. Il rentre immédiatement dans le jardin de la demeure.

(Bien... passons aux choses sérieuses.) Il pense

Il voit alors une fenêtre ouverte. Il sourit.

(Je vais me faufiler par cette fenêtre.)

Il n’attend pas, et se faufile. Il n’y a personne à l’intérieur, et la demeure est assez sombre. Enfin, ce n’est pas si...

-Toi, là...

Thérion se fige immédiatement, il reconnait cette voix.

-Non, c’est pas vrai...

Il se retourne, dague à la main. Oui, c’est bien la chasseuse de tout à l’heure devant lui.

-Mais qu’est-ce que tu fais ici ? COMMENT tu es ici ? Demande Thérion

-J’ai laissé les gardes avec Hägen. Répond H’aanit

Elle sort son arc, et ses flèches avec... Ce qui fait frissonner Thérion.

-Hey... Et si tu rangeais cet arc, hein ? Souffle Thérion

-Je dois venger l’honneur de mon maître... Tu devrais comprendre, non ? Demande H’aanit

Thérion jure.

-Je n’ai pas le temps pour ça...

-Tu dois voler avant, c’est ça ?

-...

Thérion ne répond pas, et court le plus loin possible dans le manoir.

-Hey ! Reviens ici ! Ordonne H’aanit

-Tenace, la chasseuse...

Mais il court plus vite qu’elle. Il a eu le temps d’apprendre à courir, avec toutes ces fuites qu’il a du faire...

Qui plus est, il sait où il doit aller dans les dédales d’un manoir. Il est bien trop habitué aux demeures semblant infinis.

Alors il court dans les salles, faisant de son possible pour ne pas se faire remarquer par les chiens de gardes sur sa route.

Heureusement pour lui, il sait couvrir ses odeurs... Et de toutes manières, H’aanit fait plus de bruit.

Il finit par arriver dans une salle plus grande du manoir. Bien plus grande que celles qu’il a vu...

(La salle du trésor ?)

Thérion regarde plus attentivement... Et pousse un soupir désabusé.

-Alors, c’est ça, l’incroyable « trésor » dont tout le monde parle.

Devant lui se trouvent quatre autels, quatre piliers de pierre blanche. Trois n’ont rien dessus. Un seul a une pierre bleue à son sommet.

Thérion ne cache pas sa déception.

-On dirait une gemme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Elle ne doit pas valoir tant que ça. Il souffle

-Bien fait pour toi, voleur... Han...

Thérion se retourne, et pousse cette fois ça un énorme soupir

-Encore toi ?

-Oui, encore moi. Répond H’aanit

Elle bande alors son arc, et vise Thérion.

-Je me demande pourquoi ton œil est caché... Peut-être que tu me montrerais, si je te crevais l’autre ? Demande H’aanit

Elle sourit.

-Le joyau qui se trouve devant vous vaut bien plus que vous ne sauriez l’imaginer.

Thérion et H’aanit se retournent tous les deux de concert.

Un homme apparut alors. Il semblait âgé, ses longs cheveux blancs étaient tenus par un ruban bleu. Il portait un costume brun clair, un pantalon court assorti, une chemise blanche, et des bas de la même couleur.

Bien qu’il ait l’air âgé, Thérion remarque immédiatement son regard dur, sa posture droite... Et l’épée d’argent à sa ceinture.

-Votre inaptitude à appréhender sa véritable valeur est pour le moins déconcertante. Affirme cet homme

Thérion avance et se met devant lui. H’aanit reste un peu en retrait.

-Et vous êtes qui, au juste ? Il faut être particulièrement doué pour réussir à me surprendre comme ça... Il affirme

-Ah oui ? Provoque H’aanit. Heureusement que je suis une bonne chasseuse alors.

Les deux s’échangent un regard. H’aanit est une chasseuse qui ne manque jamais sa cible, Thérion un voleur qui échappe toujours à la justice. Quel paradoxe...

-Ce serait plutôt à moi de vous poser la question. Répond l’homme. Après tout, il faut être particulièrement doué pour pénétrer si loin dans ce manoir.

-Ce n’est pas en flattant mon ego que vous obtiendrez des réponses. Souffle Thérion

-C’était pourtant un compliment des plus sincères. Permettez-moi de vous féliciter : vous êtes les premiers voleurs à être arrivé jusqu’ici.

-Une seconde, « les » ? Souffle H’aanit

-Vous dites ça comme si c’est ce que vous vouliez. Souffle Thérion

Méfiant, il se met légèrement de profil, la main proche de sa dague. H’aanit  range son arc, mais garde la main à portée de sa hache.

-Oh, mais c’est le cas. Nous avions renforcé la sécurité dans ce seul et unique but. Affirme l’homme avec un sourire. Nous savions qu’aucun voleur digne de ce nom ne passerait à côté d’un tel défi.

-Continuez... Souffle Thérion

-Nous avions même mis le tavernier à contribution. Il avait pour tâche d’identifier des cambrioleurs prometteurs et de leur raconter des histoires sur le manoir.

Thérion croise les bras.

-Vous avez donc manipulé des voleurs pour les inciter à dévaliser cet endroit. Il affirme

L’homme hoche la tête.

-Disons plutôt que nous avons su « parler à leur nature profonde ». Il affirme

Il rit un peu.

-Le légendaire trésor du manoir de Ravus, protégé par une véritable armée ! Quel voleur laisserait passer une telle occasion d’obtenir gloire et fortune ? Nous avons eu des candidats forts capables, pourtant aucun n’a été à la hauteur.

L’homme se tourne vers Thérion et H’aanit.

-Mais aujourd’hui, enfin, deux d’entre eux ont fait leurs preuves.

-Quoi ? Mais attendez... Tente encore H’aanit

-J’aurais dû le voir venir... Coupe Thérion

-Cependant, cela n’a pas été le cas, et je vous suis reconnaissant de ce manque de discernement. Affirme l’homme

Thérion peste un peu.

-Alors, pourquoi toutes ces machinations ?

L’homme rit et affirme :

-Je n’ai pas à vous en dire plus.

Thérion pose une main sur la hanche. Il soupire profondément.

-Permettez-moi de me présenter. Souffle l’homme. Je me nomme Heathcote. Je suis majordome au service de la maison Ravus.

-Vous voulez me faire croire que je me suis fait surprendre par un simple serviteur ? Demande Thérion

Mais il n’attend pas de réponse avant de lancer :

-De toute façon, ça n’aura plus aucune importance quand j’aurai filé d’ici. Si vous voulez bien m’excusez...

Thérion fait mine de partir. Mais soudain, Heathcote l’attaque avec une dague. Thérion tombe au sol sous le choc.

-Mais que...

H’aanit prend sa hache, et commence à reculer.

-Vous essayez de partir, vous aussi ?

H’aanit soupire.

-Je n’ai rien à voir avec cette histoire de vol. Je suis une chasseuse de S’warkii, et...

-Au risque de vous décevoir, je crains que cela ne soit impossible. Affirme Heathcote

H’aanit peste, et Thérion pousse un cri de surprise. Heathcote sort alors son épée. Le combat s’apprête à commencer.

-GARDES !!! PAR ICI !!!

Soudain, une dizaine de gardes apparaissent de tous les côtés de la salle.

-Voyons voir si vous savez vous battre !

-MAIS JE NE SUIS PAS UNE VOLEUSE !!!

H’aanit et Thérion se jettent un regard. Les gardes continuent d’affluer. Des chiens sont derrières eux.

-Bon...

H’aanit soupire profondément.

-Je suppose que nous n’avons guère le choix...

-J’allais le dire.

H’aanit sort son arc, Thérion sa dague. Cependant, les gardes sont trop proches...

-Laisse tomber. Souffle H’aanit

H’aanit range rapidement son arc, et prend sa hache.

-Je m’occupe des gardes. Elle affirme

-Toute seule ? Demande Thérion

H’aanit jette un regard vers un garde qui approche.

-Aucun problème. 

H’aanit se jette sur le garde qui approche. Un coup de hache, et il tombe au sol.

-Mais comment...

-Tourne-toi ! Crie H’aanit

Thérion tourne alors rapidement le regard. Heathcote lui arrive dessus, épée à la main.

-Oh, c’est comme ça !

Thérion court vers Heathcote à son tour. Dague à la main.

Heathcote tente un coup sur le côté. Thérion esquive sans mal. Lui-même attaque à la dague vers l’épaule du majordome. Celui-ci se tourne légèrement. Son épée attend le flanc droit de Thérion.

Thérion recule d’un pas. Il peste. Heathcote vise le ventre de Thérion. Thérion fait un pas sur le côté. Mais la pointe de la lame du majordome atteint tout le même Thérion.

-Tsss...

-Eh bien, jeune voleur ? Un problème ? Demande Heathcote

Thérion sourit. Il prend sa dague, se concentre une petite seconde, et attaque Heathcote à la dague. Deux coups tranchants sur les deux flancs.

Heathcote recule d’un pas. Une aura verte brille le temps d’une seconde autour de Thérion.

-Que...

Les blessures de Thérion se referment. En même temps, d’autres s’ouvrent sur le corps du vieux majordome.

-Je vais vous prendre un peu de vitalité. Ça vous dérange ?

Heathcote peste un peu. Mais classement, c’est un majordome.

-Ce n’est que le début du combat, maitre voleur.

H’aanit, quant à elle, est toujours aux prises des gardes. Sa hache blesse à la chaine. Aucun garde n’est assez puissant pour elle.

Du coin de l’œil, elle observe Thérion. Il se bat avec ce Heathcote. Et étrangement... Il s’en sort plutôt bien.

(Pour un voleur, il sait se battre...)

-AAAAAAAAH !!!

-YA !

L’homme tombe au sol.

(Cela va être plus compliqué que prévu, de le faire payer...)

Elle abat encore un homme derrière elle.

(Mais je vais venger l’honneur de mon maitre. Il n’a aucune chance face à moi.)

Elle continue alors d’abattre sa hache sur qui arrive à sa portée.

Thérion est renforcé. Il peut voler la vitalité du majordome... Ce qui est très utile.

Un coup à gauche. Un à droite. Plus aucune blessure du côté du voleur. Deux nouvelles chez le vieil hôte.

Mais il ne se laisse pas faire. Malgré les blessures lui zébrant le corps, Heathcote continu de se battre.

Il garde son épée en main. Il vise le ventre. Cela touche. Il vise les côtes. Cela touche. Thérion est blessé.

Pas pour longtemps.

-Je reprends ça mon ami !

Un sourire, une attaque, et le rouge sur le voleur disparait.

-N’avez-vous donc aucune trace de dignité ? Demande Heathcote

-Dit celui qui m’attaque par surprise !

Thérion attaque. Vise le corps du majordome. Celui-ci esquive. Il abat brusquement sa fine épée dans le dos du voleur.

Le choc est brutal. Thérion tombe presque au sol. Il se rattrape de justesse sur son bras droit. Il se redresse, et prend sa dague.

-Pfff... Quelle détermination...

Thérion vise le majordome. Il s’apprête à le toucher...

Mais lorsque le coup atteint la cible, aucune aura verte n’apparait. Pourtant, la dague a percée le corps de Heathcote !

-Tiens ?

-Oh non...

Thérion se retourne brusquement vers le majordome.

-Plus assez d’énergie...

Il sourit de façon gênée à son adversaire.

-Euh... Vous pouvez me laisser partir, maintenant ?

-Enfin plus assez d’énergie.

Le majordome sort alors son épée.

-Reprenons le combat dignement, le voulez-vous ?

(Et mince...) Pense Thérion

(Mais ils sont combien à la fin ?) Pense H’aanit

H’aanit commence à fatiguer. Elle ne voit pas les ennemis arrêter de venir...

Elle abat sa hache sur un chien. Puis un garde. Puis un chien.

-Ils... Ils ne vont jamais s’arrêter de venir ?

Elle flanque un nouveau coup de hache vers un nouveau venu. Elle prend alors un risque : elle empoigne un raisin de sa poche, et le jette directement dans sa bouche. Elle avale le raisin tout rond.

Ces petites secondes de battements auraient pu lui couter très cher. Heureusement, ce sont des gardes. Pas des chasseurs. Leurs manques de reflexes permettent tranquillement à H’aanit de se guérir.

Soudain comme ressuscitée, elle se remet de bon cœur à attaquer les gardes.

(Vous pouvez encore être des centaines...)

-Je vous aurais toujours !

-AAAARGH !!!

Thérion fait un bond de plusieurs mètres en arrière. Son bras est lacéré de coups d’épée. Son pauvre poncho va sérieusement avoir besoin d’un peu de retouches...

Il tremble un peu sur ses jambes. Plus faible. Heathcote, épée à la main, avance droitement.

-Eh bien, vous me décevez, mon cher...

-Je n’ai pas dit mon dernier mot...

Thérion reprend sa dague. Bien qu’il soit tremblant, il a encore de l’énergie à revendre.

Il court vers Heathcote, arme en main. Ce dernier ne bouge pas. En un coup d’épée, Thérion est plus loin.

-C’est pas vrai...

-Vous n’osez même plus approcher ? Souffle Heathcote

-HEY !!! TOI LA CHASSEUSE !!! Crie Thérion

H’aanit se tourne brusquement vers Thérion.

-QUOI ???

-T’AS UN RAISIN ??? Demande Thérion

-UN RAISIN ???

(C’est bien le moment tiens...) Pense H’aanit

-TU N’EN AS PAS VOLE UN ???

(Hein ?)

Thérion sourit.

-MERCI BIEN !!!

-Euh... De rien ?

H’aanit se retourne immédiatement après, pour retourner vers le soldat devant elle qui tentait de l’attaquer.

Heathcote n’attend pas plus. Il tente un coup d’épée vers le flanc gauche. Thérion sourit.

Il évite l’attaque de justesse. Il pose alors immédiatement sa main sur le costume du majordome. Surpris, il ne réagit pas. Même lorsque qu’un énorme raisin apparait dans les mains du voleur.

-Merci bien, mon ami !

Thérion dévore en deux bouchées le grand raisin curatif. Un raisin très rare et très cher, pouvant selon certains ramener les morts.

-C’est pas vrai...

-On repart au combat ?

Thérion sort alors sa dague, Heathcote son épée. C’est très clairement l’assaut final.

H’aanit, elle, voit de moins en moins de soldats... Et surtout Thérion devenir de plus en plus fort...

(C’est pas vrai, il va réellement me poser des bâtons dans les roues, celui-là...)

Elle lève sa hache.

(Mais ce ne sera certainement pas plus simple de son côté ! Je vengerais mon maître !)

-YAAAAA !!!

Comme pour évacuer sa rage, H’aanit crie plus fort, abattant encore un autre garde. Elle relève sa hache. Prête pour un autre.

Mais... Aucun autre n’apparait ?

-Qu’est-ce qu’il se passe ?

Elle jette un regard vers Thérion. Elle laisse s’échapper un soupire.

Il se tient debout, devant un Heathcote flanchant. Pas à genoux, non, mais tout de même affaibli.

-Tss... Je vous ais sous-estimé... Il affirme

H’aanit sourit, Thérion fait de même. Mais un regard entre les deux, et le sourire se perd.

-Mais j’ai encore un atout dans ma poche !

Heathcote lève les bras au ciel. Il semble alors attendre quelque chose.

... Mais cette chose ne vient pas.

-Mais que...

-Qu’est-ce qu’il vous arrive, cher majordome,

Ce dernier se retourne.

-Ou sont les renforts ? Les chiens, les gardes... Souffle Heathcote

-Vous parlez de ses renforts là ?

H’aanit et Thérion se retournent tous les deux. H’aanit lâche un puissant sourire et s’écrie :

-Ophilia ! Cyrus ! Linde ! Hägen !

Linde tient entre ses crocs un chien, Hägen tient un garde. Ophilia et Cyrus avancent fièrement.

-Qu’est-ce que vous faites ici ? Demande H’aanit

-Simple, on t’a rejoint ! Affirme Ophilia

-Ces gardes étaient étrangement faciles à convaincre, à l’entrée... Et même ici, il n’y avait pas trop de challenge. Continu Cyrus

Cyrus regarde le corps dans les crocs de Hägen.

-Il n’y a pas eu de mort, heureusement. Hägen a pris ce corps inconscient pour dissuader les autres.

-Oh, je vois.

H’aanit sourit.

-Alors, vous avez eu mes renforts... Affirme Heathcote

Heathcote soupire.

-Bien, il ne me reste plus que ça...

Il se concentre alors... Jusqu’à ce qu’une aura violette apparaissent autour de lui. Il respire de plus en plus fort.

-Oh non, pas lui aussi ! Peste Ophilia

-Attend, il me reste une carte en main, moi aussi ! Affirme Thérion

Thérion ferme les yeux, et prend sa dague. Il la place devant son œil caché. Il ouvre alors son œil valide. Une aura bleue l’entoure, son œil devient jaune.

-Oh, je vois... Répond Heathcote à cette force

Les autres plissent les yeux.

-Même ce voleur... Tente H’aanit

Heathcote et lui n’attendent pas un instant. Ils se foncent dessus, dagues en main. Les bras se tendent, les armes s’approchent...

Un silence règne pendant quelques secondes. Personne ne bouge.

Jusqu’à ce que Heathcote tombe au sol.

-Vous savez également vous battre... Souffle Heathcote. Il semblerait que je vous aie sous-estimé.

Thérion se retourne vers Heathcote. Il range sa dague tachée de rouge. Ophilia fait un pas vers le vieil homme, mais Cyrus la retient.

-Plus tard... Il souffle

-Et moi donc... Vous avez appris ça à « l’école des majordomes » ? Demande Thérion

-Je vois que vous avez encore certains doutes quant à ma véritable profession.

Il se relève.

-Il est vrai que ma victoire prend le contre-pied de mon affirmation. Affirme Heathcote

Tout le monde se tourne vers lui.

-Votre victoire ? Souffle Thérion

Bien qu’il essaie de le cacher, sa voix tremble sous l’appréhension. Il regarde alors son bras, et pousse un cri entre la surprise... Et la peur.

-Qu’est-ce que... ?!

Le majordome se tourne vers lui, et commence ses explications.

-Tout voleur digne de ce nom saurait reconnaître cet objet. Affirme le majordome en se rapprochant de sa victime. La marque du prisonnier. Le bracelet du sot, comme l’appellent certains. La preuve indéniable de l’erreur humiliante commise par un voleur.

Thérion avait le bracelet du sot. Cette pièce de métal autour de son poignet, ressemblant à des menottes de prisons. Cette marque de son échec. Cette humiliation...

H’aanit s’empresse de regarder son bras à son tour, et soupir de soulagement. Bien que ce majordome l’ait pris pour une voleuse, elle n’a pas ce bracelet.

Thérion, lui, est presque en panique.

-Retirez-moi ça tout de suite ! Il ordonne

-Une fois encore, je crains que cela ne soit impossible. Affirme Heathcote. Si je vous l’ai passé au bras, ce n’est pas sans raison. Quiconque le verra saura que vous avez essuyé un échec cuisant aujourd’hui.

-Espèce de... Commence Thérion

-Bien fait pour toi ! Lance Ophilia

Thérion se tourne vers elle, avec un regard de haine pure dans les yeux. Mais Ophilia n’a pas peur, elle lui sourit en retour. Thérion se retourne vers son bourreau de réputation.

Le majordome, lui, le regarde le sourire aux lèvres. Ce qui énerve encore plus Thérion.

-J’imagine toutefois qu’un homme aussi fier que vous refuserait d’être vu ainsi... ce qui me donne un avantage certain dans nos négociations.

-Nos négociations ? Demande Thérion

Derrière Heathcote apparait alors une jeune femme. Elle est blonde à des cheveux courts, et un corps fin. Elle a les yeux bleus, et une robe de la même couleur. Elle semble douce, au premier abord.

-Vous avez certes pénétré dans ma demeure, mais je suis prête à fermer les yeux sur vos transgressions. Affirme cette femme

Thérion approche. La bande de cinq derrière fait de même.

-Génial... Plus on est de fous... Souffle Thérion

-Pardonnez-moi de me présenter si tardivement.

La jeune femme s’incline légèrement.

-Je suis Cordélia Ravus, la maîtresse de cette maison.

-Toutes mes félicitations à votre décorateur d’intérieur. Il s’y connaît en pièges. Souffle Thérion

Cordélia recule d’un coup.

-Permettez-moi de vous fournir quelques explications. Elle affirme. Les trésors que vous convoitiez, les pierres draconiques, appartiennent à ma famille.

-Vous m’en direz tant... Soupire Thérion

-Silence !

Thérion se tourne vers Cyrus. Celui-ci a étrangement des étoiles dans les yeux. Cordélia le voit, et sourit, avant de continuer :

-Nous nous les transmettons de génération en génération depuis fort longtemps.

-Des pierres draconiques ? Je n’en vois qu’une. Affirme Thérion

-Oui. Il y en avait d’autres, fut un temps. Mais elles ont été volées lors de la période troublée qui a suivi le décès de mes parents. Fort heureusement, Heathcote a été en mesure de récupérer le saphir draconiques.

Thérion lève les yeux au ciel.

-Quel dévouement ! C’est si touchant ! Je suis censé versé une petite larme ?

-Peut-être, lorsque vous aurez compris votre rôle dans cette histoire... Souffle Heathcote. Récupérez les trois autres pierres, et nous retirerons le bracelet.

Thérion à un petit choc en arrière. Mais il finit par soupire :

-C’était donc ça, votre plan. Affirme Thérion

-En effet. Mais il faut que vous cachiez que je n’avais pas le choix. Souffle Cordélia

-Vous êtes des petits malins, vous deux. Obliger un voleur à en attraper un autre.

-Les bandits ne disent-ils pas que celui qui est piégé ne doit s’en prendre qu’à lui-même ? Affirme Heathcote

Thérion baisse les yeux.

-Si... C’est bien ce qu’on dit.

Mais il les relève.

-Pour un majordome, vous en connaissez un rayon sur le milieu.

-Je ne saurais vous ennuyer avec mon histoire alors qu des affaires autrement plus pressantes nous occupent. Souffle Heathcote. Acceptez-vous d’accomplir la mission de mademoiselle Ravus, jeune voleur ? Si vous refusez...

Thérion part dans un coin, et reste en silence un petit moment.

(Ce n’est pas vraiment comme si j’avais le choix, de toute façon... Ce bracelet est pire que la prison...) Il pense

-C’est bon, je m’en charge.

Cordélia sourit tendrement, dégoutant légèrement Thérion. Elle se tourne avec vers le groupe de H’aanit.

-Et j’ai une autre demain pour vous, voyageurs...

Ils se tournent tous vers Cordélia.

-Oui, mademoiselle ? Demande H’aanit

-J’aimerais vous demander d’accompagner ce voleur dans sa quête. Demande Cordélia

-Comment ?

H’aanit fait un pas en avant.

-Je suis navrée, mais je... Elle commence

-Nous acceptons !

Les deux femmes se tournent vers Cyrus. Celui-ci semble déterminé.

-Tu es devenu complètement fou, mon pauvre ami ! Répond H’aanit

-Non, H’aanit, je t’en prie ! Coupe Cyrus

Il approche de sa camarade.

-Les pierres draconiques sont d’immenses trésors, en tant qu’érudit, je donnerais tellement cher pour les voir en vrai ! Il parait même que ces pierres renferment un immense secret...

Cyrus reprend les étoiles dans les yeux. Ophilia soupire.

-Je ne pense pas qu’on puisse faire grand-chose, ma chère H’aanit...

Linde pousse un petit grognement désabusé. Hägen est plus colérique. Ce voleur avec eux...

Mais H’aanit soupire. Devant un érudit passionné... Il n’y a rien à faire. Ou alors, ils perdraient un allié précieux.

-Tu as raison, Cyrus est bien trop passionné. Elle affirme

H’aanit se tourne vers Cordélia.

-Nous acceptons... Mais au moindre problème, ce pathétique voleur sera laissé sur la route.

-Pathétique ? Reprend Thérion

-Excellent. J’espère que votre entreprise sera couronnée de succès. Souffle Heathcote

Thérion hoche la tête.

-Sur ceux, nous vous laissons.

H’aanit s’incline un peu, et regarde Ophilia et Cyrus.

-Partons à la taverne nous prendre un verre, nous repartirons juste après. Elle affirme

Les trois autres hochent la tête, et sortent de la demeure. Aucun mot n’est décroché de la petite route.

Linde, elle, est pour la première fois neutre devant ce nouvel arrivant. Elle se contente de le regarder de loin. Thérion ne se sent décidément pas à l’aise...

Il est vraiment obligé d’être accompagné ? ... Hélas, oui. Il ne sait pas ce que sont ses pierres, et il ne connait que trop bien les régions éloignées. Sans oublier que cet érudit ne le laissera probablement pas tranquille... Même cette têtue de chasseuse a baissé les bras !

Ils arrivent rapidement à la taverne. Cyrus, Ophilia, H’aanit et les bêtes vont à une table et prennent une carte. Thérion, lui, va directement au comptoir. Il cache vainement son bracelet du sot derrière son poncho et sa chemise.

-Ah ! Vous rev’là. Fais le tavernier

-Et avec une histoire à raconter... en échange d’un verre bien tassé. Affirme Thérion

-Désolé, mais c’est pas comme ça que ça marche par ici.

Thérion soupire.

-Je reviens tout juste du manoir des Ravus. Et j’ai eu une conversation très intéressante avec un dénommé Heathcote. Vous connaissez ?

-Je vous avais pourtant dit de ne pas y aller. Alors, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ?

-Et plus encore... sans compter que ça m’a donné drôlement soif. Il va bien falloir deux verres pour me débarrasser de ce goût amer.

-Je vous sers ça. Souffle le tavernier

Thérion boit son verre rapidement.

-Thérion, nous partons. Entend Thérion

Thérion se tourne. H’aanit le regarde. Le voleur baisse un peu les yeux, et se retourne une petite seconde vers le comptoir.

-Très bien, je vous suis.

Thérion se lève. Les voyageurs sont déjà tous debout. Thérion prend alors le temps de les regarder plus attentivement...

La chasseuse ? Bon atout, même si elle va sûrement tenter de le tuer au détour d’une forêt...

La prêtresse ? Thérion en est moins sûr... Elle semble frêle, comparée aux autres.

L’érudit ? C’est toujours pratique, un érudit.

La panthère ? Elle semble plutôt agile, et ses crocs plutôt aiguisés.

Le loup ? Qui dirait non à un loup ?

Les autres aussi regardent Thérion. Un voleur pourrait se révéler utile... Ils sont souvent très agiles, et il manquait cruellement des dagues à cette équipe. Beaucoup d’hommes sont faibles à cette arme acérée.

Ils sortent tous de la taverne. Thérion demande alors :

-Ou partons-nous ?

-Notre prochain arrêt sera à Ruisseclair. Affirme H’aanit

-D’accord.

Le groupe va vers la sortie de la ville. H’aanit s’arrête d’un coup. Elle se retourne vers Thérion.

-Au fait. Je suis H’aanit. Voici Ophilia, Linde, Hägen et Cyrus.

Ophilia fait un signe de tête poli. Cyrus sourit. Les deux créatures poussent un petit grognement.

-Thérion.

-Bien. Nous pouvons y aller, maintenant. Affirme H’aanit

-Monsieur Thérion ! Monsieur Thérion, je vous en prie, attendez !

Les voyageurs se retournent. Cordélia et Heathcote arrivent.

-Quoi encore ?! Demande Thérion

-Nous nous apprêtions à partir. Souffle H’aanit

-Je suis venue vous dire au revoir... étant donné que c’est par ma faute que vous devez prendre la route.

Thérion secoue la tête.

-Je ne fais que remplir ma part du marché. Ni plus, ni moins.

-Et nous devions voyager de toute manière. Reprend H’aanit

-Je le comprends bien, mais... Souffle Cordélia

-Il a raison, Mademoiselle. Il s’agit d’un simple accord entre nous et un voleur aussi habile qu’irréfléchi. Coupe Heathcote

-Exactement. Souffle Thérion

-Mais nous pouvons en profiter pour voir ces fameuses pierres draconiques ! Fait Cyrus

Ophilia soupire devant les étoiles de retour dans les yeux de Cyrus.

-Professeur, enfin...

-Qui a-t-il, Ophilia ? N’ait je donc pas le droit de me sentir fébrile à l’idée de voir enfin ces sublimes pierres ? Demande Cyrus

-Non... Mais un peu de retenue ? Nous ne sommes pas encore sur les routes, après tout ! Affirme Ophilia

-Avant de partir, il faut que vous sachiez quelque chose. Souffle Heathcote Comme vous avez pu le constater, j’ai récupéré la pierre bleue, le saphir draconiques. Les trois autres sont le rubis, l’émeraude et la pépite d’or draconiques, en référence à leur lustre.

Thérion remontre le bracelet.

-Et si je récupère les trois, vous retirerez ce bracelet. Il souffle

-Vous avez ma parole. Affirme Heathcote

-Ah ben, si j’ai votre parole, alors... Vous savez dans quel coin je dois commencer à chercher ? Demande Thérion

-A en croire la rumeur, un érudit de Noblecour étudierait le rubis draconiques.

-Noblecour ? Formidable... Je vais me sentir comme un poisson dans l’eau. Affirme Thérion

-A Noblecour ? Mais c’est si proche de Diguedin ! Je connais la région, nous pourrons y aller sans mal ! Répond Cyrus

-Tant mieux, mon cher Cyrus. Souffle H’aanit

Thérion commence à partir, mais Cordélia le retient encore.

-Monsieur Thérion !

-Quoi encore ? Soupire Thérion

-Je vous en prie... soyez prudent. Elle murmure

Thérion se tourne vers le vide des Belvédère.

-Hé hé. Ricane Thérion

-Aurais-je dit quelque chose de déplacé ? Souffle Cordélia

-Je n’aurais jamais cru qu’un type comme moi bosse un jour pour quelqu’un comme... Souffle Thérion

Il secoue la tête.

-Bah, laissez tomber. Vous aurez bientôt vos pierres. Je m’occupe de vous les voler.

Thérion leur fait un petit signe, et soupire. H’aanit fait un signe de main à Cordélia, et la petite troupe sort de la ville, se dirigeant toujours vers Guet-des-rocs.

 

C’est ainsi que Thérion se mit en route pour accomplir la mission qu’il avait accepté à contrecœur : retrouver les trois pierres draconiques volées à la maison Ravus, afin que l’humiliant bracelet du sot lui soit retiré.

Mais il était loin d’imaginer ce qui l’attendait...

Laisser un commentaire ?