Nouvelles d'Overwatch

Chapitre 18 : L’Étincelle de la Guerre (2 sur 3)

2484 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/01/2019 20:16

L’omnic se remis à lui tirer dessus avec sa mitrailleuse. Le bouclier d’Akande n’allait pas tenir longtemps face à une telle puissance de feu. Il repassa à l’attaque. Arrivé à mi-distance du mecha, il sauta, avant de retomber près de Žižka, gantelet vers l’avant. L’onde de choc qui en résultat fit chanceler le mecha, arrêtant les tirs brièvement. Un uppercut droit suivit aussitôt, créant un trou dans le blindage.


La main gauche du mecha s’interposa mais Doomfist la saisit pour empêcher Žižka de se protéger. L’omnic activa quand même son champ de force. Celui-ci se déploya en à l’horizontale et rentra en plein dans Akande, qui chancela sous l’impact. Žižka en profita pour le frapper, mais Doomfist esquiva le coup, avant de répliquer d’un direct du poing droit. Un nouveau trou apparut dans le blindage. Mais la mitrailleuse était maintenant juste en face de Doomfist. Ce dernier se prit une salve de plein fouet. Son bouclier vola en éclat tandis que plusieurs tirs l’atteignaient, créant des impacts noirâtres sur sa peau cybernétique.


Profitant que Doomfist soit désorienté, Žižka enchaina par un coup du poing gauche. Mais la douleur n’était pas le genre de chose à affecter Akande. Il se décala souplement, évitant le coup qui lui était destiné.


Deux lourdes rafales de mitrailleuse se mirent alors à s'abattre sur le mécha de Žižka, qui interposa en toute hâte son champs de force. Un Assaut Lourd de Talon l’avait pris pour cible.


Pendant que les deux chefs combattaient, la garde personnelle de Doomfist avait réussi sa contre-attaque, infligeant de lourde perte au groupe de combat du Creuset. Leur encerclement était brisé et leurs flancs menacés.


- Vous vous battez bien, major, dit Akande à Žižka. Vos troupes, beaucoup moins.


- Retraite ! cria l’omnic à ses forces.


Le groupe de combat avait plié, mais n’était pas brisé pour autant. Ses forces se réorganisèrent rapidement, abandonnant du terrain pour reformer une puissante ligne de front, qui stoppa net l’avancée des troupes de Talon. Doomfist lui-même fut pris pour cible par une pièce d’artillerie, ce qui le forca à abandonner sa poursuite de Žižka.


- Qu’est-ce qu’on fait, chef ? lui demanda Carissa via une oreillette.


- Nous réembarquons et poursuivons notre route, ordonna Doomfist.


Écraser l’ennemi aurait marqué une victoire plus définitive. Mais cela prendrait du temps et infligerait de lourdes pertes à sa garde. Des pertes inutiles. Le Creuset avait tenté de le bloquer et avait échoué. Cette victoire était suffisante. D’autres affaires requéraient son attention.


Sa garde réembarqua de manière tout aussi disciplinée, avant de se remettre en route. Les troupes du Creuset étaient désormais trop loin pour leur bloquer le passage.


- Trois morts et cinq blessé graves de notre côté, chef, rapporta Carissa. Environ le double de perte infligé à l’ennemi.


- Vous avez bien combattu.


- Vous nous avez bien formé, chef.


Doomfist lui fit un hochement de tête approbateur avant de laisser un médecin de terrain s’occuper de ses blessures. Il n’y avait rien de sérieux, mais Akande voulait se présenter au mieux de sa forme devant le général Kaleb.


Une heure plus tard et ils étaient arrivés à Kaleb-City. Bien évidemment, l’endroit s’appelait différemment avant sa capture par le seigneur de guerre. Autrefois, neuf états et organisations se disputaient Atlantique-Nord. Il n’en restait désormais plus que trois : le Creuset, le domaine de Kaleb et Iron Company, une société minière. Doomfist méprisait profondément ces petits commerçants, dont les idéaux ne pouvaient dépasser l'appât du gain. Il préférait de loin conclure un accord avec un autre guerrier, comme Kaleb.


En sortant de ses transports, la première chose que vit Akande étaient d’épaisses fumées noires qui partait vers le ciel. Kaleb-City était construite autour d’une des plus grandes et des plus productives usines omnic, ainsi que d’un gigantesque gisement sous-marin, disposant déjà de toutes les infrastructures pour l’exploiter. Il était inutile de dire que le lieu avait été âprement disputé.


Partout où il avançait, Akande voyait des traces de combat. Impacts de balles sur les murs, traces noirâtres d’arme à énergie, trous crées par des armes lourdes… Il n’était pas étonnant que les bâtiments de la ville soient faits de bric et d'broc, construit à la va vite avec des débris métalliques. Les mieux lotis vivaient dans des bâtiments préfabriqués, importés par porte-conteneur.


Mais c’était surtout les soldats qui intéressaient Doomfist. Il y avait de nombreuses patrouilles en ville, qui le dévisageait avec crainte et méfiance. Leurs membres étaient composés de combattants expérimentés, des vétérans couturés de cicatrice. Aucun n’avait d’uniformes, tandis que leurs armements et armures étaient très disparates. Ce n’était pas étonnant. Kaleb était parti de rien pour fonder son armée, ce qui forçaient ses soldats à s’équiper avec ce qu’ils trouvaient. Dans ses conditions, disposer d’un équipement standardisé était impossible.


Finalement, Akande et son escorte arrivèrent devant la demeure de Kaleb. C’était un ancien entrepôt qui avait été réaménagé de fond en comble. Les décorateurs n’avaient pu supprimer son architecture cubique. Mais ils avaient repeint le bâtiment, d’un joli bleu clair et entouré les lieux d’un petit jardin à l’aspect tranquilles.


- Plutôt discret pour une demeure de dirigeant, commenta Akande.


- En effet, chef, répondit Carissa.


En les voyant approcher, les gardes du bâtiment resserrent leur prise sur leurs armes. Cela n’inquiétait pas Doomfist. Il avait arrangé un rendez-vous à distance avec Kaleb, alors qu’il voyageait vers Atlantique Nord.


- Déclarez votre identité, ordonna un soldat d’un ton impérieux, qui cachait mal sa nervosité.


Doomfist le fixa d’un regard noir.


- Pousse toi de là idiot ! s’exclama un lieutenant vers le soldat. Le général vous attend, déclara-il ensuite, d’un ton bien plus respectueux, vers Akande. Votre escorte reste ici.


Doomfist hocha la tête, avant d’entrer dans le bâtiment, guidé par un soldat de Kaleb.


Il parcourut une grande salle, avant de s’engager dans un vaste atelier. L’intérieur de l’entrepôt avait aussi été refait. Et redécoré aussi. De discrète statue et peintures murales, toutes très jolies même si elles n’étaient pas accordées entre elle.


Ils ne s’arrêtèrent pas aux deuxièmes étages, constitué d’une majorité de bureau. C’est au troisième qu’Akande arriva enfin à son lieu de rendez-vous.


- Donc vous êtes le célèbre Doomfist, lui dit le général Kaleb. Et bien...je dois vous avouer que vous êtes encore plus impressionnant en vrai.


Il avait un petit sourire en coin en disant ses mots. L’individu exaltait un sentiment de confiance et de roublardise. C’était un petit homme avec un visage un peu laid. Ses nombreuses cicatrices indiquaient qu’il avait eu plus que sa part de combat.


- C’est quelque chose que j’entends souvent, répondit Akande.


Kaleb rigola doucement. Puis, il s’approcha d’un mini-bar, situé juste à côté de son bureau et en sortit une bouteille d’un très bon whisky.


- Je vous sert un verre ? demanda le général.


- Volontiers.


Cette réponse fit sourire Kaleb. Il sortit deux verres de son mini-bar, les posa sur son bureau, un meuble fait main avec un bois noble, et servit deux petites rasades.


Les deux hommes prirent leurs verres, Doomfist utilisant bien sur sa main gauche, et trinquèrent. Kaleb but juste une petite gorgée. Mais c’est un verre vide que posa Akande.


- Alors, que vient donc faire un homme aussi illustre sur notre misérable île-plateforme ? demanda le général d’un ton plaisantin.


- Vous offrir un cadeau.


Cette phrase provoqua un léger rire chez le général.


- Un cadeau ? Allons donc, monsieur Ogundimu, de telle chose n’existe pas. Une personne s’attend toujours à recevoir quelque chose quand elle en donne une.


La réponse fit naître un sourire chez Akande. L’homme lui plaisait. Il comprenait comment le monde marchait.


- Et bien, inutile de parler à demi-mot alors. Je vous offrirais armes et équipements militaire, si vous reprenez la guerre pour la conquête de l’Atlantique-Nord.


- Oh...des armes et du matériel, hein ? Hum, hum…


Le sourire avait disparu du visage du général, remplacé par un air de réflexion.


- Oui, poursuivit Akande. C’est l’occasion pour vous de conquérir toute l’île-plateforme. Si vous vous en montrez digne.


- Hein hein...toute l’île-plateforme...reprit le général, en s’asseyant dans son fauteuil, une superbe pièce en cuir véritable.


Il posa ses jambes sur son bureau tout en faisant tourner son verre devant lui.


- Et qu’est-ce que ça m’apportera ?


Cette réponse fit froncer les sourcils d’Akande, tandis que son expression se durcissait. Avait-il vraiment besoin d’expliquer les bénéfices de la conquête ?


- La gloire, dit-il. Le pouvoir. Voir son nom marqué dans l’histoire.


- Ah oui...ça, répondit le général d’un air ennuyé.


Kaleb leva son verre devant lui.


- Tout ces trucs, je les échange volontiers contre un bon whisky.


Et il reprit une gorgée d’alcool.


L’expression de Doomfist se durcit encore plus à la réponse du général tandis que ses poings se fermait. Il n’aimait pas, mais alors là pas du tout, ce qu’il entendait.


- Voyez-vous, continua Kaleb. Érasme m’a promis un milliard d’euros d’aide au développement par an si je signais et respectait son accord de paix. Oh bien sûr, je vais forcément devoir en dépenser une partie pour...et bien aider au développement. Mais une partie, une bonne partie même, se retrouvera là.


Ses mains tapotent doucement la poche de son pantalon tandis qu’il souriait largement.


- Et l’ONU me donnera encore plus d’argent si je détruis mes stocks d’armes.


- Vous seriez prêt à sacrifier tout ce que vous avez gagné juste pour de l’argent ? répondit Akande, faisant de gros effort pour cacher le mépris dans sa voix.


- Non ! s’exclama Kaleb. Au contraire : je récolte le fruit de mes efforts. J’ai combattu, très durement, pour obtenir cette position. Des mois et des mois passé au front, dormant à même le sol et mangeant d’horribles ration sans aucun goût…


Il fit un geste de la main dégouté tout en se relevant.


- Maintenant je peux enfin profiter de mes victoires, continua le général. Obtenir ces fameux “dividendes de la paix”, dont on parle tant.


- Et voir votre nom tomber dans les oubliettes de l’histoire, répondit Akande d’un ton sombre.


- Pfff ! L’histoire, la gloire…. Tous les noms finissent par être oublié. Est-ce qu’on se souvient aujourd’hui ce ceux qui ont fondé les premiers empires ? Les Assyriens, Babyloniens et autres peuples en “ien” ?


- Leurs noms ont été répétés pendant des milliers d’années.


- Mais ils n’ont pas été là pour l’entendre. Et même les noms plus récents...Tenez…


Le général alla toquer à la porte, faisant venir un des gardes qui était devant. C’était un homme d’âge moyen, au teint cuivré.


- Mon général ? demanda-t-il.


- Dis-moi, mon gars, demanda Kaleb. D'où vient ta famille ?


- De Colombie, mon général.


- Et tu sais qui est le grand héros libérateur Colombien ?


Bolívar pensa immédiatement Akande. Simón Bolívar, qui avait arraché la moitié de l’Amérique du Sud à la couronne Espagnol.


- Eeeeh...je ne sais pas, mon général, répondit le soldat. Pardonnez-moi, je ne suis jamais aller à l’école...avec la guerre…


- Il n’y a aucun problème mon gars, répondit Kaleb. Retourne à ton poste.


Le soldat fit un salut militaire, puis quitta la salle.


- Vous voyez ? reprit Kaleb vers Doomfist. À quoi bon la gloire si c’est pour être oublié à cause d’une mauvaise éducation ? Je préfère une vie luxueuse qui ne laissera aucun souvenir, qu’une vie de souffrance dont se souviendront une poigné de gars pendant quelques siècles.


Le regard noir que lui envoya Doomfist le fit reculer en arrière de quelques pas.


- Il semble que je vous ai surestimé, dit Akande.


- Sans doute.


- Si vous aviez déjà prévu d’accepter l’accord de paix et de détruire vos armes, pourquoi me rencontrer ?


- Pour ça.


Kaleb posa prudemment un objet sur son bureau, qu’Akande identifia immédiatement comme un holo-communicateur.


L’appareil s’activa et laissa voir l’image d’un omnic. Érasme.


- Vous, dit Doomfist avec un regard méprisant.


- Monsieur Ogundimu, commença calmement le négociateur de l’ONU. Je vous en prie, écoutez…


- Combien avez-vous payé Kaleb pour qu’il arrange une entrevu avec moi ? le coupa Doomfist. Tout ça dans le vain espoir que “nous puissions trouver un arrangement”. Tss, vous êtes pathétique.


- Vous étiez un homme d’affaire autrefois. Vous savez l’importance de la paix, du compromis, d’accords solides.


- C’était avant que la guerre ne prenne mon bras.


- La Crise n’était qu’un accident. La planète a besoin de paix. C’est seulement par-là que la prospérité peut être…


Doomfist pointa son énorme gantelet en plein vers l’image de l’omnic.


- Sachez Érasme, que si Talon ne vous a pas encore fait assassiner, c’est uniquement parce que vous êtes trop minable pour entraver nos projets.


Il se rapprocha de l’image et eut la satisfaction de voir l’omnic reculer, bien que des lieux et des lieux les séparait.


- Je vais faire voler en éclat votre petit accord de paix et cette île sera de nouveau projeté dans le brasier de la guerre.


Puis il frappa de sa main gauche l’holo-communicateur, le brisant sur le coup.

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