Okami - La prophétie du renard

Chapitre 1 : Prologue

823 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/12/2017 17:32

Il faisait froid. Beaucoup trop froid pour la saison. Même si la région de Kamui était perpétuellement recouverte dune couche de neige, il était rare qu'en cette période de l'année les températures soient aussi basses. Samaikuru avait demandé aux villageois de rester bien au chaud dans leur maison, le temps que la tempête qui agitait la région se calme, le meneur de la Tribu ne voulant pas risquer que les villageois perdent leur vie bêtement dans le froid. Pourtant, malgré ces indications, Pirika avait bravé le froid, s'aventurant en dehors de Uepekere, animée par une étrange force. Depuis l'époque où les démons avaient envahi Kamui - et failli dévaster la région - Pirika avait bien changé. Avec quinze années de plus, la petite fille naïve était désormais méconnaissable. Elle avait bien grandi et arborait la même allure élancée que sa grande sœur. Ses cheveux noir de jais lui arrivaient aux épaules, raides comme des baguettes et son visage fin restait dissimulé derrière son imposant masque, une feuille de pétasite.

La jeune fille avançait tant bien que mal, ses cheveux s'agitant en tout sens, balayés par le vent froid et ses bottes noires s'enfonçant profondément dans la neige molle. Elle ne savait pas réellement ce qui l'avait poussée à quitter son lit chaud, en plein milieu de la nuit, mais elle avait senti une sorte d'énergie l'envahir, l'empêchant de se rendormir, l'obligeant à se lever. L'obscurité était impénétrable et pourtant, elle reconnaissant sans mal l'endroit où ses pas la conduisaient : la forêt de Yoshipetai. La jeune fille frissonna en reconnaissant les arbres menaçants s'élevant tout autour delle, mais elle ne cessa cependant pas d'avancer, elle le sentait, elle se rapprochait de ce qui l'avait réveillée. Emmitouflée dans son épais manteau vert, Pirika avança d'un pas rapide, certes la demoiselle était désormais protégée du vent par les arbres, mais étrangement, l'atmosphère semblait beaucoup plus glaciale que sous la tempête.

Et puis, soudainement, un éclat blanc attira le regard de la jeune fille. Quelques mètres devant elle se tenait un renard des neiges, semblant baigné dans une étrange lumière. Ses grands yeux étaient fixés sur Pirika, qui resta interdite pendant de longues secondes, ne sachant que faire. Finalement, la fille Oina amorça un geste de la main, et le renard déguerpit aussitôt. Prise au dépourvue, Pirika se mit à courir derrière lui, décidant bien vite d'adopter sa forme lupine pour le poursuivre plus aisément. Ses jambes furent remplacées par des pattes puissantes d'un vert pâle tandis que sa peau se recouvrait de fourrure. Serpentant entre les arbres, elle aperçut finalement la queue blanche du goupil qui continuait de courir. Redoublant d'efforts pour le rattraper, elle finit par arriver à sa hauteur au moment où ils dépassaient le village de Ponkotan. Surprise d'être parvenue si loin, elle se retrouva bien vite devant la fameuse Porte Spirituelle, où se tenait le renard. Reprenant forme humaine, la jeune fille remarqua alors que l'animal immaculé avait perdu de sa lumière, une sensation étrange qui fit frissonner Pirika. L'animal planta son regard polaire dans celui de la fille Oina, et qui se teinta bien vite d'un rouge sombre. Une épaisse fumée noire entoura alors le renard, menaçante, semblable à celle qui avait rejoint Kamui il y'a de cela dix ans, lorsqu'Amaterasu avait foulé pour la première fois les terres enneigées. Le brouillard obscure se dispersa peu à peu, mais le renard des neiges n'était plus là, à la place se tenait un Kitsubame. Le vicieux yokaï à tête de renard agitait avec fièvre sa queue rousse couturée de cicatrices, son museau tordu en une expression malsaine. Il se mit à gronder silencieusement alors que des ricanements sinistres s'élevaient entre les arbres de la forêt, semblant encercler Pirika, qui n'osait plus esquisser le moindre geste. Le démon se ramassa alors sur lui-même, avant de se jeter sur la fille Oina. Cette dernière eut juste le temps d'invoquer une sorte de barrière avant que le Kitsubame ne disparaisse dans un nuage noir. Un vent froid souffla alors, pénétrant le corps de la jeune fille, avant qu'un chuchotis sinistre ne lui souffle quelques mots à l'oreille, la faisant frissonner : Prends garde au renard...

Ses mots eurent l'effet d'un coup de massue sur sa tête. Elle sentit ses jambes vaciller, sa vision commença à se troubler peu à peu, un goût métallique se répandant dans sa bouche. Et, avant de s'écrouler dans la neige, elle eut juste le temps de laisser s'échapper dans un soupir un simple mot d'entre ses lèvres :

"Hikari..."


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